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  • il y a 21 heures
En opération comme en entraînement, le soldat emporte avec lui l'équipement le plus adapté à chaque milieu.
On trouve alors dans son sac à dos un élément incontournable pour durer : la ration de combat.
Cette boîte de moins de 2kg qui permet aux soldats de s'alimenter pendant 24h n'est pas un simple repas. Bien peu mesurent le soin complexe dont elle est l'objet. Elle est un concentré d'innovation, de technologie, de logistique... et de savoir-faire à la française !
Des entreprises agro-alimentaires qui fournissent les armées, aux cuisines d'un chef étoilé, nos caméras vous révèlent les secrets de nos rations !

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00:00Musique
00:00En opération comme en entraînement, loin des cantines et du soutien logistique,
00:24le soldat emporte avec lui l'équipement le plus adapté à chaque milieu.
00:30On trouve alors dans son sac à dos un élément incontournable pour durer, la ration de combat.
00:37Cette boîte de moins de 2 kilos qui permet aux soldats de s'alimenter pendant 24 heures n'est pas un simple repas.
00:45Bien peu mesure le soin complexe dont elle est l'objet.
00:48Elle est un concentré d'innovation, de technologie, de logistique et de savoir-faire à la française.
00:54Musique
00:54Ils sont une vingtaine, casqués et équipés, à gravir les sommets escarpés du Vercors.
01:16Ces jeunes viennent d'être affectés au 4e régiment de chasseurs de gâtes.
01:22Comme tous soldats de montagne, ils doivent passer leur brevet d'alpinistes militaires.
01:29Trois semaines d'initiation, loin de leur base, avec la dépense énergétique d'un sportif de haut niveau.
01:34Dans leur sac, eau, cordes, mousquetons et une ration de combat.
01:47Parce qu'après une ascension, pouvoir manger vite, bien et chaud, c'est pouvoir durer.
01:53Alors c'est une bonne pioche là, vous êtes tombée sur des rations sympas ?
01:56Ouais en vrai ça va, parce que franchement la paille là, bon franchement elle est super bonne, moi j'aime bien.
02:00Venue des Etats-Unis, la première ration militaire apparaît en France en 1946.
02:08Mais c'est en 1986 que la ration de combat individuel réchauffable, la RCIR, prend sa forme actuelle.
02:16Avec ses 3600 calories réparties sur 3 repas, elle contient de quoi nourrir le soldat pendant 24 heures.
02:23Elle existe sous la forme de 14 menus, dont un végétarien qui sortira en 2026.
02:2837 plats différents sont proposés.
02:32Elle pèse environ 1,8 kg.
02:34Ses composants alimentaires sont à plus de 90% français.
02:37Elle contient également de quoi rendre l'eau potable, réchauffer ses plats, jeter ses déchets.
02:43Il y a pas mal de la caramel, beurre salé, céréales, un petit mélange.
02:46Parce que d'habitude c'est les nougats blancs là.
02:48Ou alors au nougat et dedans il y a des sortes de fruits secs là.
02:53Moi je vois plus petit.
02:54Merci beaucoup.
02:55Ça marche.
02:56Allez on goûte hein.
03:03Franchement c'est bon.
03:04Ça fait un peu penser à une pâtisserie style tatin ou ce genre de trucs là, petit gâteau.
03:19Et ce qui est vraiment pratique aussi avec ses rations, enfin ses boîtes de rations, c'est qu'il y a le sac poubelle fourni.
03:25Et ça c'est bien pour jeter nos déchets, ça évite de tout mettre dans nos sacs et avoir les odeurs ou autre.
03:30Pour fournir les composants alimentaires des rations, une quarantaine d'entreprises agroalimentaires françaises répondent à l'appel.
03:44Elles émaillent tout le territoire, apportant leur savoir-faire et un petit fumet régional.
03:49Depuis près de 30 ans, la maison Larzul cuisine pour l'armée.
03:54Implantée à la pointe de la Bretagne, elle utilise des ingrédients de qualité
03:57pour produire une cuisine familiale destinée à nourrir sainement les soldats et réjouir leur palais.
