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  • il y a 5 jours
François Ruffin, député Debout ! de la Somme, est notre invité dans la Grande Matinale, pour évoquer notamment la fermeture de trois des quatre sites de l’aciériste Novasco, laissant 549 salariés sur le carreau Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-19-novembre-2025-6409926

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Transcription
00:00Et dans le grand entretien ce matin avec Benjamin Duhamel, nous recevons le député de la Somme, président de son mouvement Debout.
00:07Chers auditeurs, vos questions et réactions au 01 45 24 7000 et sur l'application Radio France.
00:13Bonjour François Ruffin.
00:14Bonjour.
00:15Merci d'être avec nous ce matin sur France Inter.
00:17On va parler évidemment de l'état de l'industrie en France avec la fermeture annoncée de trois usines Novasco.
00:24On va parler du budget aussi.
00:26Accepterez-vous le compromis ?
00:27D'abord François Ruffin, la France est sous le choc depuis jeudi dernier et l'assassinat de Mehdi Kessassi enterré hier à Marseille.
00:35Un point de bascule, a dit hier le ministre de l'Intérieur.
00:39Un assassinat d'intimidation pour faire taire son frère Amine Kessassi engagé contre le narcotrafic.
00:46Je ne me tairai pas, dit-il ce matin dans une tribune au Monde et il interroge.
00:50Que fait l'état ? Il doit comprendre l'état qu'une lutte à mort est engagée.
00:55Est-ce que vous faites le même constat ?
00:56Oui, d'abord présenter mes condoléances à la famille de Mehdi Kessassi et saluer le courage de Amine qui refuse le silence et qui refuse leur mère ta.
01:05Quand on avait organisé un colloque à l'Assemblée Nationale, j'avais laissé une chaise vide sur l'estrade parce qu'on avait une témoin, une mère de famille qui devait venir et qui à la dernière minute s'est décommandée par peur, par crainte des représailles.
01:19Et cette peur-là, elle est aujourd'hui dans tous les quartiers populaires.
01:23Quand c'est des parents qui disent à leurs enfants comment pour aller au collège, ils doivent emprunter un chemin et éviter les points de deal.
01:30Et qu'en rentrant, il faut qu'ils les appellent pour être rassurés qu'ils sont bien rentrés de l'école.
01:36Voilà la peur.
01:38Il y a les victimes, il y a les morts, mais au-delà de ça, il y a la peur.
01:42Et je dis, ce sont les nôtres, ce sont les familles populaires qui sont touchées.
01:46Et face à ça, on a un État qui fait semblant.
01:49Qui fait semblant, qui a mené jusqu'ici des opérations de sécurité qui étaient davantage des opérations de communication.
01:55Juste François Ruffin, on va venir sur les solutions.
01:57Quand vous parlez des quartiers populaires et du constat, chez vous, dans votre circonscription, dans la Somme, vous voyez aussi ce phénomène de narcotrafic ?
02:04Et je l'ai dénoncé depuis longtemps, même je peux dire depuis 20 ans.
02:09Et chez moi, il y a eu un gamin avec qui j'ai joué au ping-pong et qui m'a battu, qui s'appelle Sofiane, qui était un collégien, qui avait 14 ans.
02:16Et un commando est rentré dans sa maison, cagoulé, cherchant son grand frère, le trouvant pas, et allant abattre les deux jumeaux dans leur lit le matin.
02:26Et il y a eu trois morts en un an de cette nature-là.
02:29Voilà ce qui se passe.
02:30Et donc, je dis, il y a ces victimes-là, mais il y a la peur que ça engendre.
02:34C'est une mère de famille qui voit ce qui se passe devant chez elle, qui n'ose pas sortir, qui n'ose pas le dire, parce qu'elle se demande s'il va y avoir des représailles sur elle.
02:43Sur l'État, qui ne ferait que de la communication, qu'est-ce qu'il faudrait faire de plus ?
02:48Vous avez depuis quelques jours dans le débat, ceux qui, notamment si l'on parle de la gauche, Fabien Roussel, le patron du Parti communiste, dit qu'il faut être beaucoup plus sévère, il faut davantage d'effectifs.
02:58Vous avez à l'inverse ceux à la France Insoumise qui expliquent qu'il ne faut pas de mesures autoritaires, qu'il faut un changement de doctrine.
03:03Qu'est-ce qu'on peut faire de plus ? Qu'est-ce qu'on doit faire différemment pour lutter contre le narcotrafic ?
03:07On doit avancer sur deux pieds, et j'en ai discuté avec Jérôme Durin, le sénateur socialiste, qui portait la proposition de loi sur le narcotrafic.
03:14Il y a un volet répression, il y a un volet prévention.
03:18Cette guerre contre la drogue se menait de l'extérieur et de l'intérieur.
03:22Ça veut dire quoi ? De l'extérieur, il nous faut une police.
03:25Une police qui reste, et pas seulement une police qui passe.
03:28Une police qui reste dans les quartiers, et derrière, une police judiciaire qui a des moyens d'intervention, qui peut aller...
03:34Donc c'est la police de proximité, c'est la solution quand on a des...
03:37Des gens qui tirent à la kalachnikov sur des jeunes ?
03:39La police de proximité, vous savez, elle a son utilité. Pourquoi ? Parce qu'elle ramène de l'information.
