Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 heures
Gilles Boeuf, figure majeure de la biologie française et de la défense du vivant nous livrera une leçon inaugurale qui posera les fondements de nos réflexions sur l'avenir de notre planète. Elle sera l'occasion d'entendre la voix de la science, celle qui observe, mesure et comprend les bouleversements que connaît notre environnement. Entre constats alarmants et pistes d'espoir, il nous invitera à regarder la nature avec d'autres yeux, à comprendre notre place dans le tissu du vivant et à envisager les chemins d'une réconciliation nécessaire entre l'humanité et son écosystème.

Leçon inaugural par Gilles Boeuf, biologiste, ancien président du Muséum national d'histoire naturelle.

Suivez-nous sur :
Youtube : [https://www.youtube.com/c/lepoint/](https://www.youtube.com/c/lepoint/)
Facebook : [https://www.facebook.com/lepoint.fr/](https://www.facebook.com/lepoint.fr/)
Twitter : [https://twitter.com/LePoint](https://twitter.com/LePoint)
Instagram : [https://www.instagram.com/lepointfr](https://www.instagram.com/lepointfr)
Tik Tok : [https://www.tiktok.com/@lepointfr](https://www.tiktok.com/@lepointfr)
LinkedIn : [https://www.linkedin.com/company/le-point/posts/](https://www.linkedin.com/company/le-point/posts/)
Bluesky : [https://bsky.app/profile/lepoint.fr](https://bsky.app/profile/lepoint.fr)
Threads : [https://www.threads.net/@lepointfr](https://www.threads.net/@lepointfr)
WhatsApp : [https://www.whatsapp.com/channel/0029VaDv82FL2ATwZXFPAK3c]
www.lepoint.fr'

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00:00...
00:00:00Bonsoir à tous, on est ravis de vous retrouver pour ce qu'on a appelé de façon très simple et modeste
00:00:22cette leçon inaugurale de la 14e édition de Futuropolis Planète ici à Sciences Po Toulouse.
00:00:28Notre cap reste résolument le même avec le thème de cette année, quand la science parle, il s'agit de remettre la science à sa place légitime à l'heure où elle est occultée,
00:00:37remise en question, parfois inaudible, voire méprisée. Et pour ce faire, quoi de mieux qu'une figure majeure de la biologie française et de la défense du vivant,
00:00:46ancien président du Muséum National d'Histoire Naturelle, j'ai nommé Gilles Boeuf, qui va vous inviter dans quelques instants à regarder la nature avec d'autres yeux,
00:00:53à comprendre notre place dans le tissu du vivant. Mais juste avant cela, deux petites courtes introductions, tout d'abord par Renaud Grand-Clément,
00:01:02le PDG du Point, sous vos applaudissements, Mesdames, Messieurs.
00:01:05Merci.
00:01:06Merci, cher Boris. Bonsoir à toutes et à tous. Je suis très heureux, au nom d'Étienne Gernel, directeur du journal Le Point, de Valérie Toragnan,
00:01:21directrice de la rédaction, de toutes les équipes du Point, de vous accueillir ce soir. Je vous souhaite la bienvenue pour cette 14e édition de Futuropolis Planète.
00:01:30Et oui, déjà 14 ans. Je tiens à remercier nos partenaires et en particulier la région Occitanie et Mme Nadia Pelfig,
00:01:40en qualité de vice-présidente chargée de l'enseignement supérieur, de la recherche, des affaires européennes et des relations internationales,
00:01:49et présidente du conseil d'administration de Sciences Po Toulouse. Donc, chère Nadia, merci de nous accueillir,
00:01:55de remercier également Toulouse Métropole et de remercier l'ensemble des entreprises qui nous permettent également de tenir ces éditions au fil des ans.
00:02:05Depuis l'an dernier, nous sommes accueillis par nos partenaires, l'Université Toulouse-Capitole, Sciences Po Toulouse et TSE.
00:02:16Et c'est une chance et un grand honneur d'accueillir le public de Futuropolis dans des lieux d'excellence,
00:02:22des lieux qui diffusent le savoir et la science. Et c'est ce soir à Sciences Po, dont je remercie le directeur Eric Darras,
00:02:31que nous allons recevoir M. Gilles Boeuf pour une grande leçon, que je vais écouter moi personnellement avec beaucoup de passion et beaucoup d'attention.
00:02:43Donc, merci à vous. Merci, chère Nadia. Je te passe la parole tout naturellement.
00:02:49Merci, Président. Je suis très, très contente de retrouver de nouveau pour cette 14e édition, me semble-t-il,
00:02:57l'équipe de Futuropolis pour cette édition de Futuropolis Planète. C'est un rendez-vous qui marque le temps toulousain.
00:03:04Et je dois dire que ça se fait dans un contexte un petit peu particulier cette année.
00:03:08Aujourd'hui, vous le savez, tous les médias en parlent. Nous rendons hommage à l'ensemble des victimes d'il y a 10 ans au Bataclan.
00:03:17Nous sommes au lendemain aussi de la libération de Boualem-Sensal.
00:03:20Et je sais l'importance que ça revêt pour le point, pour son directeur, Étienne Jernel, également, parce que vous êtes beaucoup engagés sur ce sujet.
00:03:30La région aussi. Nous avions affiché sur nos frontispices d'hôtels de région l'exigence de libération de Boualem-Sensal.
00:03:37Et au moment où nous nous parlons, se tient également la COP30 à Bellem avec un grand absent que sont les Etats-Unis, notamment.
00:03:46Alors oui, c'est un moment qui est un peu singulier. C'est un moment où, en tant que président du conseil d'administration de Sciences Po,
00:03:54et au nom d'Éric Daras, qui ne pouvait pas être là ce soir avec nous, le directeur, puisqu'il était au ministère de l'Enseignement supérieur,
00:04:00il nous a semblé important de réaffirmer la nécessité du dialogue entre la science et la société.
00:04:05de dire à quel point il faut écouter nos scientifiques. Il ne suffit pas de produire ou de permettre des politiques publiques
00:04:15qui soutiennent la science, qui financent la recherche, d'ailleurs, largement et suffisamment. Il faut être en capacité d'écouter ce que la science nous dit.
00:04:23Parce qu'au moment où des représentants élus, je t'en prie, Martin Vinzal, de tous les CO qui arrivent de manière discrète,
00:04:33et coucou à tous nos internautes qui suivent Martin Vinzal qui arrivent à Futura Police Planète,
00:04:38très sérieusement, ils nous rappellent des données qui sont vérifiées.
00:04:43Et au moment où on est dans une période de désinformation massive, de fake news, de climato-scepticisme,
00:04:51il y a un endroit où la rigueur est exigée, c'est la science, où on considère que les vérités doivent être partagées,
00:05:00doivent être démontrées, et c'est nécessaire. Et moi, je voudrais, en ce lieu qui doit former l'esprit critique,
00:05:06vous dire l'importance, y compris pour des responsables politiques, de remettre sur le devant de la scène
00:05:13le goût de la complexité. Alors je sais que ce n'est pas très vendeur de dire ça,
00:05:18mais la réalité, c'est que nous sommes dans un monde complexe qui exige des réponses complexes
00:05:23et qui exige surtout que le savoir soit partagé. Et c'est pour ça qu'on prend grand soin en région Occitanie
00:05:28de la culture scientifique et technique industrielle, que nous mettons des financements dans la recherche,
00:05:36notamment sur des terrains qui touchent les problématiques de la région.
00:05:39Vous avez tous en tête les incendies dans l'eau de cet été. Vous savez tous les difficultés que rencontrent
00:05:46nos éleveurs avec les différentes épisodes. Je suis extrêmement heureuse que Gilles Boeuf soit avec nous ce soir.
00:05:53Vous le connaissez dans sa qualité de grand biologiste. Vous connaissez peut-être ses travaux sur la santé du vivant,
00:06:01sur la nécessité de penser santé animale et santé humaine ensemble, sous un vocable pas tellement occitan qu'on appelle
00:06:06One Health, mais qui est extrêmement important, pour lequel notre école vétérinaire à Toulouse et en région Occitanie,
00:06:12qui est une des quatre grandes écoles vétérinaires de France, travaille énormément et pour lequel je suis extrêmement fière
00:06:19que la région Occitanie affirme et continue d'affirmer son soutien.
00:06:23Je ne serai pas plus longue parce qu'il est important que ce soir, on puisse écouter la science.
00:06:29Il est important aussi que pour les citoyens qui soient là, il y ait des moments comme ceux créés par Futurapolis Planète.
00:06:38Si nous soutenons et si moi j'ai une affection et une place particulière pour cet événement dans Toulouse,
00:06:43c'est que justement, il réaffirme et démontre la nécessité de ce dialogue permanent entre la science,
00:06:52les citoyens et les responsables politiques, mais également avec les industriels qui ne peuvent pas tourner le dos aux enjeux de demain
00:07:01parce qu'on doit pouvoir réaffirmer qu'on ne doit pas regarder le vivant en surplomb, mais bien que nous en faisons tous partie.
00:07:09Donc un grand merci Gilles Boeuf d'être avec nous.
00:07:12Place à la science désormais, donc place à toi et puis on se retrouve après cette leçon pour vos questions, me semble-t-il.
00:07:23C'est tout à fait ça. Merci Nadia. A vous de jouer Gilles.
00:07:30Merci beaucoup. Merci pour cette jolie invitation.
00:07:34En plus, l'essence inaugurale, pour moi, ça me parle un peu spécial.
00:07:36Il y a 12 ans, je faisais ma leçon inaugurale au Collège de France sur le thème « Le vivant, de l'océan à la cité ».
00:07:44Le vivant naît dans l'océan. Maintenant, on a 4000 millions d'années et puis il en sortira.
00:07:50L'humain va jouer un rôle important. Il sortira tout seul de l'océan, bien avant les humains.
00:07:54Et puis l'humain va le sortir. Il la met dans les villes, dans les cités dans lesquelles nous sommes aujourd'hui.
00:07:59Beaucoup plus nombreux que dans les campagnes.
00:08:01Je faisais une leçon, en fait, à l'école normale supérieure. C'était en 2013, en octobre.
00:08:08Et ce jour-là, en fait, pour la première fois, l'humanité basculait plus d'humains dans les villes que dans les campagnes.
00:08:13Donc vous voyez, ça fait une douzaine d'années, en fait.
00:08:17Et c'est intéressant de dire... On va revenir à l'image antérieure. C'est moi qui avancez.
00:08:22Voilà. C'est ça. En fait, le vivant... Je me suis dit, finalement, faire une leçon comme ça sur...
00:08:28Quand la science parle, c'est un peu prétentieux. J'ai pas envie de me mettre dans la peau de toute la science.
00:08:34Simplement, je me suis dit, quel serait le meilleur système ? Ben, reparler du vivant humain.
00:08:38On a vécu un très joli événement, il y a juste un mois, à la scène musicale à Paris.
00:08:42Il y avait 1200 personnes dans la salle. Tout le CAC 40 était là.
00:08:47Nous étions cinq. Heidi Sevestre, la glaciologue.
00:08:50Marine Calmet, la juriste. Jean-Marc Jancovici, que vous connaissez bien.
00:08:55Il y avait également, bien sûr, aussi Olivier Hamant, que j'adore, qui travaille sur la robustesse du vivant
00:09:01par rapport à ce que font nos entreprises en matière de performance et d'efficacité.
00:09:05Il y avait Gilles Boeuf. Et on avait chacun 12 minutes pour expliquer au monde de l'entreprise
00:09:10que c'est bien de s'occuper du climat, évidemment, mais il faut aussi s'occuper du vivant.
00:09:14D'autant plus que... Parce qu'on me dit souvent... Moi, je vais dans toutes les entreprises maintenant.
00:09:17Ils sont tous des polytechniciens excellents. Ils savent calculer des flux de carbone,
00:09:21mesurer plein de choses, en fait. Calculer les coûts, effectivement, climatiques dans l'activité.
00:09:28C'est très bien. Mais on oublie le vivant. Et on oublie le vivant parce que l'humain a oublié qu'il était vivant.
00:09:33Quand je parle avec des gens, je m'en rends bien compte maintenant, en fait.
00:09:36Ceux qui m'en parlent le mieux, ils sortent d'un cancer ou d'une très grave pathologie.
00:09:40Ils sont sortis. Et j'adore ce que tu as dit tout à l'heure, Nadia, en parlant de complexité.
00:09:45Je suis très proche d'un homme que j'admire par-dessus tout.
00:09:47Il s'appelle Edgar Morin. Edgar a eu 104 ans le 7 juillet dernier.
00:09:52Edgar était l'homme de la complexité, la chaire de la complexité à l'UNESCO.
00:09:56Edgar a toujours dit qu'on ne va pas résoudre des problèmes aussi horriblement complexes
00:09:58que ceux qu'on va aborder avec des solutions très simples.
00:10:02On trouve un bouc émissaire toujours humain, mais il est unique ou bien une solution.
00:10:05Ce n'est pas ça du tout.
00:10:07Et si l'humain se rappelait chaque seconde qu'il est vivant...
00:10:11J'espère que je vais vous changer ce soir.
00:10:12À partir de maintenant, je suis vivant.
00:10:15On ferait beaucoup moins de conneries.
00:10:17Et je fais exprès d'utiliser ce mot très familier sur l'eau, la gestion de l'eau.
00:10:21Un bébé humain qui naît, c'est trois quarts d'eau liquide.
00:10:26Ce n'est pas fait pour arroser sa bagnole, laver sa bagnole quand il fait sec,
00:10:29comme on l'a vécu dans nos régions depuis quelques temps.
00:10:32Le cerveau humain, c'est 80% d'eau.
00:10:35Elle n'est pas entièrement liquide.
00:10:36Elle est sous forme de gel.
00:10:37C'est de l'eau.
00:10:39Et voilà pourquoi cette eau est si indispensable.
00:10:40Tous les êtres vivants du coronavirus 19 à l'humain sont faits d'eau liquide.
00:10:46C'est ça, on se le dit en permanence, ça changerait beaucoup de choses.
00:10:50Deux images, je vais démarrer sur deux écosystèmes.
00:10:52C'est quoi un écosystème ?
00:10:53C'est une construction biologique, d'êtres vivants, sur une géologie antérieure.
00:10:58Ça peut être une falaise, ça peut être un morceau d'océan, ça peut être tout ce que vous voulez.
00:11:02La biodiversité, c'est ça, c'est l'ensemble de toutes les relations entre tous les êtres vivants, entre eux et avec leur environnement.
00:11:10Et l'écosystème, c'est une construction.
00:11:12On n'a pas les mêmes espèces au sommet de l'Himalaya ou dans les grands fonds océaniques ou dans votre lit ce matin.
00:11:17Je vous montrerai une image de votre lit ce matin.
00:11:19C'est génial.
00:11:20Le vivant est partout.
00:11:21Quand je vois des cartes, on me dit, là, il n'y a rien.
00:11:24Ça n'existe pas.
00:11:26Le con, le plus incroyable, c'est une chambre à maladie de zocomia d'un hôpital tout neuf.
00:11:31L'humain a été capable d'inventer des écosystèmes où il n'avait plus qu'une seule espèce qui vive.
00:11:37Le vivant n'a jamais vécu comme ça.
00:11:38Il y a toujours plein de monde partout, bien sûr.
00:11:40Même un désert, il contient moins d'espèces que la forêt tropicale humide, mais il y a pas mal de choses dedans.
00:11:45Dans une chambre d'hôpital, avec ses problèmes, il reste un être vivant.
00:11:48Banal, un streptocoque, un pseudomonas, un aéromonas, il est mortel.
00:11:56Il a été sélectionné, en fait, contre les antibiotiques.
00:11:59Parce qu'en fait, vous savez, quand vous tuez avec une molécule, une colonie de bactéries, vous en tuez 98,2%.
00:12:05Puis il en reste toujours un petit peu et vous les sélectionnez.
00:12:07Puis on arrive maintenant à un drame qu'on vit beaucoup, d'ailleurs aussi en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine,
00:12:11qui est l'antibiorésistance.
00:12:13Toute une équipe qui travaille dessus, au CHU de Toulouse, de Limoges.
00:12:16On est en ce moment en train de rechercher dans toute la faune et la flore du Pays Basque à la Vendée,
00:12:22en pays de Nouvelle-Aquitaine.
00:12:24On fait le même travail en Nouvelle-Aquitaine avec nos chercheurs d'Occitanie.
00:12:28On trouve partout des gènes qui codent des protéines d'antibiorésistance.
00:12:34L'antibiotique, c'est une invention fabuleuse.
00:12:36C'est un prix Nobel magnifique.
00:12:37Mais mal utilisé, surutilisé, on arrive aujourd'hui à des problèmes.
00:12:41Donc vous allez voir que la science, elle est indispensable.
00:12:43Et c'est là qu'aujourd'hui, moi, je me dis, mais qu'est-ce qui se passe ?
00:12:47On ne nous écoute plus.
00:12:48Et tu as eu les mots exactement appropriés dans le papier qu'on a fait dans Le Monde il y a un mois,
00:12:51qui s'appelait « Comment réconcilier la science, la politique et les citoyens ? ».
00:12:57La question est vraiment là.
00:12:58Je pense que parler du vivant, c'est peut-être une des solutions les plus pratiques pour en parler.
00:13:02La forêt trop égale humide, ici en Guyane, on est en France.
00:13:05L'équivalent marin, c'est le récif corallien.
00:13:07On est ici en Nouvelle-Calédonie, qui est toujours français pour l'instant.
00:13:11Vu comment on s'y prend, je ne sais pas s'ils vont assez longtemps français.
00:13:14Ça veut dire que là, vous avez là plus de poissons sur un carré de 1 km dans le lagon de Nouméa que dans toute l'Europe.
00:13:22En forêt tropical humide, là, c'est en Guyane.
00:13:24On peut très bien avoir 30 000 espèces vivantes sur un carré de 1 km.
00:13:28Le tiers de tout ce qui vit dans la métropole française.
00:13:31Les hotspots, les méga-divers, c'est ça ?
00:13:33Des zones du monde incroyablement riches parce qu'elles sont stables.
00:13:36Le vivant adore la stabilité.
00:13:40L'économie aussi.
00:13:41La politique aussi.
00:13:42Puis en ce moment, on n'a jamais été, tu l'as bien rappelé tout à l'heure, Nadia, dans une situation aussi instable.
00:13:46Donc c'est compliqué de prévoir.
00:13:48C'est dans la complexité qu'il faut qu'on se plonge pour qu'on puisse apporter des éléments intéressants.
00:13:52Et cette forêt tropical humide, elle part à la vitesse de la surface de la Grande-Bretagne chaque année.
00:13:56Et quant aux lagons coralliens, on en a perdu la moitié sur 50 ans.
