- il y a 2 jours
Notre futur a de l'avenir part à la découverte de la Réunion, aux cotés de David, Camille, Margaux, Sébastien et David qui s'engagent pour améliorer le quotidien des citoyens.
David et Camille s'engagent pour la biodiversité en préservant des espèces uniques et tout un équilibre fragile.
Margaux et Sébastien trouvent des solutions pour lutter contre la pollution plastique, véritable fléau sur cette île perdue de l'océan Indien.
Enfin David se bat pour sauver la filière de l'ananas Victoria, fleuron de la gastronomie réunionnaise.
Transition énergétique, décarbonation des transports, circularité de l'économie, insertion, progrès social : nos territoires ont plus que jamais un rôle à jouer dans la transformation écologique et sociale de notre pays
De la petite PME à la start-up innovante en passant par les grands groupes ou les acteurs publics, nous irons à la rencontre de ces femmes et ces hommes engagés à nous offrir une vie meilleure
Chaque mois, "Notre futur a de l'avenir" met en lumière les initiatives qui transforment notre quotidien, pour nous permettre de mieux respirer, de mieux nous nourrir, de mieux nous déplacer, consommer, se loger, travailler...
Un magazine de 26 minutes présenté par Emilie Chaussier et produit par Quim Prod
David et Camille s'engagent pour la biodiversité en préservant des espèces uniques et tout un équilibre fragile.
Margaux et Sébastien trouvent des solutions pour lutter contre la pollution plastique, véritable fléau sur cette île perdue de l'océan Indien.
Enfin David se bat pour sauver la filière de l'ananas Victoria, fleuron de la gastronomie réunionnaise.
Transition énergétique, décarbonation des transports, circularité de l'économie, insertion, progrès social : nos territoires ont plus que jamais un rôle à jouer dans la transformation écologique et sociale de notre pays
De la petite PME à la start-up innovante en passant par les grands groupes ou les acteurs publics, nous irons à la rencontre de ces femmes et ces hommes engagés à nous offrir une vie meilleure
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00:00Notre futur a de l'avenir vous est présenté par Bread Bank Populaire.
00:04Au plus près de ces territoires, Bread Bank Populaire accompagne la réussite de ses clients et sociétaires en donnant vie à leurs projets.
00:11Bread Bank Populaire et vos projets se réalisent.
00:16Au milieu de l'océan Indien, un petit bout de France.
00:21Ici, les volcans façonnent les paysages, les cascades résonnent dans les vallées et les forêts grimpent jusqu'aux nuages.
00:27Un terrain de jeu pour les amoureux de montagne et de dépassement.
00:34Alors ça va les trailers ?
00:35Eh ben top !
00:36Vous êtes en forme ?
00:37Très très en forme.
00:38Bienvenue à Grand Coudre, petit village des Hauts.
00:41Voilà, je suis content de vous accueillir dans ce cadre lac.
00:44Et ici, quand on parle de passion, tout le monde pense au trail.
00:50La chute est vite arrivée quand même.
00:51Ouais.
00:53Là, ça va commencer à s'essouffler un peu et à piquer.
00:55Allez, vous respirez bien.
00:58On fait des petits pas, on attaque bien les marches, on les loupe pas.
01:02Finalement, le trail, si on devait le définir, c'est de la marche, c'est de la course, c'est les deux à la fois ?
01:06Parce qu'au carrefour, un petit peu des deux, ouais, c'est se retrouver dans un milieu naturel,
01:10qu'il soit vallonné, montagnard, montagneux,
01:13puis à un moment donné, se mettre en mouvement au-delà de la marche, j'ai envie de dire.
01:18Pour moi, à la base, le trail, c'est de la course dans le milieu naturel.
01:24Un million et demi de Français pratiquent ce sport.
01:27À la Réunion, une course fait rêver tous les passionnés.
01:30La Diagonale des Fous.
01:31175 kilomètres et 10 000 mètres de dénivelé.
01:35La Diagonale des Fous, chaque année, c'est à peu près, cette année, il y a eu 7 600 inscrits,
01:407 200 coureurs effectifs sur le terrain.
