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À LA UNE / Boualem Sansal libéré : des relations France/Algérie apaisées ?
Mercredi 12 novembre 2025, l'Algérie a accepté de gracier et de libérer l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, près d'un an après son arrestation à Alger. Le pouvoir algérien qualifiait « d'attentatoires à l'unité nationale » des propos sur l'origine des frontières actuelles de l'Algérie et du Maroc dans le média d'extrême droite « Frontières ». L'écrivain a été condamné à 5 ans de prison ferme et à une amende d'environ 3 300 euros en mars 2025. Peine ensuite confirmée en appel quatre mois plus tard. Lundi 10 novembre 2025, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, appelait son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, pour lui demander de faire « un geste humanitaire », en raison de sa santé fragilisée par un cancer de la prostate. Dans un communiqué, le gouvernement algérien a répondu favorablement à la demande de grâce poussée par l'Allemagne. Boualem Sansal a alors été hospitalisé à Berlin. Emmanuel Macron a exprimé « sa profonde gratitude » au chef d'Etat allemand, avant de préciser qu'il « reste évidemment disponible pour échanger avec le président Tebboune pour échanger sur l'ensemble des sujets d'intérêt pour nos deux pays ». Laurent Nuñez, ministre de l'Intérieur, a été invité en Algérie pour reprendre les discussions diplomatiques. Quel sera l'impact de la libération de Boualem Sansal sur l'évolution des relations entre la France et l'Algérie ?
Invités :
- Bruno Fuchs, député « Les Démocrates » du Haut-Rhin, Président de la commission des affaires étrangères
- Noëlle Lenoir, ancienne Ministre des affaires européennes, Présidente du comité de soutien à Boualem Sansal
- Rachel Binhas, journaliste à « Marianne »
Les chroniques :
« Comment l'Allemagne a-t-elle obtenu la libération de Boualem Sansal ? » par Bertrand Périer, avocat
« La petite histoire dans la grande » : Libération de Boualem Sansal, pourquoi la France a échoué ? par Anna Cabana
LA QUESTION QUI FÂCHE / Marathon budgétaire : tout ça pour ça ?
Après une dizaine de journées et de soirées consacrées aux discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), les députés se consacrent à nouveau au Projet de Loi de Finances 2026 (PLF). Le 4 novembre 2025, il restait plus de 2 000 amendements à étudier sur la partie recettes du PLF. « Il faudrait 78 heures pour le terminer, et il en reste 42 », alertait Hélène Laporte, députée RN et présidente de la séance. Le vote sur ce volet est prévu pour le 17 novembre, puis les élus devront se pencher sur les dépenses, avant un vote le 24 novembre, au plus tard. Les délais pourront-ils être respectés ? Yaël Braun-Pivet, Présidente de l'Assemblée nationale, a suggéré d'appliquer le « temps législatif programmé », afin de fixer à l'avance la durée des débats et de réduire les interventions des députés. Un marathon en forme de course contre-la-montre qui devra prendre fin au plus tard le 31 décembre 2025. Face à des débats qui
Mercredi 12 novembre 2025, l'Algérie a accepté de gracier et de libérer l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, près d'un an après son arrestation à Alger. Le pouvoir algérien qualifiait « d'attentatoires à l'unité nationale » des propos sur l'origine des frontières actuelles de l'Algérie et du Maroc dans le média d'extrême droite « Frontières ». L'écrivain a été condamné à 5 ans de prison ferme et à une amende d'environ 3 300 euros en mars 2025. Peine ensuite confirmée en appel quatre mois plus tard. Lundi 10 novembre 2025, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, appelait son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, pour lui demander de faire « un geste humanitaire », en raison de sa santé fragilisée par un cancer de la prostate. Dans un communiqué, le gouvernement algérien a répondu favorablement à la demande de grâce poussée par l'Allemagne. Boualem Sansal a alors été hospitalisé à Berlin. Emmanuel Macron a exprimé « sa profonde gratitude » au chef d'Etat allemand, avant de préciser qu'il « reste évidemment disponible pour échanger avec le président Tebboune pour échanger sur l'ensemble des sujets d'intérêt pour nos deux pays ». Laurent Nuñez, ministre de l'Intérieur, a été invité en Algérie pour reprendre les discussions diplomatiques. Quel sera l'impact de la libération de Boualem Sansal sur l'évolution des relations entre la France et l'Algérie ?
Invités :
- Bruno Fuchs, député « Les Démocrates » du Haut-Rhin, Président de la commission des affaires étrangères
- Noëlle Lenoir, ancienne Ministre des affaires européennes, Présidente du comité de soutien à Boualem Sansal
- Rachel Binhas, journaliste à « Marianne »
Les chroniques :
« Comment l'Allemagne a-t-elle obtenu la libération de Boualem Sansal ? » par Bertrand Périer, avocat
« La petite histoire dans la grande » : Libération de Boualem Sansal, pourquoi la France a échoué ? par Anna Cabana
LA QUESTION QUI FÂCHE / Marathon budgétaire : tout ça pour ça ?
Après une dizaine de journées et de soirées consacrées aux discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), les députés se consacrent à nouveau au Projet de Loi de Finances 2026 (PLF). Le 4 novembre 2025, il restait plus de 2 000 amendements à étudier sur la partie recettes du PLF. « Il faudrait 78 heures pour le terminer, et il en reste 42 », alertait Hélène Laporte, députée RN et présidente de la séance. Le vote sur ce volet est prévu pour le 17 novembre, puis les élus devront se pencher sur les dépenses, avant un vote le 24 novembre, au plus tard. Les délais pourront-ils être respectés ? Yaël Braun-Pivet, Présidente de l'Assemblée nationale, a suggéré d'appliquer le « temps législatif programmé », afin de fixer à l'avance la durée des débats et de réduire les interventions des députés. Un marathon en forme de course contre-la-montre qui devra prendre fin au plus tard le 31 décembre 2025. Face à des débats qui
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00:00:00Générique
00:00:01...
00:00:02Bonsoir à tous et bienvenue dans chaque voix compte sur LCP Canal 8.
00:00:27Nous sommes ensemble pour une heure de décryptage et de débat en direct de l'Assemblée Nationale,
00:00:33avec pour m'accompagner ce soir d'abord un duo inédit dans chaque voix compte.
00:00:37Bonsoir Anna Cabana.
00:00:38Oui mais bonsoir chère Adeline.
00:00:39Et bonsoir Bertrand Perrier.
00:00:41Bonsoir Adeline.
00:00:41Ravi que vous soyez à mes côtés ce soir dans chaque voix compte.
00:00:45C'est parti pour le sommaire.
00:00:46Avec à la une, le premier jour d'un homme libre.
00:00:49Boilem Sansal est arrivé hier soir à Berlin,
00:00:527h tout juste après l'annonce de sa grâce par le président algérien.
00:00:56L'écrivain aura passé près d'un an en prison.
00:00:59Et la joie de sa libération n'efface pas les nombreuses questions.
00:01:02Quel rôle a joué l'Allemagne ?
00:01:04Pour quelle contrepartie ?
00:01:06Est-ce un premier pas vers un réchauffement sur des relations entre Paris et Alger ?
00:01:10Ces questions, nous les poserons ce soir à Rachel Binaz.
00:01:13Bonsoir.
00:01:14Bonsoir.
00:01:14Vous êtes journaliste à Marianne.
00:01:16Merci d'être là.
00:01:17Aux côtés de Bruno Fuchs, député Les Démocrates du Haut-Rhin
00:01:21et président de la commission des affaires étrangères.
00:01:24Bonsoir.
00:01:24Et merci d'être là.
00:01:25Et Noël Lenoir, la présidente du comité de soutien à Boilem Sansal,
00:01:29va nous rejoindre sur ce plateau d'ici quelques minutes.
00:01:32Merci en tout cas à vous deux d'être là.
00:01:34Bertrand Perrier, de quoi allez-vous nous parler ?
00:01:36Et bien précisément du rôle étonnant de l'Allemagne dans cette libération
00:01:39au cœur d'un billard diplomatique à trois bandes.
00:01:43Et vous, Anna Cabana ?
00:01:44Et bien alors que tout le monde pourrait et devrait pousser des oufes de soulagement,
00:01:47et bien les dissensions politiques s'en donnent à cœur joie.
00:01:51Dans la deuxième partie de Chaque Voix Compte, nous parlerons budget et travail parlementaire.
00:01:55Question ce soir sur les conditions dans lesquelles se déroule ce marathon budgétaire
00:02:00avec des députés qui siègent jour et nuit entre l'hémicycle et les commissions
00:02:04pour finalement ne pas voter le budget de la Sécu
00:02:07puisque le délai constitutionnel a été dépassé la nuit dernière
00:02:11et que le budget est parti directement au Sénat.
00:02:13Nous en parlerons avec Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris,
00:02:17Marie Lebec, députée Ensemble pour la République des Yvelines
00:02:21et Nicolas Sansud, député communiste du Cher.
00:02:24A 20h30, vous avez rendez-vous avec Bourbon Express,
00:02:27le journal de l'Assemblée nationale présenté par Marco Pommier.
00:02:30Nous reviendrons bien sûr sur les hommages aux victimes des attentats du 13 novembre 2015.
00:02:34Nous attendons également vos réactions ou vos questions
00:02:37en flashant le QR code qui s'affiche ici sur votre écran.
00:02:40Voilà pour le menu de ce soir.
00:02:42Installez-vous confortablement, chaque voix compte.
00:02:44C'est parti.
00:02:47Et c'est donc dans cet hôpital de Berlin
00:02:55que l'écrivain franco-algérien Boilem Sansal a passé sa première nuit
00:02:59et sa première journée de liberté depuis quasiment un an.
00:03:04Son transfert de l'Algérie vers l'Allemagne s'est déroulé en quelques heures hier.
