- il y a 3 semaines
Du 19 au 20 Novembre, un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles... Il s'agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions d'européens sont diagnostiqués d'un cancer. Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause... Alors comment endiguer le fléau du cancer dans l'Union européenne ? Ici l'Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg).
- Première partie : Caroline de Camaret reçoit Christina Egelund, ministre danoise de la recherche et de l'enseignement supérieur.
- Deuxième partie : Caroline de Camaret et Thibault Henocque reçoivent les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg).
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.
- Première partie : Caroline de Camaret reçoit Christina Egelund, ministre danoise de la recherche et de l'enseignement supérieur.
- Deuxième partie : Caroline de Camaret et Thibault Henocque reçoivent les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg).
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.
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00:00France 24, LCP, Public Sénat présente.
00:16Bonjour à tous et merci de nous rejoindre pour Ici l'Europe,
00:19une émission qui vous est proposée par France 24 et les chaînes parlementaires, Public Sénat et LCP.
00:25Nous allons vous proposer un grand débat consacré à la recherche contre le cancer
00:30et d'ailleurs nous allons aussi parler recherche tout de suite en compagnie de notre grande invitée.
00:36Nous sommes à Copenhague, capitale du Danemark, au ministère des sciences et de l'éducation supérieure
00:42avec la ministre Christina Egelhund. Bonjour.
00:45Bonjour.
00:46Vous êtes bonne francophone, on l'entend passer par la Sorbonne.
00:49Vous avez été trois ans députée pour le parti des modérés
00:54avant d'intégrer le gouvernement de la social-démocrate Methe Friedrichsen,
00:59une coalition tripartite entre socialistes et donc centres-droits.
01:04Le Danemark et ses 6 millions d'habitants ont souvent dit non à l'Europe,
01:08non à l'euro, non à Maastricht, non aussi à la défense commune.
01:14C'est en train de bouger.
01:14Et puis vous détenez effectivement la présidence tournante de l'Union européenne
01:19jusqu'à décembre prochain, une présidence particulièrement intense.
01:24En effet, quelles ont été vos priorités finalement ?
01:29Juste pour l'historique, c'est vrai qu'on a eu quelques exceptions dans le temps
01:34avec notre engagement dans l'Union européenne.
01:38Je pense que là, les sondages récentes montrent que les Danois sont parmi les plus favorables
01:44dans l'intégration européenne.
01:46Donc ça a aussi changé avec le temps et je pense que les changements géopolitiques
01:50ont tout à fait là-dedans.
01:52Alors depuis le 1er juillet, on tient la présidence de l'Union européenne
01:56dans un moment crucial pour l'Europe, avec une guerre sur le terrain européen,
02:02avec une compétition au niveau technologique mondial qui est intense et qui nous demande beaucoup.
02:08J'ai beaucoup réfléchi au rapport de Mario Draghi sur la compétitivité européenne
02:13et donc on travaille sur ça et aussi sur un agenda qui a tendance un petit peu à être oublié
02:18parce qu'il y a tant d'autres problèmes qui arrivent.
02:22C'est les changements climatiques, donc un avenir vert pour l'Europe.
02:27Donc on a mis aussi ça sur l'agenda.
02:29Et puis avec les bilans aussi d'élargir l'Union européenne avec l'Ukraine
02:34et d'autres pays dans l'Europe d'Est, avec l'ambition d'avoir une Europe vraiment unie et forte.
02:41Christina Egelhund, nous allons développer toutes ces priorités dans la suite du programme, bien sûr.
02:47Mais auparavant, je vous propose de suivre quelques brèves d'Europe
02:50qui ont été choisis et compilés par Oyana Allmandoz.
02:54Au moins 30 000 demandeurs d'asile seront répartis entre les pays membres en 2026.
03:02Selon le pacte migration de la Commission, l'Italie, l'Espagne ou la Grèce,
03:06qui connaissent le plus grand nombre d'arrivés,
03:08pourront demander à d'autres États d'accueillir une partie de ces migrants.
03:11Si ces pays refusent, ils devront leur verser une aide financière de 20 000 euros par réfugié
03:15ou leur offrir un soutien opérationnel.
03:17La Bulgarie, l'Estonie ou la Pologne pourront être exemptés,
03:21car ils se trouvent, selon la Commission, dans une situation migratoire importante,
03:25due à l'arrivée de nombreux Ukrainiens ainsi que de migrants envoyés par la Biélorussie.
03:30Les négociations entre États se poursuivront jusqu'à décembre.
03:33Mais la Hongrie a déjà déclaré qu'elle refuserait de participer à tout système de quotas.
03:37La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen,
03:40a réitéré sa volonté d'utiliser les avoirs russes gelés en Europe pour financer un prêt à l'Ukraine.
03:46C'est le moyen le plus efficace de soutenir la défense et l'économie de l'Ukraine.
03:52C'est la manière la plus claire de faire comprendre à la Russie que le temps ne joue pas en sa faveur.
03:59Faute de quoi, selon elle, les 27 devront financer eux-mêmes ces prêts
04:02ou accepter d'emprunter sur les marchés.
04:05Des options rejetées par la France ou l'Allemagne.
04:06Les États membres espèrent trouver un accord lors du sommet européen de décembre.
04:11La Belgique, où la plupart des avoirs russes sont conservés, bloque leur utilisation.
04:15Depuis quelques semaines, la Belgique est d'ailleurs la cible de multiples incursions de drones sur son territoire.
04:20Si le gouvernement belge refuse de pointer du doigt la Russie,
04:23le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius,
04:26y voit un lien avec ces fameux avoirs russes gelés dans le pays.
04:29C'est une façon de créer de l'instabilité et de la peur dans le pays.