01:44On a à peu près 50 nations qui viennent sur l'île.
01:47Alors pourquoi ?
01:47Déjà parce que l'île est magnifique, elle est classée en parc national à 42% du territoire.
01:54En plus, ça a été reconnu par l'UNESCO en 2010 pour la beauté des paysages
01:57et la qualité de la biodiversité, la conservation de la biodiversité.
02:01Et en plus, la Diagonale des Fous, ça fait partie des plus durs dans le monde du trail.
02:07Mais vous allez voir qu'à la Réunion, cet engouement pour ce sport
02:10peut avoir de lourdes conséquences sur l'environnement.
02:16Allez !
02:17Ce mois-ci, je pose mes valises sur l'île intense.
02:21Du cirque de Mafate au Piton de la Fournaise, en passant par les plages spectaculaires,
02:26la Réunion attire chaque année près de 600 000 touristes.
02:30Mais derrière ces paysages de cartes postales,
02:32la Réunion cache des histoires et des défis que les visiteurs ne soupçonnent pas.
02:37Allez, la relance !
02:39D'accord, on va en dessous des...
02:40Nous verrons que derrière la passion du trail et la beauté des sentiers
02:43se cache une réalité moins visible,
02:46celle d'un écosystème fragile où certaines plantes endémiques sont aujourd'hui menacées.
02:51Donc là, il faut prendre le temps de bien se nettoyer les chaussures.
02:54Des passionnés tentent de restaurer ces forêts
02:56et de révéler tout le potentiel des plantes endémiques.
02:59Des plantes médicinales, mais aussi avec un usage sur la peau.
03:03Puis direction le fleuron de l'agriculture réunionnaise.
03:07On produit un ananas qui a un goût incroyable.
03:10Ici, les producteurs dénoncent une réglementation européenne trop stricte
03:14qui fragilise la filière face à une concurrence sud-africaine bien moins encadrée.
03:19On est comme nos collègues de métropole, plus de produits phytosanitaires.
03:23Ça signifie qu'on a une invasion d'insectes comme cochonilles et fourmis
03:26qui attaquent nos ananas.
03:28Enfin, nous plongerons au cœur d'un autre défi majeur, celui des déchets.
03:32Entre enfouissement, pollution des sols et plastique qui finissent à la mer...
03:36Elle va comprendre ce plastique avec sa nourriture
03:38parce que sur ce plastique, souvent, il y a des petites algues ou des petits animaux.
03:44Certaines espèces, comme les tortues, en paient le prix fort.
03:48Mais dans les prochaines années, sur l'île, des solutions pourraient bien voir le jour.
04:04Allez, la relance !
04:05D'accord, il va en dessous, décédent.
04:07Retour avec Alexis, passionné de trail.
04:11Voilà, on pénètre dans la forêt.
04:12Ici, chaque pas rapproche un peu plus de la nature.
04:17Mais parfois, sans le savoir, les trailers la bousculent.
04:22Voilà, on arrive sur la passerelle, on va taper les pieds, frotter, vous tapez,
04:25vous essayez de vous libérer de la terre, maximum.
04:28Avant de poursuivre le chemin de randonnée,
04:31les visiteurs doivent nettoyer leurs chaussures,
04:34car la zone qui suit est protégée.
04:35Là, ici, on rentre dans une espèce de forêt sanctuaire,
04:41qui est constituée par des plantes qu'on appelle indigènes et endémiques.
04:44Ça veut dire qu'elles n'existent qu'à la Réunion.
04:47On ne les trouve nulle part ailleurs.
04:49L'île compte 230 espèces endémiques, dont près de la moitié est menacée.
04:54Sans précaution, chaque passage humain peut contribuer à leur disparition.
04:57Donc là, il faut prendre le temps de bien se nettoyer les chaussures,
05:01en tapant et en frottant sur la grille.
05:04Pourquoi ? Parce qu'on emmène de la terre avec nos chaussures.
05:07Sur des courses, je crois qu'ils avaient estimé à peu près à 10 grammes de terre par coureur.
05:10La terre qui vient du sentier d'en bas,
05:12ou de la randonnée que vous avez faite avant, je ne sais où.