00:03:08La femme de Boilem Sansal la rejoint aujourd'hui à Berlin.
00:03:11D'abord les toutes dernières informations avec Baptiste Garry-Chartier.
00:03:14C'est dans cet hôpital de santé situé en plein cœur de la capitale allemande
00:03:23que Boilem Sansal est actuellement hospitalisée.
00:03:27L'écrivain sur surveillance médicale a retrouvé la liberté après un an de captivité en Algérie.
00:03:34À des centaines de kilomètres, sa fille apprend la nouvelle à un soulagement dit-elle.
00:03:39Je suis vraiment heureuse qu'il soit enfin libre, même s'il a un an de plus et qu'il est malade.
00:03:44J'irai lui rendre visite, c'est certain, et je m'en réjouis d'avance.
00:03:50Et voici l'homme qui aura endossé le rôle du médiateur.
00:03:53Frank-Walter Steinmeier, le président allemand qui depuis quelques mois
00:03:56plaidait très discrètement pour une remise en liberté.
00:04:00Une démarche rendue publique 48 heures seulement avant la libération.
00:04:04Un tel geste serait l'expression d'une attitude humanitaire et d'une vision politique à long terme.
00:04:09Il reflèterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune.
00:04:14De bonnes relations entretenues avec Alger, les deux dirigeants sont proches
00:04:18et la méthode d'où semble avoir porté ses fruits,
00:04:21bien loin des manières fortes revendiquées à l'époque par Bruno Retailleau.
00:04:25La stratégie du bras de fer ne fonctionne pas, elle ne fonctionne pas.
00:04:30Il faut être dans une démarche qui soit une démarche de dialogue.
00:04:34Ça a été déterminant l'intervention de l'Allemagne
00:04:35et donc nous avons toujours pensé que la bonne solution, la bonne méthode,
00:04:39c'était celle qui a été employée et qui a fini par porter ses fruits.
00:04:41Cette libération aura suscité maintes réactions, à commencer par Emmanuel Macron.
00:04:47Nous avons travaillé en transparence avec nos amis allemands comme tir de confiance
00:04:50et je remercie sincèrement le président Steinmeier de cette rendue disponible.
00:04:56C'est l'épilogue d'une libération survenue dans un climat diplomatique crispé entre Paris et Alger.
00:05:01Mais permettra-t-elle de réchauffer cette relation très fragilisée ?
00:05:05Dans le respect et dans, comment dirais-je, la considération pour le partenaire algérien,
00:05:10nous sommes en train de rétablir ces canaux de communication.
00:05:12C'est vital pour assurer la sécurité de la France.
00:05:15Boalem sans ça doit encore passer une série de tests médicaux en Allemagne.
00:05:19Pour l'heure, nul ne sait encore à quelle date son retour en France sera programmé.
00:05:24Alors c'est vrai que depuis hier, on se réjouit évidemment de cette libération,
00:05:30mais on s'interroge sur le rôle exact qu'a joué l'Allemagne,
00:05:34notamment quand on entend Emmanuel Macron parler de tiers de confiance.
00:05:39Bertrand Perrier, l'Allemagne en tiers de confiance,
00:05:43quel rôle exact ont joué les Allemands dans la libération de Boalem sans ça ?
00:05:46Alors d'un point de vue formel d'abord, la libération résulte d'une réponse favorable donnée par le président Temoun.
00:05:54Temoun a une demande de grâce de Boalem sans ça qui lui avait été adressée par le président allemand Steinmeier.
00:06:01De fait, l'écrivain a pris, on vient de le voir, le chemin de Berlin,
00:06:04où il est arrivé dans un avion de l'armée allemande.
00:06:07Et Emmanuel Macron n'a pas dissimulé ce rôle de l'Allemagne,
00:06:10au contraire, il a parlé de coopération fructueuse,
00:06:13il a remercié le président allemand qu'il a qualifié lui-même,
00:06:17donc, comme vous le venez de le rappeler, de tiers de confiance.
00:06:19Mais cette intercession de l'Allemagne, elle suscite des polémiques depuis hier.
00:06:22On a par exemple entendu Éric Ciotti affirmer que l'Allemagne avait réussi
00:06:25là où le gouvernement français avait échoué.
00:06:28Est-ce qu'il y a eu une faillite de la diplomatie française dans cette affaire ?
00:06:32Alors c'est évidemment beaucoup plus compliqué que cela.
00:06:35La réalité, c'est qu'on le sait, les relations franco-algériennes sont extrêmement tendues,
00:06:40au moins depuis 2024.
00:06:41Les sujets de crispation sont nombreux.
00:06:44La question du Sahara occidental, la question de la relation privilégiée France-Maroc
00:06:48et évidemment la question du refus de délivrance des passeports diplomatiques,
00:06:53des laissés-passés consulaires pour les personnes sous OQTF.
00:06:56Et la situation a été envenimée encore par la position très dure de Bruno Retailleau,
00:07:02alors ministre de l'Intérieur, qui était favorable à un bras de fer avec l'Algérie.
00:07:07Bref, le dialogue était rompu, l'Algérie était braquée et il était hors de question
00:07:12qu'elle perde la face, qu'elle s'humilie davantage encore en paraissant céder à une demande de la France.
00:07:18Conséquence pour obtenir la libération de Boalem sans salle,
00:07:21il fallait sortir la France du jeu diplomatique,
00:07:24non pas par faiblesse intrinsèque de notre diplomatie,
00:07:27mais simplement parce que cette diplomatie était démonétisée
00:07:30du fait de l'irruption d'enjeux de politique intérieure.
00:07:34D'où l'intervention de l'Allemagne.
00:07:35Exactement. En réalité, ça fait plusieurs mois que l'Allemagne joue discrètement
00:07:39ce rôle d'intermédiaire, de médiateur, de passerelle entre la France et l'Algérie.
00:07:45Elle n'est d'ailleurs pas la seule, puisque le pape Léon XIV avait été également sollicité,
00:07:49puisqu'on sait qu'il entretient une bonne relation avec le président Tebboune,
00:07:53mais l'Allemagne présentait d'importants atouts pour l'Algérie elle-même.
00:07:57D'abord, on sait que le président algérien a été soigné par des médecins allemands en Allemagne
00:08:03d'un Covid très sévère qu'il avait contracté en 2020
00:08:07et qu'il est reconnaissant personnellement à l'égard de l'Allemagne.
00:08:09On sait également que l'Allemagne et l'Algérie entretiennent des relations économiques,
00:08:14notamment énergétiques, très importantes.
00:08:16Et puis, l'Allemagne est un partenaire important au sein de l'Union Européenne
00:08:20et l'Algérie avait tout intérêt à se ménager les bonnes grâces de ce poids lourd.
00:08:24Donc, c'était donc une façon pour tout le monde de sortir la tête haute ?
00:08:28Oui. D'abord, l'Algérie devait libérer Boalem Sansal.
00:08:31Elle ne pouvait pas le détenir éternellement.
00:08:33On imagine le cataclysme d'images internationales
00:08:37qu'aurait été la mort de Boalem Sansal en détention en Algérie.
00:08:40Donc, la libération permet à l'Algérie de passer aux yeux du monde
00:08:44pour un État raisonnable et sensible aux questions humanitaires.
00:08:48De l'autre côté, la France sort de l'impasse
00:08:50et l'Allemagne tire les marrons du feu.
00:08:52En somme, c'est la victoire d'une diplomatie à trois bandes,
00:08:56feutrée, discrète mais efficace.
00:08:58Les termes du débat sont posés.
00:09:00Bruno Fuchs, comment vous, vous lisez cette libération ?
00:09:03Est-ce que vous diriez que l'Allemagne a réussi là où la France a échoué
00:09:06ou est-ce qu'au contraire, c'est le succès d'une triangulation Paris-Berlin-Alger ?
00:09:12Avant ça, il y a la libération d'un homme qui a près de 80 ans,
00:09:16qui a été en prison pendant un an, qui souffre d'un cancer.
00:09:18Et donc c'est une joie immense, un enthousiasme quasiment,
00:09:23et en tout cas un soulagement comme tout le monde a pu l'exprimer.
00:09:27C'est ça, avant tout.
00:09:28Après, franchement, vouloir faire des polémiques aujourd'hui,
00:09:31ça n'a pas de sens.
00:09:33J'entendais Bruno, j'entendais M. Ciotti,
00:09:36ça n'a aucun sens aujourd'hui de polémiquer.
00:09:39Après, si vous demandez d'analyser les faits,
00:09:42quand vous êtes en opposition de phase, en difficulté avec un pays,
00:09:47à aucun moment l'Algérie n'allait directement remettre Boilem-sur-Same en France.
00:09:52L'Algérie n'allait pas faire ce cadeau après tout ce qu'il s'est passé,
00:09:55tout ce qu'on leur a dit, tout ce qu'on leur a fait subir depuis des mois, depuis des années.
00:09:59Pour vous, c'était entendu qu'Algérie ne ferait pas ce geste pour Paris ?
00:10:03Je vais partir de parallèle, ce n'est pas ça que je veux faire,
00:10:05abusif ou inexact, mais quand vous prenez des situations d'otages,
00:10:09par exemple avec différents pays, on a vécu en France de très nombreux,
00:10:13il y a toujours un intermédiaire qui agit.
00:10:16Donc là, il y a eu un intermédiaire, c'est l'Allemagne, au contraire.
00:10:19Ça veut dire qu'en Europe, avec les Allemands, on a une complicité.
00:10:22Bien sûr, tout ça s'est fait en coordination totale,
00:10:25en complicité totale avec les Allemands et les Algériens.
