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«Je ne peux pas envoyer des policiers sur des interventions sans qu'ils puissent se protéger» affirme Xavier Melki, maire LR de Franconville
Europe 1
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il y a 2 jours
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00:00
Oui, alors je veux saluer Ruth qui écoute, il est 6h46 en Guadeloupe, elle écoute Europe 1.
00:08
Bonjour à toutes les Guadeloupes, je veux saluer Wilfried, il est 6h47 en Guadeloupe, en Martinique, c'est une minute de plus, non je rigole,
00:14
et qui écoute aussi depuis la Martinique. Vraiment saluer tous ceux qui nous écoutent aussi en Outre-mer.
00:19
Alors, on était avec Axel Ronde pour parler de cet armement des policiers.
00:25
Xavier Melki, je vous donne la parole avant de prendre Eric qui nous appelle de Nîmes.
00:29
Vous êtes maire, vous avez ce pouvoir d'être d'ailleurs au PJ, d'être aussi officier de police judiciaire dans certains cas,
00:35
donc toute cette responsabilité policière de l'armement de la sécurité revient au maire.
00:42
Quel est votre regard sur l'armement ou non de la police municipale ?
00:45
Je suis surtout le chef du personnel et que je ne peux pas envoyer des policiers sur des interventions sans qu'ils puissent se protéger.
00:52
C'est d'abord pour les protéger eux-mêmes. On l'a vu dans les derniers attentats qu'il y a eu, malheureusement,
00:56
les primo-intervenants, bien souvent, sont les policiers municipaux.
01:00
À Nice, dans l'église, c'était des policiers municipaux qui sont intervenus.
01:03
À Montrouge, c'était des policiers municipaux également.
01:06
On a un devoir de protéger ces femmes et ces hommes qui servent la République,
01:10
comme les polices nationales, comme la gendarmerie, comme toutes les forces de sécurité intérieure.
01:15
Et dans la violence quotidienne, il y a de plus en plus d'armes utilisées au quotidien ou pas ?
01:19
Par les délinquants, par les voyous ?
01:22
Est-ce que vous constatez ça en tant que maire de Franconville ?
01:24
Utiliser, non. En circulation, certainement. Franconville n'est pas un village gaulois qui résiste encore et toujours.
01:29
Mais utiliser, Dieu merci, chez moi, non.
01:33
Après, j'ai une très grande police municipale, très présente.
01:36
Alors, rappelez-moi, pardon, excuse-moi, votre police municipale, elle est armée ou pas ?
01:39
Elle est armée, elle est armée de tout.
01:41
Qu'est-ce qui dit d'armes ?
01:41
Je crois que le terme, c'est glauque. Je parle sous votre contrôle.
01:45
C'est une marque.
01:46
C'est un pistolet classique qu'ils ont, automatique.
01:52
Ils ont des LBD.
01:54
Alors, je crois qu'ils sont moins performants en termes de distance que les LBD de la police nationale.
01:58
Ce qui a posé des problèmes, d'ailleurs, pendant les émeutes.
02:00
Non, mais j'aime bien, parce que c'est vrai qu'après, c'est quel grade ?
02:02
Et ça fait combien de temps qu'ils sont armés, vos policiers ?
02:05
Depuis, ça fait au moins 10-15 ans, déjà.
02:09
D'accord.
02:09
Alors, on va avoir Eric qui nous appelle de Nîmes.
02:12
Bonjour, Eric.
02:12
Vous dites que ce sont eux les premiers concernés, en fait, finalement.
02:15
Oui, bonjour Christine, bonjour à tous.
02:18
Bonjour Eric.
02:19
Oui, donc, moi, effectivement, je laisserai la décision aux policiers municipaux eux-mêmes,
02:24
parce que c'est eux les mieux placés, et c'est à eux de faire leur choix.
02:27
À la limite, et j'irai jusqu'à dire, bon, c'est vrai que dans les villes où il n'y a pas trop de danger,
02:31
ils peuvent dire non, dans les villes la plus à risque, ils peuvent dire oui,
02:35
et je vais même plus loin, je veux dire, dans une même équipe...
02:37
Mais le danger, il est partout, il n'y a plus d'endroit safe, en fait.
