- il y a 21 heures
À LA UNE / Budget 2026 : le vote impossible ?
Jusqu'au dimanche 23 novembre 2025, minuit : les députés n'auront pas plus de temps pour étudier le projet de loi de finances (PLF), avant que celui-ci ne parte au Sénat. À la demande de la Présidente de l'Assemblée, les élus ont donc accéléré les débats sur les différents amendements. Après la journée du jeudi 20 novembre 2025, il en restait pourtant encore plus de 700 à analyser. Les députés boucleront-ils leur marathon budgétaire à temps pour pouvoir aller jusqu'au vote ? Quoi qu'il en soit, aucun camp ne semble disposé à voter en faveur du texte final. Les membres de l'ex-majorité présidentielle ont ainsi partagé au Premier ministre leur intention de ne pas voter le texte « en raison de l'insincérité de certaines mesures adoptées ». Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine, dénonce « toutes les horreurs fiscales » du PLF. Même constat à l'extrême droite, mais aussi à gauche, où insoumis comme socialistes, écologistes et communistes ont annoncé qu'ils voteront contre. « On peut se demander s'il y aura une seule voix pour », s'interrogeait mardi 18 novembre en conférence de presse, le président de la commission des finances, Éric Coquerel. Le budget 2026 est-il complètement voué à l'échec ?
Invités :
- John-Chistopher Rolland, constitutionnaliste, maitre de conférences à l'université Paris Nanterre,
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP,
- Julie Ruiz, journaliste économique au « Figaro ».
Chroniques :
« Le détail qui en dit long » : Sébastien Lecornu, un style à part, par Anna Cabana
« Quelle histoire ! » : Quand la Grande Muette parle, ça fait du bruit par Laurent Guimier
LA QUESTION QUI FÂCHE / La France est-elle prête en cas de guerre ?
« Si notre pays flanche parce qu'il n'est pas prêt à perdre ses enfants, parce qu'il faut dire les choses, de souffrir économiquement (...), si on n'est pas prêt à ça, alors on est à risque », a déclaré le général Fabien Mandon, chef d'état-major des Armées françaises, mercredi 19 novembre 2025. « Ce qu'il nous manque, c'est la force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est », a-t-il estimé devant l'Association des maires de France (AMF). Ses propos ont suscité un tollé. « Un chef d'état-major ne devrait pas dire ça », dénonce LFI dans un communiqué. Le député RN, Sébastien Chenu, a également déploré que celui-ci n'ait pas « la légitimité pour tenir ces propos ». Le 22 octobre, devant les députés de la commission de la défense, le général a expliqué que la France devait être « prête à un choc dans trois, quatre ans, face à une Russie qui peut être tentée de poursuivre la guerre sur notre continent ». Annoncé plus tôt dans l'année, le gouvernement a dévoilé jeudi 20 novembre le guide de survie, invitant les citoyens à préparer un kit d'urgence et à anticiper les différents risques, qu'ils soient environnementaux comme géopolitiques. Les Français sont-ils préparés psychologiquement à une éventuelle entrée en g
Jusqu'au dimanche 23 novembre 2025, minuit : les députés n'auront pas plus de temps pour étudier le projet de loi de finances (PLF), avant que celui-ci ne parte au Sénat. À la demande de la Présidente de l'Assemblée, les élus ont donc accéléré les débats sur les différents amendements. Après la journée du jeudi 20 novembre 2025, il en restait pourtant encore plus de 700 à analyser. Les députés boucleront-ils leur marathon budgétaire à temps pour pouvoir aller jusqu'au vote ? Quoi qu'il en soit, aucun camp ne semble disposé à voter en faveur du texte final. Les membres de l'ex-majorité présidentielle ont ainsi partagé au Premier ministre leur intention de ne pas voter le texte « en raison de l'insincérité de certaines mesures adoptées ». Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine, dénonce « toutes les horreurs fiscales » du PLF. Même constat à l'extrême droite, mais aussi à gauche, où insoumis comme socialistes, écologistes et communistes ont annoncé qu'ils voteront contre. « On peut se demander s'il y aura une seule voix pour », s'interrogeait mardi 18 novembre en conférence de presse, le président de la commission des finances, Éric Coquerel. Le budget 2026 est-il complètement voué à l'échec ?
Invités :
- John-Chistopher Rolland, constitutionnaliste, maitre de conférences à l'université Paris Nanterre,
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP,
- Julie Ruiz, journaliste économique au « Figaro ».
Chroniques :
« Le détail qui en dit long » : Sébastien Lecornu, un style à part, par Anna Cabana
« Quelle histoire ! » : Quand la Grande Muette parle, ça fait du bruit par Laurent Guimier
LA QUESTION QUI FÂCHE / La France est-elle prête en cas de guerre ?
« Si notre pays flanche parce qu'il n'est pas prêt à perdre ses enfants, parce qu'il faut dire les choses, de souffrir économiquement (...), si on n'est pas prêt à ça, alors on est à risque », a déclaré le général Fabien Mandon, chef d'état-major des Armées françaises, mercredi 19 novembre 2025. « Ce qu'il nous manque, c'est la force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est », a-t-il estimé devant l'Association des maires de France (AMF). Ses propos ont suscité un tollé. « Un chef d'état-major ne devrait pas dire ça », dénonce LFI dans un communiqué. Le député RN, Sébastien Chenu, a également déploré que celui-ci n'ait pas « la légitimité pour tenir ces propos ». Le 22 octobre, devant les députés de la commission de la défense, le général a expliqué que la France devait être « prête à un choc dans trois, quatre ans, face à une Russie qui peut être tentée de poursuivre la guerre sur notre continent ». Annoncé plus tôt dans l'année, le gouvernement a dévoilé jeudi 20 novembre le guide de survie, invitant les citoyens à préparer un kit d'urgence et à anticiper les différents risques, qu'ils soient environnementaux comme géopolitiques. Les Français sont-ils préparés psychologiquement à une éventuelle entrée en g
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00:00Générique
00:00:02Générique
00:00:24Générique
00:00:24Bonsoir à tous et bienvenue dans Chaque Voix Compte sur LCP Canal 8.
00:00:27Nous sommes ensemble pour une heure de décryptage et de débat en direct de l'Assemblée Nationale.
00:00:32Et pour m'accompagner ce soir, Anna Cabana.
00:00:35Bonsoir Anna.
00:00:35Bonsoir chère Adeline.
00:00:36Et merci d'être là aux côtés de Laurent Guignet.
00:00:38Bonsoir Laurent.
00:00:38C'est un plaisir.
00:00:39Bonsoir Adeline.
00:00:40Plaisir chaque soir renouvelé d'être avec vous.
00:00:42C'est parti pour le sommaire de Chaque Voix Compte.
00:00:44Avec à la une ce soir, avis de grand froid sur le budget.
00:00:48Les députés poursuivent l'examen de la première partie du projet de loi de finances.
00:00:52Le vote doit avoir lieu avant dimanche minuit.
00:00:55Mais à ce stade, aucun groupe n'a prévu de soutenir la copie.
00:01:00Une situation inédite qui pourrait bien déboucher sur une loi spéciale.
00:01:04Et dont on va parler ce soir avec Elsa Mondingava, journaliste parlementaire à LCP.
00:01:09Bonsoir Elsa.
00:01:10Bonsoir.
00:01:10Merci d'être là aux côtés de John Christopher Roland, constitutionnaliste.
00:01:14Bonsoir.
00:01:15Et merci d'être là avec Julie Ruiz, journaliste économique au Figaro.
00:01:19Bonsoir et bienvenue dans Chaque Voix Compte Julie.
00:01:21Anna Cabana, vous avez choisi de nous parler ce soir de Sébastien Lecornu.
00:01:26Et oui, et d'un détail qui en dit long, qui a réussi à nous convaincre que Sébastien Lecornu était un homme humble.
00:01:33Ce qui n'est pas du tout, c'est la façon dont il se tient toujours.
00:01:36Vous savez, la tête un peu baissée, un peu inclinée.
00:01:39Vous éveillez notre curiosité.
00:01:40Mais j'espère bien.
00:01:42A suivre à 20h05, quelle histoire avec Laurent Guimier.
00:01:45Décryptage ce soir, une phrase choc.
00:01:48Si notre pays flanche parce qu'il n'est pas prêt à accepter.
00:01:54Je vous explique pourquoi cette phrase du...
00:01:56Perdre ses enfants.
00:01:57Bah oui, je vous explique pourquoi cette phrase du chef d'état-major des armées a si vite et si violemment enflammé le débat politique.
00:02:05La bille ne fait pas le loine et l'uniforme fait le buzz.
00:02:07Et cela nous amènera à la question qui fâche dans la deuxième partie de chaque voix compte.
00:02:12Un chef d'état-major des armées peut-il vraiment dire ça ?
00:02:15La question a d'ailleurs agité la classe politique toute la journée.
00:02:18Nous la poserons à trois députés.
00:02:20Nathalia Pouziref, députée ensemble pour la République des Yvelines
00:02:23et membre de la Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées.
00:02:26Tout comme Aurélien Saint-Toul, député de la France Insoumise des Hauts-de-Seine.
00:02:30Et Guillaume Bigot, député Rassemblement National du territoire de Belfort
00:02:33et membre, lui, de la Commission des Affaires Étrangères.
00:02:36À 20h30, Bourbon Express, le journal de l'Assemblée Nationale,
00:02:39préparé et présenté ce soir par Marco Pommier.
00:02:41Nous attendons bien sûr vos réactions ou vos questions
00:02:44en flashant le QR code qui s'affiche ici.
00:02:47Voilà pour le menu de ce soir.
00:02:48Soyez les bienvenus.
00:02:49Installez-vous confortablement.
00:02:51Chaque voix compte, c'est parti.
00:02:51Il en va du vote du budget comme du Beaujolais ou des premières neiges,
00:03:04c'est toujours entre novembre et décembre.
00:03:06354 contre 191, l'Assemblée Nationale a adopté.
00:03:14Pour 277 contre 247, l'Assemblée Nationale a adopté.
00:03:21L'Assemblée a adopté.
00:03:23L'Assemblée Nationale a adopté.
00:03:26La séance est suspendue.
00:03:30Bah oui, mais pas cette année.
00:03:31Alors, je vous rassure, la neige et le Beaujolais, c'est bon.
00:03:33Mais pour le budget, un mois pile que le marathon budgétaire a commencé
00:03:37et on semble s'acheminer ce soir vers un rejet du projet de loi de finances.
00:03:42Le vote doit intervenir avant dimanche minuit.
00:03:44Deux minutes pour comprendre d'abord avec Baptiste Garry-Chartier.
00:03:47La France parviendra-t-elle à se doter d'un budget avant Noël ?
00:03:56Difficile équation pour l'heure, les députés semblent dans l'impasse.
00:04:00Plus de 700 amendements restent à examiner en première lecture.
00:04:03Les débats s'enlisent, le calendrier s'accélère.
00:04:06Les oppositions n'ont guère d'illusions.
00:04:09Vous ne croyez pas à un vote global sur l'ensemble du budget avant la fin de l'année ?
00:04:12Non, il n'y en aura pas du tout.
00:04:12Non, non, il n'y en aura pas.
00:04:13On a entendu Sébastien Lecornu dire « nous vous proposons, vous débattez et vous votez ».
00:04:18Et en fait, c'est « nous vous proposons, nous enlisons les débats et vous ne voterez jamais ».
00:04:23Bien évidemment, le Parlement a eu l'illusion d'avoir retrouvé ses pouvoirs en matière budgétaire.
00:04:29Mais au final, le Parlement aura été baladé encore sur cette histoire.
00:04:32Le gouvernement et les parlementaires ont bien en tête les chianciers.
00:04:36Si l'Assemblée ne s'est pas prononcée d'ici le 23 décembre,
00:04:38d'autres pistes devront être étudiées pour doter la France d'un budget.
00:04:42Mais au sein du bloc central ce matin, des députés veulent encore croire à une voie de passage.
00:04:48On veut aller jusqu'au bout, donner la chance à l'Assemblée de trouver un compromis.
00:04:52Je pense qu'il y a encore beaucoup de matière au compromis et il faut continuer à travailler en ce sens-là.
00:04:57Les discussions pourraient durer jusqu'à dimanche soir dans l'hémicycle.
00:05:00Le texte sera ensuite examiné au Sénat dès la semaine prochaine.
00:05:04Alors Elsa Mondingava, d'abord pour que nos téléspectateurs comprennent bien,
00:05:09redites-nous de quelle partie du budget on parle ?
00:05:12Alors déjà de quel budget ? Budget de l'État.
00:05:15Parce qu'il y a le budget de l'État, le budget de la Sécurité sociale,
00:05:17de la partie recette qui est la première partie dont on discute à l'Assemblée.
00:05:21On discute normalement de la partie dépense après.
00:05:24Mais là, ce qui est certain, c'est qu'on n'aura pas le temps.
00:05:26Donc là, on est sur la partie recette.
00:05:29Celle avec les taxes, les impôts, on en parle beaucoup.
00:05:32Selon vos toutes dernières informations, quand est-ce que le vote pourrait intervenir ?
00:05:36Alors, il reste 700 amendements.
00:05:39Il y a plusieurs groupes qui ont enlevé des amendements.
00:05:41Le débat s'accélère un peu.
00:05:43Nous, on nous parle de samedi soir.
00:05:45Moi, j'alerte quand même, il y a encore un gros morceau.
00:05:47C'est les collectivités locales.
00:05:50On sait que c'est le congrès des maires en ce moment.
00:05:51Donc c'est un débat qui peut prendre du temps.
00:05:53Mais là, moi, j'ai envoyé 2-3 messages avant de venir.
00:05:55On me dit, s'il faut mettre une pièce, ce sera sur samedi soir.
00:05:59Mais donc, ça veut dire, dans 48 heures, ils auront fini d'examiner les 700 amendements qui restent ?
00:06:03Oui.
00:06:03Comment c'est possible ?
00:06:04Eh bien, en fait, les journées des jeudis, vendredis, samedis,
00:06:07c'est des journées où on siège beaucoup, de 9h à 13h, de 15h à 20h, de 21h30 à minuit.
00:06:13Donc c'est des grosses journées.
00:06:14Si on fait, je ne sais pas, 30 amendements de l'heure, etc.,
00:06:17on peut imaginer que d'ici samedi, on y arrive au bout.
00:06:20En tout cas, on a le sentiment qu'il y aura bien un vote sur cette première partie.
00:06:24Si ce n'était pas complètement assuré, après ce vote...
00:06:27Alors, maintenant que vous venez d'évacuer le doute sur vote ou pas vote,
00:06:32l'issue du scrutin fait-elle...
00:06:33Vous l'évacuez, mais je garde quand même tout le temps un utilité chappatoire.
00:06:37La prudence d'Elsa Mondangava, évidemment.
00:06:41On peut imaginer qu'à un moment donné, on se dise,
00:06:43oulala, mais en fait, qu'est-ce que ça va donner ce vote ?
00:06:45Quelle image ça va donner, etc.
00:06:46Il y a toujours des moyens de ralentir le débat.
00:06:49Voilà, on peut jouer aussi à ça.
00:06:50Qui a les moyens de ralentir le débat, rappelez-nous ?
00:06:53Le gouvernement qui peut parler longuement,
00:06:54qui peut faire des suspensions de séance,
00:06:56en accord un peu avec des groupes, on peut déposer des sous-amendements.
00:07:00Voilà.
00:07:00Là, si on dit samedi soir,
00:07:02sachant qu'on a jusqu'à dimanche minuit,
00:07:04a priori, il y a quand même de la marge.