04:34Ne songez même pas à toucher aux avoirs.
04:36Il n'y a pas d'autre manière de l'interpréter.
04:40La Belgique a en conséquence débloqué en urgence 50 millions d'euros pour des achats d'armes
04:44et de moyens de défense anti-aériennes.
04:46Madame Engelund, au Danemark, fin septembre, début octobre,
04:51des drones ont survolé six aéroports, six sites militaires.
04:56Comment vous expliquez ces survols ?
04:58La première ministre, Mette Fredriksen, a pointé du doigt les Russes.
05:03Quelle est la signification profonde de ces drones ?
05:05Je n'aurais jamais imaginé que dans mon pays, dans nos aéroports
05:10et au-dessus des installations militaires au Danemark,
05:13qui est un pays pacifiste,
05:15qu'on serait survolé comme ça par des drones.
05:17On ne connaît pas encore l'origine de ces drones.
05:19Il y a une investigation en cours sur ce sujet-là.
05:22Mais pour moi, c'est un symbole du contexte géopolitique dans lequel on vit.
05:28Et ça montre aussi que, justement, le développement technologique
05:33est au cœur de cette bataille mondiale.
05:36Justement, votre pays, le Danemark, a augmenté son budget militaire
05:39à 3,5% du PIB, un effort considérable.
05:44Peut-il se prémunir contre des attaques,
05:47contre ces infrastructures stratégiques ?
05:49Je voyageais en Ukraine au mois de septembre,
05:53ce qui m'a beaucoup frappée par rapport à part les atrocités de la guerre
05:58qui marquent forcément, c'est qu'au cœur de cette guerre,
06:03et pourquoi les Ukrainiens courageusement arrivent
06:07à tenir l'effort contre le Russe,
06:09c'est beaucoup grâce au développement technologique.
06:12Donc, les drones, autres technologies.
06:14Donc, on vit aussi dans une ère où l'innovation
06:16est au cœur de comment on se défend.
06:19Les Danois ont été longtemps critiques vis-à-vis de l'Union européenne
06:22et avec des opt-out, des exceptions dans beaucoup de domaines.
06:26Mais ça a changé, ça a changé beaucoup depuis la guerre en Ukraine en particulier.
06:31Vous avez par référendum réintégré en 2022 la politique de sécurité
06:36et de défense commune de l'Union européenne.
06:39Ça veut dire que vous voulez vraiment une autonomie
06:42pour construire des armes et des armes européennes ?
06:46C'est la question, parce que vous achetez beaucoup américains.
06:48On va établir, réétablir une industrie militaire de défense en Europe
06:55qu'on n'a pas eu, en tout cas pas assez fort qu'on le souhaite.
06:59On va aussi faire ça dans mon pays.
07:01Nous, on a pendant beaucoup d'années pas assez investi dans notre défense.
07:05Là, on est en train de monter.
07:08On a beaucoup monté.
07:08On investit beaucoup.
07:10Avec le but aussi dans l'automne d'arriver en 2030
07:14à investir 5% de notre BNP, on va y arriver.
07:17Et c'est une priorité, c'est la priorité numéro un pour ce gouvernement.
07:22Et là-dedans, c'est clair qu'il est crucial de réinvestir,
07:26reconstruire une industrie européenne aussi au sujet de la défense.
07:32Et là-dedans, encore une fois, les technologies modernes de défense
07:37sont complètement cruciales.
07:39Alors précisément, Christina Hegelhund,
07:42la Commission européenne entend construire un mur de drones.
07:45Vous encouragez finalement l'utilisation de ces biens à double usage,
07:50les transformer pour des usages militaires, les drones par exemple ?
07:54Absolument.
07:54Je pense qu'on est dans un contexte, dans un moment dans l'histoire
07:57où investir dans la recherche uniquement pour un usage civil,
08:02c'est un luxe et qu'on ne peut plus vraiment se permettre.
08:05Et d'ailleurs, vous êtes favorable à ce que le programme Horizon Europe,
08:09doté de 100 milliards d'euros sur 7 ans,
08:12puisse justement contenir ces biens à double usage
08:15parce que les chercheurs européens n'y sont pas forcément favorables.
08:19Ils ont l'impression qu'on va leur enlever un peu d'argent.
08:21Moi, je suis favorable.
08:24Tout à fait, le gouvernement danois est favorable.
08:27Après, quand cela est dit, chaque chercheur individuel, forcément,
08:32prend ses décisions avec sa propre conscience de ce qu'il veut faire
08:34et pas faire avec son travail.
08:36Forcément, cette liberté-là reste à respecter.
08:39Mais il faut en Europe qu'on ouvre nos yeux par rapport aussi aux menaces qui sont là
08:46et le rôle qui jouent les technologies et donc la recherche dans ça.
08:52Il ne faut pas être naïf face au développement en Chine ou en Russie ou en Iran, par exemple.
08:57Et il faut qu'on soit à l'auteur aussi de pouvoir nous protéger aussi avec des technologies critiques.
09:04Vous avez déclaré qu'il faut que nous, les Européens, nous devenions plus autonomes aussi
09:09sur l'intelligence artificielle.
09:12Pour l'instant, elle se développe à très, très grande vitesse aux États-Unis,
09:15d'ailleurs, sur fond de dérégulation décidée par l'administration Trump.
09:22Est-ce qu'on va pouvoir rester dans la course ?
09:24Est-ce que c'est le modèle à suivre aussi ?
09:26Il faut absolument rester dans la course.
09:28L'intelligence artificielle, c'est probablement la nouvelle technologie
09:32qui vient avec les pouvoirs transformatifs,
09:36les plus forts qu'on a connus depuis très, très longtemps.
09:39Et qui génère de la croissance, d'ailleurs.
