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  • il y a 21 heures
Tony Estanguet, triple champion olympique, président du comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, et auteur de "Par amour du sport" (Calmann Lévy) en appelle "tous les acteurs à continuer d'investir dans le sport".

Retrouvez tous les entretiens de 8h20 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-du-week-end

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Transcription
00:00Et un invité exceptionnel ce matin dans le grand entretien avec Marion Lourdes.
00:04Nous avons le bonheur de recevoir un immense champion devenu président,
00:10triple champion olympique, champion du monde de canoë.
00:14On lui doit l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024,
00:20dont il a été le président.
00:21Il publie ce vendredi, pour l'amour du sport, aux éditions Kalman Levy,
00:26un livre qui est une plongée au cœur de l'aventure des JO de 2024,
00:32de ce qui nous a fait vibrer, de ce qui nous a émus, de ce qui nous a fascinés,
00:37de la préparation de la candidature de Paris jusqu'à la clôture.
00:42Une aventure et quelle aventure de 10 ans ?
00:46Questions, chers auditeurs, réaction au 01 45 24 7000 ou sur l'application Radio France.
00:53Bonjour Tony Estanguet.
00:54Bonjour.
00:54Je dois dire Tony ou président ?
00:56Non, Tony, s'il vous plaît, cette vie-là, elle est derrière maintenant.
01:00Elle est derrière, mais elle n'est pas si loin.
01:02Elle n'est pas si loin dans nos cœurs et elle n'est pas si loin quand on vous lit justement.
01:06Pour l'amour du sport, c'est le titre de ce livre dans lequel vous revenez sur ce qui a été,
01:11je vous cite, l'aventure de votre vie.
01:15Et je dois vous avouer mon étonnement,
01:17parce qu'il y a l'émotion du président de Paris 2024.
01:22Et on a le sentiment, à vous lire, Tony Estanguet,
01:25que cette émotion que vous avez ressentie au JO est plus grande que celle que vous avez ressentie comme champion, comme athlète.
01:33Est-ce que je me trompe ?
01:34Oui, je crois que finalement, il y a un petit peu de ça.
01:37Je pensais avoir vécu les plus belles années de ma vie,
01:40après avoir passé une vingtaine d'années dans cette course effrénée pour devenir champion olympique.
01:45Une première fois, une deuxième fois.
01:46Une troisième fois, une troisième médaille d'or olympique.
01:48J'étais passé partout avec une relation folle avec mon frère aussi, que je raconte dans ce livre.
01:54Qui était champion olympique avant vous.
01:56Qui a été médaillé olympique en 1996.
01:58Le sport dans notre famille, c'était tout.
02:00Mon père nous a mis dans le sport depuis tout petit.
02:03Et c'est vrai que quand il a fallu arrêter ma carrière en 2012,
02:08beaucoup me disaient, tu ne retrouveras jamais, jamais une telle flamme,
02:12jamais une telle envie de t'engager.
02:16Tu as vécu les plus belles années de ta vie.
02:17Donc quand on a à l'époque 34 ans, ce n'est pas évident.
02:21Et finalement, je peux vous dire que Paris 2024, ça a été encore plus fort.
02:25Parce que non seulement il y a eu les émotions du sport,
02:28mais ce qui était magique et qui même moi, entre guillemets, m'accueillit,
02:33c'est cette ambiance, cette unité, cette France retrouvée, rassemblée.
02:38C'était magique en fait ce qu'on a vécu pendant les Jeux.
02:40Moi, je ne m'y attendais pas.
02:41C'était une parenthèse, on l'a présenté comme une parenthèse.
02:44Est-ce que c'est le cas pour vous ?
02:47Oui, en tous les cas, encore une fois.
02:48Une parenthèse qui s'est refermée ou est-ce qu'elle continue à vivre ?
02:52Moi, j'ai envie de continuer à la faire vivre.
02:55Et c'est pour ça que ce livre aussi est arrivé.