00:07:06Mais vu tout ce qui se passe ces derniers temps et ces derniers mois,
00:07:09moi, je préfère toujours ne pas être affirmative.
00:07:12Mais en cas de vote,
00:07:13est-ce que l'issue du scrutin fait encore un doute ?
00:07:15Aucun doute.
00:07:16Ce sera un rejet,
00:07:17puisque aucun groupe n'est prêt à voter.
00:07:20Ce qui serait même intéressant de voir,
00:07:21c'est s'il n'y a même pas une voie pour dans ce budget.
00:07:24C'est déjà arrivé, ça, John-Christopher Roland ?
00:07:26Non, c'est totalement inédit.
00:07:28Effectivement, c'est l'hypothèse qui se dessine.
00:07:31Mais c'est une hypothèse qui est quasi logique, je dirais,
00:07:34parce qu'on est sur la partie recette.
00:07:36Alors, c'est une partie importante, la partie recette,
00:07:38parce que c'est celle qui va pouvoir permettre,
00:07:40d'abord, le consentement à l'impôt des Français,
00:07:42la version Assemblée nationale.
00:07:44Je suis presque envie de vous dire,
00:07:45les dépenses, surtout dans le contexte actuel,
00:07:47pour certains partis, c'est moins urgent.
00:07:48On dépense, mieux c'est, je dirais.
00:07:51Mais effectivement, c'est une copie qui sera,
00:07:53certains l'ont appelée la copie Frankenstein,
00:07:55parce que les désidératas des parties de gauche,
00:07:58des parties du centre et des parties de droite
00:08:00ne sont absolument pas les mêmes de ce côté-là.
00:08:03Et il y avait même un intérêt, d'ailleurs,
00:08:05à laisser filer le texte en l'État au Sénat.
00:08:08Le gouvernement, effectivement,
00:08:09a les moyens de ralentir encore,
00:08:10jusqu'à samedi soir, les débats.
00:08:12Ils ont tenté de le faire déjà à plusieurs reprises,
00:08:14en autorisant, par exemple, une journée,
00:08:18c'était le lundi 10 novembre,
00:08:20donc entre le dimanche et le 11 novembre.
00:08:22Repos ?
00:08:23Voilà.
00:08:23Ils ont fait le pont ?
00:08:24Avec une justification qui était tout à fait...
00:08:27En tout cas, ils l'ont acceptée assez facilement.
00:08:29Et puis, ce fameux week-end de repos
00:08:31qui a été demandé par tout le monde,
00:08:32c'est trois jours en moins pour le débat.
00:08:34Et pourtant, apparemment, il pourrait...
00:08:36Je ne crois pas que ça ait été demandé par tout le monde.
00:08:38Ça avait offusqué certains groupes à l'Assemblée nationale.
00:08:41Ça a offusqué certains groupes,
00:08:42notamment la France Insoumise, les écologistes.
00:08:44Après, ce qu'on nous dit, c'est qu'en fait,
00:08:46personne n'a vraiment voulu assumer derrière,
00:08:48mais la fatigue était quand même généralisée.
00:08:51Ensuite, je pense que le gouvernement,
00:08:53en supprimant ce week-end de travail,
00:08:55l'idée, ce sera un peu gros après
00:08:57de refaire traîner les débats derrière.
00:09:00Là, on a le sentiment que la décision est prise d'aller au vote.
00:09:02Alors, si le texte est rejeté,
00:09:04quelle est la version qui est transmise au Sénat, John Christopher ?
00:09:07En fait, le texte, c'est-à-dire qu'il repart au départ.
00:09:10Sans les amendements, c'est la version du gouvernement ?
00:09:15C'est la version du gouvernement, en principe.
00:09:17Alors après, il aurait pu, il ne le fera pas,
00:09:20utiliser ce qu'on appelle le vote bloqué.
00:09:22Il aurait pu négocier les amendements qu'il souhaitait.
00:09:24Alors normalement, il ne négocie pas.
00:09:25C'est ce qu'il décide de mettre.
00:09:27Mais là, il aurait pu effectivement avoir cette négociation.
00:09:29Mais de toute façon, j'allais vous dire
00:09:30que si ça part de cette manière-là, ce n'est pas très grave.
00:09:32Parce que quoi qu'il en soit,
00:09:33le Sénat aurait de toute manière détricoté ce texte.
00:09:36Donc finalement, ce n'est pas un enjeu à ce niveau
00:09:38pour l'Assemblée nationale.
00:09:39L'enjeu, c'est symboliquement, est-ce qu'ils vont voter ce texte ?
00:09:43Je suis assez d'accord, ça semble mal parti ou pas.
00:09:46Parce que s'il n'y a pas une voix pour ce texte
00:09:47ou quasi pas de voix pour ce texte,
00:09:49c'est quand même un signal.
00:09:50Ça veut dire que ça va s'enliser
00:09:51et qu'on n'est pas sûr à la fin d'avoir un budget.
00:09:54Julie Ruiz, ce soir, vous aussi, dans vos décomptes,
00:09:57vous en êtes à zéro voix pour ?
00:09:59En tout cas, je sais que, pour l'anecdote,
00:10:02dans le milieu politique, il y a des paris
00:10:04entre responsables politiques, pour savoir,
00:10:06peut-être entre députés aussi,
00:10:08pour savoir, est-ce qu'il y en aura, est-ce qu'il n'y en aura pas ?
00:10:10Les bookmakers semblent être du côté de zéro
00:10:15ou une ou deux, si quelqu'un se trompe de bouton,
00:10:17parce que...
00:10:18Ah, ça n'est pas arrivé !
00:10:19C'est déjà arrivé !
00:10:21C'est déjà arrivé !
00:10:22On a vu des choses aussi pendant l'examen.
00:10:24Pardon, Julie Ruiz, mais ça veut dire aussi
00:10:25que des tas de taxes vont rester lettres mortes
00:10:28alors qu'elles ont été présentées
00:10:29comme des victoires par certains partis.
00:10:32Le Sénat a déjà dit qu'il allait tout réécrire de A à Z.
00:10:35C'est-à-dire que même...
00:10:36Enfin, si on va au vote et si, effectivement,
00:10:38le texte est rejeté et c'est le scénario qui se dessine,
00:10:41ils n'auront même pas à détricoter
00:10:42puisque, comme on vient de le dire,
00:10:44c'est la copie initiale, c'est-à-dire la copie
00:10:46qui a été déposée il y a un mois
00:10:47sur le bureau de l'Assemblée
00:10:50qui va repartir au Sénat.
00:10:51C'est-à-dire que tout ce qui s'est passé
00:10:53concrètement dans le texte pendant un mois
00:10:57restera un petit peu de lettres mortes
00:10:58et on va repartir de la copie initiale.
00:11:02Et donc, toutes ces taxes, effectivement,
00:11:04dont on a beaucoup parlé,
00:11:05on a beaucoup entendu parler
00:11:06de tous les dispositifs autour de la taxation des riches,
00:11:10ça a été une polémique nationale,
00:11:12ça a été un débat qui a duré des jours.
00:11:14Ce qui a été voté au final,
00:11:16c'est-à-dire, rapidement pour rappeler,
00:11:20un élargissement de l'assiette
00:11:21de l'impôt sur la fortune immobilière,
00:11:24ça, ça va disparaître du texte.
00:11:26Et tout ce qui a été voté,
00:11:27les victoires, effectivement, de la gauche
00:11:29sur les taxations des grandes entreprises,
00:11:32la taxe sur les rachats d'actions,
00:11:33la taxe sur les multinationales,
00:11:35dont on a débattu pendant des jours
00:11:36pour savoir si c'était en accord
00:11:39avec les traités internationaux,
00:11:41pas en accord, etc.
00:11:42Tout ça va sortir du texte
00:11:43et on revient à la copie du gouvernement.
00:11:45Et donc, il y a des choses qui vont sortir,
00:11:46c'est-à-dire tout ce qui s'est passé depuis un mois,
00:11:48et il y a des choses qui vont revenir,
00:11:50qui ont été éjectées du texte par les députés.
00:11:54Et les choses qui étaient dans la copie
00:11:56et qui ont été éjectées vont revenir aussi.
00:11:58C'est ce qui explique que ces dernières heures,
00:11:59on a eu cette impression
00:12:00que le gouvernement dédramatisait un éventuel rejet.
00:12:03« Le moment où l'on transfère la partie recette
00:12:05de l'Assemblée au Sénat n'est pas la fin de l'histoire »,
00:12:07a dit hier Amélie de Montchalin.
00:12:09Ah non, c'est à moi, peut-être ?
00:12:11Oui, qui veut ?
00:12:12Si la parole est libre.
00:12:13Non, effectivement, ce n'est pas la fin de l'histoire
00:12:15puisqu'on a en principe 70 jours
00:12:17pour adopter le budget
00:12:19et qu'il y a effectivement cette histoire de navette
00:12:21entre l'Assemblée et le Sénat.
00:12:23Et puis éventuellement, après,
00:12:24ça peut être une commission mixte paritaire
00:12:27qui, si elle n'était pas conclusive,
00:12:29aboutirait à nouveau à une navette
00:12:31dans un temps qui paraît totalement improbable.
00:12:33Est-ce que dans la navette,
00:12:34le gouvernement réintroduira des amendements
00:12:37qui se sont perdus dans la première navette vers le Sénat ?
00:12:40Ça va dépendre du résultat
00:12:41de l'éventuelle commission mixte paritaire, en fait.
00:12:43Parce que si elle est non conclusive,
00:12:45on va retomber à nouveau dans l'inédit le plus total
00:12:48avec en plus un facteur qui est plutôt dramatique
00:12:52de ce point de vue-là,
00:12:52c'est que compte tenu du temps qui a été utilisé,
00:12:55on a utilisé à plein 40 jours pour l'Assemblée,
00:12:58on va probablement...
00:12:59Alors le Sénat est très militaire de ce point de vue-là.
00:13:01Ils examinent les amendements, 9h midi,
00:13:04c'est au pas de course, il n'y a pas de problème.
00:13:06Mais à la fin, en admettant qu'il y a une CMP,
00:13:09on va être au bout du bout,
00:13:10on va arriver au bout des 70 jours.
00:13:12Et puis surtout, même si on admettait
00:13:14qu'un texte ou une partie du texte était votée,
00:13:17compte tenu des désidératas totalement différents,
00:13:20ce texte un peu de briques et de brocs,
00:13:22il y a un acteur dont on ne parle pas encore
00:13:23qui serait le Conseil constitutionnel.
00:13:26Est-ce que tous ces amendements sont constitutionnels ?
00:13:28On ne peut pas prédire aujourd'hui,
00:13:30mais enfin, ça fait beaucoup d'inconnus.
00:13:32J'ai des hypothèses pour après...
00:13:32On avait déjà beaucoup entendu Julie Ruiz
00:13:34parler d'anticonstitutionnalité
00:13:36à propos de la fameuse taxe sur...
00:13:39C'était sur les...
00:13:40Les multinationales, exactement.
00:13:42Sur les holdings aussi, ça a posé question,
00:13:44puisque tous les...
00:13:45Ah oui, c'était la taxe, pardon,
00:13:46la taxe et les filles...
00:13:47Mais il y a beaucoup, de toute façon,
00:13:48il y a beaucoup d'amendements qui ont été votés,
00:13:50il y a beaucoup de...
00:13:51Et du coup, beaucoup de mesures
00:13:53qui ont comme ça gravité dans le débat
00:13:55et qui ont posé question.
00:13:57Donc la taxe sur les multinationales,
00:13:58alors c'était pas tant la constitutionnalité,
00:14:00me semble-t-il, qui posait le problème,
00:14:02mais un petit peu quand même,
00:14:02puisque c'était les traités avec les autres pays,
00:14:06parce qu'on a des contrats fiscaux avec chaque pays.
00:14:10Sur la taxe sur les holdings,
00:14:11effectivement, là, on touche au patrimoine,
00:14:13tout comme sur le nouvel impôt sur la fortune improductive
00:14:17dont je vous parlais tout à l'heure.
00:14:18Là aussi, on touche au patrimoine,
00:14:19et là-dessus, il y a le Conseil constitutionnel
00:14:24qui met des règles qui sont très strictes,
00:14:25enfin la Constitution met des règles très strictes
00:14:27sur il faut que ce soit proportionné,
00:14:30il faut que ce soit pas confiscatoire.
00:14:32Et donc, ça a posé question,
00:14:34et tous ces débats-là,
00:14:39ça a été une confusion dans le débat public
00:14:41pour en arriver à rien,
00:14:42si je veux le dire un petit peu.
00:14:44C'est-à-dire, je pense que la phrase
00:14:45qu'on a le plus entendue sur tous les plateaux,
00:14:46c'est qu'on n'y comprend plus rien.
00:14:48Et il y a aussi un sujet,
00:14:49on en parlait il y a quelques instants,
00:14:51sur la fatigue des députés,
00:14:53c'est peut-être une lassitude aussi.
00:14:55On en avait beaucoup parlé
00:14:56quand il a été décidé,
00:14:57notamment la semaine dernière,
00:14:58de ne pas siéger samedi et dimanche.
00:15:00Regardez, Dario Borgogno est allé
00:15:01interroger certains députés cet après-midi.
00:15:06Après un mois de séance intense dans l'hémicycle,
00:15:08certains ont du mal à suivre encore la cadence.
00:15:10On commence quand même,
00:15:11à travailler dans de mauvaises conditions.
00:15:12Je pense qu'ils seraient sages
00:15:14pour que nous continuions à débattre sereinement.
00:15:18Même moi-même, je suis un peu fatigué.
00:15:20Des députés fatigués à force de débattre
00:15:22presque sans interruption,
00:15:24la présidente de l'Assemblée en est consciente.
00:15:26Ce budget doit être le dernier discuté
00:15:28de cette façon-là.
00:15:29Il faudrait modifier un certain nombre
00:15:31de nos pratiques et de nos règles
00:15:32pour que les débats portent mieux leurs fruits.
00:15:34Est-ce que c'est tout à fait efficace
00:15:35de siéger la nuit,
00:15:37de siéger tous les week-ends ?
00:15:38Et peut-être qu'il faut rationaliser
00:15:40un peu le travail parlementaire
00:15:41et peut-être éviter aussi
00:15:43d'avoir des députés
00:15:45qui siègent du matin au soir
00:15:46et qui à un moment donné aussi s'épuisent.
00:15:48Non, ce n'est pas des bonnes conditions.
00:15:49Mais après, nous, on fait le maximum.
00:15:51Et pour faire le maximum,
00:15:53les parlementaires s'appuient sur leurs équipes,
00:15:55elles aussi surmobilisées.
00:15:57Ici, une note pour une intervention
00:15:59et ensuite la liste d'amendements
00:16:01sur l'ensemble des amendements
00:16:03sur l'article 22.
00:16:04Madame Mercier est assez autonome.
00:16:05Elle est franchement à la complètement.
00:16:07Mais quand on touche à autant de sujets au quotidien,
00:16:11pouvoir avoir une fiche d'une ou deux pages
00:16:14qui résume bien un amendement,
00:16:16qui résume bien un article,
00:16:17c'est extrêmement important.
00:16:19Ça permet vraiment un esprit de synthèse.
00:16:20D'accord.
00:16:21Donc ça, ce sont les éléments
00:16:22qu'on peut reprendre en intervention
00:16:23ou en rebond.
00:16:24Je ne sors quasiment pas de l'hémicycle.
00:16:26On a eu un budget qui est arrivé
00:16:2715 jours plus tard qu'habituellement.
00:16:29Donc ça raccourcit énormément les choses.
00:16:31À peine synthétisé,
00:16:33l'information est relayée au groupe.
