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  • il y a 1 semaine
Les députés examinent une proposition de résolution invitant le Gouvernement français à s'opposer à l'adoption de l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, dans le cadre de la "niche parlementaire" de La France insoumise. Le texte demande notamment au gouvernement de constituer une "minorité de blocage" au sein du Conseil de l'Union européenne, sans quoi la France ne peut s'opposer, seule, à l'adoption du volet commercial de l'accord. Les insoumis invitent également le gouvernement à saisir la Cour de justice de l'UE pour vérifier la conformité de l'accord avec les traités de l'Union. Retrouvez les débats des députés dans l'hémicycle.

La rédaction de LCP vous propose les morceaux choisis des séances publiques dans l'hémicycle et des séances de travaux ou des auditions en commissions.

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Transcription
00:00:00Générique
00:00:00...
00:00:10Bonjour, soyez les bienvenus au coeur de l'Assemblée Nationale
00:00:12pour revoir les temps forts de la semaine.
00:00:15Ce jeudi 27 novembre, il y avait un sujet important, sensible à l'ordre du jour.
00:00:20Un sujet qui était inscrit dans l'ordre du jour dévolu au groupe La France Insoumise
00:00:25au titre de sa journée d'initiative parlementaire.
00:00:28Ce sujet, c'est le Mercosur, le traité de la colère signé entre l'Union Européenne
00:00:33et les pays d'Amérique latine, signé mais pas encore ratifié.
00:00:38C'est pourquoi le groupe de La France Insoumise a déposé une proposition de résolution,
00:00:42donc un texte à valeur non contraignante, pour inviter le gouvernement français
00:00:47à clarifier sa position sur le dossier et à dire non à ce traité dont personne ne veut,
00:00:53en tout cas en France, direction l'hémicycle.
00:00:55On va retrouver le rapporteur Mathias Tavelle.
00:00:58Nous, on se retrouve dans un instant.
00:00:59Très bonne séance à tous.
00:01:00Les chefs d'État et de gouvernement de l'Union Européenne décideront de signer ou non
00:01:06cet accord conclu par la Commission le 3 septembre.
00:01:10Que va faire la France ?
00:01:11Que dira M. Macron au nom de notre pays ?
00:01:14Oui ou non ?
00:01:16Pour nous, c'est clair.
00:01:17C'est non.
00:01:18Cet accord est un point de bascule écologique d'abord.
00:01:25Il menace les forêts, la biodiversité, le climat.
00:01:28Il est climaticide.
00:01:30C'est l'augmentation du transport de marchandises entre des continents séparés de 11 000 kilomètres par l'Atlantique.
00:01:36Une aberration qui fera encore exploser nos émissions de gaz à effet de serre.
00:01:40Ce sont des privilèges pour les multinationales de l'agro-industrie, responsables de la déforestation de l'Amazonie,
00:01:47premier poumon vert du monde.
00:01:49Et ce, alors même que la COP30 vient de se conclure par un échec,
00:01:53et que pas plus tard qu'hier, la droite et l'extrême droite européennes
00:01:56viennent de repousser d'un an les engagements européens de lutte contre la déforestation.
00:02:03Cet accord est aussi un point de bascule agricole.
00:02:06C'est le soutien à un modèle destructeur, centré sur l'exportation,
00:02:11au détriment de la souveraineté alimentaire ici et là-bas,
00:02:15alors que notre pays pourrait connaître cette année son premier déficit commercial agroalimentaire depuis longtemps.
00:02:21Il ouvre la voie à l'importation en Europe de pas moins de 180 000 tonnes de volaille,
00:02:2799 000 tonnes de bœuf,
00:02:29180 000 tonnes de sucre,
00:02:3145 000 tonnes de miel,
00:02:33et même 35 000 tonnes de fromage.
00:02:36Le but, délocaliser en Amérique latine la production de notre alimentation
00:02:41pour produire à bas prix,
00:02:44par le dumping social, par le dumping écologique,
00:02:47depuis les gigantesques fermes-usines du Brésil ou d'Argentine.
00:02:51Ce sera une concurrence déloyale contre nos agriculteurs déjà fragilisés,
00:02:55et à commencer par les plus vertueux d'entre eux.
00:02:58Elle servira demain de prétexte à venir imposer une loi du plomb 2
00:03:02pour s'aligner toujours par le bas.
00:03:04Et dans le Mercosur, ce sera toujours plus d'accaparement des terres par les multinationales de l'agro-industrie,
00:03:12au détriment des paysans et paysannes locaux.
00:03:14Les prétendues clauses de sauvegarde n'y pourront rien.
00:03:18Elles sont encore moins efficaces que le protocole commotion au rugby.
00:03:22Elles ne s'appliquent que de façon temporaire,
00:03:24une fois les dégâts déjà causés,
00:03:26après des procédures longues et bureaucratiques.
00:03:29Elles sont impuissantes face à une concurrence déloyale globale,
00:03:32et même les outils douaniers pour suivre les situations spécifiques,
00:03:35comme certains morceaux de bœuf, n'existent pas.
00:03:37C'est donc aussi un point de bascule sanitaire.
00:03:42Avec cet accord, la viande de bœuf élevée aux hormones dans des fermes usines d'engraissement
00:03:47pourra déferler sur le marché européen.
00:03:49De même pour le poulet dopé aux antibiotiques.
00:03:53Surtout, près d'un tiers des pesticides autorisés au Brésil sont interdits d'utilisation en Europe.
00:03:59A côté de ce traité UE-Mercosur,
00:04:02la loi du plomb contre laquelle se sont mobilisés 2 millions de Français
00:04:05et que nous finirons par abroger tôt ou tard,
00:04:09serait presque un verre d'acétamipride dans un océan de glyphosate.
00:04:13Bon appétit !
00:04:16La soi-disant « close miroir » censée imposer le respect des normes européennes est absente du texte.
00:04:21Et même si elle était là,
00:04:23les contrôles des services vétérinaires sont incapables de tracer les produits
00:04:26et de contrôler un tel flux.
00:04:28Seul 1% des produits agricoles sont contrôlés à l'entrée dans l'Union européenne.
00:04:34Et l'alerte vaut d'ailleurs aussi pour les facilités qu'offrira cet accord
00:04:37au développement du narcotrafic.
00:04:40A bon entendeur, salut !
00:04:42Mais cet accord est également un point de bascule industriel et commercial.
00:04:47L'accord Union européenne-Mercosur,
00:04:50c'est aussi la liberté totale de délocalisation de la production d'acier d'Europe vers l'Amérique latine.
00:04:55Tout le contraire de ce qu'il faut faire à l'heure où il faut un protectionnisme écologique pour l'acier européen
00:05:00et la nationalisation d'ArcelorMittal pour investir dans la décarbonation.
00:05:04Les peuples exigent la fin de cette mondialisation destructrice.
00:05:11L'urgence écologique impose de passer d'une logique de compétition à une logique de coopération,
00:05:17comme pourrait l'incarner par exemple à Guyane avec notre voisin brésilien,
00:05:21puisque même après huit ans de macronisme, elle n'est toujours pas une île.
00:05:24Mais l'Union européenne n'est pas seulement l'idiote utile de la mondialisation.
00:05:30Elle en est le dernier soldat zélé avec ce nouvel acte d'allégeance aux multinationales.
00:05:35Elle reste aveuglée par son fanatisme du libre-échange inscrit à l'article 206 du traité européen,
00:05:41rejeté par le vote populaire des Français en 2005.
00:05:43Et l'Union européenne, incapable de résister à Trump,
00:05:48incapable de proposer un autre projet au peuple que le libre-échange,
00:05:52préfère sacrifier nos engagements climatiques
00:05:54et les rares avancées sur la responsabilité des multinationales
00:05:59par l'alliance de la droite, de l'extrême droite et des macronistes.
00:06:03Cet accord est donc aussi un point de bascule démocratique.
00:06:07Les multinationales pourront demain attaquer les législations européennes
00:06:11pour contester des normes sanitaires ou environnementales,
00:06:13défavorables à leurs intérêts et demander jusqu'au retrait des législations concernées.
00:06:19C'est le poison du mécanisme dit de rééquilibrage
00:06:22qui est surtout le rééquilibrage des profits sur le dos des peuples.
00:06:26La présidente allemande de la Commission européenne,
00:06:29Mme von der Leyen, veut passer tel un bulldozer.
00:06:32Elle a décidé de scinder l'accord en deux parties
00:06:35pour empêcher le vote des parlements nationaux
00:06:37et pour supprimer le droit de veto de chaque État.
00:06:40Mais cet accord est rejeté par 80% de nos concitoyens.
00:06:44L'imposer contre le peuple serait une brutalité démocratique,
00:06:50une sorte de 49-3 commercial européen.
00:06:53La résolution que j'ai l'honneur de présenter au nom du groupe
00:06:56La France Insoumise Nouveau Front Populaire
00:06:58appelle le gouvernement et le président de la République
00:07:01à s'opposer à la signature de cet accord
00:07:04par tous les moyens.
00:07:07Elle les appelle à saisir la Cour de justice de l'Union européenne
00:07:11pour bloquer les manœuvres crapuleuses de Mme von der Leyen.
00:07:16Collègues, cette résolution est le seul vote
00:07:18que fera notre Assemblée en séance
00:07:20avant que M. Macron n'engage notre pays.
00:07:28Cet accord est un point de bascule.
00:07:30Et dans les moments de bascule,
00:07:32la voix de la France ne peut pas faiblir.
00:07:34Elle ne doit pas faiblir.
00:07:36Ce serait un renoncement à toute exigence écologique,
00:07:40agricole, sanitaire.
00:07:42Ce serait pour la France un renoncement à elle-même
00:07:44que de laisser passer cet accord.
00:07:47Voilà pourquoi notre vote d'aujourd'hui
00:07:49doit être vu comme un mandat des représentants du peuple
00:07:53au président de la République.
00:07:55M. Macron ne doit pas une nouvelle fois
00:07:57piétiner la souveraineté populaire des Français.
00:08:00Et non, la France n'est pas isolée en Europe.
00:08:02Cet accord est le plus contesté de l'histoire de l'Union européenne.
00:08:07Exploit, il fait l'unanimité contre lui
00:08:09du monde agricole et des ONG écologistes.
00:08:12Il faut désormais bâtir une minorité de blocage
00:08:15pour s'y opposer.
00:08:17Et la diplomatie française est capable d'y arriver
00:08:19si elle en reçoit enfin la consigne ferme,
00:08:22claire, permanente, M. le ministre.
00:08:26La bataille se joue aussi au Parlement européen.
00:08:28Plus de 145 parlementaires européens,
00:08:31de 21 nationalités et 5 groupes politiques
00:08:34veulent comme nous saisir la Cour de justice
00:08:36de l'Union européenne.
00:08:37A l'initiative de notre camarade Manon Aubry,
00:08:40présidente du groupe de la gauche,
00:08:41seul groupe à n'avoir jamais donné aucune voix
00:08:43aux accords de libre-échange au Parlement européen.
00:08:48Que M. Macron en prenne de la graine
00:08:50en matière de résistance et de constance.
00:08:52Car il y a moins d'un an,
00:08:54il qualifiait cet accord d'inacceptable,
00:08:56de mauvais texte.
00:08:57Et maintenant, le voilà qu'il déclare
00:08:59que tout ça va dans le bon sens,
00:09:00que c'est positif,
00:09:02préparant une nouvelle trahison.
00:09:04Mais qu'est-ce qui a changé
00:09:05pour expliquer ce revirement ?
00:09:07Rien, absolument rien.
00:09:09Pas une ligne de l'accord n'a été modifiée.
00:09:12Aucune des lignes rouges posées par la France
00:09:14n'a été respectée.
00:09:15L'accord ne devait pas augmenter la déforestation ?
00:09:18C'est raté.
00:09:19L'engagement chiffré a même été supprimé du texte.
00:09:22Les politiques climatiques des pays du Mercosur
00:09:24devaient être conformes à l'accord de Paris ?
00:09:27C'est raté.
00:09:28La clause ne porte pas sur les politiques menées,
00:09:30mais seulement sur l'appartenance à l'accord.
00:09:32Le président argentin climato-négationniste,
00:09:35Avier Millet,
00:09:35peut donc continuer à brandir sa tronçonneuse tranquillement.
00:09:39Les produits agroalimentaires importés
00:09:41devaient respecter des normes sanitaires
00:09:42et environnementales de l'Europe.
00:09:44C'est raté.
00:09:45Il n'y a même pas d'hypocrite mesure miroir
00:09:47pour accompagner ce texte.
00:09:49Alors, collègues, voici l'heure de vérité.
00:09:52Par-delà nos différences,
00:09:54c'est à nous qu'il revient désormais
00:09:56de faire entendre la voix d'une France insoumise en Europe
00:09:59pour faire que cet accord de libre-échange soit bloqué
00:10:02en mettant une pression maximale sur M. Macron.
00:10:06Collègues, il nous faut choisir
00:10:08entre le climat et les multinationales,
00:10:11entre nos agriculteurs et la Commission européenne,
00:10:15entre les droits humains et le libre-échange.
00:10:17Je vous appelle donc à vous opposer unanimement
00:10:20à l'accord Union européenne-Mercosur
00:10:22et à voter pour cette résolution.
00:10:28Je vous remercie, monsieur le député.
00:10:31La parole est à madame Mélanie Thomas
00:10:32pour le groupe socialiste et apparenté.
00:10:35Dans une tribune au Monde,
00:10:36l'essayiste Gilles Luneau qualifie l'accord
00:10:38qui s'apprête à être signé
00:10:39entre l'Union européenne et le Mercosur
00:10:41de fruits pourris
00:10:42après des décennies d'errance productivistes.
00:10:45Il dit aussi que le Mercosur
00:10:47est un fantôme du monde d'avant,
00:10:49celui où l'absence de règles
00:10:50a abîmé durablement la planète,
00:10:52déconstruit les droits des salariés,
00:10:54mis à genoux des filières stratégiques
00:10:56pour notre souveraineté alimentaire.
00:10:58L'Europe, pourtant, est un tournant,
00:11:00stratégique, géopolitique, économique.
00:11:03Jamais depuis l'invasion de l'Ukraine,
00:11:04la souveraineté de notre continent
00:11:06n'a été autant menacée.
00:11:08Dans ce contexte se pose la question légitime
00:11:10de notre autonomie alimentaire,
00:11:11de l'autosuffisance de la France
00:11:13pour l'élevage en premier lieu.
00:11:15Pourtant, cet accord,
00:11:16vieux de 25 ans de tractation bâclée,
00:11:18s'apprête à remettre en cause
00:11:20le travail collectif pour préserver,
00:11:22transmettre notre identité agricole
00:11:24et la diversité de notre production nationale.
00:11:27La question qui vous est posée ce matin,
00:11:29Monsieur le Ministre,
00:11:30est de savoir s'il reste encore un espoir
00:11:31pour la France de s'opposer,
00:11:33avec force, à cet accord,
00:11:35en faisant capituler
00:11:36ceux qui préfèrent les profits
00:11:37au détriment de l'équilibre économique
00:11:39des territoires que nous représentons
00:11:41ici à l'Assemblée nationale.
00:11:43La France a-t-elle ce pouvoir ?
00:11:45Notre chef de l'État,
00:11:46sa ministre de l'Agriculture,
00:11:48avez-vous encore des cartes en main
00:11:49pour que dans la dernière ligne droite,
00:11:51le dernier kilomètre des négociations,
00:11:53l'État français puisse impulser
00:11:54le coup de grâce contre le Mercosur ?
00:11:57L'adoption du Mercosur,
00:11:58c'est la hantise des éleveurs.
00:12:00Concrètement, chaque année,
00:12:01ce sont des milliers de flux supplémentaires
00:12:03qui traverseront les 8 000 kilomètres
00:12:05de l'Atlantique pour submerger
00:12:07le marché européen.
00:12:08C'est faire entrer une concurrence
00:12:10insoutenable sur les étals alimentaires.
00:12:12C'est mettre en péril
00:12:13la viabilité même de nos exploitations.
00:12:16C'est rendre le consommateur
00:12:17dépendant de produits d'importation
00:12:19pour manger de la viande bovine
00:12:20et de volaille.
00:12:21C'est aussi, d'un point de vue sanitaire,
00:12:23faire entrer le loup dans la bergerie.
00:12:25Si cet accord est signé,
00:12:26vous serez responsable
00:12:27de la réintroduction massive
00:12:29de produits non autorisés
00:12:30dans l'alimentation.
00:12:32Hormones de croissance,
00:12:33antibiotiques,
00:12:34pesticides interdits
00:12:35au sein de l'Union européenne.
00:12:37Enfin, signer l'accord,
00:12:39c'est conduire à la disparition
00:12:40concrète de 37 000 emplois
00:12:42directs et indirects
00:12:43pour la seule filière bovine.
00:12:45Bon nombre d'agriculteurs
00:12:47le concèdent.
00:12:48Ils ne sont pas contre
00:12:49un commerce international
00:12:50tant que les règles du jeu
00:12:52sont équitables.
00:12:53Mais à travers ce traité,
00:12:55c'est l'horizon d'un immense
00:12:56plan social qui se profile
00:12:58pour l'agriculture française.
