00:00Qu'est-ce que tu as ressenti ce 31 mai d'ailleurs ?
00:04C'était tellement beau, tellement beau, tout, tout, parce qu'honnêtement, je pense que les dernières années,
00:11et même l'année que j'étais encore là, elles ont été difficiles, elles n'étaient pas faciles.
00:14Il y avait beaucoup de choses, on me dit comme ça, c'était un peu déséquilibré.
00:19Il y avait des choses qui, toujours, c'était un peu compliqué de dire, ok, on y va et on va arriver.
00:24On est arrivé en finale, c'était en finale un peu.
00:27Ma deuxième passage a été marquée un peu pour le Covid, c'était très bizarre tout ça.
00:31On est arrivé même en finale, pendant le Covid, sans le public, au Portugal, le Final Four, tout ça, c'était très différent.
00:39Mais après, quand tu vois l'équipe, même le premier semestre, il y a un peu de difficulté,
00:44tu vois toutes les choses qui commencent à arriver.
00:48Louisien Riquet, central dans ses projets, pas seulement un grand entraîneur,
00:52mais une personne qui a vécu des choses, qui a transmis beaucoup à le joueur.
00:56Les joueurs plus jeunes, quand tu vois une équipe jeune comme ça.
00:59Et je pense que c'était un peu le destin de Paris Saint-Germain de finir peut-être avec un type d'effectif
01:06et transformer un peu l'effectif en quelque chose de nouveau, d'une nouvelle énergie.
01:14Et cette énergie, à première année, ça se transforme à le rêve de tout le monde.
01:19Parce que ce n'est pas seulement le rêve de Paris Saint-Germain,
01:21moi, c'est un rêve de tout le monde, de voir un peu une équipe française,
01:24j'ai dit la France, pour gagner une Champions.
01:27Et la manière, une équipe avec un moyen d'âge très bas,
01:31avec des joueurs avec des visages que tu t'enamores,
01:33tu dois doué, tu dois...
01:34Joan Eves, Joan Eves, Joan Eves, je l'adore, tu sais.
01:38Les Portugais, les Portugais, Vitinha, Ipacho, et bon, après, Nuno Mendes qui explose.
01:46Il y a aussi des joueurs que tu as recrutés qui jouent cette finale.
01:48Ça ne change rien.
01:48Acrimi, Nuno Mendes, Marquinhos, Donnarumma.
01:51Si, honnêtement, je ne sais pas faire l'ombre là, mais ça ne change rien.
01:55J'ai recruté beaucoup de joueurs.
01:56Ils ont compté, quand même.
01:58C'est normal.
01:59Je pense, honnêtement, ça commençait un peu...
02:02Même l'idée de faire une équipe plus jeune avec Donnarumma, Nuno Mendes et Rakimi,
02:07c'était déjà une idée, avec l'OTAN, de remplacer des gens
02:11et transformer une équipe plus jeune.
02:13Mais ça ne pouvait jamais imaginer.
02:16Est-ce que finalement, tu n'as pas raté le dessert pour toi ?
02:18Parce que tu racontes ça, là, tu racontes cette équipe jeune.
02:21Tu dis, le projet des jeunes, c'était une idée que tu avais eue.
02:24Le projet des plus anciens, des stars mieux payés,
02:27ce n'est pas ce qui a le mieux fonctionné pour gagner la Coupe d'Europe.
02:29Finalement, est-ce que tu n'as pas raté l'aboutissement
02:32de tout ce que tu avais fait avant en tant que directeur sportif au PSG ?
02:35Ce n'est pas comme ça que je le dirais, si tu permets, Flo.
02:38Est-ce que quand toi, tu es directeur sportif,
02:41les dirigeants du Paris Saint-Germain
02:43s'autorisent même à avoir l'idée de tenter ça ?
02:47Ou est-ce que ce n'est pas parce qu'ils avaient eu l'idée d'empiler les stars,
02:51de jouer autant le marketing, la communication que le terrain,
02:55que ça faisait qu'on empilait des stars
02:58et qu'on s'empêchait de construire une équipe peut-être comme celle qui a été construite après ?
03:02Que ce soit clair.