05:15Alors la terre, c'est une chose, mais surtout les graines qui sont collées dans la terre.
05:21Depuis des siècles, l'homme introduit volontairement ou non
05:24des espèces étrangères sur l'île.
05:26La plupart sont sur la côte, mais elles gagnent du terrain jusque dans les hauts
05:31et ne laissent aucune chance aux plantes locales.
05:35C'est des plantes qui ont une capacité d'invasibilité,
05:39qui vont pouvoir aller rentrer dans la forêt,
05:42prendre la place des espèces indigènes et endémiques.
05:45Là, typiquement, autour de nous, par exemple, on voit une espèce de tapis.
05:50On a une plante qu'on appelle la jouvence.
05:51Alors là, ils viennent passer ces fleurs et c'est à l'état de graines,
05:53donc c'est le pire.
05:54Le stade le pire.
05:57Et tu vois, la densité de graines qu'il y a en très peu de plumeaux, au final,
06:03très léger.
06:04Donc ça, ça s'envole avec le vent, ça se colle dans les plumes des animaux
06:07et évidemment dans les chaussures et les vêtements.
06:10Donc là, c'est typiquement la fameuse plante envahissante dont tu parlais.
06:12Voilà, elle fait partie des trois qui sont vraiment dangereuses dans ce secteur-là
06:15parce qu'elles étouffent, elles prennent la place, elles tuent, elles étranglent, elles strangulent,
06:19elles peuvent parasiter des fois même.
06:21Et en fait, on se retrouve à terme, si on ne fait rien, avec une homogénéification de la forêt.
06:27Face à cette invasion silencieuse, la bataille s'organise sur le terrain.
06:31Plus bas, dans l'éther, David et son équipe s'activent.
06:55Ici, on arrache les espèces invasives et on replante celles endémiques.
07:01Bonjour David.
07:02Bonjour.
07:03Comment ça va ?
07:04Très bien.
07:04Ça va, bonjour à tous.
07:06Ça fait plusieurs années que vous êtes sur le terrain.
07:07Le chemin est encore long en fait, c'est-à-dire que c'est un travail d'orfèvre en fait,
07:11un travail qui, on a l'impression, ne va jamais s'arrêter.
07:13Oui, c'est un travail, je n'ai pas envie, mais sur plusieurs générations.
07:17À La Réunion, on a failli perdre notre label UNESCO à cause justement des espèces exotiques envahissantes
07:23et de la gestion de ces espèces exotiques envahissantes.
07:26Nous, on travaille à une échelle vraiment locale ici
07:29pour essayer de restaurer cet habitat, cette forêt tropicale humide de moyenne altitude.
07:36David a déjà replanté 500 espèces endémiques.
07:39On travaille à petite échelle.
07:43L'ensemble des blocs forestiers ici fait 17 hectares, donc c'est vraiment à taille humaine.
07:47Après, si on change d'échelle, on passe à l'échelle de La Réunion,
07:51on passe à des massifs forestiers qui sont à plusieurs milliers, voire plusieurs dizaines de milliers d'hectares.
07:57Mais après, concrètement, qui va faire avec quels moyens ?
08:01Point d'interrogation.
08:01Il faudra du temps, beaucoup de temps, avant que ces jeunes pousses redonnent souffle à la forêt.
08:10Ailleurs sur l'île, des passionnés ont choisi un autre chemin.
08:14Cultiver les plantes endémiques, non seulement pour les protéger, mais aussi pour en révéler les propriétés uniques.
08:20Oui, première fleur de joli cœur, magnifique.
08:27J'espère qu'elle va nous donner des graines après.
08:29Ça sent bon ?
08:30Ah oui, ça sent bon.
08:31C'est acidulé, c'est doux.
08:33Salut Camille, salut Henri.
08:34Salut.
08:34Ça va ?
08:35Ça va.
08:37Tu vois, ça a été planté il y a trois ans.
08:39C'est notre petite plante chérie.
08:41De La Réunion.
08:42De La Réunion.
08:42J'ai l'impression que le travail de la terre, ça te connaît Camille ?
08:45C'est un peu ton histoire familiale ?
