- il y a 6 jours
Chères lectrices, chers lecteurs,
Ce jeudi 13 novembre, nous avons eu le plaisir de recevoir Bruno Pellegrino (Tortues) et Gabriella Zalapí (Ilaria ou la conquête de la désobéissance), auteurs aux éditions ZOE venues fêter à L'écume leurs cinquante ans d'édition. Cette rencontre croisée comprend également une présentation de la maison par l'éditeur et animateur de l'échange, Yannick Stiassny.
Vous souhaitant de belles lectures,
L'écume 🌊
-
La Quatrième > Tortues, de Bruno Pellegrino : Enfant, il range sa chambre et met dans le tiroir du bas les objets essentiels, à sauver le jour où la maison brûlera. Devenu adulte, Bruno Pellegrino cherche toujours une issue à sa hantise de perdre et d’oublier. Elle l’accompagne quand il trie les archives d’une écrivaine, se lance sur la piste d’une poétesse inconnue ou tente de fixer un souvenir. Il y aurait bien l’écriture, mais la masse vertigineuse de ses carnets est ingérable, et le papier, ça brûle aussi.
Dans ces pages sur les raisons de notre passion pour la vie des autres, notre besoin de conserver et le bonheur de s’alléger, l’humour déjoue la gravité et esquisse un autoportrait en pointillé.
La Quatrième > Ilaria ou la conquête de la désobéissance, de Gabriella Zalapí : Un jour de mai 1980, Ilaria, huit ans, monte dans la voiture de son père à la sortie de l’école. De petits hôtels en aires d’autoroute, l’errance dans le nord de l’Italie se prolonge. En pensant à sa mère, I’enfant se promet de ne plus pleurer. Elle apprend à conduire et à mentir, découvre Trieste, Bologne, l’internat à Rome, une vie paysanne et solaire en Sicile. Grâce aux jeux, aux tubes chantés à tue-tête dans la voiture, grâce à Claudia, Isabella ou Vito, l’enlèvement ressemble à une enfance presque normale. Mais le père boit trop, il est un «guépard nerveux» dans un nuage de nicotine, pense la petite. S’il la prend par la main, mieux vaut ne pas la retirer ; ni reculer son visage quand il lui pince la joue. Ilaria observe et ressent tout.
Dans une langue saisissante, rapide et précise, ce roman relate de l’intérieur l’écroulement d’une petite fille qui doit accomplir seule l’apprentissage de la vie.
Ce jeudi 13 novembre, nous avons eu le plaisir de recevoir Bruno Pellegrino (Tortues) et Gabriella Zalapí (Ilaria ou la conquête de la désobéissance), auteurs aux éditions ZOE venues fêter à L'écume leurs cinquante ans d'édition. Cette rencontre croisée comprend également une présentation de la maison par l'éditeur et animateur de l'échange, Yannick Stiassny.
Vous souhaitant de belles lectures,
L'écume 🌊
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La Quatrième > Tortues, de Bruno Pellegrino : Enfant, il range sa chambre et met dans le tiroir du bas les objets essentiels, à sauver le jour où la maison brûlera. Devenu adulte, Bruno Pellegrino cherche toujours une issue à sa hantise de perdre et d’oublier. Elle l’accompagne quand il trie les archives d’une écrivaine, se lance sur la piste d’une poétesse inconnue ou tente de fixer un souvenir. Il y aurait bien l’écriture, mais la masse vertigineuse de ses carnets est ingérable, et le papier, ça brûle aussi.
Dans ces pages sur les raisons de notre passion pour la vie des autres, notre besoin de conserver et le bonheur de s’alléger, l’humour déjoue la gravité et esquisse un autoportrait en pointillé.
La Quatrième > Ilaria ou la conquête de la désobéissance, de Gabriella Zalapí : Un jour de mai 1980, Ilaria, huit ans, monte dans la voiture de son père à la sortie de l’école. De petits hôtels en aires d’autoroute, l’errance dans le nord de l’Italie se prolonge. En pensant à sa mère, I’enfant se promet de ne plus pleurer. Elle apprend à conduire et à mentir, découvre Trieste, Bologne, l’internat à Rome, une vie paysanne et solaire en Sicile. Grâce aux jeux, aux tubes chantés à tue-tête dans la voiture, grâce à Claudia, Isabella ou Vito, l’enlèvement ressemble à une enfance presque normale. Mais le père boit trop, il est un «guépard nerveux» dans un nuage de nicotine, pense la petite. S’il la prend par la main, mieux vaut ne pas la retirer ; ni reculer son visage quand il lui pince la joue. Ilaria observe et ressent tout.
Dans une langue saisissante, rapide et précise, ce roman relate de l’intérieur l’écroulement d’une petite fille qui doit accomplir seule l’apprentissage de la vie.
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Art et designTranscription
00:00ok alors bonsoir à toutes et à tous merci d'être là avec nous pour cette soirée sous le signe des
00:09éditions zoé des 50 ans de la maison d'édition on est un panel purement zoé c'est à dire que
00:16c'est moi qui assumerai la modération et je travaille aux éditions zoé je suis yannick
00:22schiasny je suis responsable entre autres de la communication de la gestion de la maison et puis
00:28de la collection poche à ma droite vous avez gabrielle azalapi qui est écrivaine d'origine
00:36suisse anglaise et italienne qui réside à paris qui a récemment publié hilaria ou la conquête de
00:44la désobéissance c'était à la rentrée 2024 qui a eu notamment le prix féminin des lycéens et puis
00:50bruno pellegrino qui a les deux casquettes c'est à dire qu'il est à la fois écrivain lui aussi il
00:56a publié entre autres l'abaout est un mois d'automne et plus récemment tortue en 2023 et
01:05par ailleurs il est éditeur aux éditions zoé il s'occupe de la plupart des textes de littérature
01:12française et quelques-uns de la littérature traduite et voilà les trois ensemble on va vous raconter les
01:20éditions zoé vous parler de l'histoire de la maison de quelques textes qui jalonnent son catalogue il y a
01:25plusieurs centaines plus de 800 livres différents qui ont été publiés en 50 ans donc on n'a pas tous
01:30les aborder mais au moins vous donner quelques repères dans ces dans ce demi-siècle et puis ça a été un
01:36peu plus en détail sur sur le roman de gabriella hilaria donc pour commencer on va revenir 50 ans en
01:45arrière en 1975 qui est la date de fondation des éditions zoé on est à genève et la fondatrice
01:52s'appelle marie cicatri elle crée cette maison dans la suite des mouvements des années 60 des années 68
02:03avec une volonté militante et puis après quelques petits changements à l'intérieur de la maison elle
02:10se retrouve trois femmes elle et deux autres à travailler à être zoé ça se résume à à l'époque un
02:20garage dans lequel il est installé une presse off-set vraiment une imprimerie et c'est là-dessus que les
02:28premiers livres vous avez par son tout premier c'est la misère en milieu étudiant ça vous donne un petit
02:33peu le ton de ce début d'aventure et puis l'idée de l'aventure zoé à ce moment là c'est vraiment de
02:39travailler de façon horizontale que chaque personne qui fait partie de l'équipe face tout de a à z c'est à
02:46c'est-à-dire de l'impression jusqu'au travail sur les textes,
02:48l'accompagnement promotionnel également.
02:51On y reviendra un peu plus tard,
02:53mais on a toujours en quelque sorte cet ADN-là transversal chez Zoé
02:58dans l'équipe d'aujourd'hui.
03:00Peut-être le premier texte dont on pourrait parler,
03:03c'est « Pipes de terre et pipes de porcelaine » de Madeleine Lamouille,
03:07qui est un livre qui paraît...
03:09En 78, et qui est toujours présenté comme le premier best-seller de la maison,
03:15ce qui est assez intéressant.
03:16À l'époque, ce n'était justement pas une maison à vocation littéraire,
03:20mais vraiment plutôt militante.
03:22Et donc, ce livre, c'est le témoignage d'une femme qui, à l'époque, est âgée,
03:27mais qui a été femme de chambre pendant 20 ans
03:29dans des riches familles autour du lac Léman.
03:33Elle tenait à ce terme de femme de chambre.
03:36C'était comme une sorte de...
03:38presque de titre de noblesse, pour le coup.
03:40Et ce qui est intéressant dans ce livre,
03:42qui, en fait, dans lequel elle raconte ses années de travail,
03:46c'est des propos qui ont été recueillis par un journaliste qui travaillait beaucoup avec Zoé.
03:51Mais donc, c'est sa voix à la première personne qui raconte ces années-là,
03:55qui ressemble à plein d'égards à une forme quand même d'esclavagisme moderne.
04:00Elle raconte notamment une anecdote très parlante qui vaut pour le reste.
04:04Donc, elle s'appelle Madeleine.
04:06Et quand elle arrive dans une des familles qu'il emploie à Genève,
04:10on lui dit, on vous appellera Marie, ce sera plus simple pour tout le monde.
04:14C'est pour dire à quel point, dès le début, vous n'êtes plus qui vous êtes.
04:18Vous devenez une personne au service d'un ménage.
04:21Et ce qui est intéressant avec ce livre, c'est qu'il a connu toutes sortes de rééditions chez Zoé.
04:26Donc, à sa sortie, il a été extrêmement bien accueilli en Suisse romande.
04:30Puis, au fil des années, il s'est installé dans le paysage.
04:34Et assez récemment, en 2021, je pense, Zoé a réédité ce texte avec une préface de Michel Perrault,
04:42qui, du coup, qui ne le connaissait pas.
04:44C'est Caroline Couteau, la directrice de Zoé, qui a envoyé le texte à Michel Perrault,
04:47qui n'en revenait pas de ne pas connaître un texte qui est, à ce point-là, en fait,
04:52les choses qui l'intéressent.
04:53Le travail, l'histoire des femmes, au XXe siècle.
04:56Et donc, elle a fait une magnifique préface pour ce livre,
05:00qui n'est pas un roman.
05:02Et donc, ça, c'est vraiment un peu le Zoé première période,
05:07qui ensuite, finalement, peu d'années après,
05:10peut-être que je peux enchaîner directement,
05:11dès le début des années 80,
05:13Marlis Pietri, donc la fondatrice,
05:15se retrouve seule à la barre de Zoé.