02:57C'est-à-dire que je me suis rendu compte six mois après la fin des Jeux
03:00que les gens continuaient à me demander
03:02« Mais comment vous avez fait ? Comment était-ce possible ? »
03:06C'était magique, les gens ont envie de me partager des souvenirs.
03:09C'est pour ça que je voulais laisser aussi cette trace et aller au-delà de ce qu'on a vécu pendant les Jeux,
03:13raconter finalement toutes les coulisses, parce qu'il s'est passé tellement de choses pendant les douze années avant les Jeux.
03:19C'est incroyable !
03:20Les gens n'ont pas forcément conscience de finalement tout ce que la France a dû faire pour réussir ces Jeux.
03:25On va en parler dans un instant, mais juste décrivez-nous ce pouvoir unique du sport,
03:31le pouvoir unique auquel vous rendez hommage,
03:34puisque ce que vous retenez de cette aventure hors norme, en gros,
03:37c'est que le sport a ce pouvoir unique, absolument unique,
03:41de nous rassembler.
03:43Et dans un pays qui se divise, dans un pays qui se fracture, dont on dit qu'il se polarise,
03:48il y a quelque chose, mais qui vient de quoi ?
03:52Qu'est-ce qui est permis par le sport, Tony Estanguet ?
03:55Oui, c'est une très bonne question.
03:57Je trouve que moi, j'ai grandi grâce au sport.
04:00Depuis tout petit, j'ai senti à travers la pratique du sport
04:03que quelque chose se passait dans mon corps, dans ma vie.
04:06Quand je pratiquais le sport, quand on apprend à faire du sport,
04:10on se découvre soi-même.
04:12On prend par du plaisir, parce que c'est d'abord du plaisir que de pratiquer du sport,
04:19c'est du partage, parce que le sport, encore une fois, se pratique à plusieurs.
04:23Et on apprend à se dépasser, on apprend.
04:26C'est une formidable école, quelque part, de valeurs, de rassemblements.
04:31Et moi, ce que je dis dans le pouvoir du sport,
04:34c'est que ce sport-là a la capacité de fédérer tout le monde.
04:38Qu'on soit passionné de sport, ou pas particulièrement intéressé par le sport,
04:43on se retrouve dans les émotions du sport.
04:45Le sport a ce pouvoir de nous faire découvrir des disciplines
04:50dont on n'avait jamais entendu parler, des champions dont on n'a jamais entendu parler.
04:54Mais moi, j'ai une image qui me vient en tête quand je vous parle.
04:56C'est cette finale du C6 Foot, devant la Tour Eiffel.
04:59Le silence.
05:00Le silence, et en même temps, tout le pays derrière.
05:03Et ça, c'est un pouvoir incroyable du sport, de rassembler les Français, de les rendre fiers.
05:10Je crois qu'il y avait de la fierté pendant ces Jeux.
05:13Et on en avait terriblement besoin.
05:15Et je crois que le sport, la culture, ont cette capacité, encore une fois,
05:19ce pouvoir de nous faire vivre plus intensément.
05:23Et ces souvenirs-là, même s'il y a de l'émotion un peu éphémère,
05:27je crois qu'ils sont terriblement importants parce que c'est ce qu'ils nous permettent de faire nation,
05:32de nous retrouver dans des temps forts et quelque part des souvenirs à vie.
05:36Et alors, ce qui est étonnant, au-delà de l'amour du sport dans ce livre,
05:39c'est que vous nous dévoilez effectivement vraiment les coulisses,
05:41la jeunesse de la candidature de Paris pour les JO 2024.
05:45Vous remontez même à la défaite de Paris face à Londres.
05:48On s'en souvient, en tout cas pas les plus jeunes, mais pour les plus âgés d'entre nous.
05:53C'était pour les JO d'été de 2012.
05:55À l'époque, le maire de Paris, lui-même Bertrand Delanoé,
05:58accusait les Britanniques d'avoir triché.
06:00Et vous vous dites dans le livre, pas du tout.
06:02Et même, vous êtes inspiré des Britanniques
06:05et vous avez embauché des Britanniques pour faire la campagne française.
06:08Oui, c'est vrai que c'était une sacrée leçon.