09:41Peut-être depuis la révolution industrielle.
09:44Donc, dans ça, ça vient aussi avec beaucoup d'aspects éthiques,
09:50beaucoup de questions morales.
09:52Moi, je voudrais que l'intelligence artificielle appliquée en Europe
09:56pose sur des valeurs européennes,
09:58c'est-à-dire un respect pour l'individu, l'humanité,
10:02des valeurs démocratiques, transparence.
10:05Et donc, il est, pour moi, complètement crucial
10:09que justement, on arrive à développer des plateformes du AI en Europe
10:14qui pose sur des valeurs européennes.
10:16Je pense que, non seulement les Européens, mais que le monde en a besoin.
10:20Mais les Américains nous demandent précisément l'inverse,
10:23à savoir enlever le carcan, enlever les régulations européennes
10:27sur leur big tech et sur leur IA.
10:30Et ça, est-ce qu'on s'apprête à le faire ?
10:32Est-ce que nous-mêmes, quand on parle de simplification en Europe,
10:34ça veut dire aussi se débarrasser de toutes les règles ?
10:36Non, pas forcément.
10:38Parce que là, il y a aussi des pouvoirs en jeu.
10:42C'est-à-dire, est-ce qu'on veut laisser ça aux mains,
10:45non seulement d'un autre pays, les États-Unis,
10:48mais des grosses entreprises ?
10:50Avec un leadership qui n'est pas élu démocratiquement,
10:54qu'on n'a pas choisi,
10:56et donc on ne contrôle pas les valeurs,
10:58quand on parle d'intelligence artificielle.
11:00Donc, investissement aussi là, dans les infrastructures européennes,
11:05si on veut arriver à faire ça,
11:07ça va aussi dire un changement d'esprit
11:11dans tous les capitaux en Europe.
11:13C'est-à-dire, par exemple, investir dans les ordinateurs du IA en Europe,
11:16ça coûte très cher, ça consomme beaucoup d'énergie.
11:19On ne va pas en avoir 27 en Europe.
11:21Mais peut-être, quand on parle de gigafactories,
11:26on parle d'en faire 5 en Europe.
11:27C'est-à-dire, il va falloir savoir en partager.
11:29C'est-à-dire, à Paris, comme à Copenhague,
11:32la première question, le premier but,
11:34ce n'est pas de les avoir sur notre terrain,
11:37en France ou au Danemark,
11:38mais être prêt à investir,
11:40est-ce que ce soit en Europe,
11:41et être content si ça vient en Belgique,
11:43ou en Suède, ou en Espagne, ou ailleurs.
11:46Alors, vous êtes aussi ministre
11:48de l'Enseignement supérieur au Danemark.
11:51La France propose d'interdire, justement,
11:53les réseaux sociaux aux moins de 15 ans
11:55qui nuisent à leur santé mentale,
11:57regorges de fake news,
11:59sont des outils de radicalisation aussi parfois.
12:02Vous êtes aussi en train de légiférer
12:04sur ces questions-là au Danemark.
12:07Dans quel sens et comment, justement,
12:09protéger mieux les Européens ?
12:11Alors, nous avons décidé,
12:13le gouvernement, avec une bonne majorité
12:15dans notre Parlement,
12:17d'interdire ces réseaux-là aux jeunes,
12:19aux enfants de moins de 15 ans.
12:22Pourquoi ? Parce que c'est en train
12:25de prendre l'enfance de nos enfants,
12:27tout simplement.
12:29Je pense qu'on connaît tous,
12:30on arrive dans un endroit avec des enfants.
12:33Dans mon enfance, on jouait ensemble,
12:35on était dehors.
12:36On faisait du vélo, on faisait du sport,
12:38on était actifs ensemble dans l'hiver.
12:40L'hiver, ici, sont plus difficiles
12:43que ce que vous connaissez en France.
12:44On jouait ensemble à l'intérieur,
12:46on faisait des jeux.
12:47Là, on arrive dans un endroit,
12:48des enfants, chacun avec leur petit écran.
12:50Moi, je pense que ça ne fait pas du bien
12:52à nos enfants.
12:53On veut enlever ça de leur vie.
12:55Le Danemark, vous dites, a besoin,
12:56d'ailleurs, en parlant de jeunes,
12:59d'étudiants étrangers supplémentaires,
13:01parce qu'il y a une concurrence
13:03pour attirer ces jeunes
13:04qui est féroce en Europe.
13:07Et pourtant, j'ai envie de dire,
13:09par ailleurs, pour votre gouvernement,
13:11la politique migratoire
13:12est l'une des plus restrictives d'Europe.
13:13Et vous voulez un modèle zéro immigration.
13:16Est-ce que ça ne va pas décourager
13:18les jeunes talents de se tourner
13:19vers ce pays qui change d'image ?
13:21Absolument pas.
13:23Alors, le Danemark,
13:24et comme beaucoup d'autres pays en Europe,
13:27on est challengé sur les démographies.
13:29C'est-à-dire qu'on est peu,
13:30on va devenir encore moins.
13:32On a des employeurs publics comme privés
13:34qui, déjà aujourd'hui,
13:36manquent de pouvoir employer
13:38des compétences dont ils ont besoin.
13:39Et ça va être encore plus difficile.
13:41Et donc, dans ce contexte-là,
13:43forcément, on a besoin d'attirer
13:45du travail depuis l'extérieur,
13:46mais aussi des étudiants
13:47qu'on peut former
13:48et qui, j'espère,
13:51vont avoir envie de rester ici.
13:54Mais ça n'est pas contradictoire
13:56avec une politique migratoire,
13:58zéro migration ?
13:59Je pense qu'il faut distinguer
14:01entre les gens qui viennent
14:02pour travailler ou étudier
14:04et la migration.
