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  • il y a 11 heures
L'influenceuse Liam Di Benedetto a disparu des réseaux pendant un an. Elle revient avec un livre co-écrit avec Julie Nadar "Les gens qui m'appellent Liam ne me connaissent pas".
Elle parle de son mari condamné à 12 ans de prison, de son enfant lourdement handicapé et de son bébé décédé de la mort subite du nourrisson.

Son livre "Les gens qui m'appellent Liam ne me connaissent pas" est disponible aux éditions Le Duc.

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Catégorie

📚
Éducation
Transcription
00:00Je me réveille le matin, mon fils est mort à quelques centimètres de moi.
00:03Je n'ai rien entendu, je n'ai rien vu.
00:05Je me suis réveillée, je n'ai pas compris.
00:06C'était un cauchemar.
00:08Quand j'ai eu 10 ans, j'ai perdu ma maman d'une rupture d'anévrise.
00:12Ma maman, c'était une maman déjà aimante quand même, il faut le dire.
00:18J'étais sa seule fille.
00:19Mais c'était quelqu'un qui avait besoin de liberté.
00:23Elle avait envie de vivre aussi sa vie.
00:25Peut-être les douleurs de son passé, je ne sais pas.
00:27Dans le livre, je le dis, ma maman, elle se droguait.
00:31Donc, elle était dans son petit monde.
00:33Et puis moi, j'étais là à côté, je subissais, mais elle a tout fait pour ma maman.
00:38Elle n'avait pas beaucoup d'argent.
00:39Tout ce qu'elle avait, elle me le donnait.
00:40J'étais toujours bien habillée.
00:42Elle voulait que je sois toujours bien.
00:43Elle a fait du mieux qu'elle pouvait avec moi.
00:45Mais je pense qu'elle luttait contre ses démons.
00:48J'ai arrêté l'école quand j'avais 16 ans.
00:49L'école, ce n'était pas fait pour moi.
00:51Je n'aimais pas ça, j'avais envie de vivre ma vie.
00:53Donc, j'ai eu mon appartement.
00:54Et après, je n'ai pas travaillé.
00:57J'ai fait des petits boulots, mais j'ai compris aussi que ce n'était pas pour moi.
01:00Et j'avais besoin de découvrir, je pense, le monde.
01:02J'avais besoin de vivre aussi.
01:03Peut-être avec tout ce que j'avais perdu, la perte de ma maman.
01:06Puis, toute seule, je me suis retrouvée dans un appartement.
01:08Alors que moi, à 16 ans, mes copines, elles vivaient chez leurs parents.
01:11J'avais besoin de vivre.
01:12Donc, j'ai voyagé.
01:13Je suis partie vivre, en fait, 3 ans à Miami.
01:15J'avais une amie à moi qui habitait là-bas.
01:16Donc, du coup, je me suis dit, je vais partir aussi.
01:18Et ensuite, je suis partie aussi vivre à Tel Aviv.
01:20J'ai fait beaucoup la fête.
01:22Je suis à l'Ibiza.
01:22J'ai fait aussi des bêtises.
01:24On va dire que je n'ai pas pris le même chemin que ma maman, mais pas loin.
01:28Et pour ce qui est de la télé-réalité, en fait, moi, je n'ai jamais vraiment voulu faire de la télé.
01:31Je regardais parce qu'à l'époque, c'était de mon âge, etc.
01:33Et en fait, c'est eux qui sont venus me trouver sur les réseaux sociaux.
01:37À l'époque, c'était sur Facebook.
01:38Et en fait, je m'étais dit, pourquoi pas ?
01:39Et puis, un jour, ils m'ont dit, c'est bon, tu es prise.
01:41Je pense qu'ils ont voulu me donner une image.
01:43En fait, j'ai dû leur raconter ma vie.
01:44Donc, en leur racontant ma vie, je pense qu'ils ont voulu me coller cette image de fille à papa, voilà, fête, quelqu'un qui a un peu d'argent, fofolle.
01:51Donc, je pense qu'ils ont voulu me coller cette étiquette-là.
01:53Mais ce n'est pas vraiment la personne que j'étais.
01:55C'était de mon âge.
01:56J'aimais bien faire la fête, sortir, m'amuser.
01:58Je voyageais beaucoup, la télé, etc.
02:00Donc, ça me plaisait.
02:01Mais c'est vrai que depuis toujours, j'ai eu cette envie d'avoir des enfants.
02:04En fait, j'ai toujours voulu avoir une grande famille.
02:06Je ne sais pas si inconsciemment, c'est parce que je n'en ai pas eu que du coup, j'ai envie d'en avoir une.
