- il y a 6 jours
Chères lectrices, chers lecteurs,
Ce mercredi 5 novembre, nous avons eu le plaisir de recevoir Thierry Dana pour le lancement de son premier récit sur sa relation avec son fils Raphaël, intitulé Mon drôle de fils autiste.
Discussion animée par Anissa Delli.
Vous souhaitant de belles lectures,
L'écume 🌊
-
La Quatrième : "Au départ, c’est un père désarçonné. Pourquoi son petit garçon préfère-t-il l’emballage en carton d’un cadeau plutôt que le cadeau lui-même ? Pourquoi est-il concentré sur un Bic quatre couleurs et indifférent au projet d’une après-midi à l’accrobranche ? Comment expliquer que ses grands yeux vairons ne cherchent aucun contact ? La réponse tombera sous forme de diagnostic : autisme.
Thierry Dana doit accepter l’inexplicable. Il s’adapte à Raphaël, dont il raconte la croissance, l’entrée dans l’âge adulte, les tracas, les cocasseries, les embûches administratives, sans jamais se départir d’une immense tendresse pour cet enfant hors norme, qui adore parler mais ne sait pas formuler ce qu’il ressent, et qui se damnerait pour un bon déjeuner…
Loin du conte de fées mais si près du cœur, ce récit sensible dessine un lien indéfectible entre père et fils. Ce n’est pas seulement que l’amour se fiche de la différence : il s’en nourrit."
Ce mercredi 5 novembre, nous avons eu le plaisir de recevoir Thierry Dana pour le lancement de son premier récit sur sa relation avec son fils Raphaël, intitulé Mon drôle de fils autiste.
Discussion animée par Anissa Delli.
Vous souhaitant de belles lectures,
L'écume 🌊
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La Quatrième : "Au départ, c’est un père désarçonné. Pourquoi son petit garçon préfère-t-il l’emballage en carton d’un cadeau plutôt que le cadeau lui-même ? Pourquoi est-il concentré sur un Bic quatre couleurs et indifférent au projet d’une après-midi à l’accrobranche ? Comment expliquer que ses grands yeux vairons ne cherchent aucun contact ? La réponse tombera sous forme de diagnostic : autisme.
Thierry Dana doit accepter l’inexplicable. Il s’adapte à Raphaël, dont il raconte la croissance, l’entrée dans l’âge adulte, les tracas, les cocasseries, les embûches administratives, sans jamais se départir d’une immense tendresse pour cet enfant hors norme, qui adore parler mais ne sait pas formuler ce qu’il ressent, et qui se damnerait pour un bon déjeuner…
Loin du conte de fées mais si près du cœur, ce récit sensible dessine un lien indéfectible entre père et fils. Ce n’est pas seulement que l’amour se fiche de la différence : il s’en nourrit."
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00:00Bonsoir à tous, je suis Anissa, j'ai eu la chance d'accompagner Thierry sur les réseaux sociaux
00:08et de l'aider à faire vivre le livre sur les réseaux et de lire aussi son livre, qui m'a beaucoup émue.
00:15Thierry, en quelques mots, vous avez d'abord été diplomate, vous avez représenté la France dans plusieurs pays,
00:24ensuite chef d'entreprise, maintenant auteur. Du coup, pourquoi vous avez choisi d'écrire ce livre maintenant ?
00:35Ce n'est pas une décision. On peut écrire un livre en se disant, tiens, aujourd'hui je vais écrire un livre et je commençais.
00:43Donc, ce n'est pas présenté comme ça. Il se trouve que moi, j'ai toujours écrit de manière, je dirais, pas confidentielle,
00:53mais pour moi-même, ou à titre professionnel, même si ce n'est pas forcément très lyrique, mais quand on écrit des discours,
01:00Gérard, c'est mieux que moi, même des notes, parfois on prend du plaisir à l'écriture, quel que soit le sujet.
01:09Et puis, il y a quelque chose d'impudique d'en écrire en dehors, je dirais, d'un cadre administratif.
01:17Et j'avais une amie avec qui je correspondais, américaine, il se trouve, qui était journaliste au Washington Post,
01:27et qui me dit, mais écoute, tu aimes écrire, tu écris, donc écris sur quelque chose qui te tient à cœur.