05:17Les collaboratrices s'en vont petit à petit.
05:20Et à ce moment-là,
05:22elle fait une sorte de manœuvre.
05:25elle rend, elle donne à la maison une couleur beaucoup plus littéraire,
05:30cette fois-ci, directement littéraire,
05:32en faisant notamment entrer au catalogue
05:34deux auteurs et autrices.
05:37Un mort, Robert Walser,
05:40qui, à ce moment-là,
05:41donc c'est les années 80,
05:43commence vraiment,
05:44il meurt en 56, Walser,
05:46et en fait, il a eu,
05:46il a connu cette période un peu de purgatoire,
05:49où, en langue allemande,
05:50il était toujours un peu lu,
05:51mais pour qu'il revienne en français,
05:53il a fallu un peu de temps.
05:55Et c'est à peu près à ce moment-là
05:57que Gallimard s'est mis à traduire ou retraduire les romans.
06:00Et chez Zoé sont arrivées les petites proses,
06:03qui sont, en fait,
06:05ça, par exemple,
06:06c'est un roman qu'on a réédité récemment,
06:08et les romans de Walser sont très bien.
06:10Mais, en fait, sa modernité,
06:12elle est plutôt dans ces textes courts,
06:14qui sont des sortes de,
06:17des fois, c'est une demi-page,
06:18une page, deux pages,
06:19c'est comme des sortes de miniatures
06:21souvent très drôles
06:23ou très mélancoliques,
06:25mais voilà qui,
06:26et c'est en fait pour ces textes-là
06:27qui, à l'époque,
06:28paraissaient dans les journaux,
06:29dans les revues,
06:30que Walser a été connu de son vivant,
06:33et Kafka en parle,
06:35Thomas Mann,
06:35enfin voilà,
06:36c'est ces textes-là
06:37qui ont fait de lui,
06:38déjà de son vivant,
06:39une sorte de figure un peu mythique.
06:42Et c'est, voilà,
06:42par tout un cheminement
06:44qui serait trop long d'expliquer
06:45que ces textes-là
06:46arrivent aux éditions Zoé.
06:47Et là, clairement,
06:48ça donne à la maison
06:49une sorte d'assise
06:51beaucoup plus littéraire.
06:53Et puis,
06:53à part ce mort,
06:55arrive aussi une vivante,
06:56Catherine Safonov,
06:57qui est toujours vivante.
06:59C'est la doyenne du catalogue.
07:00Elle est née en 1939.
07:02Et au début des années 80,
07:04elle avait publié
07:05un seul livre,
07:06La part d'Esmey,
07:07qui avait paru
07:07chez un éditeur
07:08qui s'appelle Bertil Galland,
07:09qui entre-temps
07:10avait fermé sa maison.
07:12Et depuis,
07:14elle a publié
07:14tous ses livres
07:15aux éditions Zoé.
07:15Et Catherine Safonov,
07:17c'est vraiment
07:17quelqu'un de très important,
07:19non seulement pour Zoé,
07:20mais en réalité,
07:21c'est une écrivaine,
07:23à mon avis,
07:23en tout cas,
07:24majeure,
07:25qui,
07:28pour aller très vite,
07:29disons,
07:29à ce qu'on dit
07:30pour présenter
07:32Catherine Safonov,
07:33ce serait comme
07:33une sorte d'Annie Ernaud,
07:35beaucoup plus dure
07:36avec elle-même
07:37et beaucoup plus drôle.
07:38Voilà.
07:39En gros,
07:39c'est une manière
07:40de parler d'elle.
07:41Elles sont nées
07:41à peu près,
07:42enfin,
07:42Ernaud a un an de moins.
07:43mais les deux
07:44ont ce parcours
07:45en fait de femmes
07:47qui naissent
07:49pendant la guerre.
07:50Alors,
07:50une,
07:50évidemment,
07:50en Suisse,
07:51l'autre en France.
07:52Ça change évidemment.
07:53Les comparaisons
07:53sont ce qu'elles valent.
07:56Mais Catherine Safonov
07:57a par exemple aussi
07:58connu cette expérience
07:59de l'avortement
08:00à une époque
08:00où c'était
08:01pas du tout légal.
08:04elle raconte ça
08:05à sa manière.
08:07Elle a connu
08:07le mariage,
08:08le divorce,
08:09les enfants,
08:10les amants.
08:11Enfin,
08:11il y a énormément
08:12de points communs.
08:13C'est assez troublant d'ailleurs.
08:14Mais c'est des œuvres
08:15qui, au-delà
08:16des points communs
08:16de la vie des autrices,
08:17en fait,
08:18sont très différentes
08:19l'une de l'autre.
08:20Et Safonov,
08:21à partir de ce livre-là
08:22qui s'appelle
08:22Autour de ma mère,
08:24trouve une sorte de forme
08:25qui, à mon avis,
08:26la définit
08:27entre le journal intime,
08:29le récit,
08:30avec toujours une distance
08:32qui rend justement
08:33ce qu'elle raconte
08:34dissible
08:35et souvent drôle
08:36avec beaucoup
08:37d'ironie,
08:38d'auto-ironie.
08:39Et voilà.
08:41Et donc,
08:41elle est là
08:41depuis les années 80.
08:43Et avec ces deux,
08:44il y en a évidemment
08:45des dizaines d'autres.
08:46Mais disons qu'avec
08:47ces deux personnes,
08:49vous avez une idée
08:49de la maison
08:50à la fois avec
08:50la traduction,
08:52du patrimoine
08:52et puis de la littérature
08:53vivante contemporaine.
08:55Pardon,
08:55j'ai parlé beaucoup
08:56trop longtemps.
08:56Non, non,
08:57c'est pas trop...
08:57Tu veux rajouter quelque chose
08:58Gabriela aussi ?
08:59Non, non.
09:00D'accord.
09:01Donc là,
09:01on est au début
09:04des années 80
09:04avec Catherine Saffeneuve
09:06quand elle arrive,
09:07fin des années 80
09:08quand Zoé commence
09:09à publier
09:10Robert Wazer.
09:12Et puis,
09:13à ce moment-là,
09:14Zoé n'existe que
09:15en Suisse romande.
09:16La Suisse romande,
09:16c'est la partie francophone
09:18de la Suisse
09:19qui est en quelque sorte
09:21pour schématiser
09:21avec le Jura d'un côté,
09:24l'acclément de l'autre.
09:26Et puis,
09:27il n'y a pas du tout
09:27de présence en France.
09:29Et une grande étape
09:30pour Zoé va consister
09:32à franchir
09:33ses frontières naturelles
09:34pour commencer
09:35à émerger
09:36en France.
09:38Alors,
09:38il y a
09:39Robert Wazer
09:40qui était déjà
09:41identifié
09:41ici,
09:43qui aide
09:44parce que
09:44pour concrètement
09:45être distribué,
09:47diffusé,
09:47présent en France,
09:48à ce moment-là,
09:49il faut trouver
09:49un diffuseur,
09:50distributeur,
09:51c'est-à-dire
09:52quelqu'un
09:52qui va
09:53présenter
09:54les nouveautés
09:55de la maison d'édition
09:56au libraire
09:57sous la forme
09:58de tournée
09:59de représentants.
10:00Puis ensuite,
10:00c'est d'avoir
10:01des entrepôts
10:01qui,
10:02quand un libraire
10:02commande le livre,
10:03puissent
10:04leur fournir.
10:06Et à ce moment-là,
10:08Zoé a
10:09ces deux cartes
10:10à jouer,
10:11entre autres,
10:12Catherine Saffeneuve
10:12puis surtout Wazer,
10:13et puis une autre
10:14qui est Nicolas Bouvier,
10:16qui est un écrivain voyageur
10:18très important
10:19avec lequel
10:22Zoé commence
10:23à collaborer,
10:24c'est en 1986,
10:25je crois,
10:26d'abord avec un recueil
10:27de poèmes
10:28qui s'appelle
10:28Le dehors
10:29et le dedans,
10:30qui est un magnifique
10:31recueil
10:32où Bouvier
10:33déploie
10:35une espèce d'esthétique
10:35qui est proche
10:37de l'estampe
10:37pour évoquer
10:39en peu de mots
10:40des impressions,
10:42des ambiances,
10:42des atmosphères
10:43ou quatre ans du monde,
10:44l'image de son statut
10:46décrivain voyageur finalement.
10:47C'est un recueil
10:48qui a été publié
10:49là encore
10:49chez Bertil Galland
10:50qui a été l'éditeur
10:51de Catherine Saffeneuve
10:52et puis Zoé
10:53a l'opportunité
10:54d'accueillir ce texte-là
10:56et puis
10:57Le hibou et la baleine.