00:16:34Estelle Mercier est chef de file sur le budget
00:16:37pour les socialistes.
00:16:38Il faut décider vite.
00:16:39Il était hors de question
00:16:40d'enlever des amendements sur cette partie-là.
00:16:42Car même les réunions se font en coup de vent.
00:16:44Ça s'accorde.
00:16:45Comment ?
00:16:46Ça va démarre, non ?
00:16:47C'est le PLF qui démarre.
00:16:49Donc merci, on refera un point demain.
00:16:52Retournez vite dans l'hémicycle
00:16:53pour terminer cette première lecture
00:16:55avant une deuxième fin décembre
00:16:57avec un rythme peut-être encore plus soutenu.
00:16:59Sébastien Lecornu avait dit
00:17:02au début de cet examen budgétaire
00:17:05« Le gouvernement propose
00:17:06vous débattez, vous votez ».
00:17:08Si ce texte est rejeté,
00:17:11est-ce que ça veut dire
00:17:12que les députés n'ont pas réussi
00:17:13à être raisonnables et à s'entendre ?
00:17:15Et est-ce que c'est l'échec
00:17:16de ce pari du parlementarisme, Elsa ?
00:17:18C'est compliqué parce qu'en fait
00:17:20une fois qu'on a dit
00:17:21« vous débattez, vous votez »,
00:17:22ça ne veut pas dire qu'à la fin
00:17:24on a quelque chose de cohérent
00:17:25et surtout « vous votez »,
00:17:26ça veut pouvoir dire aussi « votez contre ».
00:17:28Là, on est dans une situation
00:17:29peut-être doublement inédite.
00:17:32On a à la fois une assemblée
00:17:33qui est hyper morcelée
00:17:34avec en gros trois tiers
00:17:36qui ne sont pas d'accord.
00:17:37Donc il faut vraiment
00:17:38que deux tiers soient convaincus
00:17:39mais ils le sont par exemple
00:17:40sur un article A
00:17:41et c'est deux autres tiers
00:17:42qui vont être convaincus
00:17:43sur l'article B.
00:17:44Donc à la fin,
00:17:45plus personne n'est d'accord
00:17:45avec le résultat final.
00:17:47Et puis Sébastien Lecornu
00:17:48a décidé de renoncer au 49-3.
00:17:50Donc sans majorité,
00:17:51sans 49-3.
00:17:53Au gré des présences,
00:17:55des mobilisations,
00:17:56des sujets,
00:17:56on a des accords
00:17:57pour voter telle ou telle chose.
00:17:58Et puis à la fin,
00:18:00plus personne ne reconnaît la copie,
00:18:01plus personne n'est prêt
00:18:03à assumer, endosser
00:18:04la responsabilité de la copie.
00:18:06D'ailleurs, on a une question
00:18:07téléspectateur d'Enzo
00:18:08qui nous écrit
00:18:08de Saint-Priest dans le Rhône.
00:18:10Est-ce que le gouvernement
00:18:11prévoit quand même
00:18:12d'utiliser l'article 49
00:18:14alinéa 3
00:18:14pour faire adopter le budget
00:18:16de John Christopher ?
00:18:17En tout cas,
00:18:17il s'est engagé
00:18:18à ne pas le faire,
00:18:19c'est-à-dire finalement
00:18:20d'engager sa responsabilité
00:18:21sur un texte,
00:18:23alors lequel ?
00:18:24Ça, ça serait encore
00:18:24toute la question.
00:18:26Et puis surtout...
00:18:27Mais il peut y avoir
00:18:27un coup de théâtre
00:18:28où d'un coup,
00:18:28il dit bon,
00:18:29allez, ok, c'est bon,
00:18:3049-3.
00:18:30Alors il faudrait que la demande
00:18:31devienne d'autres parties
00:18:33parce que lui,
00:18:33se dédire,
00:18:34ça serait extrêmement compliqué.
00:18:35Alors c'est une hypothèse,
00:18:36on va peut-être en...
00:18:37J'ai plein d'hypothèses
00:18:38pour vous à la fin,
00:18:38mais effectivement,
00:18:39ça serait...
00:18:39Il y a 49-3
00:18:40et plein de députés
00:18:41en parlent encore
00:18:42en disant,
00:18:42mais en fait,
00:18:43c'est ce qu'il nous faut,
00:18:44sauf que les députés
00:18:45du Bloc central disent
00:18:46que c'est impossible
00:18:47pour Sébastien Lecornu
00:18:48de revenir sur cet engagement.
00:18:50Sinon, il y en a un
00:18:51qui me disait,
00:18:51il faudrait une conférence
00:18:52de presse de Boris Vallaud
00:18:53et Olivier Faure
00:18:54qui disent,
00:18:55nous demandons solennellement
00:18:56et nous autorisons
00:18:57le Premier ministre
00:18:58à utiliser cet article-là.
00:19:00Oui, mais ça,
00:19:00ça l'amuse beaucoup
00:19:02autour de Sébastien Lecornu
00:19:03parce qu'en fait,
00:19:04s'il vous plaît,
00:19:05il essaye de faire du judo
00:19:06avec cette affaire.
00:19:08Avec les socialistes,
00:19:08tout à fait.
00:19:08Mais bien sûr,
00:19:09avec les socialistes
00:19:09et plus largement
00:19:10avec ses oppositions.
00:19:11C'est-à-dire que ça l'amuse
00:19:12de voir que maintenant,
00:19:14c'est ses oppositions
00:19:15qui vont réclamer le 49-3
00:19:17pour sortir de l'impasse
00:19:18et que lui,
00:19:19grand prince,
00:19:21va faire mine
00:19:22d'y réfléchir.
00:19:22Honnêtement,
00:19:23je trouve qu'on rentre...
00:19:24Enfin, c'est-à-dire
00:19:24que les incohérences,
00:19:25entre les incohérences
00:19:26et les paradoxes,
00:19:27ça devient quelque chose
00:19:29et d'incompréhensible
00:19:31et en plus
00:19:32de parfaitement stérile.
00:19:33C'est ça le sujet.
00:19:33En tout cas,
00:19:34ça bouge ces dernières minutes
00:19:36parce que juste avant
00:19:37cette émission,
00:19:38il y a eu cette déclaration
00:19:40du ministre des Relations
00:19:41avec le Parlement,
00:19:42Laurent Panifousse,
00:19:42qui dit que le gouvernement
00:19:43présentera une loi spéciale
00:19:46en cas d'impasse
00:19:47sur le budget.
00:19:47On y va tout droit,
00:19:48John Christopher ?
00:19:49Oui, parce que,
00:19:50si vous voulez,
00:19:50il y avait une autre opportunité
00:19:51qui se présentait constitutionnellement,
00:19:53c'était celle
00:19:53de passer par ordonnance.
00:19:55Et que là encore,
00:19:55Sébastien Lecornu
00:19:57ne souhaite pas
00:19:57avoir recours aux ordonnances.
00:19:59Il y a une solution
00:20:00intermédiaire quand même
00:20:01parce qu'il peut passer
00:20:03pour le PLF
00:20:03par une loi spéciale,
00:20:04c'est-à-dire remettre aussi
00:20:05un budget,
00:20:06le budget reste à voter.
00:20:08Et puis pour le PLFSS,
00:20:09pour la sécurité sociale,
00:20:10là où il y a la prise de guerre
00:20:11du Parti socialiste,
00:20:13là, il n'y a pas de projet
00:20:14de loi.
00:20:14La suspension de la réforme
00:20:15de la retraite.
00:20:15Mais la loi spéciale
00:20:15n'existe pas.
00:20:16Donc il pourrait,
00:20:17pour ce projet-là,
00:20:18passer par ordonnance.
00:20:20Ce que traduit cette séquence
00:20:21quand même,
00:20:21c'est quand même sur le 49-3,
00:20:22ce que ça traduit
00:20:23sur cette séquence
00:20:24et de la Vème République,
00:20:25ce que ça dit du parlementarisme,
00:20:27c'est que le budget
00:20:28n'est véritablement
00:20:29jamais l'œuvre du Parlement.
00:20:31Il ne l'est pas
00:20:31quand on est en majorité absolue.
00:20:33Et l'abandon du 49-3
00:20:35démontre que ça l'est
00:20:36encore moins
00:20:36quand on rend la balle...
00:20:38Et au fond,
00:20:38c'est ce que dit
00:20:39Yael Brown-Pivet
00:20:39cet après-midi dans Le Monde.
00:20:41Ce budget doit être
00:20:42le dernier discuté
00:20:43de cette façon-là,
00:20:44dit la présidente
00:20:45de l'Assemblée nationale.
00:20:47Et elle dit en même temps
00:20:48qu'elle a vu émerger
00:20:48une culture du compromis.
00:20:50elle pointe
00:20:53l'incompatibilité
00:20:54entre les délais constitutionnels
00:20:56contraints
00:20:56et le nombre croissant
00:20:57d'amendements,
00:20:58un manque de vision globale
00:21:00sur le budget
00:21:00dû à la manière
00:21:01dont on l'examine.
00:21:02Et alors,
00:21:02elle propose des pistes
00:21:04que des projets
00:21:05de loi de finances
00:21:05et de la Sécu
00:21:07soient,
00:21:07comme les autres textes,
00:21:08soumis au temps législatif
00:21:09programmé
00:21:10qui fixe une durée
00:21:11de débat maximale.
00:21:12Donc ça,
00:21:12ce n'est pas déjà le cas.
00:21:14Non,
00:21:14ce n'est pas déjà le cas.
00:21:15Et c'est vrai
00:21:16que sur certains textes,
00:21:17on peut dire,
00:21:17allez,
00:21:17on se met d'accord
00:21:18c'est 50, 60, 80 heures
00:21:20et donc en fonction
00:21:21du poids des groupes politiques,
00:21:22ils ont réparti
00:21:23un certain nombre d'heures.
00:21:25On ne compte pas
00:21:25les ministres
00:21:26et les rapporteurs
00:21:26qui, je crois,
00:21:27ont un temps
00:21:27de parole infini.
00:21:29Et en revanche,
00:21:29à la fin,
00:21:30s'il te reste deux minutes,
00:21:32on défend les amendements
00:21:33de manière
00:21:33beaucoup plus rapide.
00:21:35Ça permet effectivement
00:21:35de cadrer dans le temps
00:21:36le débat.
00:21:39Elle suggère aussi
00:21:40que ce soit séquencé
00:21:41par thématique.
00:21:43Quel intérêt ?
00:21:43D'avoir une meilleure lisibilité.
00:21:45On l'a bien vu d'ailleurs
00:21:46au moment de la taxe Zuckman,
00:21:47la grande affaire
00:21:48de la taxe Zuckman.
00:21:49C'est des sujets,
00:21:49si vous voulez,
00:21:49qui sont tellement engageants
00:21:51pour le pays
00:21:52que les situer
00:21:54à l'intérieur
00:21:54déjà d'un temps
00:21:55contraint de 70 jours
00:21:56sur une durée
00:21:57extrêmement réduite,
00:21:58avec la navette,
00:21:59ça noire un petit peu
00:22:00les choses.
00:22:01Or,
00:22:01la décentralisation,
00:22:02puisque ça,
00:22:03c'est un sujet
00:22:03qui va arriver,
00:22:04on parle des collectivités
00:22:05territoriales en ce moment,
00:22:06ce sont des sujets
00:22:07qui engagent
00:22:08l'avenir de la nation.
00:22:09C'est ubuesque
00:22:10d'en parler simplement
00:22:11sur un temps
00:22:12extrêmement,
00:22:13constitutionnellement contraint
00:22:14et puis surtout,
00:22:16ça prouve aussi
00:22:16que si on veut vraiment
00:22:19un Parlement rehaussé,
00:22:20il faut lui redonner
00:22:21la main sur le budget.
00:22:23Le budget,
00:22:23c'est le texte,
00:22:24vraiment,
00:22:25je ne dis pas que les autres lois
00:22:25ne sont pas essentielles,
00:22:27mais c'est le texte
00:22:28qui marque la politique
00:22:29gouvernementale,
00:22:30donc il faut vraiment
00:22:30redonner le temps au temps.
00:22:32Julie Ruiz,
00:22:33la présidente
00:22:33de l'Assemblée nationale,
00:22:34elle suggère aussi
00:22:35qu'on mette un terme
00:22:36à la séparation
00:22:37entre la partie recette
00:22:38et la partie dépense.
00:22:40Personne,
00:22:40au fond,
00:22:41ne comprend aujourd'hui
00:22:41pourquoi l'examen du budget,
00:22:43il commence par les recettes
00:22:44avant les dépenses.
00:22:46Aucune famille ne fait ça
00:22:47quand elle fait ses comptes.
00:22:49Je ne suis pas sûre.
00:22:51En réalité,
00:22:52je pense que justement
00:22:53les familles,
00:22:55elles commencent par regarder
00:22:55combien on va gagner,
00:22:58de combien sera mon salaire
00:22:59à la fin du mois
00:23:00et puis de là,
00:23:00je pense au contraire,
00:23:02on se dit,
00:23:02je vois tout à fait...
00:23:03Et on regarde
00:23:04ce qu'on peut dépenser après.
00:23:05On se dit,
00:23:05on va aller au cinéma trois fois,
00:23:06on va faire les courses
00:23:08de telle ou telle manière
00:23:09parce qu'on sait
00:23:10ce qu'on va avoir
00:23:11dans le porte-monnaie
00:23:12pour dépenser.
00:23:13Et je pense que c'est là
00:23:14toute la logique,
00:23:15alors je me tourne vers
00:23:15le constitutionneliste,
00:23:17de l'examen budgétaire.
00:23:19L'examen budgétaire
00:23:20est fait comme ça.
00:23:20Et c'est vrai
00:23:21qu'il y a une logique aussi
00:23:23parce qu'on a un problème,
00:23:25on n'en a pas parlé encore,
00:23:26mais on a un problème
00:23:27aussi avec le budget,
00:23:28c'est que les finances publiques
00:23:28sont dans le rouge,
00:23:30qu'il faut réduire
00:23:31le déficit public.
00:23:32Et donc,
00:23:33moi,
00:23:34je vois tout à fait
00:23:34la logique
00:23:35à dire aux députés,
00:23:36à mettre les députés
00:23:37un petit peu devant
00:23:37leurs responsabilités
00:23:38en disant,
00:23:38parce qu'on l'a vu là aussi
00:23:40pendant cet examen,
00:23:41c'est très facile de dire,
00:23:43bon,
00:23:43on va créer des niches fiscales,
00:23:44on va faire des taux de TVA réduites,
00:23:46etc.
00:23:46On va,
00:23:47en tout cas,
00:23:47faire des cadeaux fiscaux
00:23:49à tel ou tel,
00:23:50parce que politiquement,
00:23:50c'est plus facile
00:23:51que de dire,
00:23:52on va augmenter les impôts.
00:23:53Sauf peut-être
00:23:54sur les plus riches,
00:23:54ça aussi,
00:23:55on l'a vu.
00:23:56Et ensuite,
00:23:57d'arriver à la partie dépense
00:23:58en disant,
00:23:58bon,
00:23:59ben voilà,
00:23:59ça,
00:23:59c'est ce que vous avez mis
00:24:00dans les cases
00:24:00pour l'année prochaine.
00:24:02Où sont vos priorités ?
00:24:03Où est-ce que vous voulez
00:24:03allouer ces recettes ?
00:24:10On a eu deux années
00:24:14de dérapage budgétaire
00:24:15et là,
00:24:16l'idée,
00:24:16en tout cas,
00:24:17du gouvernement,
00:24:18il a présenté une copie
00:24:19qui a 4,7% de déficit
00:24:22pour l'année prochaine.