02:41
Oui, c'est surtout aussi, je veux dire, dans une même équipe,
02:46
si des policiers veulent être armés, pourquoi pas,
02:48
et dans la même équipe, s'il y en a qui ne veulent pas être armés, pourquoi pas.
02:50
À la limite, je le ferai même à la carte, vous voyez.
02:52
Je laisserai vraiment le policier décider.
02:54
Qu'est-ce que vous répondez, Axel Ronde, restez avec nous, mon cher Eric ?
02:57
Non, ce n'est pas aux policiers de décider, c'est à l'État, c'est aux maires de prendre leurs responsabilités
03:04
pour armer l'ensemble de leurs agents, parce que c'est leur responsabilité,
03:11
parce qu'on voit de plus en plus de délinquants qui sont eux-mêmes armés,
03:15
donc on ne peut pas laisser le choix, il faut obliger.
03:19
Si vous vous rentrez dans la police, vous le savez très bien que vous avez une possibilité d'être armés.
03:24
Il va falloir les former, bien évidemment.
03:26
Oui, la formation, normalement, elle est prévue.
03:28
L'État donne des subventions parmi les polices municipales ?
03:30
Oui, bien sûr, elle donne de l'argent pour pouvoir armer,
03:34
elle peut rentrer dans la formation aussi.
03:40
Vous savez, on est capable d'aller former des militaires,
03:42
et c'est très bien, à l'étranger, que ce soit des Ukrainiens,
03:45
comment ça se fait qu'on ne pourrait pas former des agents sur notre territoire national ?
03:49
Alors, qu'est-ce que vous pensez du risque d'escalade de la violence,
03:52
Axel Ronde, syndicat police et FTC ?
03:54
Le risque de l'escalade, ce n'est pas nous qui devons la subir,
03:57
nous, nous devons la stopper.
03:59
Quand vous avez des gamins avec des armes,
04:01
vous imaginez bien que l'adulte en face, policier,
04:04
doit pouvoir répondre avec une arme.
04:08
Une arme, ce n'est pas un jouet.
04:09
On est malheureusement dans une société ultra violente,
04:13
une délinquance débridée,
04:15
où il n'y a plus aucun respect.
04:17
Je vais vous dire, le grand banditisme, à l'époque,
04:20
ils avaient des armes, mais ils les utilisaient vraiment à bon escient.
04:24
Aujourd'hui, vous avez n'importe quel petit gamin qui bascule dans la criminalité,
04:30
qui est en capacité d'avoir une arme,
04:32
une arme même maintenant de guerre,
04:34
des kalachnikovs.
04:35
Bien sûr, ils sont de plus en plus jeunes.
04:37
Mais vous voyez ce que je veux dire ?
04:38
J'entends aussi Eric, je vais lui redonner la parole,
04:41
mais quand on parle de kalachnikov,
04:43
moi j'entends bien, et je suis aussi, moi, pour armer les policiers,
04:46
je trouve qu'évidemment, ça paraît plus logique.
04:49
Après, est-ce que ça suffira même d'avoir Glock,
04:53
comme vous dites, un petit calibre face au kalachnikov ?
04:56
Comment est-ce qu'on s'en sort ?
04:57
Alors moi, je vois par exemple l'attentat à la basilique de Nice,
05:00
le 29 octobre 2020.
05:01
Le terroriste a été neutralisé grâce à la police municipale armée.
05:06
J'ai beaucoup d'autres cas.
05:06
Je prends le cas de Marseille.
05:08
Vous vous rappelez, le 2 septembre 2025,
05:10
peu avant, 15h dans le quartier autour de la Bourse,
05:13
dans le centre-ville, l'assaillant a poignardé au moins 5 personnes
05:16
avant que des policiers interviennent rapidement.
05:18
On voit dans ce cas-là, qu'est-ce qu'il faut faire ?
05:19
Souvenez-vous de Mulhouse aussi,
05:22
cet homme sous OQTF qui a tué la personne qui était venue,
05:28
c'était lors de marchés, sur marchés couverts de Mulhouse,
05:33
c'était le 22 février 2025.
05:34
Un homme de 37 ans, ressortissant algérien,
05:37
fiché pour radicalisation,
05:39
déjà condamné pour apologie de terrorisme.