03:03Je suis venu ici pour faire un procès de tous les années.
03:06On va parler de ça, seulement pour expliquer ma position.
03:11Et l'autre chose, c'est que Paris Saint-Germain, pour moi,
03:15n'était jamais un métier.
03:17Je n'ai jamais pensé de faire le diétau sportif pour aller de quelque part
03:21ou faire une autre chose.
03:22J'ai toujours pensé, j'ai fait le diétau sportif du club.
03:26Milan et Paris Saint-Germain.
03:27J'ai joué dans ces deux clubs.
03:29Alors c'est un sentiment qui me met dans la position de défendre le maximum.
03:33C'est pour ça qu'honnêtement, je n'ai pas d'objectif.
03:36Non, mais il ne s'agit pas de ça.
03:37C'est eux, ils le disent eux-mêmes.
03:38Le PSG assume aujourd'hui dans leur communication.
03:40Ils disent oui, pendant des années, il a fallu qu'on construise quelque chose
03:43pour se faire connaître, pour la notoriété, pour avoir des stars.
03:47Et une fois qu'on a fait ça, on est passé à une autre étape.
03:51Non, je veux seulement dire que ma position aujourd'hui,
03:53ce n'est pas de dire quelque chose qui a un intérêt ou expliquer quelque chose.
03:57C'est seulement le fait de vivre quelque chose qui, à la fin, est merveilleuse.
04:03Ces 15 ans de Paris Saint-Germain, ces 14 ans et demi,
04:07c'est une histoire fantastique.
04:09Honnêtement, j'étais au début et je sais ce que les gens pensaient
04:13et ce que les gens voulaient.
04:14Ils pensaient quoi, les gens ?
04:15Après, tout le monde, c'est normal, pour le décryptage que vous faites,
04:22d'expliquer que celui-là voulait ça, l'autre là, au Qatar, je ne sais pas quoi.
04:26Honnêtement, c'est une histoire fantastique.
04:29Depuis le début, c'est l'idée de faire quelque chose d'important.
04:32Mais pas pour eux.
04:34C'était quelque chose de faire, quelque chose de gagnant.
04:36Honnêtement, ils m'ont donné une liberté, une autonomie,
04:40qui était énorme.
04:41Moi, je remercie toute la vie, parce que c'était un rêve qu'on a vécu.
04:45Et beaucoup d'argent aussi pour recruter.
04:46C'est normal.
04:47Bien sûr qu'on a pris le Milan, on devait mettre l'argent.
04:49Mais Moratti a mis l'argent.
04:51Abrahamovic a mis l'argent.
04:52Si tu ne mets pas l'argent, tu ne peux pas être...
04:53Aujourd'hui, le classement économique, c'est pratiquement le même classement sportif.
05:00Ça, c'est normal.
05:01Les dix premiers, aujourd'hui, c'est au tour de la Champions League.
05:06À la fin, c'est cinq clubs qui gagnent.
05:07Il y a les cinq clubs les plus riches.
05:09Alors, on ne peut pas mettre ça comme quelque chose.
05:11Si le Qatar n'est pas là, tu ne gagnes pas la Champions League.
05:13Ça, c'est fait.
05:13C'est clair.
05:14Ça, c'est fait.
05:15Il n'y a pas de débat là-dessus.
05:16Pour revenir juste à cette finale et à cette équipe.
05:19Est-ce que, sans parler d'une sorte de polémique entre la partie où, effectivement,
05:24le PSG a empilé des stars et où ça a servi aussi l'histoire du PSG, qui est l'ADN d'ailleurs
05:28aussi de ce PSG glamour qui a toujours eu des stars ?
05:31Empilé des stars, ce n'est pas d'accord aussi.
05:32Non, peut-être.
05:32D'ailleurs, c'est vrai que ce n'est pas empilé.
05:33Ce n'est pas d'accord.
05:34Mais en tout cas, c'est intéressant de voir que Louis-Saint-Riquet, l'entraîneur
05:38a eu un projet très particulier par rapport à ce qui s'était fait avant et que cette
05:44équipe collective qui a fait qu'à la fin, par exemple, on avait du mal à sortir un joueur.