03:43Elle est au contact des habitants, elle est au contact des associations, et donc elle ramène...
03:47Et deux, il faut de la police judiciaire qui puisse aller taper les gros bonnets au porte-monnaie jusqu'à Dubaï.
03:53Ça, c'est le volet répression, et il le faut pleinement.
03:56Et aujourd'hui, il n'y a pas les moyens de ce côté-là.
03:58Et d'ailleurs, c'est de réclamer dans la tramine de Amen Kessassi, il dit qu'il faut doter les enquêteurs et la police de moyens.
04:04Mais pourtant, vous vous êtes abstenu lors du vote de la loi narcotrafic qui crée, je rappelle, un parquet spécialisé qui élargit le statut de repenti.
04:12Pourquoi vous ne l'avez pas voté, cette loi ?
04:14Parce qu'il y a un deuxième volet qui est complètement absent.
04:17C'est le volet prévention.
04:19C'est que cette guerre contre la drogue, on ne l'emportera pas seulement de l'extérieur.
04:24Les principales forces de résistance, elles sont à l'intérieur.
04:27Ce sont les familles, ce sont les parents, ce sont les centres sociaux, ce sont les associations, ce sont les clubs sportifs.
04:32Et sur ce plan-là, qu'est-ce qu'il y a ?
04:34Il n'y a rien.
04:35Il y a 5000 contrats adultes relais qui sont supprimés.
04:37Il y a le budget politique de la ville qui, cette année encore, continue de diminuer.
04:42Pardon François Riffin, je rebondis sur la question de Florence.
04:43Est-ce qu'il n'y a pas, parfois à gauche, une forme de frilosité quand il s'agit effectivement de durcir la loi, le parquet, spécialisé dans la lutte contre la criminalité organisée ?
04:52Les réactions également quand des prisons à haute sécurité ont été mises en œuvre.
04:56Est-ce que là-dessus, il n'y a pas une forme de frilosité quand il s'agit de durcir les dispositifs ?
04:59Je vous dis de mon côté, monsieur Duhamel, il y a zéro frilosité.
05:03Ça fait des années que je mène le combat, qu'auprès de mon préfet, je dis attention à ce qui se passe à cet endroit-là, cet endroit-là, cet endroit-là.
05:10Pourquoi ? Parce que je sais que ce sont les nôtres qui sont touchés.
05:13Ce sont les familles populaires qui sont en première ligne et qui vivent mal et qui vivent dans le malaise.
05:17Mais donc, je vous dis, on n'emportera pas cette guerre contre la grogue seulement avec des forces extérieures.
05:24Il faut un appui puissant aux forces intérieures.
05:27Quand on a un plan Borloo qu'on a laissé tomber à l'eau, voilà, on ne peut pas...
05:31Et d'ailleurs, c'est dit aussi dans la tribune d'Amine Kessassi, il dit, voilà, lutter contre l'échec scolaire parce que sinon, c'est de la main-d'œuvre qui est apportée aux narcotrafiquants.
05:39Il y a effectivement ces deux gens, mais il y a aussi la question de la responsabilisation des consommateurs.
05:43Emmanuel Macron hier dit, quand on achète de la cocaïne ou du cannabis, on est complice.
05:48Est-ce que vous pourriez dire la même chose ? Est-ce qu'il a raison le président de la République ?
05:51Je veux bien... Je suis contre la responsabilisation du consommateur en général, y compris sur Chine et ainsi de suite.
05:56Ce n'est pas mon raisonnement, d'accord ?
05:57Maintenant, je vais vous dire, il y a deux drogues différentes là-dedans et je veux que...
06:01Pardon, ce que dit Emmanuel Macron et ce qui avait d'ailleurs été dit par d'autres responsables politiques, Éric Dupond-Moretti, c'est de dire quand on achète une barrette de shit, quand on achète du cannabis, à la fin, on alimente ce trafic qui donne ce genre de...
06:15Ce qui n'a rien à voir avec le fait d'acheter des fringues sur Chine.
06:19Ce qui n'a absolument rien à voir.
06:20Est-ce que vous croyez, M. Duhamel, on a un million de consommateurs quotidiens de cannabis ?
06:27Est-ce que vous croyez qu'on va réussir à éliminer cette consommation quotidienne ?
06:31Donc ils n'y sont pour rien, ces consommateurs de cannabis ?
06:33Ne déplaçons pas là où on peut agir, d'accord ?
06:37Et je vais vous dire, sur le cannabis, moi, ma position a évolué.
06:41Pourquoi ? J'ai un général de gendarmerie qui est venu à ma permanence,
06:45qui m'a dit, on perd notre temps, on perd notre énergie, on ne va pas y arriver.
06:49Et donc, là où on ne peut plus agir parce que c'est devenu une consommation tellement massive,
06:56oui, je suis favorable à ce qu'on légalise ça, et qu'en revanche, on se concentre à fond, pleinement,
07:01sur ce qui est appelé aujourd'hui un tsunami blanc.
07:03Juste, François Ruffin, vous avez déjà acheté ou consommé de la drogue ?
07:08Il m'est arrivé de fumer deux fois dans ma vie, et je vais vous dire, ça m'a produit tellement des mauvais rêves,
07:15que je n'ai pas du tout renouvelé cette expérience.