00:10:28Donc, on peut trouver des défauts, mais là, sur ce coup-là,
00:10:34on a quelqu'un dont on va à libération depuis un an,
00:10:36il est libéré, et il est libéré grâce à la diplomatie française, allemande et européenne.
00:10:40Donc voilà, point, on se réjouit.
00:10:42Cette triangulation avec l'Allemagne, elle ne date pas de lundi dernier.
00:10:46Elle date d'il y a plusieurs mois déjà, elle date du printemps dernier même.
00:10:49Oui, certainement, mais on est sur d'autres sujets avec l'Allemagne,
00:10:52il n'y a pas que ce sujet-là.
00:10:53Donc, je remercie bien sûr également les Allemands.
00:10:57Ce que je peux dire peut-être en plus,
00:10:59c'est qu'on a eu quand même, ça a été cité dans ce que M. Perrier a dit,
00:11:03mais également dans le reportage présent,
00:11:05il y a eu un certain nombre de voix qui ont porté
00:11:07pour renforcer le rapport de force avec l'Algérie.
00:11:12Quand on regarde les résultats sur la partie immigration,
00:11:15il n'y a plus d'OQTF, un ou deux par semaine,
00:11:17donc les Algériens, en situation illégale,
00:11:19ne sont plus renvoyés en France depuis plusieurs mois.
00:11:24Parce que l'Algérie ne délivre pas de laisser passer consulaire
00:11:26quand on les renvoie en Algérie.
00:11:28Il ne va pas vous rendre service, donc il bloque.
00:11:31Sur le volet immigrationnel, dans l'autre sens,
00:11:33il y a plus de 300 000 demandes de visa non satisfaites,
00:11:36donc de personnes qui sont en Algérie,
00:11:38qui veulent venir voir des proches, des gens malades en France.
00:11:42Sur le plan de l'économie,
00:11:44on a perdu 25% d'exportation depuis 2024.
00:11:48Sur le plan des relations bilatérales, du renseignement,
00:11:51on voit bien que la situation au Mali aujourd'hui est très complexe
00:11:53et qu'il faut au contraire travailler beaucoup plus
00:11:56avec le Maroc et l'Algérie en termes de renseignement.
00:11:59Donc sur tous ces plans-là, le rapport de force qui a été mené
00:12:02a bloqué tous ces points de collaboration commune
00:12:06et donc on a un résultat qui est négatif sur tous les plans
00:12:10dans la relation entre la France et l'Algérie.
00:12:12Donc le rapport de force, s'il y a une analyse à faire et un procès à faire,
00:12:17c'est le rapport de force de façon unilatérale et inconditionnelle et irréfléchie
00:12:22qui a amené ça.
00:12:24Et je terminerai là-dessus pour ne pas être long,
00:12:26mais il y a eu des moments où Bohème-Sorcel aurait pu être libéré.
00:12:32Il y a eu des moments où on n'était pas loin de le libérer.
00:12:34– En avril, par exemple ?
00:12:35– Par exemple en avril, voilà, moi j'ai beaucoup été avec d'autres parlementaires
00:12:41en contact quasiment toutes les semaines avec les autorités algériennes
00:12:45et des parlementaires et une ou deux fois a fait nous appeler pour aller le voir.
00:12:50Voilà, donc ce rapport de force, il faut le faire, c'est important de faire un rapport de force,
00:12:53mais ensuite il faut que ce soit sous les radars,
00:12:56parce que si c'est au plan médiatique, ça bloque les positions
00:12:58et ça empêche les positions d'évoluer.
00:13:00– J'accueille sur le plateau de chaque voix-compte Noël Lenoir, bonsoir
00:13:04et merci d'être avec nous ce soir, je vous en prie.
00:13:07– Je vais plutôt m'excuser mon retard.
00:13:09– La circulation dans Paris est compliquée ce soir.
00:13:10– Elle est très compliquée de manière générale.
00:13:12– Vous êtes toute excusée, je rappelle que vous êtes la présidente
00:13:14du comité de soutien à Boilem-Sensal, vous êtes également
00:13:17ex-ministre des Affaires européennes, membre du Conseil constitutionnel.
00:13:20D'abord, je voulais vous demander si vous avez de dernières nouvelles
00:13:23à propos de Boilem-Sensal, à propos de son état de santé,
00:13:27à propos de sa situation ce soir dans cet hôpital de Berlin.
00:13:30– Alors, effectivement, on a des contacts,
00:13:32et moi en particulier, j'ai eu des contacts,
00:13:35notamment avec l'ambassadeur, on a un excellent ambassadeur
00:13:39de France en Allemagne, François Delattre.
00:13:43Alors, il est en période de check-up dans un hôpital militaire à Berlin.
00:13:50Il est arrivé rayonnant, nous dit-on, parce qu'il a été soulagé,
00:13:54il était extrêmement heureux.
00:13:55Il connaît beaucoup de choses sur ce qui s'est passé en France,
00:13:58en son absence le concernant, et on attend qu'il revienne en France,
00:14:05mais on n'a pas, évidemment, de délai.
00:14:08Ça va se faire, puisque je pense que la France veut le récupérer,
00:14:12et nous, on sera évidemment présents pour son accueil,
00:14:17puisque je dois remercier ici tous ceux qui, au Parlement,
00:14:23c'est-à-dire au Sénat, à l'Assemblée nationale, dans les villes et villages,
00:14:27ont soutenu cette cause, parce que ce qui est arrivé,
00:14:32c'est inespéré, et je pense que c'est très largement dû
00:14:36au fait que le dossier, le cas Boilem Sansal,
00:14:40qui est quand même unique en son genre,
00:14:42un écrivain de 80 ans qui est incarcéré uniquement
00:14:46parce que ce qu'il écrit ou ce qu'il dit déplaît un pouvoir en place
00:14:50qui est quand même de l'autre côté de la rive sud-là et de la Méditerranée,
00:14:53c'est quand même pas un pays complètement obscurantiste en principe,
00:14:57c'était tellement unique en son genre
00:14:58qu'il y a eu quand même une très forte mobilisation,
00:15:02et ça, il faut remercier tout le monde.
00:15:03Alors après, il y a le débat politique entre eux,
00:15:06fallait-il faire pression ?
00:15:08Nous, nous considérons que oui, parce qu'on n'a pas la science infuse,
00:15:11on a 2000 membres dans ce comité,
00:15:14et on a consulté, évidemment, jour après jour.
00:15:18Vous étiez partisane de la méthode forte,
00:15:21de la méthode ferme de Bruno Retailleau ?
00:15:24Alors, nous, nous pensons,
00:15:27en tous les cas, c'est ce qui est le plus concordant
00:15:30dans les remontées que nous avons,
00:15:32c'est que ce qui a joué,
00:15:34c'est d'une part, évidemment, l'intervention de l'Allemagne
00:15:36en plein accord avec la France depuis des mois et des mois,
00:15:40je pense que depuis fin décembre 2024 ou début 2025,
00:15:46avec des promesses du gouvernement qui n'étaient pas tenues,
00:15:49mais il y avait quand même une implication de l'Allemagne
00:15:52et d'autres pays, mais de l'Allemagne essentiellement,
00:15:55avec un rôle joué très important par l'ambassadeur d'Allemagne en Algérie,
00:15:59mais d'autre part, ce qui remonte,
00:16:03et des gens qui, quand même, sont sur le terrain,
00:16:06c'est que l'isolement diplomatique de l'Algérie a joué,
00:16:12puisque le pouvoir algérien, en réalité, s'est rendu compte
00:16:16qu'avoir un vieux monsieur en prison,
00:16:21un écrivain qui a mobilisé la classe politique française
00:16:25et la classe politique au-delà de la France
00:16:27et beaucoup d'intellectuels de presque tous les courants de pensée,
00:16:33c'était quand même gênant.
00:16:35On a craint pour s'en dire plus,
00:16:37puisque, par exemple, le pape n'aurait pas été en Algérie,
00:16:40comme il en a l'intention,
00:16:42puisqu'il a été sensibilisé par le gouvernement français,
00:16:45sensibilisé par Gérard Larcher,
00:16:48qui l'avait vu récemment,
00:16:50et il avait ce dossier bien à l'esprit,
00:16:53comme il l'a dit d'ailleurs directement
00:16:54à ses interlocuteurs français,
00:16:57il ne serait pas allé en Algérie,
00:16:58sur les pas de Saint-Augustin,
00:16:59avec un vieux monsieur en prison,
00:17:03qui est quand même un écrivain,
00:17:04ce n'est pas n'importe qui,
00:17:05et un écrivain qui est quand même une gloire française,
00:17:10européenne, mondiale,
00:17:11et qui devrait être une gloire algérienne.
00:17:13Juste un tout petit mot,
00:17:14c'est que ce n'est pas un cas isolé,
00:17:16vous avez Christophe Gleize qui est actuellement en prison,
00:17:18et le journaliste de Société de Sofra.
00:17:20On va se mobiliser pour faire libérer maintenant Christophe Gleize,
00:17:23qui n'a pas 80 ans,
00:17:25mais qui est quand même un journaliste,
00:17:26qui n'a aucune raison.
00:17:27Monsieur le Président,
00:17:28je suis d'autant plus heureuse de ce dialogue avec vous,
00:17:30qu'on vous a écrit,
00:17:31et on pense avoir une réponse un jour.
00:17:34Vous ne nous avez jamais répondu.
00:17:36Vous lui avez écrit pourquoi ?
00:17:37Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non,
00:17:40on vous avait demandé vraiment de porter un message,
00:17:43et c'est vrai que quand vous êtes intervenu,
00:17:46lorsqu'il y a eu cette résolution,
00:17:48qui a été proposée par monsieur Gabriel Attal,
00:17:51pour demander la libération immédiate et inconditionnelle
00:17:56de Boilem Sansal,
00:17:58qui a rassemblé tous les chiquets politiques.
