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00:00Vous écoutez Les Assassins Sans Parmi Nous, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:08Ils sont comme vous, comme moi. Ils paient leurs impôts.
00:13S'effacent devant les dames.
00:17Aident les aveugles à traverser la rue.
00:21Jouent avec les petits enfants.
00:25Et puis un jour, ils tuent !
00:30Les Assassins sont parmi nous.
00:35Le dépliant de l'agence indiquait comme avantage particulier à cette croisière dans les îles
00:41« Très peu de places disponibles, croisières de luxe limitées à une vingtaine de passagers.
00:46Vous vivrez à bord comme si vous étiez propriétaire de votre yacht et en petit comité. »
00:52L'embarquement se fait à Miami.
00:53Le luxe dont il est question est un luxe normal.
00:56Il ne s'agit pas d'une croisière de milliardaires.
00:58Oh certes ! Certes, les dollars nécessaires à ce petit voyage d'une semaine
01:01représentent tout de même plus que le salaire d'un ouvrier spécialisé.
01:05Les passagers sont des gens aisés, beaucoup à la retraite et la moyenne d'achat s'en ressent.
01:10Ils ont retenu leur place il y a plusieurs mois.
01:12Ce n'est pas l'aventure.
01:13C'est une promenade tranquille, bien organisée, feutrée, avec tous les ingrédients nécessaires au confort.
01:20Boutique à bord, un cocktail à 11h et à 7h, dîner dansant et halte le soir à proximité d'une plage exotique.
01:28Le commandant a salué chacun de ses passagers en vieux routiers de ce genre de promenade en mer.
01:34Il salue donc mesdames brillonnes, mère et fille.
01:37Madame mère a 66 ans, elle est veuve.
01:40Madame fille a 42 ans, elle est divorcée.
01:42Ce sont les dernières à monter à bord.
01:45Le commandant les informe avec le sourire.
01:46« Dès que nous serons en mer, rendez-vous dans le grand salon à l'arrière.
01:50J'aurai le grand plaisir de vous offrir un cocktail de bienvenue à bord. »
01:54La mère accepte l'invitation et répond au sourire commercial du commandant par un sourire carnassier,
02:01dents blanches et lèvres rouges, visage formé par des liftings à répétition et faux petit nez en l'air.
02:07Mais rien ne peut changer l'expression profonde qui émane d'un visage.
02:11Oui, carnassier, c'est le mot juste.
02:14Madame fille, plus effacée, semble tenue en laisse par sa mère comme un petit chien bien dressé.
02:19La mère dit « Voici ma fille, elle m'accompagne. »
02:24« Ne vous inquiétez pas d'elle, elle ne fait pas de bruit et elle est propre. »
02:29Pauvre mage.
02:30Elle ne semble aimer ni le soleil qui fait cligner son regard pâle,
02:33ni la mère à qui elle tourne volontiers le dos,
02:36préférant contempler ses pieds avec obstination comme si elle voulait s'assurer de leur équilibre sur le pont.
02:42Tout le monde est à bord.
02:43On s'installe dans les cabines.
02:45Le quai s'éloigne avec regret, comme tous les quais.
02:48Et dans la cabine numéro 12, un homme seul à ligne des livres.
02:52Edwin Gill, 45 ans, professeur de philosophie, a choisi ce voyage pour faire le plein de lecture avant la rentrée universitaire.
03:00Il travaille sur une biographie comparée des présidents des États-Unis depuis la guerre de sécession jusqu'au deuxième conflit mondial.
03:06L'histoire et la psychologie sont ses lubies.
03:09Il est arrivé parmi les premiers, chargé de ses bouquins, lunettes sur le nez et short approximatif du point de vue de l'élégance.
03:15Il a déclaré au commandant « Vous ne me verrez pas beaucoup dans les réceptions. J'aime la solitude. Si je savais naviguer moi-même, je ne serais pas là. »
03:24Il a l'air franc derrière sa barbe, cet intellectuel en espadrille.
03:28Franc et net, sans ambiguïté, un peu naïf et démodé, mais quoi ? Tout le monde ne peut pas ressembler à une gravure de mode.
03:36Alors le commandant, toujours souriant, a répondu « Venez au moins au cocktail de bienvenue. La cravate n'est pas nécessaire.