14:05C'est justement un des problèmes
14:06dans ce débat-là,
14:07c'est qu'on a peu tendance
14:08à tout mélanger.
14:10Le Danemark est un petit pays,
14:11on a une économie ouverte.
14:13On dépend des collaborations internationales.
14:16Donc, absolument ouvert aux étudiants
14:20et aux gens qui veulent venir
14:21pour travailler.
14:22Vous insistez beaucoup
14:23sur la cause de l'espace.
14:26Starlink d'Elon Musk s'est avéré
14:28un outil incontournable
14:29pour les Ukrainiens
14:30dans leur guerre contre la Russie.
14:32Côté européen,
14:33Ariane lance des satellites,
14:34bien sûr, avec succès,
14:36mais à un rythme moindre
14:37par rapport aux Américains.
14:39Comment accélérer
14:40avant que l'espace soit plein
14:42à craquer, saturé
14:44par des objets non européens ?
14:47Alors ça, très important.
14:49Juste un chiffre.
14:52Parmi les plus de 10 000 satellites
14:54qui sont aujourd'hui
14:55en fonction autour de la Terre,
14:58il y a plus que la moitié
14:58qui sont émis par Starlink.
15:00Donc, ça montre quelque chose
15:01sur la dominance
15:02d'Elon Musk sur l'espace.
15:05Donc, pour moi,
15:06investir ensemble en Europe,
15:09dans les infrastructures
15:11d'accès en espace,
15:13mais aussi dans les industries
15:15d'espace en Europe,
15:16où je sais aussi
15:17que la France,
15:18il y a une importante industrie
15:19aussi pour des raisons historiques
15:21et des espaces
15:22qui sont très importantes
15:24pour l'Europe.
15:25Et encore une fois,
15:26une technologie
15:27qui n'est pas juste
15:29une technologie
15:30pour améliorer la vie
15:31sur la Terre, etc.,
15:32mais qui est cruciale
15:33dans la bataille mondiale
15:34dans laquelle on se retrouve.
15:35Et donc, pour l'indépendance,
15:38l'autonomie de notre continent.
15:41Dernière chose,
15:41Christina Hildgelhund,
15:42ministre de l'Enseignement supérieur
15:44et de la Recherche,
15:45vous voulez toujours
15:46plus d'innovation,
15:47on l'a entendu,
15:48investir dans l'espace,
15:49dans l'intelligence artificielle,
15:50dans la défense,
15:51mais tout cela génère des CO2.
15:54Et est-ce que l'Europe,
15:57finalement,
15:57a aussi des ambitions écologiques ?
16:00Est-ce qu'il ne faut pas aussi
16:01diminuer un peu nos productions
16:03pour avoir ces ambitions écologiques ?
16:06Je suis un peu inquiète
16:07quand on regarde le bilan
16:09aussi dans tous les différents pays
16:11en Europe,
16:11y compris le mien.
16:12La question verte diminue un peu
16:14dans l'importance aussi
16:15aux yeux des citoyens,
16:19ce qui est relativement grave
16:20parce que la crise climatologique
16:22n'est pas disparue,
16:23elle est encore là.
16:24Et comment on va résoudre ça ?
16:26Forcément par un changement
16:27de comportement,
16:28mais aussi et surtout
16:30par des nouvelles technologies
16:32qui sont issues
16:32par la recherche et l'innovation.
16:34Quand on regarde
16:35pourquoi l'espace,
16:36par exemple,
16:37pour revenir à l'espace,
16:38c'est important,
16:39ce n'est pas seulement
16:39une histoire de sécurité
16:41ou indépendance,
16:42c'est aussi, par exemple,
16:43par l'espace
16:44et par les satellites.
16:45On arrive à photographier,
16:48c'est-à-dire observer
16:48tout ce qui se passe sur Terre,
16:50donc on peut mieux utiliser
16:51les ressources naturelles
16:53pour faire une production
16:55agriculturelle soutenable.
16:57Merci à vous
16:58d'avoir été notre invitée
16:59aujourd'hui,
17:00Christina Engeloun.
17:01Merci.
17:01On continue sur un sujet
17:03très scientifique
17:03puisqu'il s'agit du cancer,
17:05évidemment de la recherche
17:06et de la lutte
17:07contre le cancer.
17:08C'est notre grand débat
17:09qui nous emmène
17:10avec les chaînes parlementaires
17:11à Bruxelles.
17:12Bienvenue au Parlement européen
17:19au cœur de Bruxelles
17:20où se tient du 19 au 20 novembre
17:21un sommet européen
17:23sur le cancer.
17:24C'est la deuxième cause
17:25de mortalité
17:26sur le vieux continent
17:27après les maladies
17:29cardiovasculaires.
17:30Chaque année,
17:302 600 000 personnes
17:32sont diagnostiquées
17:33d'un cancer
17:34et 1 300 000
17:35en décès dans l'Union.
17:37Bien que les Européens
17:38représentent moins
17:39de 10 %
17:39de la population mondiale,
17:40ils concentrent
17:41environ 25 %
17:43des cas de cancer mondiaux,
17:45soulignant ainsi
17:45la gravité
17:46de cette maladie
17:46sur le continent.
17:47Oui, alors certes,
17:48l'Union européenne
17:50ne dispose
17:50que de peu de compétences
17:52sur les questions
17:52de santé,
17:54mais la Commission européenne
17:55a tout de même
17:56lancé un grand plan
17:57contre le cancer
17:58en 2021,
17:59doté de 4 milliards d'euros
18:01sur 7 ans
18:02pour soutenir la recherche,
18:03le dépistage
18:04et même la prévention.