00:12:59Bien sûr,
00:13:00ces emplois sacrifiés,
00:13:02ça ne se verra pas directement
00:13:03ici dans les beaux quartiers
00:13:04du 7e arrondissement de Paris.
00:13:06Mais nous ne manquerons pas
00:13:07de vous rappeler
00:13:08à vos responsabilités
00:13:09dans les territoires
00:13:10qui redoutent
00:13:11un sinistre économique
00:13:13d'ampleur.
00:13:14Le Parlement national,
00:13:15lui,
00:13:16a pris ses responsabilités
00:13:17à l'unanimité
00:13:18dans les scrutins.
00:13:20Cela fait des mois
00:13:20que nous tenons
00:13:21une revendication
00:13:22claire et commune,
00:13:23l'opposition de la France
00:13:25à cet accord.
00:13:26En janvier dernier,
00:13:27j'ai fait adopter
00:13:28avec mon collègue Potier
00:13:29notre proposition
00:13:30de résolution européenne
00:13:32contre le traité
00:13:33UE-Mercosur.
00:13:34Pour mieux encadrer
00:13:35le marché européen,
00:13:37nous défendons
00:13:37l'instauration
00:13:38de mesures miroirs
00:13:39renforcées et effectives.
00:13:41Face au traité
00:13:42de libre-échange,
00:13:43ces mesures miroirs
00:13:44sont la clé
00:13:45pour que l'Europe
00:13:46assume une politique
00:13:47durable
00:13:48où l'on inverse
00:13:49la charge de la preuve
00:13:50en direction des pays
00:13:52qui ne respectent pas
00:13:53nos normes de production.
00:13:55C'est aussi un levier
00:13:56pour mieux protéger
00:13:57les consommateurs
00:13:58aux pays exportateurs
00:14:00de fournir
00:14:01les preuves.
00:14:03Monsieur le ministre,
00:14:04faire passer la pilule
00:14:05de la ratification
00:14:06de l'accord
00:14:06sur la base
00:14:07de votre obscure
00:14:08clause de sauvegarde
00:14:10ne convainc
00:14:11personne.
00:14:12Aucun agriculteur
00:14:13n'est dupe
00:14:13car vous ne changerez
00:14:14en rien
00:14:15les règles du système.
00:14:17Le pays
00:14:17vous demande
00:14:18de tenir une position,
00:14:20celle de l'opposition
00:14:21farouche
00:14:22de la France.
00:14:23Une opposition
00:14:24politique,
00:14:25pas celle
00:14:26d'un sombre
00:14:26accord technique.
00:14:28Il vous reste
00:14:29encore quelques jours
00:14:30pour empêcher
00:14:31la signature.
00:14:32Trouverez-vous
00:14:33la minorité
00:14:33de blocage
00:14:34suffisante
00:14:34au Conseil ?
00:14:36Dans le vote
00:14:36au Parlement
00:14:37européen,
00:14:38comment menez-vous
00:14:39campagne
00:14:39pour que le vote
00:14:40contre l'emporte ?
00:14:42Enfin,
00:14:43145 parlementaires
00:14:44européens
00:14:44attendent
00:14:45votre soutien
00:14:46dans la saisine
00:14:47de la Cour
00:14:47de justice
00:14:48européenne.
00:14:50Monsieur le ministre,
00:14:51nous sommes
00:14:51dans un moment
00:14:52de clarification
00:14:52de votre volonté
00:14:54politique
00:14:55pour que
00:14:56l'agriculture
00:14:56française
00:14:57soit respectée,
00:14:58protégée.
00:14:59La représentation
00:15:00nationale
00:15:01vous demande
00:15:01d'être
00:15:02un gouvernement
00:15:03opérationnel
00:15:04et d'agir.
00:15:05Je vous remercie.
00:15:06Madame la Présidente,
00:15:08chers collègues,
00:15:09Monsieur le ministre,
00:15:10chers collègues,
00:15:11Monsieur le président
00:15:15de la République,
00:15:16pour la première fois,
00:15:17je prends la plume
00:15:17pour vous écrire
00:15:18directement
00:15:19tant la situation
00:15:19me semble dramatique.
00:15:21Je ne suis qu'un
00:15:22simple député
00:15:23de province
00:15:23et sans doute
00:15:24cette lettre
00:15:25ne sera lue
00:15:25que par l'un
00:15:26de vos conseillers,
00:15:27mais j'espère
00:15:27à minima
00:15:27que vous en serez
00:15:28avertis.
00:15:29La souffrance
00:15:30des agriculteurs,
00:15:31moi je la vois
00:15:31tous les jours
00:15:32en Picardie,
00:15:32une région
00:15:33dont vous êtes
00:15:33vous-même
00:15:34originaire,
00:15:34Monsieur le président.
00:15:35Vous ne pouvez
00:15:36donc être indifférent
00:15:37à ce qui se joue
00:15:38aujourd'hui.
00:15:39Vous avez vu,
00:15:40comme moi,
00:15:41les blocages
00:15:41et les rassemblements
00:15:42de l'hiver 2023,
00:15:44cette colère
00:15:44qui est juste
00:15:45le reflet
00:15:45d'un monde
00:15:45qui se sent oublié.
00:15:47Monsieur le président,
00:15:48vous êtes en berne
00:15:49dans les sondages
00:15:50car vous avez un peuple
00:15:50qui ne croit plus en vous.
00:15:52Dans ce moment difficile,
00:15:53montrez que vous êtes
00:15:54encore capables
00:15:55d'écouter le pays.
00:15:56Montrez au moins
00:15:56que vous mesurez
00:15:57ce que l'agriculture
00:15:58représente
00:15:59pour notre souveraineté
00:16:00et pour nos territoires.
00:16:02En cette dernière année
00:16:02de mandat,
00:16:03ayez ce sursaut d'orgueil
00:16:04qui vous permettrait
00:16:05de porter haut
00:16:06la fonction présidentielle.
00:16:07Souvenez-vous
00:16:08que vous êtes avant tout
00:16:10le défenseur de la nation,
00:16:11le protecteur
00:16:12des Françaises
00:16:12et des Français,
00:16:13y compris
00:16:14des agriculteurs.
00:16:15Vous avez vous-même
00:16:16à plusieurs reprises
00:16:17reconnus
00:16:18que l'accord
00:16:18de libre-échange
00:16:19UE-Mercosur
00:16:20posait problème.
00:16:21Vous avez évoqué
00:16:22la nécessité
00:16:23de clauses miroirs,
00:16:24de réciprocité.
00:16:25Aujourd'hui,
00:16:26il s'agit de tenir.
00:16:27Monsieur le président
00:16:28de la République,
00:16:29c'est avec cette même sincérité
00:16:30que je vous dis
00:16:31la chose suivante.
00:16:32Faites de ce dernier combat
00:16:33le vôtre.
00:16:34Alors,
00:16:35s'il vous plaît,
00:16:35ne signez pas
00:16:36la disparition
00:16:37d'agriculture française.
00:16:38Voici,
00:16:39chers collègues,
00:16:39ce que j'ai souhaité
00:16:40adresser au président
00:16:40de la République
00:16:41en toute franchise
00:16:42la semaine dernière
00:16:42dans le sillage
00:16:43de sa dernière réaction
00:16:44face à une conclusion
00:16:46qui semble imminente
00:16:47de ce traité
00:16:47de libre-échange mortifère.
00:16:50L'accord commercial
00:16:51entre l'Union européenne
00:16:53et le Mercosur
00:16:54répond à une vieille logique
00:16:55de libre-échange débridée
00:16:56qui sacrifie
00:16:57des filières entières
00:16:58pour quelques marges
00:16:59de croissance
00:17:00même pas garanties.
00:17:01Le terme
00:17:02de désagriculturation
00:17:03décrit finalement
00:17:04parfaitement ce phénomène.
00:17:06Les territoires ruraux
00:17:07se vident
00:17:07et des centaines
00:17:08de milliers d'emplois
00:17:09disparaissent
00:17:09faute de perspectives.
00:17:11Les filières agricoles
00:17:12françaises
00:17:13font déjà face
00:17:14à des coûts de production
00:17:15élevés
00:17:15liés à des normes
00:17:16sanitaires
00:17:17et environnementales
00:17:18strictes.
00:17:19Par contraste
00:17:20l'accord ouvrirait
00:17:21nos marchés
00:17:22à des produits
00:17:22fabriqués
00:17:23dans des conditions
00:17:23très différentes
00:17:24sans garantie
00:17:25de respect
00:17:25de nos standards.
00:17:27Il menace ainsi
00:17:28de submerger
00:17:30nos filières
00:17:30avec des produits
00:17:31étrangers
00:17:31qui ne respectent
00:17:32ni nos standards
00:17:33ni nos exigences
00:17:35de qualité.
00:17:37Les coûts
00:17:37de production bovine
00:17:38au Mercosur
00:17:38sont de 18 à 32%
00:17:40inférieurs
00:17:41à ceux
00:17:41de l'Union européenne.
00:17:42En pratique
00:17:43de telles importations
00:17:44à prix cassé
00:17:45pèsent sur les cours
00:17:46et menacent
00:17:47la pérennité
00:17:47de nos éleveurs.
00:17:49En l'état
00:17:49de ce traité
00:17:50ouvrirait donc
00:17:51un régime
00:17:51de concurrence
00:17:52déloyade
00:17:52viande
00:17:53traitée aux hormones
00:17:54usage massif
00:17:55d'antibiotiques
00:17:56de croissance
00:17:57ou de pesticides
00:17:58interdits
00:17:59chez nous.
00:18:00Tout y entrerait
00:18:01sans véritable
00:18:02contrôle efficace.
00:18:04Cette situation
00:18:04n'est pas acceptable.
00:18:07Au-delà
00:18:07de l'agriculture
00:18:08cet accord
00:18:09est lourd de risques
00:18:10pour la planète.
00:18:11Des exportations
00:18:12de bœuf,
00:18:12de soja,
00:18:13de bioéthanol,
00:18:14du Mercosur,
00:18:15piliers même
00:18:15de ce traité
00:18:16et le principal moteur
00:18:18de la déforestation
00:18:19en Amérique du Sud.
00:18:21Pourtant,
00:18:22même si nous partageons
00:18:23largement le même constat
00:18:24sur les bancs
00:18:25de cet hémicycle,
00:18:25il faut bien le dire,
00:18:26certains ici
00:18:27se comportent
00:18:28en apprentis sorciers
00:18:29du débat parlementaire.
00:18:30Je pense en particulier
00:18:31aux auteurs
00:18:32de cette PPR
00:18:33qui n'ont reculé
00:18:34devant aucune manœuvre
00:18:35pour rendre ce texte
00:18:36difficile à voter.
00:18:37Dans votre exposé
00:18:39des motifs,
00:18:40vous vous êtes acharné
00:18:41lâchement
00:18:43contre notre ministre
00:18:43de l'agriculture
00:18:44Annie Gennevard
00:18:45pour l'affaiblir
00:18:46personnellement.
00:18:48Et ce,
00:18:48alors même
00:18:49qu'elle a depuis le début
00:18:50exprimé une opposition
00:18:51nette et constante
00:18:52à cet accord.
00:18:54C'est bien vachard
00:18:55de votre part.
00:18:56Car oui,
00:18:58le 26 novembre 2024,
00:19:00Madame Gennevard
00:19:01elle-même
00:19:01le qualifiait
00:19:02d'inacceptable
00:19:02en l'état,
00:19:03martelant que si une norme
00:19:05est nécessaire
00:19:06pour un produit
00:19:07chez nous,
00:19:08elle doit l'être
00:19:08pour tous les produits
00:19:09similaires
00:19:09d'où qu'elles viennent.
00:19:11Donc,
00:19:12pour la troisième fois
00:19:12en un an,
00:19:14notre Assemblée nationale
00:19:15débat de ce sujet
00:19:17et les députés
00:19:18de tous bords
00:19:18ont toujours fait
00:19:19front commun
00:19:20pour dénoncer
00:19:20les risques
00:19:20de cet accord,
00:19:22aucun ne le soutenant
00:19:23en l'état.
00:19:24Nous laissons donc
00:19:25de côté
00:19:26les postures
00:19:26politiques de forme
00:19:28pour nous concentrer
00:19:29sur le fond du sujet
00:19:30comme nous l'avons
00:19:31toujours fait
00:19:31avec Laurent Wauquiez
00:19:32et les députés
00:19:33de la droite républicaine.
00:19:35Notre opposition constante
00:19:37et nous soutenons
00:19:39toute action
00:19:40qui permettrait
00:19:40de repousser
00:19:41la conclusion
00:19:41de cet accord
00:19:42tant qu'il n'y a pas
00:19:44de réciprocité réelle
00:19:45de normes
00:19:46de contrôle
00:19:46applicables
00:19:47des deux côtés
00:19:47de l'Atlantique,
00:19:48cet accord
00:19:49doit être rejeté.
00:19:51Pour ce qui est
00:19:52de votre PPR,
00:19:53nous sommes favorables
00:19:55à ce que la France
00:19:55poursuive sa démarche
00:19:56de constitution
00:19:57d'une minorité
00:19:57de blocage
00:19:58à l'échelle européenne
00:19:59telle qu'engagée
00:20:00par Madame la Ministre
00:20:01et nous sommes favorables
00:20:02à ce que la France
00:20:03saisisse la Cour de justice
00:20:04européenne
00:20:04pour s'exprimer
00:20:05sur la procédure
00:20:06d'adoption.
00:20:07En conséquence,
00:20:08nous appellerons
00:20:09solennellement
00:20:09à voter
00:20:10pour cette proposition
00:20:11de résolution.
00:20:14Merci Madame la Présidente,
00:20:15Monsieur le Ministre,
00:20:17mes chers collègues.
00:20:18J'aimerais commencer
00:20:19mon propos
00:20:20par une évidence.
00:20:21Nous n'avons pas besoin
00:20:22d'accords de libre-échange
00:20:24pour qu'il y ait
00:20:24des échanges planétaires.
00:20:27Alors quand j'entends
00:20:27certains nous dire
00:20:28que s'opposer aux accords
00:20:30de libre-échange
00:20:30et vouloir tuer
00:20:31le commerce mondial,
00:20:33moi, ça me fait bondir.
00:20:35Parce qu'en réalité,
00:20:37qu'apportent
00:20:38les accords
00:20:38de libre-échange ?
00:20:39Ils permettent
00:20:40à certains
00:20:40de négocier
00:20:41sur des gros paquets
00:20:42de biens
00:20:42de façon bilatérale,
00:20:44des tarifs douaniers
00:20:45très bas,
00:20:45voire nuls.
00:20:46Et c'est comme ça
00:20:47qu'on se retrouve
00:20:48dans des situations
00:20:49absurdes
00:20:50comme celles
00:20:51que nous propose
00:20:52le Mercosur
00:20:52où pour apporter
00:20:54des produits
00:20:55exportés
00:20:56des produits
00:20:56européens
00:20:57en Amérique latine
00:20:58à des tarifs
00:20:59douaniers nuls,
00:21:00nous devrions échanger,
00:21:02importer sur notre sol
00:21:03de la viande bovine,
00:21:05de la volaille,
00:21:06du porc,
00:21:06du lait,
00:21:07du miel,
00:21:08qu'on sait produire
00:21:08en Europe
00:21:09qui seront vendus
00:21:10à des tarifs
00:21:11qu'aucun éleveur
00:21:12ne pourra atteindre
00:21:13chez nous.
00:21:14Bref,
00:21:15si on voulait finir
00:21:16de tuer ce qu'il reste
00:21:17de l'élevage familial
00:21:18en France,
00:21:19on ne s'y prendrait
00:21:20pas autrement.
00:21:21Et c'est une absurdité.
00:21:23Depuis quand est-il
00:21:24souhaitable
00:21:24de sacrifier
00:21:26tout un secteur économique
00:21:27pour en favoriser
00:21:28un autre ?
00:21:30Ça a commencé
00:21:30avec les accords
00:21:31de l'OMC.
00:21:32Ça se poursuit
00:21:33à chaque nouvel accord
00:21:35de libre-échange
00:21:36et là,
00:21:37la coupe est pleine,
00:21:38arche pleine.
00:21:39Nous,
00:21:40écologistes,
00:21:41affirmons que l'agriculture
00:21:42n'est pas un secteur
00:21:43commercial
00:21:43comme un autre.
00:21:45Les produits agricoles
00:21:46et alimentaires
00:21:46sont des biens
00:21:47de première,
00:21:47nécessité.
00:21:49Ils ne peuvent être
00:21:50ni la variable
00:21:51d'ajustement
00:21:52ni la monnaie d'échange
00:21:53à ces accords
00:21:54de libre-échange.
00:21:55C'est un secteur
00:21:55éminemment stratégique
00:21:57devant assurer
00:21:57la souveraineté alimentaire
00:21:59qu'importe
00:21:59la fluctuation
00:22:00des cours mondiaux.
00:22:02Alors,
00:22:02pour nous rassurer
00:22:03ou nous faire regarder
00:22:04ailleurs,
00:22:05on nous parle
00:22:06de clause miroir.