04:06Nous sommes sur une production de cannelés aujourd'hui, encore un produit de nos régions, donc un vrai cannelé de Bordeaux.
04:11Une recette dite clean, aucun aditique encore une fois dans ces produits-là.
04:15Les recettes sont réalisées par leur cuisinier.
04:21Il leur faut un à deux ans de formation pour maîtriser totalement la fabrication à grande échelle
04:26des 19 recettes de plats, entrées et desserts que la maison Larzul cuisine pour les armées.
04:31En parallèle de la préparation des cannelés, la maison confectionne aujourd'hui des gratins de macaroni au bœuf.
04:45Ici, le transfert des pâtes dans le mélangeur, donc on réalise les fabrications exactement comme vous le feriez à la maison,
04:58sauf ici dans des tailles de gamelles un peu plus grandes.
05:06Nous sommes ici sur la ligne Larzul cuisine, c'est une ligne qui est dédiée à la fabrication des rations de combat en fait.
05:11Donc, 8 recettes fabriquées sur cette ligne, donc c'est sur cette ligne d'emboîtage que nous allons assembler les différents produits qui ont été réalisés en armée.
05:20La stérilisation va être réalisée en fait dans des autoclave, qui sont des équipements dans lesquels le produit va être monté à une certaine température
05:27pour en assurer le bon traitement thermique et ainsi garantir la pleine durée de vie du produit final.
05:34Nous adaptons strictement les barrennes de stérilisation au strict nécessaire,
05:38dans un but premier qui est évident, qui est de garantir la pleine sécurité alimentaire du produit,
05:43mais aussi de garder un maximum de qualité organolithique du produit fini.
05:49C'est en effet la double exigence de celle qui, au Centre Interarmé du soutien équipement commissariat,
05:54conçoit les rations et entretient les relations avec les fournisseurs.
05:59Nous achetons des produits qui sont non périssables,
06:01qui peuvent être conservés à température ambiante,
06:03puisque tous les composants de rations sont livrés avec une date de durabilité minimale de 4 ans.
06:09Ce qui peut paraître assez impressionnant pour des produits alimentaires,
06:11mais en fait grâce aux technologies de conservation comme la stérilisation ou la lyophilisation,
06:16on peut tout à fait bien conserver des produits alimentaires dans le temps,
06:19sans nécessairement ajouter des conservateurs ou des additifs.
06:25Étant donné qu'on est dans un cadre défense,
06:27la première des exigences est de respecter certains critères en termes de food défense,
06:31c'est-à-dire de sécurité de l'usine.
06:34Et ensuite nous avons des exigences très précises sur la qualité des composants des rations.
06:40On a vraiment des cahiers de charges très précis en termes nutritionnels et en termes de valeur énergétique.
06:47Nous restons en marché public européen, donc on ne peut pas imposer l'origine des ingrédients.
06:51En revanche, effectivement, ce qu'on peut imposer c'est certains labels.
06:54Donc nous valorisons des labels de développement durable.
06:57Indiqués sur les emballages des boîtes, ces labels abondent.
07:03Biologiques, régionaux ou éco-responsables, les aliments font l'objet d'une exigence toujours plus grande.
07:09Le cahier des charges imposé par le SIEC indique également une longue liste de substances interdites.
07:15Conservateurs, exhausteurs de goût, phosphates, sulfites et autres nitrites sont strictement prohibés.
07:21Et souvent, en plus, comme on travaille avec des marques françaises, c'est un facteur de réassurance pour le soldat qui peut même retrouver des marques qu'il connaît déjà.
07:30Et donc ça lui donne à la fois envie de les consommer et à la fois ça le rassure sur l'origine des produits.
07:37Pour mieux comprendre le rôle de chacun, remontons le fil.
07:41Au sommet de la chaîne de production des rations, il y a le commissariat des armées, chargé d'approvisionner toute l'armée française en vivres opérationnels.
07:48Sa tête pensante en matière de rations, c'est le centre interarmé du soutien équipement commissariat.
07:56Il analyse les besoins, invente des menus en accord avec le service de santé des armées, conçoit les cahiers des charges, lance des appels d'offres, teste les échantillons.
08:07Une fois les produits choisis, la plateforme commissariat de Rambouillet les achète.