06:10Moi, j'étais dans la salle à Singapour en 2005 en tant qu'athlète.
06:13À l'époque, je rêvais de terminer ma carrière en étant athlète à la maison
06:19et de vivre les JO de 2012 à Paris, en France, en tant qu'athlète.
06:24Et heureusement, ça ne s'est pas passé comme ça.
06:25Et heureusement, pour moi, ça ne s'est pas passé comme ça.
06:27Parce que finalement, non seulement j'ai pu gagner les JO à Londres en 2012,
06:31mais derrière, j'ai pu les organiser à Paris en 2024.
06:35Mais c'est vrai que ce jour-là, les Anglais nous ont mis une leçon.
06:39Sans tricher.
06:40Sans tricher, bien évidemment.
06:41Et en étant juste, en étant tourné vers la jeunesse,
06:46en étant tourné vers, quelque part, le reste de l'humanité
06:51et un petit peu moins centré sur eux-mêmes.
06:54Oui, mais Cocoréco, Paris a fait mieux.
06:56Paris a fait mieux parce que c'est cette édition,
07:00les JO de la première fois,
07:01la première cérémonie d'ouverture en dehors d'un stade,
07:03vous le racontez,
07:04premier jeu au cœur d'une ville,
07:06première vasque qui s'envole.
07:07Ça, c'est quelque chose qu'on retrouve et dont on se souvient
07:12lorsque vous êtes arrivés dans cette aventure où vous étiez athlète.
07:16Et puis, il y a aussi des moments dont on se souvient tous.
07:19Les friges, par exemple.
07:21Vous revenez sur les polémices, sur les friges.
07:24On est parti de loin sur ce projet.
07:27On est parti de loin sur ce projet.
07:29C'est vrai qu'il y avait une vraie défiance.
07:31Il faut se souvenir un petit peu du climat et de l'ambiance
07:34qu'on a dû traverser pendant toutes ces années de préparation.
07:38les gens n'y croyaient pas.
07:39Et pourtant, je crois que le message de ce livre,
07:42c'est qu'il faut qu'on soit fiers d'être français.
07:44Il faut qu'on se souvienne que la France,
07:46elle a réussi parce qu'elle a osé,
07:48parce qu'elle a su être audacieuse
07:50pour repenser cet événement.
07:52Ce n'était pas seulement les 33e Jeux de l'Histoire.
07:54La France avait rendez-vous avec elle-même.
07:56On a accueilli le monde.
07:57On a été regardé par 5 milliards de personnes.
08:00Et on a su offrir le spectacle
08:02d'une France audacieuse,
08:05rayonnante et fédérée.
08:07Il fallait battre en brèche des idées reçues aussi
08:09pour cette candidature lors des séances de lobbying,
08:12les trésors de persuasion qu'il fallait déployer.
08:15C'était quelles idées reçues sur les Français ?
08:17Vous dites la division politique,
08:19l'arrogance, l'enfer administratif.
08:22Oui, moi, j'ai tout entendu.
08:23D'abord, j'ai entendu en face de candidature
08:25qu'on ne battrait pas les Américains.
08:26Les Français n'avaient aucune chance
08:27de gagner la candidature des Jeux
08:29qu'on avait déjà perdu cinq fois.
08:30j'ai effectivement entendu
08:34que ce serait un gouffre financier.
08:36On va finir avec à peu près 100 millions
08:37finalement de bénéfices de cette organisation.
08:42Tout était prétexte finalement à polémique,
08:46à critique.
08:46Il y avait un pessimisme très fort dans ce pays.
08:49quand la cérémonie on nous a accusé
08:53de folie criminelle quand même.
08:55Alors que ça a été...
08:56Vous l'avez compris ça ?
08:57Mais non, moi je ne le comprenais pas.
08:58Je me suis battu pendant 12 ans
09:00pour tenir bon la barre de cette ambition.
09:03Il fallait que la France montre
09:04le plus beau visage d'elle-même.
09:08Et pour ça, il fallait laisser de la place
09:09à la créativité.