07:18Mais donc, vous ne dites pas ce matin aux consommateurs, il faut arrêter.
07:20Mais je dis, il faut arrêter, je dis, il faut arrêter d'abord pour leur santé,
07:24il faut arrêter d'abord pour leur santé, il faut arrêter pour nourrir ce trafic,
07:28mais est-ce que, quand on a la moitié des adultes qui ont consommé de la drogue aujourd'hui,
07:35et on a un million qui consomment du cannabis quotidiennement,
07:39est-ce qu'on va y arriver sur ce chemin-là ?
07:40Ce n'est pas comme ça qu'on va endiguer, M. Jamel.
07:42Je vous assure qu'aujourd'hui, on a la possibilité d'aller taper les gros bonnets aux fortes monnaies,
07:47et on ne le fait pas.
07:48Donc, il faut agir sur ce terrain-là.
07:50François Ruffin, on va en venir à un autre sujet qui vous tient à cœur,
07:54c'est la désindustrialisation, qui s'invite de nouveau dans le débat,
07:57avec la fermeture annoncée de trois des quatre sites de l'acierriste.
08:01Novasco, 549 salariés sur le carreau.
08:05L'État va poursuivre en justice.
08:07L'investisseur Grébul, qui n'a pas tenu ses engagements,
08:11qu'est-ce qu'on aurait pu faire, François Ruffin,
08:13pour sauver cette entreprise parmi les dernières à produire de l'acier en France ?
08:17Est-ce qu'on peut encore faire quelque chose ?
08:19D'abord, le tableau général, c'est quoi ?
08:21C'est qu'on a la part de l'industrie dans le PIB
08:25qui est passée sous la part des 10%.
08:28Ça ne nous est jamais arrivé.
08:30On est au niveau de la Grèce.
08:32Ça veut dire quoi ?
08:33Ça veut dire que derrière ça, il y a 40 ans.
08:3640 ans de gouvernement, 40 ans de dirigeants qui laissent faire.
08:40Qui laissent faire le marché, qui laissent faire les financiers.
08:43C'est le cas de Novasco, mais c'est le cas aussi de Arcelor,
08:46qu'on a donné aux Indiens de chez Mittal,
08:49qui, là, refusent d'investir.
08:52Donc, qu'est-ce qu'il faut faire ?
08:53Un, il faut protéger.
08:55Protéger deux choses.
08:56Il faut se protéger par l'Est des importations,
09:00c'est-à-dire de la Chine, de l'Inde,
09:01des importations à bas coût,
09:03qui, aujourd'hui, détruisent notre industrie.
09:05Donc, ça veut dire faire du protectionnisme ?
09:06Eh bien, oui, je suis partisan, moi, du protectionnisme depuis 20 ans.
09:10À l'échelle de l'Europe ?
09:10À l'échelle de l'Europe, si elle veut bien le faire.
09:13Et il faut des taxes aux frontières,
09:14il faut des barrières douanières,
09:15il faut des quotas d'importation.
09:17Il faut identifier 100 produits stratégiques,
09:19on ne va pas le faire surtout,
09:20mais qu'il s'agisse des aliments, des médicaments,
09:23de l'armement, de l'acier, évidemment.
09:26On identifie 100 produits stratégiques sur lesquels on se protège.
09:30Et deux, il faut protéger le capital.
09:32Plutôt que d'aller faire la danse du vent sur Atchouz France
09:34pour faire venir les capitaux étrangers
09:37et les fonds de pension et les financiers,
09:39on doit s'en protéger.
09:40Ce sont 1500 entreprises françaises
09:42qui sont passées aux fonds de pension américains.
09:45Là, vous citez Novasco,
09:47vous citez, je cite Arcelor,
09:49je peux ajouter Tesser,
09:50une marque que connaissent tous les Français.
09:51Mais juste, attendez, protéger le capital,
09:53ça veut dire quoi concrètement ?
09:54Ça veut dire qu'on empêche
09:56les fonds de pension étrangers
09:58d'acquérir des entreprises françaises,
10:00en particulier quand ce sont dans des domaines stratégiques,
10:02comme les médias et ainsi de suite.
10:03Simplement, quand on regarde la situation de l'acier
10:05en France et en Europe,
10:07il y a bien évidemment,
10:08et c'est vraisemblablement le cas pour Novasco,
10:11des investisseurs qui ne se sont pas bien comportés
10:14ou qui n'ont pas tenu leurs engagements,
10:15mais il y a plus généralement une situation
10:17qui veut que ça coûte plus cher en France
10:20qu'en Asie de produire de l'acier,
10:22que les coûts de l'énergie sont plus importants.
10:24Est-ce qu'il n'y a pas une tendance de fond
10:26contre laquelle il ne suffit pas de dire
10:27qu'il faut faire du protectionnisme
10:30ou effectivement empêcher que le capital
10:32puisse partir dans des fonds de pension ?
10:33Cette tendance de fond,
10:34c'est ce qu'on a laissé faire.
10:35Je dis maintenant,
10:36il faut arrêter de laisser faire.
10:37Je le dis depuis 20 ans.
10:38Mais oui, si on laissait faire,
10:40il n'y aura plus de sidérurgie dans notre pays.
10:42Donc, qu'est-ce qu'il faut faire ?