08:11Les entreprises sélectionnées envoient leurs aliments cuisinés vers l'Eloca d'Angers, l'usine de conditionnement.
08:20Mais avant le conditionnement, les qualités chimiques et sanitaires seront analysées par le laboratoire du commissariat des armées.
08:28Lorsque les produits sont validés, l'Eloca les stocke.
08:32Il les conditionnera au fil des besoins pour les expédier au groupement de soutien.
08:36Ce sont eux qui les distribueront aux soldats, en France et dans le monde.
08:42Tous ces acteurs appartiennent au commissariat.
08:49Une fois les fournisseurs choisis et les denrées produites,
08:52les composants des rations sont livrés à l'établissement logistique du commissariat des armées.
08:56Les missions de l'établissement logistique d'Angers consistent principalement à conditionner les rations alimentaires,
09:06à en assurer la traçabilité pour constituer des stocks de sécurité afin de pouvoir les mettre à disposition des forces,
09:13aussi bien en métropole, coutre-mer et sans oublier bien sûr les opérations extérieures.
09:18Cette zone de déboxage va permettre de pouvoir, par un système de préhension,
09:28prélever les composants pour les acheminer vers les robots suivants
09:32qui vont positionner les articles dans la boîte de racer.
09:35Les locaux interviennent comme un intégrateur, en fait.
09:49Ils reçoivent la marchandise de la part des fournisseurs
09:52qui nous permet de pouvoir en assurer la traçabilité sous forme d'analyse
09:57et enfin de les mettre dans une petite boîte que l'on appelle la ration.
10:01C'est le principe du Tetris.
10:0717 composants doivent tenir dans un carton assez petit pour être glissés dans la poche d'un sac à dos.
10:13Chaque menu sera disposé en fonction de la dimension de ces composants
10:16afin que la boîte soit la plus plane possible pour pouvoir la fermer,
10:21mais aussi la conditionner en carton de 12 puis en palette.
10:24Un point particulier après la fermeture de la ration,
10:33il y a la surenveloppeuse qui va nous permettre d'assurer l'étanchéité
10:36et qui nous permettrait de pouvoir faire le test que l'on pourra voir à côté
10:40où la ration est testée en milieu humide, carrément plongée dans l'eau
10:44et de voir qu'elle ne prenne pas l'eau, justement.
10:46Les locaux conditionnent tous les types de rations, à l'exception des rations de fête.
10:58Pour produire plus et plus vite, l'établissement a décidé de robotiser sa chaîne.
11:05Les robots peuvent désormais être paramétrés, aussi bien en cadence qu'en précision de prélèvement.
11:10En cas de crise, le flux de conditionnement pourra ainsi être adapté.
11:21Dernière étape de la production, le rangement des palettes dans les différents niveaux du modular,
11:27ainsi que le panachage qui est réalisé par le robot derrière moi,
11:31qui vient chercher les différents menus et positionner sur une palette
11:34qui va être filmée avant son expédition.
11:40L'établissement produit annuellement plus de 2 millions de rations individuelles
11:45auxquelles s'ajoutent les autres types de rations lyophilisées d'urgence
11:49que l'on produit également in situ.
11:53Cette production partira vers les autres élocas,
11:56puis vers les groupements de soutien pour être distribués sur le terrain.
12:02Sur chaque lot de produits alimentaires arrivés à l'élocas,
12:05un important échantillonnage est prélevé pour s'assurer de la qualité des produits livrés.
12:12Il est placé en étuve pendant une semaine
12:15pour pouvoir tester ultérieurement la réaction des boîtes à la chaleur.
12:18La réaction de combat, c'est avant tout un équipement du combattant
12:29qui sert à être autonome sur un théâtre d'opération
12:32et qui permet à quelqu'un de subsister plusieurs mois s'il le faut.
12:37La réaction de combat, quel que soit son modèle,
12:40est un équipement du combattant au même titre qu'un TRI, par exemple,
12:43ou des équipements de protection balistique,
12:46ou tout autre équipement qui équipe le combattant des trois armées
12:49lorsqu'il va sur le terrain.
12:52Il y a deux choses dans l'alimentation au niveau opérationnel.