00:14:02Voilà.
00:14:02Et la France, on a beaucoup.
00:14:03La Grande-Bretagne de corail, le lagon, bien sûr, fait partie de tout cet écosystème corallien dans la zone intertropicale.
00:14:11Alors, les villes.
00:14:13Shanghai, on va parler un peu de la Chine.
00:14:15Shanghai, c'est le tiers des Français dans la même ville.
00:14:17Donc vous imaginez bien que c'est pas sans dégâts.
00:14:19On fait une ville, on enlève le vivant, il revient.
00:14:22Une ville, c'est pas sans vivant.
00:14:23À Paris, on travaille beaucoup là-dessus, au muséum, sur Paris, évidemment.
00:14:27En gros, on connaît à peu près 7500 espèces de plantes sauvages en France.
00:14:31Il y en a 1000 dans Paris.
00:14:32C'est pas zéro.
00:14:33C'est pas un désir absolu.
00:14:36Ce qui veut dire que comment ce vivant réagit face aux agressions ?
00:14:40Alors, on dit souvent, le vivant est résilient.
00:14:42Oui.
00:14:44Mais vous ne pouvez pas résilier si vous êtes mort.
00:14:47Mettez-le-vous dans le crâne, ceci.
00:14:48Ça veut dire que pour pouvoir résilier, il faut avoir résisté à l'agression, au trauma, au viol.
00:14:55On a résisté.
00:14:56Et peut-être qu'ensuite, on va revenir dans un État plus ou moins proche de ce qu'on était auparavant.
00:15:01Boris Yerouni qui avait organisé au Palais du Pharao, il y a quelques années, le 4e congrès mondial sur la résilience.
00:15:07Et on avait bien sûr regardé, bien sûr, aussi les écosystèmes.
00:15:10On avait regardé le Bataclan à l'époque aussi.
00:15:12Et puis le massacre du Rwanda aussi.
00:15:13Alors, les problèmes, le climat, bien sûr.
00:15:18Vous avez vu que d'ailleurs, je vous le tiens à dire, je l'ai lu dans le train en arrivant tout à l'heure ici, en venant de Bordeaux,
00:15:22que CNews s'est fait condamner à 20 000 euros d'amende parce qu'ils ont clamé partout que le climat qui changeait n'avait rien à voir avec l'activité humaine,
00:15:30sans aucune contrepartie, aucune controverse sur le plateau.
00:15:33À quoi on sert ?
00:15:34Moi, je me dis souvent, je suis également conseiller régional, tu le sais, Nadia, et j'écoute des propos, je me dis mais pourquoi depuis 50 ans,
00:15:42l'État français me paye sur vos impôts pour entendre encore des bêtises comme ça aujourd'hui ?
00:15:47C'est la vraie question.
00:15:49Donc je pense qu'il y a une réaction.
00:15:50Et je vous le disais aussi tout à l'heure, la pire des actions aujourd'hui, ça serait l'inaction.
00:15:55Comment on fait ?
00:15:55C'est vraiment la question.
00:15:56Et c'est là que la science peut être utile, effectivement, et le vivant aussi.
00:15:59Donc le climat qui change, la température de l'air, la température de surface de l'océan, on travaille beaucoup là-dessus.
00:16:04Et puis l'équivalent marin, c'est qu'une masse d'eau plus chaude et prend plus de place.
00:16:08Les grands glaciers continentaux sont tous en train de fondre.
00:16:10Je voyais encore des chiffres tout à l'heure dans les Pyrénées.
00:16:13Notre dernier glacier, il va partir.
00:16:14Deux ans, il n'y en aura plus.
00:16:15J'étais au Svalbard cet été-là.
00:16:17Tous les glaciers sont en fonte dramatique en Amérique du Sud aussi.
00:16:22Et puis également, les forages profonds entraînent aussi de monter du niveau de la mer.
00:16:24On va chercher de l'eau fossile qui n'aurait jamais eu accès à l'océan quand on est dans des profondeurs au-delà de 1000 mètres.
00:16:31Et ça va vite.
00:16:31Ce n'est pas que le Kiribati.
00:16:34Aujourd'hui, on suit bien sûr à l'île d'Oléron, à l'île de Ré.
00:16:37Ça monte beaucoup plus vite qu'il y a encore très peu de temps.
00:16:40Le temps géologique, ce n'est pas le temps humain.
00:16:42Et aujourd'hui, j'avoue que le rapprochement nous inquiète quand même beaucoup, bien évidemment.
00:16:48Alors on me dit sur les îles, écoutez, c'est facile, professeur.
00:16:51On nous a dit, retirez-vous du trait de côte.
00:16:53Sur le île, on arrive de l'autre côté.
00:16:55Et là, ça ne pose que problème, effectivement.
00:16:57Là, on a des questions qui sont absolument...
00:16:59Et très, très pratiques sur la vie de tous les jours, des gens qui s'y trouvent.
00:17:03Deuxième problème, le vivant, je vous ai mis notre chouchou local.
00:17:06Aci, Pincère, Sturion.
00:17:08Les Sturions européens.
00:17:10Ce poisson a disparu du monde entier, sauf dans deux rivières de la région.
00:17:16Il en reste dans le système Garonne-Estuaire de la Gironde et Dordogne-Haute-Vallée de la Vézère.
00:17:22Pourquoi ? Parce qu'on pêchait des femelles d'esturgeons dans les années 40-50 comme ça, à Royan.
00:17:30J'en avais en Méditerranée, j'ai trouvé des cadets de pêche à Colioure.
00:17:32On pêchait des esturgeons en 58 !
00:17:35Une femelle de 500 kilos, deux ovaires de 50 kilos.
00:17:39100 kilos de caviar à 3300 euros le kilo, il n'y en a plus.
00:17:42L'humain a détruit ce qui vaut quelque chose.
00:17:45Homo sapiens ?
00:17:46C'est nous qui nous sommes appelés comme ça.
00:17:49En fait, Karl von Linné, en en 1758, décrit le vivant avec le genre et l'espèce.
00:17:54Il crée la taxonomie avec un nom de genre et un nom d'espèce.
00:17:58Une majuscule en nombre de genres et une minuscule en nombre d'espèces.
00:18:01C'est absolument un code international.
00:18:02Il crée Homo sapiens.
00:18:04Et chez Richard Coli, on en est rempli.
00:18:06Bactéries banales.
00:18:07Canis, canis.
00:18:08Le chien, canis, loup, pouce, le loup.
00:18:09Ils ont une parenté puisque de toute façon, les chiens actuels viennent effectivement de loups anciens.
00:18:15Ça, c'est super.
00:18:16Et nous, c'est Homo sapiens.
00:18:17Et le gros truc de l'époque, c'est que Homo sapiens n'a pas été déposé dans un musée.
00:18:22Quand nous, au muséum, on fait des grandes expéditions dans des coins pas possibles de la planète,
00:18:25on décrit les espèces, le genre espèce.
00:18:28On s'assure d'abord qu'il n'a pas déjà été décrit.
00:18:30On le décrit, on le dessine, on le photographie, on le séquence et on le met dans un musée accessible.
00:18:36Tous les chercheurs du monde peuvent voir le type de la drosophile.
00:18:39Drosophila melanogaster, la mouche de la génétique.
00:18:41C'est 1824.
00:18:43Le type, il est affreux, il a enlevé ses pattes, le pénis du mal.
00:18:46Mais c'est le type même de Drosophila melanogaster qui fait se pamer.
00:18:50Les gens spécialisent de la drosophile qui veulent absolument voir le type
00:18:52ou les chinois qui viennent au muséum pour voir le type du père David du panda chinois.
00:18:57Il est à Paris, quel drame !
00:18:59Un animal uniquement endémique de la Chine.
00:19:00Il est à Paris.
00:19:02On propose des fortunes pour le racheter, il restera à Paris.
00:19:05Le père David écrira le cerf du même nom et le panda géant à l'époque.
00:19:09Alors bien sûr, les chinois l'ont séquencé.
00:19:11On sait que c'est un ours aussi maintenant, le panda géant.
00:19:14Tout ça, c'est intéressant dans la petite histoire de voir comment la science peut effectivement avancer.
00:19:18Les surgeons, il est parti.
00:19:20Je me bats comme un chien en ce moment pour sauver l'anguille.
00:19:23Petit garçon, quand j'avais 10 ans, l'anguille européenne faisait la moitié de la biomasse de tous les poissons
00:19:31de toutes les rivières d'Europe de l'Ouest.
00:19:34Ce n'est pas 1% aujourd'hui.
00:19:36Alors comprenez mon émoi.
00:19:37Récemment, il n'y avait plus de ministres.
00:19:38Ils vont nous foutre la paix.
00:19:39Mais non, quand même, ils ont remis les quotas de pêche à l'anguille.
00:19:42On me dit, professeur, on vous a écouté.
00:19:44Ils sont passés de 65 tonnes de civelles à 55 tonnes.
00:19:49Une civelle, c'est 700 bébés anguilles au kilo.
00:19:52Alors je dirais que le ministre encore cette semaine, Berville qui a été ministre, maintenant il n'est plus ministre,
00:19:56mais on s'était bien accroché à la télé il y a quelque temps.
00:19:58On ne doit plus pêcher l'anguille européenne.
00:20:00Elle est en train de disparaître, en fait.
00:20:02Pourquoi ?
00:20:02Elle vaut entre 300 et 2000 euros le kilo sur le marché en ce moment.
00:20:07Voilà.
00:20:08Donc on ne change pas vraiment.
00:20:10Et c'est là que, par rapport au vivant,
00:20:12pourquoi le vivant est toujours là au bout de 4000 millions d'années ?
00:20:17Il a sans arrêt accepté de changer.
00:20:20Non, on ne change toujours pas.
00:20:21Vous comprenez pourquoi je veux vous imprégner, cette réalité que vous êtes,
00:20:24de l'eau liquide, des cellules, des membranes, on va en parler un petit peu, plein de choses.
00:20:31Et puis des étrangetés, une glande thyroïde ici, tiens, la glande thyroïde c'est quoi ?
00:20:35Qui fait quatre hormones, une avec un iode, deux iodes, trois iodes, quatre iodes, ça vient de l'océan, tout ça.
00:20:42Et sans cette hormone, vous n'auriez jamais, vous ne serez pas développé en tant que bébé cambriant,
00:20:46vous n'aurez jamais grandi, vous ne se jamais reproduit.
00:20:49C'est ça l'intérêt du vivant.
00:20:50Sur cette chimie ancestrale qui était là avant le vivant, la chimie minérale, la chimie du quartz,
00:20:55la chimie de toute la minéralogie.
00:20:58Par contre, la physique était déjà là.
00:20:59Quand je parle avec notre ami Alain Toulousain, un beau prix Nobel de physique il y a quelque temps,
00:21:05il nous dit effectivement, la physique a toujours été là, bien avant l'apparition de la vie,
00:21:08bien avant l'apparition de l'humain.
00:21:09Les grands de la physique étaient là.
00:21:10Donc le vivant pourrait exister à deux, to cope with, travailler sur la réalité physique et chimique.
00:21:18Et puis le vivant va créer des choses nouvelles.
00:21:19Il va créer la chimie organique, la biochimie, la biologie moléculaire en fait,
00:21:25qui va modifier la minéralogie.
00:21:27Plus de la moitié des minéraux actuels sur la Terre, à peu près 6 000, n'existeraient pas sans la vie.
00:21:32La grande oxydation qui s'est produite il y a à peu près 3 milliards et demi d'années,
00:21:37a créé des choses très importantes.
00:21:38L'océan s'est saturé en oxygène, puis c'est comme un verre à dents, vous le saturez, il sort.
00:21:43Et puis l'atmosphère s'est formée à l'époque, elle permet à la vie de sortir de l'océan.
00:21:49Et puis voilà, celui-là, il est apparu celui-là, j'ai adoré.
00:21:53Coronavirus 19, virus de chauve-souris.
00:21:57On les connaissait, ça fait 20 ans au muséum qu'on va chercher des virus dans les grottes de Chine.
00:22:01On fait super attention, c'est hyper dangereux.
00:22:03On en a trouvé 400, il y a encore du boulot, dans les grottes de chauve-souris du Yunnan,
00:22:07à la frontière du Vietnam, et bien quelqu'un est allé les chercher.
00:22:11L'humain n'a pas inventé coronavirus 19, il a créé le sceau d'espèces.
00:22:16Il a permis à ce virus de chauve-souris de passer à autre chose qu'une chauve-souris.
00:22:20On avait accusé le pangolin à un moment, sur le MERS, vous vous rappelez,
00:22:23en 2001, c'était la civette masquée, un petit mammifère qui mange,
00:22:29puis il est passé à l'autre, puis l'humain les a mangés, puis la maladie s'est déclenchée.
00:22:32C'est le sceau d'espèces, il change d'espèces, en fait, le virus.
00:22:36Puis après, on l'a transporté.
00:22:3820 janvier 2020, le vol Wuhan-Milan.
00:22:43Tous malades !
00:22:45Le premier mort à Paris, à la pitié, nous, on travaillait beaucoup là-dessus,
00:22:48j'étais à Paris à l'époque, il meurt le 5 décembre 2019.
00:22:55Il venait de Chine, il était chinois, il venait de Chine.
00:22:56Il meurt, le premier qui meurt de coronavirus en France,
00:22:59et puis après, ça a explosé, on n'était pas du tout prêts à le rencontrer,
00:23:03qui n'a pas eu le Covid, il n'a pas eu d'avoir beaucoup, en fait.
00:23:06Il a peu tué.
00:23:08Il a tué, en gros, une personne sur 100 contaminés.
00:23:11Ce n'est pas beaucoup, ce n'est pas un virus méchant.
00:23:12Ebola m'a tué, il y a 4 ans, en Afrique,
00:23:1586% de mes gorilles dans une réserve du Gabon.
00:23:18Donc gardons les forêts africaines tranquilles,
00:23:20sans laisser sortir des virus aussi dangereux qu'Ebola, bien évidemment.
00:23:23J'ai connu des épidémies d'Ebola, en Ouganda aussi.
00:23:26Tout le village est fusillé.
00:23:27Et puis 15 jours après, l'infirmière qui est venu les soigner,
00:23:30elle meurt à Kampala.
00:23:32Donc là, effectivement, il y a des dangers gigantesques.
00:23:34Mais n'en rend pas la biodiversité qu'à des risques comme ça.
00:23:37C'est un ensemble de systèmes absolument merveilleux.
00:23:39Ce qu'on sait, c'est que quand l'humain amenuise la biodiversité,
00:23:42il crée des conditions, justement,
00:23:45d'expression de virus, de bactéries,
00:23:47de micro-organismes qui sont pathogènes.
00:23:50On l'a vu sur le paluge.
00:23:51Donc, coronavirus 19, une belle histoire.
00:23:53Alors, bon, il mute.
00:23:55En gros, un virus, il évolue 4000 fois plus vite que vous et moi.
00:23:58Évidemment qu'il faudra des vaccins à répétition.
00:24:00Soit il tue beaucoup, dans ce cas-là, il disparaît.
00:24:02Le MERS en 2001, il apparaît au Vietnam.
00:24:06Il disparaît en Malaisie.
00:24:09Quatre mois, sans vaccination, disparu.
00:24:11Il tue 70% des gens, en fait.
00:24:13Là, celui-là, ben non.
00:24:15Évidemment, vous me direz, tant mieux qu'il ne tue pas tout le monde.
00:24:17Je ne vais pas être en train de dire qu'il faut qu'il tue tout le monde.
00:24:19Mais n'empêche qu'il est super empoisonnant au niveau de la gestion de telles pandémies, bien sûr.
00:24:23Parce que le virus de la grippe, vous connaissez tout.
00:24:26Vous pouvez se vacciner contre la grippe, c'est pareil.
00:24:28Les virus d'influenza, ils sont là depuis longtemps.
00:24:30Ils mutent en permanence.
00:24:32Donc, n'oubliez jamais les micro-organismes.
00:24:34Un corps humain, ça, il faut le hurler.
00:24:36C'est plus de bactéries que de cellules humaines.
00:24:41Les seules bactéries du tube digestif sont aussi nombreuses que toutes les cellules d'un corps humain.
00:24:451 000 espèces différentes.
00:24:47Un vagin féminin, c'est 400 espèces de bactéries.
00:24:50C'est génial.
00:24:52Et on sait maintenant qu'une dysharmonie de relations entre ces micro-organismes et nous-mêmes,
00:24:58eh bien, c'est l'obésité.
00:25:00C'est le diabète de type 2.
00:25:01C'est l'Alzheimer.
00:25:02C'est l'autisme.
00:25:03C'est l'hypertension artérielle.
00:25:05Peut-être que ce n'est pas inintéressant, tout ça.
00:25:07C'est ça qu'on a complètement oublié, que je vais vous montrer ce soir,
00:25:09que tout ça a une importance essentielle.
00:25:11Ce n'est pas des illucubrations d'écolos farfelues.
00:25:15Nous sommes vivants.
00:25:16Il faut qu'on se rappelle en permanence.
00:25:20Alors voilà, question qu'on nous se posait.
00:25:22Alors moi, je n'aime pas le mot de catastrophisme,
00:25:24encore moins de collapsologie,
00:25:25parce que ça colle...
00:25:27Mes étudiants sont malades de peur.
00:25:29Ce n'est pas ça qu'il faut qu'on fasse.
00:25:30Passer à l'action, oui.
00:25:32J'aime bien le mot intranquillité.
00:25:34C'est une philosophe du CNRS, Muriel Fliss, qui l'a ressortie.
00:25:37Elle l'a elle-même empruntée à Pessoa,
00:25:39l'auteur portugais, quand il dit...
00:25:41Ou pour brésilien, quand il dit...
00:25:43La tranquillité, c'est le fait d'être vigilant.
00:25:45Là, ce soir, on est bien, on est heureux d'être ensemble, là.
00:25:48On s'écoute mutuellement.
00:25:49Et puis, on est un petit peu intranquilles.
00:25:52Tout à l'heure, tu as rappelé, Naya,
00:25:53les problèmes que l'on suit en ce moment,
00:25:54avec des anniversaires dramatiques.
00:25:57Intranquilles, c'est le fait d'être vigilant,
00:25:59plus que d'habitude, de faire attention.
00:26:01Mais sans être paralysé du tout, au contraire.
00:26:04Il faut qu'on soit absolument dans l'action.
00:26:06Et le drame de la science, aujourd'hui,
00:26:08c'est que la France a abandonné l'enseignement des sciences.
00:26:11Je travaille beaucoup avec le groupe BioG.
00:26:13On a créé ça avec Marc-André Sélos.
00:26:15On a beaucoup de scientifiques avec nous.