10:43Un, on se protège.
10:44Deux, on protège le capital,
10:46mais ça veut dire qu'on mobilise
10:46le capital national.
10:48Quand on a 2 000 milliards d'assurance-vie,
10:50quand les Français n'ont jamais autant épargné,
10:52Michel Barnier avait proposé, par exemple,
10:54un livret industrie,
10:55moi, je propose la mobilisation
10:57du capital national.
10:59Troisièmement, les tarifs de l'électricité,
11:01ben oui, c'est un scandale
11:02qu'on en soit sur des tarifs
11:03de l'électricité européens
11:05qui flottent au gré des marchés,
11:07alors qu'on a une production nationale
11:08avec EDF et nos centrales nucléaires
11:10et qu'on peut avoir une consommation nationale.
11:12Donc, il faut fixer un tarif
11:14et que ça soit un tarif qui soit régulé.
11:15Enfin, quatrième point,
11:17les aides publiques.
11:18On doit avoir des aides publiques
11:19qui soient ciblées.
11:20Là, on arrose de manière générale,
11:22vous savez, les 200 milliards d'euros.
11:24Bon, mais il faut cibler
11:25sur les PME, par exemple.
11:27Quand on donne 1 million d'euros aux PME,
11:29ça crée 13 emplois.
11:30Quand on donne 1 million d'euros à des FIMR,
11:31ça crée 0,6 emplois.
11:33On est dans un rapport de 1 à 1.
11:34François Riffin, juste,
11:35je rebondis sur cette question
11:36des aides sociales.
11:37Vous avez un discours ce matin
11:39pour dire qu'il faut protéger
11:40davantage l'industrie française,
11:41il faut éviter
11:42que ces entreprises ne ferment,
11:44qu'il y ait des licenciements.
11:45Dans le même temps,
11:46quand vous êtes à l'Assemblée nationale
11:47et que vous discutez du budget,
11:49vous votez en faveur
11:49d'un certain nombre d'impôts
11:51qui sont votés.
11:53Leur application,
11:53ça, c'est une autre question.
11:54Est-ce qu'on peut être favorable
11:55à l'industrie française
11:56et dans le même temps
11:57passer sa journée
11:59à voter des milliards d'euros
12:00d'impôts en plus ?
12:01Ça veut dire que,
12:01est-ce que franchement,
12:02c'est la meilleure chose
12:02pour inciter ces grands groupes
12:04à investir
12:05et donc à créer de l'emploi en France ?
12:06Vous savez,
12:06ces grands groupes
12:07ont supprimé de l'emploi
12:09depuis 10 ans.
12:10Ils ont supprimé 100 000 emplois
12:11depuis 10 ans.
12:12Donc,
12:12ce n'est pas par les grands groupes
12:13que ça passera,
12:14c'est par les TPE et les PME.
12:16Mais oui,
12:17vous pouvez faire des grands yeux,
12:18M. Duhamel.
12:19Qu'est-ce qui se passe ?
12:20Quand, par exemple,
12:21on nous dit
12:21qu'on va supprimer la CVAE,
12:22la contribution sur la valeur ajoutée
12:24des entreprises,
12:2675%
12:27ce n'est pas pour l'industrie.
12:2875%
12:29c'est pour la grande distribution,
12:30c'est pour les banques.
12:31Et on n'a que 25%
12:32pour l'industrie.
12:33Mais,
12:33de manière générale,
12:34M. Duhamel,
12:35je veux vous dire
12:36ce qui se passe depuis 40 ans.
12:37Parce qu'on ne comprend rien
12:38à la situation politique
12:39de notre pays
12:40si on n'y met pas au cœur
12:41la question industrielle.
12:44On a fait,
12:45les dirigeants ont fait un choix
12:46qui est de plonger la France
12:48dans cette mondialisation.
12:49Quand est-ce que les Français
12:50ont voté pour ça ?
12:51Quand est-ce que les Français
12:52ont voté
12:53pour le libre-échange
12:55avec la Chine ?
12:56Quand est-ce que les Français
12:57ont voté
12:58pour les traités du GATT ?
13:00Quand est-ce que les Français
13:01ont voté
13:02pour les élargissements européens ?
13:03Peut-être en consommant
13:04des produits
13:05qui sont importés
13:06hors de l'Europe ?
13:07Eh bien,
13:07on ne vote pas
13:07avec son caddie.
13:08On vote avec son bulletin de vote.
13:09Et les Français ont dit
13:10une fois ce qu'ils ont pensé.
13:11Ils l'ont dit il y a 20 ans.
13:12Ils l'ont dit le 29 mai 2005.
13:14Et ils ont dit
13:15à ce moment-là,
13:15à 55%
13:16et à 80%
13:17parmi les ouvriers,
13:19nous ne vous ont pas
13:19la concurrence libre
13:20et les offreux.
13:21Nous ne voulons pas
13:22de la libre circulation
13:23des capitaux et des marchandises.
13:24Vous dire qu'à partir
13:25de ce moment-là,
13:25il y a une déchirure.
13:26Parce qu'on a des dirigeants
13:27qui vont dans une direction
13:29où les citoyens,
13:30où les Français,
13:31où les gens
13:31ne veulent pas aller.
13:37Vous dites que le salut
13:37passera par les TPE, PME.