00:24:24C'est pas la copie
00:24:27qui ressortirait de l'Assemblée
00:24:29si elle était votée
00:24:30parce qu'il y a eu,
00:24:31sur les recettes,
00:24:32je pourrais dire
00:24:33que ça s'est plus ou moins compensé,
00:24:34mais si on regarde
00:24:35ce qui a été voté en commission,
00:24:37alors on l'a pas regardé
00:24:37parce que c'était en commission
00:24:39et qu'on regardait...
00:24:40On est au-dessus de 5 ?
00:24:41On est très, très au-dessus de 5.
00:24:44Il y a plusieurs milliards.
00:24:45Pas dans les clous.
00:24:46Selon les comptages,
00:24:46les missions votées,
00:24:47les missions pas votées,
00:24:48mais ça peut aller jusqu'à
00:24:5029 milliards de dépenses supplémentaires
00:24:52qui ont été votées en commission.
00:24:53Et c'est vrai qu'il y a des députés
00:24:54qui me disaient tout à l'heure
00:24:55sur l'initiative de Yaël Broun-Pivet,
00:24:57oui, ça paraît séduisant
00:24:58de dire qu'il faudrait séquencer
00:24:59en disant
00:25:00aujourd'hui, on fait le logement
00:25:01et on fait tout,
00:25:02recettes, dépenses,
00:25:03on thématise comme ça.
00:25:04Mais en fait,
00:25:05c'est beaucoup plus complexe que ça
00:25:06parce que dans le budget,
00:25:07sur la partie recettes,
00:25:08sur le logement,
00:25:09il y a des crédits d'impôt,
00:25:10il y a des taxes.
00:25:11C'est-à-dire qu'il y a
00:25:11des accroches partout
00:25:12qu'en plus,
00:25:13ce n'est pas les recettes du logement
00:25:14qui financent les dépenses du logement.
00:25:16Ce n'est pas des recettes.
00:25:17Et puis au fond,
00:25:17rien ne dit que même
00:25:18en changeant cette méthode,
00:25:19on change sur la forme,
00:25:20mais sur le fond,
00:25:21rien ne dit que ça garantirait
00:25:22une adoption du budget in fine.
00:25:23Non, peut-être que c'est vrai
00:25:25qu'il y a une réflexion à avoir
00:25:26sur la lisibilité,
00:25:28peut-être des choses.
00:25:29Et effectivement,
00:25:30quand le gouvernement
00:25:30avait décidé d'appeler
00:25:31certains articles en priorité,
00:25:33notamment sur les taxes
00:25:34sur les hauts patrimoines,
00:25:35on a eu 3-4 heures
00:25:37où on a bien vu
00:25:38qui était d'accord
00:25:38sur les uns sur les autres.
00:25:39Je trouve que c'était...
00:25:40Voilà, on comprenait bien.
00:25:42Il y a parfois,
00:25:42on se met une heure devant un débat,
00:25:44on parle de 12 crédits d'impôt différents
00:25:46qui n'ont aucun rapport
00:25:47à part le fait
00:25:47d'être un crédit d'impôt.
00:25:49C'est pas forcément
00:25:52toujours évident.
00:25:53Bon, vous parliez
00:25:54de Sébastien Lecornu.
00:25:55Sébastien Lecornu
00:25:55qui était cet après-midi
00:25:56au congrès des maires de France
00:25:58où il a prononcé
00:25:59le discours de clôture.
00:26:01Et il y a un détail
00:26:02qui en dit long
00:26:03pour Anna Cabana.
00:26:08Et le détail
00:26:10sur lequel Anna Cabana
00:26:11veut s'attarder ce soir,
00:26:12c'est la tête baissée
00:26:14du Premier ministre.
00:26:15Et oui, Adeline,
00:26:16parce que c'est un détail
00:26:16qui dit tout,
00:26:17qui a réussi à faire croire
00:26:18aux Français
00:26:19l'inverse de la réalité.
00:26:20Sébastien Lecornu
00:26:21cultive tellement l'humilité
00:26:23et depuis si longtemps
00:26:24que son corps en a pris
00:26:26en quelque sorte la forme.
00:26:27Alors que dans la Macronie,
00:26:28vous savez bien,
00:26:28inspiré par son chef,
00:26:30Emmanuel Macron,
00:26:31on a plutôt la tête haute,
00:26:32la chemise slim,
00:26:33Gabriel Attal,
00:26:34que l'on voit sur ces images.
00:26:35Il est traître,
00:26:36mais enfin néanmoins,
00:26:36il a quand même adopté
00:26:37les codes corporels
00:26:39et gestuels
00:26:40de la Macronie.
00:26:41Sébastien Lecornu,
00:26:42lui,
00:26:42vous ne le verrez jamais autrement
00:26:44qu'avec sa tête un peu baissée,
00:26:45un peu inclinée,
00:26:47dans une posture d'écoute
00:26:48que le milieu politique
00:26:49a baptisé la posture
00:26:50de la tortue.
00:26:51D'ailleurs,
00:26:52quand il fait la bise,
00:26:52cette tête baissée
00:26:53fait qu'il fait la bise du front.
00:26:55Vous avez vu ces images.
00:26:55Ce n'est pas un truc
00:26:56de moine soldat
00:26:57de faire la bise de cette façon.
00:26:58Tout à fait.
00:26:59C'est vraiment l'attitude
00:27:01de l'inclination.
00:27:02Si vous ajoutez à ça
00:27:04le poireau
00:27:05qui dépasse
00:27:06d'un sac en tissu
00:27:07avec un pantalon
00:27:08en velours,
00:27:09un pullot vert
00:27:10quand il fait son marché
00:27:11à Vernon,
00:27:12eh bien,
00:27:13Adeline,
00:27:13vous avez
00:27:14le personnage
00:27:15que Sébastien Lecornu
00:27:16a réussi à sculpter.
00:27:18Mais Anna,
00:27:18vous dites personnage
00:27:19parce que ce n'est pas la réalité ?
00:27:22La réalité,
00:27:23vous savez quoi ?
00:27:24C'est qu'il est convaincu,
00:27:25Sébastien Lecornu,
00:27:26d'être le nouveau de Gaulle.
00:27:27Et je ne plaisante pas
00:27:28du tout,
00:27:29du tout.
00:27:29Il est tout sauf humble.
00:27:31Mais comme il a compris
00:27:31que l'arrogance affichée
00:27:33n'était pas payante
00:27:34politiquement,
00:27:35et c'est une litote,
00:27:36eh bien,
00:27:36il fait mine
00:27:37depuis longtemps
00:27:38de courber les Chines.
00:27:40Avec ses airs,
00:27:40vous savez,
00:27:41d'assistant parlementaire,
00:27:42sa capacité à flatter
00:27:43les uns et les autres,
00:27:44il n'a jamais fait peur
00:27:45à personne
00:27:46et ça a été sa force.
00:27:47C'est comme ça
00:27:48qu'il a réussi
00:27:48à survivre en Macronie
00:27:50et à se rendre indispensable
00:27:51à Emmanuel Macron.
00:27:53En fait,
00:27:53le paradoxe,
00:27:54c'est que c'est en courbant
00:27:55les Chines
00:27:55qu'il s'est imposées.
00:27:56Et s'il baisse la tête,
00:27:57c'est pour mieux
00:27:58contrôler son image.
00:28:00Le mot contrôle
00:28:01est d'ailleurs au cœur,
00:28:02au fond,
00:28:03de ce qu'est Sébastien Lecornu.
00:28:04Il ne fait confiance
00:28:05qu'à lui-même
00:28:05et maintenant
00:28:06qu'il est à Matignon,
00:28:07eh bien,
00:28:07tout le monde,
00:28:08les ministres,
00:28:09les conseillers ministériels
00:28:10découvrent ce qu'il ne savait pas,
00:28:11c'est que Sébastien Lecornu
00:28:13veut tout régenter.
00:28:15C'est Big Brother à Matignon,
00:28:16vous avez lu,
00:28:17le papier du Parisien
00:28:19de ce matin.
00:28:20Et alors,
00:28:20depuis l'Elysée,
00:28:21comment est-ce qu'on le regarde,
00:28:22de Sébastien Lecornu ?
00:28:23Ce qui est intéressant,
00:28:24précisément,
00:28:24c'est que la plupart
00:28:25des conseillers d'Emmanuel Macron
00:28:26avec lesquels je parle
00:28:27me le porte au nu.
00:28:28Il est celui
00:28:29que l'on n'attendait plus,
00:28:31m'a dit l'un d'eux,
00:28:31qui n'est pourtant pas
00:28:32habituellement très tendre.
00:28:34Il considère, au fond,
00:28:34que Sébastien Lecornu
00:28:35a pris ses galons
00:28:36d'homme d'État
00:28:37depuis qu'il est venu
00:28:38devant les Français,
00:28:39ce fameux mercredi 8 octobre
00:28:40aux 20h de France 2.
00:28:42Au fond,
00:28:43premier ministre
00:28:43démissionnaire,
00:28:44sacrificiel,
00:28:45qui vient annoncer
00:28:46que sa mission
00:28:47est terminée.
00:28:47Eh bien,
00:28:48à les entendre,
00:28:49son sang-froid,
00:28:49ce jour-là,
00:28:50a fait de lui
00:28:51une sorte de Saint-Sébastien.
00:28:53Un ami de Sébastien Lecornu
00:28:54reconnaît que cette démission
00:28:55forcée, au fond,
00:28:57a mortifié Sébastien Lecornu
00:28:59et que c'est cette humiliation,
00:29:01c'est ce qu'il m'a expliqué,
00:29:01cet ami de Sébastien Lecornu,
00:29:03qui a permis au Premier ministre,
00:29:05au fond,
00:29:06de rencontrer son destin,
00:29:07pour le dire autrement.
00:29:08C'est précisément
00:29:09parce qu'il n'est ni humble
00:29:11ni modeste
00:29:12qu'il s'est dépassé.
00:29:13Un proche d'Emmanuel Macron
00:29:14m'a fait remarquer
00:29:15que Sébastien Lecornu
00:29:16était le seul
00:29:17des macronistes
00:29:18qui ne parlaient pas
00:29:19comme Emmanuel Macron.
00:29:20Je cite mon interlocuteur,
00:29:22contrairement à Gabriel Attal,
00:29:24Sébastien Lecornu
00:29:24ne cherche pas
00:29:25à faire du Macron
00:29:26en moins bien.
00:29:27Là où Emmanuel Macron
00:29:28a une tonalité ecclésiastique
00:29:30éclatante et supérieure,
00:29:32eh bien Lecornu,
00:29:33lui, a opté,
00:29:34c'est toujours
00:29:34mon interlocuteur
00:29:35qui le dit,
00:29:36a opté pour la tonalité
00:29:37ecclésiastique
00:29:38terne et discrète
00:29:39parce qu'il a compris
00:29:40que les Français
00:29:42ne voudront pas
00:29:42d'un autre Macron.
00:29:44Mais ne vous y trompez pas,
00:29:46il veut Sébastien Lecornu
00:29:47exactement la même chose
00:29:48qu'Emmanuel Macron,
00:29:49c'est-à-dire
00:29:49tout.
00:29:50Merci, Anna.
00:29:53Sébastien Lecornu
00:29:54et son renoncement
00:29:55au 49.3
00:29:56qui sont à l'origine
00:29:57de la situation
00:29:58actuelle au Parlement
00:30:00et particulièrement
00:30:01à l'Assemblée nationale.
00:30:03Yaël Braun-Pivet,
00:30:04elle dit deux choses
00:30:06à la fois.
00:30:07Elle dit,
00:30:07c'est bien parce que,
00:30:09oui,
00:30:09on a une culture du compromis
00:30:10qui est en train de naître,
00:30:12mais il va falloir
00:30:13quand même changer des choses.
00:30:14Mais cette culture du compromis,
00:30:16est-ce qu'elle va tenir
00:30:16jusqu'en 2027 ?
00:30:18Déjà, moi,
00:30:19je ne suis pas sûre
00:30:19qu'elle tienne là
00:30:21jusqu'en 2026.
00:30:22Jusqu'en 2026, en fait,
00:30:23puisqu'on l'a vu,
00:30:24le gouvernement se prépare
00:30:25en cas de blocage
00:30:26à faire une loi spéciale,
00:30:27mais on le rappelle
00:30:27qu'une loi spéciale,
00:30:28elle n'est censée pas durer
00:30:29dans le temps,
00:30:30donc on est censé avoir
00:30:31un nouveau budget.
00:30:32Et beaucoup disent,
00:30:33si là,
00:30:33ça ne va pas fonctionner
00:30:34avec tout ce qu'on a fait,
00:30:35ça va être très compliqué.
00:30:36Je pense que le compromis,
00:30:37il y a beaucoup de députés
00:30:38qui disent, évidemment,
00:30:39moi, quand je suis dans ma circo,
00:30:40tout le monde me dit,
00:30:41entendez-vous,
00:30:41faites des compromis,
00:30:43mais en même temps,
00:30:43leurs électeurs,
00:30:44ils leur demandent
00:30:44de ne pas lâcher
00:30:45sur certains domaines.
00:30:47Donc, en fait,
00:30:47le côté entendez-vous,
00:30:49faites des compromis,
00:30:49très bien,
00:30:50et en plus,
00:30:50je pense que vous le disiez
00:30:52sur la question du budget,
00:30:53qui est vraiment un texte
00:30:54dans lequel il y a tout.
00:30:55C'est vraiment,
00:30:56voilà,
00:30:56une orientation politique.
00:30:58Quand on entend certains dire
00:30:59il faut vraiment
00:31:00qu'on regarde
00:31:00de quoi on a besoin
00:31:01et ensuite mettre
00:31:01les moyens en face
00:31:02et d'autres dire
00:31:03strictement la méthode inverse,
00:31:04qu'il faudrait se restreindre
00:31:05et ensuite faire en fonction
00:31:07les taxes,
00:31:07on se dit,
00:31:08c'est quand même
00:31:08très, très compliqué
00:31:09de cheminer sur le budget.
00:31:11Je pense que sur d'autres textes,
00:31:12on l'a vu,
00:31:13ça a été possible
00:31:14de trouver des majorités,
00:31:15parfois même un peu baroques,
00:31:17de convaincre les uns les autres.
00:31:18Franchement,
00:31:18sur le budget,
00:31:20je crois que là,
00:31:20le textore,
00:31:21il y a 151 articles.
00:31:23Au lieu de 54 au début
00:31:24ou 131,
00:31:25quelque chose comme ça.
00:31:26Comment sur un texte pareil
00:31:27qui dit tellement politiquement...
00:31:30C'est ça,
00:31:30c'est qu'en fait,
00:31:30chaque groupe s'est servi
00:31:33aussi de ce débat budgétaire
00:31:35pour afficher ses couleurs
00:31:36et ses convictions.
00:31:36C'est ça.
00:31:37Je pense que Yaïl-Bronne-Pivet
00:31:38est très optimiste
00:31:39ou alors elle fait
00:31:39un peu de la prophétie
00:31:41d'autoréalisation
00:31:41parce qu'au-delà
00:31:43de ce qui vient d'être dit
00:31:43et que je partage totalement,
00:31:45d'abord,
00:31:46il faut savoir
00:31:46que le gouvernement
00:31:47a un allié de poids.
00:31:48D'ailleurs,
00:31:48pour lui-même,
00:31:49c'est que personne
00:31:49ne veut dissolution a priori.
00:31:51Donc, on ne part pas.
00:31:52Donc, c'est un peu,
00:31:53si vous voulez,
00:31:53ce qui tient un peu.