18:05Pas facile quand les Européens
18:07se méfient de plus en plus
18:08des vaccins
18:09dont certains permettent
18:10pourtant de réduire
18:11le risque de cancer.
18:12Alors pourquoi
18:13les Européens
18:14sont-ils aussi touchés ?
18:16Tabac, alcool,
18:17pesticides polluants
18:18d'hiver,
18:19leur mode de vie
18:20et leurs conditions
18:20de travail
18:21sont en cause.
18:22Comment endiguer
18:23ce fléau,
18:24le fléau du cancer
18:25avec des services
18:26de santé
18:27souvent sous tension ?
18:29Pour en parler,
18:30nous recevons
18:30Thilly Metz,
18:31bonjour,
18:32eurodéputée
18:33Luxembrojoise
18:33du groupe des Verts.
18:34Vous êtes coprésident
18:35de l'intergroupe
18:37cancer et maladie
18:38rare ici au Parlement.
18:40Vous en êtes aussi membre,
18:41Laurent Castillo,
18:42bonjour,
18:43eurodéputé français
18:44du groupe du PPE
18:45ici à la droite
18:46de l'hémicycle
18:47et en France,
18:48membre du parti
18:48d'Éric Ciotti,
18:49l'UDR.
18:49Vous êtes par ailleurs
18:50médecin.
18:51Le constat d'abord,
18:52Laurent Castillo,
18:52le cancer est donc
18:53la deuxième cause
18:54de mortalité
18:54dans l'Union Européenne.
18:56Pourquoi ?
18:57Et pourquoi est-ce
18:58qu'il progresse tant ?
18:59Pourquoi il progresse tant ?
19:01Très probablement
19:03du fait
19:04d'une prévention
19:06insuffisante.
19:07Il progresse
19:08du fait
19:08du tabac,
19:10de l'alcool,
19:11des facteurs
19:11d'environnement,
19:13de l'alimentation
19:14et vous l'avez évoqué,
19:16c'est la deuxième
19:17cause de décès,
19:19le cancer,
19:20mais les prévisions
19:21nous donnent
19:23première cause
19:24de décès en Europe
19:25à partir de 2035.
19:27Nos voisins anglais,
19:31première cause
19:32déjà en Angleterre.
19:34Une prévision
19:34qu'on peut faire mentir
19:35ou ça va être
19:36très difficile ?
19:37C'est le sens
19:38de mon engagement
19:38et ça doit être
19:39le sens d'un engagement
19:40politique par la prévention
19:41mais nous reviendrons.
19:43Sur 470 millions
19:45d'Européens,
19:461,3 million meurent
19:47chaque année,
19:48chaque année du cancer.
19:49En tant qu'écologiste,
19:50est-ce que vous croyez
19:51qu'ils sont déclenchés
19:52par une dégradation
19:54de notre environnement
19:55de vie ?
19:56Les pesticides,
19:57les polluants éternels,
19:59les perturbateurs endocriniens
20:01polluent notre quotidien
20:03et déclenchent
20:03plus de cancers ?
20:05C'est clair
20:06que l'environnement
20:07joue un rôle clé
20:08dans les facteurs
20:11de risque
20:11mais aussi
20:12une alimentation
20:14fortement transformée.
20:16Nous mangeons aussi
20:17trop de viande rouge,
20:19ça contribue aussi
20:20puis cette alimentation
20:21comme je l'ai dit
20:22fortement transformée.
20:23tout ça,
20:24l'air est pollué,
20:25donc la pollution
20:26de l'air
20:27contribue aussi
20:28à rendre les gens
20:30malades.
20:31Donc c'est tout ça,
20:32ce sont les pesticides,
20:34c'est le stress aussi,
20:36c'est les facteurs
20:38chimiques
20:38lesquels on est confronté
20:40aussi dans son travail
20:42éventuellement,
20:43dans la production
20:43de vêtements étanches,
20:46vous avez parlé
20:47des éternels,
20:48des chimiques éternels,
20:49des pifaces,
20:50tout ça peut être
20:52une raison
20:52de causer des cancers.
20:55Donc on connaît
20:56en fait
20:57les facteurs à risque,
20:58ils ne tombent pas du ciel,
21:00il s'agit vraiment
21:00de les nommer,
21:01d'avoir des réglementations
21:03claires,
21:04on a parlé déjà
21:05aussi du tabac,
21:06on attendait maintenant
21:07pour 2026
21:08la révision
21:09sur tous les produits
21:11de tabac
21:11parce qu'il n'y a pas
21:12seulement les cigarettes
21:13entre temps,
21:14il y a tout ce qui est
21:15aussi les icos,
21:16donc le réchauffement
21:18du tabac,
21:18il y a les petits sachets
21:19de tabac
21:20qu'on met en bouche,
21:21donc il y a un tas
21:22de produits de tabac
21:23qui ne sont pas
21:23réglementés du tout
21:24où il faut une autre taxation,
21:27il faut faire gaffe
21:28où on fait cette publicité
21:30qui continue à être
21:31omniprésente,
21:33on a parlé de l'alcool,
21:34on pourrait aussi parler
21:35de l'étiquetage
21:36qu'il faut qu'il soit
21:37plus clair,
21:38et pour cela,
21:39il faut des réglementations
21:40plus fortes.
21:41Laurent Cassio,
21:42d'après l'Organisation
21:43mondiale de la santé,
21:44le taux d'incidence
21:45en Europe s'est élevé
21:46à 280 sur 100 000
21:47en Europe en 2022,
21:49c'est un taux nettement
21:49supérieur à celui
21:50observé par exemple
21:51en Amérique latine,
21:52186,
21:54qu'est-ce qui se passe ?
21:54On est pénalisé par quoi ?
21:55On est trop développé
21:56et donc trop pollué ?