13:39Est-ce qu'il passera aussi
13:40par l'État ?
13:41Est-ce qu'il faut
13:42nationaliser ArcelorMittal ?
13:44Une proposition de loi
13:45des Insoumis
13:46sera présentée aujourd'hui
13:47en commission des finances.
13:49On estime le coût
13:50d'une nationalisation
13:51à 3 milliards d'euros.
13:52Est-ce que
13:53vous la soutenez,
13:54cette proposition ?
13:55Oui, pleinement.
13:56Pourquoi ?
13:57Parce que d'une part,
13:57il faut établir
13:58de la protection.
13:59Ça, c'est au niveau européen.
14:00Il doit y avoir
14:01une protection sur l'acier.
14:02Elle est en train
14:02de se mettre en place
14:03de manière très imparfaite
14:04et il faut aller plus vite.
14:05Bon, mais deuxièmement,
14:07on a là un industriel,
14:08Mittal,
14:09qui est un géant
14:10et qui refuse d'investir,
14:12qui refuse d'investir
14:13sur le site de Foix-sur-Mer,
14:14qui refuse d'investir
14:15sur le site de Dunkerque,
14:16alors que l'État
14:17est prêt à mettre
14:18870 millions d'euros
14:20sur la table.
14:21Quand le capital,
14:22le patron,
14:23les PDG,
14:23les sanctionnaires
14:24refusent de faire leur travail
14:25et d'investir,
14:26eh bien oui,
14:27on doit prendre le relais
14:28et c'est ce qui est là proposé.
14:29Et on a les moyens
14:29dans le moment budgétaire
14:32de trouver 3 milliards d'euros
14:33pour aller nationaliser
14:34ArcelorMittal.
14:35Avec toujours la même question
14:36qui est celle
14:37que je vous posais tout à l'heure
14:37de la pérennité de l'acier
14:40en France et en Europe,
14:41c'est mettre 3 milliards d'euros
14:42pour aider une entreprise
14:43en difficulté.
14:43Monsieur Duhamel,
14:44je pense que vous faites
14:45des émissions ici
14:46pour dire qu'il est nécessaire
14:47qu'on ait une industrie
14:49de défense
14:49sur notre continent.
14:51Comment vous allez avoir
14:51une industrie de défense
14:53si vous n'avez pas
14:53d'industrie tout court
14:54et si vous n'avez pas
14:55de sidérurgie en particulier ?
14:56Mais vous savez,
14:57tout ici,
14:58regardez les micros,
14:59ils sont faits avec quoi ?
15:00Ils sont faits avec de l'acier.
15:01Ma montre,
15:01elle est faite avec quoi ?
15:02Elle est faite avec de l'acier.
15:03La siège sur laquelle
15:04je suis assis
15:05est faite avec de l'acier.
15:06On dit que l'acier,
15:07c'est l'industrie de l'industrie.
15:09Si on se prive
15:10de cette base-là,
15:11on renonce
15:12à avoir une industrie
15:13dans notre continent.
15:14Mais finalement,
15:14le raisonnement
15:15que vous avez là,
15:15c'est celui de nos dirigeants
15:16depuis 40 ans.
15:17Moi, j'essaie,
15:18François Huffin,
15:18d'apporter une forme
15:19de contradiction
15:20à votre proposition.
15:21La contradiction que vous apportez,
15:22c'est celle de nos dirigeants
15:23depuis 40 ans.
15:23Ils ont fait un choix.
15:24Ils ont fait le choix
15:25que de dire que l'industrie,
15:26c'est le passé,
15:27c'est dépassé,
15:28ça pue, ça pollue,
15:29il faut s'en débarrasser.
15:30Et ils s'en sont débarrassés.
15:31Ça a été Arcelor,
15:32ça a été Alcatel,
15:33ça a été Alstom,
15:34ça a été Péchiné.
15:35Ils se sont débarrassés
15:35de tout ça.
15:36Eh bien, on voit que maintenant,
15:37ça doit changer.
15:38Encore un mot
15:39avant de parler du budget rapidement.
15:41Vous allez déposer
15:41une proposition de loi
15:42qui vise à interdire
15:43les licenciements économiques
15:44ou plus exactement,
15:45à contrôler
15:46ces licenciements économiques
15:47pour s'assurer
15:48qu'il y a un motif réel
15:49et sérieux
15:49quand des groupes
15:50décident de licencier.
15:51Là encore,
15:56ce groupe a le choix
15:57d'investir entre eux
15:58et d'implanter une usine
15:59entre la France et l'Italie.
16:01France où il y aurait
16:01un tel dispositif,
16:02l'Italie où il n'y en aurait pas.
16:03Est-ce que vous pensez vraiment
16:04que ce groupe-là,
16:05cette entreprise-là
16:06va faire le choix
16:06d'investir en France ?
16:07Mais moi, je pense
16:08à toutes les industries
16:09qui existent aujourd'hui
16:10dans notre pays,
16:11à toute l'industrie nationale
16:12qui peut se développer
16:13dans notre pays
16:14et simplement vous dire,
16:15vous vous placez là.