00:26:16C'est de dire, voilà, on arrête l'enseignement des sciences
00:26:19de la vie, de la Terre, au lycée, en seconde.
00:26:23C'est l'Académie de médecine, il n'y a pas très longtemps.
00:26:24En fait, il y a le Bissendr, l'Académie de médecine,
00:26:26à Paris, que des vieux bonhommes.
00:26:27Il n'y a pas beaucoup de femmes.
00:26:28Puis, ils sont rarement en dessous de 80 ans.
00:26:30On s'est quand même levé.
00:26:32La biologie, une option terminale.
00:26:36Comment allez-vous former quelque humain que ce soit
00:26:38sans faire la science même de laquelle il est issu ?
00:26:41La biologie, la science de la vie.
00:26:44Alors, je vous laisse lire ça.
00:26:45Bon, toutes les questions des évolutions d'humains.
00:26:47Comment on est passé du feu à l'énergie nucléaire
00:26:49en passant par les révolutions en hic ?
00:26:51La démographie ?
00:26:52Juste, il faut en parler.
00:26:54Quand je suis né, moi, je ne suis pas si vu que ça,
00:26:56on était 2 milliards d'humains.
00:26:58On est 8.
00:26:58J'ai 2 filles et 5 petites-filles.
00:27:01Alors, j'ai participé un petit peu.
00:27:03Mais c'est pour vous dire qu'effectivement,
00:27:04l'humain a été incapable de gérer ces questions de démographie.
00:27:07En fait, c'est parti.
00:27:08Alors, encore une fois, est-ce qu'on est trop nombreux ?
00:27:12Au niveau alimentaire, on pourrait nourrir 8 milliards d'humains,
00:27:159, 10, on ne va pas aller à 51.
00:27:16Ça s'aménuise en ce moment au niveau des courbes,
00:27:19des pendres sur les droites.
00:27:20N'empêche qu'il faut...
00:27:21Le problème, c'est la distribution qui pose un problème gigantesque.
00:27:24Cette économie libérale qui a permis des différences aussi incroyables
00:27:28entre des ultra-riches et des ultra-pauvres.
00:27:30Ça, ce n'est pas possible.
00:27:32Ce n'est pas sustainable.
00:27:33Le vivant n'aurait jamais fait ça, en fait.
00:27:35Et je terminerai en vous montrant les différences
00:27:37entre la façon dont le vivant gère son environnement
00:27:39par rapport à ce que fait l'économie actuelle des humains.
00:27:42Et là, il y a vraiment beaucoup, beaucoup à apprendre, bien sûr.
00:27:45Et les ressources qui vont avec, puisqu'on exploite.
00:27:47Alors, je repars sur un papier de Paul Ehrlich,
00:27:51qui est élu à l'Académie des sciences royales britanniques en 2013,
00:27:54et qui dit
00:27:55« Can a collapse of global civilization be avoided ? »
00:27:57Est-ce qu'on peut encore interdire un effondrement de nos civilisations ?
00:28:01La question est lancée.
00:28:02Voilà, c'est un petit peu ce qu'on va débattre ce soir.
00:28:04Est-ce qu'on peut éviter cela ?
00:28:06Si on ne change pas, c'est clair, on y va.
00:28:08We have to change.
00:28:09Comment on change ?
00:28:10Et puis, ben voilà, quand on prend des mesures sans réfléchir,
00:28:13nous sommes en novembre 2018,
00:28:14les gilets jaunes.
00:28:15Nicolas Hulé est parti.
00:28:17Il s'est accroché à sa matinale de France Inter,
00:28:20et il dit « Je m'en vais ».
00:28:22Macron ne peut pas dire non,
00:28:24puisqu'il l'a dit devant des millions de gens qui écoutent son émission.
00:28:27Il s'en va.
00:28:28Mais il dit en partant « Faites attention à ce que vous allez faire. »
00:28:31Sur la pression d'écologistes, en fait, on va dire
00:28:33« Ben écoutez, le gasoil, on en dépense trop.
00:28:36Il est responsable des problèmes. »
00:28:37Enfin, le pétrole au sens large.
00:28:39« Augmentons son prix. »
00:28:41Ça, c'est une idée de parisien.
00:28:43Venez avec moi en Corrèze aujourd'hui.
00:28:45Ou chez vous, tout à l'heure, on parle des départements chez toi,
00:28:48ici en Occitanie.
00:28:48Il n'y a pas un gynécologue dans le département.
00:28:51Il n'y a pas un dermatologue dans le département.
00:28:54La boulangerie la plus proche, elle a 15 kilomètres.
00:28:58C'est là qu'il faut bien réfléchir aux aspects extrêmement pratiques.
00:29:01Et du coup, on a eu un mouvement gigantesque
00:29:02qui n'a pas été organisé par les syndicats au début.
00:29:06C'est des gens qui étaient malheureux.
00:29:07À Gilets jaunes, c'était un petit peu de tout.
00:29:09Et on déclenche le mouvement qui a quand même duré pendant deux ans.
00:29:12Et aujourd'hui, c'est étrange parce que le gasoil n'a jamais...
00:29:15Le gasoil, en fait, il est monté à 2,50 euros à une époque.
00:29:18Et là, en ce moment, on a eu des moments où le gasoil est monté
00:29:21après le mouvement beaucoup plus.
00:29:23Il n'y a pas eu de nouveau mouvement des Gilets jaunes.
00:29:25Pourquoi ? Il faudrait que les sociologues se penchent là-dessus.
00:29:27C'est une vraie question.
00:29:28Là, en ce moment, il est très bas.
00:29:29Il est 1,6.
00:29:31Comment, aujourd'hui, on a été capable
00:29:33d'indexer des prix de denrées alimentaires
00:29:36sur le prix du pétrole ?
00:29:37C'est un crime contre l'humanité, bien évidemment.
00:29:40Toutes ces questions sont essentielles.
00:29:41Chaque fois que vous avez un changement climatique
00:29:43ou un changement dans le vivant,
00:29:46vous avez, bien sûr, un impact social.
00:29:49Et ça, on l'avait complètement oublié.
00:29:52Alors, voilà.
00:29:52Des papiers.
00:29:53Il y a juste un an,
00:29:54on sortait un papier avec Marc-André Sélos,
00:29:57ici, là, sur...
00:29:59Arrêtons de parler,
00:30:00ça m'énerve tellement, moi,
00:30:01l'écologie punitive.
00:30:03Comment une science serait punitive ?
00:30:05Est-ce que les mathématiques sont punitives ?
00:30:08C'est le fait de ne pas tenir compte
00:30:09de cette science qui nous crée des punitions.
00:30:11C'est de faire un cancer à 33 ans.
00:30:13En ce moment, on a des niveaux de cancer de la prostate,
00:30:15de cancer du sein,
00:30:16chez des jeunes femmes.
00:30:17Cancer du pancréas, comme jamais on a vu.
00:30:19Venez en Martinique, après le chlordécone,
00:30:21multiplié par 18,
00:30:22des occurrences de cancer.
00:30:24C'est ça.
00:30:25Tenir compte de la science
00:30:26pour éviter les bêtises.
00:30:30Après, il y a juste un an,
00:30:32on sort ce papier dans Futura Science,
00:30:34où là, je disais, en fait,
00:30:35l'effondrement du vivant, aujourd'hui,
00:30:36il a à voir avec trois grands défauts de l'humain,
00:30:39qui sont l'imprévoyance.
00:30:41On est complètement imprévoyant,
00:30:42on ne réfléchit pas du tout.
00:30:44C'est pour ça que je veux développer,
00:30:45ce soir, chez vous, une culture de l'impact.
00:30:47Pourquoi j'ai mis un pull bleu, ce matin,
00:30:49avec une chemise avec des raies blanches et bleues ?
00:30:51Qu'est-ce qui se serait passé
00:30:52si je ne m'étais pas habillé comme ça ?
00:30:54Vous allez voir que ça va vous développer vos neurones,
00:30:55vous ne ferez pas d'Alzheimer précoce,
00:30:57et vous serez prêt à toutes les opportunités
00:30:59qui vont se préparer dans le futur.
00:31:01Culture de l'impact.
00:31:03Je crois qu'on publie un article,
00:31:04qu'on écrit quelque chose,
00:31:05qu'est-ce qui va se passer ?
00:31:06Si je ne le fais pas,
00:31:07qu'est-ce qui va se passer ?
00:31:07Ça, c'est extrêmement important.
00:31:09Deuxième défaut, c'est l'arrogance.
00:31:12L'humain a toujours raison.
00:31:13Surtout les mâles, chez l'humain.
00:31:14Le problème des femmes,
00:31:15c'est qu'elles soient amoureuses de type arrogant.
00:31:17Donc, ce n'est pas beaucoup mieux.
00:31:18Ça n'arrange pas trop les choses.
00:31:19Donc, il y a une vraie question, aussi, à ce niveau-là.
00:31:22Et troisième, c'est la cupidité.
00:31:23Et là, j'ai regardé, malheureusement,
00:31:24c'est autant XX qu'XY.
00:31:26La cupidité, chez l'humain,
00:31:27c'est autant les femmes que les garçons.
00:31:30Et il se passe des choses, aujourd'hui.
00:31:31Moi, je vois, je suis prof.
00:31:32Je vais être le seul à enseigner
00:31:32un peu partout en France, en ce moment.
00:31:34École de médecine,
00:31:35j'ai trois quarts de jeunes filles, aujourd'hui.
00:31:37Véto, 80%.
00:31:39Le concours est trop difficile pour les garçons.
00:31:41Il faut bosser, un peu, pour faire véto.
00:31:43Il n'est plus dur que médecin.
00:31:45L'école de la magistrature,
00:31:46trois quarts de jeunes filles.
00:31:50À Gros-Paris-Toc, j'en ai 70%.
00:31:52Mais quand je vais à Centrale-Supélec,
00:31:54à l'école des mines, à l'X ou à l'ENSTA,
00:31:56j'ai 16% de femmes.
00:31:59Donc, il y a des questions qu'il faut se poser.
00:32:00Pourquoi ?
00:32:01Ce n'est pas le fait du hasard, bien évidemment.
00:32:03Qu'est-ce qui se passe ?
00:32:05Et puis, dans les papiers,
00:32:06il y a juste deux mois, là,
00:32:07c'est un peu ce que tu disais tout à l'heure, Nadia,
00:32:09comment reconstruire les interactions
00:32:11entre les scientifiques,
00:32:13les politiques et les citoyens.
00:32:14Je ne savais pas que vous m'inviteriez ce soir,
00:32:15mais tu vois, ce papier a été écrit
00:32:16un peu prémonitoire
00:32:18par rapport à ce qu'on va aborder maintenant,
00:32:20ensemble, dans le temps qui nous reste.
00:32:24Alors, l'histoire a commencé au moment de...
00:32:26Il n'y avait pas de vie.
00:32:27Ce caillou, il est moche comme tout.
00:32:29Il est génial.
00:32:30Il est en Occitanie.
00:32:33Enfin, il est tombé en Occitanie.
00:32:34Il tombe sur Toulouse en mai 1864.
00:32:36Et un brave paysan
00:32:38de l'Oté-Garonne
00:32:39le ramasse !
00:32:41J'adore quand l'humain
00:32:42fait des trucs qui ne servent à rien.
00:32:45On dit aux gamins,
00:32:45faites, sauvez ce qu'il faut...
00:32:46Il l'a ramassé.
00:32:48Aucun animal n'a ramassé
00:32:49un morceau de la météorite d'orgueil
00:32:51dans ce village.
00:32:52On l'oublie 100 ans
00:32:53dans une caisse à oignons.
00:32:55Il y a quelques années,
00:32:56une vingtaine d'années,
00:32:57des randonneurs qui passent,
00:32:58ils disent,
00:32:58mais tu as vu ton caillou ?
00:32:59Ce n'est pas un caillot d'air,
00:32:59c'est une météorite.
00:33:00Oui, l'arrière-grand-père
00:33:01l'avait ramassé.
00:33:02Tu me la donnes ?
00:33:03Et elle finit recuvier à Paris
00:33:04entre la mosquée
00:33:05et puis la garde australiste,
00:33:08où sont les plus puissants outils
00:33:10de géochimie
00:33:10que nous ayons à Paris.
00:33:12Et grâce à des nanosondes
00:33:13aux isotopes du chrome,
00:33:16on date ce caillou.
00:33:18L'âge de la Terre et des Soleils,
00:33:20il a 4,6 milliards d'années.
00:33:23Alors bien sûr,
00:33:24on l'a donné à plein de laboratoires,
00:33:26tous ont trouvé la même chose.
00:33:27La science n'est pas une opinion.
00:33:29Tous les labos
00:33:30qui ont des moyens de mesurer
00:33:31l'ancestralité de ce caillou,
00:33:32ont trouvé la même chose.
00:33:334,6 milliards d'années.
00:33:36Il raconte l'histoire de tout ça, en fait.
00:33:39Et pendant tout ce temps-là,
00:33:40il a fait le tour du système solaire,
00:33:41il n'est pas sorti,
00:33:41il tombe dans un champ.
00:33:43Un paysan le ramasse,
00:33:44on l'oublie sans temps,
00:33:45on donne caisse à oignons,
00:33:46puis il finit dans un laboratoire.
00:33:47Et c'est mon rôle de scientifique,
00:33:48notre rôle,
00:33:49de vous raconter...
00:33:50C'est ultra moche,
00:33:51ce n'est pas une émeraude.
00:33:52C'est génial.
00:33:53Je vous fais pleurer
00:33:54quand vous le caressez.
00:33:55Je caresse un truc
00:33:56qui a l'âge de la mise en place
00:33:57de la Terre et du Soleil
00:33:59de 4 600 millions d'années.
00:34:02C'est ça,
00:34:03le rôle de la science.
00:34:03Et voilà pourquoi la science
00:34:04est si importante.
00:34:06Ce n'est pas une opinion.
00:34:07L'océan ne bouge pas
00:34:08depuis 100 millions d'années.
00:34:09C'est fabuleux, ça aussi.
00:34:10Il sera une autre histoire
00:34:10que je vous raconterai.
00:34:12Comment dans l'océan,
00:34:12alors que tous les jours
00:34:13arrivent des milliards d'automne
00:34:14de sédiments,
00:34:16par l'érosion,
00:34:16par les fleuves,
00:34:18eh bien,
00:34:18ils ne changent pas.
00:34:20À 400 mètres de fond,
00:34:21où que vous soyez,
00:34:2211 millimôles
00:34:23de potassium
00:34:25dans l'océan mondial.
00:34:26Un océan, s'il vous plaît.
00:34:27Il n'y a pas des océans.
00:34:29Où que vous soyez,
00:34:30loin de la côte,
00:34:31c'est le même océan.
00:34:32Il y a une connectivité
00:34:33complète de l'océan.
00:34:34One ocean.
00:34:36Il y a plein de mers différentes.
00:34:37La Baltique,
00:34:38ce n'est pas la mer Méditerranée,
00:34:39mais il y a un seul océan.
00:34:4011 millimôles de potassium,
00:34:42560 millimôles de chlorure,
00:34:45450 millimôles de sodium.
00:34:46C'est magique.
00:34:48Il est aussi contrôlé
00:34:49que votre sang,
00:34:50en ce moment.
00:34:52Je vais vous mettre
00:34:52un estuaire ici.
00:34:54Voilà un estuaire.
00:34:55Là, vous avez de l'eau de mer,
00:34:56ici.
00:34:58La doudou, c'est quoi, ça ?
00:35:00C'est votre sang,
00:35:01en ce moment, à tous.
00:35:02Voilà comment l'humain
00:35:03est relié à tout ça.
00:35:05Goûtez votre sang,
00:35:06vous verrez.
00:35:07C'est un petit peu salé.
00:35:08On est trois fois moins salé
00:35:09que le grand frère.
00:35:10Mais on a tous
00:35:11un petit océan
00:35:12au sein de chacun d'entre nous.
00:35:14Il y a des médecins
00:35:15dans la salle,
00:35:15mais on ne leur a pas dit
00:35:16aux médecins
00:35:16pourquoi c'est comme ça.
00:35:17Ils apprennent que
00:35:17si on n'a pas su chiffre,
00:35:18on est vraiment malade,
00:35:19c'est tout.
00:35:20C'est parce que la vie
00:35:23c'est 105 millimoles de chlorure,
00:35:25c'est 142 millimoles de sodium
00:35:26et 3-4 millimoles de potassium.
00:35:29Ah si, c'est le coma profond
00:35:31chez l'humain.
00:35:32On a une relation
00:35:33avec cette physique
00:35:33et cette chimie
00:35:34de l'environnement,
00:35:35bien évidemment.
00:35:36Elle est absolument essentielle.
00:35:37Nous sommes tous
00:35:38un petit océan.
00:35:40Trois fois moins salé
00:35:41que le grand frère.
00:35:42Mais c'est génial, en fait.
00:35:45Voici les fossiles
00:35:46les plus anciens
00:35:47des collections parisiennes
00:35:48des cyanobactéries d'Australie
00:35:49datées à 3,45 milliards d'années.
00:35:51Les mêmes tout à l'heure.
00:35:53Quand tu m'as accueilli
00:35:54à l'entrée,
00:35:55il y a une flaque d'eau
00:35:56devant la porte de Sciences Po
00:35:57à Toulouse.
00:35:59Regardez-la un peu
00:36:00avec tendresse tout à l'heure.
00:36:02Au lieu de mettre
00:36:02du glyphosate dedans,
00:36:03on a un parking par-dessus.
00:36:05Il y a des cyanobactéries dedans.
00:36:07Elles ont 3,4 milliards
00:36:09d'années d'existence.
00:36:10Comment elles ont fait ?
00:36:11On parle d'entreprises
00:36:12vivables, durables,
00:36:13ça me fait rigoler.
00:36:15On a 3 500 millions d'années.
00:36:17Ils sont toujours là.
00:36:18Comment ils ont fait ?
00:36:20Et c'est là que la biologie,
00:36:21pour moi, est un moyen fabuleux
00:36:22d'aller chercher
00:36:23des solutions
00:36:24aux questions
00:36:25qu'on se pose aujourd'hui.
00:36:26Comment ils ont fait
00:36:26pour durer aussi longtemps ?
00:36:27On finira là-dessus tout à l'heure.
00:36:29Pourquoi le vivant
00:36:29est supérieur à nous ?
00:36:30Parce qu'il y a des trucs
00:36:30qu'il ne ferait jamais.
00:36:32Le vivant n'est pas parfait.
00:36:34Pas du tout.
00:36:35Il n'est pas toujours efficace.
00:36:37Il peut être gaspilleur.
00:36:39Mais il est robuste
00:36:40et il est génial.
00:36:41Je vais vous le montrer.
00:36:42Voilà.