00:22:07Mais chacun ici le sait,
00:22:09leur contrôle
00:22:10est quasiment impossible
00:22:11et elles sont inefficaces
00:22:13en pratique
00:22:14pour défendre
00:22:15nos standards
00:22:16de production,
00:22:17nos normes
00:22:17environnementales
00:22:18et sanitaires.
00:22:19On nous parle aussi
00:22:20de clauses de sauvegarde,
00:22:22mais ces clauses
00:22:23n'ont aucun caractère
00:22:24contraignant
00:22:24pour les pays
00:22:25du Mercosur.
00:22:26Elles ne protégeront
00:22:27ni nos éleveurs,
00:22:29ni nos filières,
00:22:30ni nos terroirs.
00:22:31En clair,
00:22:32elles ne protègent
00:22:32que sur le papier.
00:22:34signer cet accord,
00:22:35c'est accepter
00:22:36que les paysans
00:22:37des deux côtés
00:22:38de l'Atlantique
00:22:39soient sacrifiés.
00:22:40Car ce modèle
00:22:41de libéralisation agricole
00:22:42ne profite
00:22:43qu'à une chose,
00:22:44les logiques
00:22:45agro-industrielles.
00:22:46Cette course
00:22:47en industrialisation
00:22:48qui écrase
00:22:50les petites fermes
00:22:50en France
00:22:51comme au Brésil,
00:22:52en Uruguay,
00:22:53au Paraguay,
00:22:54en Argentine,
00:22:56Mercosur ou pas,
00:22:57les profits
00:22:58finiront
00:22:58toujours dans
00:22:59les mêmes poches,
00:23:00celles des grands
00:23:01groupes exportateurs.
00:23:02Mais le sacrifice
00:23:03n'est pas seulement
00:23:04social ou économique.
00:23:06Signer cet accord,
00:23:08c'est aussi
00:23:08accélérer
00:23:09le dérèglement climatique
00:23:10et l'effondrement
00:23:11de la biodiversité.
00:23:12C'est encourager
00:23:13un modèle agricole
00:23:14basé sur la déforestation
00:23:15de l'Amazonie
00:23:16qui est le poumon
00:23:17de notre planète,
00:23:18l'usage massif
00:23:19de pesticides
00:23:20interdits en Europe,
00:23:21les cultures OGM
00:23:22ou l'hyper-industrialisation
00:23:24de l'élevage.
00:23:25C'est,
00:23:26au bout du compte,
00:23:27renoncer
00:23:28à toute perspective
00:23:29sérieuse
00:23:30de souveraineté alimentaire
00:23:31pour demain
00:23:32ici comme ailleurs.
00:23:34Et c'est exactement là
00:23:35que les choses
00:23:36deviennent profondément
00:23:37politiques.
00:23:38Car depuis des années,
00:23:40le gouvernement français
00:23:41affiche
00:23:42une opposition
00:23:43de façade.
00:23:45Tout en laissant
00:23:46entendre à Bruxelles
00:23:47qu'un compromis
00:23:48serait possible,
00:23:49c'est le fameux
00:23:49en l'état.
00:23:51On l'a encore vu
00:23:52lors des débats
00:23:53sur la loi du plomb.
00:23:54D'un côté,
00:23:55l'industrialisation
00:23:56de l'agriculture,
00:23:57la complaisance
00:23:57envers les fermes-usines,
00:23:59l'abandon de la science
00:24:00et de l'autre,
00:24:01des pseudo-avancés
00:24:02brandis sur le Mercosur
00:24:03pour mieux dissimuler
00:24:05une position
00:24:06qui s'est infléchie.
00:24:07La vérité,
00:24:08c'est que la France
00:24:09n'est pas aussi ferme
00:24:10qu'elle ne le prétend.
00:24:12C'est pour cela
00:24:12que la proposition
00:24:13de résolution
00:24:14qui nous est proposée
00:24:15d'adopter aujourd'hui,
00:24:16comme celle déposée
00:24:17par notre collègue
00:24:18François Ruffin,
00:24:19est indispensable.
00:24:20Elle demande
00:24:21que le président
00:24:21de la République
00:24:22saisisse la Cour de justice
00:24:24de l'Union européenne
00:24:24afin de vérifier
00:24:26si l'accord Mercosur
00:24:27est conforme
00:24:28au traité européen.
00:24:30Si le gouvernement
00:24:31est sincère,
00:24:32s'il pense réellement
00:24:33que cet accord
00:24:34menace nos agriculteurs,
00:24:35nos territoires,
00:24:36nos engagements climatiques,
00:24:38alors il doit le démontrer
00:24:39qu'il saisisse
00:24:41la Cour de justice européenne.
00:24:45Enfin,
00:24:46je tiens à rappeler
00:24:46que ce débat
00:24:47ne concerne pas
00:24:49que les agriculteurs,
00:24:50que les agriculteurs.
00:24:51Il est aussi
00:24:52profondément citoyen.
00:24:54Trois Français
00:24:55sur quatre
00:24:56rejettent cet accord.
00:24:57Notre responsabilité
00:24:59est immense
00:24:59et notre devoir
00:25:00est clair.
00:25:01Rester ferme
00:25:02sur notre opposition
00:25:03au Mercosur
00:25:04et tout mettre en œuvre
00:25:05pour qu'il soit rejeté.
00:25:07Et cela passe,
00:25:08j'insiste,
00:25:09par la saisine
00:25:10de la Cour de justice
00:25:11de l'Union européenne
00:25:12comme le demandent
00:25:12des députés européens.
00:25:14On attend,
00:25:14Monsieur le Président
00:25:15de la République
00:25:15sur ce sujet
00:25:16et je vous remercie
00:25:17de votre attention.
00:25:19Merci,
00:25:19Monsieur le député.
00:25:20La parole est à
00:25:20Monsieur Eric Martineau
00:25:21pour le groupe
00:25:22Les démocrates.
00:25:23Madame la Présidente,
00:25:24Monsieur le ministre,
00:25:25chers collègues,
00:25:26nous avons déjà eu
00:25:26à débattre à plusieurs reprises
00:25:28du projet d'accord
00:25:29entre l'Union européenne
00:25:30et le Mercosur.
00:25:32Parce que ça fait
00:25:32plus de 20 ans
00:25:33que ces négociations
00:25:34commerciales
00:25:34ont été engagées,
00:25:36parce que cet accord
00:25:36suscite de nombreuses
00:25:37inquiétudes légitimes
00:25:39dans le contexte
00:25:40des négociations
00:25:41de notre future
00:25:42politique agricole commune,
00:25:44nous sommes à un moment
00:25:45où des choix
00:25:46doivent être faits.
00:25:47La France a exprimé
00:25:48ces dernières années
00:25:49une position claire.
00:25:50Sans cet accord,
00:25:51serait sans doute
00:25:53déjà rentré en vigueur.
00:25:55Nous devons saluer
00:25:56la constance
00:25:57de la position française
00:25:58portée par la France,
00:26:00les ministres
00:26:01Jean-Noël Barraud
00:26:01et Benjamin Haddad
00:26:02et Annie Gennevar.
00:26:04En novembre 2024,
00:26:06nous avons déjà eu
00:26:06au sein de cet hémicycle
00:26:07un débat
00:26:08au titre
00:26:09de l'article 50-1
00:26:10de notre Constitution.
00:26:13Nous aurions
00:26:13alors collectivement
00:26:15envoyé un message
00:26:16encore plus fort
00:26:17si tous les groupes
00:26:19avaient voté
00:26:19contre ce que nous
00:26:21avions déjà fait.
00:26:22Or,
00:26:23les évolutions envisagées
00:26:24à ce stade
00:26:24ne changent pas la donne.
00:26:26Au sein du groupe
00:26:26Les Démocrates,
00:26:27nous sommes toujours
00:26:28et voterons
00:26:29contre cet accord.
00:26:31Si l'opposition
00:26:32à ce traité
00:26:33ressemble
00:26:34de manière large,
00:26:36je tiens
00:26:37tout d'abord
00:26:38à souligner
00:26:38qu'elle ne doit pas
00:26:39nous faire oublier
00:26:40un certain nombre
00:26:41de points majeurs.
00:26:42ne cédons pas
00:26:43aux facilités,
00:26:44aux approximations,
00:26:46car nos agriculteurs,
00:26:47nos concitoyens,
00:26:47les consommateurs
00:26:48que nous sommes tous
00:26:49méritent un débat
00:26:50à la hauteur
00:26:51des enjeux.
00:26:52Notre objectif
00:26:53est celui
00:26:54de la souveraineté alimentaire.
00:26:56Cela veut dire
00:26:56que nous avons besoin
00:26:57d'échanges
00:26:58et de coopération.
00:26:59C'est une nécessité
00:27:00face aux dérèglements
00:27:01géopolitiques
00:27:02ou climatiques.
00:27:04Nous n'ignorons pas
00:27:05la situation inquiétante
00:27:06de la balance commerciale
00:27:07agricole française,
00:27:08mais ces échanges
00:27:09soutiennent une partie
00:27:10de notre production.
00:27:12Oeuvrer à l'objectif
00:27:13de souveraineté alimentaire
00:27:14ne veut donc pas
00:27:15absolument dire
00:27:15et promouvoir
00:27:16le protectionnisme
00:27:17et la fermeture
00:27:18des frontières.
00:27:20Ce serait mentir,
00:27:21nous exportons aussi.
00:27:23Soutenir nos agriculteurs,
00:27:24c'est leur permettre
00:27:24de produire en quantité
00:27:26et en qualité
00:27:27en respectant l'environnement
00:27:29et de vivre
00:27:29de leur travail.
00:27:31Nous avons besoin
00:27:32donc d'accords
00:27:33commerciaux équilibrés
00:27:34et respectueux
00:27:35de tous,
00:27:36respectueux aussi
00:27:37de notre vision
00:27:38de l'agriculture.
00:27:39Or, à ce stade,
00:27:41le Mercosur
00:27:42qui inquiète
00:27:43légitimement.
00:27:45Premièrement,
00:27:45nos filières
00:27:45de production agricole
00:27:46doivent être protégées
00:27:47de toute déstabilisation
00:27:48pour éviter
00:27:50une concurrence déloyale
00:27:51envers nos agriculteurs.
00:27:53C'est d'autant plus essentiel
00:27:54que le revenu
00:27:55des agriculteurs
00:27:55est faible.
00:27:57Le taux de pauvreté
00:27:57chez les agriculteurs
00:27:59est de deux points supérieurs
00:28:00à l'ensemble
00:28:00de la population.
00:28:02Nous sommes donc
00:28:02particulièrement attentifs
00:28:04à la clause
00:28:04de sauvegarde spécifique
00:28:05proposée par la Commission.
00:28:07Elle doit permettre
00:28:08une surveillance fine
00:28:10des marchés.
00:28:11En cas de suspicion,
00:28:12le lancement
00:28:13sans délai
00:28:13d'enquête.
00:28:15Et en cas de confirmation
00:28:16de perturbation
00:28:17de marché,
00:28:18l'adoption très rapide
00:28:19de mesures de sauvegarde.
00:28:21Ces mesures
00:28:21sont en cours
00:28:22de discussion,
00:28:23elles ne peuvent pas suffire.
00:28:25Deuxièmement,
00:28:26la France demande
00:28:27de longue date
00:28:27des mesures miroirs.
00:28:29Nos standards
00:28:29environnementaux,
00:28:30sanitaires,
00:28:31sociaux doivent être
00:28:31respectés.
00:28:33Nous avons sans doute
00:28:34l'agriculture
00:28:34la plus exigeante
00:28:35au monde.
00:28:36Nos agriculteurs
00:28:37font face
00:28:38aux défis majeurs
00:28:38du dérèglement climatique,
00:28:40de la transition écologique
00:28:41à l'évolution
00:28:42des modes de consommation
00:28:44et des attentes
00:28:44des consommateurs.
00:28:46Nous voulons pouvoir
00:28:47faire évoluer
00:28:48nos normes
00:28:49tout en permettant
00:28:50aux agriculteurs
00:28:50de vivre dignement
00:28:51de leur travail.
00:28:53Les règles commerciales
00:28:54ne doivent pas
00:28:54nous entraver
00:28:55sur ce chemin.
00:28:56Troisièmement,
00:28:57j'arrive au sujet clé
00:28:58des contrôles.
00:29:00Ils doivent être
00:29:00résolument renforcés
00:29:01aux frontières européennes
00:29:03et au sein
00:29:04des pays exportateurs.
00:29:05C'est l'ensemble
00:29:06de la chaîne
00:29:07de production
00:29:07et de distribution
00:29:08qui doit être contrôlée
00:29:09de manière renforcée.
00:29:11C'est essentiel
00:29:12pour protéger
00:29:13les consommateurs,
00:29:14pour lutter
00:29:14contre la concurrence
00:29:15déloyale,
00:29:16protéger la compétitivité
00:29:17de nos producteurs
00:29:18et respecter leur travail.
00:29:20Malgré certaines avancées,
00:29:21l'accord commercial
00:29:22entre l'Union européenne
00:29:23et le Mercosur
00:29:24n'est donc pas conforme
00:29:25en l'état
00:29:26aux demandes
00:29:27de la représentation nationale.
00:29:29Le groupe
00:29:29Les Démocrates
00:29:30votera donc
00:29:31en faveur
00:29:32de cette proposition
00:29:33de résolution.
00:29:33Nous soulignons
00:29:35simplement
00:29:36que la demande
00:29:37de saisine
00:29:38de la Cour de justice
00:29:38de l'Union européenne
00:29:39qu'elle contient
00:29:40ne peut pas avoir
00:29:42d'effet suspensif
00:29:43et nous appelons
00:29:44à poursuivre
00:29:45les débats d'avenir
00:29:46sur la transition écologique,
00:29:48sur le partage
00:29:49de la valeur,
00:29:50sur la lutte
00:29:50contre la concurrence
00:29:51déloyale.
00:29:52Nous devons les porter
00:29:53dans le cadre
00:29:54du projet d'accord
00:29:54avec le Mercosur
00:29:55comme dans celui
00:29:56de la prochaine
00:29:57politique agricole commune.
00:30:00En tant qu'Européens,
00:30:01soyons au rendez-vous.
00:30:02Je vous remercie.
00:30:03Je vous remercie
00:30:05Monsieur le député.
00:30:06La parole est à Monsieur
00:30:06Luc Ervrand
00:30:07pour le groupe
00:30:08Horizon et Indépendant.
00:30:19Madame la Présidente,
00:30:20Monsieur le ministre,
00:30:21mes chers collègues,
00:30:22rarement un accord
00:30:24aura soulevé
00:30:24autant d'inquiétudes,
00:30:25de tensions,
00:30:26d'enjeux stratégiques
00:30:27pour notre pays
00:30:27et pour l'Europe
00:30:28que cet accord
00:30:29avec le Mercosur.
00:30:30Mais derrière les chiffres,
00:30:31je pense d'abord ce matin
00:30:32à nos agriculteurs,
00:30:33à nos agricultrices,
00:30:35aussi à notre engagement
00:30:36pour le climat
00:30:37et je pense,
00:30:38et ce que je vous dirai
00:30:39aujourd'hui,
00:30:40que c'est aussi une vision
00:30:40du commerce international
00:30:41que nous devons redéfinir.
00:30:44Je le dis d'emblée
00:30:45et très clairement,
00:30:47notre groupe Horizon
00:30:47et Indépendant votera
00:30:48en faveur
00:30:49de cette proposition
00:30:50de résolution.
00:30:52Je commence par cette position
00:30:53claire parce que je crois
00:30:54que ce qui a manqué
00:30:55à l'exécutif,
00:30:56au président de la République,
00:30:57au gouvernement parfois,
00:30:58jusqu'à présent
00:30:59sur le Mercosur,
00:31:00c'est la clarté.
00:31:02Nos agriculteurs,
00:31:03nous leur devons la vie,
00:31:05la nôtre,
00:31:06celle de nos campagnes,
00:31:07celle de la nature.
00:31:09Alors ils méritent mieux
00:31:10que des non-dits,
00:31:11des jeux de dupes,
00:31:11des attermoiements,
00:31:12des faux-semblants,
00:31:13pire des renoncements.
00:31:15Ils méritent un soutien clair
00:31:16et un non-clair
00:31:17au Mercosur.
00:31:19Ce choix,
00:31:20il ne procède
00:31:20ni d'un réflexe protectionniste
00:31:22ni d'un rejet
00:31:22du commerce international.
00:31:24Bien au contraire,
00:31:24nous savons combien
00:31:25l'ouverture peut être bénéfique
00:31:27à nos entreprises
00:31:28et plus largement
00:31:29à l'influence
00:31:29de la France dans le monde.
00:31:31Mais le libre-échange
00:31:32n'est pas sans règles.
00:31:34Il ne peut pas se faire
00:31:35en dépit de nos agriculteurs,
00:31:37de nos éleveurs,
00:31:38de nos normes sanitaires,
00:31:39environnementales, sociales.
00:31:41Le commerce international
00:31:42n'est acceptable
00:31:44que s'il est juste,
00:31:45réciproque,
00:31:46équilibré,
00:31:46conforme à nos exigences
00:31:48collectives.