10:59Ça c'était en 1993
11:00je crois
11:01et donc ça
11:03c'est un livre
11:03qui n'avait pas apparu
11:04avant
11:04que Nicolas Bouvier
11:05a confié
11:06aux éditions Zoé
11:07et qu'on a réédité
11:08sous cette forme
11:09à l'occasion des 50 ans
11:10donc ça c'est
11:11la dernière édition
11:13en date
11:13avec des
11:16c'est en fait
11:17un livre
11:17dans lequel
11:18Nicolas Bouvier
11:19choisit des images
11:21ce qu'il faut savoir
11:21c'est que non seulement
11:22il était écrivain voyageur
11:24mais surtout
11:24il gagnait sa vie
11:25comme iconographe
11:27pour plusieurs institutions
11:28à Genève
11:29en fait
11:29et donc il a passé sa vie
11:31à chercher des images
11:32et à en collectionner
11:33certaines
11:34qu'il a
11:35pour les plus importantes
11:37réunies dans ce livre
11:39en les accompagnant
11:40de textes
11:42bref
11:42de courts textes
11:43dans lesquelles
11:44il va parler
11:45de la naissance
11:46de son fils
11:47ou alors
11:47de la musique
11:50d'un voyal
11:51il y a notamment
11:52un poème
11:52du dehors et du dedans
11:53qu'il a aussi remis
11:54dans ce livre
11:55enfin
11:55c'est une sorte
11:56d'autoportrait
11:59éclaté
11:59entre texte court
12:01et images choisies
12:02qui donne une sorte
12:04d'idée
12:07c'est souvent très profond
12:08et très grave
12:09Nicolas Bouvier
12:10il parle vraiment de choses
12:11il parle de la mort
12:12il parle du temps qui passe
12:13mais il le fait
12:14avec une légèreté
12:15et un humour
12:16là aussi
12:16qui est très
12:18enfin
12:18qui moi en tout cas
12:19m'étonne à chaque fois
12:21j'oublie à chaque fois
12:22à quel point c'est lumineux
12:24voilà
12:24ça c'est vraiment
12:24un très beau texte
12:25et là vous avez
12:26l'édition
12:27qui est la plus récente
12:28qui date de l'année dernière
12:29qu'on a reprise
12:31pour les 50 ans
12:32de la maison
12:32mais
12:33il a existé
12:35sous toutes sortes de formes
12:36toutes petites
12:37dans la collection
12:38qui s'appelle
12:39Mini Zoé
12:39qui n'existe plus aujourd'hui
12:41mais qui est un petit format
12:42carte postale
12:43dans un format un peu
12:45acte sud
12:45comme ça
12:46très vertical
12:46c'est la première édition
12:48il y a aussi un film
12:50qui a été réalisé
12:51à l'époque
12:52de la publication
12:53donc voilà
12:55c'est un livre
12:55qui a eu plusieurs vies
12:56puis qui continue d'en avoir
12:57qui va en avoir
12:57de nouvelles d'ailleurs
12:58mais pour revenir
13:00à la trajectoire de Zoé
13:01c'est avec ses deux noms
13:03Valzer et Bouvier
13:04qu'en fait
13:05Zoé en 92
13:06peut trouver
13:07un diffuseur
13:09distributeur
13:09qui accepte
13:11de représenter
13:12la maison
13:12en France
13:13c'est Harmonia Mundi
13:15à l'époque
13:15et donc
13:16ça va permettre
13:17à la maison
13:18de franchir la frontière
13:19de passer
13:19de 2 millions
13:20de locuteurs
13:21ce que représente
13:22la Suisse romande
13:23où c'est trop petit
13:24pour exister
13:24en tant qu'éditeur professionnel
13:26à un pays
13:27un marché
13:28beaucoup plus grand
13:28avec ce texte
13:32et avec
13:33ce diffuseur
13:34et donc là
13:37on arrive
13:37dans une nouvelle période
13:39où on a
13:40Zoé
13:41commence à être identifié
13:43il y a
13:44de la presse
13:46etc
13:46et puis
13:47il y a
13:47un titre
13:48assez important
13:49qui accompagne
13:50cet essor
13:51c'est
13:52l'analphabète
13:52d'Agota Christophe
13:54qui est là
13:56qui est ce tout
13:57petit bouquin
13:57mais vraiment
13:59extraordinaire
14:01vraiment pour le coup
14:02je crois que c'est le mot
14:02toi tu devais faire parler ?
14:04non non non
14:05il est extraordinaire
14:07je vais lâcher la tête
14:08pour
14:08Agota Christophe
14:12donc
14:12elle est
14:13révélée
14:15avec sa trilogie
14:16du Grand Cahier
14:17qui paraît
14:18dans les années 80
14:19fin des années 80
14:20et puis
14:21elle continue
14:23elle continue
14:24d'écrire
14:25et notamment
14:25elle donne
14:26une revue
14:28alémanique
14:28des textes
14:30courts
14:30qui sont traduits
14:31en allemand
14:32et qui paraissent
14:33donc en allemand
14:34qui sont inédits
14:35en français
14:35et à l'époque
14:36Marlise Pietri
14:37qui connaissait
14:38Agota Christophe
14:40et qui parlait
14:41l'allemand
14:41prend connaissance
14:42de ses textes
14:42elle lui dit
14:43mais enfin
14:43qu'est-ce que c'est que ça
14:44pourquoi c'est en allemand
14:45c'est extraordinaire
14:46et donc Agota Christophe
14:47a donné
14:48le texte original
14:49français
14:50à Marlise Pietri
14:51et il apparu
14:52chez Zoé
14:53donc sous le titre
14:53de l'analphabète
14:54qui est donc
14:55l'autobiographie
14:56d'Agota Christophe
14:57dans laquelle
14:59elle raconte
15:00à la fois son enfance
15:02en Hongrie
15:03la fuite
15:04en 56
15:04avec son bébé
15:06sous le bras
15:06et l'arrivée en Suisse
15:07où voilà
15:09plus par hasard
15:11qu'autre chose
15:11elle arrive
15:12à Neuchâtel
15:13une ville francophone
15:14et où elle va
15:15petit à petit
15:16oublier
15:18en quelque sorte
15:18le hongrois
15:19elle ne va jamais
15:19vraiment l'oublier
15:20mais le français
15:21vient effacer
15:22le hongrois
15:23et elle écrira
15:24toute la suite
15:25de son oeuvre
15:26et tout ce qu'on connait
15:27c'est d'elle l'essentiel
15:27en français directement
15:29alors qu'en Hongrie
15:31elle a écrit des poèmes
15:33enfin voilà
15:33elle avait une oeuvre
15:34en cours
15:35en hongrois
15:36qui va être effacée
15:38par cette langue
15:39et donc voilà
15:39l'analphabète
15:40c'est ça
15:40c'est d'arriver
15:41dans un pays
15:41et se retrouver
15:42analphabète
15:44et devoir recommencer
15:45à zéro
15:45et donc ce texte
15:47qui est très court
15:48il est vraiment
15:48extrêmement poignant
15:50et puis c'est aussi
15:50en quelque sorte
15:51dans les derniers chapitres
15:52une sorte de making of
15:53du grand cahier
15:54elle parle aussi
15:54de comment
15:55elle en arrive
15:56à cette écriture là
15:57qui est si singulière
15:58si sèche
15:59et tellement caractéristique
16:01oui avec
16:03il y a cette sécheresse
16:05et puis il y a aussi
16:06cette espèce
16:07de transparence
16:09c'est à dire
16:09qu'il n'y a rien
16:11qui est psychologisé
16:12c'est ce qui est dit
16:14et ce qui est montré
16:15qui vaut
16:16et je trouve
16:17qu'il y a presque
16:18quelque chose
16:18du manifeste littéraire
16:20en tout cas
16:20c'est une esthétique
16:21qu'on va retrouver
16:22dans beaucoup de livres
16:23Zoé
16:24par la suite
16:25c'est un goût
16:27vraiment de la simplicité
16:28d'une forme de sobriété
16:29de trouver le mot juste
16:32qui je pense
16:33nous plaît beaucoup
16:34qui continue
16:35de nous plaire
16:35chez Zoé
16:36donc c'est vraiment
16:36un livre
16:36qui fait
16:37pierre angulaire
16:38je pense
16:38dans le catalogue
16:39il y a une leçon
16:42d'écriture
16:42là-dedans
16:43assez magistrale
16:44magnifique
16:48et puis
16:50une autre étape
16:51qui nous projote
16:52quelques années après
16:53en 2009
16:54c'est une chose
16:56un peu inattendue
16:57pour Zoé
16:58mais on publie
16:59un auteur
16:59depuis pas mal de temps
17:01Mathias Tchocquet
17:02qui est un écrivain
17:03suisse
17:04d'expression allemande
17:05qui habite à Berlin
17:06il a écrit
17:07du théâtre
17:08notamment
17:09il a écrit
17:10à l'époque
17:11Max
17:12son premier roman
17:13et puis
17:14en 2009
17:15c'est un roman
17:17qui s'appelle
17:17Maurice à la poule
17:18que Zoé publie
17:19et à ce moment-là
17:21ce livre
17:22obtient le prix
17:22féminin étranger
17:23ce qui est une première
17:24sur pas mal de points
17:27puisque
17:28c'est le premier
17:29auteur suisse
17:30qui a
17:31un prix
17:31féminin
17:32un prix féminin
17:33c'est la première fois
17:34que Zoé a un prix
17:35de cet acabit-là
17:37et
17:37voilà
17:39c'est aussi
17:39une étape
17:40assez importante
17:41pour nous
17:42peut-être tu peux en dire
17:43deux mots
17:43sur ce roman
17:44et sur
17:44la marque
17:46Mathias Tchocquet
17:46on ne l'a pas sous les mains
17:48parce qu'il reparaît
17:49en poche au printemps
17:50donc il faudra patienter
17:51un peu
17:51tout ce qui existe
17:52encore en grand format
17:53il existe dans son
17:54dans son résolution originale
17:55donc Maurice à la poule
17:57c'est l'histoire
17:58c'est très difficile