16:16Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
16:17Qu'aujourd'hui,
16:17on a, par exemple,
16:18chez Tesser demain,
16:19c'est un groupe britannique
16:21qui a racheté la marque Tesser,
16:23qui a liquidé là,
16:25en un an,
16:26on a liquidé avec Carlsberg
16:28120 millions d'euros de trésorerie
16:30et on va dire aux salariés,
16:32il y a un motif économique,
16:33voilà pourquoi on vous licencie.
16:34Et dans 2-3 ans,
16:36il y aura un tribunal
16:36qui viendra juger
16:37qu'il n'y a pas de motif économique
16:39mais l'industrie n'existera plus
16:40et les gens,
16:41ils seront sur le carreau.
16:42François Ruffin,
16:43vous êtes député,
16:44vous siégez donc en ce moment
16:45à l'Assemblée
16:46en plein examen chaotique du budget.
16:49La gauche a obtenu
16:50un certain nombre de concessions
16:52de la part du gouvernement,
16:53la suspension de la réforme
16:55des retraites,
16:56la hausse de la fiscalité.
16:58Vous qui vous disiez,
16:59il y a 3 ans,
17:01social-démocrate,
17:02vous allez le voter ce budget ?
17:04Vous êtes très haut compromis.
17:05Je dis toujours
17:06que je suis social et démocrate.
17:08Mais le problème
17:09de la social-démocratie,
17:10c'est que ça fait 40 ans
17:11qu'elle n'a pas fait
17:12grand-chose de social
17:13et qu'elle n'est pas démocrate.
17:15Parce qu'avoir été démocrate
17:16ça aurait été respecté par exemple
17:17le vote sur le traité
17:17constitution européen de 2005.
17:19Ok, vous allez le voter
17:19ou pas ce budget ?
17:20Il y a plusieurs volets
17:21dans le budget.
17:22Le volet sur les dépenses
17:25de la sécurité sociale,
17:27eh bien on a nettoyé
17:28un certain nombre de choses.
17:29Il n'y aura pas de taxation
17:30sur les apprentis,
17:31il n'y aura pas de taxation
17:34sur les tickets restaurants,
17:35sur les chèques vacances,
17:36sur un certain nombre
17:36de choses comme ça.
17:37Il n'y aura pas de gel
17:38des retraites.
17:39Donc ce volet-là,
17:40je veux dire,
17:40je suis assez satisfait
17:41du travail qui est effectué.
17:43Malheureusement,
17:43on n'a pas pu aller
17:44jusqu'au vote.
17:45Bon, en revanche,
17:46sur le volet recettes,
17:47on n'y est pas du tout.
17:48Moi, sur le volet recettes,
17:49j'avais dit, écoutez...
17:50Donc ça ne suffit pas.
17:50Sur le volet recettes,
17:51j'ai dit, vous me trouvez
17:5215 milliards.
17:53Vous me trouvez 15 milliards
17:54sur les grandes fortunes.
17:55Vous faites comme vous voulez.
17:56Vous relevez la taxe
17:57sur les dividendes,
17:58vous mettez en place
18:01la taxe Jutman,
18:02vous mettez en place
18:02un impôt de solidarité
18:03sur la fortune,
18:04vous imposez
18:05les grandes transmissions,
18:06vous faites ce que vous voulez.
18:06Donc il n'y a pas assez
18:07d'impôts pour les plus riches.
18:09Il n'y a rien.
18:09Sur les recettes,
18:10il n'y a rien.
18:10En revanche,
18:11sur les dépenses,
18:12on a nettoyé le budget
18:13comme il fallait.
18:14Donc, en l'État,
18:15pas possible de voter ce budget.
18:16Je ne peux pas voter
18:16un volet recettes.
18:18C'est clair.
18:19On n'assure pas
18:20pour que...
18:21Si jamais je veux
18:22qu'il y ait de la lutte
18:23contre le narcotrafic
18:24à Marseille
18:25et dans tout le pays,
18:26ça suppose que l'État
18:27dispose de moyens.
18:28Et là,
18:29il ne fait pas le nécessaire
18:30pour disposer de recettes
18:32et aller chercher
18:32des moyens.
18:3250 milliards d'euros
18:34sur les entreprises,
18:36dit le président du MEDEF.
18:37Je pense qu'il délire.
18:38Il n'y a rien là.
18:39Je vous assure,
18:40il n'y a rien.
18:41L'État des lieux
18:42qui a été effectué
18:43par les fonctionnaires
18:45de l'Assemblée nationale
18:46comme point d'étape
18:47sur le volet budget,
18:48on était à moins 2 milliards
18:49ou à plus 1 milliard.
18:51Donc, on ne sait pas trop.
18:52Mais on n'assure pas
18:54des recettes supplémentaires
18:55aujourd'hui à l'État.
18:56François Ruffin,
18:57avec Florence,
18:57on voulait vous soumettre
18:58ce matin à un sondage
18:59publié hier par l'IFOP
19:00et qui a suscité
19:00beaucoup de commentaires.
19:01Une enquête sur le rapport
19:02à la religion des musulmans
19:04en France qui constate
19:05que l'intégrisme progresse,
19:06surtout chez les jeunes.
19:07Un musulman sur trois
19:08qui éprouve de la sympathie
19:09pour une mouvance islamiste.
19:1081% des 18-25 ans
19:11sont des qui considèrent
19:12que la religion a raison
19:14lorsqu'elle s'oppose
19:14à la science
19:15sur la question
19:15de la création du monde.