12:55Il y a le fait d'apporter au combattant l'ensemble des composants
12:58dont il a besoin pour être performant physiquement et intellectuellement.
13:01La deuxième chose, c'est d'apporter au combattant un réconfort,
13:04un réconfort très simple, physique, par la ration de combat.
13:09C'est pourquoi les aliments vont faire l'objet de contrôles drastiques
13:12avant d'être intégrés dans les rations.
13:16Une semaine plus tard, l'heure de l'analyse a sonné.
13:22Lorsqu'on envoie des rations de combat en Afrique ou sur un théâtre chaud,
13:26la boîte de conserve va subir une influence de la chaleur,
13:29notamment au moment du transport dans les containers.
13:33Donc il faut vérifier que cette transition n'altère pas la qualité de la ration de combat.
13:38Donc on va vérifier qu'au bout d'une semaine à 55 degrés, il n'y a pas de développement de bactéries.
13:45Et on va aussi vérifier le certi des boîtes, l'étanchéité de la boîte.
13:51Le laboratoire est aujourd'hui le seul laboratoire en France accrédité qu'au frac pour la vérification des certis.
13:58Le contenant a autant d'importance que le contenu.
14:02Il assure la longue conservation des aliments.
14:05Dans le domaine des vivres opérationnels, le laboratoire, le laboca, est organisé en deux départements.
14:11Un département de microbiologie alimentaire qui va vérifier les exigences sanitaires des rations de combat.
14:17C'est-à-dire qu'ils vont vérifier qu'il n'y a pas de développement de bactéries dans les boîtes de conserve notamment.
14:36Et il y a un deuxième département qui est la chimie alimentaire,
14:39qui va vérifier la teneur en protéines, la teneur en lipides,
14:43et la valeur nutritionnelle et calorifique de la ration de combat.
14:47L'OTAN a fixé pour les rations un standard de 3600 calories par jour minimum,
14:57dont au moins 13% de protéines.
15:04En clair, les deux départements veillent au respect du drastique cahier des charges
15:08qu'impose le siècle sur chaque denrée.
15:12Lorsqu'on découvre une non-conformité ou un produit défaillant,
15:17on prévient immédiatement le siècle qui va prendre la décision de renvoyer l'ensemble du lot.
15:22Ça a été d'ailleurs environ 10 000 boîtes aux fournisseurs pour qu'ils reprennent ce lot
15:26et qu'ils le représentent un peu plus tard.
15:28Objectif, zéro risque.
15:3080 000 analyses sont effectuées chaque année par le LaboCa.
15:34Car au-delà de la sécurité sanitaire, élaborer une ration est plus qu'assembler un repas.
15:40C'est répondre à des exigences nutritionnelles, logistiques et opérationnelles très précises.
15:45Le fait d'avoir inventé la ration de combat moderne, c'est-à-dire 24 heures de subsistance
15:51dans une simple boîte en carton que vous mettez dans votre sac, c'est un progrès technique énorme.
15:56Le milieu d'emploi n'est pas toujours le même.
15:58La RCR, par exemple, se consomme à peu près sur tous les théâtres d'opération.
16:02La RIER, qui est une ration d'exercice, est consommée exclusivement pour des exercices qui durent une journée.
16:07Sinon, il y a aussi des rations d'urgence ou des rations de survie.
16:10Il existe aussi des rations adaptées à des emplois particuliers.
16:16Les rations des forces au contact, destinées aux forces spéciales,
16:20et les rations individuelles yophilisées, conçues pour offrir une autonomie en milieu extrême.
16:26Elles sont utilisées sur les théâtres équatoriaux et par les chasseurs alpins.
16:32Nous retrouvons le 4e régiment de chasseurs dans les écrins.
16:36Les meilleurs montagnards sont formés pour devenir chef d'équipe.
16:40L'équipement est lourd, leur temps comptait.
16:45C'est pour cela qu'a été conçue la ration yophilisée.
16:50Les choses qui soient légères pour pouvoir être transportées dans les sacs,
16:53parce que généralement, quand on se déplace en montagne,
16:55on a des sacs plutôt chargés avec tout le matériel technique.