00:36:44C'est quoi le vivant ?
00:36:45Des bactéries.
00:36:46Il y en a absolument partout.
00:36:49Vos trous de nez,
00:36:50vos cheveux,
00:36:51le pullover qui est là,
00:36:52le pullover de mon ami ici,
00:36:54là.
00:36:55Partout.
00:36:55Votre lit ce matin,
00:36:56ce que vous allez manger tout à l'heure,
00:36:57ce que vous avez mangé à la midi.
00:36:58Elles sont partout.
00:36:59Le seul endroit
00:36:59où il n'y a pas de vivant,
00:37:00c'est ici.
00:37:01Ce sont les laves de volcans,
00:37:02ici, au-delà de 1000 degrés.
00:37:04Les coulées de volcans, là,
00:37:05cérilisent le milieu.
00:37:06Puis la vie revient.
00:37:07On travaille beaucoup là-dessus.
00:37:08Un volcan crache,
00:37:09on revient.
00:37:09Une heure après ?
00:37:11Un jour ?
00:37:11Une semaine ?
00:37:12Un mois ?
00:37:12Un an ?
00:37:12Deux ans ?
00:37:13Dix ans après ?
00:37:13Comment le vivant se réapproprie
00:37:15une zone qui a été stérilisée
00:37:16par la chaleur ?
00:37:18On l'a bien vu
00:37:18lors de l'éruption
00:37:19à la Palma
00:37:20en Espagne
00:37:21il y a quelque temps
00:37:22au Canary
00:37:23où on voyait effectivement
00:37:24le vent qui crachait.
00:37:25Le type devant sa piscine,
00:37:26la lave arrive,
00:37:27hop !
00:37:28Vaporisée,
00:37:2850 mètres cubes d'eau
00:37:29en quelques secondes,
00:37:30une lave qui arrive
00:37:32à cette température-là.
00:37:33C'est ça.
00:37:33Aucun matériau ne résiste.
00:37:35Tout fond à cette température-là,
00:37:38y compris les roches,
00:37:39les protistes.
00:37:42On les connaît
00:37:43beaucoup moins bien
00:37:43mais ils sont géniaux.
00:37:44Je vais vous raconter.
00:37:44Ce sont en fait
00:37:45des cellules plus grandes,
00:37:46plus grosses.
00:37:47Elles ont un noyau.
00:37:48C'est la différence
00:37:49par rapport aux bactéries
00:37:50qui n'ont pas de noyau.
00:37:51Ça, ce sont un coup de filet
00:37:52à plancton.
00:37:53On quitte le port de Lorient
00:37:54avec le voilier Tara.
00:37:55On est en octobre 2009
00:37:57et puis on donne
00:37:58des coups de filet à plancton
00:37:59et on trouve
00:37:59nos premiers dinos flagellés.
00:38:01On les connaissait déjà
00:38:02un petit peu
00:38:02mais on s'est rendu compte
00:38:03qu'au niveau mondial,
00:38:03il y en avait beaucoup plus
00:38:04que ce qu'on avait aimé.
00:38:05C'est le phytoplankton.
00:38:07C'est le plancton de l'océan
00:38:08qui fait aussi
00:38:09la photosynthèse.
00:38:10Il produit de l'oxygène
00:38:11et il capte
00:38:11du gaz carbonique.
00:38:14Vous avez également
00:38:15les levures
00:38:16dans ces systèmes particuliers.
00:38:17Les levures,
00:38:18tout le monde s'en fout.
00:38:18On me dit
00:38:19on s'en fout des levures.
00:38:20Attendez !
00:38:20Sans levure,
00:38:21pas de pain,
00:38:23pas de vin,
00:38:24pas de bière,
00:38:25pas de fromage,
00:38:26pas de français !
00:38:28Alors là,
00:38:29on commence à me dire
00:38:29peut-être que votre biodiversité
00:38:31n'est pas aussi stupide que ça.
00:38:32Peut-être que ça sert
00:38:33à quelque chose.
00:38:34C'est ça la question en fait.
00:38:36Je vous ai mis après
00:38:37sur les plantes
00:38:37et puis les champignons
00:38:39ici là.
00:38:41Et puis un animal,
00:38:42j'ai pris un autre chouchou,
00:38:42c'est le tardigrade
00:38:43qui fait entre
00:38:44un demi-millimètre
00:38:45et un millimètre et demi
00:38:46qui est beaucoup étudié
00:38:47par des gens ici.
00:38:48Et puis le blob,
00:38:49c'est notre copine de Toulouse
00:38:50qui travaille dessus ici,
00:38:52au-dessus là.
00:38:53Le blob,
00:38:53écoutez,
00:38:53il n'a pas de tête,
00:38:54il n'a pas de pattes,
00:38:55il n'a pas de décision.
00:38:57Il est génial
00:38:57parce que c'est lui
00:38:58qui sait le plus vite possible
00:38:59trouver le chemin
00:39:00le plus court
00:39:00pour aller quelque part.
00:39:01Voilà, tout simplement.
00:39:02C'est magique.
00:39:04Il faut que je vous donne
00:39:04de l'émerveillement.
00:39:06Le vivant,
00:39:06c'est sans arrêt
00:39:07quand vous y penchez
00:39:08de l'émerveillement.
00:39:09On ne peut pas continuer
00:39:10comme ça de façon
00:39:10irresponsable, débile,
00:39:12irréfléchie à le détruire.
00:39:14De croire qu'on fera
00:39:15de l'économie
00:39:17et qu'on fera du profit
00:39:18en détruisant ce vivant
00:39:19ou en le surexploitant,
00:39:21nous amener
00:39:22à la situation actuelle.
00:39:23Tout le monde est d'accord
00:39:23pour me dire
00:39:23qu'on soit de droite
00:39:24ou de gauche.
00:39:25Ça ne va pas.
00:39:26Ce n'est pas en faisant
00:39:27comme avant
00:39:27que ça va aller.
00:39:28Donc, nous devons,
00:39:29bien sûr,
00:39:30collectivement changer.
00:39:31Tout le monde peut prendre
00:39:32sa part du système aussi,
00:39:34bien sûr.
00:39:36Voilà.
00:39:37À quoi servent vos impôts ?
00:39:38Au muséum,
00:39:39on paye des types
00:39:40pour faire un arbre
00:39:40phylogénétique du vivant.
00:39:42La première cellule,
00:39:43elle a 4 milliards d'années,
00:39:44on a vu.
00:39:45Là, vous avez les bactéries,
00:39:46les archées,
00:39:47les champignons,
00:39:48les plantes,
00:39:48les animaux.
00:39:49C'est la périphérie
00:39:50qu'il faut regarder.
00:39:51Qu'est-ce qu'on connaît
00:39:51à peu près 2 millions et demi
00:39:53d'espèces vivantes aujourd'hui ?
00:39:54Il y en a combien en réalité ?
00:39:55Allez, je dirais,
00:39:57et 20 millions.
00:39:58Au rythme actuel,
00:39:59moi, je m'intéresse beaucoup à ça,
00:40:00on décrit à peu près
00:40:01entre 15 et 17 000
00:40:03espèces nouvelles par an.
00:40:06Si on en a 20 millions,
00:40:07au rythme actuel,
00:40:08il nous faut 1000 ans,
00:40:091000 ans
00:40:09pour simplement décrire
00:40:10ce qui vit encore
00:40:11avec nous aujourd'hui.
00:40:12Et à la fin de ce siècle,
00:40:13on n'aura pas omé la moitié
00:40:14parce qu'on fait tout
00:40:15et n'importe quoi.
00:40:16Donc, c'est intéressant
00:40:17de s'y pencher.
00:40:18Là, je vous fais un cadeau,
00:40:19c'est une baisseur
00:40:20qu'on trouve en Corse
00:40:20il y a 2 ans,
00:40:21inconnue.
00:40:22On trouve vraiment
00:40:22des grosses bêtes en France.
00:40:23En gros, on décrit
00:40:24100 espèces nouvelles par an
00:40:25en France.
00:40:25Petits, c'est des petits machins.
00:40:26Ça, c'est assez grand.
00:40:28C'est une imase de mer.
00:40:30Prolagus,
00:40:30il est grand comme ça.
00:40:31Il était.
00:40:33Les humains inventent des bateaux,
00:40:34ils débarquent en Corse
00:40:35il y a 8 000 ans.
00:40:37Ils trouvent ce truc.
00:40:397 000 ans,
00:40:406 000 ans,
00:40:40il n'y en a plus.
00:40:40On va tout bouffer.
00:40:42Le Prolagus est
00:40:43irrémédiablement détruit
00:40:44sur une île.
00:40:45On l'a entièrement détruit.
00:40:47Alors maintenant,
00:40:47on me dit,
00:40:47on va vous le refaire.
00:40:48Attendez, attendez.
00:40:48On va le refaire.
00:40:50Ça va coûter combien ?
00:40:51En plus, il est tout seul.
00:40:51Il va s'emmerder,
00:40:52le pauvre Prolagus.
00:40:53Comment est-ce qu'on va faire ?
00:40:55Commençons par regarder
00:40:56ce qu'on a encore avec nous
00:40:56avant de vouloir faire
00:40:57de la désextinction.
00:40:59Il va le refaire à Mammouth.
00:41:00Vous avez vu récemment.
00:41:01Pour l'instant,
00:41:02ils ont fait des souris
00:41:02avec des poils de Mammouth.
00:41:04On aura une éléphante
00:41:05avec des poils de Mammouth
00:41:06sur le derrière
00:41:06qui seront des chimères.
00:41:09Attendons,
00:41:09gardons ce qu'on a avec nous.
00:41:10Tellement merveilleux,
00:41:11bien évidemment.
00:41:13Et puis celui-là,
00:41:13c'est le Béji
00:41:14que j'aimais beaucoup.
00:41:15En 2007,
00:41:15on allait dans le Yangtze
00:41:16en Chine.
00:41:17Il répondait
00:41:18à des faisceaux
00:41:19d'ondes sonnards.
00:41:20Fini.
00:41:21Il ne répond plus du tout.
00:41:22On a tué le dernier en 2007.
00:41:23Le dernier,
00:41:24il naturalisé.
00:41:24Ils l'ont raté,
00:41:25les Chinois.
00:41:25Il est moche comme tout.
00:41:26Il est dans le musée de Wuhan.
00:41:27On dirait un bout de vieux cuir.
00:41:29Là-bas,
00:41:29c'est le dernier Béji.
00:41:31Et ce dauphin vivait
00:41:32dans un fleuve
00:41:33tellement chargé en particules
00:41:34que quand vous mettez
00:41:35vos mains dans l'eau,
00:41:35vous ne voyez plus vos doigts.
00:41:37Donc là,
00:41:37il ne servait à rien.
00:41:38Fabuleux système
00:41:39d'écolocalisation.
00:41:40On l'a perdu.
00:41:42Comme on a inventé
00:41:43les radars,
00:41:43grâce aux chauves-souris,
00:41:44les sonnards,
00:41:44grâce aux mammifères marins,
00:41:46on l'a perdu
00:41:46parce qu'on ne s'y est pas intéressé.
00:41:48On l'a laissé partir.
00:41:50Donc,
00:41:50regardons ce qu'il y a
00:41:51au cours de nous.
00:41:51Ayons du respect
00:41:52et gardons tout
00:41:54avec nous, bien sûr.
00:41:56Alors,
00:41:56voilà les écosystèmes.
00:41:57Je suis ici votre préféré.
00:41:59La forêt tropicale humide,
00:42:01le corail,
00:42:02les eaux douces,
00:42:04les plaines céréalières,
00:42:05les zones humides,
00:42:06les pôles,
00:42:07les déserts,
00:42:08les montagnes.
00:42:08Tout ça,
00:42:09ce sont des écosystèmes
00:42:10peuplés par des êtres vivants
00:42:11qui s'y sont installés,
00:42:12qui ont construit l'écosystème.
00:42:15Mais n'oubliez jamais celui-là.
00:42:17Ça,
00:42:17c'est un utérus féminin
00:42:18à la naissance d'un bébé.
00:42:21Quand le bébé naît,
00:42:22le bébé est quasi axénique.
00:42:23Il n'y a pas de bactéries.
00:42:24En fait,
00:42:24il est protégé
00:42:25par le placenta de la maman.
00:42:27Il n'y a pratiquement
00:42:28pas de bactéries dedans.
00:42:29Le moment magique
00:42:30que tous on a vécu,
00:42:31filles et garçons ici,
00:42:33ça a été la naissance.
00:42:34Le passage par les voies génitales
00:42:36de la maman,
00:42:36de ce bébé,
00:42:37depuis l'utérus profond
00:42:39à l'extérieur,
00:42:40en passant par l'utérus.
00:42:41Le vagin,
00:42:42bien évidemment.
00:42:43Le bébé ne se contamine pas.
00:42:44Il s'ensemence
00:42:45des bactéries de la maman.
00:42:47C'est une clé
00:42:48pour avoir un joli bébé.
00:42:51Et après,
00:42:51un adulte qui sera correct aussi.
00:42:53D'ailleurs,
00:42:53il y a pas mal d'hommes politiques
00:42:54qui, quand je vois
00:42:54ce qu'ils racontent
00:42:55comme bêtises aujourd'hui,
00:42:56à mon avis,
00:42:56ils ont dû vivre
00:42:57un très mauvais ensemencement
00:42:58bactérien de leur maman
00:42:59au moment de leur naissance.
00:43:01Ça, c'est clair
00:43:01qu'il faut y revenir,
00:43:03mais c'est absolument...
00:43:03Je vous laisse les choisir.
00:43:05C'est ça, la question.
00:43:07D'ailleurs, maintenant,
00:43:07quand on fait des césariennes,
00:43:08depuis 20 ans,
00:43:09on le fait couramment maintenant,
00:43:10on refait un frottis vaginal
00:43:11à la maman
00:43:12et on remet des bactéries
00:43:13de la maman
00:43:14dans l'anus
00:43:15et dans la bouche du bébé.
00:43:16Ça marche très, très bien.
00:43:17C'est ça, la biologie.
00:43:18C'est la science du vivant
00:43:19avec tous ces micro-organismes
00:43:21qui nous accompagnent.
00:43:24Voilà.
00:43:24Alors, j'ai une petite fille
00:43:25qui a 4 ans,
00:43:25elle me dit,
00:43:26« Gilou,
00:43:26quand il n'y a pas d'eau,
00:43:27c'est un désert.
00:43:28C'est ce qu'on vit en ce moment.
00:43:29On va vers une désertification.
00:43:32Là, c'est Atacama,
00:43:32c'est la frontière
00:43:33entre le Pérou et le Chili.
00:43:35Il n'y a pas plu
00:43:35depuis 500 ans.
00:43:37Depuis la conquête espagnole.
00:43:38On n'a aucune raison
00:43:38de penser qu'il pleuvait
00:43:39avant qu'arrivent les Espagnols.
00:43:41On a une zone en mer
00:43:42qui est en surface froide
00:43:44et qui pleut beaucoup en mer,
00:43:45mais pas sur le continent.
00:43:46Et quelquefois,
00:43:47avec le phénomène El Niño,
00:43:48quand tout change,
00:43:49il se met à pleuvoir.
00:43:51Et voilà ce qui se produit.
00:43:53En quelques jours,
00:43:54ça qui me sublime,
00:43:55quelques jours,
00:43:56ça n'a pas le temps
00:43:57d'arriver d'ailleurs.
00:43:58Ils sont tous là,
00:43:59dans le sol,
00:44:00à attendre la molécule magique
00:44:01d'eau liquide.
00:44:03L'eau liquide arrive
00:44:03et hop !
00:44:04Alors là, vous voyez les fleurs,
00:44:05les papillons qui vont venir,
00:44:06les coléoptères qui vont venir,
00:44:08les oiseaux.
00:44:09Ça dure trois semaines.
00:44:10Il arrête de pleuvoir
00:44:11et ça repart
00:44:11pour 12 ans
00:44:13vers l'aridité extrême.
00:44:14C'est ça,
00:44:15le miracle de l'eau.
00:44:16L'humain peut s'amuser
00:44:16à jouer aux dieux
00:44:17ici au Soudan
00:44:18où on va irriguer
00:44:19le désert du Sahara
00:44:20avec de l'eau du fleuve
00:44:21et faire de la biodiversité,
00:44:22l'agriculture
00:44:23dans le désert.
00:44:25Alors le vivant,
00:44:25c'est de l'eau.
00:44:26J'ai cherché les plus secs
00:44:26et les plus humides.
00:44:28Une graine de date,
00:44:29le truc ça le plus sec,
00:44:30c'est 5% d'eau.
00:44:32En stand-by,
00:44:32elle attend des siècles.
00:44:34Vous la remettez dans l'eau,
00:44:34ça repart
00:44:35pour un petit datier.
00:44:36Ça, c'est pas arrêtable.
00:44:37Une fois que c'est parti,
00:44:37ça repart.
00:44:38Une méduse,
00:44:39c'est 98% d'eau.
00:44:40Il y a 2% qui vous embêtent
00:44:41quand vous marchez dessus
00:44:42quand même.
00:44:43Mais c'est 98% d'eau,
00:44:45une méduse.
00:44:46Alors ça,
00:44:46c'est intéressant
00:44:47d'y réfléchir, bien sûr.
00:44:48Un bébé,
00:44:48c'est à la naissance 3 quarts,
00:44:51un petit gamin de 5 ans,
00:44:52c'est 70% d'eau.
00:44:54Nous, ici, dans la salle,
00:44:55c'est alors les filles
00:44:55ont un peu moins d'eau
00:44:56que les garçons,
00:44:56c'est comme ça.
00:44:57Et plus on vieillit,
00:44:59plus on perd de l'eau.
00:44:59Une vieille femme
00:45:00qui meurt à 100 ans
00:45:01est finie à 58% d'eau.
00:45:03Le garçon,
00:45:03il est à 62.
00:45:04Il n'y a plus beaucoup d'hommes
00:45:05passés à cet âge non plus
00:45:05parce qu'on verra les courbes
00:45:07tout à l'heure.
00:45:07Les femmes vivent
00:45:07beaucoup plus longtemps.
00:45:09Malgré toutes les misères
00:45:09qu'on leur fait,
00:45:10elles sont plus résistantes
00:45:11aux agressions
00:45:12et beaucoup plus résilientes.
00:45:13Je pense que vos oestrogènes
00:45:14doivent vous rendre
00:45:15de fiefs et services.
00:45:17Mesdames et mesdemoisères,
00:45:17on y reviendra tout à l'heure.
00:45:20Voilà l'eau sur la Terre.
00:45:21C'est d'abord l'océan.
00:45:23Et ça, on ne peut pas boire,
00:45:24cette eau-là.