00:31:49Or,
00:31:49cet accord ouvre largement
00:31:51le marché européen
00:31:52à des volumes considérables
00:31:54de produits agricoles
00:31:55en provenance
00:31:55d'Amérique du Sud.
00:31:56Ces volumes ne sont pas
00:31:57anodins.
00:31:58Ils sont de nature
00:31:59à déstabiliser durablement
00:32:01certaines filières,
00:32:02à exercer une pression
00:32:03à la baisse sur les prix
00:32:04et à fragiliser
00:32:05des milliers
00:32:06d'exploitations
00:32:06déjà soumises
00:32:08à une concurrence intense
00:32:09et à une volatilité
00:32:10croissante des marchés.
00:32:11On ne peut pas,
00:32:13d'un côté,
00:32:14exiger toujours plus
00:32:15de nos agriculteurs
00:32:16en matière de qualité,
00:32:17de bien-être animal,
00:32:18de réduction des intrants
00:32:19et de l'autre,
00:32:21ouvrir sans garantie suffisante
00:32:22nos marchés
00:32:23à des productions
00:32:24soumises à des règles
00:32:25moins exigeantes.
00:32:27Certes,
00:32:28des avancées
00:32:29ont été obtenues.
00:32:30La Commission européenne
00:32:31a annoncé un mécanisme
00:32:32de sauvegarde renforcé
00:32:33ainsi qu'un fonds de compensation
00:32:34pour les filières affectées.
00:32:36Nous reconnaissons
00:32:37ces efforts.
00:32:38Ils sont le fruit
00:32:38de la mobilisation
00:32:39de la France
00:32:39et d'autres États membres.
00:32:42Mais soyons lucides.
00:32:44Ces mécanismes,
00:32:45ils restent principalement
00:32:46temporaires,
00:32:47réactifs.
00:32:49Ils ne traitent pas
00:32:49la nature structurelle
00:32:50du problème.
00:32:51Ils interviendraient
00:32:52après le dommage
00:32:52non pour l'éviter.
00:32:54Ils ne compensent pas
00:32:55une concurrence
00:32:56fondamentalement déséquilibrée.
00:32:59Par ailleurs,
00:33:00la décision
00:33:00de la Commission européenne
00:33:01de scinder l'accord
00:33:02en deux volets,
00:33:03un volet commercial
00:33:03relevant de la compétence
00:33:05exclusive de l'Union
00:33:06ratifiée
00:33:06à la majorité qualifiée
00:33:08et à un volet politique
00:33:09soumis aux Parlements
00:33:10nationaux
00:33:11pose un véritable
00:33:12problème démocratique
00:33:14et institutionnel.
00:33:15Cette méthode
00:33:16prive les Parlements
00:33:17nationaux d'un droit
00:33:18de regard plein
00:33:19et entier
00:33:20sur cet accord.
00:33:22Pour le groupe Horizon,
00:33:23l'Europe ne se construit
00:33:25pas contre les nations
00:33:26mais avec elle.
00:33:28Saisir la Cour de justice
00:33:29de l'Union européenne
00:33:30pour vérifier la conformité
00:33:32de cette méthode
00:33:33de la Commission
00:33:33avec les traités,
00:33:34ce n'est pas faire
00:33:35de l'obstruction.
00:33:36c'est défendre
00:33:37l'État de droit,
00:33:38le respect des institutions,
00:33:40le rôle essentiel
00:33:41de la représentation nationale.
00:33:44Enfin,
00:33:45ce débat doit être
00:33:45l'occasion
00:33:46de poser les fondations
00:33:47d'une véritable doctrine
00:33:49française et européenne
00:33:50en matière
00:33:51de commerce international.
00:33:53Nous défendons
00:33:54un modèle ouvert
00:33:56mais exigeant,
00:33:57fondé sur le respect
00:33:58de nos normes
00:33:58environnementales,
00:33:59sanitaires et sociales.
00:34:01Cela implique
00:34:02la mise en place
00:34:03effective
00:34:03de clauses miroirs
00:34:04contraignantes
00:34:05mais aussi
00:34:06un renforcement
00:34:07des mécanismes
00:34:08de contrôle
00:34:09et de sanction.
00:34:10Parallèlement,
00:34:12nos accords commerciaux
00:34:13doivent devenir
00:34:14un levier
00:34:15de notre autonomie stratégique
00:34:16en sécurisant
00:34:18nos approvisionnements
00:34:18critiques,
00:34:19en soutenant
00:34:20nos filières d'excellence,
00:34:22en protégeant
00:34:22nos secteurs sensibles.
00:34:24Le commerce international
00:34:25du XXIe siècle
00:34:26doit ainsi reposer
00:34:27sur un équilibre clair
00:34:29entre ouverture,
00:34:31réciprocité,
00:34:33durabilité
00:34:34et souveraineté.
00:34:35C'est dans cet esprit
00:34:36que le groupe
00:34:37Horizon et Indépendant
00:34:38votera en faveur
00:34:39de cette proposition
00:34:40de résolution.
00:34:41Là où d'autres
00:34:42font de sombres
00:34:43calculs partisans,
00:34:44les députés
00:34:44qui soutiennent
00:34:45Edouard Philippe
00:34:46pensent à la France
00:34:47et uniquement
00:34:48à la France.
00:34:49Nous avons voté
00:34:50la résolution
00:34:51du Rassemblement national
00:34:53sur la dénonciation
00:34:55de l'accord
00:34:55de 1968
00:34:56avec l'Algérie
00:34:57parce que c'était
00:34:58bon pour la France.
00:34:59Nous voterons
00:35:00celle de la France
00:35:01insoumise
00:35:01contre le Mercosur
00:35:02parce que c'est
00:35:03bon pour la France.
00:35:04Parce que notre horizon
00:35:05n'est pas une étiquette
00:35:07mais un drapeau.
00:35:09Pas un parti
00:35:09mais un pays.
00:35:11Je vous remercie.
00:35:12Je vous remercie
00:35:13Monsieur le député.
00:35:14La parole est à
00:35:15Monsieur Julien Brugerole
00:35:16pour le groupe
00:35:16Gauche démocrate
00:35:17et républicaine.
00:35:18Madame la Présidente,
00:35:36Monsieur le Ministre,
00:35:37mes chers collègues,
00:35:39nous sommes aujourd'hui
00:35:40au pied du mur.
00:35:41Au pied du mur
00:35:42pour empêcher
00:35:43la mise en application
00:35:44d'un accord commercial
00:35:45d'un autre siècle,
00:35:47d'un autre monde.
00:35:48Un accord entre
00:35:49l'Union européenne
00:35:50et le Mercosur
00:35:51couvé depuis 25 ans
00:35:53par les fondamentalistes
00:35:55du libre-échange
00:35:56mais dont l'obscure gestation
00:35:58n'aura pas empêché
00:35:59d'en révéler
00:36:00la dangerosité
00:36:01pour le climat,
00:36:02pour notre souveraineté
00:36:03alimentaire,
00:36:05pour notre agriculture,
00:36:06pour nos éleveurs.
00:36:08Opacité,
00:36:10mensonge
00:36:10et contournement
00:36:11de toutes nos règles
00:36:12démocratiques,
00:36:14voilà ce qui aura guidé
00:36:15un quart de siècle
00:36:16durant ces négociations.
00:36:19Jusqu'au bout,
00:36:20rien n'aura été épargné
00:36:21à tous les démocrates.
00:36:23Jusqu'au blocage arbitraire
00:36:25il y a une semaine encore
00:36:26de l'examen
00:36:27d'une résolution
00:36:28soutenue
00:36:29par 145 députés européens
00:36:31de 21 États différents
00:36:33dont l'objet
00:36:35était simplement
00:36:35de saisir
00:36:36la Cour de justice
00:36:37de l'Union européenne
00:36:38pour en vérifier
00:36:40la conformité
00:36:41avec notre propre
00:36:42droit européen.
00:36:44Encore une manœuvre,
00:36:45une manœuvre de plus
00:36:47pour faire taire
00:36:48les oppositions,
00:36:49une manœuvre de plus
00:36:50pour permettre
00:36:51à Ursula von der Leyen
00:36:52de se rendre au Brésil
00:36:54le 20 décembre prochain
00:36:55avec un accord commercial
00:36:57définitivement adopté
00:36:59par une majorité
00:37:00qualifiée d'État membre.
00:37:02Une ultime manœuvre
00:37:03qui fait suite
00:37:04à la violation
00:37:05par la même commission
00:37:06de son mandat
00:37:07avec la décision
00:37:08de dissocier
00:37:09le volet commercial
00:37:10de l'accord
00:37:11de son volet politique
00:37:12pour se prémunir
00:37:14du veto des États membres
00:37:15et du vote
00:37:15des parlements nationaux.
00:37:18Voilà la conception
00:37:19que la commission
00:37:19se fait de la démocratie.
00:37:22Après avoir tout lâché
00:37:23aux États-Unis
00:37:24sur les droits de douane,
00:37:25les stratèges
00:37:26de la DG Commerce
00:37:27sont plus déterminés
00:37:28que jamais
00:37:29pour sacrifier
00:37:30notre agriculture
00:37:30et toutes nos protections
00:37:32environnementales
00:37:33sur l'autel
00:37:34de quelques intérêts
00:37:35sectoriels.
00:37:37L'assiette mondialisée
00:37:39qui s'offrira aux Européens
00:37:40sera particulièrement
00:37:41indigeste.
00:37:4399 000 tonnes
00:37:44de viande de bœuf,
00:37:46190 000 tonnes
00:37:47de volaille,
00:37:48180 000 tonnes
00:37:49de sucre supplémentaire
00:37:51ouvert à l'importation
00:37:52sans droit de douane
00:37:52ou à taux très faible.
00:37:55Le tout
00:37:55arrosé
00:37:56de produits
00:37:56phytosanitaires,
00:37:58d'antibiotiques
00:37:58et d'hormones de croissance
00:37:59interdits en Europe
00:38:01en fermant naturellement
00:38:03les yeux
00:38:03sur la déforestation
00:38:04et les atteintes
00:38:06aux droits
00:38:06des populations autochtones.
00:38:09Certes,
00:38:09nous ne découvrons pas
00:38:11aujourd'hui
00:38:11ce qu'incarne
00:38:12cet accord.
00:38:13Un capitalisme
00:38:14mondialisé
00:38:15et mortifère
00:38:16porté depuis des décennies
00:38:17par les néolibéraux
00:38:18de tout poil
00:38:19qu'ils agissent
00:38:20à l'OMC
00:38:21à Bruxelles
00:38:22ou à Paris.
00:38:23Mais nous en connaissons
00:38:24encore mieux
00:38:25qu'hier
00:38:25les résultats.
00:38:27Course aux moindisances
00:38:27sociales et environnementales,
00:38:29désindustrialisation,
00:38:31dépendance stratégique.
00:38:33Mais alors,
00:38:34qu'a fait notre pays
00:38:35ces dernières années
00:38:36pour en bloquer
00:38:36la conclusion ?
00:38:38La vérité,
00:38:39c'est que le président
00:38:40de la République
00:38:41et ses gouvernements
00:38:42successifs
00:38:42n'ont cessé
00:38:43de jouer
00:38:43sur deux tableaux.
00:38:45D'un côté,
00:38:46une opposition
00:38:46de façade
00:38:47pour tenter
00:38:48d'apaiser
00:38:48les craintes légitimes
00:38:49de nos agriculteurs.
00:38:51De l'autre,
00:38:52un soutien discret
00:38:53à l'accord,
00:38:55jamais assumé
00:38:55publiquement.
00:38:57Et si beaucoup
00:38:58de voix s'élèvent
00:38:58aujourd'hui
00:38:59pour dénoncer
00:38:59un renoncement,
00:39:01un revirement,
00:39:02voire un reniement,
00:39:03ne s'agit-il pas
00:39:06plutôt
00:39:06de la démonstration
00:39:07de la grande fidélité
00:39:09idéologique
00:39:10du président
00:39:10de la République
00:39:11au dogme libéral ?
00:39:13Car la France
00:39:14aurait pu se lancer
00:39:15dans la recherche active
00:39:16d'une minorité
00:39:17de blocage
00:39:17pour empêcher
00:39:18la conclusion
00:39:19de cet accord.
00:39:20Elle ne l'a pas fait.
00:39:22Elle ne l'a pas fait,
00:39:23privilégiant ces derniers mois
00:39:24tantôt l'emballage
00:39:25des fameuses
00:39:26clauses miroirs,
00:39:28toujours absentes
00:39:28du texte
00:39:29de l'accord,
00:39:29tantôt de vraies
00:39:31fausses protections
00:39:32autour de l'activation
00:39:33d'hypothétiques
00:39:34clauses de sauvegarde.
00:39:37Cette tentative
00:39:38d'enrobage politique
00:39:39de la dangerosité
00:39:40de l'accord
00:39:40ne cache pas
00:39:42en revanche
00:39:42le dangereux mécanisme
00:39:44de rééquilibrage
00:39:45qui figure lui
00:39:46bien dans le texte.
00:39:48Un mécanisme
00:39:48qui permettra demain
00:39:50au pays du Mercosur
00:39:51de réclamer
00:39:51des compensations
00:39:53si l'Europe
00:39:53ose adopter
00:39:54de nouvelles normes
00:39:55environnementales
00:39:56ou sanitaires
00:39:56contraignantes.
00:39:58Chers collègues,
00:39:59si la politique
00:40:00commerciale
00:40:01de l'UE
00:40:01est en roue libre,
00:40:03elle ne doit pas
00:40:03nous empêcher
00:40:04d'agir.
00:40:05Nous ne pouvons
00:40:06accepter
00:40:07qu'elle sacrifie
00:40:07nos agriculteurs,
00:40:09nos normes sanitaires,
00:40:10nos engagements
00:40:11climatiques,
00:40:12sociaux et environnementaux
00:40:13sans réaction.
00:40:15Cette proposition
00:40:16de résolution
00:40:16invite le gouvernement
00:40:17à chercher la voie
00:40:18d'une minorité
00:40:19de blocage
00:40:19au Conseil
00:40:20et à saisir
00:40:21la Cour de justice
00:40:22européenne.
00:40:23Bien évidemment,
00:40:24les députés communistes
00:40:25et du groupe
00:40:25de la gauche démocrate
00:40:26et républicaine
00:40:27la voteront.
00:40:27Mais le gouvernement
00:40:29et le Président
00:40:30de la République
00:40:30sont-ils eux,
00:40:32oui ou non,
00:40:33prêts à refuser
00:40:34ce passage en force
00:40:35et à saisir
00:40:36la Cour de justice ?
00:40:37Je vous remercie
00:40:38Monsieur le député.
00:40:39La parole est à
00:40:39Monsieur Vincent Trébuchet
00:40:41pour le groupe
00:40:41des droites
00:40:42pour la République.
00:40:42Madame la Présidente,
00:40:56Monsieur le ministre,
00:40:56mes chers collègues.
00:40:58Depuis des années,
00:40:59Emmanuel Macron
00:40:59a pris l'habitude
00:41:00de traiter les intérêts
00:41:01français comme une variable
00:41:02parmi d'autres.
00:41:04Mais rarement,
00:41:04cette logique
00:41:05aura été affichée
00:41:06avec autant de désinvolture
00:41:07qu'en marge
00:41:08de la COP30 au Brésil
00:41:09lorsque le Président
00:41:11de la République
00:41:11a déclaré
00:41:12à propos de l'accord
00:41:13entre l'Union Européenne
00:41:14et le Mercosur,
00:41:14je cite,
00:41:15« Je suis plutôt positif,
00:41:17mais je reste vigilant
00:41:18car je défends aussi
00:41:20les intérêts de la France. »
00:41:22Une phrase,
00:41:23une seule,
00:41:23mais qui cumule
00:41:24faute politique
00:41:25et faute morale.
00:41:26Défendre la France
00:41:27n'est pas une mission annexe.
00:41:29C'est le cœur même
00:41:30du mandat présidentiel.
00:41:32Dire cela au Brésil,
00:41:33au moment même
00:41:34où nos éleveurs
00:41:35se battent pour leur survie,
00:41:37revient à confesser
00:41:37une chose.
00:41:39La France est devenue
00:41:39pour l'exécutif en place
00:41:41une variable d'ajustement
00:41:42dans le grand marché global.
00:41:44Et si une chose
00:41:45devait illustrer
00:41:46cette démission de l'État,
00:41:48c'est bien l'absence
00:41:49aussi significative
00:41:50que stratégique
00:41:51de la ministre
00:41:52de l'Agriculture
00:41:52aujourd'hui
00:41:53sur les bancs
00:41:54de l'Assemblée.
00:41:55Pourquoi ?
00:41:56Parce que personne
00:41:57au sein du gouvernement
00:41:58ne souhaite assumer
00:41:59publiquement
00:42:00la responsabilité
00:42:01de cette trahison.
00:42:03Ce que contient
00:42:04l'accord UE-Mercosur,
00:42:05désormais jugé
00:42:06envisageable
00:42:07par le Président,
00:42:08est pourtant
00:42:09sans équivoque.
00:42:10Il ouvrirait
00:42:11notre marché
00:42:11à 99 000 tonnes
00:42:13de viande bovine
00:42:14sud-américaine
00:42:14à droit réduit,
00:42:16produite hors
00:42:16de nos normes sanitaires,
00:42:17sociales et environnementales.