01:36Or, à l'évidence, la relation avec ton fils te tient à cœur, donc écris sur lui,
01:42et puis fait un ouvrage qui sera illustré par les dessins de Raphaël.
01:46Et donc, c'est comme ça que j'ai commencé, sans avoir vraiment l'idée que j'étais en train d'écrire un livre.
01:52Et puis, un jour, j'ai commencé à regarder que j'avais écrit un certain nombre de pages,
01:57et j'en parle à un ami qui est éditeur, qui me dit, bah, parle-en à Clara Dupont-Mono,
02:05qui est sensible à ces sujets, et puis voilà.
02:08Et bon, j'ai eu cette chance inespérée que je lui ai envoyé,
02:12et qu'elle m'a rappelé en me disant, ça me plaît beaucoup, je le prends.
02:16Et donc, je l'ai terminé rapidement, et c'est devenu un livre, et il a été publié.
02:21Alors, il n'est plus illustré à chaque chapitre par des dessins de Raphaël,
02:26mais on a quand même gardé l'idée, puisque sur la couverture, sur la tranche,
02:30et derrière, on a récupéré des dessins de Raphaël.
02:34Génial.
02:34Et du coup, vous avez commencé à écrire un peu à la manière d'un journal intime,
02:39mais est-ce que pour vous, c'était aussi un exercice cathartique ?
02:42Ben, je ne sais pas, parce que la catharsis, c'est d'expurger ces passions plutôt mauvaises, d'ailleurs.
02:54Et là, c'est plutôt l'occasion d'exprimer quelque chose que je n'avais pas exprimé avant.
03:02Et on écrit parfois les choses qu'on ne dit pas, parce que soit on n'ose pas les dire,
03:08soit ça ne se présente pas.
03:10Donc, c'est plutôt un exercice de confession publique.
03:20Mais voilà, c'était en tout cas effectivement une satisfaction.
03:25Ok.
03:27Alors, je vais lire un passage de votre livre qui m'a beaucoup plu.
03:31Donc, la différence est dans la nature.
03:33Il y a des petits, des gros, des blonds, des roux, des athlètes, des bossus.
03:37C'est à partir du moment où on désigne la différence que l'on glisse de l'altérité à la ségrégation puis à l'exclusion.
03:44Ce passage est très fort.
03:45C'est un peu vrai.
03:48C'est-à-dire, et les enfants, c'est particulier, les enfants détestent être différents des autres.
03:56C'est vrai.
03:57On constate qu'ils aiment être habillés comme les autres, faire ce que font les autres, etc.
04:05C'est dans la nature.
04:05Donc, un vilain petit canard qui se glisse dans l'eau, tout de suite, ça interpelle.
04:14Et il faut un peu de, soit de maturité, soit d'effort pour se dire, celui-là qui est différent, finalement, il va peut-être m'apprendre des choses que je n'aurais pas apprises sinon.
04:25Il va peut-être m'ouvrir des perspectives que je n'aurais pas connues sinon.
04:32Mais il faut du temps et du recul pour s'apercevoir que c'est une chance, ce n'est pas une contrainte.
04:37C'est vrai.
04:38Vous avez en plus été diplomate, donc vous avez été exposé à plusieurs reprises à la différence, qu'elle soit culturelle, sociale ou idéologique.
04:46Et moi, j'ai une question pour vous.
04:48Est-ce que vous pensez que si dans nos sociétés, les personnes étaient plus souvent exposées à l'altérité et du coup que cette altérité devenait la norme, est-ce qu'on vivrait dans un monde plus attaisé ?
05:00Je ne sais pas, ça dépasse loin.
05:02C'est un récit quand même assez intime sur la relation entre un père et son fils au travers des âges, puisque ça part de la naissance jusqu'à l'âge adulte.
05:14Il se trouve que ce fils, et on s'en aperçoit petit à petit, parce que ce n'est pas évident au début, est différent et est autiste.
05:23Mais donc, ce n'est pas un livre sur l'altérité en général, ça traite une facette particulière.
05:32Alors, je ne sais pas, aujourd'hui, l'altérité, je pense, est d'autant moins acceptée qu'on n'est pas sûr de soi.
05:45Et donc, ça, je l'ai constaté aussi avec Raphaël, des gens qui sont, il y a une place là, Karine, des gens qui sont bien dans leur basket, je vais prendre une expression un peu vulgaire,
06:02finalement, ont beaucoup moins de problèmes avec l'altérité que des gens qui sont déjà, qui se sentent fragilisés.