17:59de dire même
18:00que c'est une histoire
18:01c'est vraiment
18:02une voix
18:03donc c'est ce narrateur
18:04qui s'appelle Maurice
18:04qui vit à Berlin
18:06et
18:07qui
18:08qui vit
18:09en fait c'est vraiment ça
18:10il vit
18:11il essaye
18:11en tout cas
18:12tant bien que mal de vivre
18:13et c'est un livre très drôle
18:14alors vraiment là
18:14c'est un livre extrêmement
18:15drôle
18:16mais c'est un humour
18:17à la béquette
18:18c'est un humour
18:18un peu désespéré
18:19il a des phrases
18:21voilà
18:21qu'on a envie de mettre
18:23en profil whatsapp
18:24du genre
18:26ah mince
18:28je l'ai oublié
18:28celle-ci
18:29parce que je l'adore
18:29en fait il écrit
18:32beaucoup
18:32il écrit à des amis
18:33donc il y a aussi
18:34une partie du livre
18:35c'est des lettres
18:36qu'il envoie
18:36il donne de ses nouvelles
18:38et il dit
18:39tout va bien
18:41si seulement
18:42il n'y avait pas
18:42cette vie
18:43jour après jour
18:44voilà
18:44c'est ce ton-là
18:45en fait
18:45c'est ce truc
18:46à la fois drôle
18:47désabusé
18:48il n'est pas du tout
18:48il n'est pas déprimé
18:50mais voilà
18:51il est désabusé
18:51et donc on va le suivre
18:53dans sa vie quotidienne
18:54à faire des choses
18:55à priori très banales
18:57mais en fait
18:57par l'écriture
18:59par l'humour
18:59et par cette espèce
19:01de décollement du réel
19:03ça donne vraiment
19:04c'est ce genre de livre
19:05et d'ailleurs
19:05pour moi
19:05Catherine Safonoff
19:06appartient aussi
19:07à cette catégorie
19:08c'est ce genre de livre
19:09qui dès que vous les reposez
19:11vous fait regarder
19:11le monde
19:12un peu différent
19:13votre vie très très quotidienne
19:15très prosaïque
19:16avec juste un petit décalage
19:19une petite auteur
19:20et moi c'est vraiment
19:21ce que je préfère
19:22dans les bouquins
19:23Chocé c'est vraiment
19:24un auteur
19:26alors il a eu
19:26ce gros prix
19:27mais il reste méconnu
19:28et c'est dommage
19:30les gens passent
19:31à côté de quelque chose
19:32il y a aussi
19:35un livre de lui
19:36plus tard
19:36qui s'appelle
19:37Trois saisons à Venise
19:38où il raconte
19:39une expérience
19:39une fondation
19:40l'invite
19:41pour une résidence
19:42à Venise
19:42dans un magnifique palazzo
19:44et puis
19:45il raconte
19:47son quotidien
19:48dans cette ville
19:48de cartes postales
19:49mais avec
19:50vraiment dans le cadre
19:52de cartes postales absolues
19:53c'est-à-dire
19:54jusque dans le palazzo
19:55et puis
19:56il a une façon
19:59de parler
19:59de cette expérience
20:01qu'il fait
20:01justement tellement
20:02drôle et décalée
20:03parce qu'il vit
20:04de l'intérieur
20:05une ville
20:06qui est fantasmée
20:06par tellement de monde
20:07avec ce côté désabusé
20:09justement
20:09qui fait qu'on
20:11on la voit
20:12sur un autre angle
20:13un autre angle
20:14qu'on n'aura jamais
20:15dans un guide du routard
20:16mais dans une planète
20:18il a des problèmes
20:18de moustiques
20:19dont tout l'a changé
20:20enfin vraiment
20:21des choses très
20:22puis le café
20:23non aussi
20:24il me semble que
20:24le café
20:26est désespérément bon
20:27quelque chose
20:27donc voilà
20:31ça vous donne
20:32un petit panorama
20:33des étapes accomplies
20:36par Zoé
20:36dans les années 2000
20:372010
20:38et puis
20:39le temps passant
20:40arrive à une étape
20:41assez importante
20:41c'est celle
20:42de la transmission
20:42parce qu'on a un liste piétrie
20:43elle commence
20:46à prendre de l'âge
20:48et puis
20:48il y a la question
20:49de qui va continuer
20:51Zoé
20:52qui va la faire
20:52perdre cette maison
20:53et en 2011
20:55c'est Caroline Couteau
20:56qui est l'actuelle
20:56directrice
20:57qui prend la relève
20:58et qui assume
20:59la direction
21:00de la maison
21:01dès ce moment là
21:02et entre
21:032011
21:05et puis
21:05maintenant
21:06c'est donc
21:07elle qui va
21:08poursuivre
21:08la mission initiale
21:10je vais peut-être
21:10faire un petit aparté
21:11sur tous les livres
21:12dont on n'a pas parlé
21:13parce que
21:14là vous avez
21:15quelques cas
21:16qui ont été
21:17identifiés
21:18pour une raison
21:19pure et une autre
21:19en France
21:20par les prix
21:21par la notoriété
21:22d'Agota Christophe
21:23etc
21:23mais il y a aussi
21:25une littérature
21:26d'auteurs contemporains
21:27très importante
21:29qui est publiée
21:30par Zoé
21:31et défendue
21:31par Zoé
21:32tout au long
21:32de ces années
21:32et puis
21:33c'est des auteurs
21:34qui n'ont pas forcément
21:35été connus
21:37à juste titre
21:40plutôt
21:40à la hauteur
21:41qui mériterait
21:42disons
21:42jusqu'à maintenant ici
21:44mais que Zoé
21:45accompagne
21:46parce qu'il y a aussi
21:47cette notion
21:48d'être une maison
21:49d'édition en Suisse
21:50avec ce double esprit
21:55en quelque sorte
21:55c'est-à-dire
21:56qu'on a une vocation
21:58patrimoniale
21:59en quelque sorte
21:59en Suisse
22:00et de défense
22:01des auteurs contemporains
22:02qui est reconnue
22:03différemment
22:03à cette époque-là
22:05de ce qu'on fait
22:06en France
22:06avec un autre rapport
22:08à l'histoire littéraire
22:10avec les noms importants
22:11qui sont peut-être
22:11différents
22:12ou pas
22:13entre la Suisse
22:13et la France
22:14donc ça
22:15ça fait aussi partie
22:16des marques
22:16de fabrique Zoé
22:17c'est-à-dire
22:18d'avoir toujours
22:19ces deux vitesses-là
22:20on est dans la même langue
22:23mais avec des petites
22:24différences culturelles
22:25qui font qu'il y a
22:26des ajustements
22:26toujours de part et d'autre
22:27de la frontière
22:28et puis
22:30ces auteurs contemporains
22:32qu'on accompagne
22:34depuis un moment
22:35ils sont aussi
22:36progressivement rejoints
22:37par une nouvelle génération
22:38d'auteurs
22:39alors il y a Bruno Pellegrino
22:41en l'occurrence
22:42qui arrive en 2017
22:44avec
22:44La Baout
22:45est un mois d'automne
22:46qui est un roman
22:48extrêmement délicat
22:50atmosphérique
22:51où on est plongé
22:52dans les années
22:5360
22:54autour d'un
22:55curieux ménage
22:56qui est celui
22:57d'un frère
22:58et d'une soeur
22:59qui vivent dans une maison
23:01qui regorge de recoins
23:04qui est très incarné
23:06très organique
23:06cette maison
23:07qui existe d'ailleurs
23:08au-dessus de Lausanne
23:12pour cartographier
23:13grossièrement
23:13et puis
23:14le frère
23:17qui est
23:18sans qu'on le dise
23:19Gustave Roux
23:19qui est un poète
23:20suisse roman
23:21photographe
23:21aussi très important
23:22lui il est obsédé
23:24par le temps qui passe
23:25le bouleversement
23:28du monde qu'il connaît
23:29on est dans ces années
23:30où l'agriculture
23:30notamment
23:31qui environne la maison
23:32qui est en pleine campagne
23:33évolue
23:35s'industrialise
23:36et il est obsédé
23:37par préserver
23:38ce souvenir
23:40de ce monde
23:41qui disparaît
23:42petit à petit
23:43et puis cette soeur
23:44dont on parle très peu
23:45dans l'histoire littéraire
23:46puisque Gustave Roux
23:48est une figure réelle
23:49mais sa soeur
23:49est vraiment dans son ombre
23:50en quelque sorte
23:51et bien Bruno lui donne
23:53un relief
23:56une profondeur
23:57que je trouve très belle
23:58parce que c'est
23:59aussi en quelque sorte
24:00le soutien logistique
24:01de ce poète
24:01tout entier
24:02tourné vers
24:04la préservation
24:05d'un monde
24:06qui disparaît
24:08que dire encore
24:10de
24:11de
24:12si je me trompe
24:13non c'est super
24:14donc voilà
24:16Bruno
24:17qui rejoint
24:19le catalogue
24:19dans les années
24:202017
24:21et puis il y a
24:22quelques autres auteurs
24:23qui sont importants
24:25peut-être
24:25on pourrait en dire
24:26quelques mots de Aude
24:27oui
24:27on n'a pas de
24:30vivre sous la main
24:31non tant pis
24:32il faudra vous imaginer
24:33Aude Sagne
24:34elle publie en 2011
24:35son premier livre
24:36qui s'appelle
24:36Chronique de l'Occident nomade
24:38qui est publié
24:39pas chez Zoé
24:40ça c'est aussi intéressant
24:41mais dans une toute petite maison
24:42d'édition lausannoise
24:43qui s'appelle
24:44Paulette
24:44et en fait
24:46ce tout petit bouquin
24:47d'une autrice inconnue
24:48dans une maison
24:49absolument inconnue
24:50obtient le prix
24:51Nicolas Bouvier
24:51au festival
24:53Étonnant voyageur
24:53de Saint-Malo
24:54et donc le directeur