00:18:02Vous avez présenté des amendements
00:18:04qui étaient totalement étrangers à cette cause,
00:18:07et c'est vrai que ça a beaucoup déstabilisé
00:18:09nos interlocuteurs algériens.
00:18:11En quoi votre amendement sur le financement
00:18:14d'une indemnisation pour les essais nucléaires
00:18:17qui ont eu lieu à l'Algérie,
00:18:19pouvaient conditionner la libération de Boilem Sansal ?
00:18:24Alors vous dites, il ne faut pas faire pression,
00:18:25mais en réalité, vous faisiez pression
00:18:27sur le gouvernement français,
00:18:28et donc ça nous a désarçonnés.
00:18:30Ça nous a désarçonnés, ça nous a fait beaucoup de peine,
00:18:33parce qu'on s'est imaginé
00:18:35que Boilem Sansal était récupéré politiquement.
00:18:38Il faut que vous voulez répondre à Noël Lenoir sur ce point.
00:18:41Je ne suis pas entré dans les détails,
00:18:42je sais ce qu'on a fait,
00:18:43je sais moi-même ce que j'ai fait,
00:18:45ce que les parlementaires ont fait,
00:18:47et la position que l'on a eue.
00:18:49Je dis qu'il faut faire des rapports de force,
00:18:51mais une fois que le rapport de force publiquement
00:18:53a été entamé, il faut négocier en sous-main.
00:18:56On voit bien que l'arrivée du ministre Nunez
00:18:59a changé complètement la donne.
00:19:00Les Allemands ne sont qu'un des éléments
00:19:02de la donne qui a changé entre les deux pays.
00:19:05Donc il y a des étapes avant,
00:19:06l'intervention de l'Allemagne n'est pas la première étape,
00:19:09c'est une autre étape, un début...
00:19:13On va y revenir, et je vais donner la parole
00:19:14dans un instant à Rachel Albinas,
00:19:16mais d'abord je voulais voir justement avec Anna Cabana
00:19:19ce soulagement, cette joie dont on parle,
00:19:22n'efface pas les dissensions politiques,
00:19:24c'est la petite histoire dans la grande
00:19:25tout de suite avec Anna.
00:19:30Jingle, pas de jingle.
00:19:33Donc Anna Cabana...
00:19:34On va faire le jingle.
00:19:35Oui, on fait le jingle, la petite histoire dans la grande.
00:19:37On le disait, il y a évidemment
00:19:40ce soulagement, cette joie,
00:19:41et c'est bien sûr ce qui doit prévaloir.
00:19:43Mais il y a aussi, depuis hier,
00:19:45des dissensions politiques fortes.
00:19:47Et oui, depuis hier, on entend ce petit air
00:19:49au sommet de l'État.
00:19:50Heureusement qu'on a Laurent Nunez,
00:19:52entend-on.
00:19:53Si Bruno Rotaillot était encore ministre de l'Intérieur,
00:19:55Boalem Sansal n'aurait peut-être pas été libéré.
00:19:58Est-ce vraiment un hasard, se demande-t-on,
00:20:00si la libération est intervenue
00:20:01un mois après le départ de Bruno Rotaillot ?
00:20:04Bruno Rotaillot était ministre jusqu'au 12 octobre.
00:20:08Il avait fait de la fermeté vis-à-vis d'Alger
00:20:10un des marqueurs de son action.
00:20:12Son successeur, Laurent Nunez,
00:20:14sur ce dossier, il a marqué une vraie rupture
00:20:15dès les premières heures.
00:20:17Il a non-stop déclaré, au fond,
00:20:20que le bras de fer qui avait été engagé
00:20:21par Bruno Rotaillot n'avait pas produit
00:20:23de résultat à ses yeux.
00:20:25Et lui prenait plutôt ce qu'il appelait
00:20:27une coopération apaisée, mais exigeante,
00:20:30avec Alger.
00:20:31Hier, ce qui est intéressant,
00:20:32c'est qu'en réaction à cette libération,
00:20:34Emmanuel Macron a donné un coup de griffe
00:20:36Bruno Rotaillot, en se félicitant,
00:20:38je le cite, d'une méthode faite de respect,
00:20:40de calme et d'exigence.
00:20:42Ce sont exactement les mots du chef de l'État
00:20:44qui ont été sous-titrés par des commentaires
00:20:46des conseillers de l'Élysée
00:20:47qui nous ont expliqué que le bras de fer
00:20:49n'avait pas fonctionné, que c'était clair,
00:20:51qu'on n'avait rien obtenu,
00:20:52en se fâchant avec ce qu'ont sollicité.
00:20:56Il y avait vraiment deux lignes, Anna ?
00:20:58Absolument, mais attendez, la ligne,
00:20:59il y avait bien sûr la ligne diplomatique,
00:21:01la ligne ferme, la ligne du Quai d'Orsay
00:21:03et la ligne de la place Beauvau.
00:21:04Il y avait les partisans des discussions
00:21:06feutrées, discrètes en coulisses
00:21:08et les tenants du rapport de force
00:21:10par médias interposés.
00:21:11Mais il faut savoir une chose,
00:21:12il y a toujours deux lignes.
00:21:14C'est-à-dire que c'est un jeu de rôle
00:21:16assez traditionnel sur un type de sujet
00:21:18comme celui-là,
00:21:19et ce n'est pas forcément préjudiciable,
00:21:21mais à une condition.
00:21:23Il faut que ces deux lignes
00:21:24ne se dénoncent pas l'une l'autre,
00:21:26et surtout, il faut que le président
00:21:28tienne la barre.
00:21:28C'est-à-dire, ce qui compte,
00:21:30c'est comment le président de la République
00:21:32va tenir l'équilibre.
00:21:33Là, il n'y a pas eu l'équilibre,
00:21:35il y a eu l'essuie-glace.
00:21:37C'est-à-dire que le même Emmanuel Macron,
00:21:39qui vante aujourd'hui le respect et le calme,
00:21:42il a, le 6 août, envoyé une lettre
00:21:44au Premier ministre de l'époque,
00:21:46François Bayrou,
00:21:47lui demandant, je cite,
00:21:48d'adopter une approche
00:21:50de plus grande fermeté.
00:21:51Le même Emmanuel Macron
00:21:52avait à ce moment-là
00:21:53appelé Bruno Retailleau,
00:21:54qui était encore ministre de l'Intérieur,
00:21:56à agir avec plus de fermeté
00:21:58et de détermination.
00:21:59C'est pour ça que Bruno Retailleau,
00:22:00aujourd'hui, dans le Figaro,
00:22:01il dit qu'il dénonce
00:22:02le double jeu d'Emmanuel Macron.
00:22:04D'ailleurs, ce qui est très intéressant,
00:22:06c'est que Bruno Retailleau
00:22:07va jusqu'à exonérer
00:22:09le ministre des Affaires étrangères,
00:22:11Jean-Noël Barraud,
00:22:11auquel on l'oppose tout le temps,
00:22:13pour mieux charger Emmanuel Macron.
00:22:15Que dit-il ?
00:22:15Retailleau, il dit,
00:22:16Jean-Noël Barraud,
00:22:17avec lequel j'ai eu de bonnes relations,
00:22:18exécutez les décisions
00:22:20qu'Emmanuel Macron prenait.
00:22:21Et le Figaro insiste,
00:22:22il dit, mais y compris
00:22:23quand il critiquait publiquement
00:22:25votre ligne de fermeté,
00:22:26Bruno Retailleau ?
00:22:27Réponse de Bruno Retailleau,
00:22:28il relayait la ligne de l'Elysée.
00:22:30Fin de citation.
00:22:31C'est-à-dire que ce n'est pas
00:22:32Retailleau contre Barraud,
00:22:34c'est Retailleau contre Macron.
00:22:36Mais pardon, à l'époque,
00:22:37ça n'aurait pas justifié
00:22:38une démission de Bruno Retailleau ?
00:22:40Alors, je vous confirme, Madeline,
00:22:41que la démission de Bruno Retailleau
00:22:42sur ce sujet algérien
00:22:43aurait raconté une autre histoire
00:22:45avec sacrément plus de panache.
00:22:47Une histoire nettement meilleure pour lui
00:22:49que son petit cinéma
00:22:50par rapport au retour annoncé
00:22:51de Bruno Le Maire au gouvernement.
00:22:54Parce que là, pour Bruno Retailleau,
00:22:55ça a été quand même perdant, perdant.
00:22:57Mais attention, il faut voir une chose.
00:22:59Depuis hier, Bruno Retailleau,
00:23:00il a bon dos.
00:23:02C'est-à-dire qu'il y a quand même...
00:23:03Aujourd'hui, il est en train
00:23:04de servir de bouc émissaire
00:23:06dans cette petite histoire
00:23:07du microcosme politique français.
00:23:09D'ailleurs, dans son entourage,
00:23:11on s'inquiète de constater
00:23:12que le pouvoir algérien,
00:23:14disent-ils, est en train de réussir,
00:23:15aux yeux de l'opinion publique française,
00:23:17à en faire le coupable du blocage.
00:23:19Il faut quand même savoir une chose,
00:23:20c'est que ça fait vraiment longtemps
00:23:21qu'au sommet de l'État,
00:23:23chez nous, en France,
00:23:24tout le monde savait
00:23:25que le déblocage
00:23:26ne pourrait venir
00:23:27que d'un pays tiers.
00:23:28Le fait que Berlin
00:23:29serve de tiers de confiance,
00:23:31c'est pour éviter
00:23:31l'humiliation de l'Algérie.
00:23:33Mais certains préfèrent,
00:23:34et on ne va pas les nommer,
00:23:36toujours parler
00:23:36d'une humiliation de la France.
00:23:37La vérité, c'est que
00:23:39hier, la liberté l'a emporté.