21:59Alors probablement,
22:00on est trop développé,
22:01on s'aperçoit
22:02que c'est un,
22:03j'ai failli dire,
22:04un luxe des pays riches,
22:05malheureusement,
22:06on n'a pas cette même incidence
22:08dans les pays africains,
22:10on l'a évoqué,
22:11un cancer sur deux
22:14aujourd'hui serait évitable,
22:16serait évitable alcool,
22:18tabac,
22:18environnement,
22:19alimentation,
22:21et ça c'est une spécificité européenne,
22:23obésité,
22:24alimentation,
22:25alimentation surtransformée,
22:28trop de gras,
22:30la sédentarité,
22:31trop de sel,
22:31trop de sucre,
22:32tous ces facteurs
22:33de pays évolués,
22:35eh bien le marqueur
22:36c'est l'augmentation
22:36du nombre de cancers.
22:38Il y a aussi des disparités
22:39entre pays,
22:41si nous regardons
22:42les incidences de cancer,
22:45la Hongrie,
22:46le Danemark,
22:47la Belgique,
22:48mais aussi la France
22:49sont nettement au-dessus
22:50de la moyenne européenne,
22:52les pays du sud,
22:53l'Espagne,
22:54sont plutôt mieux,
22:55ainsi que la plupart
22:57des pays de l'Est,
22:58alors comment est-ce qu'on
22:59expliquerait,
23:00Thilimetz,
23:01ces disparités ?
23:03Il faut,
23:03évidemment,
23:04il y a des différences
23:05aussi de style,
23:07de vie,
23:08évidemment,
23:08de différence
23:09de consommation aussi
23:10d'alcool,
23:11de produits,
23:12de tabac,
23:13le mouvement,
23:14on a dit aussi,
23:15donc le fait de bouger,
23:16d'avoir une vie plus saine,
23:18d'avoir plus recours
23:20à la mobilité douce
23:21au lieu de tout faire
23:22en voiture,
23:23donc tout cela,
23:24ça joue,
23:25ça commence aussi
23:26par l'urbanisation,
23:27permettre aux gens
23:28de prendre avec sécurité
23:30leur vélo,
23:32ça peut jouer aussi,
23:33avoir une vie plus saine,
23:34ce qui a une influence
23:35évidemment aussi
23:36sur la santé,
23:38et puis il y a des différences
23:40aussi au niveau
23:41de l'accessibilité
23:42de ces produits
23:43et des contrôles
23:45qui sont effectués.
23:47Laurent Cassio,
23:48disons un mot de la France,
23:49le tabac et l'alcool,
23:50donc reconnu depuis longtemps,
23:51vous le disiez,
23:52comme facteur majeur de risque,
23:53il contribue particulièrement
23:54en France
23:55à l'augmentation
23:55des cancers chez les femmes.
23:56Le taux de tabagisme féminin
23:58est de 23 %,
23:59c'est le plus élevé d'Europe.
24:01La consommation d'alcool
24:02est aussi bien supérieure
24:03à la moyenne de l'UE.
24:04Il faut changer
24:05ces réflexes gaulois.
24:08Il faut changer,
24:09alors est-ce que c'est
24:10des réflexes gaulois ?
24:11Il faut changer
24:12l'information
24:13et la formation.
24:15Je pense que ce qu'ont réussi
24:16les pays nordiques,
24:18la Suède par exemple,
24:19a comme conséquence
24:21d'investir dans la prévention.
24:23Là où nous en France
24:25nous investissons
24:26dans le soin,
24:27eux investissent
24:28dans le soin
24:292%,
24:302 à 3%
24:31d'investissement
24:33dans la prévention
24:34en France,
24:356-7%
24:36dans les pays nordiques.
24:37On le retrouve à la fin
24:38sur la prévention,
24:40dans la diminution
24:41des cancers
24:42et il finit
24:43dans l'augmentation
24:44de l'espérance de vie
24:46en bonne santé
24:46qui a un lien direct.
24:48En France,
24:49pays où la santé
24:50allait bien,
24:51l'espérance de vie
24:52a 9 ans d'écart
24:53par rapport
24:54à certains pays nordiques.
24:55Alors justement,
24:56en plus d'un grand plan
24:58contre le cancer,
24:59la Commission européenne
25:00a pris des mesures
25:02de prévention,
25:03parler de prévention,
25:04des mesures de prévention
25:05sublées
25:05que nous explique tout de suite
25:07le commissaire hongrois
25:08à la santé.
25:10Environ 40%
25:11des cas de cancer
25:12peuvent être évités
25:14par la prévention.
25:15L'an dernier,
25:16les Etats membres
25:16ont adopté
25:17deux recommandations importantes.
25:19Une sur les environnements
25:20sans tabac
25:21n'y va potage
25:22pour mieux protéger
25:23contre les effets
25:24du tabagisme passif.
25:26Deuxièmement,
25:26une recommandation
25:27sur la prévention vaccinale
25:29de certains cancers.
25:30Notre objectif
25:31est notamment
25:32que 90%
25:33des jeunes filles
25:34dans l'Union
25:34soient vaccinées
25:35contre le papillomavirus
25:37d'ici 2030.
25:38On n'y est pas,
25:40un tilimex papillomavirus
25:42qui peut déclencher
25:43un cancer de l'utérus,
25:44précisons-le.
25:45Le commissaire hongrois
25:47que vient de voir,
25:48c'est un proche d'Orban
25:49qui lui-même a un passé
25:50de vaccino-scepticisme.
25:52Et le vaccino-scepticisme
25:53est en train de monter
25:54en Europe.
25:56Vous êtes d'accord
25:57que ça va poser problème
25:58justement
25:58pour ces campagnes
25:59de vaccination ?