00:45:26Ensuite, l'eau liquide,
00:45:28l'eau qui est donc
00:45:29effectivement disponible,
00:45:31c'est l'eau douce totale,
00:45:32elle est ici, là.
00:45:34Et l'eau,
00:45:35pour la consommation,
00:45:36elle est là.
00:45:36Vous voyez que c'est très, très peu.
00:45:38C'est 1, 2%
00:45:39de toute l'eau,
00:45:40de la masse d'eau de la Terre.
00:45:41L'eau, c'est en salé.
00:45:43Alors, à boire de l'eau de mer,
00:45:43quelques animaux ont réussi
00:45:44à le faire.
00:45:45Un canard marin,
00:45:47un crocodile marin,
00:45:50c'est boire de l'eau de mer.
00:45:51Les fulmars font ça
00:45:52merveilleusement
00:45:53quand vous allez dans l'Arctique.
00:45:55Mais nous, on ne peut pas,
00:45:56les baleines non plus,
00:45:56ne savent pas faire.
00:45:57Vous aggravez votre car
00:45:58à boire de l'eau de mer, en fait.
00:45:59Donc, c'est vrai que là,
00:46:00c'est super intéressant
00:46:01de revenir à cette question de l'eau.
00:46:03L'eau est agressive
00:46:03avec 10 sous des sels
00:46:04de la Terre
00:46:06et l'eau est salée.
00:46:07Ça, c'est une clé même
00:46:07du système.
00:46:08Voilà le corollaire
00:46:11que j'ai abordé tout à l'heure.
00:46:13Chaque changement
00:46:14a un impact social.
00:46:16Je me suis arrêté 20 fois
00:46:17en Afrique
00:46:17voir ces jeunes femmes
00:46:18au bord de la route
00:46:19« Collecting water ».
00:46:20Elles vont chercher de l'eau.
00:46:22Et quand elles font ça,
00:46:23elles ne vont pas à l'école.
00:46:25Le plus gros drame
00:46:27d'écologie sur la Terre,
00:46:28c'est toutes les petites filles
00:46:29qui ne vont pas à l'école.
00:46:30Qu'est-ce qu'on leur fait
00:46:30aujourd'hui en Afghanistan ?
00:46:32En Afrique, partout.
00:46:33Elles vont chercher de l'eau
00:46:33le matin jusqu'au soir.
00:46:35Elles ne sont pas rémunérées
00:46:36pour faire ça.
00:46:37Personne ne les paye
00:46:38pour faire ça.
00:46:39Les femmes en Afrique
00:46:40ne sont jamais propriétaires
00:46:41des terrains
00:46:41sur lesquels elles travaillent.
00:46:43Et enfin,
00:46:44elles font des mauvaises rencontres
00:46:44en route.
00:46:45Ça commence à faire beaucoup
00:46:46parce que les gamins
00:46:47à 14 ans
00:46:47ont décollé à Chnikoff.
00:46:49Donc c'est ça.
00:46:50Ça, c'est de l'écologie de base.
00:46:51Et tout ça a des répercussions,
00:46:53bien sûr,
00:46:53sur la question
00:46:54quand on parle d'immigration.
00:46:55C'est absolument essentiel.
00:46:57Comment on fait ?
00:46:58Et là, on a calculé
00:46:58les heures sup.
00:46:59On a fait ça juste
00:47:00au moment de la COP de Paris.
00:47:01C'était au moment du Bataclan,
00:47:03il y a 10 ans.
00:47:03En novembre 2015,
00:47:05on calculait
00:47:06les heures sup
00:47:07pour sa jeune fille.
00:47:08Seulement pour aller
00:47:09chercher de l'eau.
00:47:10De plus en plus rare
00:47:10et de plus en plus lointaine.
00:47:12C'est 40 milliards
00:47:13d'heures de travail.
00:47:15Beyond, c'est milliards
00:47:16en anglais.
00:47:17Simplement pour chercher de l'eau.
00:47:18Vous voyez que là,
00:47:18il y a une question
00:47:19absolument...
00:47:20Je parle de 700 millions
00:47:22de femmes en Afrique.
00:47:23Ce n'est pas quelques-unes.
00:47:23On est sur des choses
00:47:25qui sont extrêmement importantes
00:47:26au niveau de l'écologie globale
00:47:28des systèmes.
00:47:3020 fois, je me suis arrêté
00:47:31à mesurer les bidons,
00:47:32les volumes de ces bidons
00:47:33de plastique chinois
00:47:34qu'elles ont sur la tête, là.
00:47:3517 à 20 litres.
00:47:37Donc, elles portent
00:47:3717 à 20 kilos
00:47:38quand elles reviennent
00:47:39du point d'eau.
00:47:40Tous les jours.
00:47:45Voilà.
00:47:45La biodiversité.
00:47:46Alors, là,
00:47:46je voulais séduire
00:47:47ma ministre à l'époque.
00:47:48Regardez, madame,
00:47:48on a fait un gros trou
00:47:49sur une plage en Guadeloupe.
00:47:51Et là, je voulais
00:47:52vous séduire, elle aussi.
00:47:54J'ai pris des jolis.
00:47:54Si vous avez des grands yeux bleus,
00:47:56des grands cils,
00:47:56vous êtes sauvés.
00:47:57Si vous êtes petit, moche,
00:47:58avec des épines et des poils,
00:47:59c'est foutu.
00:48:01Regardez.
00:48:01Alors, la biodiversité,
00:48:02qu'est-ce que c'est beau, professeur.
00:48:03On va vous aider.
00:48:04C'est merveilleux.
00:48:05C'est magnifique.
00:48:06Mais c'est ça aussi,
00:48:06la biodiversité.
00:48:08Alors, ça change tout, là.
00:48:10On me dit, attendez, attendez.
00:48:11Le député de Perpillan
00:48:12me dit, il me dit,
00:48:13ma tangine,
00:48:13il me dit, ton crabe aux yeux bleus,
00:48:15je veux bien le sauver.
00:48:16On n'a pas tellement de sous.
00:48:17Tu veux quand même pas sauver
00:48:18ce machin à gros nez
00:48:19ou le rat top nu aussi moche ?
00:48:21Il est génial,
00:48:22le rat top nu aussi moche,
00:48:24sur nos critères.
00:48:25Et la fille aussi moche que le mec.
00:48:26Et ils font des bébés aussi moches.
00:48:28Ils sont géniaux.
00:48:28Ils savent arrêter leur vieillissement.
00:48:30Ça fait 35 grammes,
00:48:31ça vit 50 ans.
00:48:33Voilà la merveille du vivant
00:48:35quand on parle de l'intérêt
00:48:37de faire de la biologie,
00:48:38de la science du vivant.
00:48:40Alors, si ce n'est pas effectivement
00:48:41le vivant des beaux
00:48:43ou des moches,
00:48:44c'est ça la biodiversité, voilà.
00:48:47Et là, ça vous parle.
00:48:49En pays occitan,
00:48:50catalan, c'est pareil.
00:48:52Si j'enlève ici
00:48:52le nickel découvert, là,
00:48:54ou bien le verre des bouteilles
00:48:55et des verres,
00:48:56c'est que du vivant.
00:48:57Vous ne mangez que du vivant.
00:48:59Vous ne coopérez
00:49:00qu'avec du vivant.
00:49:03C'est la clé.
00:49:03Donc le détruire,
00:49:04c'est la pire des stupidités.
00:49:05Et continuons à croire aujourd'hui,
00:49:07comme certains veulent nous le faire penser,
00:49:09qu'en habillant l'environnement,
00:49:10on ne sera pas malade.
00:49:11Je suis désolé,
00:49:12ils ne méritent pas le nom de Sapiens.
00:49:13C'est la pire des bêtises.
00:49:15Bien sûr qu'on va être malade.
00:49:17On me dit,
00:49:17on vit plus vieux.
00:49:18Ben oui,
00:49:18moi, je regarde beaucoup aujourd'hui.
00:49:20Quand j'avais 20 ans,
00:49:21je connaissais personne
00:49:22qui avait 100 ans.
00:49:24Maintenant,
00:49:24toutes les femmes de ma génération,
00:49:26toutes mes amies de mon âge,
00:49:27ont leur maman
00:49:28en train d'atteindre 100 ans.
00:49:301920.
00:49:32Pas de pesticides
00:49:32pendant la grossesse.
00:49:34Pas de pesticides
00:49:34pour les bébés.
00:49:36J'attends de voir
00:49:37combien de temps
00:49:37ma vie venait
00:49:37après les années 50,
00:49:38en fait.
00:49:39Pas à 100 ans.
00:49:41Là, on s'est mis sur le dos,
00:49:42en fait,
00:49:42une charge chimique
00:49:43terrible, en fait.
00:49:44Et l'eau, bien sûr,
00:49:45est le transporteur de tout ça.
00:49:46Et dans nos régions,
00:49:48que ce soit la Nouvelle-Aquitaine,
00:49:49ou l'Occitanie,
00:49:49c'est extrêmement prégnant,
00:49:51bien évidemment.
00:49:54Alors,
00:49:54on s'est mis à élever.
00:49:55Très bien,
00:49:56je n'ai rien contre les élevages.
00:49:571,3 milliard de vaches,
00:49:5890 milliards de poulets.
00:50:01Ils pèsent plus lourd
00:50:02que tous les individus
00:50:04des 10 000 espèces
00:50:05d'oiseaux sauvages
00:50:06de la Terre.
00:50:07C'est la démesure,
00:50:08le problème.
00:50:09Je n'ai rien contre
00:50:09les poulets ou les vaches.
00:50:11Mais à ce niveau-là,
00:50:12on arrive à des problèmes
00:50:13qui sont dramatiques.
00:50:14Beaucoup,
00:50:14beaucoup,
00:50:14beaucoup,
00:50:15beaucoup trop.
00:50:15Donc,
00:50:16manger moins de viande,
00:50:16évidemment.
00:50:17Pas vegan.
00:50:18Moi, je ne suis pas vegan.
00:50:19On peut l'être,
00:50:20mais il faut prendre
00:50:21la vitamine B12,
00:50:21par contre.
00:50:22Et par contre,
00:50:23c'est vrai que là,
00:50:24il faut en manger
00:50:25beaucoup moins,
00:50:25bien évidemment.
00:50:27Deux très jolis livres.
00:50:28Marc-André Sélos,
00:50:29jamais seul.
00:50:30Il parle d'un arbre.
00:50:31Éric Baptiste,
00:50:32il parle d'un bébé
00:50:32à la naissance.
00:50:33Tous entrelacés.
00:50:34Nous sommes tous
00:50:34des entrelacs
00:50:35d'êtres vivants.
00:50:36Nous ne sommes jamais seuls.
00:50:39J'étais la semaine dernière
00:50:40avec un grand navigateur.
00:50:41J'ai été invité
00:50:41par Surf Rider Foundation.
00:50:43Donc,
00:50:44on était à Paris.
00:50:47Et il y avait un scientifique
00:50:48et un navigateur.
00:50:49Il dit,
00:50:49je suis tout seul
00:50:50dans l'océan.
00:50:51Je vais dire une chose,
00:50:51tu n'es pas tout seul,
00:50:52jamais tout seul.
00:50:53Tu es plein de bactéries,
00:50:54tu es plein de trucs
00:50:55sur ton bateau.
00:50:56Il n'y a pas d'autres humains,
00:50:57mais tu n'es pas dénué
00:50:58de vie autour de toi,
00:50:59finalement.
00:51:00Il a adoré.
00:51:01Et tu prends un peu
00:51:01d'eau de mer
00:51:01et du planton partout.
00:51:03On n'est jamais seul,
00:51:04en fait.
00:51:04Si,
00:51:05dans ces chambres d'hôpitaux,
00:51:06dont je vous parlais tout à l'heure,
00:51:07il reste un truc
00:51:08qui est très dangereux.
00:51:11Voilà,
00:51:11une goutte d'eau de mer
00:51:12quand on quitte
00:51:13le port de l'Orient.
00:51:14Les petits points jaunes
00:51:14sont des virus.
00:51:15Les moyens points jaunes
00:51:16sont des bactéries.
00:51:17Les gros points jaunes
00:51:18sont des protistes.
00:51:19Donc,
00:51:20on a dit du planton,
00:51:21des micro-algues,
00:51:23en fait.
00:51:24Et puis,
00:51:24quand c'est beau,
00:51:25au microscope,
00:51:26regardez comme c'est beau,
00:51:29on ne les connaissait pas,
00:51:30on ramène 600 000 séquences
00:51:32d'êtres vivants pas connus
00:51:34en quatre ans
00:51:34autour du monde.
00:51:35Virus,
00:51:36bactéries,
00:51:36protistes.
00:51:39Deuxième élément,
00:51:40j'en prendrai que trois.
00:51:41Alors,
00:51:42ça m'a à vous dire
00:51:42que sur ce plan de taux,
00:51:43c'est super intéressant
00:51:44pour les chefs d'entreprise
00:51:45en particulier.
00:51:46On a regardé
00:51:47100 000 relations
00:51:48entre ces différents
00:51:49êtres vivants
00:51:50qui sont là.
00:51:51Eh bien,
00:51:51il y a infiniment plus
00:51:52de symbiose,
00:51:54de coopération,
00:51:56de commensalisme,
00:51:57de mutualisme
00:51:58que de compétition.
00:52:00Le vivant
00:52:00est dans la coopération,
00:52:02pas dans la compétition.
00:52:04Et c'est là
00:52:04qu'Olivier Hamon
00:52:05a repris pour les entreprises
00:52:06cette question
00:52:07de la robustesse
00:52:08qui est liée au fait
00:52:09qu'il n'y a pas de compétition.
00:52:10Il peut y en avoir
00:52:11un petit peu,
00:52:11ça existe.
00:52:12Vous avez quelques...
00:52:13Les diatomées
00:52:13sont un peu antisociales.
00:52:14Des fois,
00:52:15il faut un poison
00:52:15qui tue tue
00:52:16sauf les diatomées,
00:52:17mais c'est rare ça
00:52:17dans le vivant finalement.
00:52:19Le vivant
00:52:20est dans un système
00:52:20dès le départ
00:52:21de coopération,
00:52:22jamais seul.
00:52:26Un sol.
00:52:27Alors un sol,
00:52:28on marche dessus.
00:52:28c'est génial un sol.
00:52:30On a tué la moitié
00:52:31des sols de France
00:52:32ici dans notre région.
00:52:35Un sol vivant,
00:52:36c'est 2,5 tonnes
00:52:37de bactéries à l'hectare,
00:52:383,5 tonnes
00:52:39de microchampignons,
00:52:40des tardigrades,
00:52:41des vers de terre,
00:52:42des nématodes,
00:52:44des collamboles,
00:52:44des acariens.
00:52:45C'est ça,
00:52:45un sol vivant.
00:52:47La moitié sont morts
00:52:48aujourd'hui.
00:52:49Là, je vais être très clair.
00:52:49Je suis rarement péremptoire,
00:52:50ce n'est pas mon style,
00:52:51mais je dis au monde agricole,
00:52:52très clairement,
00:52:53si vous tuez vos sols,
00:52:54c'est fini.
00:52:55On ne nourrira jamais
00:52:568 milliards d'humains
00:52:57des sols qui sont morts.
00:52:59Un sol vivant,
00:53:00d'abord,
00:53:00il capte l'eau qui tombe
00:53:01parce que les bactéries
00:53:02font des micro trous
00:53:02dans le sol
00:53:03qui est vendure de mucus.
00:53:04La goutte d'orard,
00:53:05elle tombe là,
00:53:06elle reste là,
00:53:07elle ne va pas inonder ailleurs.
00:53:08Plus le sol est riche en espèces,
00:53:12plus il est productif
00:53:12en matière organique.
00:53:14Où qu'on soit,
00:53:14on l'a travaillé partout,
00:53:15tous les sols du monde,
00:53:16même un bout d'océan,
00:53:17c'est pareil.
00:53:18Productivité est liée
00:53:19à la présence
00:53:20d'espèces différentes.
00:53:22C'est l'interdiction
00:53:23pour arriver
00:53:24des envahisseurs.
00:53:25Ils ne peuvent pas s'installer.
00:53:27Il ne reste pas de place,
00:53:28il n'y a pas de trous
00:53:28dans le système.
00:53:29Et enfin,
00:53:30c'est la meilleure adaptation
00:53:30au changement climatique.
00:53:32Vous avez là,
00:53:33dans les sols,
00:53:33les cas de Pombie,
00:53:34à un moment
00:53:34qu'on avait évoqué
00:53:35au niveau du monde agricole,
00:53:36un sol vivant,
00:53:37c'est essentiel.
00:53:39Une goutte de mer,
00:53:40un sol,
00:53:40et mon dernier écosystème,
00:53:41j'en ai déjà parlé
00:53:42un petit peu tout à l'heure,
00:53:42je vais terminer dessus.
00:53:44Je reviens à mon utérus.
00:53:46Et là,
00:53:47on a séquencé.
00:53:48En bleu,
00:53:49mes micro-algues,
00:53:50quand on a fait Tara.
00:53:52En rouge,
00:53:52l'intestin du bébé.
00:53:54On a dans la salle,
00:53:55ici,
00:53:55un tiers de notre ADN
00:53:57qui est le même
00:53:57que celui du plan de temps.
00:53:59On vient du même monde.
00:54:01Deux tiers avec une mouche,
00:54:03deux tiers avec une banane.
00:54:06Pourquoi il vous faut du bien
00:54:07à la banane
00:54:08quand vous la mangez ?
00:54:08On vient du même monde.
00:54:10On est dedans jusqu'au cou.
00:54:12Admettons-le,
00:54:12nous sommes vivants.
00:54:14On fait partie
00:54:14de ce tissu vivant extraordinaire,
00:54:16nos cheveux partout.
00:54:17Et pour vous achever,
00:54:18c'est cette image-là
00:54:19que je voulais vous montrer.
00:54:21Celle-ci, là.
00:54:22Votre lit ce matin.
00:54:24Voilà.
00:54:25À tous.
00:54:25Et que vous dormiez seul
00:54:26ou à deux,
00:54:27ça marche, mon truc.
00:54:28vous avez dans chaque lit humain
00:54:30à 37 degrés,
00:54:32vous avez bien transpiré, là,
00:54:34entre 1 et 2 millions d'acariens.
00:54:36Qu'est-ce qu'ils mangent ?
00:54:36Vos poils,
00:54:37vos cheveux,
00:54:38les cellules de la peau
00:54:39qui se désquoiment
00:54:39pendant la nuit,
00:54:40en se frottant contre les draps, là.
00:54:42C'est génial, en fait.
00:54:43Et ça, c'est très important
00:54:45dans le système, finalement.
00:54:47Il faut qu'on l'admette.