05:42
Lors de l'arrestation, il a donné des coups de poing,
05:44
mordu un policier, lancé des projectiles,
05:46
il avait des ciseaux sur lui.
05:49
Et je vois que par rapport à tout ça,
05:50
c'est vrai qu'on a envie de se dire,
05:52
Eric, effectivement, vous qui habitez à Nîmes,
05:54
et je sais qu'à Nîmes aussi, parfois, c'est un peu compliqué,
05:57
on a envie de se dire,
05:58
armer les policiers, au moins, on va pouvoir, peut-être,
06:00
faire face à cette reconnaissance de la violence.
06:02
– Alors oui, donc, moi je persiste à penser
06:06
que c'est au policier du jugé,
06:08
c'est celui qui est sur le terrain,
06:09
c'est lui qui est...
06:10
Alors, monsieur me dit, c'est le maire à décider,
06:13
mais si le maire est de gauche,
06:14
et que par idéologie, il refuse,
06:16
et que le policier veut être armé,
06:17
il dit comment le policier ?
06:18
C'est ça le problème.
06:20
Alors, par contre, le souci, c'est qu'un arme peut être volé.
06:25
Voilà.
06:25
Si un délinquant, il agresse le policier,
06:27
il lui prend son arme, il peut lui tirer dessus.
06:29
Moi, la solution que je proposerais...
06:31
– J'ai l'impression quand même, mon cher Eric,
06:32
que les armes qui sont...
06:33
Il y en a tellement qui circulent déjà,
06:35
que Dieu me pardonne.
06:36
– Oui, oui, non, c'est sûr, aussi, ouais.
06:37
C'est éventuellement, on sait aussi mettre sur la crosse
06:39
une reconnaissance digitale,
06:42
c'est-à-dire que seul le policier puisse utiliser son arme.
06:44
Voilà.
06:45
– Et qu'est-ce que vous répondez ?
06:47
Petite parenthèse, je vois,
06:48
Xavier Melky, maire de Franconville,
06:50
qui réagissait au fait que vous disiez,
06:52
ce que vous disiez sur le fait que,
06:54
et si le maire, il est de gauche,
06:55
par exemple, il est écologiste, on l'a vu,
06:57
il y a plusieurs maires de gauche
06:58
qui ne veulent pas ramer leur police municipale,
07:00
et de droite aussi, comme nous rappelle Axel Ronde.
07:03
Mais Xavier Melky nous disait,
07:05
mais ils sont élus.
07:07
Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
07:10
Mon cher Eric, j'ai perdu mon Eric.
07:12
– Ah, pardon ?
07:13
Oui, certes, ils sont élus,
07:14
mais bon, moi, j'en reviens à mon idée du départ,
07:17
être élu, le problème, c'est que quand vous êtes élu,
07:19
vous êtes élu sur l'eau de mesure,
07:21
sans pouvoir donner notre avis pour chacune d'elles.
07:23
Bon, une fois, je vous en ai parlé,
07:24
moi, j'ai une autre vision des choses,
07:25
que ce soit pour les présidentielles ou pour les municipales,
07:28
moi, ce que je veux, c'est un programme à la carte.
07:30
C'est-à-dire qu'on met un questionnement,
07:32
tout le fonctionnement de la ville,
07:34
par exemple, on a 300 000 euros,
07:36
on les dépense à quoi ?
07:37
Voilà, ce sont les citoyens à décider
07:39
de ce qu'on fait de leur argent.
07:41
Le problème, c'est quand vous élisez,
07:43
quand on élive un maire,
07:44
on élive plus souvent une idéologie.
07:46
Le maire, il fait ce qu'il veut.
07:48
Les Français ne veulent plus donner carte blanche.
07:50
Pourquoi plus personne ne va voter ?
07:51
Parce qu'ils ne veulent plus donner carte blanche
07:52
à des élus qui font ce qu'ils veulent.
07:54
Moi, je vous le dis,
07:55
si un policier veut être armé
07:56
et que son maire lui dit,
07:57
ben non, tu ne seras pas armé par l'idéologie,
07:59
il fait comment pour se défendre le policier ?
08:01
Bon, un ami, il y a une solution, il démissionne.
08:03
Merci infiniment, mon cher Éric,
08:04
qui nous a appelés.
08:07
Merci, Éric, de nous avoir appelés à De Nîmes.
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