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00:00Oui, en cette journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes,
00:03alors que pas plus tard que jeudi dernier, il y a eu 4 femmes tuées dans la même journée en France
00:07par leur conjoint ou ex-conjoint, 152 depuis le début de l'année, selon le collectif Nous Toutes.
00:13Bonjour à vous Antoine Leroy et merci d'être là.
00:15Merci à vous.
00:16Qu'en est-il sur votre parquet, le parquet de Nantes ?
00:20Est-ce que la situation reste préoccupante pour vous ?
00:23Alors, la situation reste toujours préoccupante partout.
00:26Merci en tout cas de me donner l'occasion de décrire un peu le dispositif qui existe au tribunal judiciaire de Nantes
00:30à propos des vifs.
00:32Les vifs étant les violences intrafamiliales.
00:34Les violences intrafamiliales, vous vous faites bien de le rappeler.
00:37A l'heure où nous parlons, donc ce matin, 67 téléphones graves d'Angers, TGD,
00:44sont en possession de femmes susceptibles d'être battues par leur mari, 67.
00:49Et nous avons, à l'heure où nous parlons, 54 bracelets anti-rapprochement.
00:53C'est une décision prise par des juges, avec des hommes, le plus souvent,
00:59susceptibles d'agresser leurs femmes et qui ont un bracelet,
01:02lequel se déclenche grâce aux satellites,
01:04dès qu'ils s'approchent du domicile de la potentielle victime.
01:08Et un bracelet électronique, un peu à l'image d'un détenu qui...
01:11Exactement.
01:11Ça sonne si...
01:12Ça sonne dès lors qu'ils s'approchent géographiquement.
01:15Le satellite, les repères et le commissariat de police ou la gendarmerie
01:18sont immédiatement informés et se déplacent immédiatement
01:21pour appréhender l'auteur qui n'a pas le droit de s'approcher vers sa victime.
01:25Un mot, un instant quand même, sur ces téléphones grand danger que vous avez évoqués.
01:29Là, le système, c'est l'inverse.
01:31C'est-à-dire que la personne menacée peut, à tout moment, appuyer sur un bouton et prévenir...
01:36Exactement.
01:36Ce sont des téléphones qui sont donnés par les magistrats du parquet
01:39pour des femmes susceptibles d'être frappées par leur, effectivement, conjoint.
01:44Et donc, 67 d'entre elles ont ce téléphone qui leur est donné, gratuitement, évidemment.
01:49Elles n'ont qu'un bouton à appuyer pour que, à ce moment-là,
01:52les services aussi d'enquête se déplacent immédiatement
01:54parce que l'auteur se rapproche de lui.
01:57Donc, c'est deux dispositifs assez importants, 67 et 54.
02:00Donc, on a vraiment beaucoup de personnes qui sont ainsi protégées
02:04grâce à ces dispositifs qui permettent de déclencher tout de suite
02:07l'intervention des forces de sécurité intérieure.
02:10On a à l'intérieur de l'institution judiciaire deux instances
02:13qui sont très performantes à Nantes, je dois le dire.
02:16La commission VIF qui crible toutes les personnes qui sont en détention
02:22et qui vont sortir dans les cinq mois
02:24afin d'anticiper d'éventuelles difficultés avec leurs conjointes
02:28quand elles ont été condamnées pour ces...
02:29Risques de récidive, quoi, c'est ça.
02:31Voilà.
02:31Essayer d'éviter...
02:32Exactement.
02:33Ce sont des instances qui réunissent la police, la gendarmerie,
02:36les associations, le parquet, les juges de l'application des peines
02:39donc un dispositif extrêmement poussé
02:43et qui crible encore une fois toutes les personnes susceptibles
02:46de sortir de détention dans les cinq mois.
02:48Et puis on a aussi le COPILVIF, un comité de pilotage VIF
02:50qui là s'intéresse aux dossiers les plus spécifiques
02:54avec là aussi un certain nombre d'intervenants
02:56si bien qu'au niveau de l'institution judiciaire
02:59on a un dispositif qui permet d'anticiper les événements les plus graves.
03:04Donc vous êtes bien outillé, si je vous comprends bien
03:08pour autant, l'année dernière vous nous aviez évoqué
03:11des chiffres qui étaient en augmentation dans ces violences intrafamiliales
03:14et notamment sur la question des femmes battues par leurs conjoints
03:16je dis femmes parce que la plupart du temps ça reste quand même des hommes
03:18qui tapent leurs femmes, même si ça arrive dans le sens inverse
03:20mais c'est très rare.
03:21Est-ce que ces chiffres d'augmentation c'est aussi parce qu'il y en a plus
03:24ou parce que la parole se libère ?