09:11On a dans ce pays des experts
09:13qui ont des idées,
09:14qui ont cette capacité de voir grand
09:17et de trouver des solutions complètement inédites.
09:19On a réduit de moitié les émissions carbone
09:21tout en faisant des jeux absolument spectaculaires.
09:25Alors que tout le monde disait
09:25c'est impossible.
09:26Il faut choisir.
09:27Soit on fait des petits jeux
09:28plus responsables de l'environnement
09:29mais vous ne pouvez pas faire rêver
09:32et être responsable.
09:34Bah si, on a réussi à le faire.
09:35Avant d'aller au standard
09:36et de donner la parole aux auditeurs d'Inter,
09:39il y a cette part d'émotion,
09:40cette communion qui s'est produite en France.
09:45Nous sommes au lendemain des commémorations
09:47du 13 novembre.
09:48Vous y étiez hier, Tony Estanguet,
09:50à Paris, avec d'ailleurs
09:52quelques membres de l'équipe
09:54qui avaient déjà organisé la cérémonie des JO.
09:57Et dans toute cette aventure
09:59que vous retracez,
10:01vous racontez qu'au même titre
10:02que les attentats de janvier 2015
10:04contre Charlie,
10:06au lieu de dissuader la mairie,
10:07au lieu de dissuader le président
10:09de la République,
10:10par crainte,
10:12tout simplement pour la sécurité du pays,
10:15c'est ce qui va donner à ces JO
10:17un sens supplémentaire.
10:20Oui, c'est vrai.
10:20Est-ce que vous y pensiez hier
10:22en vous rendant aux cérémonies du 13 novembre ?
10:24Bien sûr, c'était complètement bouleversant.
10:26Je crois qu'on a tous individuellement vécu
10:29un terrible drame à ce moment-là.
10:33Il y avait beaucoup d'émotions hier soir.
10:34C'était très fort et très important,
10:36je crois, de continuer à se souvenir
10:38et à soutenir les victimes de ces attentats.
10:43Nous, sur ce projet,
10:44c'est vrai que c'était là aussi assez fou
10:47d'imaginer lancer une candidature
10:49au lendemain des attentats
10:50dans un climat là aussi d'insécurité très fort.
10:53D'autant qu'il y avait eu un attentat
10:55à proximité d'une enceinte sportive.
10:57En 2015, le sport était attaqué
11:00quelque part pour la première fois.
11:02Et c'est vrai que pour nous,
11:03c'était très difficile
11:04de convaincre les membres du CIO
11:06qu'il fallait venir en France.
11:08Donc, on a aussi eu à traverser ça.
11:11Et je voudrais, moi, effectivement,
11:12comme vous le disiez,
11:14remercier les autorités publiques
11:16qui ont eu le courage de dire
11:18on continue, on avance,
11:20parce que justement,
11:21on va défendre nos valeurs.
11:22Et on a besoin dans ce pays
11:23de défendre la liberté, la démocratie,
11:26ces grands événements qui nous rassemblent,
11:28on y croit,
11:28et on va organiser des jeux.
11:30Et ça a même renforcé,
11:31là où on aurait pu craindre,
11:32un repli sur nous-mêmes.
11:33Oui, le paradoxe.
11:34Et quelque part débrancher
11:35ce projet assez fou.
11:38Finalement, la maire de Paris
11:39et le président de la République,
11:41François Hollande,
11:42à ce moment-là,
11:43ont dit non, on y va,
11:44et on y va encore plus.
11:45Et moi, je voudrais vraiment
11:46les saluer,
11:47parce que c'est aussi grâce à eux
11:48qu'on a réussi ce pari fou.
11:50Alors, il y a ceux-là,
11:51il y a la maire de Paris,
11:52le président de la République,
11:53vous-même, le CIO,
11:55bon bref,
11:55tous ceux qui ont participé
11:56à cette aventure.
11:57Et puis, il y a cet événement
11:58qui a été vécu de l'intérieur
12:00par ceux qui y ont participé.
12:02Bonjour Alain.
12:03Oui, bonjour Ali,
12:04bonjour Madame Lour.