00:23:41L'Algérie a dû céder
00:23:42dans une affaire
00:23:43de pur respect
00:23:44des droits de l'homme
00:23:44et on devrait tous
00:23:46unanimement
00:23:47se réjouir
00:23:48sans polémique.
00:23:50Rachel Binaz,
00:23:50je vous voyais réagir.
00:23:51Je vais donner la parole
00:23:52dans un instant
00:23:52à Noël Lenoir.
00:23:53Mais d'abord, Rachel,
00:23:54est-ce qu'il est juste
00:23:54d'opposer ce soir
00:23:55la méthode forte
00:23:57de Bruno Retailleau
00:23:58à la méthode douce
00:23:59du Quai d'Orsay ?
00:24:01L'exposé a été
00:24:02extrêmement bien fait
00:24:03et je vais rentrer
00:24:04un peu plus dans...
00:24:05Il y a certains éléments
00:24:06qui ont été tenus
00:24:07sur le plateau
00:24:07qui ne sont pas
00:24:08tout à fait exacts.
00:24:09La méthode forte,
00:24:10comme on l'appelle
00:24:11à juste titre,
00:24:12n'a jamais été appliquée.
00:24:13Elle n'a jamais été appliquée,
00:24:14elle a été souhaitée
00:24:15en effet par Bruno Retailleau,
00:24:16elle n'a jamais été appliquée
00:24:17parce que, en effet,
00:24:19l'Élysée ne le souhaitait pas
00:24:20et que le Quai d'Orsay
00:24:21de toute façon
00:24:22suivait la ligne de l'Élysée.
00:24:23Ça correspond aussi...
00:24:24Quand vous dites
00:24:24la méthode forte,
00:24:25elle n'a pas été appliquée,
00:24:26c'est-à-dire ?
00:24:27Qu'est-ce que Bruno Retailleau
00:24:28a dit qu'il n'a pas fait ?
00:24:29Je ne dirais pas
00:24:30qu'il n'a pas fait,
00:24:31je dirais qu'il a été empêché
00:24:32parce qu'il y a eu
00:24:33des tentatives,
00:24:34des demandes, par exemple,
00:24:35de réduction
00:24:35de nombre de visas accordés
00:24:37qui n'ont pas été appliquées
00:24:38sur le terrain,
00:24:39qui n'ont pas été appliquées
00:24:40par le Quai d'Orsay,
00:24:41très clairement.
00:24:42On est, par exemple,
00:24:43à plus de 1 000 visas étudiants
00:24:45accordés à des Algériens
00:24:47en cette rentrée.
00:24:48On sera certainement,
00:24:49à la fin de l'année,
00:24:50j'aurai sur des fourgettes
00:24:50assez basses
00:24:51pour ne prendre aucun risque,
00:24:53à 150 000 visas accordés
00:24:55aux Algériens.
00:24:56Donc, vous voyez bien
00:24:56que les mesures de rétorsion
00:24:57que certains appelaient
00:24:59de leur vœu
00:24:59ne se sont pas appliquées.
00:25:00On peut s'en réjouir
00:25:02ou le déplorer,
00:25:02mais la méthode forte,
00:25:04comme on l'a dit...
00:25:04Mais est-ce que le fait
00:25:05d'avoir déclaré
00:25:06qu'il le ferait
00:25:06n'a pas suffi, peut-être,
00:25:08à irriter Algiers ?
00:25:10Si vous voulez,
00:25:11moi, je suis assez surprise
00:25:13d'entendre,
00:25:14notamment de la part
00:25:15de M. le député,
00:25:16des propos comme
00:25:17tout ce qu'on a fait subir
00:25:19à l'Algérie
00:25:19ou quand vous insultez
00:25:21les Algériens.
00:25:23Je suis assez surprise
00:25:24de l'entendre
00:25:24d'un député français
00:25:26parce que,
00:25:28force est de constater,
00:25:29et c'est extrêmement factuel,
00:25:31qu'Emmanuel Macron
00:25:32a été président
00:25:33et même le candidat,
00:25:34il a commencé
00:25:34alors qu'il était candidat,
00:25:36à faire le plus de gestes
00:25:38envers le régime algérien,
00:25:40envers l'Algérie
00:25:41dans son ensemble.
00:25:42C'est le président
00:25:43qui a tendu le plus de mains
00:25:44des mains qui n'ont pas été saisies.
00:25:46Or, pour se réconcilier,
00:25:47il faut être deux.
00:25:48Il faut être deux
00:25:49et si en face,
00:25:51votre interlocuteur
00:25:52ne le souhaite pas,
00:25:53les choses sont tout de suite
00:25:54beaucoup plus compliquées.
00:25:56Je pense vraiment
00:25:57qu'il faut avoir
00:25:57à l'esprit tout ça
00:25:58parce que ça dit
00:26:00quelque chose
00:26:00du récit aussi en face
00:26:02qu'on souhaite inscrire.
00:26:04Et je peux comprendre,
00:26:05le régime algérien
00:26:06joue sa partition,
00:26:07on ne peut pas
00:26:07leur en empêcher.
00:26:09Mais attention
00:26:10à ne pas avaler
00:26:11les éléments de langage
00:26:13d'un régime autoritaire
00:26:15qui a fait le ciment,
00:26:17qui a fait du ressentiment
00:26:18à l'égard de la France,
00:26:19le ciment de la nation.
00:26:21Noël Lenoir,
00:26:22vous voyez réagir vivement.
00:26:23Très vite, oui.
00:26:25D'abord, je suis tout à fait d'accord
00:26:26avec ce qui a été dit
00:26:27à l'instant
00:26:28et Anna Cabana
00:26:29a justement dit
00:26:29que ça n'est pas très décent
00:26:31ce débat politique interne.
00:26:34Ça devrait vraiment rester.
00:26:36L'émission s'appelle
00:26:36Chaque voix compte.
00:26:37Donc, c'est les voix
00:26:38dont parlait Anna
00:26:39se sont exprimées
00:26:40et il est important
00:26:41quand même d'en parler.
00:26:42On devrait faire
00:26:43la paix des braves.
00:26:44Mais en dehors de cela,
00:26:45moi, je n'ai pas du tout
00:26:46du tout le même écho.
00:26:48L'écho est le suivant.
00:26:50C'est que d'une part,
00:26:52nos correspondants algériens
00:26:53nous disent que
00:26:55la pression qui a été exercée
00:26:57est de vote.
00:26:59Le vote sur la dénonciation
00:27:01des accords franco-algériens
00:27:03de 68,
00:27:04certes à une voix près,
00:27:05mais avec une grande coalition
00:27:07de droite,
00:27:08puis le vote
00:27:08au Conseil de sécurité
00:27:09qui a quand même été
00:27:11un choc émotionnel
00:27:12pour l'Algérie
00:27:13qui ne s'attendait
00:27:14absolument pas
00:27:15à ce que des pays
00:27:16comme le Pakistan
00:27:18dont elle pouvait compter
00:27:19sur la fidélité
00:27:21et l'appui s'abstiennent,
00:27:23ça a joué un rôle majeur
00:27:25ainsi que les pressions.
00:27:26Mais ce que je peux vous dire,
00:27:28c'est que contrairement
00:27:29à ce qu'on pense,
00:27:30Retailleau est extrêmement populaire,
00:27:32ça vous paraît vraiment paradoxal,
00:27:35chez ceux qui sont,
00:27:37sans le dire publiquement,
00:27:38évidemment,
00:27:39des opposants,
00:27:40ceux qui veulent
00:27:40que le régime algérien
00:27:42finalement libéralise,
00:27:45ceux qui refusent
00:27:46de voir des lois
00:27:48qui traitent de traître
00:27:49à la patrie
00:27:50tous les membres
00:27:51de la diaspora
00:27:52en dehors de l'Algérie
00:27:53qui prendraient position
00:27:54contre le pouvoir algérien,
00:27:56qui refusent
00:27:57qu'on mette des religieux
00:27:58en prison
00:27:59parce qu'on a peur
00:28:01qu'il suscite
00:28:02des conversions
00:28:03à d'autres religions
00:28:04que l'islam.
00:28:05Le fait que
00:28:06toute l'équipe politique
00:28:07de Bouteflika
00:28:08soit en prison,
00:28:10même des gens
00:28:10et des femmes d'ailleurs
00:28:11qui étaient en appui
00:28:13de M. Tebboune.
00:28:14Donc tous ceux
00:28:15qui,
00:28:16en réalité,
00:28:18cherchent un peu
00:28:18à faire pression
00:28:20sur l'Algérie
00:28:21étaient contents
00:28:22et je peux vous dire
00:28:23que la popularité
00:28:24de Brune Retailleau
00:28:25d'abord en France
00:28:25et en Algérie
00:28:27grâce à cette problématique
00:28:29de tension interne
00:28:30à la France,
00:28:31elle est,
00:28:32dans une certaine fraction
00:28:33de la population,
00:28:34peut-être la plus éclairée,
00:28:35très bonne.
00:28:36Bertrand Perrier,
00:28:36vous vouliez intervenir.
00:28:37C'est vrai ?
00:28:37Non, je voulais vous interroger
00:28:39sur les enjeux
00:28:40de politique intérieure algérienne
00:28:42parce que cette volte-face
00:28:43du président Tebboune,
00:28:45elle est évidemment
00:28:46aussi corrélée
00:28:47à des questions
00:28:48de politique intérieure algérienne
00:28:50et je voulais votre avis
00:28:52sur le timing
00:28:53de cette libération.
00:28:54On sait aussi
00:28:55que le président Tebboune
00:28:56va aller en Allemagne
00:28:57en janvier prochain
00:28:58et que donc,
00:28:59il y a aussi,
00:28:59dans ce timing,
00:29:00quelque chose
00:29:01qui dit
00:29:02sur la situation intérieure
00:29:04de l'Algérie.
