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  • il y a 23 heures

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00:00Mais vous voyez donc Emmanuel Macron qui décide, à cause notamment de la situation à Marseille,
00:06de convoquer demain à l'Elysée, avec Sébastien Le Cordu, Gérald Darmanin, Laurent Nunez, Jean-Noël Barraud,
00:13et même Amélie de Montchalin qui s'occupe des comptes publics.
00:16Il y aura le procureur de Marseille, Nicolas Besson, pour une réunion sur la mise en œuvre de la loi narcotrafic.
00:25Jean-Michel Salvatore, est-ce que c'est un énième Beauvau, un énième Élysée,
00:31une énième réunion qui accouchera d'une souris, ou est-ce qu'on prend le problème à bras-le-corps ?
00:36Moi je pense que c'est d'abord une décision très politique.
00:39C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron voit bien l'ampleur des dégâts, voit bien tout ce qui se passe autour du narcotrafic.
00:48C'est vrai que les maires qui sont réunis lors du congrès des maires sont les premiers à expliquer qu'il y a un véritable danger
00:58et que le phénomène est en train de s'amplifier.
01:02Et comme Emmanuel Macron est resté très longtemps éloigné du pays,
01:07parce qu'il y avait l'Ukraine, parce qu'il y avait tout un tas d'obligations à l'international, en Amérique latine, etc.,
01:13il revient en France et il se dit que l'une des meilleures façons de recoller aux préoccupations des Français,
01:18c'est de se saisir d'un sujet qui est véritablement dans toutes les têtes,
01:22avec tout ce qui s'est passé, l'effet d'hiver, l'effet de société qu'on a vécu ces derniers jours.
01:25Donc pour moi, si vous voulez, c'est plus une opération purement politique
01:30qui ne débouchera certainement pas sur quelque chose de très concret,
01:35parce que là, aujourd'hui, l'urgence de l'urgence, c'est le budget,
01:39et il n'y a pas de bande passante, pour parler comme les jeunes,
01:42il n'y a pas de bande passante à l'Assemblée nationale et au Sénat pour parler de ça.
01:45Pour l'instant, ça viendra, parce qu'évidemment, c'est une urgence,
01:48mais pour l'instant, ce n'est pas le moment.
01:49Ophélie Roch, est-ce qu'on doit attendre de cette réunion ?
01:53Est-ce que vous-même, encore une fois, dans votre périmètre,
01:56la drogue, j'imagine, circule, même si on fait tout pour les enseignants,
02:00les proviseurs, pour la contraindre et l'interdire ?
02:04Oui, la drogue circule, et puis en fait, il y a différentes notions,
02:07c'est-à-dire qu'il y a différentes gravités.
02:08Et nous, pour l'instant, quand même, c'est surtout,
02:12on fait un peu la chasse aux cigarettes, tout ce qui est puff, en fait.
02:15Parce que les élèves ont tendance, en plus, à en consommer
02:19de manière complètement immodérée.
02:20Ils ont l'impression que c'est absolument...
02:21Donc ça, ce n'est pas dans le cadre de ce qui va être discuté demain.
02:24Mais souvent, ça commence par là.
02:26C'est-à-dire qu'au départ, on prend plus ou moins,
02:29en disant que ce n'est pas grave,
02:30et puis progressivement, on a des élèves qui tombent à tenter un joint,
02:35et puis deux, et puis trois.
02:37Et puis après le joint, on essaie autre chose.
02:39Et voilà.
02:40Et après, c'est l'engrenage.
02:41Je pense que l'histoire de Grenoble joue un rôle très important,
02:44parce que se dire qu'un enfant de 12 ans se retrouvait sur un point de deal
02:48à 2h du matin et se fait tirer dessus comme ça,
02:52là, il y a véritablement une alerte plus que rouge.
02:55Parce que là, on voit bien que c'est un mineur isolé,
02:59on voit bien que c'est un enfant qui est totalement livré à lui-même,
03:02on voit bien la violence,
03:04et on voit bien aussi le modus operandi,
03:06c'est-à-dire qu'on commence par tirer dans les jambes,
03:07comme on le faisait en Italie avec la mafia,
03:10et puis là, on tire aussi au thorax,
03:12et cet enfant est entre la vie et la mort.
03:14Donc je pense que ça, c'est vraiment un fait divers,
03:17un fait de société,
03:18qui a eu un impact très important sur la population,
03:20et je pense que les hommes politiques le sentent,
03:22et c'est sans doute aussi pour ça qu'ils en parlent.
03:24Ça a eu pour les adultes, mais par exemple,
03:26aucun élève de 5e ou de 4e,
03:29donc à peu près dans les âges de la victime,
03:31n'a évoqué, que ce soit avec moi ou avec aucun autre professeur.
03:34Dans votre lycée ?
03:35Dans le collège ?
03:36Dans le collège où vous enseignez.
03:39Et la violence, il ne faut pas croire,
03:40ça les fascine plus.
03:41Moi aujourd'hui, j'ai encore dû intervenir
03:43entre une bagarre entre deux élèves très très violentes,
03:45et la violence les fascine.
03:47C'est quoi ça ? C'est les jeux vidéo ?
03:50Je ne crois pas que ce soit les jeux vidéo.
03:51C'est les Fortnite ?
03:52Parce qu'ils y jouent beaucoup moins
03:54que la génération des années 90.