24:56de Paulette
24:56panique
24:58il ne peut pas suivre
24:59en fait
24:59c'est impossible
25:00et là
25:01Zoé reprend le bouquin
25:02le réédite
25:03republie
25:04et depuis là
25:05Aude
25:07est chez Zoé
25:08donc ce premier livre
25:09c'est une sorte de
25:10c'est des chroniques
25:12au pluriel
25:12qui rassemblent
25:15presque dix ans
25:16de voyage
25:17d'Aude
25:18donc voilà
25:18une jeune femme
25:19suisse
25:20qui voyage
25:21dans le monde entier
25:22et puis qui cherche
25:23une forme pour restituer
25:24ses trajets
25:26ses espaces
25:27ses temps
25:28et qui refuse
25:29la forme linéaire
25:31du voyage
25:32typiquement à la Bouvier
25:33l'usage du monde
25:33on part de Genève
25:34on finit en Afghanistan
25:36et c'est très beau
25:37mais c'est pas ça
25:39qu'elle veut faire
25:39et donc
25:40avec des textes
25:42très brefs
25:42elle restitue
25:45ce qui circule
25:46d'un voyage à l'autre
25:47c'est vraiment
25:47un texte
25:49assez étonnant
25:50qui continue d'ailleurs
25:51de
25:51voilà
25:52qui est en poche
25:53que moi j'ai relu
25:54plein de fois
25:54et que je trouve
25:56très étonnant
25:58à partir de là
25:58Aude a continué
26:00d'écrire
26:01des choses plus romanesques
26:03ou plus linéaires
26:05justement
26:06elle a un roman
26:07qui sort en janvier
26:07qui raconte
26:08un voyage
26:09au Danemark
26:10et cette fois-ci
26:10le temps ayant passé
26:11c'est plus une jeune femme
26:12qui voyage seule
26:14et qui rencontre
26:15des gens sur la route
26:16mais là
26:17c'est une famille recomposée
26:18avec trois enfants
26:19et voilà
26:19le temps a passé
26:20les cernes
26:21sont apparues sous les yeux
26:23mais ça reste
26:24Aude Sain
26:24ça reste cette écriture
26:25hyper attentive
26:26aux relations
26:27entre les gens
26:28mais aussi aux lumières
26:29aux tensions
26:31qu'il peut y avoir
26:31c'est quelqu'un
26:33qui écrit depuis 15 ans
26:35une sorte de
26:35qui suit sa route
26:36pour le coup
26:37sans enjeu de moi
26:38et je pense que
26:41cet appel de l'ailleurs
26:44disons
26:44il se retrouve
26:45dans pas mal
26:46de l'université
26:46on a très peu parlé
26:49de littérature traduite
26:50pour le moment
26:50enfin oui
26:51on en a parlé
26:52en fait
26:52mais on a aussi
26:54chez Zoé
26:55eu
26:56et on a toujours
26:57une collection
26:58de littérature traduite
26:59de l'anglais
27:00qui s'appelle
27:01Écrits d'ailleurs
27:02et qui a pour vocation
27:03d'accueillir
27:04des traductions
27:06d'auteurs
27:06du Commonwealth
27:07c'est-à-dire
27:08des gens
27:09qui sont confrontés
27:10dans leur pays d'origine
27:12que ce soit
27:12l'Afrique du Sud
27:13que ce soit le Nigeria
27:14que ce soit même
27:14le Canada
27:15à une double culture
27:18un petit peu
27:19comme en Suisse
27:19où on est quadrilingue
27:20avec ce croisement
27:21de l'Italie
27:22de l'Allemagne
27:23de la France
27:24des Romanges
27:25qui est une quatrième région
27:26et dans ce Commonwealth
27:28on a souvent
27:29la culture anglo-saxonne
27:33issue du colonialisme
27:35et puis la culture
27:36autochtone
27:38qui précède
27:39ça peut être
27:40le Pidgin English
27:41ça peut être
27:42le Yoruba
27:42les dialectes
27:43dans certains pays africains
27:45et nous
27:46on était sensibles
27:47à des auteurs
27:48qui font quelque chose
27:50avec cette double culture
27:53ce frottement
27:54entre les langues
27:56entre les identités
27:57et un des livres
27:59qui a été
28:01un flambeau
28:02de cette collection
28:03c'est Les étoiles
28:04c'est Tonya Laube
28:04de Richard Wagamiz
28:05qui est un roman
28:07qui est un écrivain canadien
28:08mais Ojibwe
28:09c'est à dire
28:10d'une tribu autochtone
28:12et qui parle
28:13à travers
28:14un grand roman
28:15de nature writing
28:16d'un périple
28:18entre un père
28:19et son fils
28:19un fils adolescent
28:21qui est convoqué
28:23au chauffeur de son père
28:24son père a eu
28:24d'énormes problèmes
28:26d'alcool
28:26était un père
28:27complètement absent
28:28etc
28:28et puis ce fils
28:29est convoqué
28:30le père lui dit
28:31je vais mourir
28:32j'aimerais que tu m'emmènes
28:33dans la forêt
28:33pour y mourir
28:34comme un guerrier
28:34comme un guerrier autochtone
28:36et puis ce fils
28:37qui n'a absolument pas
28:38de respect pour ce père
28:39se contraint à le faire
28:40il part dans cette
28:41colombie britannique
28:42extrêmement sauvage
28:43et au fil de leur voyage
28:45vers cette espèce
28:45d'issue fatale
28:46le père va raconter
28:48son histoire
28:48il va raconter
28:49comment il en est arrivé là
28:50et au travers
28:51de cette histoire là
28:53de réconciliation
28:54c'est aussi
28:55toute la question
28:56de cette fracture
28:57dans l'identité autochtone
28:59où les gens
29:00étaient extrêmement
29:00brutalisés
29:02par les colons canadiens
29:06jusqu'à récemment encore
29:08donc ça c'est typiquement
29:09le genre de choses
29:10qui résonnent
29:11dans cette collection
29:11voilà c'est un petit aparté
29:13pour vous parler
29:13de littérature traduite
29:14et de littérature d'ailleurs
29:16un ailleurs
29:17qu'on retrouve aussi
29:18dans un autre texte
29:19qui a été très important
29:20pour nous
29:20qui est
29:21Hiver à Sokcho
29:22d'Elisa
29:22Soie du sapin
29:23que j'ai là
29:24qui est paru
29:26qui est paru en 2016
29:27peut-être Bruno
29:29tu peux nous dire
29:29un petit peu
29:30la particularité
29:30de ce livre
29:32la particularité
29:33les particularités
29:34donc c'est un premier roman
29:36qu'Elisa a envoyé
29:39par la poste
29:40à Zoé
29:40et qui raconte
29:42qui raconte quoi
29:45d'ailleurs
29:45je trouve toujours
29:46difficile de parler
29:47de ce livre
29:47malgré le temps
29:48et les années
29:49parce que
29:49c'est un livre très mince
29:50et qui tient
29:52sur son écriture
29:52et sur ses atmosphères
29:53mais ça raconte
29:54la rencontre
29:55entre une jeune femme
29:56à Sokcho
29:57donc en Corée du Sud
29:58dans une station balénaire
30:00une jeune femme
30:00qui travaille
30:01dans une pension
30:02et un français
30:04dessinateur
30:04de bandes dessinées
30:05beaucoup plus âgé
30:06qui est là
30:06en voyage
30:07de passage
30:08et pendant
30:11quelques semaines
30:12ces deux là
30:12vont se côtoyer
30:14s'apprivoiser
30:15se tourner autour
30:16se blesser
30:17voilà
30:18c'est vraiment
30:18cette relation là
30:20qui est décrite
30:20dans ce roman
30:21c'est pas une histoire
30:23d'amour
30:24comme on pourrait s'y attendre
30:25c'est en tout cas
30:25pas une romance
30:26c'est sûr
30:26c'est une histoire
30:27que je trouve
30:29très difficile
30:30à décrire
30:30qui refuse
30:31les étiquettes
30:32et qui tient
30:33vraiment
30:33sur cette écriture
30:34très très
30:35précise
30:38avec des sortes
30:39de
30:40une grande douceur
30:41et tout à coup
30:42qui vient vous ramasser
30:43avec une phrase
30:45un mot
30:45un adjectif
30:46très brutal
30:47c'est vraiment
30:47quelque chose
30:48qui fonctionne
30:48sur le contraste
30:49la nuance
30:50et voilà
30:51donc c'est un très beau texte
30:53Carodin Koto
30:54n'a pas hésité
30:55à le publier
30:55et puis le livre
30:56a connu un succès
30:58alors là
30:58pour le coup
30:58c'est phénoménal
31:00je crois qu'on peut
31:00employer ce mot
31:01et il n'est pas galvaudé
31:02donc à partir de là
31:04Elisa
31:04donc il a été traduit
31:06on en est à combien
31:0630 ?
31:0730 langues
31:08il a été adapté
31:09au cinéma aussi
31:10il a été adapté
31:12au théâtre
31:12il a un livre audio
31:13également
31:14donc il y a plein de
31:15passion de la découvrir
31:16et puis surtout
31:16ce qui a
31:17il a eu le book
31:18à prix
31:18oui
31:19la traduction anglaise
31:20a eu le National Book Award
31:22aux Etats-Unis
31:23ah pardon
31:24ce qui a rendu
31:26donc c'est en 2021
31:27et donc Elisa
31:28qui passait déjà son temps
31:29à voyager
31:30là ça a encore
31:31démultiplié
31:33son
31:33voilà
31:34ses déplacements
31:35surtout qu'elle
31:36ne s'est pas contentée
31:37d'écrire
31:37River à Sokcho
31:38elle a ensuite
31:39continué
31:40donc elle a publié
31:40trois autres livres
31:41après celui-ci
31:42dont le dernier
31:43Le Vieil Incendie
31:44qui a apparu en 2023
31:45je crois qu'il y a eu le prix Véplaire
31:46à cette rentrée là
31:48et
31:49tu veux parler
31:52du Vieil Incendie ?