00:29:05Absolument.
00:29:05Oui, vous avez en Algérie
00:29:06comme en France
00:29:07différents points de vue
00:29:08et donc,
00:29:09à partir du moment
00:29:09où nous,
00:29:10on affiche un point de vue
00:29:11frontal
00:29:12contre l'Algérie,
00:29:14vous avez en face
00:29:15les mêmes
00:29:16contre la France
00:29:17qui se mobilisent.
00:29:18A partir du moment,
00:29:19vous changez de face
00:29:20et vous arrivez
00:29:21avec un nouveau ministre
00:29:22de l'Intérieur
00:29:23qui a une position différente
00:29:24et bien,
00:29:25de la même façon
00:29:25en Algérie,
00:29:26vous avez les pro-français
00:29:27en tout cas ceux
00:29:27qui sont pour une relation
00:29:29féconde
00:29:31avec la France
00:29:33qui se mobilisent
00:29:33et donc,
00:29:34vous changez complètement
00:29:35le jeu
00:29:35qui était bloqué avant.
00:29:36et ceux des blocs
00:29:37ne sont pas les mêmes
00:29:38qui interviennent.
00:29:38Il y a eu des changements
00:29:39en Algérie.
00:29:39Vous avez le patron
00:29:41du rassemblement intérieur
00:29:42qui a été changé.
00:29:43C'est des signes très forts.
00:29:45Il n'aurait pas certainement
00:29:45été changé
00:29:46si nous-mêmes
00:29:47nous n'avions pas
00:29:47modifié l'approche
00:29:48que l'on avait.
00:29:50Et c'est enfui.
00:29:51Sous le côté
00:29:51l'Algérie,
00:29:53il faut distinguer.
00:29:55Il y a le régime
00:29:56algérien aujourd'hui
00:29:57autoritaire,
00:29:59qu'on combat tous
00:30:00et qui est combattu.
00:30:01Tous, non.
00:30:02Pas tout le monde.
00:30:03Beaucoup.
00:30:03Il y a énormément
00:30:04de relais.
00:30:05On l'a vu à partir
00:30:06de l'incarcération
00:30:07de l'OMS en salle.
00:30:07Il y a énormément
00:30:08aussi de relais
00:30:08du régime.
00:30:09Aujourd'hui,
00:30:10les opposants,
00:30:10je pense à Rilas
00:30:11nous racontent aussi
00:30:13les pressions
00:30:13qu'ils vivent en France
00:30:15et qui se demandent
00:30:17si finalement
00:30:18le statut de réfugié
00:30:19peut encore les protéger.
00:30:20Il y a eu des tentatives
00:30:20d'enlèvement,
00:30:22il y a eu des agressions physiques.
00:30:23Tout ça,
00:30:24il faut aussi en parler.
00:30:25C'est sur notre sol.
00:30:25C'est sur notre sol,
00:30:26mais les autorités françaises
00:30:27au contraire
00:30:28font jouer la justice
00:30:29pour défendre
00:30:30et protéger
00:30:31les personnes algériennes
00:30:34qui s'expriment
00:30:35contre le régime algérien.
00:30:36C'est notamment
00:30:37une des raisons
00:30:38pour lesquelles
00:30:38il y avait un bisbi
00:30:40entre les deux pays.
00:30:41Bruno Fuchs,
00:30:42vous l'avez évoqué
00:30:43d'un mot
00:30:43il y a quelques instants.
00:30:44Le 30 octobre dernier,
00:30:45l'Assemblée nationale
00:30:46a donc adopté
00:30:47cette résolution
00:30:48du Rassemblement national
00:30:49qui vise à remettre
00:30:50en cause
00:30:51les accords franco-algériens
00:30:52de 1968.
00:30:53Avant de vous entendre,
00:30:54piqûre de rappel
00:30:55avec Valérie Brochard.
00:30:59La droite
00:30:59de l'hémicycle exulte.
00:31:01Rappelez-vous,
00:31:02le 30 octobre dernier
00:31:03et pour la première fois
00:31:05de son histoire,
00:31:06une résolution
00:31:07du Rassemblement national
00:31:08a été adoptée
00:31:09par l'Assemblée.
00:31:11Un texte qui propose
00:31:12de rompre
00:31:13l'accord franco-algérien
00:31:14de 1968.
00:31:17En dénonçant
00:31:17cet instrument désuet,
00:31:19nous appliquerons
00:31:19le droit commun
00:31:20de la République
00:31:20qui encadre
00:31:21l'entrée,
00:31:22le séjour,
00:31:22l'établissement
00:31:23des ressortissants
00:31:24de pays tiers
00:31:24à l'Union européenne.
00:31:25Les Algériens
00:31:26ne doivent plus
00:31:27être des étrangers
00:31:28à part.
00:31:29Ils doivent devenir
00:31:30des étrangers
00:31:31à part entière.
00:31:32L'accord signé
00:31:33entre la France
00:31:33et l'Algérie
00:31:34le 27 décembre 1968
00:31:37créent un statut
00:31:38unique pour les ressortissants
00:31:40algériens
00:31:40en matière de circulation,
00:31:43de séjour et d'emploi.
00:31:44Les Algériens
00:31:45n'ont pas besoin
00:31:46de visa spécifique
00:31:47pour rester plus de
00:31:48trois mois
00:31:49dans l'Hexagone
00:31:50et accèdent plus rapidement
00:31:51que les autres étrangers
00:31:53au titre de séjour
00:31:54pour dix ans,
00:31:55y compris dans le cadre
00:31:56du regroupement familial.
00:31:58Pour les entrées
00:31:59sur le territoire
00:32:00de plus courte durée,
00:32:01ils n'ont pas de carte
00:32:02de séjour en France
00:32:04mais des certificats
00:32:05de résidence
00:32:06pour Algériens.
00:32:07Débarquement
00:32:07d'immigrants algériens,
00:32:09des hommes,
00:32:11quelques femmes
00:32:12avec leurs enfants.
00:32:14Signé six ans
00:32:15après la fin
00:32:16de la guerre d'Algérie,
00:32:17cet accord favorisait
00:32:18l'immigration
00:32:19des Algériens
00:32:20au moment où la France
00:32:21avait besoin de bras
00:32:22pour soutenir
00:32:23son économie.
00:32:24Maintenant critiquée
00:32:25par la droite
00:32:26et l'extrême droite
00:32:27française,
00:32:28cette exception algérienne
00:32:29reste défendue
00:32:30par la gauche
00:32:31et le centre
00:32:31de l'échiquier politique.
00:32:33Si on voit les conséquences
00:32:34que ça peut avoir,
00:32:35c'est une balle dans le pied
00:32:36tirée à la France.
00:32:37Avec cette résolution,
00:32:38ça veut dire
00:32:38qu'on revient
00:32:39à un régime commun
00:32:39et qu'il y a
00:32:40une libre circulation,
00:32:41beaucoup plus d'immigration.
00:32:42Mais il y a une disposition
00:32:43dans les accords de 68,
00:32:44c'est la révision
00:32:45de ces accords.
00:32:45L'accord a déjà fait
00:32:46l'objet de trois révisions
00:32:48mais ses grands principes
00:32:49ont été maintenus.
00:32:51Aujourd'hui,
00:32:52le Premier ministre
00:32:53se dit ouvert
00:32:53à la réflexion.
00:32:55Je ne crois pas
00:32:55à l'abrogation
00:32:56de cet accord
00:32:57mais à sa renégociation
00:32:58parce que cet accord
00:33:00a bien des égards
00:33:01et caduque
00:33:02n'est plus complètement
00:33:03à jour au regard
00:33:04des attentes
00:33:05des deux parties.
00:33:06Le 28 octobre dernier,
00:33:08le Conseil d'Etat
00:33:08modifiait déjà
00:33:09l'une des dispositions
00:33:11du texte
00:33:12qui prévoit
00:33:13le renouvellement
00:33:14automatique
00:33:14des certificats
00:33:15de résidence algérien
00:33:16de 10 ans.
00:33:18L'autorité administrative
00:33:19compétente
00:33:19peut désormais
00:33:20refuser ce renouvellement
00:33:22s'il y a menace grave
00:33:23pour l'ordre public.
00:33:25J'ai plein d'autres questions
00:33:27à poser
00:33:27à nos trois invités
00:33:28ce soir.
00:33:29Le nouveau ministre
00:33:30de l'Intérieur
00:33:30Laurent Nunez
00:33:31a parlé ce matin
00:33:32en expliquant
00:33:35qu'on n'avait plus
00:33:36de contact sécuritaire
00:33:36avec l'Algérie.
00:33:37Ce dialogue sécuritaire
00:33:38est important
00:33:39pour la sécurité
00:33:40de nos concitoyens.
00:33:41La reprise
00:33:41de la coopération sécuritaire
00:33:43ça veut dire quoi
00:33:44Rachel Vignac ?
00:33:45C'est la coopération
00:33:46sécuritaire
00:33:46notamment en matière
00:33:47de lutte
00:33:48contre le terrorisme.
00:33:51Honnêtement,
00:33:52on va se dire les choses,
00:33:52je vais être honnête,
00:33:54en effet,
00:33:55elle était fortement fragilisée
00:33:57pour ne pas dire
00:33:57quasiment inexistante
00:33:58depuis la crise
00:34:00mais si on prend
00:34:03un peu de distance
00:34:04et qu'on recule
00:34:04un petit peu
00:34:05elle n'a jamais été
00:34:06extraordinaire
00:34:07c'est ce qu'on vous explique
00:34:07C'est-à-dire qu'on en était
00:34:09à 12 agents français
00:34:10c'est ça qui étaient à Alger
00:34:11qui ont donc été expulsés
00:34:12au mois d'avril dernier
00:34:13qui sont rentrés en France
00:34:14est-ce qu'ils vont retourner
00:34:15à Alger là ?