00:54:49Alors, quand je montre ça
00:54:50à Sciences Po, à Paris,
00:54:51ou bien à l'école des mines,
00:54:52bon, ils prennent acte.
00:54:54Mais je suis allé voir des petits
00:54:55en CM2, un jour,
00:54:56ils ont encore 10 ans
00:54:57dans le sens CM2.
00:54:58Le petit garçon, il me dit
00:54:59« Mais alors, Gilles,
00:55:00c'est bon au lit ce matin ? »
00:55:01Je dis « Oui. »
00:55:02Mais alors, il dit
00:55:03« Quand je me lève faire pipi
00:55:04la nuit, que je reviens au lit,
00:55:05j'écrase mes acariens ? »
00:55:07J'ai jamais cette question-là
00:55:09à Sciences Po
00:55:09ou bien à l'école des mines,
00:55:11tu vois.
00:55:11Je dis « Non, ils sont trop petits. »
00:55:13Et de rassurer un petit garçon
00:55:14de ne pas écraser
00:55:14des machins aussi moches,
00:55:16on a gagné.
00:55:17On comprend que ce vivant,
00:55:18il est absolument essentiel
00:55:19dans la survie de l'humanité.
00:55:21Et je reviens à la précédente.
00:55:23Voilà, ça, c'est les microbiotes.
00:55:25Travail récent qui a été publié.
00:55:27Donc, le poumon humain,
00:55:29l'utérus,
00:55:31l'intestin, le vagin,
00:55:32la peau, la bouche, l'œil,
00:55:34tout ça, c'est bourré
00:55:35de micro-organismes.
00:55:37C'est essentiel pour vous.
00:55:38Le moindre déséquilibre
00:55:40de relation avec ces micro-organismes,
00:55:42c'est les maladies
00:55:42que j'évoquais tout à l'heure.
00:55:43L'obésité,
00:55:45le diabète type 2,
00:55:46l'hypertension artérielle.
00:55:47C'est intéressant qu'on regarde.
00:55:49Je t'ai invité il y a juste un mois
00:55:50avec Marc-André Célos
00:55:51au Congrès mondial des cosmétiques.
00:55:52On était à Cannes,
00:55:53dans le grand palais
00:55:54des congrès de Cannes.
00:55:55Moi, je faisais
00:55:56les micro-bots océaniques
00:55:57et Marc-André faisait
00:55:58les micro-bots cutanés.
00:55:59C'est génial, en fait.
00:56:01Alors, quand vous prenez
00:56:02des douches,
00:56:03pas tous les jours,
00:56:04les parties intimes,
00:56:04il faut les laver tous les jours.
00:56:05Mais il y a des zones
00:56:06qui, pas trop...
00:56:07Parce qu'un casse-savent agressif,
00:56:09vous tuez une grande partie
00:56:10de votre peau,
00:56:11des microbes de la peau,
00:56:12capable de résister
00:56:13aux envahisseurs, en fait.
00:56:15Donc, il faut être propre
00:56:16raisonnablement.
00:56:17Je ne peux pas dire
00:56:17qu'il ne faut pas se laver.
00:56:18Mais pas trop non plus,
00:56:20avec des savants agressifs.
00:56:21Ça, c'est la clé des systèmes.
00:56:22Et dès que ça dysfonctionne,
00:56:25on est vraiment malade.
00:56:31Voilà.
00:56:31Tout ça, on le résume ici.
00:56:33Sur 50 000 ans,
00:56:34même 3 millions d'années,
00:56:36le seul outil,
00:56:36la seule arme de l'humanité,
00:56:38c'est le biface,
00:56:38un caillou taillé.
00:56:39Il y en a plein ici,
00:56:40dans la région.
00:56:41Mais ça entraîne
00:56:42le corps à corps.
00:56:43Si je veux m'en servir,
00:56:44je vais aller tuer
00:56:46ou je coupe ma plante,
00:56:47ou je la tue,
00:56:48ou je tue mon animal
00:56:49ou mon voisin,
00:56:50puis il se tue avec aussi.
00:56:51Donc, vous avez le sang
00:56:52de votre proie,
00:56:55ça se heurt sur vous.
00:56:56Ce n'est pas évident.
00:56:57Maintenant, l'humain,
00:56:58il a des moyens
00:56:58de complètement changer.
00:57:00Et pour moi,
00:57:00le gros progrès,
00:57:01ça a été l'arme de jet,
00:57:02en fait.
00:57:03On est vers à peu près
00:57:0415 000 ans,
00:57:06l'humain invente
00:57:06l'arme
00:57:07« Je tue à distance ».
00:57:08Je tue au fond de la pièce, là.
00:57:10Et ce qui m'a amené
00:57:11à réfléchir à ça,
00:57:11c'était une cigogne naturalisée
00:57:13au musée de Strasbourg
00:57:14traversée par une flèche.
00:57:17Et c'est l'intérêt
00:57:18du muséum.
00:57:19J'ai des types au muséum
00:57:19capables de me dire
00:57:20« D'où vient cette flèche ?
00:57:21Quelle tribu l'a faite ?
00:57:22Tchad ! »
00:57:23Elle a été fléchée au Tchad.
00:57:25Elle a volé jusqu'à Strasbourg.
00:57:27Elle est morte dans un champ.
00:57:28Et le taxidermiste
00:57:29l'a empaillée
00:57:30avec sa flèche.
00:57:31Magique.
00:57:32Elle est enceinte
00:57:33où d'un coup,
00:57:33elle a mal.
00:57:33Je ne sais pas d'où ça vient,
00:57:34la cigogne.
00:57:35Mais elle meurt dans son champ, là.
00:57:37Ça a tout changé.
00:57:37Et quand je vois
00:57:38la guerre d'Ukraine en ce moment,
00:57:44il appuie sur un bouton
00:57:46« 60 000 morts. »
00:57:4860 000 morts.
00:57:50Donc c'est là que l'Ukraine
00:57:51a tout changé
00:57:51avec cette puissance fantastique
00:57:53pour tuer à distance.
00:57:55Et c'est relié, bien sûr,
00:57:57à la démographie humaine
00:57:58que vous avez ici.
00:57:59Là, vous avez...
00:58:00Pendant très longtemps,
00:58:01on est resté à peu près
00:58:02à 5 millions d'humains
00:58:03sur la Terre.
00:58:04Il y a 10 000 ans,
00:58:054 000 ans.
00:58:06Et puis on a explosé
00:58:07à partir de 1830.
00:58:08Premier milliard,
00:58:098 milliards aujourd'hui.
00:58:11Il est deux seules fois
00:58:12où l'Ukraine a régressé.
00:58:13Ce n'est pas les guerres,
00:58:14ce n'est pas le terrorisme,
00:58:16ce sont les maladies infectieuses.
00:58:18L'être vivant
00:58:19qui a tué le plus d'humains,
00:58:20c'est le Yersinia pestis,
00:58:22une bactérie qui vient de Chine
00:58:24qui a démarré
00:58:25au moment de la grande peste
00:58:27de Justinia.
00:58:27On est au 5e, 6e siècle
00:58:29en Europe.
00:58:30Et puis après, bien sûr,
00:58:30les pestes noires du Moyen Âge.
00:58:32On a des cimetières
00:58:33en Angleterre aujourd'hui
00:58:34où tout le cimetière
00:58:35sur un siècle
00:58:35ont des squelettes
00:58:37de gens morts de la peste.
00:58:38On travaille dessus aujourd'hui
00:58:39pour voir comment leur ADN
00:58:41a évolué sur 100 ans
00:58:42pour essayer de se défendre
00:58:43contre le Yersinia pestis,
00:58:45contre la peste.
00:58:46Il y a eu bien sûr
00:58:46également la tuberculose,
00:58:48bien évidemment,
00:58:49la lèpre qui tue
00:58:50beaucoup moins aujourd'hui,
00:58:51la rougeole qui a tué
00:58:52beaucoup aussi,
00:58:53la variole,
00:58:54tout ça.
00:58:54La variole tue.
00:58:56Quand Cortès arrive au Mexique
00:58:57en 1520,
00:58:582 millions d'Indiens.
00:58:59La peste tuait la moitié des gens.
00:59:03Quand la grande peste
00:59:04arrivait à Marseille,
00:59:05les humains intelligents,
00:59:06bien sûr,
00:59:07avec leur praticité,
00:59:08on mettait un cadavre
00:59:09de pestiféré
00:59:09sur une catapulte,
00:59:11on le balassait
00:59:11dans le château fort
00:59:12puis ils chopaient tous
00:59:13effectivement la peste.
00:59:14C'est un peu comme
00:59:15les EHPAD récemment
00:59:16quand on a dit
00:59:17qu'on les garde dans les EHPAD.
00:59:18Si le virus ne rentre pas,
00:59:19ça va,
00:59:19mais s'il rentre,
00:59:20c'est foutu.
00:59:21Comment on fait
00:59:22pour lutter contre ce genre
00:59:23effectivement
00:59:23d'infections généralisées ?
00:59:26La roue,
00:59:27il y a 7 000 ans,
00:59:27a été un grand progrès
00:59:28de l'humanité aussi.
00:59:29Et puis, bien sûr,
00:59:30la poudre noire,
00:59:31là, ça a tout changé.
00:59:32On est vers 1250
00:59:33et là,
00:59:34la poudre noire
00:59:35est inventée en Chine.
00:59:36Alors,
00:59:37quels sont les problèmes
00:59:37d'écologie ?
00:59:38Aujourd'hui,
00:59:38vous les connaissez.
00:59:39C'est le productivisme agricole,
00:59:41ça peut se gérer, ça.
00:59:43On parle beaucoup
00:59:43dans la région,
00:59:44ici,
00:59:44on a dit un.
00:59:46C'est l'eau potable,
00:59:48c'est la pêche,
00:59:49pêcher c'est bien,
00:59:50surpêcher c'est stupide,
00:59:51c'est la déforestation,
00:59:54c'est la biodiversité
00:59:55qui s'en va
00:59:55et c'est
00:59:57l'empoisonnement généralisé
00:59:59de l'environnement.
00:59:59Voilà.
00:59:59Tout ça, pour moi,
01:00:00c'est gérable.
01:00:01C'est tout,
01:00:01on s'y met.
01:00:02Citoyens,
01:00:03chercheurs
01:00:03et acteurs,
01:00:05le monde de l'entreprise,
01:00:06c'est gérable.
01:00:07Le plus compliqué,
01:00:08c'est le dernier
01:00:09qui, en fait,
01:00:10on s'en rendait compte
01:00:12depuis une cinquantaine d'années,
01:00:13mais bon,
01:00:14c'est Arrhenius,
01:00:15le premier,
01:00:15on est en 1895,
01:00:17il y a un prix Nobel de chimie,
01:00:18Arrhenius,
01:00:19il avait dit,
01:00:20est-ce que c'est bien,
01:00:21c'est les hydrocarbures
01:00:23qu'on brûle
01:00:23et puis ces rejets
01:00:25dans l'atmosphère de gaz
01:00:26à effet de serre ?
01:00:27C'est vieux,
01:00:28c'est 1895.
01:00:30Et puis,
01:00:30on n'en a pas tenu compte
01:00:31et on voit depuis 1970
01:00:32que maintenant,
01:00:33ça explose,
01:00:34c'est vraiment extrêmement important
01:00:35et ça nous crée
01:00:35des conditions actuelles.
01:00:36C'est ça que M. Trump a dit
01:00:37étant une stupidité,
01:00:40une bêtise
01:00:41et qui a été repris
01:00:42par ce personnage
01:00:43à l'émission de CNews
01:00:44la semaine dernière
01:00:45en disant,
01:00:45mais c'est une connerie,
01:00:47c'est uniquement
01:00:48pour que les États
01:00:49fassent un complotisme
01:00:50pour qu'ils continuent
01:00:51à faire de l'argent.
01:00:52Où est-ce qu'on en est ?
01:00:53Comment on peut parler d'argent
01:00:54quand on est face
01:00:55à des choses comme ça ?
01:00:57Bien avant de l'argent,
01:00:58ça va être la souffrance générale.
01:00:59Chaque euro échangé
01:01:00au niveau agricole
01:01:01chez nous en ce moment,
01:01:02c'est entre 2 et 3 euros
01:01:03de réparation
01:01:04de l'eau contaminée
01:01:05et de réparation
01:01:07des gens contaminés.
01:01:08Quand est-ce qu'on va arrêter
01:01:09effectivement
01:01:09ce genre de choses ?
01:01:11Cette foute en avant
01:01:12de dire,
01:01:12je tue mon sol
01:01:13de plus en plus,
01:01:15c'est pas possible.
01:01:16En plus,
01:01:16je me disais,
01:01:17l'entreprise maintenant
01:01:17utilise nos mots d'écologue.
01:01:19On parle de l'ADN
01:01:20de l'entreprise,
01:01:21j'adore ça.
01:01:21L'écosystème de l'entreprise,
01:01:23c'est pas ce que c'est.
01:01:24Comment est-ce qu'on regarde ça ?
01:01:26Comment on éduque là-dessus ?
01:01:30Donc,
01:01:31est-on en train
01:01:31de créer les conditions
01:01:32d'une nouvelle crise d'extinction
01:01:34parce qu'on détruit
01:01:35et on pollue ?
01:01:36On surexploite ?
01:01:38On dissimine tout partout
01:01:40et le climat change trop vite.
01:01:41Voilà,
01:01:42c'est les questions
01:01:42qui sont posées
01:01:43sur lesquelles
01:01:43il faut qu'on se penche.
01:01:44Ça,
01:01:44c'est un petit dinoflagellé,
01:01:46celui-là,
01:01:46qui s'appelle Alexandrium.
01:01:48Quand vous l'embêtez,
01:01:49il émet une toxine
01:01:50qui tue un humain
01:01:51en 20 minutes.
01:01:51On en a quelques-uns
01:01:52en Méditerranée.
01:01:53Quand on a 3 ou 4
01:01:53par de mètre cube d'eau,
01:01:54c'est pas méchant,
01:01:55quand il y en a beaucoup.
01:01:56Et puis celui-là,
01:01:57c'est une petite microméduse
01:01:58qui a été importée
01:01:59d'États-Unis
01:02:00en mer Noire
01:02:01dans les années 80,
01:02:0410 ans après,
01:02:051 million de tonnes
01:02:06de biomasse
01:02:07qui effondrent
01:02:07toute la pêcherie
01:02:08d'enchois
01:02:08de la mer Noire.
01:02:09400 000 tonnes
01:02:10d'enchois
01:02:10qui disparaissent.
01:02:12Encore une fois,
01:02:13c'est l'imprévoyance
01:02:14que j'évoquais tout à l'heure.
01:02:14On ne fait pas attention,
01:02:15on a les connaissances,
01:02:16mais on ne fait pas
01:02:17suffisamment attention.
01:02:21La vie agricole
01:02:21va nourrir
01:02:229 milliards d'humains
01:02:23sans augmenter
01:02:23les surfaces agricoles
01:02:24parce qu'il faut garder
01:02:25la biodiversité.
01:02:26C'est ne pas gaspiller l'eau,
01:02:28bien sûr.
01:02:28C'est arrêter
01:02:29les pesticides
01:02:29et insecticides dangereux.
01:02:31On peut,
01:02:31maintenant,
01:02:31l'INRA a mis au point
01:02:32des tas de programmes.
01:02:33On peut,
01:02:34aujourd'hui,
01:02:35diminuer les engrais,
01:02:36ne pas empoisonner les gens,
01:02:38ne pas détruire le vivant
01:02:39en tirer parti,
01:02:41développer de la polyculture
01:02:42sur la même parcelle,
01:02:433, 4 plantes en même temps.
01:02:44On sait faire.
01:02:45J'étais en Indonésie,
01:02:46ils n'ont même pas l'argent
01:02:46pour acheter des pesticides.
01:02:48Ils font leurs tarots,
01:02:49leurs plantes de base,
01:02:50de la banane et des fleurs.
01:02:52Et ça marche très bien
01:02:52avec des rendements
01:02:53qui valent largement les nôtres.
01:02:55Sans engrais,
01:02:56sans pesticides.
01:02:57Quand est-ce qu'on va reprendre
01:02:58le système tous ensemble
01:02:59avec, bien sûr,
01:03:00des bases scientifiques ?
01:03:02Ramer la vie dans les sols,
01:03:03pour moi,
01:03:03c'est fondamental.
01:03:04C'est la première clé
01:03:04qu'il faut qu'on mette en place.
01:03:09Quelques mots sur l'océan.
01:03:14Tiens, ça n'avance plus.
01:03:20Au niveau agricole,
01:03:21simplement,
01:03:22c'est un travail qui est sorti
01:03:23il y a très peu de temps
01:03:24de Jean-Denis Vigne
01:03:24qui nous montre
01:03:25comment l'humain a domestiqué.
01:03:27C'est intéressant
01:03:27parce qu'il a domestiqué en Asie,
01:03:30en Europe,
01:03:31en Amérique,
01:03:33pas en Afrique,
01:03:34alors que l'humain est africain.
01:03:35C'est super intéressant.
01:03:36Et c'est une des raisons,
01:03:37croit-on,
01:03:37qu'aujourd'hui,
01:03:38pourquoi les animaux africains
01:03:39sont toujours là,
01:03:40la grande faune africaine,
01:03:41alors qu'elle a disparu
01:03:41partout ailleurs.
01:03:43C'est qu'elle se méfie
01:03:43depuis beaucoup plus longtemps
01:03:44de ses petits humains
01:03:45qui fait 1,40 m tout mouillé
01:03:47et qui est dangereux, finalement.
01:03:49Et tous les éléphants
01:03:50ont disparu en Amérique du Nord.
01:03:51Il y avait des mastodontes,
01:03:52il y avait des éléphants
01:03:53en Australie,
01:03:54il y avait des géants.
01:03:55Tout ça,
01:03:55dès que l'humain arrive,
01:03:56ça disparaît.
01:03:57L'humain arrive à 18 000 ans,
01:03:583 000 ans après,
01:03:59il manque tous les gros.
01:03:59idem en Australie,
01:04:01idem en Asie.
01:04:02C'est intéressant
01:04:03de regarder comment
01:04:03ça a pu se passer.
01:04:04C'est un peu tout récent
01:04:05qui a mis au point Jean-Denis Ville.
01:04:06Il nous montre
01:04:07comment effectivement
01:04:07on n'est pas le loup,
01:04:08le premier,
01:04:09qui devient un chien
01:04:10il y a à peu près
01:04:1015, 20 000 ans.
01:04:12Et puis après,
01:04:13les ongulés,
01:04:14le chat, le chat.
01:04:15C'est intéressant
01:04:16parce que Jean-Denis
01:04:17nous raconte en fait
01:04:17que l'humain n'a jamais
01:04:19voulu domestiquer
01:04:19en se disant
01:04:21je vais avoir une espèce
01:04:22pour le manger.