06:09Parce que c'est dérangeant de voir quelqu'un de différent.
06:13On ne sait pas par quel bout le prendre.
06:15Et ce n'est pas l'éducation qui fait beaucoup la différence.
06:20Parce que moi, on a vu des psychiatres, et c'est une scène, il y a un psychiatre qui l'a suivi pendant un certain nombre d'années.
06:27Il ne comprenait rien, mais rien au phénomène.
06:30Donc, Raphaël le baladait en plus.
06:32Donc, une fois, le type me dit, je pense qu'il y a un problème avec le chien.
06:38Et on avait un petit chien, et Raphaël avait dû lui raconter une histoire complètement farfelue avec le chien.
06:43Donc, si c'était focalisé là-dessus, ça n'avait rien à voir.
06:45Et à côté de ça, on a rencontré des chauffeurs de taxi, des gens, beaucoup en Afrique, il faut dire,
06:54qui spontanément avaient une espèce d'humanité qui faisait qu'ils comprenaient la différence.
07:02Et elle leur était, j'allais dire, indifférente.
07:04C'est-à-dire, il disait avec, bon, alors, il est comme ça, c'était formidable.
07:12Au Kenya, je ne cite pas ce passage, mais ça me revient à l'esprit.
07:16Au Kenya, il y avait une espèce de boîte de nuit en plein air, on y était allé avec Raphaël.
07:22Et puis, bon, c'était plus qu'informel, c'était local.
07:26Et tout d'un coup, bon, on va danser, et Raphaël se met à danser, mais lui, il ne sait pas danser.
07:31Et donc, il saute sur lui-même, parce qu'il est, mais ça n'a posé aucun problème.
07:37On aurait été dans, je ne sais quelle boîte de nuit, chic de Paris, tout le monde aurait été effaré en se disant,
07:42mais c'est qui ce gars qui saute comme ça ?
07:44Les gens se seraient écartés.
07:47Voilà.
07:47Donc, effectivement, la différence, ça suppose l'intolérance et un peu d'amour.
07:55C'est vrai, parce que vous décriviez plusieurs scènes, justement, dans le livre, où Raphaël semble communiquer, en fait,
08:00avec plein de personnes un peu différentes, que ce soit au Sénégal, il me semble, avec un pêcheur,
08:04après avec un chauffeur de taxi.
08:06Et à chaque fois, il arrive à créer un certain lien avec ces personnes-là.
08:09Et vous dites, il est des gens simples, sans éducation académique, mais avec une humanité immanente,
08:15qui accède naturellement à ce nirvana de la communication humaine.
08:18Et c'est beau ce que vous dites et c'est juste ?
08:21Oui, oui, oui, je pense que c'est quelque chose qu'on...
08:23Alors, je pense que l'éducation des parents, pour ce qui est des enfants, joue beaucoup.
08:30Dire à un jeune enfant, mais écoute, voilà, le petit X ou Y est un peu différent de toi,
08:37mais en fait, c'est à toi de t'adapter, etc.
08:40Donc ça, ça joue beaucoup.
08:41Après, sur les adultes, encore une fois, je pense que les gens qui sont suffisamment sûrs d'eux n'ont pas de problème.
08:48Même ceux qui se sentent un peu fragiles vont se dire, ce type-là, il va me déstabiliser encore plus.
08:55Et donc, ils ont une réaction de retrait et parfois de rejet.
09:03C'est vrai.
09:05Je vais encore vous citer.
09:08N'hésitez pas.
09:10Il y a beaucoup de passages qui m'ont plu.
09:11Ce livre m'a vraiment touchée.
09:12« Malgré toutes les attentions qu'on pourrait lui porter, rien ne soulagerait la meurtrissure qu'il portera en son sein.
09:19Cette conscience omniprésente qu'il serait l'autre. »
09:23Et du coup, vous évoquez aussi ce que vous a dit à plusieurs reprises un psychologue,
09:27que Raphaël se poserait la question, sans cesse la question du pourquoi.
09:32Pourquoi il est différent ?
09:33Ben, disons que c'est une question...
09:35Parce que la première fois qu'il nous a dit ça, je n'avais pas du tout compris ce qu'il voulait dire.