08:47Effectivement, moi je viens de la région centre, d'agriculteur plutôt grande culture.
08:54Et à La Réunion, l'idée c'était vraiment de remettre les mains dans la terre, plus près du végétal, avec la taille, tout ça.
09:01Voilà, c'est plus ce type d'agriculture qui me plaît.
09:04Et puis La Réunion est riche, ça pousse très vite, on est assez vite récompensés.
09:10Même s'il y a aussi les cyclones qui sont un aléa qui rend philosophe, on va dire.
09:19Sur 4 hectares, Camille cultive ses plantes endémiques.
09:23Un laboratoire à ciel ouvert où chaque pousse révèle ses secrets et ses atouts.
09:28En tout cas, elles ont été utilisées depuis des décennies pour des propriétés particulières.
09:35Médicinales plus, elles étaient plus perçues comme des plantes médicinales ?
09:38Effectivement, des plantes médicinales, mais aussi avec un usage sur la peau.
09:42Le joli cœur, il s'appelle comme ça parce qu'il était utilisé traditionnellement pour se faire une belle peau, pour se préparer à aller au bal en somme.
09:53Et donc, on a mis en évidence qu'elle avait des propriétés contre l'acné, contre le vieillissement cutané aussi.
10:00À chaque plante, ses vertus.
10:02Mais ne parlez surtout pas à Camille de remède de grand-mère.
10:06Vraiment, l'objectif, c'est d'apporter une caution scientifique.
10:10Donc, on va objectiver les extraits, c'est-à-dire vraiment faire des analyses biologiques pour définir leurs propriétés réellement.
10:16Au bout du champ, un laboratoire et surtout Emmanuelle, une experte en ressources naturelles.
10:23Et alors, dis-moi Emma, la plante que tu mets dans cet entonnoir, en fait, il va permettre de se passer de certains produits de synthèse qu'on trouve en général dans les crèmes sur le marché ?
10:32Les recherches qu'on a menées montrent en fait que l'extrait est complet et donc les molécules agissent en synergie et on n'aura pas besoin d'ajouter davantage de molécules controversées pour avoir un effet optimal.
10:49On est vraiment sur la naturalité et en fait, la plante se suffit elle-même, c'est ça ?
10:52L'extrait se suffit.
10:53De ce petit bout de terre réunionnaise jusqu'aux grandes maisons de la cosmétique, leurs crèmes et huiles essentielles commencent à faire parler d'elles.
11:05Les plantes endémiques de la Réunion commencent à intéresser les grandes marques.
11:08Ça intéresse énormément les grandes marques de la cosmétique qui, elles aussi, se rendent compte que c'est important et intéressant de se tourner vers le naturel.
11:17C'est vraiment la nouvelle voie, on le voit, ça fait 4-5 ans, post-Covid en gros, donc on va dire qu'on arrive au bon moment.
11:26Longtemps menacées, ces plantes endémiques pourraient bientôt attirer tous les regards.
11:32Leur préservation n'est plus seulement un enjeu écologique, c'est aussi un enjeu économique pour l'île.
11:37Je continue ma route à travers les montagnes, les roches volcaniques et les forêts tropicales.
11:49Et plus haut, je croise un marché local.
11:52Ici, les couleurs, les parfums, les voix, les histoires, tout se mélange.
11:56Ça, une mangue josée ?
11:58Une mangue josée ?
11:59Ouais, pour une ou deux, parce qu'elles ne sont pas grosses, là.
12:02David est arrivé sur l'île il y a 25 ans.
12:05Vas-y, vas-y, vas-y. Tu les connais.
12:07Il pensait n'y passer que quelques années.
12:091,50 euros.
12:11Allez, c'est bon.
12:12Mais la Réunion ne l'a jamais laissé repartir.
12:15Salut David.
12:16Bonjour.
12:16Comment ça va ?
12:17Ça va ?
12:17Oui, merci, très bien.
12:19Alors, t'es en plein marché, là ?
12:20Oui, ben, on achète un peu quelques fruits locaux.
12:23Quelques petites emplettes.
12:24Au dieu locaux de la Réunion, en saison.
12:26Merci, monsieur.
