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00:00L'Essentiel Politique ce soir c'est avec Brice Socol. Bonsoir.
00:05Bonjour.
00:06Vous êtes politologue et essayiste, co-auteur avec Frédéric Dhabi de L'Echarpe et les Tempêtes,
00:11qui vient tout juste d'être publié aux éditions de l'Aube.
00:14Un ouvrage particulièrement éclairant en ce moment, on va y revenir, mais d'abord, voici le programme.
00:19Le budget 2026, toujours sur la sellette à l'Assemblée nationale.
00:23Après deux jours de pause, les députés n'ont plus qu'une semaine pour débattre du projet de loi de finances.
00:27Les chances de parvenir à un vote avant le week-end prochain sont de plus en plus infimes.
00:33Les maires se réunissent en congrès à partir de mardi.
00:36On est à quatre mois des élections municipales.
00:38On fera le point dans un instant sur les enjeux de ce scrutin.
00:41Et puis la gauche, elle se mobilise déjà pour l'autre scrutin à venir, la présidentielle de 2027.
00:47Première réunion ce week-end du Front populaire 2027,
00:50dont sont exclues la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon et place publique de Raphaël Glucksmann.
00:57Ce week-end, il n'y a donc pas eu de débat à l'Assemblée nationale.
01:02Le gouvernement a décidé d'imposer une pause aux députés,
01:05rendant de plus en plus compliqué l'examen du budget dans les délais impartis.
01:08Un choix qualifié d'inacceptable par la gauche.
01:11La droite, en revanche, s'est félicitée de ce repos forcé.
01:14Brice Socol, est-ce qu'il y a une stratégie derrière tout ça ?
01:17Est-ce que le gouvernement veut vraiment qu'un vote ait lieu à l'Assemblée nationale ?
01:20Ça donne le sentiment que le gouvernement n'a pas envie qu'on ait un vote sur le projet de loi de finances à l'Assemblée nationale.
01:27Rapidement, on a vu ce qui s'est passé avec le projet de loi de finances sur la sécurité sociale.
01:32La partie recette a été votée, mais on n'a pas pu aller jusqu'au bout.
01:36Et donc le Sénat a récupéré le projet de loi de finances de la sécurité sociale non abouti à l'Assemblée nationale.
01:43Et nous risquons d'avoir la même chose dimanche prochain, puisqu'ils ont jusqu'à dimanche pour voter le projet de loi de finances.
01:51Là, nous sommes sur la partie recette qui n'est pas terminée, mais je pense qu'ils n'auront pas le temps de voir la partie dépense.
01:57Donc encore une fois, je pense qu'il n'y aura pas de vote à l'Assemblée nationale, que ce projet de loi sera transmis au Sénat,
02:04qu'il y aura une nouvelle navette à l'Assemblée nationale.
02:07Et c'est là où les choses sérieuses vont commencer.
02:09Mais à chaque fois, on remet les compteurs à zéro.
02:10Il y a eu le travail en commission, qui a été remis en cause par le travail à l'Assemblée nationale.
02:16Et vous voyez bien que ce travail à l'Assemblée nationale va être remis en cause et en question par un Sénat qui va être très offensif
02:22et qui va prendre un peu le contre-pied d'un certain nombre de mesures qui ont été votées à l'Assemblée nationale.
02:26Notamment la suspension de la réforme des retraites.
02:30Et puis les différents impôts qui ont été votés.
02:34Taxes et impôts, je crois qu'il y en a à peu près pour 46 milliards d'euros,
02:38que le Sénat souhaite rediscuter.
02:41On évoque de plus en plus la possibilité d'un recours aux ordonnances.
02:45Ça va se terminer comme ça ?
02:46C'est une réalité.
02:48Je pense que c'est une solution qui est envisagée par le gouvernement.
02:52Ordonnances.
02:53Où nous pourrions avoir, alors moi j'en parle de plus en plus,
02:56on pourrait avoir une espèce de 49-3 de compromis.
02:59C'est-à-dire qu'on prendrait le texte du gouvernement.
03:00On y rajouterait ce qui a été voté favorablement avec le Parti Socialiste.
03:07Et en accord avec le Parti Socialiste, le gouvernement pourrait voter, se renier, comme il avait promis.
03:14Comme il l'avait promis.
03:15Et voter son texte plus les amendements du Parti Socialiste dans le cadre d'un 49-3.
03:22Deux compromis.
03:22On passe au prochain sujet.
03:25Mardi s'ouvre le 107e congrès des maires de France.
03:27Un rendez-vous important à 4 mois des élections municipales.
03:30Et alors que la confiance envers la politique et les politiques s'érode.