12:05Merci d'être avec nous
12:06sur France Inter ce matin.
12:08Vous vouliez justement
12:08parler avec Tony Estanguet
12:11de votre expérience.
12:13Oui, alors je veux surtout
12:14parler de la scène.
12:15Moi, je suis déjà très ému
12:16d'avoir M. Estanguet
12:17au bout du fil,
12:18parce que moi,
12:19j'étais volontaire,
12:19effectivement,
12:20en JO à Roland-Garros
12:21pendant 15 jours.
12:22Il nous a fait
12:23quelques conférences en visio
12:25pour nous manager,
12:26pour nous donner l'envie.
12:27Et effectivement,
12:28quand il parle
12:28d'un moment extraordinaire,
12:30c'est un moment de vie
12:31extraordinaire que j'ai vécu.
12:32Les mots ne sont même pas suffisants.
12:34Quand j'écoute
12:35Parade de Victor Le Man,
12:36j'ai toujours envie de pleurer.
12:38Quand je regarde...
12:39La musique des gilets.
12:41Quand je regarde ma tenue,
12:42quand je regarde mon badge,
12:43quand je regarde tout ça,
12:44c'est symbolique.
12:45Mais je me dis,
12:45j'y étais,
12:46je n'ai pas rêvé,
12:47je l'ai vécu.
12:48Et c'est une dimension
12:50humaine
12:51qu'on a tous vécu,
12:53que ce soit avec les spectateurs,
12:54avec les autres bénévoles.
12:56C'est quelque chose de magique.
12:57Et M. Estanguère...
12:58Et c'est toujours magique
12:59pour vous, Alain ?
13:00Ah oui,
13:01mais il ne se passe pas une journée,
13:03Ali,
13:04sans que je ne pense
13:05à cet événement.
13:06J'ai ressenti...
13:07Déjà, le jour où j'ai appris
13:09que j'avais été retenu,
13:10je pense que si on m'avait dit
13:11que j'avais gagné 100 millions,
13:13je n'aurais pas été plus heureux.
13:14Je vous assure...
13:15Ça fait rire Tony Estanguère.
13:16C'est-à-dire que je suis parti de Dax
13:18avec ma tenue de volontaire
13:20et j'avais l'impression
13:20que tous les gens dans le train
13:22me regardaient
13:22en se disant
13:23« Putain, il a du bol,
13:24lui, il va au JO. »
13:25Et c'est vrai que j'ai ressenti...
13:26Ah, génial !
13:27Et c'est vrai qu'il y a eu
13:2840 000 volontaires, Alain.
13:3040 000 comme vous.
13:31Quand je suis parti de Paris,
13:32j'ai pleuré
13:33parce que j'ai perdu
13:34un bout de quelque chose.
13:36Et alors, vous aviez une question
13:37pour Tony ?
13:39Voilà.
13:39Alors, déjà, une question.
13:40En plus, je le remercie
13:41parce que je vais donner
13:42une idée de cadeau
13:42à ma femme pour les fêtes.
13:43Elle m'a demandé...
13:44Ah, voilà !
13:45Voilà !
13:45Donc, déjà, chérie,
13:46si tu m'entends,
13:47il y a une idée de cadeau.
13:48Et puis, monsieur Essanguet,
13:50parce que je vous appelle monsieur
13:50parce que j'ai une admiration
13:51pour vous en tant que voisin Bernet.
13:54Est-ce que...
13:55Comment on sort émotionnellement
13:56et surtout,
13:57est-ce qu'il y a eu
13:57un moment de vide abyssal
13:59dans votre vie d'après ?
14:00Bon, vous avez écrit un livre.
14:01Ça, ça vous a pris du temps.
14:03Mais comment on gère...
14:03Mais je vous en conseille la lecture.
14:05Merci, Alain.
14:06Merci beaucoup, Alain.
14:07Merci pour ce témoignage
14:09et merci d'avoir participé
14:10à cette organisation.
14:11Formidable témoignage.
14:13On ne le dit pas assez,
14:14mais les 40 000 bénévoles
14:16nous ont offert des jeux.