00:34:16D'ici là,
00:34:16il faudrait déjà rétablir
00:34:17le lien,
00:34:18la relation diplomatique
00:34:19ça faisait déjà
00:34:20un certain temps
00:34:21qu'on n'avait pas
00:34:21d'ambassadeurs algériens
00:34:23en France
00:34:23c'était la Grande Mosquée de Paris
00:34:24qui faisait office
00:34:25d'ambassade
00:34:27d'ambassade bis
00:34:28c'est d'ailleurs au début
00:34:30au sein de la Grande Mosquée
00:34:32que certaines négociations
00:34:34pour la libération de Boilem
00:34:35ont tenté d'émerger
00:34:37mais la France
00:34:39pour le moment
00:34:39a misé sur le Maroc
00:34:41en termes de coopération sécuritaire
00:34:43est-ce qu'elle peut faire les deux ?
00:34:45On est aussi souvent
00:34:46dans une triangulaire
00:34:46avec ces pays-là
00:34:49mais bien sûr
00:34:51si elle peut reprendre
00:34:52il le faut
00:34:52mais je crois
00:34:53qu'avant ça
00:34:54il y a d'autres marches
00:34:56à franchir
00:34:57avant d'arriver
00:34:58à une relation
00:34:59à une coopération sécuritaire
00:35:00optimale
00:35:01en toute confiance
00:35:02Est-ce que dans les marches
00:35:03à franchir
00:35:04il y a des contreparties
00:35:05à accorder
00:35:05à l'Algérie ?
00:35:07Qu'est-ce qu'Alger a demandé ?
00:35:09Alger n'a pas fait
00:35:10un geste humanitaire
00:35:11pour l'Allemagne
00:35:12il y a autre chose ?
00:35:14Il y a certainement
00:35:15autre chose
00:35:16pour le moment
00:35:16ce n'est pas sorti
00:35:17est-ce que ça sortira un jour ?
00:35:19Je ne peux pas vous le promettre
00:35:20mais en effet
00:35:20dans le numéro de Marianne
00:35:23qui est actuellement disponible
00:35:25on fait le point
00:35:27sur ce qu'avait
00:35:28avant qu'il soit libéré
00:35:30ce qu'avait posé
00:35:30sur la table
00:35:31Alger
00:35:32Certaines choses
00:35:33reviennent souvent
00:35:34d'ailleurs
00:35:35il y a un côté récurrent
00:35:36je vais vous en citer
00:35:37quelques-unes
00:35:38pêle-mêle
00:35:38sans rentrer dans le détail
00:35:40qu'on lui livre
00:35:41bien sûr
00:35:42les opposants
00:35:42les opposants
00:35:43les plus médiatiques
00:35:44comme le chef du MAC
00:35:47du mouvement
00:35:48pour l'autonomie
00:35:49de la Kabylie
00:35:50Méheni
00:35:51il est en exil
00:35:52dans l'Hexagone
00:35:53il a été condamné
00:35:54à perpétuité
00:35:54les proches aussi
00:35:57de Bouteflika
00:35:57vous savez qu'à la suite
00:35:58de la chute
00:35:59de Bouteflika
00:36:00un certain nombre
00:36:01de ministres
00:36:02et de proches
00:36:02ont été placés
00:36:03en prison
00:36:04l'un des ministres
00:36:05Bouchareb
00:36:06a échappé
00:36:07à l'emprisonnement
00:36:10il vit
00:36:11dans les Alpes-Maritimes
00:36:12si je ne vous dis
00:36:12pas de bêtises
00:36:13et Alger aimerait le récupérer
00:36:14pour le placer
00:36:15bien sûr
00:36:15derrière les barreaux
00:36:16et puis
00:36:17elle veut aussi
00:36:18une autre chose
00:36:19ce sont les agents
00:36:20inquiétés
00:36:21sur le sol français
00:36:22l'un d'eux
00:36:23par exemple
00:36:24si vous vous souvenez
00:36:25l'affaire
00:36:25du consulat de Créteil
00:36:28l'affaire du consulat de Créteil
00:36:29l'un des responsables
00:36:31l'un des diplomates
00:36:32est aujourd'hui
00:36:33soupçonné
00:36:33d'être impliqué
00:36:35dans une affaire
00:36:35d'enlèvement
00:36:36Amir Desaides
00:36:37un influenceur
00:36:38algérien
00:36:39opposant
00:36:40réfugié
00:36:41en France
00:36:41en exil
00:36:42qui dit avoir été
00:36:43victime
00:36:44de séquestration
00:36:45d'enlèvement
00:36:45ce diplomate-là
00:36:47a été mis en examen
00:36:49il doit être traduit
00:36:50devant la justice
00:36:51Alger aimerait bien
00:36:52le récupérer
00:36:53afin qu'un procès
00:36:53ne mette pas en lumière
00:36:54peut-être
00:36:55les affaires
00:36:58et son...
00:36:59Bruno Fuchs
00:37:00se peut-il
00:37:01que la France
00:37:02accède à certaines
00:37:03des demandes
00:37:04de l'Algérie ?
00:37:05je pense que
00:37:06sur la question
00:37:06des droits de l'homme
00:37:07ou de procédures judiciaires
00:37:08en cours
00:37:08c'est impossible
00:37:09on avait depuis le début
00:37:10maintenu des positions
00:37:11très très fortes
00:37:12très fermes
00:37:13pour garantir
00:37:14la liberté d'expression
00:37:16ici
00:37:16de tous les
00:37:18modes de pensée
00:37:20notamment
00:37:20des opposants
00:37:21on serait vraiment
00:37:22à l'opposé
00:37:23de tous nos principes
00:37:24l'Espagne l'a fait en 2022
00:37:26mais
00:37:26il ne soit pas l'Espagne
00:37:27il y a plein d'autres
00:37:29pays qui le demandent
00:37:30j'arrive de Madagascar
00:37:31où le président
00:37:32Rajouel demandait
00:37:33également
00:37:33on n'a jamais fait
00:37:34c'est contraire
00:37:35à tous nos principes
00:37:36voilà
00:37:37alors ce qui est
00:37:37de l'ordre
00:37:37d'approvision judiciaire
00:37:38non
00:37:38et ce qui est
00:37:39de l'ordre
00:37:39de situation
00:37:40civile
00:37:42ou ici
00:37:43de personnes
00:37:43qui résideraient
00:37:44ça me paraît
00:37:44politiquement impossible
00:37:45de le faire
00:37:46sur le renseignement
00:37:47je voudrais ajouter
00:37:48quand même
00:37:48que la coopération
00:37:49elle n'est pas optimale
00:37:50mais elle a commencé
00:37:50à se refaire
00:37:51depuis très peu de temps
00:37:53et il y a aussi
00:37:54des situations
00:37:55qui font évoluer
00:37:57les modes de pensée
00:37:58notamment la situation
00:37:59au Sahel
00:37:59le Sahel aujourd'hui
00:38:01est en pleine
00:38:02difficulté
00:38:04des confitures
00:38:04avec un état islamique
00:38:06en tout cas
00:38:07qui est très très fort
00:38:08le Mali
00:38:09va très mal
00:38:10le Burkina Faso
00:38:11va très mal
00:38:12et là on est aux portes
00:38:12de l'Algérie
00:38:13donc l'Algérie
00:38:14a besoin également
00:38:15de stabiliser
00:38:16sa relation
00:38:16d'avoir des partenaires
00:38:18d'avoir des alliés
00:38:19notamment la France
00:38:20je reviens
00:38:21sur ce que vous avez dit
00:38:21tout à l'heure
00:38:22sur la résolution
00:38:23du Conseil de sécurité
00:38:25pour le Sahara occidental
00:38:26ou le Sahara marocain
00:38:27si on est au Maroc
00:38:29l'Algérie voit bien
00:38:31que d'être isolée
00:38:32et de ne pas négocier
00:38:33de ne pas discuter
00:38:34c'est une position
00:38:35qui n'est pas favorable
00:38:36dans une discussion
00:38:38faire de la diplomatie
00:38:39plutôt que s'isoler
00:38:40Noël Lenoir
00:38:41je voulais terminer avec vous
00:38:43parce que
00:38:44j'entendais hier soir
00:38:45Florence Aubna dire
00:38:46que c'est compliqué
00:38:47de revenir parmi les vivants
00:38:48après la détention
00:38:50est-ce que vous
00:38:51vous interrogez aussi
00:38:52sur le mal
00:38:53qu'aura fait
00:38:54à Boilem Sansal
00:38:55la prison ?