01:04:23Non, ça ne s'est pas passé
01:04:23comme ça.
01:04:24C'est que l'humain
01:04:25changeant d'activité
01:04:26passant d'un chasseur-cueilleur
01:04:28à quelqu'un
01:04:28qui était sédentaire
01:04:29et cultivateur
01:04:30a attiré les rongeurs.
01:04:33Envahissait les silos
01:04:34à grains
01:04:34des premiers agriculteurs.
01:04:37Mangeait tout.
01:04:37Et le chat est venu.
01:04:39D'ailleurs, le chat
01:04:39chez Péky
01:04:40a domestiqué l'autre.
01:04:41Est-ce que c'est le chat
01:04:41qui a domestiqué le maître
01:04:42ou le maître le chat ?
01:04:44Question mérite
01:04:44d'être posée.
01:04:45Mais les chats
01:04:45ne sont pas venus du tout.
01:04:46Ils se sont dit
01:04:46parce qu'il y avait à manger.
01:04:47Et les humains
01:04:47se sont rendus compte
01:04:48que ça leur servait
01:04:49à quelque chose.
01:04:50Et puis après,
01:04:51il y a eu tous les angulés
01:04:52bien sûr.
01:04:53Et puis tout récemment
01:04:54le lapin.
01:04:54Le lapin, il y a 2000 ans,
01:04:56il est domestiqué en France.
01:04:58Il ne vivait que en France
01:04:58et en Espagne.
01:05:00Puis les premiers poissons,
01:05:00la truite.
01:05:02C'est vrai que tout ça,
01:05:03la carpe d'abord
01:05:03et après la truite,
01:05:04tout ça, c'est tout ce que l'humain...
01:05:05Mais finalement,
01:05:05on mange très peu d'espèces.
01:05:07Vous mangez combien de viande ?
01:05:10Il y a 5000 mammifères,
01:05:11il y a 10 000 oiseaux.
01:05:13Vous en mangez même pas 10.
01:05:15Ce qui veut dire
01:05:16que l'humain a tout,
01:05:17tout organisé globalement.
01:05:18On mange tous du poulet,
01:05:20du porc,
01:05:21ça dépend des civilisations,
01:05:23de la vache,
01:05:24du mouton.
01:05:25C'est intéressant.
01:05:27Bien sûr,
01:05:27les poulets,
01:05:28bien évidemment.
01:05:29La pintade.
01:05:30Et puis en Amérique du Sud,
01:05:31c'était les alpacas,
01:05:32les lamas.
01:05:34Et puis aussi le dindon
01:05:35qui est venu d'Amérique du Nord.
01:05:36Tout ça, ça a été...
01:05:36Et l'humain partait
01:05:37avec ses animaux domestiques
01:05:39et ses plantes domestiques
01:05:40faire le tour du monde.
01:05:45Alors voilà,
01:05:46comment on fait de la science ?
01:05:47On est coupure de journaux.
01:05:48On est à Key West,
01:05:51en Floride.
01:05:521926,
01:05:5357,
01:05:5575,
01:05:56et aujourd'hui...
01:05:56Alors ça,
01:05:57c'est un truc de mec.
01:05:58Les mecs,
01:05:58ils veulent toujours
01:05:59les plus gros trucs.
01:06:01La vérité,
01:06:01elle a pris un sacré coup
01:06:02sur 100 ans quand même.
01:06:04Il est champion du monde
01:06:05avec 140 grammes maintenant.
01:06:06Alors qu'on pêchait
01:06:07des poissons de une tonne
01:06:08il y a encore quelque temps.
01:06:09Ce petit garçon-là,
01:06:11c'est une photo
01:06:11qui est faite en Norvège
01:06:14en 1902.
01:06:16En fait,
01:06:16lui,
01:06:17il n'a pas d'immunité de taille,
01:06:18ce petit garçon.
01:06:19Mais il y avait des morues
01:06:20de 200 kilos.
01:06:21La plus grosse morue actuelle
01:06:22avait fait quoi ?
01:06:2325 kilos aujourd'hui.
01:06:24On a exterminé
01:06:25en 30 ans
01:06:26tous les gros individus
01:06:29de l'océan.
01:06:29Bon,
01:06:34je passe là-dessus
01:06:35parce qu'il faut que je termine.
01:06:36Donc ça,
01:06:36c'est tous les prix Nobel
01:06:37de médecine
01:06:37qui ont été acquis
01:06:38sur des espèces
01:06:38qui ne se mangent même pas.
01:06:40Donc quand on me dit
01:06:41qu'il faut garder
01:06:42ce qui sert à quelque chose,
01:06:42ils ne servaient à rien.
01:06:44N'empêche que la molécule clé
01:06:45du cancer est découverte
01:06:46chez une étoile de mer
01:06:47par Timothy Hunt
01:06:48qui a le prix Nobel
01:06:48en 2001.
01:06:50Lui découvre
01:06:51les mécanismes de l'Alzheimer
01:06:52grâce au limace de mer.
01:06:54Eux,
01:06:54ils découvrent
01:06:55la transmission
01:06:55de l'influx nerveux
01:06:56grâce au nerf de Calmar.
01:06:58Lui,
01:06:58c'est Betchnikov,
01:06:59fin de la phagocytose.
01:07:00Donc tout ça,
01:07:01c'est super intéressant.
01:07:02Allez chercher
01:07:03dans le vivant
01:07:03des modèles d'études
01:07:05pour nos propos médicaux.
01:07:07Tous les trois,
01:07:08ils travaillent sur le vieillissement.
01:07:09Ils travaillent sur un truc
01:07:10qui ne se bouffe même pas.
01:07:11Ça s'appelle Tetraimena
01:07:12qui vit dans les flaques d'eau
01:07:13et qui est génial.
01:07:14Là, je vous montre comment
01:07:15au laboratoire,
01:07:16chez nous,
01:07:16à Bagnoultz,
01:07:17en pays occitan,
01:07:18on est bien d'accord.
01:07:19Pardon,
01:07:19en pays catalan.
01:07:21En Occitanie,
01:07:21ça je voulais dire.
01:07:22Là,
01:07:23on a mis au point une technique
01:07:24qui permet de micro-injecter
01:07:25l'œuf au démarrage.
01:07:26On arrête.
01:07:27Là,
01:07:27on va micro-injecter
01:07:28que la déblastomère.
01:07:29On l'arrête.
01:07:30Voilà,
01:07:30vous avez un super anticrancéreux
01:07:31mis au point
01:07:32à partir d'étoiles de mer.
01:07:35Donc,
01:07:36bon,
01:07:36juste un mot sur le climat.
01:07:37On en parle beaucoup.
01:07:38Simplement,
01:07:39ça,
01:07:39c'est les traits
01:07:39de Valérie Masson-Delmotte
01:07:40et de tous les collègues
01:07:41qui sont là sur le climat.
01:07:42La Méditerranée surchauffe.
01:07:44C'est un grave problème.
01:07:45Alors,
01:07:45tout ce qui peut se barrer,
01:07:46se barre.
01:07:47Les poissons s'en vont.
01:07:48Par contre,
01:07:48tout ce qui est fixe,
01:07:49le corail rouge,
01:07:50les gorgones,
01:07:51les éponges,
01:07:52elles sont foudroyées sur place.
01:07:53La Turquie,
01:07:54aujourd'hui,
01:07:55j'ai eu une plongée en Corse
01:07:56en septembre 2022.
01:07:5930 degrés à 30 mètres.
01:08:01C'est plus chaud qu'à Tahiti.
01:08:03Donc,
01:08:03il se passe des choses
01:08:04extrêmement intéressantes
01:08:05au niveau du climat
01:08:06dans ces régions particulières.
01:08:09Voilà,
01:08:09donc,
01:08:09qu'est-ce qui se passe
01:08:10pour l'humain ?
01:08:11Écoutez,
01:08:11les progrès de l'humain,
01:08:12sur 150 ans,
01:08:14on a gagné 15 centimètres
01:08:15en hauteur.
01:08:18On mange deux fois plus
01:08:19en kilocalories.
01:08:19On a 3 000.
01:08:20On a pris 30 kilos
01:08:21en masse corporelle.
01:08:23Donc,
01:08:23il y a l'obésité là-dedans.
01:08:25On vit 35 ans
01:08:25d'espérance de vie
01:08:26qu'on a gagné.
01:08:27On dirait,
01:08:27c'est bien.
01:08:28Par contre,
01:08:29moins bien,
01:08:29on a multiplié par 7
01:08:31les humains,
01:08:33par 10 les rendements agricoles,
01:08:34mais c'est au taquet.
01:08:35Ça fait 15 ans
01:08:36qu'on ne produit pas
01:08:37un gramme de plus
01:08:37de quoi que ce soit
01:08:38avec de pesticides,
01:08:40nos engrais,
01:08:41par rapport à ce qu'on faisait
01:08:42il y a 15 ans.
01:08:43Donc,
01:08:43où va-t-on ?
01:08:44Se servir du vivant
01:08:45pour faire beaucoup mieux.
01:08:46Donc,
01:08:46je termine sur quelques solutions.
01:08:47Voilà les durées de vie.
01:08:51La record woman,
01:08:53c'est Jeanne Calment.
01:08:54Elle est morte
01:08:54il y a 15 ans maintenant.
01:08:56Elle est morte
01:08:56à 122 ans
01:08:57et 164 jours.
01:08:58C'est la doyenne actuelle.
01:08:59Elle est anglaise.
01:08:59Elle a 116 ans.
01:09:01Je suis ça de très près.
01:09:01Je suis la doyenne.
01:09:03Puis,
01:09:03je change ma photo
01:09:03pour le cours
01:09:04de la semaine suivante.
01:09:06Que des femmes.
01:09:07En 50 ans,
01:09:08on a eu 48 femmes
01:09:09sur les records du monde
01:09:10de longévité.
01:09:11Il y a eu une fois
01:09:11un japonais.
01:09:12Il n'est pas assez longtemps,
01:09:13quelques mois.
01:09:14Ça,
01:09:14c'est super intéressant.
01:09:14En rouge,
01:09:15c'est les femmes.
01:09:15En bleu,
01:09:15les garçons,
01:09:16on voit que les guerres
01:09:17du XXe siècle
01:09:18ont fait des dégâts,
01:09:19bien sûr.
01:09:20Ici, là.
01:09:21Alors,
01:09:21comment on prévoit
01:09:22à long terme ?
01:09:23Je vois trois aspects
01:09:24possibles intéressants
01:09:24à creuser.
01:09:25La biorrespiration,
01:09:26le biomimétisme,
01:09:27on va en dire juste un mot.
01:09:29L'essence participative
01:09:30et One Health,
01:09:30pour terminer.
01:09:33Alors voilà,
01:09:33on a 10 000 personnes
01:09:34qui nous ont accompagnés
01:09:35sur 18 ans.
01:09:36Et on démontre ici
01:09:37qu'en Europe de l'Ouest,
01:09:39nos oiseaux,
01:09:39on fait 33 km de mort
01:09:41vers le nord
01:09:41en 18 ans
01:09:42et nos papillons,
01:09:43114 km.
01:09:44Pour un degré de plus,
01:09:46ils devront faire
01:09:47250 km.
01:09:48Donc tout change.
01:09:49Les réserves qu'on a faites,
01:09:50elles vont changer
01:09:51puisque demain,
01:09:52ce ne sera plus
01:09:52les mêmes espèces
01:09:53qui seront en fait.
01:09:54Ça, c'est un joli travail,
01:09:55l'essence participative.
01:09:56C'est très puissant.
01:09:57Le muséum,
01:09:57c'est 2500 personnes,
01:09:59500 chercheurs,
01:10:0020 000 personnes
01:10:01qui nous appellent
01:10:01tous les jours.
01:10:03Donc des gens
01:10:03de tous les coins.
01:10:04Ils peuvent être boulangers,
01:10:05médecins, dentistes,
01:10:06chasseurs, pêcheurs.
01:10:07Ils nous appellent.
01:10:07J'ai vu ma première hirondelle,
01:10:09tel jour à telle heure.
01:10:10J'ai mangé mon premier pruneau
01:10:11à Aijang.
01:10:12Là, je suis passé
01:10:12à Aijang tout à l'heure.
01:10:14C'est ça qui est
01:10:14super intéressant, bien sûr.
01:10:16Deuxième aspect,
01:10:16ça va être effectivement
01:10:17les maladies.
01:10:23Alors le tigre,
01:10:24Aedes albopictus,
01:10:26n'existait pas
01:10:27il y a 10 ans.
01:10:28Le premier appareil en France
01:10:29en 2008 à Nice.
01:10:30C'est comment il est venu ?
01:10:31Dans des vieux pneus
01:10:32de Thaïlande
01:10:34dans lesquels il restait
01:10:35un petit peu d'eau
01:10:35dans le fond.
01:10:36Quand je parle
01:10:37de l'imprévoyance
01:10:38de l'humain,
01:10:38ce moussit qui arrive,
01:10:40je l'ai cité
01:10:41sur France Info
01:10:41il y a quelque temps.
01:10:42Mais professeur,
01:10:42pourquoi il s'est installé ?
01:10:43C'est simple.
01:10:4442 degrés à Bordeaux
01:10:46au début du mois de juillet 2022
01:10:48et puis on a eu même
01:10:50en 2025.
01:10:53Des pluies diluviennes,
01:10:54c'est le climat
01:10:55de la Thaïlande.
01:10:56Et Aedes albopictus,
01:10:57le moustique Tix,
01:10:58s'est installé.
01:10:59Il nous transmet ici
01:11:00la dengue,
01:11:01le chikungunya
01:11:02en quantité.
01:11:04Et on a des problèmes
01:11:04aussi en ce moment
01:11:05avec le West Nile.
01:11:07Lui qui est transmis
01:11:07par notre moustique à nous,
01:11:09le culex pipiens.
01:11:10Donc là, effectivement,
01:11:11tout migre.
01:11:12Donc risques émergents,
01:11:14c'est des maladies liées
01:11:15à l'âge et au soleil.
01:11:15Je vais les mettre de côté
01:11:16parce qu'on n'allait pas
01:11:17à poil sur les plages
01:11:17en 1940.
01:11:18Si j'enlève ça,
01:11:19tout est lié
01:11:20à des problèmes du climat
01:11:21ou bien de vivants
01:11:22qui changent.
01:11:23Les maladies métaboliques,
01:11:24les maladies auto-immunes
01:11:25en particulier,
01:11:26sont très importantes
01:11:27en ce moment.
01:11:27Donc santé de l'humain,
01:11:29santé des animaux domestiques
01:11:31et sauvages,
01:11:32bien sûr,
01:11:33et puis santé des écosystèmes,
01:11:34les pollinisateurs.
01:11:35On a les trois quarts
01:11:36des plantes d'intérêt agronomique
01:11:38qui n'existeraient pas
01:11:39sans les pollinisateurs.
01:11:40Ça part aujourd'hui,
01:11:41allègrement,
01:11:42dans la différence générale.
01:11:43Le fameux,
01:11:44à cet ami pris,
01:11:45le tueur d'abeilles
01:11:45qu'on réintroduit partout.
01:11:47Ça ne les gêne pas,
01:11:48on en remet.
01:11:48On va bien voir ce qui se passe
01:11:49pour sauver une petite production
01:11:51que certains savent faire
01:11:53sans ces produits particuliers.
01:11:55Comment on rémunère mieux
01:11:56ces gens-là ?
01:11:57Comment on travaille là-dessus ?
01:11:58Il faut de la recherche,
01:11:59bien sûr,
01:11:59pour faire ça.
01:12:00Sans sens,
01:12:00on n'y parviendra pas.
01:12:02Et puis la bio-inspiration,
01:12:03je préside CEBIOS,
01:12:04qui est le centre d'études
01:12:05et d'expertise
01:12:06sur le biomimétisme
01:12:07et la bio-inspiration.
01:12:08On s'inspire des formes,
01:12:10des mécanismes,
01:12:10des matériaux,
01:12:12des relations durables établies,
01:12:14très grande interdisciplinarité.
01:12:15On a tenu notre congrès annuel
01:12:16au Faro,
01:12:18il y a une semaine,
01:12:18à Marseille.
01:12:20C'était Biomimexpo,
01:12:21allez voir.
01:12:22Il y avait 700 entreprises
01:12:23qui sont venues travailler là-dessus.
01:12:25Ce petit colopter,
01:12:26il s'est fait de l'eau
01:12:27en plein désert.
01:12:28Cette éponge,
01:12:28elle fait du béton armé.
01:12:31Voilà,
01:12:31donc pour clore,
01:12:33en quoi le vivant est-il supérieur ?
01:12:34Le vivant,
01:12:35en fait,
01:12:35il innove depuis la nuit des temps.
01:12:37Pour tous,
01:12:37y compris par les gilets jaunes.
01:12:40Le vivant,
01:12:41il fait tout
01:12:41avec une énorme économie d'énergie.
01:12:43Une libellule,
01:12:44elle vole à 100 km heure
01:12:45avec 2 watts.
01:12:47Vous me connaissez,
01:12:47un polytechnicien
01:12:48qui sache faire ça, vous ?
01:12:50Le vivant a toujours
01:12:53un acheteur gratuit
01:12:53pour ses déchets.
01:12:55Jamais il s'auto-empoisonne.
01:12:56Il fait des poisons horribles,
01:12:58mais il sait les dégrader.
01:13:00Nous,
01:13:00on a fait des poisons,
01:13:007 000 molécules sur le marché
01:13:02en ce moment,
01:13:03que ni le vivant,
01:13:03ni l'humain ne savent dégrader.
01:13:06Le vivant travaille
01:13:07dans des conditions simples.
01:13:08Donc,
01:13:09ma conclusion sur l'économie,
01:13:10elle est très claire,
01:13:10c'est celle-ci.
01:13:12Ne m'arrêtez de faire du profit
01:13:13sur l'instruction
01:13:16ou la surexploitation
01:13:18de la nature
01:13:19et du vivant.
01:13:20Donc,
01:13:20il faut qu'on change
01:13:21notre mentalité,
01:13:22c'est clair.
01:13:22une leçon de philosophie,
01:13:25je vous laisse lire
01:13:25sans le commenter.
01:13:26Il disait,
01:13:27Sri Robindo,
01:13:28si l'humanité veut survivre,
01:13:30une transformation radicale
01:13:31de la nature humaine,
01:13:32pour moi,
01:13:32ça s'appelle une métamorphose.
01:13:34Ce n'est pas qu'une transition.
01:13:36Voilà.
01:13:37Je voulais vous faire rêver,
01:13:38vous émerveiller.
01:13:39À quoi sert cette biodiversité ?