16:59Là-dessus, vous pouvez rajouter forcément le matériel tactique, l'armement.
17:01Donc c'est vrai que d'un point de vue de la nourriture, on est dans quelque chose de très léger.
17:06Donc c'est vrai qu'avec le lyophilisé, le déshydraté, ça ne prend pas beaucoup de place.
17:09On peut le répartir un petit peu dans son sac, en avoir un petit peu sur soi pour pouvoir manger en se déplaçant,
17:15parce que généralement, on essaie de ne pas s'arrêter.
17:16Donc c'est vrai que dès qu'on a une petite pause, on en profite, on mange un morceau.
17:19Et après, quand on se pose un peu plus, on a le temps, on récupère de l'eau,
17:23et on se fait un lyophilisé, et ça fait mieux de repartir.
17:25Un peu moins, parce que je suis moins flocon d'avoine.
17:29On part à la semaine, du lundi au vendredi, souvent.
17:33Et donc on est obligé de prévoir à l'avance tous nos matériels, dont les repas.
17:40En l'occurrence, les rations lyophilisiques prennent beaucoup moins de place pour nous.
17:44Il y a un côté pratique.
17:45Là, pour le coup, on peut utiliser l'eau du glacier,
17:48donc ça évite pour nous d'utiliser l'eau qui est destinée pour boire.
17:54Donc ça nous enlève un peu de poire dans nos sacs, et c'est vraiment pratique.
17:59Oh, le bœuf séché ! Donne-le-moi !
18:02Elles sont vraiment complètes.
18:03On a de l'entrée, plat, dessert, on a des barres chocolatées, on a de l'iso.
18:09Il y a des calories, il y a des protéines.
18:11Important les protéines, du coup, pour la montée,
18:13puisqu'on utilise beaucoup les cuisses.
18:15Moi, je sais qu'au niveau du moral, le nougat, c'est la petite douceur de la ration qui me remonte le moral.
18:23Ce qui fait couler la petite larme.
18:24Exactement.
18:26Par rapport au RICR, c'est que même si on a plus de choix avec les RICR,
18:30souvent, on va se battre pour les mêmes menus.
18:33Les pâtes carbonara, les lasagnes, ce genre de choses.
18:36Alors que quand on a des rations lyophilis, il n'y a pas de loupé, honnêtement.
18:40Tous les menus sont vraiment top, donc tout le monde est content quand on a des lyophilis.
18:46C'est vraiment un jury militaire qui va sélectionner les différentes recettes.
18:50Ça fait partie de tout le processus de sélection technique des composants des rations.
18:53Cette note de dégustation va avoir une grande importance dans la note finale accordée à chaque échantillon,
18:59puisqu'elle va pouvoir représenter entre 60 et 70 % de la note finale.
19:03Et le prix va représenter seulement 30 %.
19:06On est quand même dans un pays, en France, où on a quand même une culture gastronomique
19:14qui est assez reconnue et à laquelle nous sommes attachés.
19:18Donc nous, c'est vraiment une volonté que les produits soient gustativement appréciés par les soldats
19:25et qu'ils y retrouvent un petit bout de leur pays quand ils en sont éloignés.
19:29Donc nous, on essaye vraiment de mettre des recettes qui soient représentatives de la gastronomie française.
19:34Et puis, on peut parler de produits comme le nougat.
19:36Donc c'est un produit vraiment très, très attaché au terroir français.
19:39Donc voilà, la ration, c'est un petit concentré de la culture gastronomique française.
19:44À Montélimar, l'entreprise familiale Chabert et Guyot fournit à l'armée depuis une trentaine d'années
19:50des bars gourmandes inspirées du nougat.
19:52Bonjour, monsieur.
19:53Bonjour, Marie-Claude.
19:55Ça va et toi ?
19:56Ça va, merci.
19:57Faire un produit de savoir-faire français qui est quand même ancestral pour une entreprise
20:05emblématique telle que l'armée, nos militaires et ce qu'ils représentent et ce qu'ils défendent
20:09la France, il y a ce côté très français, il y a le côté cocorico qui apparaît à fond.
20:15Bonjour, Viviane.
20:16Bonjour, Marie-Claude.