09:40Il nous a dit, vous savez, finalement, parce qu'on lui disait,
09:43« Mais est-ce qu'il y a des... »
09:47« Bon, est-ce qu'il y a des remèdes ? »
09:49« Est-ce qu'il y a des moyens ? »
09:50« Etc. »
09:50Et donc, il nous a dit, « Bon, non, en fait, il n'y a rien à faire que de faire avec. »
09:57Et il nous a dit cette phrase, effectivement, mais la question qui va le hanter, c'est « Pourquoi je suis comme ça ? »
10:05Parce qu'effectivement, c'est une particularité de beaucoup de handicaps, j'imagine,
10:12mais des autistes, c'est qu'ils sont intelligents.
10:18Donc, ils réalisent complètement la situation dans laquelle ils sont, qui est différente.
10:23Et c'est probablement une question qui les hante.
10:29C'est juste, ma sœur est handicapée, donc c'est une question qu'elle nous a souvent posée.
10:34Mais en fait, je me suis demandé, est-ce que ce n'est pas une question qui touche toutes les personnes
10:39à le moment où elles se sentent, en fait, différentes ou qu'elles ne rentrent pas dans le cadre ?
10:44Et ça peut être, bien sûr, la chose la plus visible, c'est la personne handicapée parmi les valides.
10:48Mais je pense à la personne qui est aussi dans un milieu modeste, dans un environnement bourgeois,
10:53où le milieu dont elle est ici va être son handicap à elle,
11:00ou la personne qui ne va pas se sentir assez belle dans un monde mannequin.
11:05Et aujourd'hui, je pense qu'avec les réseaux sociaux, où il y a une pression de la normalité
11:09et d'adhésion au regard des autres, c'est peut-être quelque chose d'encore plus prégnant ?
11:17Oui, bon, alors je ne sais pas, encore une fois, ce n'est pas un traité sur l'altérité, etc.
11:22C'est un récit, c'est un récit très intime, très personnel, et il se trouve que c'est sur un enfant différent,
11:30et puis c'est surtout la manière dont on découvre peu à peu cette différence.
11:33Maintenant, les réseaux sociaux ont bon dos de dire, voilà, c'est l'horreur, c'est le machin.
11:43Je trouve qu'il y a probablement aussi des perspectives optimistes dans le fait que les gens du monde entier
11:50peuvent se relier les uns aux autres.
11:52communiquent, c'est qu'ils vont trouver leur alter ego.
11:57On n'est plus jamais seul, je veux dire, quand on habite dans un village où 300 personnes,
12:02ben voilà, si on est un peu particulier ou autre, on est le seul différent.
12:07Si on a la communauté du monde en connexion, en contact,
12:14on va forcément trouver des gens qui seront comme vous,
12:17et du coup, ça peut aussi permettre à certains de sortir de la solitude, je ne sais pas.
12:21Mais là, franchement, je ne suis pas du tout expert pour extrapoler à partir de ce récit qui est très personnel.
12:31Effectivement.
12:34Thierry, j'ai une dernière question à vous poser.
12:37Est-ce qu'il y a une chose que vous aimeriez qu'on retienne du livre ?
12:42J'aimerais qu'on... déjà, ça suppose de l'avoir lu, donc ça, c'est...
12:48C'est mon premier.
12:50Qu'est-ce que vous diriez aux personnes ?
12:52Non, je pense que...
12:55Ce n'est pas un retirer, parce que quand on dit retirer, on peut donner des solutions.
13:00C'est que la réponse, je pense, à la plupart de ce genre de problème est une réponse d'amour, quoi.
13:11Je suis d'accord.
13:12Je pense que...
13:14Alors, Raphaël devait passer, je ne sais pas, il n'est pas encore là, mais...
13:16Je ne vois pas.
13:18Ni Constance, d'ailleurs.
13:21Non, mais c'est vrai que moi, en tout cas, je voulais vous dire merci, parce que j'ai lu votre livre et...
13:27Déjà, il se lit très facilement.
13:30Il se lit comme un roman et il n'y a aucune... je trouvais qu'il n'y avait aucune lourdeur dans le livre.
13:36Il y avait beaucoup d'honirie.
13:38Je trouve que la manière dont vous représentez Raphaël est très onérique.