00:42:20Selon Eurostat,
00:42:21les importations
00:42:21de viande bovine
00:42:22provenant du Mercosur
00:42:23ont déjà bondi
00:42:24de 50 %
00:42:25en juillet 2025,
00:42:27plus 11 800 tonnes
00:42:28du Brésil,
00:42:29plus 10 800 tonnes
00:42:30d'Argentine.
00:42:32La signature
00:42:32de ce traité
00:42:33viendrait accélérer,
00:42:34une spirale destructrice
00:42:36à l'œuvre
00:42:37depuis longtemps.
00:42:38L'élevage français
00:42:39a perdu 2,5 millions
00:42:41de bovins
00:42:41depuis 2017,
00:42:43soit plus de 13 %
00:42:44de son cheptel.
00:42:4522 % des abattoirs bovins
00:42:46ont fermé
00:42:47en 15 ans
00:42:48et deux tiers
00:42:49de la viande bovine
00:42:49servie dans les cantines
00:42:50françaises
00:42:51est importée.
00:42:52C'est la mécanique
00:42:53bien connue du dumping,
00:42:54produire abacou ailleurs
00:42:55puis déclarer
00:42:56nos filières
00:42:57non compétitives.
00:42:58Il en va finalement
00:42:59de notre agriculture
00:43:00comme de tous les pans
00:43:01de notre souveraineté.
00:43:03En présentant
00:43:04chaque abandon
00:43:05parcellaire
00:43:06comme n'étant pas
00:43:06en soi décisif,
00:43:08alertait Philippe Séguin
00:43:09en 1992,
00:43:11on peut se permettre
00:43:12d'abandonner
00:43:13un à un
00:43:13les attributs
00:43:14de la souveraineté
00:43:15sans jamais convenir
00:43:16qu'on vise
00:43:17à la détruire
00:43:18dans son ensemble.
00:43:20Pour tenter
00:43:20de faire taire
00:43:21la colère,
00:43:21la Commission européenne
00:43:22brandit une soi-disant
00:43:24clause de sauvegarde.
00:43:26Celle-ci prévoit
00:43:27qu'en cas de hausse
00:43:27de plus de 10 %
00:43:28des importations
00:43:29ou de baisse
00:43:30équivalente des prix,
00:43:31une enquête
00:43:32pourrait être lancée
00:43:33avec à la clé
00:43:34une suspension
00:43:35temporaire
00:43:35des avantages tarifaires.
00:43:37Mais cette clause
00:43:38est un leurre.
00:43:39Elle repose
00:43:40sur des mécanismes flous.
00:43:42Quels indicateurs
00:43:43seraient retenus ?
00:43:44Quel délai d'intervention ?
00:43:45Qui arbitrerait ?
00:43:46Et surtout,
00:43:47elle est structurellement
00:43:48inefficace.
00:43:49Les écarts de prix
00:43:50à l'intérieur même
00:43:51de l'UE
00:43:52rendent toute activation
00:43:53quasi impossible.
00:43:54Prenons l'exemple
00:43:55du filet de poulet.
00:43:56820 euros
00:43:57les 100 kilos
00:43:57en France,
00:43:58439 en Roumanie
00:44:00et 630 pour la moyenne européenne.
00:44:02Déclencher une clause
00:44:03à moins 10 %
00:44:04du prix européen
00:44:05reviendrait en réalité
00:44:06à attendre une chute
00:44:07d'environ 30 %
00:44:08en France
00:44:08avant d'agir.
00:44:10Autrement dit,
00:44:10cette clause a été pensée
00:44:12pour ne jamais s'appliquer.
00:44:13Ce n'est qu'un habillage politique.
00:44:15Car si les termes
00:44:16de l'accord
00:44:17n'ont pas changé,
00:44:18c'est la manière
00:44:18de le présenter
00:44:19suivant le calendrier électoral
00:44:20qui, elle,
00:44:21a bien varié.
00:44:22Avant les élections européennes,
00:44:24le traité Mercosur
00:44:25était suspendu,
00:44:26gelé.
00:44:27Après les élections,
00:44:28il redevient possible
00:44:29puis souhaitable.
00:44:30Le cynisme est total.
00:44:33Au sein du groupe UDR,
00:44:34notre position
00:44:35a toujours été claire.
00:44:36Cet accord est une faute.
00:44:38Aussi,
00:44:38nous proposons
00:44:39trois actions concrètes
00:44:40que le gouvernement
00:44:40se refuse à envisager
00:44:41par idéologie
00:44:43ou par soumission
00:44:44aux intérêts d'autrui.
00:44:45Premièrement,
00:44:46consulter les Français.
00:44:47Ce traité
00:44:48n'a pas le consentement
00:44:49démocratique
00:44:50du peuple français.
00:44:51J'appelle donc le Président
00:44:52à un référendum
00:44:53sur le sujet.
00:44:54Deuxièmement,
00:44:55protéger,
00:44:56exclure définitivement
00:44:57l'agriculture
00:44:58des futurs accords
00:44:59de libre-échange.
00:45:00Troisièmement,
00:45:01agir,
00:45:01réduire enfin
00:45:02la contribution française
00:45:03au budget européen
00:45:04face à l'obstination
00:45:05de Bruxelles
00:45:06à œuvrer
00:45:07contre nos intérêts.
00:45:09Nous voterons donc
00:45:09cette proposition
00:45:10de résolution.
00:45:11Qu'importe
00:45:12qu'elle émane
00:45:12des députés insoumis,
00:45:14ces pompiers pyromanes
00:45:15qui fêtent ici
00:45:16de pourfendre le macronisme,
00:45:17mais s'y arriment
00:45:18bien volontiers
00:45:19quand il s'agit
00:45:20de sauver leur place.
00:45:21Il est temps
00:45:22pour relever
00:45:23notre agriculture
00:45:23de tourner la page
00:45:24de ce pathétique théâtre.
00:45:26Vite l'alternance.
00:45:29Merci Monsieur le député.
00:45:30La parole est à Monsieur
00:45:31Julien Limongi
00:45:32pour le Rassemblement National.
00:45:33Merci Madame la Présidente,
00:45:56Monsieur le Ministre,
00:45:57mes chers collègues.
00:45:58Il est peu de sujets
00:45:59qui engagent autant
00:46:00l'âme de la France
00:46:01que celui-ci.
00:46:03L'agriculture n'est pas
00:46:04seulement une activité économique,
00:46:06c'est un peuple,
00:46:07une mémoire,
00:46:08un rapport à la terre
00:46:09qui a bâti notre nation.
00:46:11Et lorsque cette agriculture
00:46:12vacille,
00:46:13c'est l'identité même
00:46:14du pays qui chancelle.
00:46:16Cette menace porte aujourd'hui
00:46:17un nom,
00:46:18le Mercosur.
00:46:19Et pour en mesurer la portée,
00:46:21il suffit de lire l'accord.
00:46:23Il ferait entrer chez nous
00:46:25des dizaines de milliers
00:46:26de tonnes de viande
00:46:27et de produits agricoles
00:46:28venus de pays
00:46:29où les normes
00:46:30n'ont rien à voir
00:46:30avec les nôtres.
00:46:31Ici, on interdit.
00:46:33Là-bas, on autorise
00:46:34ce qui serait impensable
00:46:35chez nous.
00:46:36C'est du dumping
00:46:37institutionnalisé.
00:46:39Le Mercosur,
00:46:40ce n'est pas un accord commercial.
00:46:42C'est une arme
00:46:42de destruction massive
00:46:44contre notre agriculture.
00:46:45Voilà pourquoi,
00:46:46depuis tant d'années,
00:46:48le Rassemblement National
00:46:48se tient au premier rang
00:46:49de ce combat,
00:46:50au Parlement européen,
00:46:51dans cet hémicycle
00:46:53et au cœur de nos campagnes.
00:46:55Nous n'avons jamais varié,
00:46:56jamais renoncé,
00:46:58jamais marchandé
00:46:59la défense de nos agriculteurs.
00:47:01Et permettez-moi
00:47:01un témoignage concret
00:47:02d'un matière de Seine-et-Marne.
00:47:04Pas un seul agriculteur,
00:47:05pas un seul ne m'a dit
00:47:06que le Mercosur
00:47:06était un cadeau,
00:47:07un atout
00:47:08ou même quelque chose de bien.
00:47:10Tous y voient la même chose,
00:47:11une menace,
00:47:12un coup de poignard,
00:47:14un renoncement.
00:47:15Et pendant ce temps,
00:47:17le président de la République
00:47:18poursuit son grand oeuvre
00:47:19de reniement national.
00:47:20Depuis huit ans,
00:47:22il a tout sacrifié,
00:47:23notre industrie,
00:47:24notre énergie,
00:47:25nos frontières,
00:47:26notre diplomatie,
00:47:27nos services publics.
00:47:29Et maintenant,
00:47:30il s'apprête à porter
00:47:31un coup final
00:47:31à notre agriculture,
00:47:33déjà meurtrie,
00:47:34déjà fragilisée
00:47:35par des années
00:47:35de décisions absurdes.
00:47:37Car il faut le dire clairement,
00:47:39le problème n'a pas commencé
00:47:40avec le Mercosur.
00:47:41Depuis des années,
00:47:42nos agriculteurs
00:47:42sont écrasés par des normes,
00:47:43des contraintes
00:47:44et un Green Deal bureaucratique
00:47:46qui a brisé le moral
00:47:47de beaucoup d'entre eux.
00:47:48Cette pression
00:47:49n'est plus seulement économique,
00:47:50elle est humaine.
00:47:52Chaque semaine,
00:47:53des agriculteurs
00:47:53mettent fin à leurs jours.
00:47:55C'est l'un des drames
00:47:55les plus silencieux
00:47:56de la France contemporaine
00:47:58et le signe le plus terrible
00:48:00de l'abandon qu'ils subissent.
00:48:03Voilà la vérité.
00:48:04Quand Emmanuel Macron promet
00:48:05qu'il défendra
00:48:06nos agriculteurs,
00:48:07il prépare en coulisses
00:48:08l'accord qui les condamne.
00:48:10Il ne pratique pas
00:48:11le « en même temps »,
00:48:12il pratique le « contre la France ».
00:48:14Il y a un mot pour cela,
00:48:16la trahison des intérêts nationaux.
00:48:18Et dans cette entreprise,
00:48:19il n'a pas été seul.
00:48:21Collègues de la France insoumise,
00:48:22vous feignez aujourd'hui la colère,
00:48:24vous jouez la comédie
00:48:25de l'indignation,
00:48:27mais les Français
00:48:27n'oublient rien,
00:48:28en 2017 comme en 2022.
00:48:31Vous êtes ceux
00:48:31qui avaient porté
00:48:32Emmanuel Macron au pouvoir.
00:48:33Vous êtes ces castors,
00:48:35ces canards sans tête,
00:48:36ces idiots utiles
00:48:37qui se sont précipités
00:48:38et mettent deux fois
00:48:39le bulletin Emmanuel Macron
00:48:40dans l'urne
00:48:40dès 8h du matin
00:48:42les dimanches du second tour
00:48:43pour l'élire
00:48:44et le maintenir à l'Elysée.
00:48:45Vous avez fait
00:48:46Emmanuel Macron président
00:48:47et maintenant,
00:48:48vous prétendez vous y opposer.
00:48:50Quelle imposture,
00:48:50collègues d'extrême-gauche.
00:48:52La France insoumise
00:48:53n'est pas soudain
00:48:53devenue l'ami du monde agricole.
00:48:55Les agriculteurs vous connaissent,
00:48:57les procès,
00:48:57les discours hostiles,
00:48:59les postures,
00:49:00les attaques,
00:49:01tout cela,
00:49:02ils ne l'ont pas oublié.
00:49:03Ils savent
00:49:03qui les soutient
00:49:04et surtout
00:49:05qui les a toujours méprisés.
00:49:08Revenons au Mercosur.
00:49:09Parlons maintenant
00:49:10de ces fameuses
00:49:11clauses de sauvegarde
00:49:12censées sauver l'accord.
00:49:13Elles ne sont pas
00:49:14juridiquement contraignantes,
00:49:15elles ne peuvent être déclenchées
00:49:16que par la Commission européenne,
00:49:18elles sont considérées
00:49:18comme un leurpare
00:49:19par les filières.
00:49:20Et soyons honnêtes,
00:49:21elles n'ont qu'un objectif,
00:49:22faire avaler l'accord
00:49:23plus facilement
00:49:24pour en accélérer
00:49:24la ratification
00:49:25et nous faire gober
00:49:26le Mercosur.
00:49:27Nous ne faisons pas
00:49:28confiance au gouvernement
00:49:29pour défendre
00:49:30les intérêts de la France.
00:49:31Les faits parlent d'eux-mêmes.
00:49:33Chaque fois qu'il s'agit
00:49:34de choisir entre
00:49:34les intérêts de notre pays
00:49:35et les intérêts de Bruxelles,
00:49:37l'exécutif
00:49:38et Emmanuel Macron
00:49:39choisissent toujours Bruxelles
00:49:40par fanatisme européen.
00:49:42Dès lors,
00:49:43comment croire
00:49:43que cette fois-ci,
00:49:45il fera ce qu'il n'a jamais fait,
00:49:47tenir bon,
00:49:48dire non,
00:49:49protéger la France ?
00:49:50Le Rassemblement national
00:49:51exige le retrait pur et simple
00:49:53de la signature française
00:49:53du Mercosur,
00:49:54la création d'une exception
00:49:56agriculturelle française
00:49:57pour sortir l'agriculture
00:49:58de tous les accords
00:49:59de libre-échange,
00:50:00un véritable patriotisme
00:50:01économique donnant
00:50:03la priorité aux produits français
00:50:04dans les marchés publics
00:50:05et la restauration collective.
00:50:07Et une politique
00:50:07agricole nationale
00:50:08qui protège nos producteurs
00:50:10et garantit
00:50:10notre indépendance alimentaire.
00:50:12Refuser le Mercosur,
00:50:13ce n'est pas un symbole.
00:50:14C'est une question
00:50:15de survie
00:50:16pour des milliers
00:50:16d'exploitations,
00:50:17pour l'équilibre
00:50:18de nos territoires,
00:50:19pour l'indépendance du pays.
00:50:21Alors, aujourd'hui,
00:50:22face au Mercosur,
00:50:23il n'existe plus
00:50:23qu'une ligne de fracture,
00:50:25céder ou résister.
00:50:27Avec Marine Le Pen,
00:50:27Jordan Bardella
00:50:28et tous les parlementaires
00:50:29du Rassemblement national,
00:50:31notre choix est simple
00:50:32et de longue date,
00:50:33clair et assumé,
00:50:34choisir la France,
00:50:36toujours la France,
00:50:36non au Mercosur.
00:50:41La parole est à madame
00:50:42Nicole Le Pé
00:50:43pour le groupe
00:50:43Ensemble pour la République.
00:50:44Merci Madame la Présidente,
00:50:58Monsieur le Ministre,
00:50:59chers collègues.
00:51:00Cette proposition de résolution
00:51:02traduit des préoccupations
00:51:03que nous entendons tous.
00:51:05Celle de nos agriculteurs,
00:51:07celle de nos filières
00:51:08agroalimentaires,
00:51:09qui craignent le dumping
00:51:10et l'affaiblissement
00:51:11de nos standards.
00:51:12Elle invite le gouvernement
00:51:14à s'opposer
00:51:14à la ratification de l'accord
00:51:16entre l'Union européenne
00:51:17et le Mercosur.
00:51:18Pour autant,
00:51:20ce texte donne une image
00:51:21incomplète
00:51:22et parfois caricaturale
00:51:24de cet accord
00:51:25et des négociations en cours.
00:51:28Il fige le débat
00:51:29dans une opposition binaire
00:51:31pour ou contre Mercosur
00:51:32au moment même
00:51:34où la position de la France
00:51:35consiste précisément
00:51:37à sortir de ce manichéisme
00:51:39pour peser sur le contenu
00:51:41de l'accord.
00:51:42La question n'est pas
00:51:43de choisir entre naïveté
00:51:44et repli,
00:51:46mais de construire
00:51:46une position d'équilibre
00:51:47exigeante et crédible.
00:51:51Notre groupe défend
00:51:52une ligne d'équilibre
00:51:53tout comme le gouvernement
00:51:54depuis le début.
00:51:55Oui,
00:51:56l'Amérique latine
00:51:57est un partenaire stratégique
00:51:58avec lequel nous devons
00:51:59construire des liens forts.
00:52:02Non,
00:52:03l'accord n'est pas
00:52:03acceptablement l'État
00:52:04et oui,
00:52:05nous avons posé
00:52:06des conditions claires,
00:52:07exigeantes
00:52:07qui doivent être satisfaites
00:52:09avant toute décision.
00:52:11Notre groupe défend
00:52:12une autre approche,
00:52:14reconnaître les risques,
00:52:15entendre les inquiétudes
00:52:16du monde agricole
00:52:17sans céder aux simplifications
00:52:19ni aux vétos de principe.
