Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, revient sur les prisons de haute sécurité. Il admet : «Il y a six mois, personne ne voulait des prisons de haute sécurité, maintenant en novembre, on se demande pourquoi tout le monde n'est pas dedans».
00:00Donc si je résume, il y a 6 mois, personne voulait prison de sécurité, maintenant on me demande pourquoi tout le monde n'est pas dedans.
00:05Je trouve qu'en 6 mois, on a gagné dans le débat public et a considéré que ce que faisait le garde des Sceaux,
00:09c'était pas de renier les droits de la défense, c'était pas de prendre la protection ou la défense de ceux qui disaient qu'ils avaient des conditions indignes de détention,
00:18c'était pas de soutenir des plaintes qui ont été déposées au pénal contre moi ou des menaces que j'ai reçues
00:23parce que j'ai voulu mettre en place ces prisons de haute sécurité en quelques mois,
00:27c'était bien de considérer qu'il y a des personnes en effet, monsieur, extrêmement dangereuses.
00:31Et il y a 700 personnes en France, sur les 86 000 détenus que nous connaissons, qui ont été qualifiées comme très dangereuses,
00:38et je parle pas de gens qui sont issus du terrorisme, c'est aussi également à peu près 700 personnes,
00:43entre les condamnés pour terrorisme ou les personnes radicalisées.
00:46Je parle de gens qui sont dans la criminalité organisée, donc le narcotrafic mais un peu au-delà,
00:51le trafic d'êtres humains, le proxénétisme aggravé ou tout trafic qui récupère énormément d'argent.
00:57Il y a 700 personnes dont les services de renseignement pénitentiaires évoquent la très grande dangerosité,
01:04la très grande capacité d'évasion, comme on l'a vu avec monsieur Amrard,
01:07et des évasions extrêmement violentes, et la très grande capacité de corruption.
01:11Donc il nous faut à peu près, entre 500 et 600 places, de criminalité organisée, prison de haute sécurité.
01:17On ne les crée pas comme cela, mais on les a créées très vite, prison de vandales vieilles, 100 personnes,
01:2221 responsables de la DZ Mafia y sont.
01:25Ils étaient qualifiés par les magistrats instructeurs, c'est pas moi qui décide qui y va dans ces prisons,
01:31comme étant les personnes les plus dangereuses.
01:33Puis Condé-sur-Sarthe, de nouveau, 100 nouveaux détenus,
01:35que nous nous ramenons dans des conditions de sécurité, avec le puits du RAID, du GIGN et de grands secrets,
01:40qui montrent l'efficacité, je rappelle à Carville, les moyens d'intervention possibles
01:44contre ces convois dans les prisons de haute sécurité.
01:47En effet, depuis un certain nombre de jours, la personne que vous évoquez
01:52était prévue pour aller à la prison de Condé-sur-Sarthe.
01:55Et puis il y a d'autres prisons qui vont être créées, au premier semestre de l'année prochaine,
01:59c'est-à-dire dans quelques semaines, à Réau, en Ile-de-France,
02:02puis ici à Aix-en-Provence, et à Valence, puis à Saint-Laurent-du-Maroni,
02:07pour ce qui concerne le territoire guyanais.
02:09Donc nous allons avoir le montant de places de quartiers de lutte contre la criminalité organisée
02:15qui correspond à la menace que nous subissons.
02:18Aurait-on dû faire ces prisons plus tôt et ce régime carcéral plus tôt ?
02:21Oui, je le pense, et je le pensais quand j'étais ministre de l'Intérieur.
02:25Aurions dû...
02:27Est-ce qu'on aurait dû... Pardon, je suis un petit peu fatigué.
02:30Est-ce qu'on aurait dû, comme l'Italie, qui s'est réveillée il y a plus de 15 ans,
02:34puisque, je rappelle qu'il y a eu des dizaines et des dizaines de morts en Italie,
02:38des magistrats, des services enquêteurs, des préfets,
02:41qui sont morts sous les coups de la mafia italienne,
02:43prendre un certain nombre de dispositions, ce qu'on appelle en Italie,
02:46la loi antimafia, l'article 43 bis.
02:48Oui, je pense qu'on aurait dû sans doute le faire, mais nous le faisons.
02:53Nous sommes désormais... Nous portons des coups très durs au narcotrafic.
02:56Nous inspirons d'ailleurs beaucoup de pays autour de nous dans ce modèle.
02:59Et pour répondre à votre question, ce genre de drame qui attaque des agents pénitentiaires,
03:04qui attaquent des lanceurs d'alerte, comme c'est le cas de cette famille très courageuse ici à Marseille,
03:09des journalistes, je rappelle qu'il y a de vos confrères, qui font des enquêtes, qui sont menacées.
03:13Il y a des confrères à vous qui ont été assassinés dans les rues de Belgique ou d'Amsterdam,
03:17il n'y a pas si longtemps que ça, des avocats qui ont été agressés ou assassinés,
03:20et puis bien sûr des magistrats ou des services enquêteurs qui le sont.
03:23Eh bien oui, il faut mettre ces 500 à 600 personnes dans des prisons de haute sécurité
03:27qui garantissent qu'il n'y a aucun lien avec l'extérieur.
03:30Avant d'un le vieil, nous avons réussi à faire cette prison sans qu'il n'y ait aucun drone,
03:33aucun téléphone portable, pas de drogue, pas d'information qui passe
03:37dans des conditions qui respectent la dignité des personnes
03:41et pour lesquelles la justice a donné l'intégralité du soutien à l'administration.
03:47Une loi qui a été votée par l'Assemblée nationale dans sa grande majorité,
03:51du Parti socialiste jusque au Rassemblement national,
03:54avec une abstention des Verts et des communistes et un vote contre de l'EFI,
03:57je voudrais ici le rappeler.
03:58Un Sénat qui intégralement a voté ce texte,
04:01validé par le Conseil d'État, validé par le Conseil constitutionnel,
04:04comme quoi on peut respecter l'état de droit et faire preuve de fermeté.
04:06Est-ce qu'on aurait dû le faire auparavant pour éviter ce genre de drame ?
04:09L'enquête le dira.
04:10Mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a beaucoup de gens dangereux
04:11qui méritent encore d'être dans les quartiers que nous avons créés.
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