05:48Comme dans toutes les belles équipes collectives, on avait envie de récompenser les onze,
05:51pas un seul joueur.
05:52Alors, est-ce que ça, ce n'est pas un regret quand même de ne pas avoir pu faire une
05:55équipe aussi forte collectivement ? Je ne parle pas là de politique sportive, je parle
05:59vraiment de jeu, du plaisir de voir comme ça une équipe aussi collective.
06:03Je ne veux pas séparer le moment que j'étais là et le moment que je n'étais pas là.
06:07Je pense que le Paris-Germain a vécu, on dit 15 ans, mais le Paris-Germain existe, ça fait
06:1150 ans, mais, 55, mais le Paris-Germain a vécu des moments très importants du canal.
06:20Quand j'ai joué, le Paris-Germain, c'était le patron.
06:22De France.
06:23Dans le sens qu'il y avait les meilleurs joueurs, il est arrivé une finale de Coupe d'Europe,
06:27c'était comme ça.
06:28Après, le Qatar est arrivé dans un autre contexte de football aussi, parce que tout
06:31a changé, tout est beaucoup plus médiatisé, il y a beaucoup plus… Aujourd'hui, tu as
06:36des fonds américains qui achètent le club.
06:39Alors, tout a changé.
06:39Mais ce n'est pas des piliers de stars, ce n'était pas ça.
06:43Il y a eu un moment où tout le monde voulait venir au Paris-Germain.
06:46C'est les gens qui te demandent de venir.
06:48Après, si tu prends des joueurs…
06:50Il voulait venir, il voulait venir, Messi, il est venu, il ne voulait pas venir.
06:54Neymar, il est venu deux ans après, il a voulu partir parce qu'il n'était pas content,
06:57il voulait retourner au Barça et ça a occasionné un conflit avec toi, d'ailleurs.
07:00Il est venu, il est arrivé.
07:02Il a voulu venir à 220 millions avec 30 millions pour le père et je ne sais pas combien d'argent
07:07et tout, il est venu pour ça.
07:08Ça, tu dis ça, moi, tu ne sais pas, le père, le père, ça, c'est toi qui dis.
07:12Moi, je…
07:13Alors, puis, Nisa et lui, quand il est en Germien, c'est pour lui, il vient pour l'Oseille.
07:16J'ai promis à moi-même qu'on ne va pas entrer dans les polémiques.
07:17Moi, je ne te demande pas d'ordre, je ne vais pas entrer dans les polémiques.
07:19Je le dis moi, Neymar, il vient à contre-cœur.
07:21Honnêtement, on ne va pas faire des procès.
07:23On va parler seulement de quelque chose qui est arrivé et je pense que quand tu vois 15 ans d'histoire
07:29de la dernière gestion, il y a eu des moments qui ont été construits.
07:34C'était beaucoup d'apprentissage, c'était beaucoup d'expérience, c'était beaucoup de visibilité,
07:39c'était beaucoup de choses qui sont finies.
07:42Ça aurait compensé 14 ans après ce cycle-là.
07:45Non, non, qui est arrivé à une saison qui, tout ça, je pense, c'était aussi d'apprentissage
07:50qui t'a mis ton ensemble avec une équipe jeune, avec un entraîneur très fort
07:53et tu as réussi à faire quelque chose de fantastique.
07:56Pas seulement de gagner.
07:57Mais ça ne pouvait pas réussir avant.
07:58Il n'y a pas eu des erreurs.
07:58Il y a eu des erreurs qui étaient commises avant sur le caractère des uns et des autres,
08:03les mentalités des uns et des autres.
08:04Moi, je me souviens que ça t'énervait, les mentalités.
08:07Et le problème, c'est que moi, je pense que la direction, ils ont changé.
08:11C'est passé des autres équipes aussi.
08:12Non, mais moi, je pense qu'à un moment, le président, et moi, je ne te demande pas de dire qu'il a changé,
08:17on a le droit de progresser et d'évoluer.
08:19À un moment, les entraîneurs étaient moins soutenus que Luis Enrique n'a été soutenu.
08:23Luis Campos a été laissé plus libre que d'autres ont été.