00:52:22Pour cette raison,
00:52:23nous avons voté
00:52:24la proposition
00:52:24de résolution européenne
00:52:26portée par François Ruffin,
00:52:28moins dogmatique
00:52:29que la vôtre,
00:52:30afin d'exprimer
00:52:31notre opposition
00:52:32à l'accord en l'État
00:52:34et de demander
00:52:35une saisine
00:52:36de la Cour de justice
00:52:38de l'Union européenne,
00:52:39laissant au gouvernement
00:52:40le temps d'obtenir
00:52:41de meilleures garanties
00:52:42pour nos agriculteurs.
00:52:44Rappelons le contexte.
00:52:46Dans un monde
00:52:46où le multilatéralisme
00:52:47est fragilisé,
00:52:49où les blocs
00:52:50se reconstituent,
00:52:52la France et l'Europe
00:52:52auraient tout à perdre
00:52:53à se couper durablement
00:52:55de l'Amérique latine.
00:52:57Laisser ce terrain libre
00:52:59à d'autres puissances,
00:53:00notamment la Chine,
00:53:02ce serait affaiblir
00:53:03notre capacité
00:53:04à peser sur les règles
00:53:05du jeu,
00:53:06sur les standards
00:53:06environnementaux,
00:53:08sanitaires,
00:53:09sociaux.
00:53:09Ne laissons pas
00:53:10des puissances extérieures
00:53:11dicter
00:53:12seules
00:53:13ces équilibres.
00:53:15La vraie question
00:53:15n'est donc pas
00:53:16pour ou contre
00:53:17des échanges
00:53:17avec le Mercosur.
00:53:19Ces échanges
00:53:20existent déjà
00:53:21et ils continueront
00:53:22d'exister.
00:53:23La vraie question
00:53:24est
00:53:24voulons-nous
00:53:25des échanges
00:53:26encadrés
00:53:26par des règles
00:53:27ou préférons-nous
00:53:28renoncer
00:53:29à tout outil
00:53:29d'influence
00:53:30en brandissant
00:53:31un veto
00:53:32de principe ?
00:53:33C'est dans cet esprit
00:53:34que la France
00:53:34a construit
00:53:35sa position
00:53:35autour de trois
00:53:36exigences.
00:53:38La première,
00:53:39protéger nos filières
00:53:40agricoles
00:53:40de toute déstabilisation,
00:53:42notre ligne
00:53:43a toujours été claire.
00:53:44Il n'est pas question
00:53:45que cet accord
00:53:46fragilise
00:53:46nos productions
00:53:47sensibles
00:53:48ni qu'il provoque
00:53:49des chutes de prix
00:53:50insupportables
00:53:51pour nos agriculteurs.
00:53:53Nous avons obtenu
00:53:54gain de cause.
00:53:55A l'initiative
00:53:56de la France,
00:53:57la Commission européenne
00:53:58a proposé
00:53:59une clause
00:54:00de sauvegarde
00:54:00agricole,
00:54:02approuvée
00:54:03dernièrement
00:54:04par le Conseil
00:54:04de l'Union européenne.
00:54:06C'est une avancée
00:54:07politique majeure
00:54:08et une victoire
00:54:09pour la France.
00:54:10Cette clause
00:54:11instaure
00:54:12une surveillance
00:54:13étroite
00:54:14des marchés
00:54:15de chaque État
00:54:16et permet
00:54:17de réagir
00:54:18rapidement
00:54:18en cas de perturbation
00:54:20des volumes
00:54:21et des prix
00:54:21jusqu'à la suspension
00:54:23des importations
00:54:24si nécessaires.
00:54:26Ce n'est pas
00:54:27un détail technique
00:54:28mais un frein,
00:54:29un véritable
00:54:30outil
00:54:31de protection.
00:54:33Pour autant,
00:54:33notre lucidité
00:54:34demeure.
00:54:34Est-ce suffisant ?
00:54:35Non.
00:54:36Ce premier élément
00:54:37de réponse tangible
00:54:38aux inquiétudes
00:54:39est la preuve
00:54:40que la mobilisation
00:54:41de la France
00:54:41peut faire bouger
00:54:42l'Europe.
00:54:44Deuxième exigence,
00:54:45l'égalité des règles
00:54:46par le billet
00:54:47de mesures miroirs.
00:54:48La position de la France
00:54:49est claire,
00:54:50aucun produit
00:54:50issu de substances
00:54:52ou de pratiques
00:54:52interdites en Europe
00:54:53ne doit accéder
00:54:54à notre marché.
00:54:55C'est une question
00:54:56de santé publique
00:54:57mais aussi d'équité.
00:54:59On ne peut pas imposer
00:55:00plus de contraintes
00:55:01à nos agriculteurs
00:55:02tout en acceptant
00:55:03une concurrence déloyale.
00:55:05C'est pourquoi
00:55:06la France demande
00:55:07à la Commission
00:55:08de présenter rapidement
00:55:09des actes réglementaires
00:55:10sur les mesures miroirs.
00:55:12Troisième exigence,
00:55:13des contrôles crédibles
00:55:14sur le papier
00:55:15comme sur le terrain
00:55:16in situ.
00:55:18La France demande
00:55:19un renforcement
00:55:19des contrôles sanitaires
00:55:21et phytosanitaires
00:55:22aux frontières
00:55:23de l'Union
00:55:24comme dans les pays
00:55:25exportateurs
00:55:26ainsi que la mise
00:55:27en place
00:55:27d'une véritable
00:55:28force européenne
00:55:29de contrôle.
00:55:31C'est une condition
00:55:32de confiance.
00:55:33La position de la France
00:55:34sur cet accord
00:55:36dépendra de la mise
00:55:37en œuvre effective
00:55:38de ces trois conditions
00:55:39la clause de sauvegarde,
00:55:40mesure miroir
00:55:41et contrôle renforcé.
00:55:43Il s'agit d'une approche
00:55:44exigeante
00:55:45et pragmatique.
00:55:47Je le redis avec force
00:55:48préserver le statut
00:55:49de grande puissance
00:55:50agricole de la France
00:55:51est une priorité stratégique.
00:55:54Face aux inquiétudes
00:55:54légitimes de nos agriculteurs
00:55:56nous faisons le choix
00:55:56de la responsabilité
00:55:57construire des protections
00:55:59concrètes
00:56:00plutôt que de céder
00:56:00à la facilité du rejet.
00:56:02C'est une ligne
00:56:03d'exigence
00:56:03sans naïveté.
00:56:04Fidèle à cette ligne
00:56:05d'équilibre,
00:56:06nous refusons les positions
00:56:07simplistes
00:56:07comme tout blanc-seing.
00:56:09C'est pourquoi
00:56:09notre groupe
00:56:10fera le choix
00:56:11de l'absorption
00:56:11de vigilance.
00:56:13Merci Madame la députée.
00:56:15La parole est à
00:56:16Madame Véronique Besse
00:56:17pour les non-inscrits.
00:56:22Je ne la vois pas.
00:56:23Madame la Présidente,
00:56:32Monsieur le Ministre,
00:56:33mes chers collègues,
00:56:34il y a quelque chose
00:56:35d'assez saisissant
00:56:36voire d'assez obscène
00:56:38dans ce débat.
00:56:39Soyons clairs,
00:56:40le Mercosur
00:56:41n'est pas un accord
00:56:41commercial
00:56:42comme un autre.
00:56:43C'est un triple
00:56:44renoncement.
00:56:45Renoncement
00:56:46à notre agriculture,
00:56:47renoncement
00:56:48à nos réglementations,
00:56:49renoncement
00:56:50à notre souveraineté.
00:56:51On nous demande
00:56:53d'ouvrir nos frontières
00:56:54comme on ouvre
00:56:54les vannes d'un barrage
00:56:55en espérant
00:56:56que personne
00:56:57ne se noiera.
00:56:58Mais plusieurs pans
00:56:59de notre économie
00:57:00vont être touchés.
00:57:02Je pense en particulier
00:57:03à nos agriculteurs
00:57:04qui, une fois de plus,
00:57:05vont boire la tasse.
00:57:06Eux qui vivent déjà
00:57:07au bord du gouffre,
00:57:09eux qui crèvent
00:57:09sous la loi des prix
00:57:11et la tyrannie des normes.
00:57:13Et pendant ce temps,
00:57:14on voudrait importer
00:57:15à bas coût
00:57:16des viandes
00:57:17venues du bout du monde,
00:57:18produites dans des conditions
00:57:19parfois infâmes.
00:57:20On voudrait traiter
00:57:22l'Amazonie
00:57:22comme un supermarché
00:57:23et nos territoires ruraux
00:57:25comme un musée
00:57:26en voie d'extinction.
00:57:28On voudrait
00:57:29que nos paysans
00:57:30se soumettent
00:57:30à des règles draconiennes
00:57:32pendant que les produits
00:57:33importés
00:57:34n'en respectent
00:57:35quasiment aucune.
00:57:38Cet accord,
00:57:38c'est l'injustice
00:57:39érigée en politique publique.
00:57:41Parlons simplement.
00:57:42Le Mercosur,
00:57:43c'est l'accord
00:57:44où l'Europe vend son âme
00:57:45pour un kilo de bœuf
00:57:46et trois palettes
00:57:47de soja OGM.
00:57:48On nous parle
00:57:50de croissance
00:57:50et de géostratégie.
00:57:52Mais la géostratégie,
00:57:53ce n'est pas
00:57:54de dépendre
00:57:55pour se nourrir
00:57:56d'États
00:57:56qui demain
00:57:58pourront nous couper
00:57:59le robinet
00:57:59en un claquement
00:58:01de doigts.
00:58:02Ce n'est pas
00:58:02abandonner
00:58:03notre autonomie
00:58:04alimentaire
00:58:04au nom d'un libre-échange
00:58:06qui n'est plus
00:58:07ni libre,
00:58:08ni équilibré,
00:58:09ni même intelligent.
00:58:11La géostratégie,
00:58:12c'est de savoir choisir
00:58:13et de savoir protéger.
00:58:14C'est de savoir
00:58:16que la souveraineté
00:58:17commence dans nos fermes
00:58:19et dans le labeur
00:58:20de nos agriculteurs,
00:58:21pas dans les salons
00:58:22feutrés
00:58:22des institutions
00:58:23européennes.
00:58:25À bien des égards,
00:58:26nous naviguons
00:58:26dans un mode
00:58:27de rupture.
00:58:29Les chaînes
00:58:29d'approvisionnement
00:58:30cassent,
00:58:31les frontières
00:58:32reviennent,
00:58:32les grands blocs
00:58:33s'affrontent.
00:58:34Et l'Union européenne,
00:58:36que fait-elle ?
00:58:37Eh bien,
00:58:37elle s'entête
00:58:38à appliquer
00:58:38la doctrine
00:58:39du monde d'avant,
00:58:40celle où tout le monde
00:58:41était gentil,
00:58:42où tout le monde
00:58:42jouait selon les mêmes règles.
00:58:44Mais ce monde-là
00:58:45se meurt.
00:58:46Et si nous persistons
00:58:48dans cette logique
00:58:48suicidaire,
00:58:49alors nous serons
00:58:50les seuls
00:58:51à respecter
00:58:51des règles
00:58:52que les autres
00:58:53ne respectent jamais.
00:58:55Cet accord
00:58:56est un piège,
00:58:57un piège économique,
00:58:58un piège climatique
00:58:59et environnemental,
00:59:01un piège stratégique.
00:59:02Il avance,
00:59:03masqué,
00:59:04par des promesses
00:59:05creuses,
00:59:06mais il porte en lui
00:59:07l'affaiblissement,
00:59:08notamment de notre agriculture
00:59:09et l'effritement
00:59:11de notre souveraineté.
00:59:12La France
00:59:13ne peut pas signer ça
00:59:14parce qu'un pays
00:59:16qui ne protège pas
00:59:17ceux qui le nourrissent
00:59:18finit toujours
00:59:19par dépendre
00:59:20de ceux
00:59:20qui le tiennent.
00:59:22Nous devons dire non.
00:59:23Non,
00:59:24avec la certitude
00:59:25que défendre notre terre
00:59:26ce n'est pas du repli,
00:59:28c'est la condition
00:59:28de notre liberté.
00:59:30Si l'Europe
00:59:30veut être respectée
00:59:31dans le monde,
00:59:33qu'elle commence
00:59:33par se respecter
00:59:34elle-même.
00:59:36Qu'elle cesse
00:59:36de sacrifier ses paysans
00:59:37sur l'autel
00:59:38d'une idéologie commerciale
00:59:39qui date de l'époque
00:59:40où l'on croyait naïvement
00:59:41que les règles du marché
00:59:43pouvaient remplacer
00:59:44les règles de la puissance.
00:59:46Qu'elle comprenne enfin
00:59:47que la souveraineté
00:59:48n'est pas une nostalgie,
00:59:50c'est l'une des dernières digues
00:59:52avant l'effacement.
00:59:54Mes chers collègues,
00:59:55la France a trop perdu
00:59:55pour perdre encore
00:59:57ce qui lui reste.
00:59:59Et ce qui lui reste,
01:00:00c'est sa terre,
01:00:01ses territoires,
01:00:02ses femmes et ses hommes
01:00:02qui nourrissent notre pays
01:00:03depuis plus de mille ans.
01:00:05Le Mercosur
01:00:06les met en danger.
01:00:07Alors notre devoir
01:00:08aujourd'hui,
01:00:09c'est de dire clairement,
01:00:11fermement,
01:00:12calmement,
01:00:13au nom de la France,
01:00:14c'est non.
01:00:14Je vous remercie.
01:00:16Je vous remercie
01:00:17madame la députée.
01:00:17La parole est à monsieur
01:00:18Paul Mollac
01:00:19pour le groupe Liot.
01:00:20Madame la Présidente,
01:00:40Monsieur le Ministre,
01:00:42chers collègues,
01:00:44dans le cadre de la niche parlementaire
01:00:46du groupe de la France insoumise,
01:00:47nous sommes amenés à nous prononcer,
01:00:48je dirais une fois de plus,
01:00:49sur l'accord commercial
01:00:51entre l'Union européenne
01:00:52et le Mercosur.
01:00:53Une fois de plus,
01:00:55notre réponse sera la même.
01:00:57Nous y sommes opposés.
01:00:59Cet accord ne respecte
01:01:00ni les engagements environnementaux
01:01:01ni les principes de souveraineté alimentaire
01:01:03que nous défendons.
01:01:04Alors certes,
01:01:05nous avons bien compris
01:01:06que cet accord favoriserait
01:01:08certains secteurs industriels,
01:01:09voire agroalimentaires européens,
01:01:11mais cet accord contrevient
01:01:12à ce que nous avons de plus important,
01:01:14la nécessité de protéger
01:01:16un système de production alimentaire
01:01:17de qualité en France.
01:01:19Alors que le 3 septembre dernier,
01:01:21la Commission européenne
01:01:22a adopté le projet d'accord
01:01:23UE-Mercosur
01:01:24et que le président de la République,
01:01:26Emmanuel Macron,
01:01:26semble avoir opéré
01:01:27il y a quelques jours
01:01:28un changement de ton,
01:01:29qui nous inquiète d'ailleurs,
01:01:31se disant plutôt positif
01:01:33sur la possibilité
01:01:33d'accepter l'accord commercial,
01:01:35nous, parlementaires,
01:01:36nous devons rappeler
01:01:37notre opposition
01:01:38à cet accord
01:01:39et notre soutien total
01:01:41aux agriculteurs.
01:01:42En effet,
01:01:43bien que cet accord
01:01:44entre l'UE
01:01:45et le Mercosur
01:01:46vise à renforcer
01:01:47des partenariats économiques,
01:01:49avait une région
01:01:50géopolitiquement clé
01:01:51et permettant ainsi
01:01:52d'effectuer un contrepo
01:01:53aux influences chinoises
01:01:54et états-uniennes,
01:01:55nous ne pouvons cautionner
01:01:57un accord de libre-échange
01:01:58qui mettrait en péril
01:01:59nos agriculteurs
01:02:00dû à une concurrence déloyale
01:02:02des produits agricoles
01:02:03non conformes
01:02:04aux normes européennes.
01:02:05Il y a quand même là
01:02:07quelques paradoxes
01:02:08d'accepter des productions
01:02:09qui, chez nous,
01:02:11seraient interdites
01:02:12par ce que fait
01:02:12avec des produits
01:02:13qui sont interdits chez nous.
01:02:16Le cas du Brésil,
01:02:17par exemple.
01:02:19Si tous les bovins
01:02:19ne sont pas effectivement
01:02:21nourris selon le système
01:02:24du feedlots,
01:02:25il n'empêche que la traçabilité
01:02:27concernerait simplement
01:02:282% du cheptel brésilien.
01:02:31Vous voyez bien
01:02:32que les contrôles
01:02:33ne pourraient même pas
01:02:34s'y opérer.
01:02:36Par ailleurs,
01:02:37le processus de ratification
01:02:38de l'accord nous interpelle.
01:02:39La Commission européenne
01:02:40a décidé de scinder
01:02:42l'accord en deux
01:02:43afin d'assurer
01:02:45un processus de ratification
01:02:46à moindre risque
01:02:47en contournant
01:02:48le vote
01:02:49des parlements nationaux
01:02:51ainsi que la règle
01:02:52de l'unanimité
01:02:53en Conseil
01:02:54de l'Union européenne.