03:26Il y a les deux, il n'y en a pas moins, ça c'est certain
03:29et c'est vrai qu'on les connaît plus
03:31donc l'ensemble fait que les chiffres augmentent
03:34et il faut aussi saluer ici, c'est pour moi l'occasion de le faire
03:37les services de police, du commissariat de police de Nantes
03:39avec une équipe extrêmement investie
03:43la brigade des violences conjugales
03:44des fonctionnaires hommes et femmes extrêmement investis dans ces questions
03:48et côté gendarmerie également
03:50la maison de la protection de la famille
03:52avec là aussi des militaires hommes et femmes
03:54très investis sur ces questions, c'est assez remarquable
03:57et effectivement c'est pour ça qu'on arrive à des chiffres qui augmentent
03:59mais j'ai envie de dire, mieux on le connaîtra
04:01plus les chiffres augmenteront
04:03et mieux ce sera dans l'absolu.
04:05Il y a d'ailleurs un rapport rédigé par des magistrats
04:07qui propose une dizaine de mesures
04:08remises au gouvernement dans le but d'une future loi
04:11peut-être pour travailler encore mieux
04:12l'approche, les signes annonciateurs
04:15et peut-être former aussi
04:17celles et ceux qui reçoivent ces premières déclarations
04:20je pense aux policiers ou aux gendarmes
04:21il y a ce travail à faire aussi
04:23pour qu'une petite lumière s'allume dans le cerveau
04:25des forces de l'ordre qui reçoivent ces témoignages
04:27Tout à fait, c'est vraiment la question du réflexe
04:30immédiatement lorsqu'on est informé
04:32qui que ce soit, chacun doit avoir le réflexe
04:35pour qu'une enquête de police ou de gendarmerie
04:37se déclenche
04:38et c'est aussi l'occasion parce qu'à Nantes
04:40et en Loire-Atlantique
04:40c'est vraiment très spécifique
04:42mais je crois que vous le savez
04:43un monde associatif
04:44extrêmement développé
04:47et qui prend en charge ces violences intrafamiliales
04:50France Victime, Nantes
04:51Solidarité Femmes, Loire-Atlantique
04:54Citadelle
04:55des associations vraiment extrêmement investies
04:57dans ces questions
04:58tout comme l'hôpital d'ailleurs
04:59avec les urgences pédiatriques
05:00ou l'unité médico-judiciaire
05:02des infirmières, des médecins, des psychologues
05:04qui sont vraiment à la manœuvre
05:05pour prendre en charge
05:06toutes ces questions
05:08Est-ce que vous diriez que vous avez les moyens
05:10de lutter contre ce fléau ?
05:11Pas assez
05:11c'est évidemment la question importante
05:14pas assez de fonctionnaires de police
05:16pas assez de militaires de la gendarmerie
05:17pas assez de personnes
05:19qui travaillent dans les juridictions
05:20Donc au-delà d'une nouvelle loi
05:21c'est plus de moyens
05:22Exactement
05:23c'est comme ça
05:23dans beaucoup de problèmes
05:24que nous rencontrons
05:25pas assez de moyens
05:26pas assez de moyens
05:27pas assez de moyens
05:28Je profite de votre présence
05:29et je déborde un peu
05:30mais je m'en excuse auparavant
05:31pour vous poser une question
05:32sur un tout autre sujet
05:33Antoine Leroy
05:33c'est pas tous les jours
05:34que vous venez dans ce studio
05:35les coups de feu
05:37la reprise des coups de feu à Nantes
05:38liés visiblement quand même
05:40au trafic de drogue
05:40au narcotrafic
05:41on sait que ça devient la priorité
05:42l'une des priorités du gouvernement
05:43ça vous préoccupe
05:44ou ce qui s'est passé
05:46je crois que nos collègues
05:47de Presse Océan
05:48et de Ouest France
05:48ont compté à peu près
05:4950 épisodes de tir
05:51sur l'année 2021
05:52Les chiffres ne sont effectivement pas bons
05:53c'est difficile de rassurer la population
05:55quand on a des chiffres comme ça
05:57mais ce qu'il faut savoir
05:57c'est que les services de police
05:58du commissariat
05:59il y a évidemment autant d'enquêtes
06:01qu'il y a eu de coups de feu
06:02les enquêtes progressent
06:04on a des personnes en détention
06:05dans des cabinets d'instruction
06:07on a des interpellations
06:09qui sont imminentes
06:10dans un certain nombre de faits
06:11qui sont d'ailleurs assez récents
06:12on saisit des armes
06:13on place en garde à vue
06:15on juge des intéressés
06:16à la cour d'assises
06:17ou au tribunal correctionnel
06:18rien n'est laissé au hasard
06:21et les services d'enquête
06:22sont mobilisés à fond
06:23sur ces événements
06:25qui sont des événements
06:26effectivement gravissibles
06:27malgré cette recrudescence
06:28donc évidemment constatée
06:29mais bon c'est un combat
06:30de tous les jours
06:30merci beaucoup Antoine Leroy
06:31procureur de la République de Nantes
06:33d'être venu en direct
06:34dans le studio d'ici matin
06:35bonne journée à vous
06:35merci à vous
06:36merci à vous
06:37merci à vous
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