03:41Vous ferez connaissance avec les autres passagers, une fois pour toutes. »
03:46C'est ainsi qu'à 11h du matin, au large de Miami, sur la plage arrière du Seastar, un été de 1972,
03:52parmi les petits fours et les cocktails de fruits exotiques, un assassin a rencontré sa victime.
04:01Marie-Thérèse Cuny nous rapporte le détail de cette rencontre angoissante sur une mer bleue opaline.
04:06Le commandant fait les présentations avec une grande habileté et un sens de la psychologie due à sa longue expérience.
04:13Les retraités, joueurs de cartes ensemble, par petits groupes, les piliers de bar, il y en a toujours,
04:19regroupés autour du commissaire de bord, et les quelques célibataires avec l'hôtesse.
04:24Mais il a soudain l'impression d'avoir gaffé.
04:27Madame Brionnemer et son sourire carnassier ne pouvaient pas se joindre au couple retraité.
04:32Elle l'aurait mal pris. D'autre part, sa fille Marge, divorcée, fait partie des célibataires encore jeunes.
04:37Ils sont très peu, cinq en tout.
04:39Le commandant récapitule de loin.
04:42Brionnemer et filles, Gilles, intellectuel à lunettes, et les deux frères Roque, la cinquantaine bien tassée, amateurs de pêche au gros.
04:49Alors pourquoi ce silence glacé ?
04:52Quelle bourde a-t-il commise ?
04:55Un verre à la main, il rejoint le groupe en hâte et remarque immédiatement deux regards en chien de faïence.
05:00Madame Brionnemer et Gilles.
05:04Marge, la fille, rouge comme un coquelicot, regarde ses chaussures.
05:08Quant aux deux amateurs de pêche, ils font innocemment la cour à l'hôtesse déjà à l'écart et ne sont pas concernés.
05:15Le commandant fait son travail.
05:17Les présentations sont faites.
05:18Le sourire convaincu de Madame Brionnemer lui répond à rien grinçant.
05:23C'est chose faite, commandant.
05:25Ma fille, Marge, adorerait faire un tour sur la passerelle.
05:27Et sans plus de cérémonie, elle pousse sa fille en avant comme une poupée, entraîne le commandant et, sans se retourner,
05:32« Monsieur Gilles n'est pas amateur, il préfère sûrement ses livres. »
05:37Quelques temps plus tard, le commandant obtient de l'hôtesse quelques détails supplémentaires.
05:41Ils doivent se connaître, ces trois-là.
05:43Quand le professeur a aperçu la vieille, il est devenu pâle et elle a dit,
05:47« Tiens, vous êtes là, vous ? »
05:49Comme si elle lui en voulait.
05:51Et puis la fille a piqué un phare terrible.
05:53Elle a voulu tendre la main.
05:55La mère lui a donné une tape sèche sur le bras.
05:57« Et vous êtes arrivé. »
06:00Le soir même, il a le fin mot de l'histoire.
06:02Edwin Gilles, l'air ennuyé, lui glisse à l'heure du dîner.
06:06« Ah, pas de chance. Je me croyais tranquille pour dix jours.
06:09Et voilà que je tombe sur ma belle-mère. »
06:13« Madame Brionne et votre belle-mère ? Enfin, ex-belle-mère.