13:41Et du coup, je ne sais pas, ça m'a...
13:48Vous avez engagé en cette manière un dialogue avec Raphaël via ce livre.
13:55et qui montre que quand on aime quelqu'un, finalement, ça nous oblige à l'accepter dans sa différence.
14:04Ce que j'ai trouvé très beau, c'est une...
14:06Oui, mais je dirais peut-être un peu au-delà, parce que obliger à accepter, c'est déjà une contrainte.
14:13Là, c'est essayer d'y trouver...
14:17D'y trouver...
14:20Pas du plaisir, mais d'y trouver une nouvelle découverte, quoi.
14:25Finalement, c'est une porte qui s'ouvre, quoi.
14:31Ce n'est pas une porte qui se ferme.
14:34Je suis d'accord.
14:35Merci, Thierry.
14:36Bon, merci.
14:37Merci à tous d'être venus sur ce livre.
14:38Merci.
14:44Je pense que ça serait bien d'avoir quelques questions de votre part et d'échanger un petit peu avec vous.
14:51Que ce ne soit pas...
14:53Oui ?
14:54Cyril.
14:55Est-ce que le livre...
14:58Peut-être que tu as répondu avant.
15:00Non.
15:01Est-ce que l'écriture et le livre ont changé quelque chose dans ta relation avec ton fils ?
15:08Oui.
15:10L'écriture, en soi, c'est à la fois impudique et c'est en même temps une délivrance.
15:18Donc, ça soulage, en quelque sorte, si on veut prendre un mot un peu trivial.
15:24Et vis-à-vis de lui, ça marque une étape parce que, bon, il a l'âge adulte.
15:31Donc, c'est faire le point après 30 ans et c'est dire, bon, voilà, on en est là et tout ça va bien.
15:42Vous avez écrit ce livre ensemble ?
15:47Non.
15:48Non.
15:49Non, parce que, non, enfin, tu verras, mais je lui en ai parlé, il a fait ensemble d'une certaine manière puisqu'il a fait les dessins.
16:00Et je lui ai donné, dédicacé, il a lu le premier chapitre.
16:06Il m'a dit, ah oui, ça se passe au moment de la chute du mur de Berlin.
16:09Bon, c'est ça qu'il avait retenu le premier chapitre.
16:13Ce qui est juste.
16:14Ce qui est vrai.
16:15Et je lui ai dit, mais tu sais, tu peux lire.
16:18Ah, ben, voilà, Raphaël.
16:19Raphaël, on parle de toi, là.
16:21Hello.
16:23Et, bon, il m'a dit, oui, oui, mais il s'est dit, je lui ai dit, tu sais, il y a des choses cocasses,
16:29il y a des trucs, bon, mais ça raconte, ça raconte notre vie.
16:35Et donc, voilà, il a dû se dire, bon, il y aura des trucs un peu dérangeants.
16:38Je le dirai peut-être plus tard pour le reste.
16:43On a une autre question ?
16:46Ne soyez pas timide.
16:51Moi, j'ai une question.
16:52Vous avez commencé quand à écrire ce livre ?
16:56Je l'ai commencé, je ne sais pas, il y a deux ans, quelque chose comme ça.
17:02Et comme je vous le disais, je ne me suis pas dit, j'écris un livre que je vais publier,
17:06parce que d'abord, bon, ce n'est pas passé comme ça.
17:09Donc, j'ai commencé, le point de départ, c'était à la naissance,
17:12sur la suggestion de cette amie américaine.
17:15Et puis, j'écrivais, bon, malheureusement, je cumule toujours un travail en dehors de celui-là,
17:25malheureusement, j'aimerais bien ne faire que écrire.
17:28Et donc, je laissais, je le reprenais, je laissais.
17:30Et puis, le jour où cette éditrice m'a dit, ok, je le prends et tout,
17:38je me suis dit, merde, alors il faut que je finisse ce livre.
17:40Donc, je ne lui avais pas dit que je n'avais pas fini,
17:42parce qu'elle m'avait dit, vous savez, on a beaucoup de trucs,
17:45donc ne m'envoyez pas tout, parce que c'est compliqué.
17:48Vous me faites un extrait de 30 pages que vous prenez à droite, à gauche,
17:52et puis je verrai, etc.
17:54Bon, je l'envoie, elle n'a pas de nouvelles pendant un mois et demi.