03:56Par exemple, les jeux vidéo ne sont plus vraiment à la mode.
03:58Ce qui est à la mode, c'est vraiment les réseaux sociaux.
03:59Moi, je pense qu'il y a un pourrissement
04:00par les réseaux sociaux qui est réel.
04:01Ah oui, c'est réel.
04:02Et avec une forme d'argent facile tout le temps,
04:07qui leur est un peu comme ça, montré devant le nez.
04:10En tout cas, si ce fait de société
04:13qui touche ce gamin de 12 ans
04:15est érigé entre guillemets en totem,
04:17d'abord, espérons qu'il n'y aura pas
04:19de récupération politique là-dessus, et malheureusement, j'en doute.
04:22La deuxième chose, c'est que ces jeunes
04:25qui font la chouffe,
04:27qui font les guetteurs pour la plupart du temps,
04:30sont, comment dirais-je, engagés,
04:32parce qu'ils savent que s'ils sont pris par la police,
04:35ils vont ressortir du jour au lendemain.
04:37Donc là, il y a quand même une réponse pénale
04:38à la donnée de ce côté-là.
04:40Et puis d'un autre côté,
04:41il y a un paradoxe entre la vie
04:45dans ces, je ne vais pas dire ces cités,
04:48mais en tout cas, ces lieux de vie
04:50où sont les dealers de drogue,
04:53et les habitants.
04:55C'est-à-dire qu'il y a, d'une part,
04:57une peur totalement panique
05:00de ce qui peut leur arriver.
05:01Donc en fait, on obéit aux dealers qui sont...
05:03C'est le film backdoor.
05:04C'est complètement...
05:06Ce n'est pas de la fiction.
05:07C'est de la fiction qui a été calquée
05:09sur de la réalité.
05:10Et c'est très bien fait.
05:11Et puis la deuxième chose,
05:12c'est que là, on entend,
05:13et ça vous concerne aussi indirectement,
05:15Ophélie Rock,
05:16parce qu'on a entendu au début de l'année,
05:18vers le mois de septembre,
05:19qu'il y a des dealers
05:20qui payaient les fournitures scolaires
05:23des enfants.
05:24C'est-à-dire qu'il y a des parents,
05:26c'est une véritable mafia
05:27qui se met en route.
05:30Et les parents qui disent,
05:32mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
05:33Ils sont là, ils sont gentils.
05:35Donc il y a un truc totalement irréel
05:37qui est en train de se mettre en place.
05:39Mais moi je connais des...
05:40Et là, il me semble qu'il y a en plus,
05:43dans ces derniers jours,
05:44il y a un seuil qui a été franchi
05:45avec l'assassinat de ce jeune homme
05:47qui a été tué
05:49parce que son frère
05:51était un militant anti-narco.
05:54Et là, on voit bien que
05:55on est en route
05:57vers la mexicanisation de la France.
05:59C'est ça.
06:00Ça a été le mot de Bruno Retailleau
06:02qui a été d'ailleurs très critiqué
06:04par une partie de la classe politique.
06:07Là, je pense que nous y sommes.
06:09Et donc là, évidemment,
06:10ça inquiète tout le monde.
06:12Donc c'est aussi pour ça
06:13que Macron essaye de réagir
06:14en se disant que sur ce sujet-là,
06:17il va pouvoir reprendre la main
06:19vis-à-vis des électeurs français.
06:21Il ne faut pas oublier
06:22que les Français soutiennent Macron
06:24à 11%.
06:25On n'a jamais vu un score aussi bas.
06:27Donc c'est vrai que Macron essaye
06:29de recoller avec une réunion
06:32en disant « Regardez,
06:33je m'occupe aussi des affaires intérieures
06:35et pas que des affaires intérieures. »
06:36En même temps, il fait ça demain matin.
06:38Je vous signale que dans l'après-midi,
06:39il est attendu en Allemagne.
06:41Et la grande question,
06:41ça sera de savoir
06:42s'il va ou pas voir Boilem sans salle.
06:46Voilà.
06:46Et là, on saura peut-être demain
06:49pourquoi Boilem sans salle
06:50ne parle pas
06:52et finalement tenu quasiment au secret.
06:55C'est quand même un mystère absolu.
06:56Est-ce que c'est pour ménager
06:59l'effet d'Emmanuel Macron
07:00qui va le ramener
07:01dans son avion de Berlin ?
07:03Est-ce qu'il y a d'autres intérêts ?
07:04Est-ce qu'il s'agit de ménager l'Algérie ?
07:07On ne sait pas.
07:08Ou l'Allemagne.
07:09Mais en tout cas,
07:09c'est quand même extrêmement mystérieux.
07:11Boilem sans salle sort
07:13et libéré.
07:14C'était quand même un prisonnier politique.
07:16Et finalement,
07:17on n'a pas entendu le son de sa voix.
07:19Il a juste pu parler
07:21avec Noël Lenoir
07:23qui était la présidente
07:24de son comité de soutien.
07:25Mais c'est une conversation fortuite
07:27parce que Noël Lenoir a appelé
07:28et elle est tombée par hasard sur lui.
07:31Mais pour l'instant,
07:31il est au secret.
07:32Et là, franchement,
07:33c'est un très grand point d'interrogation.
07:36Pourquoi ne parle-t-il pas ?
07:39C'est un très grand point d'interrogation.
07:40C'est un très grand point d'interrogation.
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