03:35Votre livre justement, L'écharpe et les tempêtes que vous co-signez avec Frédéric Dhabi,
03:39porte sur ces élus de proximité entre pouvoir, contrainte et défiance.
03:44Les maires ne sont plus les élus préférés des Français ?
03:47Les maires restent les élus préférés des Français.
03:49Je crois que 7 Français sur 10 sont très contents de leur maire.
03:52et très contents du bilan de leur maire.
03:54Néanmoins, on s'aperçoit que cette défiance à l'égard de la politique nationale,
03:58aujourd'hui, pourrait arriver à l'échelle locale.
04:01Parce que le maire est pris un peu en étau, aujourd'hui,
04:03entre les nouvelles exigences de ses concitoyens.
04:07Certains parlent de consommateurs.
04:09On consomme du service public.
04:10On est très exigeant.
04:12On veut que ça aille très vite.
04:13Et puis, de l'autre côté, un État défaillant.
04:16On le voit bien.
04:16On voit bien que les deux thématiques principales qui intéressent les Français,
04:20l'insécurité et la santé versus les services publics sont des sujets étatiques.
04:27Donc, les maires n'ont pas toujours les moyens de répondre à ces besoins,
04:31à ces sujets, à ces complexités, à ces angoisses des Français.
04:35Et donc, ils sont vraiment pris en étau.
04:38Et parfois, nous, nous avons le sentiment que cette politique nationale de défiance
04:43pourrait, à la marge, certes, mais pour la première fois,
04:46avoir de vraies conséquences à l'échelle locale.
04:49Les municipales, elles sont dans quatre mois.
04:51Quels vont être les principaux thèmes de campagne, justement ?
04:54Alors, les thèmes, c'est ce que je vous disais.
04:56Pour la première fois, on a des thèmes nationaux qui correspondent à des thèmes locaux.
05:00L'insécurité, bien évidemment.
05:03Insécurité, incivilité, la santé.
05:0685% des territoires français est un désert médical.
05:09Donc, ce sujet-là préoccupe les Français.
05:13Comment, quand j'habite en province, dans une ville moyenne,
05:15ou en périphérie de grande métropole, je peux arriver à me faire soigner rapidement ?
05:20Ça, c'est un vrai sujet.
05:21C'est un vrai défi pour le gouvernement.
05:23Troisième sujet, et ça aussi, c'est encore un thème descendant, c'est la dette.
05:27C'est-à-dire que, depuis un an et demi, dans les études d'opinion que l'on fait,
05:30on s'aperçoit que les Français s'interrogent beaucoup sur le devenir de leurs enfants,
05:35et sur l'impôt et sur la dette.
05:36Et c'est une première prise de conscience que les Français ont depuis plusieurs années,
05:41parce qu'ils se disent, de toute façon, nous allons devoir payer.
05:45Et ça, c'est un vrai sujet extrêmement préoccupant.
05:47Et ça rebondit sur les maires, parce que les maires, aujourd'hui,
05:50doivent boucler, au mois de décembre, leur budget pour l'année N plus 1.
05:54Mais le budget de l'État étant si indécis,
05:56qu'ils ont du mal à se projeter sur l'année 2026.
05:59Et pour tous ceux qui font campagne, et qui vont devoir établir un programme,
06:03ce programme doit être chiffré, si vous réparez une voirie,
06:10si vous faites une maison des associations, ça a un coût.
06:13Et ce coût-là, dans un programme, est difficilement aujourd'hui budgétable.
06:17Donc, une incertitude pèse, pour les maires,
06:20sur quelles seront vraiment les attentes des Français pour le scrutin à venir.
06:25Il y a une ville qui sera particulièrement suivie, c'est évidemment Paris, la capitale.
06:31La droite a fini par se rassembler autour de Rachida Dati, après des modes de division.
06:35Est-ce que la ville pourrait basculer à droite ?
06:38Alors, ça fait partie des villes à interrogation, bien évidemment.
06:42Il y a eu un changement du mode de scrutin.
06:44On vote maintenant directement pour l'élu, pour un maire,
06:48ce qui n'était pas le cas préalablement.
06:51Donc, ça veut dire que ça va être une campagne qui va être incarnée.
06:53Mais ce ne sera pas une campagne uniquement de partis politiques
06:56qui vont se mettre d'accord au deuxième ou au troisième tour.
06:58Elle va être incarnée par des personnalités politiques.
07:01Et parmi ces personnalités politiques, évidemment, il y a Rachida Dati,
07:05il y a M. Grégoire, il y a M. Bournazel.
07:08Donc, c'est un match qui, finalement, est assez ouvert.