31:53ah je peux
31:54ouais
31:54Elisa
31:55au delà de ce que dit Bruno
31:58aussi
31:59c'est qu'elle a une
32:00une capacité
32:02à faire résonner
32:03le silence
32:04et notamment
32:04le silence
32:05entre les gens
32:06de prendre une épaisseur
32:07qui est assez
32:08singulière avec elle
32:09et dans celui-là
32:10le dernier en date
32:11de Vieil Incendie
32:12c'est deux sœurs
32:13qui se retrouvent
32:14dans une maison
32:15pour la vider
32:15c'est la maison
32:16de leur père
32:16qui est décédée
32:17et elles ont neuf jours
32:18pour la vider
32:19mais ces deux sœurs
32:20elles ne se sont pas revues
32:21depuis 15 ans
32:22je crois
32:22on est dans la tête
32:24de la narratrice
32:25la sœur aînée
32:26qui arrive dans cette maison
32:29qui elle est partie
32:30habiter aux Etats-Unis
32:31moitié pour sa carrière
32:32mais aussi
32:33on sent tout à petit
32:34à travers l'histoire
32:35une question
32:35de mettre une distance
32:37importante
32:38entre elle et sa famille
32:39et puis elle va retrouver là
32:40sa sœur cadette
32:41verra
32:42qui elle est aphasique
32:43et elle est devenue
32:45aphasique
32:46quand elle était enfant
32:47pendant toute leur enfance
32:49aux deux
32:50elles ont été
32:50très solidaires
32:51la grande sœur
32:52parlait pour la petite
32:54puis à un moment donné
32:54il y a eu cette espèce
32:55d'étouffement
32:56qui les a séparés
32:57et pendant ces neuf jours
32:59qu'ils les confrontent
33:00à leurs souvenirs
33:01au fur et à mesure
33:01qu'elles vivent
33:02cette maison
33:02qui est dans le sud-ouest
33:04de la France
33:05en Dordogne
33:05et bien il va se repasser
33:08quelque chose
33:09entre elles
33:10et c'est quelque chose
33:12qui passe par les mots
33:13en partie
33:14mais aussi par une forme
33:15de silence
33:15puisque cette sœur cadette
33:16étant aphasique
33:17elle ne parle pas
33:19mais elle est tout aussi
33:20communicative
33:21que n'importe qui
33:23et voilà
33:25je trouve que c'est ça
33:25qui est marquant
33:26entre autres dans ce livre
33:28c'est ces atmosphères
33:30et ces silences
33:31parfois
33:31qui prennent tout d'un coup
33:33une signification
33:34extrêmement forte
33:35et c'est une autrice
33:38qui va continuer
33:38à écrire d'ailleurs
33:40si tout va bien
33:41à la rentrée prochaine
33:42on devrait la retrouver
33:44chez nous
33:45mais comme disait Bruno
33:48ces textes
33:49ont aussi une trajectoire
33:50internationale
33:50et je pense que ça participe
33:51de ce mouvement
33:52en quelque sorte
33:54en
33:54comment on appelle ça
33:56quand un caillou
33:57tombe dans l'eau
33:57et puis que ça fait des
33:58concentriques
33:59un concentriques
33:59cet effet concentrique
34:02et petit à petit
34:03les livres où ils circulent
34:04et puis franchissent
34:05les frontières
34:06et voilà
34:08on espère continuer
34:10dans cette dynamique là
34:12et puis on va parler
34:13de quelqu'un
34:14non des moindres
34:15Gabriel Azalapy
34:16qui est avec nous
34:16qui est aussi arrivé
34:17dans cette période là
34:18avec un premier roman
34:20Antonia
34:21alors
34:22je l'avais lu très tôt
34:25sur Word
34:28en quelque sorte
34:29et puis j'avais été
34:30vraiment frappé
34:30par cette écriture
34:32par là aussi
34:34une écriture
34:36de peu de mots
34:36mais avec une force
34:38et puis une densité
34:39qui était impressionnante
34:40mais j'ai cru comprendre
34:42qu'au début
34:42c'était une très vaste épopée
34:44qui a été ramenée
34:45à quelque chose
34:46de beaucoup plus
34:47non au début
34:49on parle de Antonia
34:50qui est apparue en 2019
34:52au début
34:54en fait
34:55quand j'ai
34:56quand j'ai été
34:57enfin j'ai d'abord
34:59vu Caroline
35:00était la voir
35:01et je lui ai parlé
35:04d'une idée
35:04que j'avais
35:05moi je viens
35:06de la peinture
35:07donc pas du tout
35:08du monde
35:09enfin pas du tout
35:11de l'écriture
35:12et je lui raconte
35:15mon histoire
35:16puis elle me regarde
35:17et elle me dit
35:17en fait
35:19soit tu écris
35:20un livre
35:20de 800 pages
35:21soit tu choisis
35:23quelque chose
35:24à l'intérieur
35:25de cette histoire
35:27de cette très grande histoire
35:28longue histoire
35:30et c'est ce que j'ai fait
35:31en fait
35:32c'est ça
35:32en fait
35:33Antonia
35:34c'est le fruit
35:35d'un choix
35:36et puis un choix
35:37sur
35:37de quelques années
35:40c'est un faux journal
35:44d'une femme
35:45qui a épousé
35:48un homme
35:52qu'elle
35:52en fait
35:53il n'y a pas d'amour
35:54entre eux
35:55c'est plutôt
35:56une suite
35:58une situation sociale
36:01qui fait
36:02qu'elle
36:02qu'elle l'épouse
36:04et elle a un enfant
36:06et en fait
36:07elle
36:08elle
36:09elle se questionne
36:11beaucoup
36:12elle
36:12elle se rend compte
36:15qu'elle ne sait pas
36:16aimer
36:16et à partir de là
36:18elle se questionne
36:19aussi
36:20enfin
36:20elle retrouve
36:22une malle
36:23et
36:23à l'intérieur
36:25de cette malle
36:26il y a les affaires
36:26de sa grand-mère
36:27qu'elle adorait
36:28mais aussi
36:28ses affaires
36:29à elle
36:30et en fait
36:30c'est l'occasion
36:31de raconter
36:33son parcours
36:34et
36:35d'où
36:36quelle est la racine
36:37de
36:38ce non-amour
36:40en fait
36:40d'où
36:42et comment
36:43on fait
36:44enfin
36:45comment
36:46comment ça se passe
36:48une
36:48voilà
36:51voilà
36:52mais
36:54c'est sous la forme
36:56d'un journal
36:57donc ça se passe
36:58en
36:58à Palerme
36:59ah oui
36:59ça se passe à Palerme
37:00oui
37:01c'est écrit en français
37:03mais c'est
37:04dans une
37:05dans une langue
37:07très singulière
37:07où il y a
37:08parfois des
37:09apparitions
37:10d'autres langues
37:11parce que
37:11c'est une
37:12famille
37:14et une femme
37:15c'est Antonia
37:16qui est
37:17au carrefour
37:18en quelque sorte
37:18de plusieurs
37:19voilà de nouveau
37:20plusieurs cultures
37:21et plusieurs langues
37:22puisqu'elle parle
37:23à la fois l'allemand
37:24l'italien
37:25l'anglais
37:26comment tu as travaillé
37:29ça
37:29pour
37:30entremêler
37:31ces différentes
37:32langues
37:33pour
37:33puis rajouter
37:34le français
37:35aussi
37:35ben au fait
37:37au départ
37:38je voulais que
37:39enfin
37:39comme c'est une
37:40famille
37:40elle est issue
37:41d'une famille
37:42très cosmopolite
37:43je voulais que
37:45les langues
37:45apparaissent
37:47et pas
37:47pas
37:49enfin
37:50parce que
37:50en fait
37:51ça fait partie
37:52c'est partie
37:53intégrante
37:53le cosmopolitisme
37:56passe aussi
37:57par la langue
37:59en fait
37:59et bon
38:00pour des questions
38:01éditoriales
38:03c'était pas possible
38:04de laisser
38:04des points
38:05je sais pas
38:06il y avait des lettres
38:07en allemand
38:07en anglais
38:09je sais plus
38:10en italien
38:11donc
38:11j'ai traduit
38:13mais
38:13je tenais quand même
38:15à garder
38:16en fait
38:16une trace
38:19de cette
38:20de ce mélange
38:23de langue
38:24qui dans le cerveau
38:25peut
38:26créer
38:27une architecture
38:29peut-être
38:30un peu singulière
38:31en fait
38:32mais qui est le reflet
38:35aussi
38:35d'une
38:36d'une éducation
38:37d'une
38:38d'un parcours
38:41de vie
38:42et parfois
38:44c'est le reflet
38:47oui
38:49d'influence
38:50de
38:50de sonorité
38:53de rapport
38:54au corps
38:54aussi
38:55une langue
38:56ça place
38:58le corps
38:58autrement
38:59le ton
39:00de la voix
39:01change
39:01aussi
39:02selon la langue
39:03qu'on parle
39:03etc
39:05donc voilà
39:06tout ça
39:06j'y tenais
39:07beaucoup
39:07et j'y tiens
39:09toujours
39:09beaucoup
39:10c'est quelque chose
39:12de
39:12d'ailleurs
39:16enfin
39:16aujourd'hui
39:16j'ai entendu
39:18Tabuki
39:19qui disait
39:19il a écrit
39:23en fait
39:24un texte
39:25en portugais
39:26et il disait
39:26que écrire
39:27pour lui
39:30écrire en portugais
39:31c'était comme
39:31un nouveau baptême
39:33c'est une nouvelle aventure
39:35c'est se défaire
39:36de
39:36tout ce qu'on sait
39:38peut-être
39:39bien faire
39:40pour
39:41aller
39:43enfin
39:44pour
39:44explorer
39:45quelque chose
39:46un nouveau monde
39:48en fait
39:48et c'est
39:50c'est vrai
39:51que
39:51enfin voilà
39:53pour moi
39:54en tout cas
39:54ça me parle beaucoup
39:55et alors
39:59dans Antonia
40:00qui est ton
40:01premier roman
40:02ensuite
40:03tu as publié
40:04Billy Bad
40:05en 2022
40:06et puis
40:08en 2024
40:09l'année dernière
40:10Ilaria
40:11et est-ce que
40:13avant ça
40:14en fait
40:15tu peignais surtout
40:16et tu es arrivé
40:18dans l'écriture
40:19avec Antonia
40:19est-ce que
40:20ces autres textes
40:22qui sont quand même
40:23très caractéristiques
40:24il y a quelque chose
40:25de très organique
40:26dans la continuité
40:27est-ce qu'ils étaient déjà
40:28en gestation
40:31au moment de Antonia
40:32est-ce que
40:33il y avait un fil
40:34que tu as continué
40:35à tirer
40:35à partir de Antonia
40:36comment ça
40:37non
40:40ce qu'il y a
40:41je
40:42déjà
40:43Antonia
40:44j'étais très surprise
40:45qu'il soit publié
40:47donc
40:47que j'étais
40:47enfin
40:48et puis
40:50ensuite
40:51alors