00:31:54Alors, pour des raisons
00:31:55qui ne sont pas forcément négatives,
00:31:56la stabilité,
00:31:57c'est aussi un enjeu important
00:31:58que les électeurs
00:31:59peuvent également comprendre.
00:32:00Même si je suis d'accord avec vous,
00:32:01ils sont dans une forme
00:32:02de schizophrénie,
00:32:02c'est offrez-nous
00:32:03ce qu'on demande
00:32:04et en même temps,
00:32:05pas trop de chaos.
00:32:06Mais il a...
00:32:07Et puis, je voudrais juste rajouter
00:32:08pour terminer
00:32:08qu'il y a aussi
00:32:09ce que Brouncouivet ne dit pas
00:32:11mais peut-être
00:32:12que c'est sous-entendu,
00:32:13c'est que Sébastien Lecornu
00:32:14est un très fin connaisseur
00:32:16des arcanes parlementaires
00:32:17et il le prouve chaque jour,
00:32:19ce qui n'était absolument pas
00:32:20forcément prévu
00:32:22entre cette date
00:32:23du 8 octobre
00:32:24et puis son retour
00:32:25sur le devant de la scène.
00:32:27– Jérouise, vous aussi,
00:32:28vous avez été surprise.
00:32:30– Il y a notamment
00:32:31cette semaine,
00:32:32quand on a commencé
00:32:33à voir que le texte,
00:32:35enfin en tout cas,
00:32:36la première partie
00:32:37du projet de loi de finances
00:32:38allait aller au vote
00:32:39et qu'elle allait être rejetée.
00:32:44Quelques heures plus tard,
00:32:46quand j'ai compris ça,
00:32:47il y a quelque chose
00:32:47qui m'a frappée,
00:32:48c'est, ah dis donc,
00:32:49l'année dernière,
00:32:50on avait beaucoup parlé
00:32:50de la règle de l'entonnoir.
00:32:53Le constitutionnalisme
00:32:54reviendra peut-être dessus
00:32:55et donnera des précisions
00:32:57sur comment ça marche,
00:32:58mais pour le dire trivialement,
00:33:01c'est une règle
00:33:01qui, au cours de l'examen
00:33:03et donc de l'examen budgétaire,
00:33:04permet en fait
00:33:05de filtrer les sujets,
00:33:08c'est-à-dire que…
00:33:09– Il y en a plein au départ,
00:33:10il y en a moins à l'arrivée.
00:33:11– Prenons un exemple concret,
00:33:12si on a voté
00:33:13un nouvel outil
00:33:14de taxation
00:33:15des plus aisés,
00:33:15je reprends là-dessus
00:33:16parce que ça a beaucoup
00:33:17de fournées,
00:33:17et que, mettons,
00:33:20c'est la copie initiale
00:33:21qui arrive au Sénat,
00:33:22que le Sénat,
00:33:23comme c'est probable
00:33:24parce que là-bas,
00:33:25il y a une majorité,
00:33:26vote le texte
00:33:27sans nouvelle taxation
00:33:28sur les plus aisés.
00:33:30En deuxième lecture,
00:33:31impossible pour les députés
00:33:32de remettre à l'agenda,
00:33:35de redéposer un amendement
00:33:36sur la taxation
00:33:37des plus aisés.
00:33:38– La règle de l'entonnoir.
00:33:41Mais vous savez qu'ici,
00:33:41c'est la règle du sablier
00:33:42qui s'applique,
00:33:43et le temps imparti
00:33:44est écoulé désormais.
00:33:46C'est tout aussi cruel.
00:33:48Merci à tous les trois
00:33:49d'être venus ce soir
00:33:50sur le plateau
00:33:50de Chaque Voix Compte.
00:33:51À suivre,
00:33:52la question qui fâche,
00:33:54êtes-vous prêts
00:33:54à accepter
00:33:55de perdre vos enfants ?
00:33:57Cette question,
00:33:58c'est le plus haut gradé
00:33:59de l'armée
00:33:59qui nous la pose,
00:34:01et nous allons d'abord
00:34:01en parler ce soir
00:34:02avec Laurent Guimier.
00:34:03C'est quelle histoire ?
00:34:04– Générique
00:34:06– Générique
00:34:07– Et pour commencer,
00:34:13Laurent,
00:34:13vous nous expliquez
00:34:14pourquoi le chef
00:34:16d'état-major
00:34:16désarmé
00:34:17en disant
00:34:18que la France
00:34:19doit accepter
00:34:20de perdre ses enfants
00:34:21a provoqué
00:34:22un tel choc
00:34:23dans l'opinion
00:34:24depuis 48 heures.
00:34:25– Oui, Adeline,
00:34:26et pour en parler
00:34:26et bien comprendre
00:34:27ce qui s'est passé,
00:34:28je vous propose
00:34:28de réécouter
00:34:29cette séquence
00:34:30hier au congrès
00:34:31de l'AMF.
00:34:32– Si notre pays flanche
00:34:34parce qu'il n'est pas prêt
00:34:35à accepter
00:34:36de perdre ses enfants
00:34:40parce qu'il faut
00:34:41dire les choses,
00:34:45de souffrir économiquement
00:34:46parce que les priorités
00:34:47iront à de la production
00:34:50de défense,
00:34:51par exemple.
00:34:53Si on n'est pas prêt
00:34:54à ça,
00:34:56alors on est en risque.
00:34:58– Alors vous voyez
00:34:58dans cette déclaration,
00:35:00le général Mandon
00:35:00est sorti de son texte
00:35:01et il a provoqué
00:35:03au fond, je crois,
00:35:03un double choc.
00:35:04D'abord un choc lexical
00:35:06dans une France
00:35:07où il n'y a plus
00:35:07de services militaires
00:35:09obligatoires.
00:35:09perdre ses enfants
00:35:11nous ramène brutalement
00:35:12dans l'imaginaire
00:35:13de la levée en masse,
00:35:15de la boucherie de la guerre
00:35:16et des monuments
00:35:17aux morts.
00:35:19Et même si le général
00:35:20Mandon,
00:35:21il faut bien le préciser,
00:35:22n'évoque que les soldats
00:35:23professionnels
00:35:24au début de son discours,
00:35:25on pense,
00:35:26j'allais dire,
00:35:26instinctivement
00:35:27par le cœur
00:35:28à nos enfants.
00:35:30Deuxième choc,
00:35:31c'est un choc
00:35:31plus politique.
00:35:32Ce qu'on a vu hier,
00:35:33c'est un militaire
00:35:34qui dit
00:35:35les yeux dans les yeux
00:35:36à des maires,
00:35:37il va falloir parler
00:35:38de ça dans vos communes.
00:35:39Il a prononcé cette phrase,
00:35:40ce discours a duré
00:35:4131 minutes
00:35:42et il évoque cette phrase.
00:35:43Ce n'était donc pas
00:35:44une interview dans la presse,
00:35:46ce n'était pas
00:35:46un discours convenu,
00:35:48c'était le plus haut gradé
00:35:49qui faisait,
00:35:50au fond,
00:35:51un briefing de com
00:35:52à des élus
00:35:52et à des maires.
00:35:53Et un militaire
00:35:54qui entre ainsi
00:35:55dans le débat public,
00:35:56dans le débat politique,
00:35:57eh bien,
00:35:57ça ne passe jamais inaperçu.
00:35:59Non, jamais,
00:35:59parce que je crois
00:36:00qu'il faut aussi rajouter
00:36:00un troisième choc,
00:36:01c'est un choc visuel,
00:36:03le poids symbolique
00:36:04de l'uniforme,
00:36:04il faut le dire.
00:36:06Je vous en donne
00:36:06deux exemples dans l'histoire.
00:36:081961,
00:36:09coup d'État en Algérie,
00:36:11de Gaulle intervient à la télé
00:36:12et l'histoire raconte
00:36:14que pour marquer les esprits,
00:36:15il a ressorti son uniforme.
00:36:18Ce pouvoir a une apparence,
00:36:21un carteron
00:36:22de généraux en retraite,
00:36:24il a une réalité,
00:36:27un groupe d'officiers,
00:36:29partisans,
00:36:31ambitieux et fanatiques.
00:36:34Deuxième exemple,
00:36:35Adeline,
00:36:36plus récent,
00:36:371985,
00:36:38l'affaire Greenpeace.
00:36:40Le patron
00:36:40de nos services secrets
00:36:41déboule à la télé,
00:36:43lui aussi,
00:36:44en grand uniforme
00:36:45et ça crée un choc.
00:36:47Une déclaration explosive.
00:36:49Écoutez le général Imbeau.
00:36:50Je pèse mes mots.
00:36:51J'ai découvert
00:36:52une véritable opération
00:36:53maligne
00:36:54de déstabilisation.
00:36:57J'ai aussi trouvé
00:36:59des gens
00:36:59qu'il fallait sanctionner.
00:37:01J'ai coupé
00:37:02les branches pourries.
00:37:03Voilà.
00:37:04À chaque fois
00:37:04qu'un militaire
00:37:05en poste est projeté
00:37:06sur le champ
00:37:06de bataille politique,
00:37:08au fond,
00:37:08il parle clair,
00:37:10net,
00:37:10précis,
00:37:11sans détour.
00:37:12C'est la marque
00:37:12de fabrique du soldat
00:37:13et évidemment,
00:37:15ça fait des étincelles.
00:37:15Et en même temps,
00:37:16Laurent,
00:37:17depuis le début
00:37:17de la guerre en Ukraine,
00:37:18on est habitué quand même
00:37:20un peu à voir
00:37:20les hauts gradés
00:37:21dans les médias
00:37:22ou sur les plateaux
00:37:22de télévision.
00:37:23bien sûr.
00:37:24Et c'est tout le paradoxe
00:37:25au fond de cette affaire
00:37:26et je pense qu'on va
00:37:26en reparler dans quelques minutes.
00:37:28Les gradés qu'on voit
00:37:29sur les plateaux télé
00:37:30au fond sont plus pessimistes
00:37:31que le général Mandon.
00:37:32Tiens,
00:37:33je vous prends un exemple
00:37:34et pas n'importe lequel,
00:37:35pas au hasard,
00:37:36mais pas n'importe lequel,
00:37:37le général Pierre de Villiers
00:37:38qui occupait le poste
00:37:40du général Mandon
00:37:41avant de démissionner
00:37:42avec fracas en 2017.
00:37:44Il est sorti de son silence
00:37:45au mois de septembre.
00:37:46C'est passé assez inaperçu.
00:37:47Regardez ce qu'il dit
00:37:48à nos confrères
00:37:49du journal Challenge.
00:37:50« Nos adversaires sont prêts,
00:37:52les Russes.
00:37:53Il faut bien se le dire,
00:37:54la guerre va,
00:37:55non pas peu,
00:37:56mais va être de retour
00:37:58sur notre territoire. »
00:37:59Mais le général de Villiers,
00:38:00il n'est plus en poste.
00:38:01Il est donc passé
00:38:02dans la case expert
00:38:03et si je puis dire,
00:38:04il est resté sous les radars.
00:38:06Est-ce que vous diriez
00:38:06que le général Mandon
00:38:08a fait une bévue,
00:38:10une boulette ?
00:38:10Alors,
00:38:11je pense qu'il a plutôt fait
00:38:12un double pari,
00:38:13un pari politique
00:38:14et un pari stratégique.
00:38:15C'est ce que je crois lire
00:38:16entre les lignes du message
00:38:18que la ministre de la Défense
00:38:19a posté
00:38:19cet après-midi.
00:38:21Elle rappelle,
00:38:21je cite,
00:38:22que les propos du général Mandon,
00:38:23sortis de leur contexte
00:38:25à des fins politiciennes,
00:38:26relèvent du langage militaire
00:38:27d'un chef.
00:38:28Alors,
00:38:29le pari politique,
00:38:30c'est à mes yeux
00:38:30qu'il a fait le pari
00:38:32que ses propos
00:38:32ne sortiraient pas
00:38:33de leur contexte.
00:38:35Je pense qu'il est compliqué
00:38:36que des propos
00:38:37ne sortent pas
00:38:38du contexte
00:38:39d'un discours prononcé
00:38:40au congrès de l'AMF.
00:38:42Et puis moi,
00:38:42j'ajoute que le général
00:38:43a fait un pari stratégique
00:38:44en parlant du sacrifice
00:38:45des enfants de France,
00:38:46le sacrifice ultime,
00:38:48suprême.
00:38:49Il a voulu dire à Moscou,
00:38:51les yeux dans les yeux,
00:38:52nous sommes prêts.
00:38:53Écoutez d'ailleurs
00:38:54cet autre passage du discours
00:38:55quelques minutes après.
00:38:56Je suis convaincu
00:38:58que si nos ennemis
00:39:00voient notre détermination
00:39:03à nous défendre,
00:39:05à protéger
00:39:05ce que nous portons
00:39:07comme valeur,
00:39:07comme histoire,
00:39:09ils iront voir ailleurs.
00:39:11Parce qu'ils savent
00:39:12que nous sommes plus forts.
00:39:15Mais il faut en faire
00:39:16la démonstration
00:39:16et c'est dans les trois années
00:39:18qui viennent.
00:39:18Donc voilà,
00:39:20ce problème
00:39:22et le problème
00:39:22de ce pari stratégique
00:39:23et encore une fois
00:39:24évoquant les enfants
00:39:25avec Moscou
00:39:26et on va en parler,
00:39:27c'est que les mots du général
00:39:28ont pour l'instant
00:39:29plutôt divisé
00:39:30la classe politique
00:39:31et ça je pense
00:39:32que ce n'est pas
00:39:33pour déplaire à Moscou.
00:39:34Merci Laurent,
00:39:35voilà donc
00:39:35qui nous amène
00:39:35à la question
00:39:36qui fâche.