07:12On a les municipales, mais on a aussi la présidentielle qui approche.
07:16La gauche commence déjà à s'organiser,
07:19attrape ce week-end une convention du Front Populaire 2027
07:22a rassemblé plusieurs dirigeants socialistes et écologistes
07:26pour avancer vers une candidature commune.
07:28Ils ont annoncé la tenue d'une primaire à l'automne 2026.
07:31On écoute à ce sujet Marine Tondelier, la représentante écologiste.
07:36On est déterminés.
07:37Donc, cette primaire, non seulement on peut vous dire qu'elle aura lieu,
07:40mais on peut vous dire aussi qu'elle aura lieu
07:41parce qu'on se sera largement investis pour que ce soit le cas.
07:44Et voilà, on est confiants parce qu'on travaille sereinement.
07:48C'est vrai qu'il y a une activité politique très, très dense en ce moment au niveau national.
07:51Et donc, vous pouvez avoir l'impression que la primaire n'est pas omniprésente
07:55dans le débat budgétaire, mais c'est normal, en fait.
07:57Et ça nous permet un truc très agréable en politique,
07:59c'est de travailler à l'abri un peu des radars
08:02et de pouvoir le faire sereinement et sainement.
08:04Brice Socol, ce projet d'union, il est à la fois ambitieux,
08:08mais il est aussi fragile puisqu'il y a quand même deux acteurs majeurs
08:12qui manquent à l'appel.
08:13C'est la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon
08:15et Place publique de Raphaël Glucksmann.
08:17Oui, absolument.
08:17Et puis une gauche qui est quand même dans la confusion
08:20par rapport à ce qui se passe aujourd'hui dans le cadre de la discussion budgétaire.
08:22On voit bien qu'entre les Verts et les Filles, le Parti socialiste,
08:25il n'y a pas forcément d'accords globaux sur tous les textes.
08:28Mais en fait, aujourd'hui, il y a trois gauches.
08:32Il y a cette gauche-là.
08:34C'est ce qu'on appelait le nouveau Front populaire, en fait.
08:38Les Verts et le Parti socialiste, avec Mme Otin qui est également candidate.
08:43Et puis aujourd'hui, vous avez vu à Pontoise,
08:46il y a le rassemblement des sociodémocrates de gauche,
08:49c'est-à-dire de Raphaël Glucksmann,
08:52de M. Cazeneuve, l'ancien ministre de l'Intérieur,
08:54de l'ancien président de la République.
08:56Donc il y a ce bloc-là.
08:58Et puis il y a le bloc de Jean-Luc Mélenchon.
09:01Donc aujourd'hui, au moment où nous parlons,
09:02nous avons trois gauches.
09:04Irréconciliables ?
09:05Qui vont être difficilement conciliables.
09:07En tout cas, je ne vois pas aujourd'hui comment la gauche sociale-démocrate
09:12pourra s'unir avec la gauche de Jean-Luc Mélenchon.
09:17Ce sont, sur le plan thématique, sur le plan des valeurs,
09:20sur le plan de la posture politique,
09:22ce sont deux gauches qui me paraissent aujourd'hui irréconciliables.
09:26Elle pourrait, malgré tout, faire le poids face à l'extrême droite,
09:30le centre et la droite ?
09:31C'est tout l'enjeu de l'union de la gauche aujourd'hui.
09:33Si la gauche veut peser sur cette élection présidentielle,
09:36et si elle veut être en capacité de rejeter le Rassemblement national,
09:41elle devra, à un moment, s'unir.
09:43Mais c'est une élection de premier tour.
09:45Ça veut dire quoi ?
09:45Ça veut dire qu'il va falloir faire au premier tour,
09:47au moins, aller pour se qualifier au deuxième tour.
09:49J'enlève le Rassemblement national,
09:50qui, d'après les sondages, devrait être au second tour.
09:53Il va falloir faire entre 18 et 20%.
09:56Qui est capable aujourd'hui de faire 18 et 20% sans union au premier tour ?
10:02C'est toute la question de la gauche.
10:03Quel sera le candidat qui sera le plus représentatif
10:05et qui pourra créer cette dynamique à gauche ?
10:08Est-ce que ce sera le camp social-démocrate,
10:10avec un candidat, qu'on ne connaît pas aujourd'hui,
10:13ou est-ce que ce sera Jean-Luc Mélenchon ?
10:15Il reste encore un an et demi pour répondre à cette question.
10:18Merci beaucoup, Brice Coll,
10:20d'être venu sur le plateau de France 24
10:22pour l'essentiel politique.
10:24Restez avec nous dans un instant.
10:25C'est le Journal de l'Afrique, présenté par Fatima Tawane.
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