06:16J'ai divorcé de sa fille il y a un an à peine. »
06:19« La jeune Madame Brionne ? »
06:21« Oh, comme c'est ennuyeux. »
06:23« Et bien entendu, vous n'avez aucune envie de lui parler. »
06:26« Oh, à ma femme, pas de problème. »
06:29« La pauvre, c'est une esclave née. »
06:31« Personnellement, je n'ai rien contre elle. »
06:33« Ou plutôt, disons que la seule chose qui nous sépare, c'est la mère. »
06:36« Marge n'a jamais su ou voulu s'en libérer. »
06:39« Cette femme est un ogre, un monstre possessif. »
06:42« Je l'ai supporté cinq ans, toujours fourré chez moi, mettant son nez partout. »
06:46« Nous n'avions jamais la possibilité d'être seuls, Marge et moi. »
06:49« Même au lit. »
06:50« Croyez-le si vous voulez, cette emmerdeuse téléphonait à sa fille tous les soirs pendant au moins une heure,
06:55alors qu'elle ne l'avait pratiquement pas quittée de la journée. »
06:58« Finalement, elle est venue carrément s'installer chez nous, alors j'ai mis le marché en main à ma femme. »
07:03« Ou tu la vires, ou c'est moi qui pars. »
07:06« Comme vous le voyez, c'est moi qui suis parti. »
07:09« J'ai demandé le divorce en conséquence, je l'ai gagné. »
07:11« Et depuis, cette maudite bonne femme m'en veut à mort. »
07:15« Elle a écrit à l'université en me traitant de sadique de je ne sais quoi. »
07:19« Heureusement, je suis connu dans ma profession. »
07:22« Je me demande dans quelle mesure elle n'a pas fait exprès de choisir cette croisière. »
07:27« Le commandant pense que non. »
07:29« Elle ne pouvait pas savoir. »
07:30« Les inscriptions ont été faites il y a plusieurs mois et aucun des passagers ne se connaissait. »
07:34« Elle a pu demander à consulter la liste. »
07:37« L'agence ne la communique pas, en principe. »
07:39« En principe, mais elle est capable de tout. »
07:42« Je n'aime pas ça, commandant. »
07:44« J'ai presque envie de débarquer à la prochaine escale. »
07:46« Allons, allons. »
07:48« Je n'ai pas l'affaire au tragique. »
07:49« Je ne vais pas vous déposer sur une plage. »
07:51« En dix jours, nous ne faisons pas d'escale véritable. »
07:53« Nous avons tout ce qu'il faut à bord et... »
07:55« Et vous ne verrez que des lagons déserts. »
07:58« C'est le principe de la croisière. »
08:00« Où est sa cabine ? »
08:02« Si elle est proche de la mienne, débrouillez-vous pour me mettre ailleurs et je prendrai mes repas dans ma chambre. »
08:08Réflexion du commandant après cette conversation.
08:11« Mais ma parole. »
08:13« On dirait qu'il a peur d'être empoisonné ou fusillé à vous portant. »
08:18« La mer est bleue, le ciel est bleu. »
08:20« Le petit bateau poursuit son voyage sous le soleil. »
08:24« Qui penserait au drame ? »
08:27« Il surgit le cinquième soir, à l'heure où les passagers dansent au salon ou rêvent devant les étoiles sous le ciel des Bermudes. »
08:35« Un cri effrayant trouble la paix du soir. »
08:40« Vous écoutez Les Assassins sont parmi nous. »
08:44« Un podcast issu des archives d'Europe 1. »
08:46« Qui a crié à bord du Seastar ? »
08:48« C'est une voix de femme rauque et c'est un cri indescriptible, un cri de femme en colère. »
08:56« Il s'écule dans les couloirs. »
08:57« Qui en chemise de nuit ? »
08:58« Qui en smoking ? »
09:00« Le commissaire du bord interroge tout le monde, on lui indique une cabine double, celle de mesdames Brionne, mère et fille. »
09:06« Il n'a pas le temps de frapper à la porte. »
09:07« Elle s'ouvre sur une femme édentée tenant à la main une arme bizarre, un genre de coupe-papier au manche d'ivoire, la lame terriblement effilée et couverte de sang. »
09:17« Plus carnassière que jamais, l'aide à faire peur, madame Brionne, mère, requête, puis déclare avec l'accent d'une tragédienne. »
09:26« J'ai dû tuer Sadique. Il s'est jeté sur ma fille pour la violer. »
09:31Dans la cabine, allongée sur le lit et à plat ventre, Edwin Gilles est désigné comme le Sadique en question.
09:39Il est vêtu d'une robe de chambre en éponge blanche, deux cercles rouges sombres entre les hommes plates.
09:47« Réfugiée sur un fauteuil en pyjama, marge, victime supposée d'une tentative de viol, est en proie à une crise de nerfs violentes. »
09:56Le commissaire de bord remarque que pour une femme agressée, sa toilette est à peine dérangée.
10:00Elle s'arrache les cheveux de désespoir et porte des marques de griffes sur le visage.
10:05Mais il est possible qu'elle les ait faites elle-même.
10:09Voluville, la mère raconte l'agression dans les coursives à un public consterné.
10:14« Il a frappé, il voulait soi-disant parler à ma fille.
10:16Moi, je n'ai pas entendu, la porte de communication était fermée, je faisais ma toilette.