17:57Et puis, tout d'un coup, elle se déclenche, elle m'a dit, c'est formidable,
18:00je ne suis pas dans votre livre, j'adore, machin, truc.
18:02Et puis, je lui ai pas dit, mais je n'ai pas fini le livre.
18:06Donc, je l'ardare, j'ai écrit le dernier tiers qui manquait,
18:11j'ai rajouté l'épilogue, et voilà.
18:15Donc, ça a été sur deux ans, mais un peu en accordéon, quoi.
18:19Je vois.
18:21Et voilà.
18:24Christine, Madame la Ministre.
18:25Moi, ce n'est pas une question véritable, je vais juste dire,
18:29je me réjouis d'avoir ce livre, que je vais lire, que je viens d'acheter.
18:32C'est gentil.
18:33Parce que, finalement, c'est un, je trouve formidable que tu ouvres ainsi des portes
18:37sur l'essentiel de toi.
18:39On a passé des années à l'Élysée, avec Thierry, c'était le temps de Jacques Chirac,
18:43et on ne sait rien, en fait, du coup.
18:45Et on se voit tous les jours, on a une très bonne relation, amicale, etc.
18:49Mais on ne sait rien, en fait.
18:50Mais tout à coup, le titre m'a, évidemment, m'a touchée.
18:54Et enfin, ce que je dis est très banal, mais c'est vrai,
18:56qu'est-ce qu'on peut se croiser ?
18:58On a besoin de donner le micro, pardon, excusez-moi.
19:01Il y a une porte qui s'ouvre.
19:04Et c'est assez précieux, donc je me réjouis, en effet, de la pousser à cette publication.
19:10Ben, écoute, oui, c'est vrai qu'on se bat dans le travail, on se côtoie beaucoup.
19:16Alors, en ambassade, on est à...
19:19Mais moi, j'ai été très peu en ambassade.
19:22Mais on est...
19:24Et quand on est ambassadeur, on n'est pas dans le marigot.
19:26Mais quand on est conseiller, secrétaire, on est un peu dans une espèce de petit club.
19:31Alors, je trouve qu'on est un pays de moins de temps, donc on se voit un peu plus,
19:33on se connaît un peu plus personnellement, je dirais.
19:36Mais c'est vrai que dans un cabinet, on se croise,
19:38même si on passe 12 heures par jour ensemble, parce qu'on a des horaires, d'ailleurs,
19:41on ne se connaît pas.
19:43On ne se connaît pas.
19:44Ben, voilà, tu me connaîtras peut-être un peu mieux.
19:48Peut-être que tu vas changer d'avis.
19:50C'est sûr.
19:53Ah, Michel, merci de passer.
19:56Bonsoir.
19:58Pardon.
20:01Moi, je n'ai pas encore lu.
20:02Je vais vous donner le micro.
20:06Oui, bonjour.
20:07Moi, je n'ai pas encore lu.
20:12Je suis désolée, je peux me permettre.
20:16C'est bon.
20:17C'est bon.
20:20Je n'ai pas encore lu ce livre, mais ça m'a bien très intéressant.
20:24Donc, je voulais savoir qu'est-ce que vous avez apporté, particulier, dans la vision de l'autisme.
20:31Qu'est-ce que vous pensez avoir apporté ?
20:34Ben, rien.
20:35Rien.
20:36Encore une fois, je ne suis pas médecin, je ne suis pas expert.
20:38Et mon objectif, c'est pour ça que le titre porte un petit peu, enfin, induit un petit peu en erreur, parce que ce n'est pas un livre sur l'autisme.
20:48C'est le récit d'un père sur sa relation avec son fils depuis la naissance jusqu'à l'âge adulte, où il découvre, parce qu'on ne le sait pas au début, petit à petit, qu'effectivement, il est autiste.
21:06Et donc, après, c'est la description aussi, de manière incidente, de ce que ça signifie, des caractéristiques, des charmes.
21:15Ce n'est pas, entre guillemets, ce n'est pas triste.
21:18Il n'y a pas de pathos.
21:19Il y a des trucs plutôt cocasses.
21:20Il y a des trucs plutôt rigolos.
21:22Il y a des passages plutôt émouvants aussi.