12:27Allez, ben, merci.
12:28Allez, au revoir.
12:29Merci.
12:30J'ai été conquis par l'île, ces gens, d'abord.
12:35Des gens qui sont métissés, de religions différentes.
12:39Une gentillesse incomparable.
12:42Ça m'a capté complètement.
12:44Ça a eu le coup de cœur.
12:44Le coup de cœur.
12:45Comme David, près de 10 000 métropolitains choisissent chaque année de poser leur valise à la Réunion.
12:53Il y a quand même un fruit dont on n'a pas parlé, qui est quand même le fruit de la Réunion.
12:56C'est la Nana Victoria.
12:57C'est la Nana Victoria.
12:59C'est l'un des plus savoureux au monde, mais je ne voudrais pas être chauvin.
13:02C'est un fruit difficile à faire pousser.
13:04Mais quand on arrive au bout du bout, c'est quand même un plaisir de l'avoir dans l'assiette.
13:09Il est joli et il est bon, quoi.
13:10C'est ça.
13:10Il écoche toutes les cadres.
13:12C'est ça.
13:12Le seul truc que tu ne vas pas aimer, c'est que c'est un des rares ananas qui a des épines.
13:18Oui.
13:18Mais dis-moi, tu m'as l'air très, très expert en ananas.
13:21Oui.
13:21Comment ça se fait ?
13:22C'est un peu mon métier.
13:24On en plante, on en exporte.
13:28Ça fait plus de 20 ans que je suis dans la Nana Victoria.
13:31David est un passionné.
13:33Quand on le lance sur l'ananas, on ne l'arrête plus.
13:37Il nous emmène d'ailleurs sur l'un de ses champs à l'ouest de l'île.
13:41On produit un ananas qui a un goût incroyable.
13:44Un coin de terre qu'il cultive avec fierté.
13:46On a une vingtaine d'hectares et on arrive à faire 200, 250 tonnes par an.
13:52D'accord.
13:52Et à l'échelle de la Réunion, la filière produit combien d'ananas ?
13:57La filière produit entre 4000 et 5000 tonnes d'ananas.
14:00D'accord.
14:01Mais aujourd'hui, David est inquiet.
14:03Sa production peine à suivre la concurrence sud-africaine et mauricienne.
14:08Donc c'est combien leur ananas par rapport au tien ?
14:11Leur ananas, c'est plus 3 euros le kilo.
14:14Et nous, on serait plus à 6, 7 euros le kilo.
14:16D'accord.
14:16Plus du double.
14:16Voilà.
14:18Selon David, la réglementation pensée pour la métropole ne tient pas toujours compte des réalités locales.
14:27On est comme nos collègues de métropole.
14:29On est un département français avec des cultures exotiques.
14:33Donc ils nous ont supprimé énormément de produits phytosanitaires, des désherbants, des insecticides.
14:40Donc les désherbants, on n'en a plus.
14:41C'est-à-dire qu'on taille tout à la débroussailleuse, donc de la main-d'oeuvre supplémentaire.
14:46Et également, les insectes colonisent nos cultures.
14:49Et donc des virus sont transmis aux plantes et ce qui nous fait baisser nos rendements de 20 à 30%.
14:55Et du coup, ça fait flamber le prix de l'ananas.
14:57Si la santé publique reste prioritaire, ces contraintes pèsent lourd.
15:02Certains producteurs n'arrivent plus à écouler un fruit devenu trop cher.
15:06Et la filière attire désormais les convoitises.
15:09On assiste comme on peut le lire dans le quotidien du jour.
15:13On assiste à des vols réguliers de fruits.
15:15Et on est obligé de se protéger des voleurs.
15:18Parce que l'ananas est trop cher, donc les gens viennent se servir dans les chambres.
15:21C'est exactement ça.
15:22Et les difficultés ne s'arrêtent pas là.
15:27Quelques jours plus tard, rendez-vous près de l'aéroport où David supervise le tri de ses récoltes.
15:33C'est là où les ananas vont avoir un dessin un peu différent en fonction de leur qualité.
15:39Celui-là, il est vraiment très beau, implumé adéquat, une belle couleur.