10:20Lorsque j'ai entendu un bruit suspect, j'ai immédiatement ouvert la porte et je l'ai vue.
10:24Il la tenait par le coup, il l'avait coincé sur la couchette et ses intentions étaient visibles.
10:29Je me suis précipité sur lui, j'ai voulu le tirer en arrière, mais il m'a repoussé.
10:32Il a dit qu'il allait se venger.
10:34Alors j'ai perdu la tête, j'ai pris ça, ce coup de papier.
10:37Il était sur la table à côté d'un livre que ma fille lisait.
10:40Et j'ai frappé comme j'ai pu.
10:42Là-dessus, pour terminer la scène en tragédie à l'accompli,
10:47Mme Brionne-Maire laisse tomber l'arme du crime en l'accompagnant d'un regard horrifié
10:51et s'affaisse lentement dans le couloir, perdant connaissance avec un ralenti professionnel.
11:00Edwin Gilles est mort.
11:01En frappant comme elle pouvait, la meurtrière a eu de la chance, si l'on peut dire,
11:09à moins qu'elle n'ait soigneusement visée.
11:11Car il n'est guère facile de tuer un homme de dos avec un coup de papier aussi solide et aiguisé soit-il.
11:17Il faut de la force pour porter le premier coup.
11:20De la force pour retirer la lame.
11:23Et toujours de la force pour le deuxième coup.
11:25D'autant plus qu'un homme de la taille d'Edwin Gilles est censé se débattre,
11:30à moins d'être vraiment pris par surprise.
11:35Sans être policier, le commissaire de bord et le commandant se demandent
11:38comment la jeune femme a pu se dégager de la couchette sans être tachée de sang ou pour le moins débraillée.
11:46Sans être médecin légiste, le tout-bib de bord se pose des questions.
11:50C'est quoi cette petite bosse sur la nuque ?
11:53Méprise.
11:55Je l'ai d'abord frappé avec mon séchoir à cheveux.
11:58Grosse bosse pour un séchoir à cheveux, à carrosserie de plastique.
12:03Autre chose curieuse, pour un violeur patenté et dans l'exercice de son coupable méfait,
12:08Edwin Gilles est en peignoir de bain, sous ce peignoir un short,
12:12sous le short un slip de bain, le tout correctement ajusté.
12:16En prévenant la police de Miami, le commandant de C-Star fait part de ses remarques et il en ajoute deux.
12:24Cet homme m'a paru extrêmement correct.
12:29Son divorce date d'un an, m'a-t-il dit.
12:31Évidemment, il a pu vouloir se venger,
12:35mais il m'a demandé dès le début à s'éloigner de cette femme au maximum.
12:38Il aurait débarqué s'il avait pu.
12:41Et autre chose,
12:43il s'est demandé si sa belle-mère n'avait pas choisi exprès la même croisière que lui.
12:48Il faudrait vérifier à l'agence.
12:53Le C-Star est de retour à Miami en pleine vitesse.
12:57Le corps d'Edwin Gilles a été recouvert de glace et d'une bâche isolante sur les conseils de la police
13:02afin d'éviter de le changer de position.
13:05Douze heures après le meurtre, la croisière est finie.
13:08Les passagers consignés à bord, deux policiers et un légiste font leur première constatation.
13:14Cela dure deux heures.
13:15Après quoi, l'un d'eux prend à part Mme Brionne-fille, divorcée de la victime.
13:25Vous maintenez qu'il y a eu tentative de viol ?
13:28Ah oui, oui.
13:30Vous maintenez que votre mère a agi pour vous défendre ?
13:33Oui, bien sûr, bien sûr.
13:37Mme Brionne,
13:40votre ex-mari a été assommé.
13:41Il est évanoui, ou en tout cas sérieusement sonné, avant d'être tué.
13:49Le corps qu'il porte à la base de la nuque, ce n'est pas une petite bosse.
13:53Et elle ne vient pas d'un sèche-cheveux.
13:56Elle vient de ce flacon de cristal.
13:58Il est épais, lourd.
13:59Il a été essuyé, mais mal.
14:02Notre chimiste a découvert des fragments de peau et de cheveux à la base du flacon,
14:06incrusté dans le motif.
14:10Votre mère a donc menti.