40:53le point commun
40:54entre ces
40:55trois livres
40:56c'est
40:58le fait
40:59que je travaille
40:59à partir
41:00d'archives
41:00de Fanny
41:01en fait
41:02ça c'est
41:03alors
41:03de différentes
41:05manières
41:06enfin
41:06par exemple
41:08dans Antonia
41:09il y a aussi
41:09des photos
41:10il y a des images
41:11qui ne sont pas
41:12là
41:12pour Hilaria
41:15mais
41:16mais
41:16d'un côté
41:18d'un et
41:18enfin
41:19donc il y a ça
41:20il y a des
41:21personnages
41:23qui se retrouvent
41:24mais
41:24qui sont
41:26enfin
41:27c'est comme si
41:27on mettait
41:28des papiers calques
41:29les uns sur les autres
41:30en fait
41:31où tout d'un coup
41:32certains s'effacent
41:33et puis
41:34d'autres
41:34enfin
41:37il y a une
41:38donc
41:38enfin voilà
41:39j'ai pas de programme
41:42j'avais pas de programme
41:43avec Antonia
41:44je me disais pas
41:45après je vais faire ça
41:46et après je vais faire ça
41:47en fait
41:48je sais pas
41:48ça s'est
41:50fait comme ça
41:51d'une façon un peu
41:52naturelle
41:54aussi en lien
41:56avec
41:56je sais pas
41:58des questionnements
42:01que j'ai
42:01un autre point commun
42:03c'est la question
42:04de la désobéissance
42:05qui est une thématique
42:07qui m'importe beaucoup
42:08et puis
42:10voilà
42:10donc
42:11et puis
42:14in fine
42:15aujourd'hui
42:16c'est aujourd'hui
42:17je sais pas demain
42:18mais
42:18je me dis
42:19peut-être
42:20qu'en fait
42:20ces 800 pages
42:21ils sont en train
42:22ils vont peut-être
42:22se fractionner
42:24en
42:25en 8 livres
42:26j'en sais rien
42:27mais j'ai pas un programme
42:28mais
42:29tout d'un coup
42:30c'est aussi
42:32je
42:33pour
42:37pour
42:38le fait
42:40qu'il y ait des personnages
42:41comme ça
42:42qui reviennent
42:43en fait
42:43par exemple
42:45Antonia
42:46elle est là
42:461, 2, 3
42:48enfin
42:49dans
42:49dans
42:50Vilibald
42:50et
42:51mais à des périodes
42:54très différentes
42:55pour moi
42:57c'est aussi
42:58une façon
42:59de parler
42:59de la mobilité
43:00de
43:01de
43:01de
43:02qui nous sommes
43:03en fait
43:03enfin
43:04de
43:04de
43:05de
43:05l'être humain
43:06de
43:07de
43:08de
43:08de
43:10comment ça peut bouger
43:11ça peut être
43:11fracturé
43:12et puis
43:13là je pense du coup
43:14à Okuzai
43:15qui disait
43:16qu'en fait
43:16chaque fois
43:18qu'il recommençait
43:18une nouvelle série
43:19de dessins
43:19il changeait de nom
43:20parce qu'en fait
43:22il était une autre personne
43:23et ça voilà
43:24pour moi
43:25il y a de ça aussi
43:26autre
43:26enfin autrement
43:27mais
43:28il y a aussi ça
43:29comme si
43:33c'était chaque fois
43:34un point de vue différent
43:35sur
43:36une
43:37une espèce
43:38de
43:38peut-être de centre commun
43:39mais
43:40qu'on voit chaque fois
43:41avec un
43:41un regard
43:42neuf
43:43ou
43:43ou
43:45ou
43:46ou
43:47ou
43:49que
43:50le
43:50enfin
43:51si je pense à Antonia
43:53elle a un rôle
43:53elle est
43:55on the front stage
43:56pour Antonia
43:58mais pour
43:58Billy Bald
43:59elle est
44:00en backstage
44:01et puis
44:01en
44:02pour
44:04Hilaria
44:04elle est en hors-champ
44:05enfin
44:06je ne sais pas
44:09c'est
44:09à chaque
44:12enfin voilà
44:13je
44:14c'est
44:17c'est
44:17ouais
44:17mais d'ailleurs
44:20dans
44:21donc dans
44:21Hilaria
44:22le dernier
44:23en date
44:24Antonia
44:24c'est
44:25c'est la mère
44:26de la protagoniste
44:27principale
44:28Hilaria
44:29qui est
44:29une petite fille
44:30de 8 ans
44:31qui
44:33vous connaissez
44:33au début des années 80
44:35elle est à l'école
44:36elle attend sa petite soeur
44:37et en fait c'est son père
44:38qui vient la chercher
44:39son père qui l'emmène
44:41qui la prend dans sa voiture
44:42et qui de fil en aiguille
44:44va l'emmener
44:45dans une espèce de
44:46entre l'errance
44:48entre le kidnapping
44:49entre l'aventure
44:50sur les routes d'Italie
44:52pendant plusieurs mois
44:53voire plusieurs années
44:54et on suit cette histoire
44:56à hauteur d'enfant
44:57puisqu'on est dans la
44:58la perspective d'Hilaria
44:59avec cette
45:01cette incertitude
45:02sur la
45:03déjà au début
45:04elle ne se rend pas compte
45:05de ce qui se passe
45:05et puis petit à petit
45:06il y a cette zone grise
45:09qui est très juste
45:10sur
45:11ce père
45:13qui est à la fois
45:14quelqu'un
45:15qui l'enlève
45:15mais en même temps
45:16qui est désespéré
45:18parce que
45:18on sent qu'il y a
45:20une forme de monnaie
45:20d'échange
45:21dans cette petite fille
45:22vis-à-vis de la mère
45:24Antonia justement
45:25et
45:25on va parcourir
45:27avec elle
45:27l'Italie
45:28avec une approche
45:30très cinéantographique
45:32parfois
45:32dans cette voiture
45:33dans l'habitacle
45:34et
45:35c'est celui de profil
45:37qu'on voit
45:37pendant des heures
45:38de conduite
45:39et la description
45:40très très précise
45:41du père
45:42c'est quelque chose
45:42qui m'avait vraiment marqué
45:43quand il conduit
45:45et puis qu'elle le regarde
45:46et qu'elle est capable
45:48de restituer
45:48tous ces traits
45:49de façon
45:50presque photographique
45:52et si tu serais d'accord
45:53éventuellement
45:54de lire un petit extrait
45:55du texte
45:56oui oui
45:57j'en ai un
45:57j'en ai un
45:58sous la main
45:58ok
45:59bah
46:01on va lire le début
46:02mai 1980
46:08à 8 ans
46:10j'aime sentir
46:12le haut de mon corps
46:13suspendu dans le vide
46:14le contact
46:16de mes genoux
46:16replié sur le métal
46:18j'aime l'instant
46:20où je ferme
46:21très fort les yeux
46:22lâche prise
46:22et laisse le vertige
46:23me traverser
46:24quand mes mains
46:26sont à plat
46:26sur le noir
46:27de l'asphalte
46:28c'est que j'ai dépassé
46:29ma peur
46:29et là
46:31l'image de ma gymnaste
46:33préférée
46:34Nadia Comaneci
46:35arrive
46:35elle a les bras
46:36grands ouverts
46:37victoire
46:38c'est en position
46:41cochon pendu
46:42que je passe
46:42mes récréations
46:43que j'attends
46:44Anna ma soeur
46:45ce matin
46:46elle m'a dit
46:47en partant
46:48on se voit ici
46:49à l'heure
46:49sinon je rentre
46:51seule à la maison
46:51ici
46:53c'est au pied
46:54de l'escalier
46:55près de la barre
46:56de métal
46:57qui sépare
46:58le parking
46:58de la cour d'école
46:59Ilaria
47:01descends de là
47:02nous allons chez Léon
47:03allez viens
47:04je reconnais
47:06la voix de papa
47:06surprise
47:08je soulève
47:09le pan de tissu
47:10de ma robe
47:11qui me cache la vue
47:12c'est bien
47:13le bout de ses chaussures
47:14c'est bien
47:15son ton impatient
47:16je fais une pirouette
47:18retombe sur mes pieds
47:21lisse ma robe
47:21Anna va arriver
47:23non non non
47:24le programme a changé
47:26maman la prend
47:27à l'école
47:27et on se retrouve
47:28tous chez Léon
47:29viens
47:30je saisis sa main
47:32elle est moite
47:34merci
47:41merci beaucoup
47:44je ne sais pas s'il y a
47:45deux stades
47:46vous avez des questions
47:46dans l'assemblée
47:48moi j'ai une question
47:52mais je ne sais pas trop
47:53comment la formuler
47:54c'est surtout au niveau
47:56de l'édition
47:56en fait
47:57dans tout ce que vous avez dit
47:58ce qui semble être
47:59l'identité de Zoé
48:00c'est vraiment
48:00un côté témoin de son temps
48:02en fait
48:03du temps de l'auteur
48:04et est-ce que c'est
48:06une réelle volonté
48:07que vous avez
48:07dans l'édition
48:08de témoigner
48:10du réel
48:11en fait
48:11parce que
48:12ça tient aussi
48:13dans quelque chose
48:14du réel
48:15dans les sentiments
48:16qui sont exprimés
48:17c'est très réel
48:18je trouve
48:18en fait
48:19tous les textes
48:20que j'ai vus
48:20dans votre maison
48:21comment vous faites
48:23en fait
48:24pour choisir
48:25que des textes
48:25comme ça
48:26est-ce que c'est conscient
48:27il y a une réelle volonté
48:28d'un témoin
48:30voilà
48:31je ne sais pas
48:32si j'ai été clair
48:33mais je crois
48:34tu veux répondre
48:34toi Bruno
48:35ou bien tu
48:35on se partage la parole
48:37non c'est intéressant
48:38je n'avais pas pensé
48:39à ça en ces termes
48:40bon c'est aussi
48:41qu'on a évidemment
48:41parlé que d'une partie
48:42du catalogue
48:43mais c'est vrai
48:43qu'on ne peut pas dire
48:44qu'on soit une maison
48:45qui fasse dans l'imaginaire
48:47le plus débridé
48:49ça c'est vrai
48:49et je pense que ça tient
48:52beaucoup
48:53évidemment
48:54à la personnalité
48:56d'abord de Marlise Pietri
48:57la fondatrice
48:58puis de Caroline Couteau
48:59la directrice actuelle
48:59qui donne le la
49:01en fait
49:01c'est-à-dire que
49:02les manuscrits
49:03sont écrits par des gens
49:04mais ensuite
49:04les manuscrits
49:04qui sont sélectionnés
49:05forcément ça finit
49:06par former
49:07une ligne
49:08c'est ce qu'on appelle
49:10une ligne
49:10en fait
49:10mais je pense que
49:11Caroline dirait
49:12en tout cas
49:12je l'ai déjà entendu dire
49:13qu'elle n'a pas
49:14d'ailleurs c'est ce que
49:15tu disais aussi
49:15par rapport à tes livres
49:16c'est pas qu'elle a un programme
49:17elle ne se dit pas
49:18je veux telle ou telle chose
49:20c'est simplement