19:16Le port du voile
19:17qui, dans cette même tranche d'âge,
19:18donc 18-25 ans,
19:19passe de 16% à 45%
19:22en l'espace de 20 ans.
19:23Est-ce qu'il vous inquiète
19:24ces chiffres ?
19:25Je vais vous répondre,
19:26M. Duhamel.
19:27Mais permettez-moi d'abord
19:28d'avoir un message
19:30de fraternité
19:31à l'égard
19:32de nos compatriotes musulmans
19:34qui, là,
19:35se lèvent le matin,
19:37allument leur radio
19:38ou leur télé
19:38et entendent
19:40à nouveau
19:41leur foi
19:42accusée.
19:44Pourquoi ?
19:44Pourquoi ?
19:45Parce que,
19:46vous savez, il y a...
19:46C'est un sondage
19:47qui les interroge
19:47et je crois que, ici,
19:48tout le monde fait la différence
19:49entre ce qu'est la pratique
19:51de l'islam
19:51et, là,
19:52des rives
19:53qui sont catégorisées
19:54comme étant intégristes.
19:55Je vais vous répondre,
19:56M. Duhamel.
19:57Mais il faut mesurer
19:58l'usure,
20:00la fatigue,
20:01voire la souffrance
20:02de nos compatriotes musulmans
20:03quand on a des chaînes de télé
20:05qui sont tout entières
20:06consacrées
20:07à venir
20:08les pointer du doigt
20:10et les stigmatiser.
20:11Pour moi,
20:12il y a des visages de ça.
20:13Vous savez,
20:14quand j'ai Mohamed
20:15qui, chez moi,
20:16est un cadre de la SNCF
20:18et trésorier
20:19d'un club de foot
20:19et qui vient me dire
20:21« Moi, je me sens français,
20:23pleinement français
20:23et pourtant, je dis à mon fils
20:24« Prépare-toi à ne pas avoir
20:26un avenir en France. »
20:26Mais François Ruffin,
20:27pardon,
20:27mais personne ne conteste ça.
20:28Là, on vous soumet
20:29avec Florence
20:30des chiffres qui montrent
20:31une sorte de tendance rigoriste
20:34et vous nous répondez
20:35sur la stigmatisation
20:36et certains que vous croisez.
20:37C'est quoi ?
20:37Est-ce qu'il y a une forme
20:38de déni à gauche
20:39sur la progression
20:41d'un rigorisme ?
20:43Vous savez, M. Duhamel,
20:44que je ne suis pas
20:45dans ce déni.
20:47Non, je ne suis pas
20:48dans ce déni.
20:48Vous ne répondez pas à la question.
20:48Mais je tiens à dire
20:49que l'organisation
20:50du débat public
20:51aujourd'hui,
20:52il contribue
20:53à une stigmatisation
20:54régulière
20:55de nos compatriotes musulmans.
20:56Or, la difficulté,
20:58c'est qu'aujourd'hui,
20:59on a deux séparatismes
21:00qui sont alliés.
21:02On a un séparatisme
21:03de l'extrême droite.
21:05Oui, vous pouvez faire
21:06les grands yeux.
21:06Pourquoi ?
21:06Non, mais ce n'est pas ça.
21:07C'est que là,
21:07on vous interroge
21:08sur des chiffres précis
21:09et ça fait deux minutes
21:10que vous ne répondez pas à la question.
21:10Mais si je vous réponds
21:11sur ce qui se passe
21:12dans le pays,
21:13sur pourquoi il y a
21:13cette réaction-là
21:15dans le pays.
21:15On a deux séparatismes
21:17qui sont alliés.
21:18On a un séparatisme
21:19de l'extrême droite
21:20qui ne veut pas
21:21que les musulmans
21:22fassent partie de la République
21:23et on a de l'autre côté
21:25un séparatisme
21:26de l'islam radical
21:28qui veut se mettre
21:30en marge de la République.
21:31Et le rapport
21:33qui était paru
21:34au printemps dernier,
21:35remis à Bruno Retailleau
21:37et Gérald Darmanin,
21:38qu'est-ce qu'il disait ?
21:39Dans ses recommandations,
21:40il disait ceci.
21:41Il faut envoyer
21:42des signes forts et positifs
21:44à destination
21:44de la communauté musulmane.
21:46Et il citait
21:47l'enseignement de l'arabe
21:48dans les collèges
21:48et il citait
21:49les carrés musulmans
21:50dans les cimetières.
21:51Pourquoi ?
21:52Pour que les musulmans
21:53se sentent pleinement
21:54appartenir à la République.
21:57Une question politique
21:58au standard
21:59parce qu'on a des auditeurs
22:00qui veulent vous parler.
22:01François Ruffin
22:02en accueille Marc.
22:03Bonjour Marc.
22:04Vous nous appelez de Corse
22:05et vous avez une question
22:06à poser à M. le député.
22:09Oui, bonjour.
22:10Merci beaucoup
22:10de prendre ma question.
22:11En fait, je voulais demander
22:12bonjour à François Ruffin
22:14s'il regardait
22:15ce qui se passait
22:16depuis quelques mois
22:17maintenant aux Etats-Unis
22:18où il y a un vrai réveil
22:20de la gauche.