21:25Mais je n'ai pas la prétention de dire, à partir de là, la seule prétention que j'ai, c'est de dire, il n'y a pas de solution.
21:32Bon, c'est un peu ce que je disais, la différence des philosophies occidentales et orientales en France, surtout avec notre esprit cartésien.
21:42On veut qu'à un problème, on trouve une solution.
21:46Les Asiatiques, ils se disent que la question, ce n'est pas de trouver une solution à un problème, c'est de vivre avec.
21:53Et donc là, si vous voulez, la réponse est un peu vivre avec.
21:58Et finalement, ce n'est pas si grave, pour peu qu'on y mette de la tolérance et de l'amour.
22:09Et ça s'applique effectivement à d'autres projets que celui-là.
22:17Non, ça, ça ne marche que pour la vidéo.
22:19Ah oui.
22:21Ah oui.
22:23Vas-y.
22:23Votre maison d'édition est spécialisée normalement dans la littérature.
22:30Et pour peut-être pour vous, madame également, qui avez lu ce livre, est-ce que justement, il a un côté littéraire fort ?
22:39Je crois que vous l'avez dit à plusieurs reprises.
22:42Et donc, on est entre le récit et le mouvement libéral littéraire ?
22:46C'est une bonne question.
22:49Bon, quand on lit le livre, après, on s'en fiche.
22:51Est-ce que c'est un roman ? Est-ce que c'est un récit ?
22:52Ce qui est clair, c'est que ce n'est pas un document.
22:56Ce n'est pas un livre, je dirais, d'érudition sur le sujet.
23:01C'est un récit.
23:02Alors, moi, je pensais que ça aurait pu être un roman.
23:05Parce qu'en plus, il y a quand même des passages un petit peu romancés au sens où tout, ce n'est pas un article de journal.
23:14Mais bon, il se trouve que mon éditrice, je ne sais pas si elle est là, est la patronne de la branche non-fiction de la maison d'édition.
23:23Donc, structurellement, ça, elle est dans le canal non-fiction.
23:26Bon, à partir de là, on s'en fiche un peu.
23:29Mais effectivement, beaucoup de récits aujourd'hui, je ne vais pas me comparer, évidemment.
23:35Mais Coco, c'est le récit d'une relation avec sa mère.
23:41Donc là, c'est le récit d'une relation avec un fils.
23:45Bon, l'important, c'est que je le...
23:49Mais en fait, ta question est juste parce que certains libraires, ce qui n'est pas le cas ici,
23:54l'ont catégorisé en voyant le titre et en voyant que c'était de la non-fiction comme une espèce de document sur l'autisme.
24:01Alors, pour vous donner, par exemple, un exemple, à la FNAC, le truc, il est dans la section psychiatrie, OK?
24:10Et il est dans le rayon entre l'autisme pour les nuls et comment, quelle alimentation donner à votre enfant en bas âge atteint de TSA, c'est-à-dire des troubles spéciaux.
24:20Donc, effectivement, ça n'a rien à voir avec le schmilblick parce que les gens qui cherchent un livre sur l'autisme,
24:28ce qui est tout à fait légitime, ne vont pas trouver leur bonheur là-dedans parce qu'il n'y a rien, je dirais, de médical ou d'explication.
24:34Et les gens qui cherchent, je ne sais pas quoi, une nouveauté littéraire en disant qu'est-ce qui vient de sortir de quelqu'un que je ne connais pas,
24:41ne vont pas les parfouiller dans cette section.
24:43Donc, voilà.
24:46Mais après, si on passe ce cap, on va dire que c'est un livre, peu importe son appellation.
24:51C'est vraiment, enfin, pour moi, alors après, c'est peut-être une comparaison un peu réductrice,
24:57mais c'est comme Intouchable n'est pas uniquement un film sur le handicap.
25:05Moi, ce livre, je n'ai pas trouvé que c'était un livre qui évoquait uniquement l'autisme,
25:10mais au contraire, qui se faisait très facilement comme un récit de manière légère,
25:13avec des moments où j'ai ri, des moments où j'ai pleuré et que j'ai réussi à lire très rapidement.
25:24Donc, oui, pour moi, c'était un roman qui parlait de sujets profonds, mais avec une très légèreté.
25:34Merci.
25:35Merci.
25:39Ça, j'en ai bien toujours un roman.
25:43Ça, j'en ai bien.
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