08:26C'est un peu comme s'il s'était dit, on va arrêter, on va se calmer un peu,
08:29parce que faire jouer Mbappé, Neymar, Messi ensemble, on ne va pas y arriver.
08:33Et c'est mieux si on fait autrement.
08:35C'est mieux si un joueur comme Neymar, il ne fait pas ce qu'il veut, parce qu'il faisait ce qu'il veut.
08:38On va en parler de ça.
08:39Il sortait le soir, il n'était pas...
08:42Daniel, si tu...
08:42C'est vrai, ça ?
08:43Je pense que c'est très difficile pour vous de comprendre.
08:46Je comprends, parce qu'honnêtement, c'est qui qui connaît la gestion du club, là, ici ?
08:54Nous, non, on n'a jamais travaillé au sein d'un club.
08:55Exactement.
08:57Sinon, c'est très difficile de savoir des équilibres.
08:59Parce que quand tu dis qu'il faisait ce qu'il veut, tu dis basé sur quoi ?
09:03De Neymar ?
09:04Sur qu'est-ce qui sort sur la presse ?
09:06Non, de ce que tu as dit toi aussi ?
09:08Non, non, non, faisais ce qu'il veut, c'est une autre chose.
09:10Non, mais Léo, on va en parler, mais quand tu reviens...
09:12Faisais ce qu'il veut, c'est une autre chose.
09:13Moi, je sais, j'ai été au tribunal face à lui pour ça.
09:16Après, si un joueur fait quelque chose qui ne va pas bien, à la fin, le résultat, tu vas voir.
09:21Bon, on va y revenir.
09:23Alors ça, ce n'est pas important.
09:25C'est seulement pour dire que le club, celui-là, il ne le fait, il ne le fait pas.
09:28Ça, honnêtement, c'est OK, ça va, c'est bien pour la presse, mais la gestion d'un club, c'est différent.
09:32À la fin, le fait d'avoir des joueurs comme Neymar, comme Messi, comme Mbappé, comme Ibra, comme Cavani,
09:40c'était quelque chose de très important pour le club.
09:42Mais pas seulement de visibilité pour Fernand, c'était une construction d'un quelque chose.
09:46Pour une mentalité club aussi, un espèce de compétition.
09:49Pas pour tous.
09:49Même pour voir ta personnalité.
09:51Mais si, je ne vois pas, à part le business, ça ne servira à rien.
09:54Daniel, on va y venir.
09:55On a encore 1h40 pour évoquer ce passage-là, notamment en 2019, quand tu reviens au PSG,
10:00clairement pour remettre de l'ordre au Paris Saint-Germain.
10:03Le PSG, Poc, Neymar, Mbappé.
10:05Tiens, j'ai une question à te poser, puisqu'on parle de cette équipe championne d'Europe.
10:08Est-ce que cette équipe qui a gagné avec Lucien Henrique était meilleure que le PSG de Lavezzi, Ibrahimović, Maxwell, Cavani, Verratti, Mota, dont les supporters parisiens sont nostalgiques ?
10:20Quand je parle de l'équipe gagnée, normalement, tu dis que c'était mieux que l'autre.
10:25Mais si je vois Fabien Ruiz, Vitignan et Jean Neves, et je pense à Thiago Mota, Verratti, Matuidi, tu sais, c'est très bien.
10:35Quand tu penses à Cavani, Lavezzi, Ibrah, ou quand tu penses à Thiago Silva et Alex, même, tu sais, Maxwell, tu penses à Nuno, je pense que c'est très bien.
10:50La concurrence était plus forte à l'époque, tu dirais que c'est ça, peut-être, qui a fait la différence ?
10:53Non, la mentalité, l'apprentissage de la compétition.
10:57Non, regarde, si je prends ce même effectif, et tu mets là en 2012, ils vont gagner la Champions League, on ne sait pas.
11:03Non, pas forcément, bien sûr.
11:05Et vice-versa, je ne sais pas.
11:07Mais si tu veux le contraire, s'ils arrivent en 2022, c'est...
11:08Je veux dire aussi que l'histoire, les échecs que tu connais, t'aident à gagner de l'expérience.
11:14Bien sûr, bien sûr.