26:01Je pense qu'il est
26:01très important
26:02de faire un travail sérieux
26:04de sensibilisation
26:05et d'information.
26:07Justement,
26:07la vaccination
26:08contre le papillomavirus,
26:10quand je vois
26:11même au Luxembourg
26:12que les campagnes
26:14de sensibilisation
26:15sont quand même
26:15plutôt discrètes.
26:17Donc, il y a
26:18des grandes différences
26:19encore au sein
26:19de l'Union européenne
26:21sur la sensibilisation
26:24et l'information.
26:25Notamment,
26:25on parle là surtout
26:26des filles,
26:27mais il faut aussi vacciner
26:28les garçons
26:30par rapport au papillomavirus.
26:31Donc, il y a
26:32beaucoup encore
26:32de méconnus.
26:33Il est important,
26:34évidemment,
26:35que les gens
26:36aient confiance
26:37dans cette vaccination
26:38et c'est pour ça
26:39que tout ce qui est
26:40aussi transparence
26:41avec l'industrie pharma
26:43est crucial.
26:44Vous êtes d'accord,
26:44Laurent Castillo,
26:45pour dire que la vaccination
26:46c'est un élément
26:46important dans la prévention ?
26:48La vaccination,
26:50et là nous parlons
26:50d'HPV,
26:51c'est majeur.
26:53On a évoqué
26:54les cancers
26:55de la femme
26:57avec le col
26:58et l'utérus,
26:59mais vous connaissez
27:00mon métier,
27:01je suis chirurgien
27:02ORL,
27:03on a des cancers
27:05ORL
27:06chez l'homme
27:06et chez la femme
27:07aujourd'hui
27:08que l'on pourrait
27:09prévenir demain
27:10par la vaccination
27:11anti-HPV.
27:13On a beaucoup
27:14de travail
27:14d'information,
27:16de rassurer les gens.
27:17Oui,
27:17il y a eu
27:17ce scepticisme
27:20à la vaccination,
27:23je crois
27:24que nous devons
27:24travailler là-dessus
27:25parce que c'est
27:26la santé des Européens
27:27qui est en jeu.
27:27L'Union Européenne
27:29a donc lancé
27:29un plan
27:30contre le cancer
27:31en 2021,
27:32c'est le bienvenu
27:32pour vous,
27:33donner plus de pouvoir
27:34éventuellement
27:35à l'Union Européenne,
27:36ça ne va pas de soi,
27:36normalement c'est
27:37la compétence
27:37des États membres.
27:39Oui,
27:39on dit c'est la compétence
27:40des États membres,
27:42mais la santé publique
27:43fait part d'une compétence
27:45partagée entre les États membres
27:47et l'Union Européenne,
27:48donc j'ai parlé de campagne,
27:49mais il faut voir
27:50de façon plus large,
27:51j'ai parlé de la publicité,
27:53par exemple,
27:53des produits de tabac,
27:54donc tout ce qui est lié
27:56au marché intérieur,
27:57on peut parler de budget
27:58aussi qui est donné
27:59à la recherche,
28:01à la prévention aussi
28:02et à la recherche
28:04quant au traitement
28:05des cancers,
28:06donc tout ça,
28:07ça se fait quand même
28:08au niveau européen,
28:09donc c'est le budget,
28:10c'est la publicité,
28:11c'est des campagnes
28:12d'information,
28:13dire que l'Union Européenne
28:14n'a pas de compétence,
28:16c'est toujours un peu
28:17une excuse
28:18pour ne rien faire,
28:19mais ce n'est pas le cas
28:21si on a une approche
28:22plus large aussi
28:23sur les taxations minimales,
28:26par exemple,
28:27sur les produits de tabac
28:29ou sur le labeling,
28:30sur l'étiquetage,
28:32donc là,
28:32c'est plein de domaines
28:33où l'Union Européenne
28:34a de la compétence
28:36et où on pourrait
28:37agir davantage.
28:39Alors,
28:39de fortes disparités
28:40persistent,
28:41en tout cas,
28:41dans les politiques
28:42de dépistage
28:43entre les États membres,
28:44en Espagne,
28:45le mois dernier,
28:46un scandale a éclaté,
28:47en Andalousie,
28:48les autorités de la région
28:49menées par le Parti Populaire
28:51de droite,
28:52ont reconnu
28:53qu'au moins 2300 femmes
28:55avaient été affectées
28:56par des problèmes
28:57de dépistage du cancer
28:58du sein.
28:59A Séville,
28:59une manifestation
29:00a réuni plusieurs milliers
29:01de manifestantes.
29:03Écoutez.
29:04J'ai fourni
29:05tous les documents
29:05nécessaires pour les examens
29:07qu'ils devaient me faire
29:07à l'hôpital public.
29:09Au bout de deux mois,
29:10ils ne m'avaient toujours
29:10pas reçue,
29:11même pas pour un premier rendez-vous.
29:13Finalement,
29:14je suis allée en clinique privée
29:15et j'ai été prise en charge.
29:16Mon cancer du sein
29:17a été métastatique.
29:19Ils ont dû l'enlever rapidement.
29:23Nous insistons sur le fait
29:24qu'il ne peut pas y avoir
29:25de système de santé publique
29:27qui nous laisse tomber.
29:28Car la vie d'une seule femme
29:29en vaut la peine
29:30et il y a des milliers de femmes.
29:34Laurent Castillo,
29:35voilà ce qui se passe
29:36quand on coupe
29:37dans les budgets de la santé
29:38comme on l'a fait
29:38ces dernières années.
29:40L'Europe de l'austérité,
29:41c'est l'Europe du cancer.
29:43L'Europe de l'austérité,
29:44l'austérité dans les pays
29:46quand on est en difficulté financière,
29:49la première chose
29:49sur laquelle on coupe,
29:51c'est la santé.