14:14Écoutez, elle ne sait peut-être plus avec quoi elle a frappé.
14:18Demandez-le lui.
14:20Mais vous étiez là.
14:21Vous avez forcément tout vu.
14:23Mais j'avais peur, je ne sais plus.
14:24Ne mentez pas, madame.
14:26Vous seriez complice de votre mère.
14:28Elle a demandé la liste des passagers à l'agence sous un faux prétexte.
14:31L'employé a reconnu avoir touché 100 dollars et votre mère lui a dit « Je cherchais une amie, dommage, elle n'est pas à bord. »
14:38Alors, madame Brionne, si vous disiez la vérité,
14:43à moins que vous ne préfériez aller en prison avec votre mère pour meurtre avec préméditation,
14:49mais ce que vous dites est affreux.
14:50Je veux parler à maman.
14:51Il n'en est pas question.
14:53Vous êtes suspecte comme elle.
14:56À partir de maintenant, interdiction de vous parler ou de vous faire des signes.
14:59« Je vais vous lire vos droits. »
15:06Marge a craqué.
15:07En regardant obstinément ses chaussures, elle a raconté.
15:12Ma mère m'a conseillé d'avoir une explication avec Edwin.
15:16Elle m'a affirmé que, s'il était à bord, c'était pour me reprendre, pour me séparer d'elle à nouveau.
15:22Je suis allé voir Edwin.
15:24Il ne voulait pas venir dans ma cabine, mais ma mère voulait absolument écouter l'entretien derrière la porte pour ma sécurité.
15:30Alors j'ai dit qu'elle n'était pas là, qu'elle allait jouer au bridge, au salon, et qu'il valait mieux qu'il vienne.
15:35Ainsi, il pourrait se cacher ou se sauver si elle venait.
15:38Tandis que, si elle ne me trouvait pas, elle viendrait directement chez lui faire un scandale.
15:44Il est venu.
15:47Je croyais sincèrement que nous devions parler.
15:48Il s'est assis sur cette chaise.
15:53Moi, je regardais la mère par le hublot.
15:56J'étais gêné de le savoir là.
15:59Il me manquait parfois.
16:00J'ai entendu un léger bruit et en me retournant, j'ai vu ma mère le frapper.
16:07Il est tombé.
16:09Elle l'a ramassé, l'a placé sur la couchette et m'a giflé parce que je pleurais.
16:14Elle m'a dit « Retourne-toi, je vais te débarrasser de lui pour toujours.
16:17Il ne t'importunera plus. »
16:20« Et vous n'avez pas essayé de l'en empêcher ? »
16:23« Non. »
16:24« Elle... »
16:26« Elle m'aurait peut-être tué aussi, vous savez. »
16:29« Elle m'a menacé. »
16:31« Elle a inventé toute cette histoire de viol en quelques minutes et elle m'a dit
16:34« Contente-toi de répéter ce que j'ai dit et pour le reste fais l'imbécile.
16:38Tu n'as qu'à dire que tu es malade des nerfs. »
16:41« Si tu n'obéis pas, tu resteras seul et ils m'enverront sur la chaise électrique. »
16:45« Tu seras responsable de la mort de ta mère. »
16:50« Pauvre Marge, pauvre esclave. »
16:55« Éternel enfant dévoré par une mère carnassière et possessive. »
16:59« Certains témoins de sa vie privée avec Edwin Gill ont apporté une clarté supplémentaire sur le mobile de la meurtrière. »
17:05« Mais elle l'aurait voulu pour elle, cet homme. »
17:08« Ça sautait aux yeux qu'elle était jalouse de sa fille. »
17:12« Mais voyez-vous comme on ne se refait pas à quarante ans passés. »
17:16« Marge a obtenu de partager la cellule de sa mère lorsque cette dernière a atteint 70 ans »
17:20« pour l'aider à vivre les dernières années de sa perpétuité et parce qu'elle souffrait d'une grave maladie osseuse. »
17:29« Être esclave, c'est parfois une situation librement consentie. »
17:37« Vous venez d'écouter Les assassins sont parmi nous, un podcast issu des archives de Repin. »
17:43Réalisation, Julien Tarot.
17:45Production, Estelle Laffont.
17:47Patrimoine sonore, Sylvaine Denis, Laetitia Casanova, Antoine Reclut.
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