15:46Et ça, ça va partir à l'export parce que c'est ce que nos clients recherchent.
15:49Celui-là, il a été moins exposé au soleil.
15:53Il est plus petit.
15:54Donc malheureusement, il n'est pas très gracieux, on va dire.
15:59Et donc on achète d'abord avec les yeux.
16:01Et malheureusement, même si le goût à l'intérieur est le même, c'est les yeux qui comptent.
16:06Donc ça, c'est marché local ?
16:07Oui.
16:08Un tiers des ananas produits à La Réunion sont exportés vers l'Europe.
16:12Mais depuis quelques mois, là aussi, la réglementation s'est durci.
16:17Autrefois, nos petites étiquettes ici, tenez, avec un plastique.
16:23Voilà, comme là.
16:25Ah oui, ce qu'on trouve dans le textile, par exemple.
16:27Mais comme la loi AGEQ ne s'est appliquée qu'aux fruits et légumes,
16:32et du coup, on a eu beaucoup de mal à trouver une solution.
16:35Donc il y a cette machine française qu'on a pu trouver ici.
16:39C'est une étiqueteuse.
16:41Et donc, on va mettre un lien autour du plumet de l'ananas.
16:44C'est du coton élastique.
16:46Oui.
16:46Et avec, dessus, un petit clip tout ça en carton.
16:50Plus de plastique du tout.
16:51Plus de plastique du tout.
16:52Pour répondre à la loi AGEQ.
16:53Pour répondre à la loi AGEQ.
16:54Et là, c'est un investissement de 200 000 euros.
16:57D'accord.
16:57Encore une fois, David répercute l'investissement sur le prix de l'ananas.
17:02Pour le moment, les clients restent fidèles.
17:05Mais pour combien de temps ?
17:08Alors David, on voit que le secteur de l'ananas est quand même dans une situation difficile.
17:15Est-ce qu'il existe des solutions aujourd'hui pour sauver la filière ?
17:19Alors, pour sauver la filière, un des débouchés intéressants, c'est la transformation.
17:24La transformation locale ou la transformation export ?
17:27Jus, confiture, rhum arrangé.
17:30Cette fois, David nous emmène dans une usine qui pourrait bien redonner de l'espoir à la filière.
17:35L'idée ? Compenser les pertes financières en transformant les fruits trop petits ou abîmés dont personne ne veut.
17:42Voilà, je te présente Nicolas.
17:44Bonjour Nicolas.
17:45Debra Panon qui est en charge de la transformation.
17:50Ici, les machines tournent à plein régime.
17:53Près d'un tiers des 7000 tonnes d'ananas produites sur l'île finissent transformées.
17:57Alors dis-moi, donc là je vois qu'il y a une nouvelle carréaison d'ananas qui vient d'arriver.
18:00Ça arrive tous les jours comme ça ?
18:01Il faut savoir que dans une journée, on est capable de transformer à peu près 8 à 9 tonnes d'ananas.
18:06Une cadence encore trop faible pour absorber toute la production.
18:09Alors, pour ne rien jeter, Nicolas a investi dans une machine redoutable.
18:15Donc c'est une ligne qui va surgeler jusqu'à environ 700 kilos d'ananas en 7 minutes.
18:22Donc c'est une ligne très performante.
18:24Donc c'est vraiment le but de ce type d'installation, c'est de pouvoir conserver les fruits et ne pas avoir à jeter des productions alors qu'on pourrait les transformer.
18:31Face aux contraintes et à la concurrence étrangère, la transformation apparaît comme l'un des rares leviers pour maintenir la filière à flot.
18:40Une bataille économique qui se joue désormais autant dans les champs que dans les usines.
18:45Sur une île, il faut sans cesse trouver des solutions, faire preuve d'ingéniosité.
18:58Mais il y a des problèmes sur lesquels habitants comme autorité sèchent encore.
19:02Les déchets.
19:03Car ici, rien ne disparaît vraiment.
19:06Tout s'entasse, tout revient.
19:08Alors Margot, dis-moi dans cette décharge à ciel ouvert, qu'est-ce qu'on trouve comme déchet ?