01:13:41Elle régule le climat.
01:13:42On s'en nourrit.
01:13:44On se soigne.
01:13:45La moitié des médicaments
01:13:45dans une pharmacie
01:13:46viennent de la nature.
01:13:47On respire.
01:13:48On a vu tout à l'heure
01:13:48l'océan et puis les forêts.
01:13:50On s'habille.
01:13:51On s'inspire.
01:13:53On s'abrite.
01:13:54Et on s'émerveille.
01:13:56Il peut réussir ça.
01:13:56Il me faut quatre piliers.
01:13:57C'est vraiment la dernière.
01:13:59La science n'est pas une opinion.
01:14:02La politique,
01:14:03au niveau environnement,
01:14:04écologie,
01:14:04pour moi,
01:14:05je n'ai rien contre les écologistes.
01:14:06Ils ont leur rôle.
01:14:07Mais en fait,
01:14:07tous les partis politiques
01:14:08devraient faire de l'écologie scientifique.
01:14:10Ça, c'est très important.
01:14:11Le drame français,
01:14:12c'est qu'on confond écologisme
01:14:13et écologie.
01:14:14Ça, ça ne va pas.
01:14:14Citoyens, ONG,
01:14:16sciences participatives
01:14:17et les entreprises.
01:14:18Et je termine là-dessus.
01:14:19Si elles ne se rendent à part pas,
01:14:20on n'ira pas assez vite.
01:14:21Aujourd'hui,
01:14:21c'est convaincre
01:14:22entreprises à mission,
01:14:23par exemple,
01:14:23le monde de l'entreprenariat.
01:14:25Il y en a,
01:14:25je n'irai pas chez eux.
01:14:26Je n'irai pas chez BASF,
01:14:27chez Monsanto,
01:14:28chez Bayer,
01:14:28ça, c'est clair.
01:14:29Mais il y en a d'autres
01:14:29qui s'y mettent.
01:14:30On travaille beaucoup
01:14:31avec la Maïf,
01:14:31par exemple,
01:14:32en ce moment,
01:14:32avec AXA.
01:14:33Tous les assureurs
01:14:33se rendent compte
01:14:34qu'on va vers un monde
01:14:35inassurable.
01:14:35Donc voilà.
01:14:36Je ne termine pas
01:14:37sur des notes graves
01:14:39et je terminerai
01:14:39sur une anecdote
01:14:40qui m'est arrivée
01:14:41il y a quelque temps
01:14:42d'une jeune fille
01:14:42qui me disait
01:14:43après une conférence
01:14:44à Cherbourg,
01:14:45comme avec vous ce soir,
01:14:46où je parlais d'Océan.
01:14:48Elle me dit
01:14:48ce que vous dites,
01:14:48c'est terrible,
01:14:49monsieur le professeur.
01:14:50Mais je pars avec le sourire.
01:14:52Partez avec le sourire.
01:14:54Merci.
01:14:54Bravo.
01:14:56À Gilles Boeuf.
01:15:01Oui, ce n'est pas grave.
01:15:02On va prendre vos questions.
01:15:04Est-ce qu'il y a des questions
01:15:04dans la salle ?
01:15:05On va vous faire passer
01:15:06un micro.
01:15:08Qui se lance
01:15:08profite de la présence
01:15:09de Gilles.
01:15:10Gardez votre micro
01:15:11pour répondre quand même,
01:15:12Gilles.
01:15:12Oui, oui.
01:15:13Ah, vous l'avez.
01:15:13Pardon.
01:15:13Parfait.
01:15:15Je vais vous dire
01:15:16que mes leçons
01:15:16au Collège de France
01:15:17sont sur Internet,
01:15:18toutes les leçons.
01:15:19Et puis,
01:15:19il y a beaucoup,
01:15:20beaucoup aussi
01:15:20sur YouTube
01:15:21de conférences
01:15:22et d'interventions.
01:15:23Pas de questions ?
01:15:25Vous avez été exhaustif ?
01:15:27Moi, j'ai une question.
01:15:28Vous parliez de la baleine
01:15:28qui boit de...
01:15:30Comment elle fait
01:15:30pour boire de l'eau douce ?
01:15:32Ce qu'elle mange.
01:15:34Elle mange du plancton
01:15:35ou des poissons
01:15:35qui eux-mêmes
01:15:36sont faits d'eau douce aussi
01:15:36comme toi et moi.
01:15:38Donc, c'est dans leur alimentation.
01:15:39Un petit rat du désir,
01:15:40il n'a jamais d'eau à boire.
01:15:41Donc, il va manger des cactus
01:15:43qui sont pleins d'eau.
01:15:44C'est par l'alimentation
01:15:45qu'ils récupèrent en fait leur eau.
01:15:47Elle ouvre la gueule
01:15:48quand il pleut.
01:15:49Je ne sais pas.
01:15:49Je ne les ai pas vus faire ça.
01:15:50Mais elle ne peut pas
01:15:51boire de mer en tout cas.
01:15:53La question.
01:15:54Oui ?
01:15:55On vous a donné un micro.
01:15:56Là-bas.
01:15:57Allez-y.
01:15:57Bonsoir.
01:15:59Je suis Guéric Poncet,
01:15:59journaliste au point.
01:16:01Il y a quelques années,
01:16:02je suis allé à la COP15
01:16:03à Montréal.
01:16:03Oui.
01:16:04Biodiversité,
01:16:05qui était présidée par la Chine.
01:16:06Et le ministre
01:16:07de l'Environnement chinois,
01:16:08avec toute sa verve,
01:16:12m'a dit
01:16:12« Mais vous n'avez rien compris
01:16:13en Europe.
01:16:14Jamais vous ne prendrez
01:16:15une décision environnementale
01:16:17dans une démocratie.
01:16:18Ça ne marchera pas. »
01:16:18Ah oui.
01:16:18C'est une vraie question.
01:16:19Alors, sans naïveté,
01:16:20évidemment,
01:16:21on sait la contribution
01:16:23de la Chine environnementale.
01:16:25Qu'est-ce que ça vous inspire,
01:16:26cette phrase ?
01:16:27C'est paradoxal,
01:16:28parce que d'autre côté,
01:16:28je reconnais qu'ils font des choses
01:16:29qu'on n'a jamais été capables
01:16:30de faire.
01:16:31D'épauler Beijing, Pékin,
01:16:33ils sont parvenus.
01:16:34Shanghai aussi.
01:16:36Mais en France,
01:16:36on dit un truc,
01:16:37on ne le fait pas.
01:16:38Eux, on dit un truc,
01:16:38on le fait.
01:16:39Alors, je ne suis pas en train
01:16:40de vanter les systèmes totalitaires.
01:16:41Ce n'est pas du tout mon propos,
01:16:43mais c'est une vraie question.
01:16:44Est-ce qu'aujourd'hui,
01:16:45on peut parvenir
01:16:46à cette espèce
01:16:46de grand écart en permanence,
01:16:48de préserver l'environnement
01:16:49tout en continuant à produire ?
01:16:51Je pense que les raisons,
01:16:53elles sont dans les interrelations.
01:16:54Il faut s'aider du vivant.
01:16:55Je pense qu'en s'inspirant
01:16:56du vivant,
01:16:57qui a réussi à faire ça
01:16:58depuis très longtemps.
01:16:59Tout à l'heure,
01:16:59je disais, en fait,
01:17:00le vivant n'est pas parfait.
01:17:02Mais il est très,
01:17:03en fait, robuste.
01:17:04Et c'est par la diversité
01:17:06des êtres vivants
01:17:06qu'on y parvient.
01:17:07Plus on va diminuer
01:17:08la biodiversité,
01:17:09plus on aura des problèmes.
01:17:09Mais la Chine a réussi
01:17:10des choses incroyables.
01:17:11C'est un gros paradoxe.
01:17:12Ils ont des mines
01:17:13de charbon incroyables,
01:17:14mais c'est eux
01:17:14qui ont le plus haut niveau
01:17:15d'éoliennes
01:17:16et de panneaux solaires
01:17:17en ce moment.
01:17:18Ils font des véhicules
01:17:19assez incroyables.
01:17:21J'admire,
01:17:22je regarde avec circonspection,
01:17:24mais beaucoup d'intérêt
01:17:25à ce qui se passe en Chine.
01:17:26En tout cas,
01:17:27il ne faudrait pas tout jeter.
01:17:28Ils ont fait des choses
01:17:29qui sont assez effarantes
01:17:30et qu'on est incapable
01:17:31de faire aujourd'hui.
01:17:32Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
01:17:34j'aimais bien
01:17:34quand le général de Gaulle disait
01:17:35mais comment voulez-vous
01:17:36gouverner un pays
01:17:37qui a 800 fromages différents ?
01:17:40C'est un peu le cas
01:17:41de la France en ce moment.
01:17:42En ce moment,
01:17:42je suis très déçu
01:17:43par nos politiques actuelles.
01:17:44Je revois tous dos à dos.
01:17:46Je trouve qu'au niveau environnemental,
01:17:47on ne prend pas du tout
01:17:47la mesure de ce qui se passe.
01:17:50Et vous, journalistes,
01:17:51c'est extrêmement important.
01:17:52Comment est-ce qu'aujourd'hui,
01:17:53on répercute tout ça ?
01:17:55Parce qu'on vit dans un monde
01:17:56de fake news.
01:17:57Moi, je vois aujourd'hui,
01:17:57quand je corrige des copies,
01:17:58ça ne m'arrivait pas avant.
01:17:59J'avais un livre cité.
01:18:01Maintenant, c'est un site
01:18:02qu'il faut que j'aille voir
01:18:03pour savoir ce qu'il raconte
01:18:04ce site en question.
01:18:05Tous nos étudiants
01:18:05travaillent comme ça.
01:18:07Et vous faites, par exemple,
01:18:08Climate Change.
01:18:08Tout à l'heure,
01:18:09tu connais bien ça.
01:18:10En rentrant,
01:18:10les trois premiers sites
01:18:11sont climato-sceptiques.
01:18:12Donc, les gens payent
01:18:13pour apparaître en premier.
01:18:15Et nos étudiants
01:18:16sont un petit peu perdus.
01:18:17Donc, comment est-ce qu'aujourd'hui,
01:18:18ce qu'il faut,
01:18:19c'est être très ferme
01:18:19sur les prix, quoi.
01:18:21Ou alors, ça va t'amuser aussi
01:18:22parce qu'on me disait,
01:18:23oui, oui, j'ai l'avis du GIEC.
01:18:25Maintenant, je veux un avis différent.
01:18:26Attendez,
01:18:27c'est quand même
01:18:27un millier de chercheurs, le GIEC.
01:18:29Et on a toujours un abruti
01:18:30qui va débarquer,
01:18:31qui n'y connaît absolument rien,
01:18:32qui va dire tout et n'importe quoi.
01:18:33C'est compliqué.
01:18:34Là, je me rendais compte
01:18:35encore récemment
01:18:36qu'un type très connu
01:18:37était payé sur une histoire de CO2
01:18:39encore cette semaine.
01:18:41Rappelez-vous l'histoire
01:18:42de Marlboro dans les années 60
01:18:44où on finissait par accorgeant
01:18:45que fumer, c'était bien.
01:18:47Mais non, fumais-tu ?
01:18:48Tout ça a été organisé.
01:18:50Le fameux accord de Heidelberg,
01:18:52c'était des gens
01:18:52dont des prix Nobel
01:18:53qu'on signait un truc sans le lire.
01:18:55On disait, mais finalement,
01:18:56tous ces écolos,
01:18:57ils nient autant la science
01:18:58que les autres.
01:18:59Donc,
01:19:01c'est vrai que j'ai clairement raison,
01:19:02c'est dans la complexité,
01:19:03ne tombons pas
01:19:04dans le bouc émissaire unique
01:19:05et puis dans la solution unique,
01:19:07en fait.
01:19:07Mais il faut être très ferme
01:19:08sur les prix,
01:19:09il faut qu'on se batte.
01:19:09Je crois qu'on est vraiment
01:19:10en guerre,
01:19:11en combat aujourd'hui
01:19:12parce qu'il faut arrêter
01:19:14de faire croire à nos gamins
01:19:15et puis qu'on réenseigne
01:19:16les sciences de la vie de la Terre.
01:19:17C'est ce qu'on dit dans l'article.
01:19:18Les gens sont de moins en moins éduqués.
01:19:20Tout à l'heure,
01:19:20on discutait avec Nadia,
01:19:21on me dit,
01:19:21c'est rural et urbain.
01:19:24Non !
01:19:25Moi, je fais cours ici
01:19:26à l'Aréole,
01:19:27au CFA agricole.
01:19:29Ils ne connaissent plus
01:19:29à 20 ans
01:19:30les petits paysans
01:19:31dont des oiseaux
01:19:32de leur champ.
01:19:33Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?
01:19:35Ils connaissent
01:19:35le truc informatique
01:19:37pour mettre
01:19:37la dose de graines
01:19:39à tel moment au poulet.
01:19:40Donc,
01:19:41il y a vraiment
01:19:41un problème global
01:19:42d'éducation
01:19:43et ça,
01:19:44on se fait aider,
01:19:45il n'y a pas que
01:19:45l'éducation nationale,
01:19:46il y a aussi beaucoup
01:19:47d'associations
01:19:48qui jouent un rôle
01:19:49très important
01:19:50sur l'éducation
01:19:51et l'environnement.
01:19:52Il faut tous s'y mettre
01:19:53et chacun peut faire
01:19:54quelque chose.
01:19:55Votre meilleur système,
01:19:56c'est votre carte de crédit.
01:19:57Qu'est-ce que vous achetez ?
01:19:58Ça vient d'où ?
01:19:59Comment ?
01:19:59Dans quelles conditions ?
01:20:01Une anecdote récente,
01:20:02je m'accrochais
01:20:03avec l'aéroport
01:20:04de Bordeaux,
01:20:06le directeur,
01:20:07il vendait des billets
01:20:07d'avion Bordeaux-Marrakech,
01:20:094,99 euros.
01:20:12Alors,
01:20:12j'ai dit,
01:20:13en m'étudiant,
01:20:13ils se pensent pas au Bordeaux,
01:20:15mais écoutez,
01:20:15professeur,
01:20:16moi, j'en mets
01:20:16à ma copine à Arcachon,
01:20:17on est allé à Marrakech,
01:20:18il n'a pas aucune envie
01:20:19d'y aller.
01:20:20C'est là que ça devient
01:20:20absolument une folie complète.
01:20:22Comment est-ce qu'on réfléchit
01:20:23à tout ça ?
01:20:25Et on voit encore
01:20:26des pubs,
01:20:26regardez,
01:20:26vous verrez,
01:20:27avec votre copine,
01:20:28vous partez de Paris,
01:20:29de Roissy,
01:20:31à 22h le vendredi,
01:20:33vous rentrez le lundi matin,
01:20:34emmenez la copine,
01:20:36très amoureuse,
01:20:37pour 3 semaines,
01:20:37pas pour 3 jours,
01:20:38en fait.
01:20:39Si vous en coupez bien,
01:20:39elle sera aussi heureuse
01:20:40à Fontainebleau
01:20:41qu'à Beijing.
01:20:43Donc c'est là
01:20:43qu'il y a vraiment
01:20:44des choses à regarder
01:20:45de très très près
01:20:45dans nos vies de tous les jours.
01:20:46Mais vous avez un rôle fondamental.
01:20:48On a besoin
01:20:48des médias aujourd'hui.
01:20:51Donc encore une fois,
01:20:51je ne voudrais pas
01:20:52d'un monde dirigé
01:20:52par les scientifiques.
01:20:53Je tiens à le dire aussi
01:20:54parce qu'on a vu
01:20:54l'histoire du Covid.
01:20:56Les duels Paris-Marseille,
01:20:58c'était effarant, en fait.
01:21:00Qu'un médecin teste
01:21:01des produits,
01:21:02c'est normal.
01:21:02C'est son boulot.
01:21:03On est en crise.
01:21:04On ne sait pas
01:21:04comment ça marche.
01:21:05Mais quand le produit
01:21:05ne marche pas,
01:21:06on le dit.
01:21:07C'est ça, le problème,
01:21:07en fait.
01:21:08Et puis,
01:21:09on est arrivé à des choses
01:21:09où on a donné
01:21:10un discrédit sur la science.
01:21:12Et quand le président Macron
01:21:13dit le 20 mars 2020,
01:21:14vous vous souvenez,
01:21:14le masque ne sert à rien.
01:21:16Qu'est-ce que vous voulez ?
01:21:17Les bras m'en tombent, quoi.
01:21:19Le masque,
01:21:19il ne vous empêche pas,
01:21:20vous, de recevoir le virus.
01:21:21Mais quand vous l'avez,
01:21:22vous le collez au moins
01:21:23pas aux autres.
01:21:24C'est très net et très clair.
01:21:25C'est facile à comprendre.
01:21:26C'est une bailleur physique.
01:21:28Et puis,
01:21:28Etienne Klein avait bien développé
01:21:30la question entre la science
01:21:31en marche
01:21:31et la science établie.
01:21:33Ça aussi,
01:21:33c'est très intéressant
01:21:34d'y réfléchir.
01:21:35Et là,
01:21:35vous avez un rôle très subtil
01:21:37de le diable
01:21:38et dans le détail
01:21:39au niveau de la presse
01:21:40à expliquer aux lecteurs.
01:21:43Vous êtes
01:21:43quel facon de Gilou ?
01:21:45On va donc prendre
01:21:46une dernière question.
01:21:47Qui sera l'heureuse élu ?
01:21:52Pas de question ?
01:21:53Il n'y a pas de question féminine ?
01:21:55Eh bien,
01:21:56alors,
01:21:56un tonnerre d'applaudissements
01:21:57pour Gilles Beuf.
01:21:58Bravo.
01:21:59Quelle leçon.
01:22:00C'était magistral.
01:22:01Merci beaucoup.
01:22:07Vous signez
01:22:08des tribunes
01:22:10avec Pierre-André Sélos ?
01:22:12Oui,
01:22:12sans arrêt.
01:22:13Et on aura le plaisir
01:22:14de la voir demain après-midi.
01:22:15Marc-André,
01:22:16c'est mon judo.
01:22:16Voilà.
01:22:17Marc-André,
01:22:17pardon.
01:22:19Dans le cadre,
01:22:20justement,
01:22:20on va s'interroger
01:22:20sur les pesticides.
01:22:21Donc,
01:22:21rendez-vous demain après-midi
01:22:22à 15h30
01:22:23à TSE.
01:22:24Merci encore
01:22:25et bravo.
01:22:25Merci encore.
01:22:26Merci encore.
01:22:26Merci encore.
01:22:38Sous-titrage Société Radio-Canada
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations

0:59