14:17Ils ont été partie prenante.
14:19Là aussi,
14:19tellement de polémiques
14:20au moment du recrutement
14:22de ces bénévoles.
14:23On disait,
14:24mais vous êtes fous
14:24de vouloir recruter
14:2540 000 personnes.
14:27Jamais vous ne les trouverez.
14:28C'est impossible.
14:29On a eu 300 000 demandes.
14:30On a été obligés
14:31de choisir des gens
14:32les plus motivés.
14:34Et vraiment,
14:35on leur doit cette réussite
14:36parce qu'ils ont été
14:36le sourire de ces jeux.
14:38Il y a Hervé également
14:39sur l'application Radio France
14:40qui vous dit merci
14:41non pas une fois,
14:42mais trois fois.
14:43Merci, merci, merci
14:44M. Estanguet
14:45pour le bonheur
14:45pendant les JO de Paris.
14:46C'est moi qui vous remercie
14:48tellement on vous doit
14:49encore une fois
14:49cette ambiance.
14:50Il y avait une faite.
14:51Il y avait une faite.
14:52Le vide.
14:53Parce que vous l'avez ressenti,
14:54le vide.
14:54Non, moi j'ai tellement aimé
14:57ces jeux ont transformé ma vie.
14:59Je savais aussi
14:59qu'il y avait une fin.
15:01Je me mettais programmé
15:02pour tenir jusqu'au 8 septembre 2024.
15:04J'étais quand même content
15:05que ça s'arrête.
15:06J'étais éprouvé,
15:08j'étais fatigué,
15:10j'étais sous le stress aussi
15:11qu'il se passe quelque chose
15:12jusqu'à la fin.
15:13Donc cet événement
15:14qui finalement se déroule
15:16sans quoi qu'alors
15:16que là aussi
15:17on nous avait promis
15:18la galère monumentale
15:19dans Paris.
15:20Les gens voulaient fuir Paris.
15:21Finalement, c'était beau.
15:24Paris était magnifique
15:25et il n'y a pas eu
15:26de problème de transport,
15:27de sécurité.
15:28C'était bien organisé.
15:29Donc moi derrière,
15:30je me suis reconstruit
15:32dans le sens
15:32où je me suis ressourcé.
15:34J'ai repassé beaucoup de temps
15:35avec les miens
15:36que j'avais un petit peu délaissé
15:37pendant plusieurs années.
15:38C'était important pour moi
15:39de continuer à accompagner
15:41mes enfants
15:42et de retrouver mon territoire,
15:47de retrouver ma vie d'avant
15:48même si je n'ai pas l'impression
15:50d'avoir complètement changé de vie.
15:52Mais c'est vrai que
15:53c'était vertigineux pour moi
15:54ces douze années
15:55à la tête de ce projet.
15:56C'était une grosse responsabilité.
15:58Je ne savais pas
15:58si je serais capable
15:59d'aller au bout
16:00et de faire face finalement
16:02à cette pression
16:03et à cette difficulté.
16:05Au final,
16:05tout s'est bien passé.
16:06Donc je me suis très très bien remis
16:08de cette année de transition.
16:09Ça a été salutaire.
16:11J'ai eu envie
16:11de raconter cette histoire
16:13parce que c'était aussi
16:13un bon moyen
16:14de tourner la page
16:15et de passer à autre chose
16:16et de prendre du recul
16:17sur la suite.
16:18Alors pas de baby blues.
16:19Non.
16:19Il faut dire qu'il y a eu
16:20un héritage quand même
16:21avec ces Jeux.
16:21Il y a eu 64 médailles d'or,
16:23un budget en excédent.
16:24C'est assez rare
16:24pour être salué.
16:264000 logements construits,
16:285% de licences sportives
16:30en plus,
16:30notamment dans le tennis de table.
16:31On se rappelle
16:32des frères Lebrun
16:33que tout le monde avait découvert
16:34et suivi.