19:38Donc tu as plein d'ordures ménagères résiduelles.
19:42Et malheureusement, on a aussi des déchets plastiques.
19:44Les emballages de jambon ou de yaourt, compote, ça va finir dans cette poubelle grise et ce centre d'enfouissement.
19:52C'est un espèce de melting pot finalement de plein de déchets qui ne sont pas recyclables.
19:56Exactement.
19:57Ça s'enfouit depuis les années 80 et effectivement avec le temps, il va se créer un jus.
20:01Un jus de poubelle qu'on appelle le lixiviat.
20:03Ce lixiviat est très toxique.
20:06Outre ceci, le plastique, il est toxique.
20:09Vous savez, à la surface du plastique vit quand même un biofilm.
20:13Et sur ce biofilm, il y a des polluants endocriniens.
20:16Les fameux polluants éternels.
20:18Voilà, les polluants éternels, les pifaces.
20:20Vous avez aussi d'autres perturbateurs endocriniens qui sont toxiques.
20:23Ici, malheureusement, ce qui peut se passer, nous sommes quand même sur une île tropicale.
20:28Nous avons de bonnes températures.
20:30Néanmoins, notre soleil, outre notre ami, peut aussi être un ennemi.
20:33Et créer des feux accidentels.
20:35Donc, les feux accidentels vont créer des gaz qui peuvent être toxiques pour les habitants de Saint-Louis, de la commune.
20:43On a des études qui ont été faites ?
20:45Il y a une étude qui sort qu'il y a plus d'enfants qui ont des problèmes respiratoires, dont l'asthme.
20:51Qui habitent à proximité ?
20:52Et qui habitent à proximité du centre d'enfouissement.
20:55D'accord.
20:55Alors, on a parlé de ces déchets qui ne sont pas recyclables.
20:58Pour ceux qui sont recyclables, il y a des centres de recyclage ici, à la Réunion ?
21:01Tout ce qui est canettes et cartons, ils vont être envoyés normalement vers l'Arabie Saoudite.
21:07Attends, je te coupe.
21:08Ici, on ne recycle pas.
21:09En fait, on envoie les déchets à l'extérieur de la Réunion.
21:13Exactement.
21:13C'est envoyés par camion dans des centres de tri qui retrient.
21:17Ensuite, c'est compactés, déposés sur des navires et envoyés dans les pays qui ont acheté nos déchets.
21:24Qu'est-ce qui devient après ? Est-ce qu'on garde sa trace ?
21:27On perd un peu sa trace parce que c'est des pays qui achètent finalement nos déchets pour les revaloriser derrière.
21:32Et c'est là que je ne pourrais te donner une réponse.
21:34Margot est arrivée il y a 10 ans à la Réunion.
21:39Et l'un de ses premiers contacts avec l'île fut ici, sur le Cap Laousset.
21:46Alors, Émilie, qu'est-ce que tu en penses de ce spot ?
21:48Écoute, il est incroyable.
21:50Je suis subjuguée par la beauté du lieu, le bleu intense, la roche volcanique.
21:55Ça a beaucoup, beaucoup de caractère.
21:56Je t'avoue que je n'ai jamais vu ça ailleurs.
21:58Et pour moi, le Cap Laousset, il est...
22:01Enfin, j'y viens ici pour me ressourcer.
22:03Ne serait-ce même quand j'ai terminé une journée de travail, je me pose et j'observe.
22:07Et ici, en juillet-août, t'as la venue des baleines à bosse,
22:12qui reviennent de l'Antarctique et qui viennent ici pour se reproduire et mettre bas.
22:18Là, au Cap Laousset ?
22:19Juste là.
22:20Tu vois la biodiversité au quotidien, enfin, quand tu viens ici.
22:23Du coup, t'as envie de le préserver.
22:26Mais sur l'île, cette biodiversité est de plus en plus menacée.
22:30Les plastiques s'accumulent sur les rivages, s'envolent au vent.
22:33finissent par flotter dans l'océan et sont souvent ingérées par les tortues.
22:42C'est le dernier nourrissage ?
22:43Oui, c'est le dernier nourrissage.
22:44Avec des endives, ce soir ?