29:52Et c'est un exemple,
29:54tout à l'heure,
29:54vous avez évoqué
29:55ce qui appartient aux États membres,
29:58ce qui appartient à l'Union européenne.
29:59Là, il s'agit d'une compétence nationale.
30:02L'organisation nationale
30:04dépend du pays.
30:05L'Europe doit trouver sa place
30:07là où un pays
30:08est insuffisamment faible.
30:10La prévention,
30:12c'est du long terme.
30:13Je pense que là,
30:14l'Europe a toute sa place.
30:15La recherche et le développement,
30:17elle doit être commune.
30:19La place de l'intelligence artificielle
30:21en santé,
30:21elle doit être commune.
30:23Et c'est là que la force
30:25des 27 pays,
30:26l'État membre,
30:27doit se mettre ensemble.
30:29Cette problématique
30:30que nous avons vue en Espagne,
30:32c'est une problématique
30:33de moyens
30:34pour son système de santé
30:36au niveau national.
30:37On pourrait quand même s'imaginer
30:39que l'Europe donne aussi
30:42des standards très clairs
30:44d'accès aux soins
30:46et aussi aux diagnostics
30:47et à la prévention.
30:49Donc, aussi,
30:50quand j'ai parlé tantôt
30:51de la recherche,
30:52maintenant,
30:52on est en train de demander
30:53au niveau européen
30:55pour la recherche
30:56pour les nouveaux médicaments,
30:58vraiment une optimisation
30:59du traitement.
31:01Donc, de les rendre
31:01plus abordables
31:02du point de vue prix
31:03et d'éviter davantage
31:05les effets secondaires.
31:06Donc, on parle
31:07au niveau européen
31:08bien aujourd'hui
31:09d'individualisation,
31:11de personnalisation
31:12de la médecine
31:13et d'optimisation
31:14dès lors des traitements.
31:16Et ça, c'est quelque chose
31:17qu'on peut faire
31:18et demander
31:19et qu'on va demander
31:20au niveau européen.
31:21Laurent Castillon,
31:22on voit que les causes
31:23et les risques
31:25sont sanitaires,
31:26environnementaux.
31:27Est-ce qu'il n'y a pas
31:27aussi un risque politique ?
31:28On parle beaucoup
31:28de simplification
31:29ces derniers temps,
31:30notamment au niveau
31:31de la Commission.
31:32On a vu passer
31:33des propositions
31:34de la Commission
31:34pour simplifier, par exemple,
31:35les réglementations
31:36sur les cosmétiques
31:37en disant que les produits
31:39qui ne seraient pas ingérés
31:40ne présenteraient pas
31:41forcément de risques.
31:43Est-ce qu'il faut faire
31:43attention aussi à cela,
31:45à ne pas aller trop loin
31:47sur ces sujets-là ?
31:48Alors, la Commission,
31:52il y a des...
31:53La science est là.
31:55La science est là
31:56et je suis professeur
31:57de médecine,
31:58vous le savez.
31:59Je veux dire,
31:59il faut se baser
32:00sur les éléments
32:01de la science.
32:02J'ai l'impression
32:02qu'à des moments,
32:04nous avons un éléphant
32:06dans la pièce,
32:07l'alcool, le tabac,
32:08l'obésité,
32:09et que nous allons regarder
32:11la petite souris
32:12qui joue un rôle.
32:13C'est un perturbateur
32:14endocrinien,
32:15la petite souris.
32:16Non, non,
32:17je ne parle pas des...
32:19Je veux dire,
32:19il y a probablement
32:21des éléments
32:21sur lesquels
32:22on doit jouer.
32:23Mais jouons aussi
32:25et surtout
32:25sur ceux
32:26qui sont identifiés.
32:28Bien sûr que l'épiface
32:29joue un rôle majeur
32:31dans la santé
32:32de nos concitoyens
32:33aujourd'hui et demain.
32:34Je ne vous dis pas l'inverse.
32:35Alors, Mme Metz,
32:37vous êtes un peu plus critique
32:38peut-être sur ce dossier.
32:39Non, je pense qu'on est...
32:40Effectivement,
32:41la simplification,
32:43si elle aboutit
32:43à une dérégulation,
32:45alors on est à côté
32:45de la plaque.
32:46Et pour le moment,
32:47c'est quand même
32:47quelque chose
32:48qui se passe
32:49par rapport...
32:49On a parlé
32:50de l'environnement.
32:51On n'a pas réussi
32:52à avoir
32:53une réglementation
32:55sur l'utilisation
32:56de moins de pesticides,
32:58une utilisation
32:58plus responsable.
33:00Donc, en fait,
33:01notre mission première
33:03en tant qu'Union européenne
33:04et un des grands atouts
33:06qu'on avait,
33:07c'est justement
33:07que ces réglementations
33:09sont là
33:09pour protéger
33:10les citoyennes
33:11et les citoyennes
33:11et pour prévenir
33:13justement
33:13les maladies.
33:14Donc,
33:14si la simplification
33:15conduit
33:17à la dérégulation,
33:18c'est un clair
33:19non
33:19de la part
33:20du groupe des Verts.
33:22Merci en tout cas
33:23à tous les deux
33:24d'avoir très bien
33:25démontré
33:26que le cancer
33:28fait débat.
33:29Beaucoup d'inquiétudes
33:31mais aussi
33:31beaucoup de recherches
33:32sur ce sujet.
33:33Merci à vous
33:34d'avoir été
33:34nos invités.
33:35Merci à vous.
33:36Merci Caroline
33:36et bonne suite
33:38de programmes
33:39sur nos chaînes.
33:40Sous-titrage Société Radio-Canada
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