00:39:363 députés
00:39:45comme chaque soir
00:39:46sur le plateau
00:39:47de Chaque Voix Compte
00:39:47j'accueille Natalia Pouziref
00:39:49bonsoir
00:39:49vous êtes député
00:39:50ensemble pour la République
00:39:51des Yvelines
00:39:52et membre de la Commission
00:39:53de la Défense Nationale
00:39:54et des Forces Armées
00:39:55Aurélien Saint-Toul
00:39:56bonsoir
00:39:57député
00:39:58la France Insoumise
00:39:58des Hauts-de-Seine
00:39:59également membre
00:40:00de la Commission Défense
00:40:01et bonsoir Guillaume Bigaud
00:40:02député Rassemblement National
00:40:04du territoire de Belfort
00:40:05membre de la Commission
00:40:06des Affaires Étrangères
00:40:07bonsoir
00:40:08civis pachem
00:40:09parabellum
00:40:09c'est vrai que
00:40:10si tu veux la paix
00:40:11prépare la guerre
00:40:11c'est un adage
00:40:12qu'on a tous en tête
00:40:13mais est-ce que
00:40:14préparer la guerre
00:40:14c'est aussi
00:40:15se préparer
00:40:16à perdre nos enfants
00:40:18Aurélien Saint-Toul
00:40:20bah écoutez
00:40:21c'est une solution
00:40:23c'est une facilité
00:40:24cet adage
00:40:25parce que
00:40:26évidemment
00:40:27la réalité
00:40:29c'est que
00:40:29pour préparer la paix
00:40:31il faut préparer la paix
00:40:32si on veut la paix
00:40:33il faut préparer la paix
00:40:34par construction
00:40:35un militaire
00:40:36prépare la guerre
00:40:37heureusement
00:40:38mais ce qui pose problème
00:40:40dans cette prise de parole
00:40:41c'est que
00:40:42ce n'est pas la bonne personne
00:40:43au bon endroit
00:40:43avec le bon message
00:40:44c'est pas la bonne personne
00:40:45le plus haut gradé
00:40:46de l'armée française
00:40:47précisément non
00:40:47parce que
00:40:48désigner un adversaire
00:40:50exhorter des élus
00:40:52exhorter la nation
00:40:53le cas échéant
00:40:55ce n'est pas le rôle
00:40:56du chef d'état-major
00:40:57des armées
00:40:57c'est le rôle
00:40:59des autorités politiques
00:41:00le général Mandon
00:41:03nous place
00:41:04dans une situation
00:41:05où il biaise
00:41:05le débat démocratique
00:41:07moi qui suis
00:41:08un simple député
00:41:09tout membre
00:41:11de la commission
00:41:11de la défense
00:41:12que je sois
00:41:12je suis obligé
00:41:14aujourd'hui
00:41:14de venir
00:41:15me prononcer
00:41:16sur ce que lui
00:41:18a affirmé
00:41:19en étant
00:41:20le plus gradé
00:41:21le plus
00:41:21en tout cas
00:41:22le plus haut gradé
00:41:23le plus prestigieux
00:41:24de nos militaires
00:41:25vous voyez bien
00:41:26que le problème
00:41:27démocratique
00:41:27est central
00:41:28c'est
00:41:29est-ce que
00:41:30les autorités civiles
00:41:32dans ce pays
00:41:32sont bien celles
00:41:33qui fixent la ligne
00:41:35qui fixent la politique
00:41:36et qui
00:41:37le cas échéant
00:41:38font ce qu'il y a à faire
00:41:39si nous sommes agressés
00:41:41en réalité
00:41:42ce n'est pas
00:41:43un propos informatif
00:41:44je souscris
00:41:45à l'essentiel
00:41:46presque à 100%
00:41:47de ce qui a été dit
00:41:48ce n'est pas
00:41:49un propos informatif
00:41:50c'est un propos
00:41:51performatif
00:41:52il a une forme
00:41:53d'efficacité
00:41:54sur le débat public
00:41:55or
00:41:55un général
00:41:56un officier général
00:41:57ça a pour mission
00:41:58de conseiller
00:42:00les autorités politiques
00:42:01et de mettre en oeuvre
00:42:02leurs décisions
00:42:03pas
00:42:04d'essayer
00:42:05de susciter
00:42:06une forme
00:42:06d'unanimisme
00:42:07de
00:42:08c'est pas possible
00:42:09Nathalia Pouzirev
00:42:11comment vous les comprenez
00:42:12les propos
00:42:13du chef d'état-major
00:42:15des armées
00:42:15comment vous comprenez
00:42:17cette phrase
00:42:17perdre ses enfants
00:42:18alors tout d'abord
00:42:20le chef d'état-major
00:42:21est tout à fait
00:42:22dans son rôle
00:42:22de faire l'état
00:42:23de la menace
00:42:24de rappeler
00:42:24que la menace russe
00:42:26existe
00:42:27que la France
00:42:28d'ailleurs
00:42:29a déjà été ciblée
00:42:30par des attaques
00:42:31hybrides
00:42:31que
00:42:32en Allemagne
00:42:35nous avons
00:42:35ce même type
00:42:36de discours
00:42:36que
00:42:37les britanniques
00:42:40sont en train
00:42:40de faire
00:42:41une notification
00:42:41aux russes
00:42:43parce qu'il y a
00:42:44un navire
00:42:45espion
00:42:46qui est aux abords
00:42:48des côtes
00:42:48de l'Écosse
00:42:50donc nous sommes
00:42:51je crois
00:42:52en droit
00:42:53de dire
00:42:53qu'il faut rappeler
00:42:54l'état
00:42:55de la menace
00:42:55ensuite
00:42:56c'est au chef
00:42:57d'état-major
00:42:57des armées
00:42:58de prévoir
00:42:59les ressources
00:42:59donc les moyens
00:43:01est-ce que c'est à lui
00:43:02de s'adresser
00:43:03aux maires
00:43:04en leur disant
00:43:04parlez-en
00:43:05dans vos communes
00:43:06vous qui êtes
00:43:06des élus locaux
00:43:07vous allez aller
00:43:08dans vos circonscriptions
00:43:09est-ce que
00:43:10vous vous dites
00:43:10mais oui
00:43:11il faut qu'on prépare
00:43:11les français
00:43:12c'est l'occasion
00:43:13c'était l'occasion idéale
00:43:14c'est pour ça
00:43:15qu'il y était convié
00:43:16à ce salon des maires
00:43:17de diffuser
00:43:18cet esprit
00:43:19de défense
00:43:20on parle bien
00:43:21d'un esprit
00:43:21de défense
00:43:22les propos
00:43:22ont été tronqués
00:43:23on le sait bien
00:43:24il a bien parlé
00:43:25de notre armée
00:43:26de métiers
00:43:27il faut le rappeler
00:43:27on a une armée
00:43:28de métiers
00:43:29à laquelle peut s'ajouter
00:43:31des réservistes
00:43:32et on fera
00:43:33sans doute
00:43:34appel
00:43:35à des volontaires
00:43:36pour un service militaire
00:43:38on va y venir
00:43:39puisqu'il semblerait
00:43:40qu'Emmanuel Macron
00:43:41prenne la parole
00:43:41sur ce sujet
00:43:42dans les prochains jours
00:43:43ce qui explique peut-être
00:43:44le timing
00:43:45de ces déclarations
00:43:46mais Guillaume Bigot
00:43:47je voulais vous entendre
00:43:47également
00:43:48d'abord est-ce que
00:43:48vous avez été choqué
00:43:49par les mots
00:43:50choisis
00:43:51par le chef
00:43:52d'état-major des armées
00:43:54non
00:43:54ce ne sont pas
00:43:55les mots
00:43:56qu'il a prononcés
00:43:56qui m'ont choqué
00:43:57d'abord
00:43:58il y a une sorte
00:43:59de défonçage
00:43:59de portes ouvertes
00:44:00parce que
00:44:01lorsque les hommes
00:44:02et les femmes
00:44:02rentrent sous les drapeaux
00:44:04et se mettent au service
00:44:05de nos armées
00:44:05d'une certaine façon
00:44:07ils signent un contrat
00:44:08qui expose leur vie
00:44:10et ils sont très jeunes
00:44:11ça a été rappelé
00:44:13par le chef d'état-major
00:44:14ils ont entre 18 et 27 ans
00:44:15donc bien sûr
00:44:17il s'agit d'enfants
00:44:18de nos enfants
00:44:19et des enfants du pays
00:44:20et ces enfants du pays
00:44:21et bien ils peuvent tomber
00:44:23et ils tombent
00:44:24ils sont tombés
00:44:24en Afghanistan
00:44:25ils sont tombés
00:44:25sur d'autres théâtres
00:44:26c'est l'armée française
00:44:27c'est une des armées
00:44:28les plus aguerries du monde
00:44:29depuis 1945
00:44:30il n'y a pas une année
00:44:31où les armées françaises
00:44:33les avions de terre
00:44:34de l'air
00:44:34de mer
00:44:35n'ont pas été exposées
00:44:36au combat
00:44:36donc c'est une armée
00:44:37extrêmement sérieuse
00:44:38maintenant
00:44:39je rejoins
00:44:40madame
00:44:41ma collègue
00:44:42qui dit que
00:44:43effectivement
00:44:43il faut interpréter
00:44:44cette phrase
00:44:44est-ce qu'il s'agit
00:44:45de l'armée de métiers
00:44:47ou est-ce qu'il s'agit
00:44:48de sonner le toxin
00:44:48pour une mobilisation
00:44:50dans quelques années
00:44:51face à la Russie
00:44:52qui poserait une menace
00:44:53vitale et stratégique
00:44:54à la France
00:44:54c'est ça la question
00:44:55sous-jacente
00:44:56et là je pense
00:44:57moi ce qui m'a choqué
00:44:58ce n'est pas ça
00:44:58ce qui m'a choqué
00:44:59c'est qu'il a été
00:45:01d'une certaine façon
00:45:01un peu le ventriloque
00:45:02du président Macron
00:45:03le chef d'état-major des armées
00:45:05est un homme suffisamment
00:45:06aguerri
00:45:07si j'ose dire
00:45:07au plan politique même
00:45:08pour ne pas s'exprimer
00:45:09et ne pas prononcer
00:45:10des mots aussi forts
00:45:11sans les prononcer
00:45:13avec l'autorisation
00:45:14du chef de l'état
00:45:14qui est le chef des armées
00:45:15bien évidemment
00:45:16donc il s'agit là
00:45:17des paroles
00:45:18qui ont été prononcées
00:45:20par le chef d'état-major
00:45:20mais en fait
00:45:21conçues dans le cerveau
00:45:22du chef de l'état
00:45:23Nathalia Pouzirev
00:45:24est-ce que le général Mandon
00:45:25veut nous dire quelque chose
00:45:26qu'Emmanuel Macron
00:45:27qui est le chef des armées
00:45:28on le rappelle
00:45:29ne nous dirait pas
00:45:29non mais ce n'est pas seulement
00:45:31le général Mandon
00:45:32je dirais que son prédécesseur
00:45:34Thierry Burkart
00:45:35avait en juillet
00:45:37fait une allocation télévisée
00:45:39qui a été très suivie
00:45:40où il alertait
00:45:42de la même façon
00:45:43donc ce n'est pas nouveau
00:45:45on voit bien
00:45:45qu'il y a une montée
00:45:46en puissance
00:45:47parce qu'il y a un climat
00:45:49qui est effectivement
00:45:50anxiogène
00:45:53je peux le comprendre
00:45:54mais qu'il vaut mieux
00:45:54s'y préparer
00:45:55cet esprit de défense
00:45:56c'est de dire aussi
00:45:58il faut être prêt
00:45:59à faire
00:45:59quelques sacrifices
00:46:01alors je ne parle pas
00:46:02de sacrifices humains
00:46:03parce que j'en reviens
00:46:04aux propos
00:46:05qui ont été tenus
00:46:06il s'agit bien
00:46:07d'une armée de métiers
00:46:08et on a effectivement
00:46:09perdu 800 soldats
00:46:11en opération extérieure
00:46:13depuis la deuxième guerre mondiale
00:46:14et ce sont nos enfants
00:46:16ce sont des enfants français
00:46:17qui sont morts au combat
00:46:18donc on ne peut pas
00:46:20faire comme si effectivement
00:46:24il n'y avait pas
00:46:25des soldats qui mouraient
00:46:26et encore très récemment
00:46:27un qui est mort en Guyane
00:46:28dans la lutte
00:46:31contre leur paillage
00:46:32Aurélien Saint-Toul
00:46:33c'est vraiment
00:46:35un esprit de défense
00:46:36qu'il faut
00:46:36Aurélien Saint-Toul
00:46:38l'esprit de défense
00:46:39on ne l'a pas
00:46:40d'abord deux choses
00:46:41en complément
00:46:41de ce qui vient d'être dit
00:46:43ma collègue évoque
00:46:44la prise de parole
00:46:45du général Burkhard
00:46:46donc le précédent
00:46:47chef d'état-major des armées
00:46:48mais en réalité
00:46:50c'est un indice de plus
00:46:51vous venez de nous dire
00:46:52que le président de la république
00:46:53devait s'exprimer
00:46:53sur ces sujets
00:46:54dans quelques jours
00:46:55et bien figurez-vous
00:46:56que le général Burkhard
00:46:57a pris la parole
00:46:57la veille
00:46:58de la prise de parole
00:47:00d'Emmanuel Macron
00:47:01et là je commence
00:47:02à voir
00:47:03si vous voulez
00:47:03que deux points font une ligne
00:47:04le président de la république
00:47:06envoie les chefs d'état-major
00:47:08faire le boulot
00:47:09la veille
00:47:10pour préparer le terrain
00:47:12à sa prise de parole
00:47:13la stratégie ballon sonde
00:47:14ce n'est pas
00:47:15leur rôle
00:47:16j'ai entendu
00:47:17c'est la situation
00:47:18qu'il impose
00:47:19non ce n'est pas
00:47:20la situation
00:47:20qu'il impose
00:47:21vous ventez
00:47:21que la grande muette
00:47:22se taise
00:47:23non il ne se tait pas
00:47:24elle rendait compte
00:47:25devant le parlement
00:47:27nous n'avons pas protesté
00:47:28quand monsieur Mandon
00:47:29a tenu des propos
00:47:30à peu près similaires
00:47:31devant la commission
00:47:31de la défense nationale
00:47:32et défense armée
00:47:33à l'Assemblée nationale
00:47:34et il a fait de même au Sénat
00:47:35début novembre
00:47:36nous n'avons pas protesté
00:47:37parce que dans ce contexte
00:47:39il exprime sa conviction
00:47:40et c'est son devoir
00:47:41de loyauté
00:47:42à l'égard de la représentation nationale
00:47:44que d'exprimer sa conviction
00:47:45je note au passage
00:47:46que Pierre de Villiers
00:47:47avait fait d'une certaine façon
00:47:48la même chose en 2017
00:47:49dans des termes un peu plus grossiers
00:47:51mais il avait un devoir
00:47:53de loyauté
00:47:54à l'égard de la représentation nationale
00:47:55il a été sanctionné pour ça
00:47:56et la deuxième chose
00:47:58que je veux dire
00:47:59c'est que
00:48:00je ne suis pas d'accord
00:48:01pour dire
00:48:02que l'idée
00:48:03de sacrifier
00:48:04les enfants de la patrie
00:48:05serait un moindre mal
00:48:08s'agissant
00:48:08d'une armée de métiers
00:48:09parce que voyez-vous
00:48:10dans l'armée de métiers
00:48:11et bien ce sont
00:48:13des français
00:48:14des enfants
00:48:15de la patrie
00:48:16comme les autres
00:48:16et je trouve un petit peu
00:48:19léger de nous dire
00:48:20écoutez ils ont signé
00:48:21un contrat etc
00:48:21j'apporte quand même
00:48:23une précision du porte-parole
00:48:23de l'état-major des armées
00:48:24qui s'est exprimé
00:48:26à la mi-journée
00:48:26en expliquant ce que c'était
00:48:28la force morale
00:48:28et en expliquant
00:48:29que le mot enfant
00:48:30devait être entendu
00:48:31au fait que ça se rapporte
00:48:32au fait que les armées
00:48:33sont les enfants de la nation
00:48:34bien entendu
00:48:36néanmoins
00:48:36le même porte-parole
00:48:37a précisé
00:48:38que l'hypothèse
00:48:39envisagée
00:48:41qui est celle
00:48:41d'une guerre
00:48:42dite de haute intensité
00:48:43implique
00:48:44d'envisager
00:48:45200 morts
00:48:47par jour
00:48:47figurez-vous
00:48:48que le volume
00:48:49de nos armées
00:48:50aujourd'hui
00:48:51ne permet pas
00:48:52de soutenir
00:48:53une guerre
00:48:53à long terme
00:48:54avec un rythme
00:48:55de 200 morts
00:48:55par jour
00:48:56Juste pour alimenter
00:48:59cette discussion
00:49:00vous vous rappelez
00:49:01les propos
00:49:01qui avaient été
00:49:02tenus par Emmanuel Macron
00:49:03en février 2024
00:49:05à l'Elysée
00:49:06qui avait été rapporté
00:49:07par Le Monde
00:49:07vous vous souvenez
00:49:08donc c'était
00:49:08en février 2024
00:49:10il avait dit
00:49:10de toute façon
00:49:11dans l'année qui vient
00:49:11je vais devoir envoyer
00:49:12des mecs à Odessa
00:49:13fin de citation
00:49:14et à l'époque
00:49:16cette phrase
00:49:16avait fait
00:49:17grand remou
00:49:19dans la classe
00:49:19dans la classe politique
00:49:20et dans l'opinion publique
00:49:22et l'Elysée
00:49:23avait essayé d'expliquer
00:49:24qu'il fallait contextualiser
00:49:25etc.