20:17Alors, qu'est-ce que tu prépares de beau, là ?
20:19Je prépare les tests de vieillissement.
20:20En fait, c'est un cahier des charges que nous avons eu qui disait en substance,
20:24changeons du goût du nougat de Montélimar-Igépé, mais on veut quelque chose de moins sucré,
20:29quelque chose de plus croustillant et puis des goûts un petit peu différents.
20:32Le caramel, la pomme, la cannelle, c'est extrêmement tendance, donc on s'est dit on va travailler
20:36là-dessus.
20:38On respecte une charte très particulière et on va aller sur la naturalité et en tout
20:42cas la labellisation des produits.
20:43Ça veut dire que dans le produit que nous avons dans la barre armée, en fait, on va travailler
20:47les pommes qui sont bio, on va travailler du caramel disini d'origine avec une IGP,
20:52des œufs qui sont plein air, un miel de bouche et non pas des miels industriels et enfin,
20:59on travaille aussi de la chicorée.
21:01Alors, pourquoi la chicorée ? Parce qu'on voulait quelque chose de moins sucré et surtout
21:05parce que la chicorée, elle ramène autre chose, elle ramène des fibres.
21:10Oh là là, regardez, regardez-moi ça comme elle est belle.
21:13Il faut imaginer que tout ça va d'abord refroidir, se cristalliser et va obtenir cette texture
21:23croquante mais souple.
21:28Maintenant, cette pâte, il va falloir la laminer parce qu'on va obtenir des petites barres à
21:32la fin.
21:33Donc, qu'est-ce qui se passe ? Eh bien, ça va tomber dans cette traînée et puis ça va
21:38passer sur ces cylindres.
21:39C'est parti.
22:09Eh bien voilà, on a obtenu notre petite barre avec la recette, elle est emballée mais
22:14pour autant, ça n'est pas fini puisque maintenant, nous allons faire le test d'étanchéité
22:18puisque je rappelle que dans les spécifications, ça doit durer cinq ans.
22:22Les marchés de l'armée, c'est quelque chose qui nous challenge énormément et en ça,
22:26moi, je remercie parce que ça nous tire vers le haut.
22:31Ce cahier des charges, moi, je l'ai en tête parce qu'un jour, l'acheteuse m'avait
22:34dit, vous savez, Madame Stoffel, en fait, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'un militaire
22:37à l'autre bout du monde, quand il est en OPEX, en fait, il va être en contact deux minutes
22:41avec le produit lorsqu'il va le manger.
22:43Donc, il lui faut du plaisir et il faut lui rappeler la France.
22:45Parce qu'il est dit que les rations françaises sont les meilleures au monde, parce qu'elles
22:56puisent dans notre terroir la richesse des recettes régionales, il fallait les soumettre
23:00au palais d'un grand cuisinier.
23:02C'est pas une grande tenue, c'est formidable !
23:04Le restaurant du chef Guy Savoie, installé à l'hôtel de la monnaie à Paris, était
23:10le meilleur restaurant du monde depuis huit ans.
23:17Le grand chef découvre, dans sa cuisine plusieurs fois étoilée, les rations que d'autres mangent
23:24sous les étoiles.
23:25Lequel on fait chauffer, alors ?
23:27Alors, moi, je vous propose d'ouvrir la ration de combat individuelle réchauffable.
23:32Là, les tortellinis, on a de la chance, c'est une de mes préférées.
23:35Je pense que c'est une des meilleures.
23:37On attaque celui-là, alors ?
23:38On attaque celui-là, oui, volontiers.
23:39Tortellinis.
23:40Donc, là, on a notre brûleur qu'on va pouvoir mettre en œuvre.
23:44Ça, c'est incroyable !
23:46Je goûte avec vous.
23:48Même l'assaisonnement, d'ailleurs, on n'a pas besoin de rajouter.
23:53Alors, il y a du sel et du poivre, si j'avais...
23:55J'ai été séduit par ce mini réchaud, là, qui permet de manger chaud, qui permet d'avoir
24:01des choses qui sont savoureuses, parce que tout ce que j'ai goûté la semaine, l'assaisonnement,
24:07on n'avait pas besoin d'être touché.