01:02:56Ce recours
01:02:57à ce subterfait juridique
01:02:59pour contourner
01:03:00le contrôle exercé
01:03:01par les parlements nationaux
01:03:02fragilise aussi indéniablement
01:03:04l'assise démocratique
01:03:05de la politique commerciale commune.
01:03:07Dès lors,
01:03:08une question se pose,
01:03:09cet accord de libre-échange
01:03:10est-il bénéfique
01:03:10pour la population européenne
01:03:12ou pour les grandes entreprises
01:03:14industrielles ?
01:03:15Poser cette question,
01:03:16c'est déjà y répondre.
01:03:17Enfin,
01:03:18le chapitre relatif
01:03:20aux mesures sanitaires
01:03:20et phytosanitaires
01:03:21de l'accord
01:03:22prévoit une simplification
01:03:23et un allègement
01:03:23des contrôles
01:03:24alors même qu'il existe
01:03:26une grande disparité
01:03:27entre les pays
01:03:28du Mercosur
01:03:29et l'Union européenne
01:03:30s'agissant des réglementations
01:03:31en matière de production alimentaire,
01:03:33de normes sanitaires
01:03:34et vétérinaires.
01:03:36Dans ce contexte,
01:03:37nous sommes favorables
01:03:38premièrement
01:03:39à l'élaboration
01:03:41d'une minorité
01:03:43de blocage.
01:03:44Un certain nombre
01:03:45de pays y sont favorables
01:03:46comme l'Irlande
01:03:47ou la Pologne par exemple.
01:03:49Deuxièmement,
01:03:50nous sommes favorables
01:03:51à une saisine
01:03:52par la France
01:03:52de la Cour de justice
01:03:53de l'Union européenne
01:03:54dans un geste appelant
01:03:56à la fidélité
01:03:57de l'esprit des traités
01:03:58et au respect des droits.
01:04:00Je constate d'ailleurs
01:04:01que les parlementaires
01:04:02européens
01:04:03ont déjà pris
01:04:04une initiative similaire
01:04:06le 14 novembre dernier.
01:04:08Ce sont pas moins
01:04:09de 145 députés européens
01:04:10de gauche comme de droite
01:04:11de 21 Etats différents
01:04:13qui ont déposé conjointement
01:04:14une proposition
01:04:15de résolution
01:04:16visant à saisir
01:04:17la Cour de justice
01:04:18de l'Union européenne.
01:04:20Dans cette dernière ligne,
01:04:22il n'est pas temps
01:04:22de lâcher.
01:04:23Nous devons continuer
01:04:24à exprimer notre refus
01:04:25intransigeant
01:04:26de cet accord.
01:04:27Le gouvernement français
01:04:28doit tenir parole
01:04:29en actionnant
01:04:30le dernier levier
01:04:31à sa disposition
01:04:31pour faire obstacle
01:04:32à la marginalisation
01:04:33des parlements nationaux
01:04:34et empêcher
01:04:35la ratification
01:04:36sinon précipité
01:04:38en tout cas préjudiciable
01:04:40d'un accord commercial
01:04:41largement décrié
01:04:42par les citoyens européens.
01:04:44Vous vous en doutez,
01:04:45le groupe Lyot
01:04:46votera majoritairement
01:04:48pour cette résolution.
01:04:50Je vous remercie.
01:04:51Je vous remercie,
01:04:52monsieur le député.
01:04:53La discussion générale est close
01:04:54et je vous informe
01:04:55que je suis saisi
01:04:55d'une demande
01:04:56de scrutin public
01:04:56sur cette proposition
01:04:57de résolution.
01:04:58La parole est à monsieur
01:04:59Benjamin Haddad,
01:05:00ministre délégué
01:05:01chargé de l'Europe.
01:05:08Merci, madame la présidente,
01:05:10mesdames et messieurs,
01:05:10les députés,
01:05:11vous avez soulevé
01:05:12des préoccupations essentielles
01:05:14pour la France
01:05:15et pour l'Union européenne
01:05:17car nos agriculteurs,
01:05:18nos concitoyens
01:05:19demandent de l'Europe
01:05:20et de la France
01:05:20qu'elle les protège
01:05:21et c'est précisément
01:05:22à cette exigence
01:05:24que nous voulons répondre.
01:05:25Je veux d'abord,
01:05:26avant de parler plus précisément
01:05:28du Mercosur
01:05:29et de nos demandes,
01:05:31rappeler la qualité des liens
01:05:32qui unissent l'Europe
01:05:32et l'Amérique latine.
01:05:34Dans un monde
01:05:34où les rapports de force
01:05:35se redessinent,
01:05:36nous devons renforcer
01:05:37nos partenariats,
01:05:37diversifier nos échanges
01:05:39et le récent sommet
01:05:40UE-CELAC
01:05:41l'a une nouvelle fois démontré.
01:05:43Mais ces relations d'amitié
01:05:44ne peuvent pas nous conduire
01:05:45à accepter un accord commercial
01:05:46qui ignorerait
01:05:48nos intérêts essentiels.
01:05:50C'est pourquoi,
01:05:51et soyons très clairs,
01:05:52la position de la France
01:05:53sur l'accord de l'Union européenne
01:05:54avec le Mercosur
01:05:55a toujours été constante.
01:05:57Depuis l'annonce
01:05:57de la finalisation
01:05:58de la négociation
01:05:59par la Commission européenne,
01:06:00notre seule boussole
01:06:01est la défense
01:06:03de nos intérêts.
01:06:04L'accord tel qu'il a été conclu
01:06:05à Montevideo
01:06:06en décembre 2024
01:06:07n'est pas acceptable
01:06:08en l'État.
01:06:09La France l'a dit
01:06:10sans ambiguïté,
01:06:11sans réserve.
01:06:12Avec le Président de la République,
01:06:13le Premier ministre
01:06:14et les ministres,
01:06:15nous avons depuis des mois
01:06:16mobilisé les États
01:06:17qui partagent nos réserves,
01:06:18notamment pour obtenir
01:06:19des garanties additionnelles.
01:06:21Encore récemment
01:06:22avec la ministre
01:06:22de l'Agriculture,
01:06:23Annie Gennevar,
01:06:24nous nous sommes entretenus
01:06:25avec le commissaire européen
01:06:26chargé des questions sanitaires,
01:06:27M. Varelli.
01:06:28Le chef de l'État
01:06:29s'est entretenu
01:06:29à plusieurs reprises
01:06:30avec les dirigeants
01:06:30des pays du Mercosur.
01:06:32Et j'ai moi-même échangé
01:06:33à plusieurs reprises
01:06:33avec mes homologues
01:06:34d'Italie,
01:06:35des Pays-Bas,
01:06:35d'Autriche,
01:06:36d'Irlande,
01:06:37d'Hongrie,
01:06:37de Roumanie
01:06:38ou encore de Belgique
01:06:39ou de Pologne,
01:06:41des pays qui partagent
01:06:42les préoccupations
01:06:43de la France.
01:06:44Avec l'Italie,
01:06:44l'Autriche et la Hongrie
01:06:45en juin 2025
01:06:46puis avec la Pologne
01:06:47en juillet,
01:06:47nous avons adopté
01:06:48des déclarations
01:06:48ministérielles conjointes
01:06:49pour adresser
01:06:50un message clair
01:06:51à la Commission
01:06:51sur nos positions
01:06:52et nos attentes.
01:06:54Nous avons formulé
01:06:55à cet égard
01:06:55trois demandes précises
01:06:56qui chacune répond
01:06:57à des préoccupations
01:06:59spécifiques.
01:06:59Protéger les filières
01:07:01agricoles européennes,
01:07:02assurer pour notre santé
01:07:04et notre environnement
01:07:04que les produits importés
01:07:05respectent les mêmes normes
01:07:07que les produits européens,
01:07:08c'est une mesure
01:07:09de bon sens,
01:07:10et renforcer
01:07:11les contrôles sanitaires
01:07:12et phytosanitaires
01:07:13sur lesquels
01:07:14la Commission européenne
01:07:15est aujourd'hui
01:07:16trop faible.
01:07:17D'abord,
01:07:17nous devons protéger
01:07:18nos filières agricoles
01:07:19sensibles.
01:07:19Il ne serait pas acceptable
01:07:20qu'un accord commercial
01:07:21provoque des perturbations
01:07:22de marché
01:07:23qui ne soient pas soutenables
01:07:24particulièrement
01:07:25dans ces filières sensibles.
01:07:27Nous devons donc
01:07:27nous prémunir
01:07:28contre les risques
01:07:28de hausses massives
01:07:29et soudaines
01:07:30des importations
01:07:30qui porteraient préjudice
01:07:32et causeraient
01:07:32des dommages irréversibles
01:07:33à nos filières agricoles.
01:07:35Outre les quotas,
01:07:36il est donc indispensable
01:07:37de disposer de mécanismes
01:07:38qui permettent de réagir
01:07:39si de tels risques
01:07:40se matérialisent.
01:07:42C'est la clause de sauvegarde
01:07:43qui a été évoquée
01:07:44à plusieurs reprises
01:07:44dans ces débats.
01:07:46Dans le cadre
01:07:46de l'accord
01:07:47Rio-Mercosso,
01:07:48nous avons donc considéré
01:07:48que la clause de sauvegarde
01:07:49initialement prévue
01:07:50dans l'accord
01:07:51ne convenait pas,
01:07:52elle n'était pas opérante.
01:07:54Nous avons exigé
01:07:54que ce dispositif
01:07:55soit renforcé
01:07:56et en octobre,
01:07:57la Commission a proposé
01:07:58un règlement
01:07:58renforçant nettement
01:07:59cette clause de sauvegarde bilatérale
01:08:01pour les produits agricoles sensibles.
01:08:03Ça, c'est un gain concret
01:08:04de la France
01:08:05dans la pression
01:08:06que nous avons mise
01:08:07sur les institutions européennes.
01:08:09Ce mécanisme reposera
01:08:10sur cinq éléments protecteurs
01:08:11pour les filières agricoles
01:08:12françaises et européennes
01:08:13qui permettront à la Commission
01:08:15d'engager une réaction rapide
01:08:16et efficace
01:08:16à toute perturbation
01:08:17des stabilisatrices du marché.
01:08:20Je vais un peu dans le détail
01:08:21parce que c'est important
01:08:22parce qu'on parle précisément
01:08:24de la protection de nos agriculteurs
01:08:26et de nos produits sensibles.
01:08:27Une surveillance fine des marchés,
01:08:29l'ouverture d'une enquête
01:08:30par la Commission
01:08:31à la demande d'un État membre,
01:08:34un suivi granulaire des produits,
01:08:36en particulier des morceaux de bœuf
01:08:37à haute valeur ajoutée.
01:08:39Lorsque certains critères quantitatifs
01:08:40de prix et de volume importés
01:08:41sont remplis,
01:08:42y compris dans un seul pays,
01:08:43le lancement sans délai
01:08:45d'enquête formelle de la Commission
01:08:46pour vérifier la réalité
01:08:47des dix perturbations de marché
01:08:49tant au niveau national
01:08:50qu'à l'échelle de l'Union européenne.
01:08:52Enfin, des délais très serrés
01:08:53pour agir
01:08:54puisque les enquêtes
01:08:55portant sur les produits sensibles
01:08:56seront conclues
01:08:57dans un délai de quatre mois
01:08:58et en cas d'urgence
01:08:59des mesures provisoires
01:09:00pour être introduits
01:09:01dans un délai maximal
01:09:02de 21 jours.
01:09:03Voilà, concrètement,
01:09:05ça, c'est la France
01:09:06avec ses partenaires
01:09:07qui agit pour protéger
01:09:09nos agriculteurs
01:09:09plutôt que de s'enferrer
01:09:11dans une posture inopérante.
01:09:14Cette proposition
01:09:14constitue un élément nouveau
01:09:15et inédit
01:09:16par rapport aux clauses
01:09:17négociées par le passé
01:09:17qui montre que nos préoccupations
01:09:19et celles de nos partenaires
01:09:20commencent à être entendues.
01:09:21La France s'attache en ce moment
01:09:23à s'assurer
01:09:24de la pleine opérationnalité
01:09:25du dispositif
01:09:27afin qu'il soit robuste
01:09:28et activable facilement
01:09:29et permette ainsi
01:09:30une protection effective
01:09:31des filières agricoles nationales.
01:09:33Nous demandons qu'il soit adopté
01:09:35sans délai
01:09:36et avant toute expression
01:09:37du Conseil
01:09:38en ce qui concerne
01:09:39l'accord lui-même.
01:09:41Mais, je le dis,
01:09:42cette avancée
01:09:43qui est utile
01:09:43et nécessaire
01:09:44n'est pas suffisante.
01:09:46Et aujourd'hui,
01:09:47le compte n'y est pas.
01:09:48Nous devons assurer
01:09:50de la santé
01:09:51de l'environnement
01:09:52pour que les produits importés
01:09:53respectent les mêmes normes
01:09:54que les produits européens.
01:09:56Cette exigence
01:09:57relève du bon sens.
01:09:58On ne peut pas continuer
01:09:59à importer
01:09:59des denrées alimentaires
01:10:00traitées avec des pesticides
01:10:01interdits en Europe
01:10:02et mettre ainsi en danger
01:10:04le consommateur européen.
01:10:06Ce serait une incohérence
01:10:07environnementale,
01:10:08sanitaire,
01:10:09mais aussi
01:10:10une injustice économique.
01:10:12C'est une exigence d'équité.
01:10:13Nos normes environnementales,
01:10:15sanitaires,
01:10:15légitimes
01:10:16perdent tout leur sens
01:10:17si elles entraînent
01:10:18une hausse
01:10:18des importations de produits
01:10:19qui ne respectent pas
01:10:20ces mêmes normes.
01:10:21Il n'est pas acceptable
01:10:22d'imposer à nos agriculteurs européens
01:10:24des normes et des standards
01:10:25qui ne seraient pas respectés
01:10:26dans nos échanges commerciaux.
01:10:28C'est pourquoi la France demande
01:10:29que l'Union européenne
01:10:30apporte à ce sujet
01:10:31majeur une réponse
01:10:32à la hauteur.
01:10:34Nous voulons concrètement
01:10:34que l'Union européenne
01:10:36légifère pour un meilleur
01:10:37alignement des normes
01:10:38sanitaires et environnementales
01:10:39par l'intégration
01:10:40de mesures miroirs
01:10:41dans la législation européenne.
01:10:43Ces mesures ont vocation
01:10:44à s'appliquer
01:10:45tant à la production
01:10:47issue du marché
01:10:47de l'Union européenne
01:10:48qu'on produit
01:10:49importé de tout pays tiers
01:10:50dans le respect
01:10:51des règles de l'OMC.
01:10:53Cela doit se concrétiser
01:10:54notamment par la révision
01:10:55du règlement
01:10:55régissant les limites
01:10:57maximales de résidus.
01:10:58Nous demandons ainsi
01:10:59un abaissement
01:11:00systématique
01:11:01à la limite
01:11:02de détection
01:11:03pour les substances
01:11:04actives non autorisées
01:11:05en Europe.
01:11:06Aujourd'hui,
01:11:06il y a une tolérance
01:11:07dans les importations.
01:11:08On doit mettre fin
01:11:08à cette tolérance.
01:11:10Nous demandons également
01:11:11l'interdiction
01:11:11d'antibiotiques
01:11:12comme additifs
01:11:13afin de faciliter
01:11:14la croissance
01:11:15dans l'alimentation animale.
01:11:17Enfin,
01:11:18nous demandons
01:11:18le renforcement
01:11:19des contrôles sanitaires
01:11:20et phytosanitaires.
01:11:21Cela a été évoqué
01:11:21par beaucoup
01:11:23d'intervenants
01:11:24autour de ces bancs.
01:11:26Sans contrôle
01:11:26renforcé aux frontières
01:11:27et dans les pays exportateurs,
01:11:28nos règles européennes
01:11:29risquent de demeurer
01:11:30sans effet.
01:11:31C'est pourquoi
01:11:31il importe
01:11:32que les contrôles
01:11:33sanitaires et phytosanitaires
01:11:34à la fois
01:11:34sur les produits importés,
01:11:36à leur arrivée
01:11:36aux frontières
01:11:37de l'Union européenne
01:11:37et dans les pays exportateurs,
01:11:39comme savent le faire
01:11:40nos partenaires commerciaux,
01:11:42par des audits
01:11:43sur place,
01:11:43soient considérablement
01:11:44renforcés.
01:11:45Il nous faut des moyens,
01:11:46de la transparence
01:11:47sur les résultats,
01:11:48des décisions rapides
01:11:49et fermes
01:11:50lorsque les contrôles
01:11:50relèvent
01:11:51de non-conformités.
01:11:53s'assurer du respect
01:11:54effectif des normes européennes
01:11:55dans les produits agricoles
01:11:56importés
01:11:56et protéger
01:11:58le consommateur européen.
01:11:59Pas d'OGM,
01:12:01pas d'hormones de croissance,
01:12:02pas de résidus de pesticides
01:12:03interdits
01:12:04dans l'Union européenne.