00:49:25ce que je veux vous dire par là
00:49:26c'est que
00:49:26c'est pas la première fois
00:49:27que des propos
00:49:29de ce type là
00:49:30sortent de l'Elysée
00:49:31d'une manière ou d'une autre
00:49:32et en effet
00:49:33clairement là
00:49:34je ne sais pas si
00:49:35deux points
00:49:36font toujours une ligne
00:49:37je crois qu'en politique
00:49:38pas toujours
00:49:38mais là néanmoins
00:49:39on peut constater
00:49:41qu'il y a une forme
00:49:42de cohérence
00:49:43parce que la menace
00:49:44ça croit aussi
00:49:45il faut bien le dire
00:49:46que la Russie
00:49:47monte d'un cran
00:49:47on voit bien
00:49:48avec les intrusions
00:49:50de drones
00:49:51avec tous ces câbles
00:49:52sous-marins
00:49:53ça c'est sûr
00:49:53qu'il n'y a aucune naïveté
00:49:54face à la Russie
00:49:55ils ont été attaqués
00:49:56donc vous êtes d'accord
00:49:57avec moi
00:49:57bien sûr
00:49:57mais c'est pas le sujet
00:49:58qu'on est obligé aussi
00:50:00de donner
00:50:00ça s'appelle du signalement
00:50:01stratégique aussi
00:50:02le message
00:50:04à la Russie
00:50:05que nous sommes déterminés
00:50:06à soutenir
00:50:07et c'est ce qui manquait
00:50:08dans la contextualisation
00:50:10qui a été
00:50:11faite ou pas faite
00:50:12dans les médias
00:50:13soutenir nos partenaires
00:50:16sur le flanc oriental
00:50:17il l'a bien dit
00:50:18le généralement
00:50:19donc la France
00:50:20n'allait pas être envahie
00:50:21mais si
00:50:22les Pays-Baltes
00:50:23la Pologne
00:50:24sont attaqués
00:50:26nous avons ce devoir
00:50:27de solidarité
00:50:28non seulement
00:50:28au nom de l'OTAN
00:50:29mais aussi
00:50:30de l'article 427
00:50:31du traité
00:50:32de l'Union Européenne
00:50:33alors avant
00:50:34de vous donner
00:50:35la parole
00:50:35Guillaume Bigot
00:50:36je rappelle que
00:50:37cette phrase
00:50:37le général Mandon
00:50:38l'a prononcé
00:50:39devant le congrès des maires
00:50:40en les enjoignant
00:50:41d'en parler
00:50:42à leurs administrés
00:50:43ce week-end
00:50:43je le disais
00:50:44vous êtes des élus locaux
00:50:45vous allez aller
00:50:45dans vos circonscriptions
00:50:46ce week-end
00:50:47moi je me posais
00:50:48la question
00:50:48de savoir comment
00:50:49vous alliez être
00:50:50interpellé
00:50:50sur les marchés
00:50:51et bien
00:50:52voici ce que
00:50:53vous risquez d'entendre
00:50:54c'est un Vox Pop
00:50:55signé ce soir
00:50:56Clément Perrault
00:50:56avec André Laffont
00:50:57au Kremlin Bicêtre
00:50:58dans le Val-de-Marne
00:50:59regardez
00:50:59Les Français
00:51:05ou leurs enfants
00:51:06sont-ils prêts
00:51:07à répondre un jour
00:51:08à l'appel du drapeau
00:51:09au Kremlin Bicêtre
00:51:11aux portes de Paris
00:51:12les propos du chef
00:51:13d'état-major
00:51:14des armées
00:51:15provoquent chez certains
00:51:16des réactions épidermiques
00:51:17préparer la France
00:51:18à 3-4 ans
00:51:19pour une guerre
00:51:20je ne suis pas d'accord
00:51:21sachant qu'on a retiré
00:51:22le service militaire
00:51:23avant il était obligatoire
00:51:25donc nos jeunes
00:51:26ne sont pas du tout prêts
00:51:27et le mot de dire
00:51:28il faudra que le pays
00:51:30laisse partir ses enfants
00:51:32non
00:51:33c'est hors de question
00:51:34en fait
00:51:35nous on n'a pas demandé
00:51:36la guerre
00:51:36c'est très violent
00:51:37je trouve
00:51:37comme déclaration
00:51:39qu'on soit
00:51:41solidaires de l'Ukraine
00:51:42pourquoi pas
00:51:44mais de là
00:51:45nous engager
00:51:46dans une guerre
00:51:46je ne suis pas
00:51:49trop d'accord
00:51:49je ne sais pas
00:51:51comment on se prépare
00:51:51à un conflit
00:51:52en fait
00:51:52et je pense
00:51:53qu'il y a beaucoup
00:51:53de gens
00:51:53qui ne savent pas
00:51:54comment on se prépare
00:51:55à un conflit
00:51:55ne serait-ce que mentalement
00:51:57derrière la déclaration
00:52:00choc
00:52:00d'autres y voient
00:52:01une forme
00:52:01de manipulation
00:52:02de l'opinion
00:52:03je crois que tout ça
00:52:04c'est des politiques
00:52:06qui montent
00:52:06beaucoup la sauce
00:52:07mais déjà
00:52:10la Russie
00:52:11n'a aucune chance
00:52:11de venir
00:52:12jusque chez nous
00:52:12ça c'est clair et net
00:52:13pour moi c'est vraiment catastrophiste
00:52:15et c'est
00:52:16c'est pour justifier
00:52:18des mesures
00:52:19notamment vis-à-vis de la jeunesse
00:52:22qui sont de la militarisation
00:52:24et qui sont délétères
00:52:26et qui ne sont pas du tout
00:52:27ceux dont on a besoin
00:52:28aujourd'hui
00:52:28se préparer sérieusement
00:52:31à un conflit armé
00:52:32l'idée n'est pas non plus
00:52:33balayée par tout le monde
00:52:35c'est un scénario
00:52:36c'est un scénario
00:52:36la population doit avoir
00:52:39les réflexes de base
00:52:41on voit bien
00:52:42qu'on parle aussi
00:52:43de remettre en place
00:52:44un service militaire
00:52:45pour les volontaires
00:52:47on a bien vu
00:52:48que l'armée professionnelle
00:52:49c'est bien
00:52:49mais c'est pas assez
00:52:51nous sommes dans
00:52:52une période
00:52:53très menaçante
00:52:54et il faut se préparer
00:52:55effectivement
00:52:56à retrouver
00:52:57des situations
00:52:58dramatiques
00:53:00comme le pays
00:53:00on a connu
00:53:01dans le passé
00:53:02ça fait partie aussi
00:53:04du devoir
00:53:05de tout citoyen
00:53:05que de se consacrer
00:53:07à la défense
00:53:07de son pays
00:53:08dans la mesure
00:53:09de ses moyens
00:53:10à défaut de faire
00:53:11l'unanimité
00:53:12la sortie du chef
00:53:13d'état-major
00:53:14fait clairement débat
00:53:15dans l'opinion
00:53:16et donc on le disait
00:53:18Emmanuel Macron
00:53:18doit prochainement
00:53:19faire des annonces
00:53:20sur ce service
00:53:22militaire obligatoire
00:53:23on sait qu'il souhaite
00:53:24que ce soit
00:53:24un héritage fort
00:53:25de son passage
00:53:26à l'Elysée
00:53:26volontaire
00:53:27volontaire
00:53:28volontaire
00:53:28alors qui reposerait
00:53:30le terme
00:53:31pour l'instant
00:53:32n'est pas décidé
00:53:32mais c'est un service
00:53:33qui reposerait
00:53:34sur le choix individuel
00:53:35pour permettre
00:53:36à une jeunesse volontaire
00:53:37d'apprendre avec les armées
00:53:38et d'en renforcer
00:53:39les rangs
00:53:39grâce à des talents
00:53:40recherchés
00:53:40je viens rebondir là-dessus
00:53:41parce qu'on a parlé
00:53:43tout à l'heure
00:53:43des déclarations
00:53:44du chef de l'état
00:53:45alors il y a une autre
00:53:46déclaration d'ailleurs
00:53:46c'est d'envoyer
00:53:47des troupes au sol
00:53:48il a été immédiatement
00:53:49démenti par le président
00:53:50américain
00:53:51qui n'était pas
00:53:51Donald Trump
00:53:52d'ailleurs
00:53:52Joe Biden
00:53:53et par les britanniques
00:53:55et par tous les alliés
00:53:55de l'OTAN
00:53:56donc des déclarations
00:53:57intempestives
00:53:58du chef de l'état
00:53:59pour faire peur
00:53:59on en a eu
00:54:00sur le Covid
00:54:01on en a eu
00:54:02sur les gilets jaunes
00:54:03on en a eu à nouveau
00:54:04dans les élections présidentielles
00:54:05etc
00:54:06ça ne veut pas dire
00:54:07qu'il faut être naïf
00:54:07sur la Russie
00:54:08la Russie cherche clairement
00:54:09à nous tailler des croupières
00:54:10et porte atteinte
00:54:11à nos intérêts
00:54:12en Afrique
00:54:13la Russie cherche
00:54:14à nous évincer
00:54:15de l'océan indien
00:54:16et du Pacifique
00:54:18avec leurs avis
00:54:19mais sur le service militaire
00:54:20quelle est la position
00:54:21du Rassemblement national
00:54:22parce qu'il me semble
00:54:22que Jordan Bardella
00:54:23dans le livre
00:54:24qu'il vient d'écrire
00:54:25regrettait la décision
00:54:26de Jacques Chirac
00:54:27de l'avoir supprimé
00:54:28bien sûr
00:54:28d'ailleurs
00:54:28c'est un simple décret
00:54:30en Conseil des ministres
00:54:30qui pourrait le rétablir
00:54:31alors évidemment
00:54:32bien sûr
00:54:33il y a la question
00:54:33des moyens matériels
00:54:34bien évidemment
00:54:36mais simplement
00:54:37ce que je veux vous dire
00:54:37c'est qu'on est dans une idéologie
00:54:39au coeur du macronisme
00:54:40qui est l'idéologie
00:54:41du bon plaisir individuel
00:54:42les droits de l'homme
00:54:43c'est essentiel
00:54:44les droits de l'individu
00:54:45c'est essentiel
00:54:45la conscience individuelle
00:54:46c'est essentiel
00:54:47mais il n'y a pas que des droits
00:54:48il y a aussi des devoirs
00:54:49il y a la dimension
00:54:50d'intérêt général
00:54:51Emmanuel Macron a déclaré
00:54:52le 12 novembre 2020
00:54:54pour nous
00:54:55il n'y a rien de plus important
00:54:56que la vie
00:54:57c'est à dire qu'en fait
00:54:57il n'y a rien
00:54:58au-delà du bon plaisir individuel
00:55:00il faut la protéger
00:55:00pourquoi Jean Moulin
00:55:02est mort sous la torture
00:55:03c'est rien au-dessus de la vie
00:55:03en fait il y a quelque chose
00:55:04de plus que la vie
00:55:05les macronistes n'ont pas compris
00:55:06c'est que la liberté
00:55:07pardonnez-moi
00:55:08vous n'avez pas répondu
00:55:08à ma question
00:55:09si demain le rassemblement national
00:55:11arrive au pouvoir
00:55:11je viens parce qu'en vérité
00:55:12la question est essentielle
00:55:13vous voyez bien
00:55:14que le président Macron
00:55:14parle du service militaire
00:55:15volontaire
00:55:17et vous vous dites quoi
00:55:18obligatoire
00:55:18s'il y a un service militaire
00:55:19il est obligatoire
00:55:20il n'est pas volontaire
00:55:21bien évidemment
00:55:21c'est un devoir
00:55:22Aurélien Saint-Toul
00:55:23Aurélien Saint-Toul
00:55:25il me semble que
00:55:25assez récemment
00:55:26vous défendiez l'idée
00:55:27d'une conscription citoyenne
00:55:29c'est pas récent
00:55:30ça fait 15 ans
00:55:30qu'on est dessus
00:55:32donc non effectivement
00:55:34nous on a toujours défendu
00:55:35l'idée d'une contribution
00:55:36des citoyens
00:55:37à la vie de l'Etat
00:55:38et donc aussi
00:55:40à la sécurité
00:55:40donc notre modèle
00:55:42de conscription
00:55:43il a été détaillé
00:55:44notamment dans
00:55:45le dernier livret
00:55:46du programme
00:55:47de Jean-Luc Mélenchon
00:55:47sur la défense
00:55:49ça prendrait un peu de temps
00:55:50de rentrer dans le détail
00:55:51il n'a pas pour vocation
00:55:52d'être un service militaire
00:55:53à l'ancienne
00:55:54il a pour vocation
00:55:56d'être une conscription
00:55:57on a dit conscription citoyenne
00:55:59parce que l'essentiel
00:56:00des activités
00:56:01serait d'ordre civil
00:56:02en revanche
00:56:03une partie
00:56:04des jeunes gens
00:56:07et des jeunes femmes
00:56:07qui y participeraient
00:56:08serait versée
00:56:10à des activités
00:56:11de défense
00:56:12et de sécurité
00:56:12c'est un sujet
00:56:13très long en réalité
00:56:14mais ce qui m'intéresse
00:56:15enfin ce qui me permet
00:56:16ce que je veux dire aussi
00:56:18à cet instant
00:56:19c'est que le président
00:56:20de la République
00:56:20en 2017
00:56:21a sorti un gadget
00:56:22de son chapeau
00:56:23qui était le service national
00:56:25universel
00:56:26qui n'était ni un service
00:56:27ni national
00:56:27ni universel
00:56:28d'une certaine façon
00:56:29parce que
00:56:31il consistait
00:56:32à mobiliser
00:56:33plus ou moins
00:56:34pendant deux semaines
00:56:35des jeunes gens
00:56:35et des jeunes filles
00:56:36de 16 ans
00:56:37les mettre dans les...
00:56:38Nathalia, vous diriez
00:56:39in fine
00:56:39quelle est l'idée
00:56:40que va revenir ?
00:56:42Non mais in fine
00:56:43il faut distinguer
00:56:44la militarité
00:56:44on a un président
00:56:44de la République
00:56:45qui nous a dit
00:56:45qu'il allait régler
00:56:46le problème de la sécurité
00:56:47avec un service national
00:56:48universel
00:56:49qui consistait
00:56:50en deux semaines
00:56:51pour des jeunes gens
00:56:51qui allaient se lever
00:56:52à 6h du matin
00:56:52et faire des pompes
00:56:54et donc pendant huit ans
00:56:56il a empêché
00:56:58l'instauration
00:56:59d'une conscription
00:57:00dans un modèle
00:57:00plus sérieux
00:57:01Là on voit qu'on tombe
00:57:02dans les polémiques
00:57:03anti-Macron
00:57:04et ça malheureusement
00:57:05je trouve que c'est pas responsable
00:57:07vu la situation extérieure
00:57:08Mais il faut distinguer
00:57:10ce qui relève
00:57:11de la militarité
00:57:13et qui appartient
00:57:14tout à fait
00:57:14qu'il appartient au SEMA
00:57:16de tout à fait décrire
00:57:17c'est-à-dire que ces soldats
00:57:18qui sont engagés
00:57:19cette armée de métiers
00:57:20et oui ils sont prêts
00:57:21à faire le sacrifice
00:57:23de leur vie
00:57:23pour les autres
00:57:24lorsqu'ils s'engagent
00:57:25et c'est connu
00:57:26ils le savent
00:57:27qu'ils peuvent perdre
00:57:27leur vie
00:57:28ils peuvent être amenés
00:57:29à tuer aussi
00:57:30de ce que l'on attend
00:57:32de la société civile
00:57:33en termes de résilience
00:57:34Comment il s'appellera
00:57:35le service militaire
00:57:36volontaire ?