22:21Alors, c'est vrai
22:22que ce réveil
22:23il est lié
22:23à l'arrivée
22:24de la tornade
22:25fasciste Trump
22:26mais l'élection
22:27du maire de New York
22:28Zoran Nandani
22:29en Californie
22:30Gavin Newsom
22:31et la Californie
22:33va être le premier
22:34Etat américain
22:34qui va réussir
22:35à mettre en place
22:35une taxe
22:36contre les super-milliardaires
22:38c'est en train
22:39d'être mis en place
22:40ça va être voté
22:40à l'été prochain
22:42donc est-ce que
22:43les Etats-Unis
22:44finalement
22:44curieusement
22:45ne pourraient pas
22:46la gauche américaine
22:47ne pourrait pas
22:48être une source
22:48d'inspiration
22:49très prolifique
22:50pour la gauche française
22:51qui
22:51alors j'allais dire
22:53François Ruffin
22:54ne fait pas partie
22:54de la bande
22:55mais quand même
22:55qui roupille
22:56quand j'entends
22:57François Hollande
22:58encore invité
22:58sur France Inter
22:59je me demande
22:59si François Hollande
23:00fait encore
23:01sur France Inter
23:01voilà donc
23:02est-ce que la gauche américaine
23:02on invite
23:03toute la classe politique
23:05Marc-François Ruffin
23:06sur le regard
23:08que vous portez
23:08et peut-être
23:09les influences
23:09que vous pourriez tirer
23:10de la gauche américaine
23:11je regarde
23:12ce qui se passe
23:14évidemment aux Etats-Unis
23:15comme ailleurs
23:15et quand j'entends
23:16Bernie Sanders
23:16qui tirait
23:17comme conclusion
23:18de la victoire de Trump
23:19l'an dernier
23:20que quand les démocrates
23:21abandonnent les travailleurs
23:22il ne faut pas s'étonner
23:23que les travailleurs
23:24abandonnent les démocrates
23:25j'en fais une leçon pour nous
23:27maintenant je veux dire
23:28qu'il faut faire attention
23:28parce que oui
23:29on a la victoire de Mamdani
23:30à New York
23:31et tant mieux
23:32on a une victoire
23:33en Californie
23:35et tant mieux
23:36mais
23:36qu'est-ce qui se passe
23:38dans le cœur
23:38du pays américain
23:39et on ne gagnera pas seulement
23:41avec
23:41là-bas
23:42avec la côte ouest
23:43et la côte est
23:44et il en est de même
23:45en France
23:46Ce que vous voulez dire
23:48François Ruffin
23:48là encore
23:49sans toujours dupliquer
23:50des situations
23:51qui ne sont pas les mêmes
23:52c'est que
23:52quand vous entendez
23:53des responsables politiques
23:54de gauche
23:55à la France Insoumise
23:55qui célèbre
23:57ces victoires américaines
23:57il passe un peu à côté
23:58des phénomènes de fond
23:59et notamment
23:59du Rassemblement National
24:00en France
24:00Je dis que les bonnes nouvelles
24:03elles sont bonnes à prendre
24:04qu'on doit en tirer des leçons
24:05que par exemple
24:06c'est une primaire
24:06qui a permis à Mamdani
24:07d'émerger
24:08à New York
24:09et donc
24:10c'est peut-être
24:11quelque chose
24:11à regarder aussi
24:13mais maintenant
24:13je veux dire
24:16la gravité du moment
24:17on ne va pas se la raconter
24:18
24:20il y a
24:21quasiment une victoire
24:23annoncée
24:24de l'extrême droite
24:25avec une entrée
24:26de Marine Le Pen
24:27ou Jordan Bardella
24:29à l'Elysée
24:30nous
24:30nous avons pour devoir
24:32dans les quelques mois
24:33qui nous restent
24:34de venir
24:35étonner la catastrophe
24:36et
24:37je veux dire
24:39c'est pas
24:39Raphaël Glucksmann
24:41Olivier Faure
24:42Marine Tondelier
24:43François Ruffin
24:43Jean-Luc Mélenchon
24:44vous pouvez mettre
24:45tous les noms
24:45qui vont y arriver
24:46ma conviction
24:47c'est que le seul chemin
24:49pour y parvenir
24:50ça sera les gens
24:51le peuple
24:51les citoyens
24:52et bien
24:52ma question
24:54c'est comment on fait
24:55pour faire qu'il y ait
24:55des millions de personnes
24:56qui surgissent
24:57c'est pour ça que j'ai dit
24:57primaire
24:58une primaire populaire
24:59une primaire geyser
25:00une primaire de débordement
25:02parce que
25:03dont les deux favoris
25:03à gauche ne veulent pas
25:04Raphaël Glucksmann
25:05si jamais on a
25:06deux millions de personnes
25:07qui se saisissent
25:07dans le butin
25:08comme on reprend son destin
25:09en main
25:10et bien ensuite
25:10ils se sentent engagés
25:11sur un chemin
25:12et ça réancre la gauche
25:13dans tous les coins
25:15du pays
25:15et j'espère
25:16dans tous les cantons
25:17Merci François Ruffin
25:19député
25:20debout
25:21de l'Assemblée nationale
25:22député de la Somme
25:23merci
25:24la revue de presse
25:24à suivre
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