01:12:06Nous attendons donc
01:12:07de la Commission
01:12:08un plan d'action détaillé
01:12:09accompagné
01:12:10de propositions législatives
01:12:11afin d'avancer
01:12:13vers la mise en place
01:12:13d'une force européenne
01:12:14de contrôle sanitaire
01:12:15souhaitée de longue date
01:12:16par le Président de la République.
01:12:18C'est toujours
01:12:19la même logique pour nous
01:12:20qui a été rappelée
01:12:21par certains des orateurs.
01:12:23L'Union européenne
01:12:25a des partenaires,
01:12:26nous ouvrons au monde
01:12:27mais nous nous protégeons
01:12:28de façon souveraine,
01:12:29nous protégeons
01:12:29nos intérêts
01:12:30avec cette logique permanente
01:12:32de réciprocité
01:12:33et de loyauté
01:12:34dans les échanges.
01:12:37Mesdames et Messieurs
01:12:37les députés,
01:12:38c'est uniquement
01:12:38à l'aune de progrès
01:12:39concret,
01:12:40mesurable
01:12:41sur ces trois sujets
01:12:42protection,
01:12:43mesure miroir,
01:12:45contrôle SPS
01:12:45que la France
01:12:46arrêtera sa position définitive
01:12:48sur l'accord.
01:12:49C'est également
01:12:49la raison pour laquelle
01:12:50la France travaille
01:12:51avec ses pays partenaires
01:12:53à obtenir
01:12:53ses avancées décisives.
01:12:55C'est notre priorité
01:12:56obtenir des résultats
01:12:58au service
01:12:58de nos concitoyens
01:12:59et de nos agriculteurs.
01:13:01Je rappelle dans ce contexte
01:13:02et pour répondre
01:13:02à votre projet
01:13:03de proposition de résolution
01:13:04qu'au plan juridique,
01:13:06la saisine de la Cour
01:13:07pour avis par la France
01:13:08ne serait pas suspensive
01:13:09et n'empêcherait pas
01:13:11en particulier
01:13:11que le Conseil soit appelé
01:13:13à se prononcer
01:13:14sur l'accord en décembre.
01:13:15Par ailleurs,
01:13:16je veux le dire clairement
01:13:17car c'est une de nos priorités
01:13:18avec le gouvernement
01:13:19et la ministre Annie Gennevard.
01:13:21La France défendra
01:13:23comme elle a toujours fait
01:13:24son statut
01:13:25de grande puissance agricole
01:13:26et cela passe aussi
01:13:27par la négociation
01:13:28de la prochaine
01:13:29politique agricole commune
01:13:30dans le cadre financier
01:13:31pluriannuel
01:13:322028-2034.
01:13:34Nous serons intransigeants
01:13:35sur deux points.
01:13:36Le maintien
01:13:37des enveloppes budgétaires
01:13:38allouées à la politique
01:13:38agricole commune
01:13:40et la préservation
01:13:41du caractère commun
01:13:42de cette politique
01:13:43à savoir une application
01:13:44identique des normes
01:13:45aux plans nationaux
01:13:46de l'ensemble
01:13:46des États membres
01:13:47de l'Union européenne.
01:13:49L'équité concurrentielle,
01:13:50l'accès à des intrants
01:13:51abordables,
01:13:52notamment les engrais
01:13:53et la lutte
01:13:54contre les fuites de carbone,
01:13:55voilà les batailles
01:13:56que nous menons quotidiennement.
01:13:58Nous nous battrons
01:13:59pour chaque centime
01:14:00de la politique
01:14:01agricole commune.
01:14:03La PAC
01:14:03est l'une des premières
01:14:05politiques communautaires
01:14:05en Europe
01:14:06et elle doit rester
01:14:06fondatrice de son avenir.
01:14:08Si on venait aujourd'hui
01:14:10à renationaliser
01:14:11en quelque sorte,
01:14:12en redonnant la main
01:14:12aux États
01:14:14pour cette politique
01:14:14qui est la première
01:14:15politique intégrée
01:14:16de l'histoire
01:14:16de la communauté européenne,
01:14:18on violerait l'esprit
01:14:19même de ce qu'a fait
01:14:21la PAC
01:14:21dont la France
01:14:22est le premier bénéficiaire,
01:14:2410 milliards d'euros
01:14:25par an
01:14:25pour nos agriculteurs
01:14:26depuis le début.
01:14:27Mesdames et messieurs,
01:14:28les députés,
01:14:30les débats que nous avons
01:14:30dans cet hémicycle
01:14:31sur la Corée au Mercosur
01:14:32sont légitimes,
01:14:34nécessaires
01:14:35et même salutaires.
01:14:37Ils nous obligent
01:14:37à une obligation
01:14:38de résultats,
01:14:40protéger nos agriculteurs,
01:14:41c'est protéger
01:14:42nos territoires,
01:14:43c'est protéger
01:14:43l'identité
01:14:44de notre pays,
01:14:46assurer une concurrence
01:14:46loyale,
01:14:48renforcer nos contrôles
01:14:48au service des consommateurs.
01:14:50La France,
01:14:51le gouvernement,
01:14:51le président de la République
01:14:52continueront de se battre
01:14:54quotidiennement
01:14:54pour que la voix
01:14:55de nos agriculteurs
01:14:56et les intérêts
01:14:56de notre pays
01:14:57soient entendues.
01:14:58Merci beaucoup.
01:15:00Je vous remercie,
01:15:00monsieur le ministre.
01:15:01Alors,
01:15:01j'ai deux explications de vote
01:15:03et s'il était possible
01:15:04d'entendre les orateurs,
01:15:06donc de faire un peu
01:15:07baisser le bruit de fond.
01:15:08La parole est à monsieur
01:15:10Carbondel
01:15:11pour le groupe UDR.
01:15:15Madame la Présidente,
01:15:16chers collègues,
01:15:17bien sûr,
01:15:17on votera pour cette proposition
01:15:19de résolution
01:15:20concernant le Mercosur.
01:15:22Or, vous,
01:15:23député LFI,
01:15:24vous étiez opposé
01:15:24à un amendement RN
01:15:25de janvier 2025
01:15:26proposant le même dispositif
01:15:28à quelques virgules près.
01:15:30Les agriculteurs
01:15:31ne sont pas dupes,
01:15:32ce n'est pas vous
01:15:32qui les défendez.
01:15:34Par contre,
01:15:35c'est vous
01:15:35qui avez fait élire
01:15:36Emmanuel Macron
01:15:36par deux fois
01:15:37qui aujourd'hui
01:15:38plantent une fois de plus
01:15:40comme à son habitude
01:15:41un poignard
01:15:42dans le dos
01:15:43de ma profession.
01:15:45C'est vous
01:15:46qui cherchez
01:15:46dans cet hémicycle
01:15:48au quotidien
01:15:49avec vos alliés
01:15:49de gauche
01:15:50à provoquer
01:15:51une inflation
01:15:52de normes environnementales
01:15:53qui entrave
01:15:54la vie des agriculteurs
01:15:55au quotidien.
01:15:57Alors,
01:15:57oui, nous voterons pour,
01:15:59mais les agriculteurs
01:15:59savent
01:16:00qui les infantilise,
01:16:01qui les utilise
01:16:02et surtout,
01:16:03ils savent
01:16:03qu'il est des femmes.
01:16:04Je vous remercie,
01:16:05monsieur le député.
01:16:06La parole est à monsieur
01:16:06Limongi
01:16:07pour le groupe
01:16:07Rassemblement National.
01:16:10Merci,
01:16:11madame la présidente,
01:16:12monsieur le ministre,
01:16:13mes chers collègues.
01:16:14L'engagement des députés
01:16:15du Rassemblement National
01:16:16a toujours été guidé
01:16:17par une seule et même boussole,
01:16:18l'intérêt général.
01:16:20C'est ce qui nous guide
01:16:20tous les combats
01:16:21que nous menons.
01:16:22Contrairement à vous,
01:16:22chers collègues,
01:16:23parce qu'au mois de janvier,
01:16:24nous avons déjà voté
01:16:24sur le Mercosur
01:16:25dans le cadre d'une proposition
01:16:26de résolution européenne
01:16:27et vous avez voté
01:16:28contre les mêmes dispositifs.
01:16:29Nous proposions déjà
01:16:30à l'époque
01:16:31de saisir la Cour de justice
01:16:32de l'Union européenne.
01:16:33Il suffit de regarder
01:16:34les scrutins publics.
01:16:35Madame Pannot,
01:16:35vous étiez là,
01:16:36monsieur Tavelle,
01:16:36vous êtes rapporteur.
01:16:37C'est quand même gonflé
01:16:37aujourd'hui de venir nous dire
01:16:38il faut s'opposer au Mercosur.
01:16:40Il y a dix mois,
01:16:41au mois de janvier,
01:16:42vous ne vous intéressez pas
01:16:42aux agriculteurs.
01:16:43Au mois de décembre,
01:16:44soutènement,
01:16:44les agriculteurs existent.
01:16:45Je pense que,
01:16:46chers collègues,
01:16:47vous ne connaissez pas
01:16:47l'agriculture.
01:16:48Il faudrait peut-être sortir
01:16:49de vos villes
01:16:50où vous êtes élus parfois
01:16:50pour aller dans les campagnes
01:16:52et les rencontrer
01:16:53parce que la situation
01:16:54est gravissime.
01:16:55Elle est gravissime
01:16:56et le Mercosur
01:16:57est en danger absolument énorme
01:16:58aujourd'hui
01:16:59qui va venir encore
01:17:00leur ajouter du désarroi
01:17:02et ils le ressent
01:17:04comme un abandon
01:17:04absolument majeur.
01:17:05C'est des dizaines
01:17:06de milliers de tonnes
01:17:07de viande,
01:17:08de produits agricoles
01:17:09qui vont rentrer
01:17:09sur notre territoire.
01:17:11On va devenir
01:17:11une nation dépendante
01:17:13de l'étranger
01:17:13pour nous nourrir.
01:17:14C'est notre souveraineté alimentaire.
01:17:16C'est absolument essentiel.
01:17:17C'est comme sur tous les sujets
01:17:18qu'Emmanuel Macron
01:17:20a détruit depuis huit ans.
01:17:21Notre industrie,
01:17:23notre énergie,
01:17:24notre service public,
01:17:25notre diplomatie.
01:17:26Et aujourd'hui,
01:17:27il veut mettre en terme
01:17:27notre agriculture française.
01:17:29Et vous,
01:17:29monsieur le ministre,
01:17:30vous arrivez,
01:17:30vous faites un discours
01:17:31de techno,
01:17:32vous aurez dû monter
01:17:33à la tribune
01:17:34et nous dire
01:17:34on va se battre
01:17:35avec le gouvernement
01:17:36pour enfin faire en sorte
01:17:39qu'on ne signe pas
01:17:39le Mercosur.
01:17:40Vous devriez arrêter
01:17:41presque démissionner
01:17:42si vous pensez vraiment
01:17:43que le Mercosur
01:17:43est un mauvais accord.
01:17:44Vous ne le faites pas.
01:17:45Madame la ministre
01:17:46de l'Agriculture
01:17:46n'est même pas venue aujourd'hui.
01:17:48Est-ce qu'elle défend
01:17:49vraiment les agriculteurs ?
01:17:50Je l'ai vue au mois de février.
01:17:52Elle est venue à Coulomiers,
01:17:53à la Foire au fromage.
01:17:54Elle est venue dire
01:17:55aux agriculteurs
01:17:56qu'elle refuserait
01:17:57le Mercosur.
01:17:58Aujourd'hui,
01:17:58elle ne vient même pas
01:17:59quand on est en texte
01:17:59sur l'agriculture.
01:18:00C'est inacceptable.
01:18:01Est-ce que Madame la ministre
01:18:02de l'Agriculture
01:18:03va démissionner
01:18:05si jamais
01:18:05le Mercosur est ratifié
01:18:07ou est-ce qu'elle préfère
01:18:08garder son siège de ministre ?
01:18:09C'est ça la vérité
01:18:10et c'est pour ça
01:18:11que vous n'avez pas censuré.
01:18:12Et les socialistes
01:18:13qui sont venus aujourd'hui
01:18:14à la tribune
01:18:14s'opposer au Mercosur,
01:18:15vous êtes des sociotraites,
01:18:17des traites de nos campagnes également.
01:18:19Vous auriez dû
01:18:20aussi censurer.
01:18:21Aujourd'hui,
01:18:22ce sont les agriculteurs,
01:18:23ce sont nos campagnes
01:18:24qui vont en payer le prix.
01:18:25Et là,
01:18:25vous êtes là,
01:18:26Monsieur Faure,
01:18:26on n'est même pas là,
01:18:27notre collègue de Seine-et-Marne
01:18:28qui jamais ne défend
01:18:29les agriculteurs de notre territoire.
01:18:30Il n'en a rien à faire.
01:18:31Il sait très bien
01:18:32que la seule chose
01:18:33qui le maintient,
01:18:33c'est rester à son poste.
01:18:35Rester à son poste
01:18:36c'est ne pas censurer,
01:18:37s'entendre avec les filles
01:18:38pour ne pas avoir de censure.
01:18:39Voilà,
01:18:39c'est ça la réalité aujourd'hui.
01:18:41Aujourd'hui,
01:18:41nous,
01:18:41on défend les agriculteurs,
01:18:43on s'oppose au Mercosur,
01:18:45on est fiers
01:18:46d'être avec nous,
01:18:47avec les agriculteurs.
01:18:48Donc,
01:18:48on va voter pour malgré tout
01:18:49mais parce que nous,
01:18:50on est saisi
01:18:51par la cohérence
01:18:51et l'intérêt général.
01:18:52Merci.
01:18:55Demande de rappel
01:18:56de règlement
01:18:56de monsieur Tanguy.
01:19:02Merci,
01:19:02madame la présidente.
01:19:03Compte tenu
01:19:03de la réponse indigne
01:19:04du ministre,
01:19:05on en donne une suspension
01:19:05de séance
01:19:06pour réfléchir à notre vote.
01:19:07Merci.
01:19:09La séance est suspendue
01:19:10pour une durée
01:19:10de deux minutes.
01:19:12Voilà,
01:19:12suspension de séance
01:19:13demandée
01:19:14par le Rassemblement National
01:19:16après les propos
01:19:18du député RN
01:19:19Julien Limongi
01:19:21qui a dénoncé
01:19:21l'absence
01:19:22de la ministre
01:19:23de l'Agriculture
01:19:24en séance.
01:19:25Le RN qui a fait monter
01:19:26la pression sur ce sujet
01:19:27alors que sur le fond,
01:19:28il ne veut pas lui non plus
01:19:30de ce traité Mercosur
01:19:31synonyme
01:19:32de concurrence déloyale
01:19:34pour les agriculteurs français,
01:19:36pas les mêmes normes sanitaires,
01:19:37produits d'origine mal contrôlée
01:19:39et pesticides potentiels
01:19:41qui entreraient
01:19:42sur le territoire français.
01:19:44On le sait bien,
01:19:44le traité Mercosur
01:19:46fait l'unanimité
01:19:48contre lui en France.
01:19:49Alors on va retourner
01:19:50dans l'hémicycle
01:19:51pour voir
01:19:52le scrutin public,
01:19:53ce que va donner
01:19:54ce scrutin public.
01:19:55Il s'agit
01:19:56du vote
01:19:57sur une proposition
01:19:58de résolution
01:19:59pour inviter
01:20:00le gouvernement français
01:20:01à dire non
01:20:02au Mercosur.
01:20:03A tout à l'heure.
01:20:05C'est un scrutin public.
01:20:07Est-ce que tout le monde
01:20:07est à sa place ?
01:20:09Bah oui,
01:20:10mais ça a pris deux minutes.
01:20:12C'est trop tard.
01:20:13C'est trop tard.
01:20:15C'est trop tard.
01:20:17Le scrutin est ouvert.
01:20:25Le scrutin est clos.
01:20:32Votant 250,
01:20:34exprimé 245,
01:20:36majorité 123
01:20:37pour 244,
01:20:39contre 1.
01:20:39la proposition
01:20:40de résolution
01:20:41est adoptée.
01:20:42Adoption
01:20:43à une écrasante
01:20:44majorité
01:20:45de cette proposition
01:20:46de résolution
01:20:47de LFI
01:20:48pour inviter
01:20:50le gouvernement français
01:20:51à clarifier
01:20:51sa position
01:20:52face à Bruxelles
01:20:53sur le Mercosur.
01:20:55Mercosur
01:20:56qui est sur le point
01:20:57d'être ratifié.
01:20:58Ce sera très bientôt
01:20:59à Bruxelles.
01:21:00La France essaye
01:21:01de tout faire
01:21:01pour s'opposer
01:21:02à ce traité
01:21:03qui suscite
01:21:03énormément de colère
01:21:04ici,
01:21:05notamment
01:21:05chez les agriculteurs français.
01:21:07Vous pouvez revoir
01:21:08cette séance
01:21:08sur lcp.fr
01:21:09et sur YouTube.
01:21:10On se dit
01:21:11à très bientôt,
01:21:12même heure,
01:21:12même lieu.
01:21:13Ciao, ciao !
01:21:13!
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