00:57:37Alors les modalités
00:57:38ne sont pas encore définies
00:57:40mais elles vont l'être
00:57:41des powerpoints
00:57:43Vous voyez tout de suite
00:57:44voilà l'ERN
00:57:46à quoi il pense
00:57:47mais moi je pense que
00:57:49il faut attendre
00:57:51le discours du président
00:57:52de la République
00:57:53mais il n'est pas question
00:57:54de rendre le service
00:57:56obligatoire
00:57:56nous n'avons pas
00:57:57les moyens
00:57:57et nous faisons appel
00:57:59en premier lieu
00:57:59aux réservistes
00:58:00et quand on pense
00:58:01réserve
00:58:02on pense aux réservistes
00:58:03opérationnels
00:58:04à des gens
00:58:04qui sont formés
00:58:05entraînés
00:58:06mais aussi
00:58:08à la réserve
00:58:09des ingénieurs
00:58:09des techniciens
00:58:10et ça nous l'avons voté
00:58:11dans la LPM
00:58:12dans la LPM
00:58:13et ce n'est pas un fait nouveau
00:58:15il peut y avoir
00:58:16une réquisition
00:58:17des moyens de production
00:58:20industriels
00:58:21qui soient mis
00:58:22au profit
00:58:23de la défense
00:58:23mais ça
00:58:24c'est un scénario
00:58:25qu'il faut envisager
00:58:26ça ne veut pas dire
00:58:27que nous ne faisons pas
00:58:28tout
00:58:29pour qu'il y ait
00:58:30une paix
00:58:30et même si je ne crois pas
00:58:31en une paix
00:58:32immédiate
00:58:34ni durable
00:58:34entre l'Ukraine
00:58:35et la Russie
00:58:36je pense que
00:58:37la France démontre bien
00:58:38avec son initiative
00:58:39avec les britanniques
00:58:40qu'on est prêt
00:58:41à assurer
00:58:42les conditions
00:58:42on a cessé le feu
00:58:43merci à tous les trois
00:58:45le temps du sablier
00:58:46est également écoulé
00:58:47pour vous
00:58:47merci à tous les trois
00:58:48tout de suite
00:58:49c'est le journal
00:58:49de l'Assemblée nationale
00:58:50c'est Bourbon Express
00:58:51préparé et présenté
00:58:52par Marco Pommier
00:58:53et c'est tout de suite
00:58:54Bonsoir Adeline
00:59:00ce soir dans Bourbon Express
00:59:02on parle des violences
00:59:03physiques et sexuelles
00:59:04en milieu scolaire
00:59:05oui après le scandale
00:59:07de Notre-Dame
00:59:07de Bétaram
00:59:08après l'adoption
00:59:09il y a 4 mois
00:59:10de leur rapport
00:59:11dans le cadre
00:59:11d'une commission d'enquête
00:59:13la macroniste
00:59:14Violette Spilbout
00:59:15et l'insommie
00:59:15Paul Vannier
00:59:16a organisé ce matin
00:59:17une conférence de presse
00:59:18pour un point d'étape
00:59:19avec plusieurs annonces
00:59:21avec d'abord
00:59:22ce comité de suivi
00:59:23un comité de suivi
00:59:25que nous avons installé
00:59:27hier ici
00:59:28à l'Assemblée nationale
00:59:29tous les deux
00:59:30et qui est composé
00:59:32à la fois
00:59:33de représentants
00:59:34des victimes
00:59:34de collectifs de victimes
00:59:35de lanceuses d'alerte
00:59:38de chercheurs
00:59:40constitués
00:59:41de représentants
00:59:42de la totalité
00:59:44des organisations
00:59:44syndicales représentatives
00:59:46des personnels
00:59:46de l'éducation
00:59:47du public
00:59:48et du privé
00:59:49Objectif de ce comité
00:59:51de suivi
00:59:51s'assurer
00:59:52que les 50 recommandations
00:59:54de leur rapport
00:59:54ne les restent pas
00:59:55lettres mortes
00:59:56et justement
00:59:57deuxième annonce du jour
00:59:58une proposition de loi
00:59:59en cours d'écriture
01:00:01elle sera déposée
01:00:02à la mi-décembre
01:00:03et elle devrait reprendre
01:00:04une trentaine
01:00:04de leurs recommandations
01:00:05trois grands axes
01:00:07un premier axe
01:00:08visant à reconnaître
01:00:10et à accompagner
01:00:11les victimes
01:00:12un second
01:00:13à mieux prévenir
01:00:14les violences
01:00:15en milieu scolaire
01:00:16et un troisième axe
01:00:17à renforcer
01:00:18les contrôles
01:00:19pour protéger
01:00:20les élèves
01:00:20quel que soit
01:00:21le type d'établissement
01:00:22Et puis pendant
01:00:23cette conférence
01:00:24de presse
01:00:25il y a un chiffre
01:00:26qui a retenu
01:00:27mon attention
01:00:2792
01:00:28c'est le nombre
01:00:29de signalements
01:00:30transmis par les deux députés
01:00:31aux procureurs
01:00:32des 55 départements
01:00:34depuis le début
01:00:35de cette commission
01:00:36d'enquête
01:00:3692 témoignages
01:00:38sur les violences
01:00:39physiques et sexuelles
01:00:40commis sur des enfants
01:00:41On passe au budget
01:00:42comme chaque soir
01:00:43on fait un point budget
01:00:44un point budget
01:00:46un point amendement
01:00:47mais d'abord
01:00:47hier soir
01:00:48il y a eu ce débat
01:00:49sur les petits colis
01:00:51la taxe sur les petits colis
01:00:52Oui, une taxe de 2 euros
01:00:54sur les colis
01:00:54d'une valeur inférieure
01:00:55à 150 euros
01:00:57et non européens
01:00:58Objectif, financer
01:00:59les contrôles
01:01:00des produits acheminés
01:01:01en France
01:01:01et notamment
01:01:02les produits
01:01:03de mauvaise qualité
01:01:04importés de Chine
01:01:06en 2024
01:01:06ça représentait
01:01:07plus de 775 millions
01:01:09d'articles
01:01:10Et je ne sais pas
01:01:12mesdames et messieurs
01:01:13les députés
01:01:13où vous vivez
01:01:14mais moi
01:01:15de là où je vis
01:01:16je ne vois que des commerçants
01:01:18que des artisans
01:01:18que des centres-villes
01:01:19qui sont aujourd'hui
01:01:20sous cette pression
01:01:22et sous cette submersion
01:01:23ceux qui ce soir
01:01:24ne voteront pas
01:01:25cette taxe
01:01:26se diront
01:01:27qu'ils n'ont pas choisi
01:01:28la France
01:01:29ils n'ont pas choisi
01:01:30nos commerçants
01:01:30ils auront choisi
01:01:32la Chine
01:01:32et sa submersion
01:01:33Eh bien visiblement
01:01:35les députés
01:01:35ont choisi la France
01:01:36puisque cette taxe
01:01:37a largement été adoptée
01:01:39avec les voix
01:01:40du bloc central
01:01:41de la gauche
01:01:42et d'une grande partie
01:01:43des républicains
01:01:44l'ERN lui
01:01:45a tenté
01:01:45de supprimer
01:01:46cette taxe
01:01:47son succès
01:01:47donc
01:01:48Vous voulez
01:01:49par cette taxe
01:01:50tout simplement
01:01:50prendre 2 euros
01:01:52sur par colis
01:01:53sur la consommation
01:01:54des classes moyennes
01:01:55et populaires
01:01:56ça n'empêchera pas
01:01:57la concurrence
01:01:58des loyers
01:01:58les chinois
01:01:59ce que vous avez organisé
01:02:00vous collectivement
01:02:02partisans
01:02:03du libre-enchange
01:02:03et du grand déménagement
01:02:04du monde
01:02:05Et pourtant
01:02:06la France n'est pas seule
01:02:07la Belgique
01:02:08le Luxembourg
01:02:09et les Pays-Bas
01:02:09appliqueront eux aussi
01:02:10une taxe
01:02:11sur les petits colis
01:02:12à partir du 1er janvier 2026
01:02:14Et puisqu'on parle du budget
01:02:15on se fait un petit point
01:02:16compteur d'amendements ?
01:02:17Le compteur des amendements
01:02:18et bien il en reste
01:02:19702 des amendements
01:02:20à examiner
01:02:21Est-ce qu'on va pouvoir arriver
01:02:23au bout d'ici dimanche minuit ?
01:02:24Vous en parliez
01:02:24en début d'émission
01:02:25Les plus optimistes
01:02:27espèrent un vote
01:02:27sur la première partie
01:02:28de ce budget
01:02:28le volet recette
01:02:29samedi soir peut-être ?
01:02:31Oui oui
01:02:31parce que sinon
01:02:32c'est jusqu'à dimanche minuit
01:02:33la date limite
01:02:34Exactement
01:02:34c'est le délai constitutionnel
01:02:35Yael Brunpivet
01:02:36elle ne veut plus
01:02:37qu'on poste des photos
01:02:38des bancs vides
01:02:39de l'hémicycle
01:02:40Stop aux photos
01:02:41dans le viseur
01:02:42de la présidente
01:02:43de l'Assemblée
01:02:44ce genre de cliché
01:02:45regardé
01:02:45souvent publié
01:02:46par les députés eux-mêmes
01:02:48sur leur réseau
01:02:48histoire d'épingler
01:02:50l'absence
01:02:50de leurs adversaires
01:02:51alors selon
01:02:52Yael Brunpivet
01:02:53ça contribue
01:02:54à la stigmatisation
01:02:55des élus
01:02:56dans un courrier
01:02:57elle demande
01:02:57d'arrêter cette pratique
01:02:59de tels comportements
01:03:00constitue une source
01:03:01de tension
01:03:02dans l'hémicycle
01:03:03et nuise gravement
01:03:04à l'image
01:03:05de l'institution
01:03:05c'est ce qu'elle a dit
01:03:06Yael Brunpivet
01:03:06Prenez des photos
01:03:07de l'hémicycle vide
01:03:08et vous les postez
01:03:09sur vos réseaux sociaux
01:03:10ça a dû m'arriver une fois
01:03:11Vous ne le ferez plus ?
01:03:13Je ne sais pas
01:03:14je déciderai
01:03:14mais si vous voulez
01:03:15que je vous dise
01:03:16ce qui nuit
01:03:16à l'image de l'institution
01:03:17c'est que quand je saisis
01:03:18Mme Brunpivet
01:03:19pour un parjure
01:03:20de M. Bolloré
01:03:21devant la commission
01:03:22d'enquête
01:03:24dont j'ai été rapporteur
01:03:26Mais vous avez conscience aussi
01:03:27que quand vous postez
01:03:27ce genre de photos
01:03:28d'hémicycle vide
01:03:29ça donne l'impression
01:03:30que vous séchez
01:03:31ou que vous êtes ailleurs
01:03:32qu'à votre tâche
01:03:33C'est le premier message
01:03:34que je passe aux jeunes
01:03:35quand je visite les écoles
01:03:37qui est de dire
01:03:38si vous ne voyez pas
01:03:39tous les députés présents
01:03:40à un moment donné
01:03:41dans l'hémicycle
01:03:41c'est parce qu'ils sont
01:03:42soit en commission
01:03:43soit en circonscription
01:03:44Ça sans explication
01:03:46ça peut faire mal
01:03:47Pardon collègue
01:03:47Je me suis laissé aller
01:03:48quand je suis arrivé
01:03:49dans l'hémicycle
01:03:49parce que je ne connaissais pas
01:03:50même si nul
01:03:51n'est censé ignorer le règlement
01:03:52et donc je me suis laissé piéger
01:03:54J'ai été rappelé à l'ordre
01:03:55par une collègue de LR
01:03:56mais j'ai quand même vérifié
01:03:57sur ses réseaux sociaux
01:03:57et elle avait publié
01:03:58144 photos elle-même
01:04:00La poutre, la paille
01:04:02Il faut faire attention
01:04:02Il faut faire attention
01:04:04Marco, d'un mot
01:04:05on parle des députés
01:04:06mais il faut parler
01:04:07des futurs maires aussi
01:04:08Oui, oui
01:04:08parce qu'on parle
01:04:09budget présidentiel
01:04:10mais dans 4 mois
01:04:11ce sont les municipales
01:04:1215 et 22 mars 2026
01:04:14et beaucoup de députés
01:04:16cherchent une implantation locale
01:04:18déjà 34 d'entre eux
01:04:19sont candidats
01:04:20on les recense progressivement
01:04:22alors vous le voyez
01:04:23en tête RN et LFI
01:04:2510 candidats chacun
01:04:27le bloc central
01:04:27suit avec 9 candidats
01:04:29les socialistes en comptent
01:04:303
01:04:31mais attention
01:04:32la loi sur le non-cumul
01:04:34votée en 2014
01:04:34interdit de cumuler
01:04:36les deux fonctions
01:04:37députés ou maires
01:04:38il faudra donc choisir
01:04:40Vous, ça vous a tenté
01:04:41l'aventure municipale
01:04:41ou vous êtes bien à l'Assemblée ?
01:04:44De toute façon
01:04:45on est bien à l'Assemblée
01:04:46quoi qu'il arrive
01:04:48ça n'empêche pas
01:04:48de considérer la possibilité
01:04:48Oui, il va y avoir
01:04:49quand même un certain nombre
01:04:50de départs potentiels
01:04:51C'est le choix
01:04:53de nos collègues
01:04:54en fonction de circonstances
01:04:56de leur implication
01:04:57de leur implantation locale
01:04:58de la capacité à mobiliser
01:05:01bon voilà
01:05:02ça fait partie
01:05:02de la vie politique
01:05:04ordinaire
01:05:05je crois que
01:05:06du projet qu'il porte
01:05:07moi je suis très
01:05:08moi je serais sur une liste
01:05:10je ne sais pas
01:05:10à quelle position
01:05:11voilà
01:05:11satisfaite de siéger
01:05:13à l'Assemblée
01:05:14et d'être sur les sujets
01:05:15dont nous avons parlé
01:05:16la défense
01:05:17la sécurité
01:05:17le régalien
01:05:18et l'international
01:05:20merci en tout cas
01:05:21à tous les trois
01:05:22d'avoir été ce soir
01:05:23les invités
01:05:24de chaque voix compte
01:05:25cette émission
01:05:26est rediffusée
01:05:26tout à l'heure
01:05:27à 23h30
01:05:28et elle est en replay
01:05:28aussi sur le site
01:05:29lcp.fr
01:05:30nous revenons demain
01:05:31à 19h30
01:05:33pour une émission spéciale
01:05:34en public
01:05:34consacrée
01:05:35aux 80 ans
01:05:36du magazine Elle
01:05:37on vous réserve
01:05:38plein de surprises
01:05:39dans un instant
01:05:40c'est Jean-Pierre Gratien
01:05:41et c'est Débat Doc
01:05:42sur La 8
01:05:43bonne soirée
01:05:44et à demain
Recommandations
2:42
13:09
1:18
8:04
2:07
Écris le tout premier commentaire