16:35Est-ce que cet héritage-là,
16:36il peut survivre,
16:37il peut perdurer
16:38avec une baisse de budget
16:39annoncée de 6,5%
16:41pour les sports
16:42l'année prochaine ?
16:43Vous étiez déjà exprimé
16:45sur le sujet,
16:45mais est-ce que vraiment
16:47le sport n'est pas en danger ?
16:49Si, c'est le vrai défi.
16:50Vous avez raison
16:50de le mentionner.
16:51Je crois bien qu'aujourd'hui,
16:52on est dans une société
16:53qui se pose beaucoup de questions.
16:55Les collectivités locales
16:56qui sont les premiers financeurs
16:59finalement du sport en France
17:00parce que la force du sport français,
17:03c'est son tissu associatif.
17:04On a 800 000 clubs
17:05un peu partout sur le territoire,
17:06dans tous les sports.
17:07On a beaucoup de chances
17:08d'avoir dans ce pays
17:09une diversité sportive.
17:11Il y a un sport près de chez vous,
17:12quel que soit ce que vous aimez,
17:14un sport collectif,
17:15un sport individuel,
17:16un sport d'intérieur,
17:17un sport d'extérieur.
17:18Il faut garder,
17:19protéger cette diversité sportive
17:21et elle est fragilisée aujourd'hui.
17:23Et donc le message
17:23aux décideurs, c'est quoi ?
17:24C'est qu'il faut investir
17:26dans le sport,
17:26il faut protéger le sport.
17:28Le pouvoir du sport,
17:29c'est de continuer
17:30à rassembler.
17:32Toutes les études le démontrent.
17:33Un investissement dans le sport,
17:34c'est un investissement
17:35non seulement pour le sport,
17:36mais aussi pour la santé,
17:37pour l'éducation,
17:38pour le lien social.
17:39On a besoin du sport
17:40parce que le sport,
17:42chaque week-end en France,
17:43il fédère des millions de personnes.
17:45Avec des rencontres sportives,
17:46nos enfants font du sport
17:48et se retrouvent,
17:49cette mixité sociale,
17:50elle est beaucoup plus forte
17:51avec le sport.
17:52Donc oui,
17:52moi j'appelle aujourd'hui
17:53tous les acteurs
17:55à continuer à investir
17:56dans le sport,
17:57qu'il soit public ou privé.
17:59On a bien vu
18:00que c'était possible
18:01pendant les Jeux.
18:02Maintenant,
18:02on voit que c'est difficile
18:03au lendemain des Jeux.
18:05Donc c'est pour ça
18:05que moi j'ai envie
18:06de continuer à m'investir
18:07dans le sport
18:07et notamment dans le sport français
18:09parce qu'on doit absolument
18:11ne jamais lâcher le...
18:12Après les 64 médailles,
18:16allez, sous quelle forme
18:16on vous a proposé d'être ministre ?
18:18Oui, on m'a proposé d'être ministre.
18:20J'ai l'impression aujourd'hui
18:22que je peux être plus utile
18:23dans une autre position.
18:25Je crois que la politique...
18:27Vous avez dit non à Emmanuel Macron ?
18:29Oui, j'ai dit non effectivement
18:30parce que je me projetais davantage
18:32dans un rôle en dehors
18:35à travailler avec les acteurs politiques
18:37mais côté société civile,
18:38côté mouvement sportif
18:39pour porter des projets.
18:42porter des projets
18:43parce que c'est vrai que
18:44moi je crois aux projets,
18:45on l'a vu avec les Jeux,
18:46la force des projets
18:47c'est qu'il y a un début,
18:48il y a une fin
18:48et qu'il faut que tout le monde
18:49travaille ensemble.
18:51Nous, ça commençait le 26 juillet
18:52et pendant 12 ans,
18:53on ne pouvait pas imaginer
18:55un décalage.
18:57Quand le Covid arrive
18:58et que pendant plusieurs mois
18:59tout s'arrête,
19:00je peux vous dire
19:00qu'on était un peu dans la panique
19:02mais la France a su trouver
19:03des solutions
19:04pour réussir ces Jeux.
19:06Il nous reste très peu de temps.