24:10Peut-être qu'on essaye un plat végétarien après la dose de protéines qu'on a...
24:15Allez-y.
24:20Et donc, vous avez fait votre service militaire ?
24:22Oui, oui.
24:23Vous l'avez fait où ?
24:24À Grenoble, dans les chasseurs alpins.
24:26Vous faisiez quoi, justement, chez les chasseurs alpins ?
24:28La cuisine.
24:29Ah oui, déjà ?
24:32Je trouve que tout ça est savoureux, quoi.
24:35Il y a une complexité de goût, c'est...
24:37Enfin, c'est gourmand.
24:38On se tape un dessert ?
24:40Eh bien, pour ça, j'ai...
24:41Fromage au dessert.
24:42Des fois, les deux.
24:43Quand on voit ce qu'on a goûté, je pense que ça apporte, évidemment, un grand réconfort,
24:53parce que c'est bon, parce que ça peut être chaud.
24:56C'est quoi ? C'est un riz au lait, non ?
24:58Gâteau de semoule au caramel.
24:59Ah, gâteau de semoule.
25:00C'est un truc d'enfance, ça.
25:02Eh bien, allons-y, alors.
25:04On sera votre Madeleine de Pouste au Journal de la Défense, aujourd'hui.
25:08Ces repères, comme ça, participent forcément au moral,
25:11dans des missions ou des situations qui sont très compliquées.
25:14Il n'y a pas de lassitude qui s'installe.
25:16Et ça, je pense que pour le moral des troupes, c'est hyper important.
25:18Non, non, tout à fait.
25:19Non, parce que c'est bon.
25:20Si, quand vous êtes au plus loin de la France, d'avoir des plats qui sont, bah, finalement, qui vous rappellent chez vous,
25:25je pense que ça...
25:26Enfin, je pense, j'en suis sûr, ça...
25:27Allez, je reviens, là.
25:28Moi, je les trouve tous très bons.
25:31Là, vous avez vraiment un repas complet.
25:32C'est là qu'on voit que la cuisine évolue partout.
25:36Ça veut dire que la cuisine a de plus en plus d'importance.
25:40Ça veut dire que l'intérêt qu'on y porte est de plus en plus important.
25:43Donc, le cuisinier que je suis, moi, ça m'enchante, tout simplement.
25:48À quoi pourrait ressembler la ration du futur ?
25:51Difficile d'alléger la nourriture et les contenants qui la protègent.
25:56Intégrer des dispositifs auto-chauffants
25:58alourdirait les rations et les rendrait inflammables.
26:02Peut-on imaginer une dragée alimentaire qui libérerait de toute contrainte ?
26:07Une chose qui nous semble certaine, c'est qu'on ne pourra pas se nourrir demain
26:11avec simplement une pilule ou quelque chose comme ça.
26:13Je pense que le fait de se nourrir passe forcément par la mastication,
26:17par le fait de manger quelque chose de très concret.
26:19Et l'écueil qu'on entrevoit, c'est que les gens vont manger une pilule,
26:22mais en mangeront une deuxième parce qu'ils auront l'impression de ne pas être rassasiés.
26:25Dans la ration, il y a tout ce qui se voit, tout ce que le soldat voit,
26:27mais il y a tout ce qu'il ne voit pas.
26:29Il n'est pas forcément toujours informé de tous les efforts qui sont faits
26:32pour lui apporter au quotidien une alimentation saine, équilibrée, et on l'espère bonne.
26:37On essaie toujours de se dire à la fin,
26:39cette ration sera distribuée à un soldat qui en a réellement besoin.
26:42C'est vraiment ce qui nous motive tous les jours à continuer à faire des rations aussi bonnes que possible.
26:48Ça va ?
26:49C'est bon ?
26:50C'est bon ?
26:51C'est bon ?
26:52C'est bon ?
26:53C'est bon ?
26:54C'est bon ?
26:55C'est bon ?
26:56C'est bon ?
26:57C'est bon ?
26:58C'est bon ?
26:59C'est bon ?
27:00C'est bon ?
27:02C'est bon ?
27:03C'est bon ?
27:04C'est bon ?
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