02:09Peut-être que si j'avais eu des frères, des sœurs, une famille aimante, peut-être que je n'aurais pas eu cette envie d'avoir des enfants, d'avoir une famille.
02:16Et je suis tombée enceinte quand j'avais 23 ans.
02:18Et du coup, j'ai accouché à 24.
02:20J'ai eu ma fille qui s'appelle Joy.
02:21Donc, j'étais super contente parce que c'était un accomplissement.
02:24Moi, qui voulais tant avoir un enfant.
02:26En fait, moi, je m'imaginais la jolie famille.
02:29En plus, c'était une fille.
02:30Donc, j'étais trop contente puisque j'adore, moi, les filles.
02:33C'est trop mignon.
02:33Je me suis dit, je vais pouvoir la coiffer, jouer avec elle.
02:35Ça va être comme ma meilleure amie.
02:37Et en fait, à la suite d'un rendez-vous avec la pédiatre, elle me dit que ma fille ne suit pas du regard.
02:41C'est bizarre qu'elle me dise ça.
02:42Tout de suite, mon père avait réussi à m'avoir un rendez-vous pour faire une radio.
02:46Et à la suite de la radio, ils ont vu que ma fille avait un kyste au cerveau.
02:50Donc là, c'était la douche froide.
02:52C'est vrai qu'au début, j'ai eu du mal à accepter.
02:53J'ai eu beaucoup de mal à accepter que ma fille soit handicapée.
02:56Et voilà, c'était l'inconnu.
02:57Pour moi, je ne connais pas parce que de toute façon, d'être maman, tu n'as pas de mode d'emploi.
03:00Ça vient, c'est comme ça, c'est de l'instinct.
03:02Et là, c'est vrai qu'il m'aurait presque fallu un mode d'emploi.
03:04Parce que tu ne sais pas qu'est-ce qu'il faut faire après les prochains rendez-vous.
03:09Comment ma fille, quel va être son avenir ?
03:12Et le mien aussi, parce que j'étais jeune, j'avais 24 ans.
03:15Donc il faut tout gérer.
03:17C'est vrai que moi, je m'imaginais la petite fille qui allait courir dans mes bras,
03:20qui allait m'appeler maman, qui allait faire ses premiers mots, etc.
03:24Et en fait, c'était tout l'inverse.
03:25Elle a marché très longtemps après.
03:27Elle vient à peine de marcher, elle a 7 ans.
03:29Elle ne m'a jamais dit maman, je dois lui donner à manger comme un bébé.
03:33Ce n'est pas facile à gérer au quotidien.
03:35Et même moi, les attentes que j'avais, moi qui rêvais tant d'avoir un enfant,
03:39là, c'était très dur pour moi.
03:40Du coup, j'ai rencontré mon mari par un ami en commun à nous.
03:43Au début, quand j'ai rencontré mon mari, moi, je ne savais pas du tout qui c'était.
03:45Après, j'ai fait forcément des recherches sur Internet.
03:47Puis Christophe m'en avait parlé aussi, mais je ne savais pas qui il était moi.
03:51J'ai appris qu'il était mêlé à la justice, qu'il avait fait aussi beaucoup d'années de prison avant.
03:56Voilà, j'ai lu plein de choses sur lui, plein d'articles.
03:59Au début, je me suis dit, mais ce n'est pas possible, ce n'est pas lui.
04:01Ce n'est pas la personne que j'ai en face de moi, avec qui je parle tous les jours.
04:04C'est quelqu'un de gentil, de respectueux, de cultivé.
04:08Du coup, notre relation continue.
04:10Moi, bon, qu'il avait fait des bêtises avant par le passé, on va dire que c'était le passé.
04:14Je sais qu'il avait une affaire quand même qui était en cours.
04:17Mais bon, voilà, au début, il ne m'en parlait pas trop.
04:20Il n'y avait rien encore.
04:22C'était une ancienne affaire à lui.
04:24Déjà, une maman seule, avec un enfant, mais en plus un enfant handicapé.
04:27Les garçons, voilà, c'est déjà compliqué, on va dire.
04:31Et c'est vrai que mon mari, ça n'a pas du tout été une barrière pour lui.
04:33Il aime ma fille comme sa propre fille.
04:35Et c'est ça qui m'a plu chez lui.
04:37Je tombe enceinte.
04:38On a eu une petite fille qui s'appelle Charlie.
04:40Et là, c'est le bonheur absolu.
04:41Elle parle, elle marche.
04:43Elle a marché d'ailleurs très vite, à un an.