19:07On parle des présidents
19:08de la République,
19:08vous les avez tous rencontrés
19:09et même c'est une anecdote
19:11que je conseille,
19:13la visite au Cap-Nègre
19:14chez Nicolas Sarkozy
19:16et Carla Bruni
19:16où vous débarquez
19:18dans cette somptueuse propriété
19:19en Twingo
19:20et vous avez même fait
19:22une sortie à vélo
19:23avec l'ancien président
19:25Nicolas Sarkozy.
19:27Blague à part
19:28et sourire mis à part,
19:29qu'est-ce qu'il vous a apporté
19:31lui en particulier
19:32au moment où vous
19:33prépariez les JO ?
19:34En fait,
19:35ce qui m'a fasciné
19:35et c'est ce que je raconte
19:36dans ce livre,
19:37c'est toutes ces rencontres
19:38de gens que je ne connaissais pas
19:39qui sont des gens
19:40qui n'étaient pas
19:41de mon univers,
19:41de mon monde
19:42et forcément
19:43quand on rencontre
19:45un ancien président
19:47de la République,
19:47Nicolas Sarkozy,
19:49que je découvre en fait
19:50être un passionné de sport,
19:51qui a plein d'idées
19:52sur l'organisation des Jeux,
19:53qui me met en contact
19:54avec des entreprises
19:55pour devenir partenaire,
19:57qui m'aident vraiment
19:58à réussir ces Jeux,
19:59pour moi c'était formidable.
20:01Donc je le raconte
20:01dans ce livre.
20:02Encore un mot,
20:02c'est celui de Benjamin
20:04qui veut vous parler.
20:06Bonjour Benjamin,
20:08capitaine de l'équipe
20:09de France de Volé Assis,
20:10vous aviez un mot
20:11à dire à Tony Estanguet.
20:13Oui, bonjour la matinale,
20:14bonjour l'équipe,
20:15bonjour Tony.
20:16Bienvenue à vous.
20:17Je voulais juste
20:17te remercier
20:18pour la hauteur
20:19des Jeux par olympiques
20:20que tu nous as offerts
20:20parce qu'on entend souvent
20:22des commentaires,
20:23on m'a posé
20:23beaucoup de questions
20:24avant les Jeux
20:25puis après les Jeux
20:25pour savoir
20:26si tu as été
20:26à la hauteur
20:27des Jeux olympiques.
20:28Il y a toujours
20:28cette comparaison.
20:29Je voulais te remercier
20:29parce que moi,
20:31en tant qu'athlète
20:31et au nom de toute
20:32l'équipe de France
20:33de Volé Assis,
20:33je voulais te remercier
20:34parce que c'était
20:34des Jeux par olympiques
20:35extraordinaires.
20:37Waouh, waouh, waouh.
20:38C'est bien pour finir ça.
20:40Ça fait très plaisir
20:41et franchement,
20:42la magie des Jeux,
20:42c'est vous qui l'avez fait vivre.
20:44Tous les athlètes,
20:45bravo parce que
20:46vous avez montré
20:47non seulement la performance
20:48mais aussi des valeurs
20:50très très fortes.
20:51Donc par amour du sport,
20:52c'est aussi un hommage
20:53à tous ces athlètes.
20:54C'est les premiers
20:54que je remercie dans ce livre
20:55parce que cette rencontre
20:58avec les Jeux,
20:58elle a été possible
20:59aussi grâce aux athlètes.
21:00Donc merci aux athlètes paralympiques
21:01de nous avoir fait découvrir.
21:03Et notamment évidemment
21:04les athlètes paralympiques
21:05et merci Benjamin
21:06pour votre appel.
21:07Tony Estanguet,
21:08merci infiniment
21:08d'avoir été l'invité d'Inter
21:10ce matin.
21:10Merci beaucoup.
21:11Par amour du sport,
21:12c'est le livre
21:12qui vient de paraître
21:13aujourd'hui même
21:14en librairie
21:15et c'est publié
21:16chez Calman Levy.
21:17Exactement.
21:18Merci beaucoup.
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