00:00... sur les coups de 7h15. Pour l'heure, il est 7h19.
00:03On va continuer à parler de l'Ukraine avec le visage du jour, mais côté positif, en tout cas pour nous, Agnès Bonfillon.
00:08Hier soir, les Ukrainiens ont perdu 4-0 contre l'équipe de France. C'est du foot, bien sûr.
00:12Et pour le coup, ça s'est joué à la loyale. Pour vous, l'homme du match, qui est aussi le visage du jour, c'est évidemment le coach, Didier Deschamps.
00:18Dédé, la Dèche, à 57 ans, il va vivre sa quatrième Coupe du Monde en tant que sélectionneur.
00:26Il a déjà prévenu, ce sera la dernière.
00:28Je suis là depuis 2012. Je suis prévu jusqu'en 2026, la prochaine Coupe du Monde, mais ça s'arrêtera là.
00:36Ah, si les Bleus pouvaient décrocher une troisième étoile ! Il y va pour ça, Didier Deschamps, gagné !
00:42Le gamin de Bayonne a toujours détesté perdre. Il le reconnaissait volontiers chez Thierry Ardisson.
00:47Jouer pour jouer, ça ne m'intéresse pas beaucoup. J'ai du plaisir à travers la victoire, surtout.
00:51Mais quand vous étiez petit, les gens disent que vous étiez haineux quand vous perdiez.
00:54Ah oui, j'étais horrible. C'était Cabourrut, comme ils disent chez moi. C'est-à-dire, j'avais la tête rafouillonnée, je t'ai piqué des crises. Non, j'étais insupportable.
01:01Oui, Cabourrut, s'est eu en basque dès ses débuts à 11 ans à l'Aviron Bayonnet.
01:06Direction ensuite le centre de formation du FC Nantes, où il rencontre un certain Marcel de Sailly, deux canaries liés à vie.
01:13Le grand tournant pour Didier, c'est à l'OM. Deux titres de champion de France, avec le maillot fosséen et surtout la coupe aux grandes oreilles en 1993.
01:23Un trophée qu'il soulève encore trois ans plus tard, sous les couleurs de la Juve.
01:28Et puis, bien sûr, bien sûr, en 98, le capitaine des Bleus emmène la France sur le toit du monde.
01:34Vous le croyez ça, l'équipe de France est championne du monde en battant le Brésil. 3-0. Je crois qu'après avoir vu ça, on peut mourir tranquille.
01:43Enfin, le plus tard possible, mais on peut.
01:48On continue à faire du bien, on a une petite pensée pour Thierry Roland.
01:51Sa deuxième étoile, Didier Deschamps, ce sera en tant que sélectionneur en 2018. Didier Deschamps, un meneur d'hommes.
01:56Oui, il a souvent eu ce rôle, que ce soit en tant que joueur ou coach.
02:00L'extravagance, ce n'est pas son truc à Dédé. Lui, c'est le sens du collectif.
02:04Et quand on lui reproche son manque de technique, il répond avec humour.
02:08Disons, je n'étais pas un surdoué, j'ai beaucoup travaillé, mais je n'ai pas l'aisance d'un Zidane ou d'un Thierry Henry.
02:13Mais bon, le football, ça se joue quand même avec les pieds.
02:15Donc, c'est pour ça que quand on dit que je ne suis pas très technique,
02:18quand je dois mettre le ballon à gauche, on va toujours à droite, j'aurais des problèmes quand même.
02:24Ce côté travailleur laborieux, Didier Deschamps le tient de ses parents.
02:28Son père était peintre à l'aérodrome de Bayonne, sa mère vendeuse.
02:32Une famille ouvrière modeste, comme celle de Claude, qui l'a épousée il y a 36 ans, pour le meilleur et pour le pire.
02:39Le pire, ils ont dû très vite l'affronter quand le footballeur a perdu son grand frère dans un crash aérien.
02:44Le meilleur, c'est la naissance de leur fils unique, Dylan.
02:47Ce n'est pas pour rien que Dédé embrasse toujours son alliance sur un terrain de foot.
02:52C'est une habitude, ce n'est pas par superstition, c'est une force supplémentaire qu'elle peut me donner.
02:57C'est une forme de reconnaissance par rapport à ce que j'ai fait, ce que j'ai réalisé.
03:01Je lui dois beaucoup, je le sais, elle le sait.
03:03Didier Deschamps ou l'histoire d'un anti-héros au palmarès impressionnant.
03:07Il disait le foot, ça joue quand même avec les pieds.
03:09Il nous a prouvé que ça se jouait aussi avec la tête, le foot. Merci.
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