04:44Moi, ça m'a fait super bizarre parce que ma fille ne marchait pas.
04:48Ses premiers mots, en fait, tout ce que je voulais, là, je l'avais avec ma fille Charlie.
04:53Donc, je découvrais en fait ce que c'était vraiment d'être maman.
04:55Le passé de mon mari l'a rattrapé.
04:57Du coup, il y avait le procès qui m'avait parlé de son affaire quand on s'est rencontrés.
05:01Il est condamné à 12 ans de prison pour narcotrafic.
05:05C'était terrible.
05:07Mon monde s'est croulé.
05:08On avait la famille parfaite, nos enfants, mon mari qui me soutenait.
05:12Mais à chaque fois que j'ai l'impression que je sors la tête de l'eau et que je suis heureuse,
05:16tout de suite, il y a quelque chose d'autre qui ne va pas et tout s'écroule, en fait.
05:19Mon mari est incarcéré et je tombe enceinte pendant que j'allais le voir, donc au parloir.
05:23Ce qu'on appelle, on va dire, un bébé parloir, même si je n'aime pas trop dire ça, mais bon, c'est ça.
05:26Et en plus, j'apprends que je suis enceinte de jumeaux.
05:29Donc là, incroyable, truc de dingue.
05:31Donc, je suis super heureuse.
05:33Moi qui voulais tant une grande famille, là, on était au complet, on va dire.
05:36Mais c'est vrai que j'avais quand même peur de la réaction de mon mari parce qu'il est quand même incarcéré, il a pris 12 ans de prison.
05:41J'étais déjà toute seule avec deux enfants.
05:43Donc là, on se dit, tu es toute seule avec quatre.
05:45J'avais quand même peur de sa réaction.
05:46Il me dit, mais comment tu vas faire ?
05:47Voilà, c'est ses premiers mots.
05:48Il va me dire, mais comment tu vas faire à débrouiller avec toute seule, quatre enfants ?
05:52Mais moi, j'étais tellement contente d'avoir un enfant et en plus des jumeaux que je me suis dit que j'allais y arriver.
05:57De toute façon, je m'en sors toujours.
05:59Là, pour l'accouchement des jumeaux, il a réussi à avoir une permission de quelques jours.
06:03Ça s'est super bien passé, comme pour Charlie, il y avait mon mari, il m'a accompagnée.
06:07J'étais très stressée parce que je me suis dit deux.
06:09Et en fait, c'était incroyable.
06:11C'est un truc que je ne pourrais même pas décrire tellement c'était dingue de sortir deux bébés.
06:15T'en as un qui sort et puis tout de suite, il y a un deuxième.
06:18C'était dingue.
06:19C'était incroyable.
06:20J'ai l'impression que je vivais un moment hors du temps.
06:22Comme d'habitude, je crois que vous l'avez compris, du bonheur.
06:25Et après, il se passe toujours quelque chose de pas bien.
06:26Et un matin, j'ai l'héroï, donc mon fils qui pleure et pas de jude.
06:30J'ai trouvé ça bizarre parce que c'était des jumeaux et ils faisaient tout ensemble.
06:34Quand un pleurait, le deuxième suivait.
06:36Et là, Jude ne pleure pas.
06:37Donc, je vais voir Jude.
06:39Et là, je le vois tout blanc.
06:41Je le touche, il est froid, tout dur.
06:43J'ai compris tout de suite qu'il y avait un problème.
06:45J'appelle les pompiers de suite.
06:46Ils me demandent de faire un massage cardiaque et je le mets au sol.
06:49Je commence à lui faire un massage cardiaque.
06:50Je n'ai jamais fait ça de ma vie.
06:51Ils me demandent de lui faire un bouche à bouche.
06:52Je fais tout ce qu'ils me disent.
06:53Ils restent au téléphone avec moi.
06:54Donc, ils sont arrivés, ils ont pris le relais.
06:56Ils ont tout essayé.
06:58Mais ça n'a pas suffi.
07:00La veille, je les ai lavés.
07:02Donc, je les câlinais.
07:03Tout allait bien.
07:04Et je me réveille le matin.
07:05Mon fils, il est mort à quelques centimètres de moi.
07:08Je n'ai rien entendu, je n'ai rien vu.
07:09Je me suis réveillée, je n'ai pas compris.
07:10C'était un cauchemar.
07:12Et donc, au début, je ne savais pas trop ce que c'était.
07:15Et après, du coup, ils ont dû faire une autopsie.
07:17Ils m'ont dit qu'il n'y avait pas de cause.
07:19C'était comme ça.
07:21Son cœur s'est arrêté dans la nuit.