49:20que les textes arrivent
49:21et puis de temps en temps
49:22tac
49:23il y en a un qui
49:23voilà
49:25qui s'impose
49:26et il se trouve que
49:27je pense que c'est une question
49:28de goût aussi
49:29et d'esthétique personnelle
49:30qui font que
49:32cette approche du réel
49:34alors elle se fait
49:34sous toutes sortes de formes
49:35avec toutes sortes de voix
49:37de ton etc
49:38mais c'est vrai que
49:39je pense que c'est bien vu
49:40il y a de ça en tout cas
49:41oui
49:41souvent
49:43on parle d'une façon
49:47d'une façon de voir le monde
49:49et une façon de l'exprimer
49:50donc c'est souvent
49:51des auteurs et des autrices
49:53qui parlent de ce qui les entoure
49:55de ce qu'elles connaissent
49:57et puis c'est la façon
49:59qu'ils ou elles ont
50:00d'en parler
50:01qui rend la chose
50:03tellement singulière
50:04et en fait
50:04dans l'absolu
50:05on a tous les mêmes
50:07les mêmes expériences
50:09le rapport à l'argent
50:10à l'amour
50:10à la mort etc
50:11c'est beaucoup de choses
50:12qui reviennent
50:13dans les livres
50:14qu'on publie
50:14mais c'est toujours
50:16avec un angle de vue
50:17avec une singularité
50:19justement
50:20qui nous
50:21ce que tu disais
50:22par rapport à te choquer
50:23je crois
50:23c'est à dire
50:24qu'on finit le livre
50:25et on a l'impression
50:26de voir les choses
50:27légèrement différemment
50:28de ce qu'on avait
50:30avant
50:32et puis pour rejoindre
50:33ce que tu disais
50:34sur la ligne éditoriale
50:35on dit des fois
50:36qu'un éditeur
50:37c'est quelqu'un
50:37qui dit très souvent non
50:38et très très rarement oui
50:40parce qu'en fait
50:41quand on choisit
50:42de publier un livre
50:43c'est un tel effort
50:44de l'accompagner
50:46de le défendre
50:47de tenir une endurance
50:51en termes de conviction
50:52pour vraiment être persuadé
50:53que c'est un livre
50:54qui vaut la peine
50:54d'être porté
50:55que c'est vraiment
50:57enfin à notre échelle
50:58en tout cas crucial
50:59que ça soit des livres
51:00par lesquels
51:00on soit convaincu
51:01et pour être convaincu
51:02finalement
51:03on reste des humains
51:04avec une subjectivité
51:05et puis un goût
51:06justement esthétique
51:08ou littéraire
51:09c'est ça qui devient
51:10de facto la ligne
51:11d'une maison
51:12d'une taille
51:13comme celle de Zoé
51:14où finalement
51:14c'est quand même
51:15principalement une personne
51:16qui va donner
51:18la vision
51:18éditoriale globale
51:20moi j'ai lu trois fois
51:30votre livre
51:31Hilaria
51:33Hilaria
51:33oui bien sûr
51:34parce que
51:36ben oui
51:36la première fois
51:38je l'ai lu
51:38parce que j'avais revu
51:41simplement
51:41j'avais lu un article
51:42je crois
51:43la deuxième fois
51:47regardez comment c'était fait
51:50regardez comment c'était construit
51:54avec ces sortes de refrains
51:58par exemple
51:59la cabine téléphonique
52:00qui revient régulièrement
52:02alors qu'on avance
52:04mais on reste bloqué
52:06sur cet objet là
52:08et la troisième fois
52:12je ne vais pas me cacher
52:14je suis autrice
52:15donc ça m'intéresse
52:17de lire
52:18des textes
52:19avec lesquels
52:21je me sens
52:22des habilités
52:26en fait
52:26et je trouve
52:29que j'avais une voix
52:29que
52:32oui
52:33je ne vous ai pas lu
52:35à haute voix
52:36mais j'ai entendu
52:37en fait
52:38j'ai entendu
52:40il y a rien
52:40j'ai entendu
52:41le père aussi
52:42merci
52:47j'ai très envie
52:50de lire
52:51l'absence
52:54parce que
52:56Antonia
52:57je me dis
52:58en fait
52:59j'ai une
52:59grande tante
53:00corse
53:02qui s'appelait
53:02Antonia
53:03et qui était
53:04une femme
53:05extraordinaire
53:06j'ai connu
53:07quand j'avais 15 ans
53:09et elle m'a
53:10complètement fascinée
53:11parce que
53:13bon
53:13elle était corse
53:14elle avait un revolver
53:15avec elle
53:16elle m'avait dit
53:18moi ça m'avait sidéré
53:21elle m'a dit
53:21je vais faire deux choses
53:23avant de mourir
53:24je veux réussir
53:26dans la peinture
53:27et tuer quelqu'un
53:29et en fait
53:32bon
53:33je changerai peut-être
53:34le prénom
53:35elle a tué quelqu'un
53:36mais oui la question
53:37je veux savoir du coup
53:38elle a réussi
53:39c'est toujours
53:40elle a tué
53:40c'est toujours
53:40la question qu'on me pose
53:43non je pense pas
53:44ni l'un ni l'autre
53:45je pense pas
53:47voilà
53:49elle est déçayée maintenant
53:51mais
53:52j'avais beaucoup
53:53elle m'avait fascinée
53:54parce que moi
53:55je
53:55j'étais pas beaucoup sortie
53:58de mon milieu familial
53:59et
54:00et là-bas
54:01un jour
54:02elle prenait
54:05on prenait
54:05un verre
54:06à une terrasse
54:07et puis
54:07il y a un homme
54:08qui passe
54:08et qui lui fait
54:09un baise-main
54:09et
54:11voilà
54:12puis après
54:13il part
54:13et elle me dit
54:15ah oui
54:16c'est un truand
54:17il avait
54:17et d'ailleurs
54:18il a été tué
54:19lui
54:20c'est comme ça
54:21Joseph
54:22un quart de l'âme
54:23il a aussi un personnage
54:24comme ça
54:24dans la soustraction
54:25des possibles
54:25ah j'ai pas dit
54:26une femme de la mafia
54:30qui les ramue
54:31il me semble
54:31vous avez
54:33une filiation littérale
54:35à la clairement
54:35mais
54:39s'il n'y a pas
54:40d'autres questions
54:41si
54:41la trajectoire
54:42Zoé
54:43vous semble
54:43éclairée
54:44j'ai découvert
54:46vos éditions
54:47je suis très intéressée
54:48par l'aspect
54:49patrimonial
54:51et en même temps
54:52mise au jour
54:54de nouveaux écrivains
54:55je trouve ça absolument
54:56passionnant
54:57j'ai découvert
54:57vos éditions
54:58avec les poèmes
54:59d'Ilingue
55:00de Valzer
55:00des livres
55:02que je trouve
55:02absolument merveilleux
55:03que je regarde
55:04très régulièrement
55:05et puis
55:07petit à petit
55:08je regarde
55:08toujours
55:09votre catalogue
55:10et donc
55:12j'ai lu
55:12Roland Butti
55:13j'ai découvert
55:15Elisa du sapin
55:16et puis je viens
55:17de découvrir
55:18Gabriela Zalapy
55:20donc je viens
55:20de dire
55:20Voulibette
55:21et vraiment
55:22ça m'a énormément
55:23touchée
55:23cet appui
55:25sur l'art
55:26et sur
55:27l'importance
55:28de ce tableau
55:28les différentes
55:31voies
55:31etc
55:31et je trouve
55:33que c'est vraiment
55:33bien
55:33de concilier
55:35j'ai lu aussi
55:36Ramu
55:37au salon du livre
55:39j'avais vu
55:39une lectrice
55:40enflammée
55:42qui m'avait
55:42conseillé
55:43d'herborance
55:43et j'en suis parvenue
55:45et puis
55:47j'avais aussi lu
55:48l'histoire du chasseur
55:55la coupe sombre
55:58et ça je trouve
55:58que c'est un monument
56:00et j'ai aussi
56:03vous connaissez bien
56:05le catalogue
56:05j'ai écouté
56:08avec beaucoup
56:09d'intérêt
56:10le podcast
56:11dans mon chalet
56:12vraiment
56:14je suis
56:15ce que vous faites
56:16et vraiment
56:16je trouve ça
56:17vraiment formidable
56:18et avec cet intérêt
56:19bon moi
56:20je traduis
56:21de l'anglais
56:21pas du tout
56:22littéraire
56:22mais cette
56:24je suis passionnée
56:26par les pays
56:27multilingues
56:28moi ça me fascine
56:29nos voisins
56:29les Suisses
56:30et les Belges
56:31et donc j'aime beaucoup
56:33que vous incorporez
56:35cet aspect
56:35dans le choix
56:36de ce que vous éditez
56:37donc à la fois
56:39en anglais
56:40et puis
56:41je trouve que c'est vraiment
56:42vraiment formidable
56:44et moi ça me touche beaucoup
56:46à la fois comme curiosité
56:48parce que moi
56:48je n'ai pas du tout
56:50pas du tout
56:50multilingue
56:51pas du tout
56:52je trouve ça important
56:56de valoriser
56:57ces voix
56:58qu'on ne connait pas
56:59et puis aussi
57:01de valoriser
57:02la littérature
57:03enfin de la ramune
57:04c'est absolument formidable
57:05merci à vous
57:08c'est vrai
57:09que dans toutes les choses
57:11intéressantes
57:12et généreuses
57:13que vous avez dites
57:14il y a effectivement
57:14le podcast
57:15donc dans le cadre
57:16de nos 50 ans
57:17on a
57:17peut-être
57:18pas au courant
57:19mais on a fait
57:20un podcast
57:21en 4 épisodes
57:22qui retrace
57:23l'histoire de la maison
57:24où
57:25différentes personnes
57:27parlent
57:28évoquent
57:29leur rapport à Zoé
57:30que ce soit
57:31des auteurs
57:32des autrices
57:32des personnes
57:33de l'équipe
57:34mais aussi
57:35des gens
57:35avec lesquels
57:35on collabore
57:36notre relation
57:38libraire
57:39et donc
57:40c'est assez intéressant
57:41pour avoir
57:41une vision
57:42peut-être
57:42un peu plus
57:43panoramique
57:44si ça vous intéresse
57:45de poursuivre
57:46à la suite
57:47de cette conversation
57:48mais en tout cas
57:50merci beaucoup
57:51pour votre présence
57:53votre attention
57:53merci aussi
57:54à l'écume
57:55des pages
57:56de nous avoir accueillis
57:57et d'avoir organisé
57:58ce petit moment
58:00et puis on reste
58:00dans les parages
58:01si vous voulez
58:02échanger
58:03de façon moins formelle
58:05on casse le mur
58:07merci
58:08merci
58:09merci
58:09merci
58:10merci
58:10merci
58:13merci
58:13merci
58:14merci
58:15merci
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