22:45Margot tient à nous présenter Claire, une scientifique qui consacre sa vie à la protection des tortues.
22:54Et alors, combien est-ce que vous recueillez chaque année de tortues ici à Célonia ?
22:58On soigne environ 80 tortues par an parce qu'elles ont été capturées accidentellement par les pêcheurs qui nous les ramènent systématiquement pour qu'on puisse les soigner, les réhabiliter et les relâcher en milieu naturel par la suite.
23:10Mais on a constaté que sur plus de 90% de ces tortues qui arrivent en centre de soins, elles ont mangé du plastique.
23:18Et là, regarde ce qu'on trouve ce matin dans son bac.
23:23Ça fait déjà deux semaines, mais on retrouve encore...
23:26Mais c'est du plastique ?
23:27C'est du plastique.
23:28Oui, oui.
23:29Elle a fait ses crottes du matin et dans ses crottes, il y avait ce plastique.
23:34On en a déjà récupéré depuis qu'elle est arrivée.
23:37Donc là, ce qu'on va faire, c'est qu'on va le collecter.
23:40Déjà pour éviter qu'elle le remanche.
23:42Et ensuite, pour le mettre avec les autres déchets qu'on a collectés dans les semaines précédentes.
23:47Autour de la Réunion, et plus généralement dans l'océan Indien, une tortue peut ingérer dans sa vie jusqu'à 150 morceaux de plastique.
23:54Voilà la première fois à tout ce qu'elle a rejeté.
24:00Et là, on arrive à identifier ce que c'est ?
24:02Donc là, on a un sac, probablement un sachet ou un sac poubelle.
24:06On a de la corde.
24:09Là, on a un bout de plastique.
24:10Ici, on a le truc de vis des bouchons.
24:13Puis plein de petits débris.
24:15Mais selon Margot, tous ces plastiques ne viennent pas de la Réunion.
24:18L'île en subit aussi les conséquences portées par les courants de l'océan Indien.
24:22Ce bouchon-là, on le trouve à chaque fois.
24:25Et c'est un bouchon d'une marque indonésienne d'eau minérale.
24:30Mais en l'occurrence, qu'est-ce que ça nous dit, ces bouchons bleus d'Indonésie ?
24:32Ce que ça nous dit, c'est qu'on a clairement un problème d'accès à l'eau potable dans l'océan Indien.
24:39Et quand on regarde au niveau de l'Indonésie, il y a de grandes productions de ces bouteilles en plastique.
24:46Et malheureusement, la gestion de ces produits devenus déchets plus tard, elle n'est pas faite.
24:52À la Réunion, la mise en service d'un incinérateur est prévue pour 2026.
24:57Présentée comme une solution, il suscite des réserves.
25:00S'il limite l'enfouissement, il pose la question d'une autre pollution, celle de l'air.
25:07Et si finalement, la véritable solution venait des citoyens eux-mêmes ?
25:12Une poignée de boutiques de ce type, proposant des aliments sans emballage, commencent à apparaître sur l'île.
25:27Je me suis lancé un défi il y a un mois, d'être dans un dispositif de zéro déchet.
25:32Donc j'ai changé un petit peu ma manière de consommer.
25:35Moi je pense que si chacun prend l'initiative de se dire, bon ben voilà, stop, il y a trop là, on est en train de bousiller notre planète,
25:45de bousiller tout ce qui est autour, de bousiller notre air, de bousiller les animaux, ben on fera de grandes choses.
25:50Des plantations d'ananas aux plantes endémiques, en passant par la transformation des fruits abîmés et la protection de l'environnement.
25:57Grâce à David, Camille, Emmanuel, David, Margot et Claire, j'ai découvert qu'à La Réunion, on sait inventer des solutions pour faire face aux défis d'aujourd'hui,
26:09tout en préservant ce qui fait l'identité de l'île.
26:13Vous, je sais pas, moi, ça m'a fait du bien.
26:15Notre futur a de l'avenir vous est présenté par BreadBank Populaire.
26:23Au plus près de ses territoires, BreadBank Populaire accompagne la réussite de ses clients et sociétaires en donnant vie à leurs projets.
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