07:23En fait, j'étais brouillée.
07:25T'étais tout noire.
07:25Au début, tu n'as pas de réponse.
07:27On dit juste que, voilà, ton fils, il est mort et que c'est fini.
07:30C'est très brutal.
07:31Tout est très brutal, de toute façon.
07:32Et ensuite, l'autopsie, ils m'ont dit qu'ils n'avaient rien trouvé,
07:35qu'il ne s'était rien passé, que son cœur s'était simplement arrêté.
07:38Donc, c'est ce qu'on appelle la mort subie du nourrisson.
07:40Il n'y a aucune cause, il n'y a aucune raison.
07:42C'est comme ça, son cœur s'arrête.
07:44Genre, vous voulez à toute la Terre entière.
07:46Je n'ai pas compris pourquoi.
07:48Pourquoi moi, encore ?
07:51Aujourd'hui, ça fait plus d'un an que j'ai perdu mon fils.
07:53Et je n'ai pas fait le deuil.
07:55Je pense qu'on ne fait jamais vraiment un deuil de la perte d'un enfant.
07:58C'est juste qu'on n'a pas le choix.
08:00On continue de vivre parce qu'on n'a pas le choix.
08:03Mais moi, personnellement, je n'ai pas fait mon deuil.
08:05Je pense que je ne le ferai jamais.
08:06Mon fils, il sera toujours auprès de moi.
08:10Pas physiquement, mais dans ma tête, à travers mes enfants.
08:13J'ai décidé d'arrêter les réseaux sociaux parce que, déjà, je recevais plein de messages et que j'étais déjà très triste.
08:19Donc, c'était de pire en pire.
08:20Et en fait, je passais vraiment des félicitations aux condoléances.
08:24Et puis, je pense que pour moi, les réseaux sociaux, c'est quand même un endroit où on doit partager de la joie, de la bonne humeur.
08:29Alors, dans la vie, il n'y a pas toujours qu'il est tout beau, tout rose.
08:31Il y a des moments où ça ne va pas.
08:33Même moi, j'étais la première à partager par rapport à ma fille, etc.
08:35Mais là, c'était beaucoup trop dur, je pense, pour les réseaux.
08:38Quand j'ai perdu mon fils, quand on est arrivés à l'hôpital, tout de suite, je recevais des messages des réseaux sociaux de personnes qui avaient annoncé comme quoi j'avais perdu mon fils.
08:47Donc, j'ai ma famille qui était au courant via les réseaux sociaux.
08:49En fait, on m'a dépossédée de ce moment-là.
08:51Donc, j'avais besoin vraiment de couper.
08:53Ce n'était pas aux gens d'apprendre à ma famille ou à mes amis ou à tout le monde que j'avais perdu mon fils.
08:58C'était à moi de le faire.
08:59Et là, j'avais besoin du coup de revenir et d'annoncer moi-même que pendant un an, j'avais fait une pause.
09:04J'avais besoin de me concentrer sur mes enfants, ma famille.
09:07Et pour essayer d'aller mieux, en fait, j'étais triste et personne ne me comprenait.
09:10Personne ne ressentait ce que je ressentais.
09:12Parce que je pense qu'il faut le vivre pour comprendre.
09:14Donc, j'ai cherché sur des forums, j'ai écouté des podcasts.
09:18J'ai cherché plein de choses pour me sentir moins seule.
09:20Et je n'ai pas trouvé des gens qui vivaient la même chose que moi.
09:23J'ai contacté Julie à travers les réseaux sociaux.
09:26Parce que j'avais besoin de lui raconter mon histoire.
09:28Et j'avais besoin d'aider aussi, je pense, toutes ces femmes qui se sentaient seules comme moi,
09:33dues à la perte d'un enfant.
09:34Parce qu'on n'est pas souvent accompagnées, on n'est souvent pas incomprises.
09:37Mais on en a besoin, je pense, d'avoir quelqu'un qui vit la même chose pour se sentir moins seule.
09:43On a fait ce livre avec Julie.
09:44Ça m'a fait beaucoup de bien.
09:45Ça a été un peu comme une thérapie.
09:47Julie, elle le sait maintenant, mais elle m'a beaucoup aidée dans cette reconstruction.
09:51Et d'ailleurs, dans ce livre, vous allez voir, du coup, rien que le titre, ça explique tout.
09:56Les gens qui m'appellent Yann ne me connaissent pas.
09:57Parce que je reflète une image, mais je ne suis pas comme ça.
10:01Je ne suis pas comme ça.
10:01Et dans ce livre, vous allez, du coup, justement, découvrir la personne que je suis vraiment.
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