00:38:57Je souhaite
00:38:58et je crois savoir
00:39:00qu'il a
00:39:01une force morale
00:39:02considérable
00:39:03il ne faut pas oublier
00:39:04qu'en prison
00:39:05en tous les cas
00:39:07c'est ce qui est remonté
00:39:08non pas par sa femme
00:39:09mais par
00:39:10disons
00:39:11les ondits
00:39:12qui filtrent
00:39:13nécessairement
00:39:14même quand les gens
00:39:15sont en détention
00:39:16il était à l'isolement
00:39:17puisqu'on avait fait savoir
00:39:18aux autres dessinus
00:39:19parce que c'est quand même
00:39:21quelqu'un qui séduit beaucoup
00:39:22qui est très gentil
00:39:23qui a un langage
00:39:25très amical
00:39:26il est vraiment
00:39:27moi je suis la seule
00:39:28on lit sa douceur
00:39:29sur son visage
00:39:30je ne l'ai jamais vu
00:39:31mais je l'ai entendu
00:39:32je l'ai vu
00:39:33à la télé
00:39:33et je l'ai lu
00:39:34et donc
00:39:35il y avait une forte recommandation
00:39:37faite aux avocats
00:39:38d'autres détenus
00:39:39et notamment
00:39:40des détenus politiques
00:39:41puisqu'il y a à peu près
00:39:42300 à 400
00:39:43prisonniers d'opinion
00:39:44politiques
00:39:45journalistes
00:39:45religieux
00:39:46avocats
00:39:47etc
00:39:48de ne pas le voir
00:39:49donc il était à l'isolement
00:39:50et il a résisté
00:39:51et il a écrit vous pensez
00:39:52est-ce qu'il va faire un livre
00:39:53sur sa détention
00:39:54on nous a dit
00:39:55qu'il avait une télé
00:39:57mais il n'avait pas de téléphone
00:39:58et il n'a toujours pas de téléphone
00:40:00à l'heure actuelle
00:40:01à l'hôpital militaire
00:40:02à Berlin
00:40:02et ce qui est formidable
00:40:05c'est que vous lisez
00:40:06les minutes du procès
00:40:07parce que souvent
00:40:07les procès
00:40:08c'est pour ça
00:40:10que je suis en train
00:40:10de relire le procès de Kafka
00:40:11souvent les procès
00:40:13ça illustre
00:40:13ce qu'est un pays
00:40:14et alors la présidente
00:40:15de la cour d'appel
00:40:16lui a dit
00:40:17mais vous parlez
00:40:18vous êtes algérien
00:40:19vous parlez arabe
00:40:20il a dit non madame
00:40:21je ne parle que français
00:40:22et on l'a doté
00:40:24d'un interprète
00:40:25donc je trouve que
00:40:26c'est déjà un acte de courage
00:40:27et ensuite
00:40:28on lui a dit
00:40:28mais c'est quand même
00:40:29très curieux
00:40:29pourquoi vous écrivez
00:40:31systématiquement
00:40:32contre le pouvoir algérien
00:40:34et il a répondu
00:40:35mais madame la présidente
00:40:36vous faites le procès
00:40:37de la littérature
00:40:38et donc je pense
00:40:39qu'il a une très grande
00:40:41force de caractère
00:40:42mais évidemment
00:40:42on ne peut pas préjuger
00:40:44c'est quand même
00:40:45quelqu'un d'assez âgé
00:40:46enfin comme moi
00:40:47et donc
00:40:47c'est certainement
00:40:49psychologiquement
00:40:50pour lui
00:40:51puisque chaque voix compte
00:40:52moi je vous propose
00:40:53ce soir d'entendre
00:40:53la voix de Boilem
00:40:55Sansal
00:40:55c'était sur LCP
00:40:56il accordait
00:40:57un grand entretien
00:40:58à Yves Tréhard
00:40:58c'était le 15 septembre
00:41:002022
00:41:01je m'adresse
00:41:02vous passez votre temps
00:41:05on passe notre temps
00:41:07à nous plaindre
00:41:07mais agissons
00:41:09si on ne fait rien
00:41:11on n'a pas le droit
00:41:11de se plaindre
00:41:12ça veut dire qu'on l'accepte
00:41:14et il vaut mieux
00:41:15accepter pour de bon
00:41:16peut-être même
00:41:17rallier le pouvoir
00:41:19mais si on se plaint
00:41:21se battre est un devoir
00:41:23se battre est un devoir
00:41:25les mots de Boilem
00:41:26Sansal
00:41:27et j'espère Noël Noir
00:41:28que la prochaine fois
00:41:29que vous entendrez cette phrase
00:41:30ce sera de la bouche même
00:41:31de Boilem Sansal
00:41:32qu'il sera face à vous
00:41:32et que vous lui annoncerez
00:41:34la dissolution
00:41:35de votre comité de soutien
00:41:36et je dois dire
00:41:37qu'on n'est pas d'accord
00:41:38le président Fuchs et moi
00:41:39mais je pense qu'on est d'accord
00:41:41sur Boilem Sansal
00:41:41bien évidemment
00:41:42et sur Christophe Gleize
00:41:44qu'il faut maintenant
00:41:45continuer de soutenir
00:41:47merci à tous les trois
00:41:48procès en appel
00:41:49de Christophe Gleize
00:41:49le 3 décembre
00:41:50merci sincèrement
00:41:52à tous les trois
00:41:53d'être venus ce soir
00:41:54sur le plateau
00:41:55de chaque voix compte
00:41:56on va passer à la question
00:41:57qui fâche
00:41:58c'est tout de suite
00:41:58la question qui fâche ce soir
00:42:08c'est tout ça pour ça
00:42:10voilà trois semaines
00:42:11que les députés débattent
00:42:13du budget de la France
00:42:14trois semaines
00:42:15de marathon budgétaire
00:42:16entre le PLF
00:42:17et le PLFSS
00:42:19grosse fatigue
00:42:20dans l'hémicycle
00:42:21et questions ce soir
00:42:21sur les conditions
00:42:23de ce débat budgétaire
00:42:24c'est Stéphanie Despierre
00:42:25qui pose la question
00:42:26qui fâche
00:42:26dans la question
00:42:29qui fâche ce soir
00:42:30un marathon budgétaire
00:42:32pas comme les autres
00:42:3315 jours de retard au départ
00:42:34à cause de la valse
00:42:36des premiers ministres
00:42:37des participants
00:42:38très nombreux
00:42:39car sans majorité
00:42:40149,3
00:42:41chaque voix compte
00:42:43et des débats
00:42:43très longs
00:42:44qui débordent
00:42:45du calendrier
00:42:45comme le budget
00:42:46de la sécurité sociale
00:42:48hier soir
00:42:49à minuit
00:42:53sous les sifflets
00:42:54le gouvernement
00:42:55annonce
00:42:56qu'il stoppe
00:42:56la discussion
00:42:57et envoie le texte
00:42:58au Sénat
00:42:59nous sommes parvenus
00:43:00au terme
00:43:00des 20 jours
00:43:02dévolus
00:43:02à l'Assemblée Nationale
00:43:03par la Constitution
00:43:04prolonger nos débats
00:43:06pour le PLFSS
00:43:07ne pourrait se faire
00:43:08qu'au détriment
00:43:09de la navette parlementaire
00:43:10et des conditions
00:43:11d'examen
00:43:12par le Sénat
00:43:13selon le gouvernement
00:43:15il y a eu 67 heures
00:43:17de débat
00:43:17sur le budget
00:43:18de la sécurité sociale
00:43:19presque le double
00:43:20de l'an dernier
00:43:21à 9h ce matin
00:43:23les députés
00:43:24reprennent l'examen
00:43:25du projet de loi de finances
00:43:26qu'ils n'ont pas pu terminer
00:43:27début novembre
00:43:28le rythme de travail
00:43:30est bien plus soutenu
00:43:31que les années précédentes
00:43:33j'ai ma valise
00:43:33je fais ma lessive
00:43:35et je suis ici non-stop
00:43:37de 9h jusqu'à minuit
00:43:38tous les jours
00:43:39week-end compris
00:43:39sans arrêt
00:43:40le plus dur
00:43:41c'est d'arriver
00:43:41à gérer la fatigue
00:43:42parce qu'on se couche tard
00:43:44on se travaille souvent
00:43:44trop tôt
00:43:45et d'arriver à garder
00:43:47les idées claires
00:43:48en carbure
00:43:48comme ça a été dit aussi
00:43:50à coup de dragibus
00:43:51ça nous aide à tenir
00:43:53à coup de café aussi
00:43:54c'est pourquoi on se bat
00:43:55on a réussi à obtenir
00:43:56quand même de belles victoires
00:43:57notamment
00:43:58la suspension
00:43:59de la réforme des retraites
00:44:00mais c'est vrai que parfois
00:44:01c'est dur
00:44:01samedi
00:44:02c'était l'anniversaire
00:44:03de ma fille
00:44:04et j'étais ici
00:44:04nous faisons le travail
00:44:06pour lequel nous avons été élus
00:44:07tout simplement
00:44:08nous en revenons
00:44:09à une forme de démocratie
00:44:11parlementaire
00:44:12normale
00:44:13on a des vrais
00:44:14débats de fond
00:44:14entre députés
00:44:15enfin
00:44:16malgré ces journées intenses
00:44:17pas sûr que les députés
00:44:19franchissent la ligne d'arrivée
00:44:20la constitution donne
00:44:2270 jours au parlement
00:44:23pour se prononcer
00:44:24sur le budget
00:44:25donc c'est plus
00:44:25une course de lenteur
00:44:27et il y a très peu de chances
00:44:28pour que
00:44:29cette négociation
00:44:30au fil de l'eau
00:44:30aboutisse à un budget cohérent
00:44:32dans les délais
00:44:32donc tout ça
00:44:34est quand même très inquiétant
00:44:359h minuit
00:44:367 jours sur 7
00:44:37tout ça
00:44:37ça peut paraître
00:44:38un petit peu long
00:44:39et j'ai envie de rajouter
00:44:41surtout quand on connaît
00:44:42l'issue
00:44:42notamment pour le PLF
00:44:43où on se doute bien
00:44:44que ce sont des ordonnances
00:44:45qui seront prises
00:44:46à l'arrivée
00:44:47alors la question qui fâche
00:44:48ce soir la voici
00:44:49tout ça pour ça
00:44:50et j'accueille sur le plateau
00:44:53de chaque voix-compte
00:44:54Marie Lebec
00:44:55députée ensemble
00:44:55pour la République des Yvelines
00:44:56bonsoir
00:44:57merci d'être là
00:44:58aux côtés de Nicolas Sansu
00:44:59députée communiste du Cher
00:45:01merci d'être là
00:45:02aux côtés de Sandrine Rousseau
00:45:03députée écologiste de Paris
00:45:05merci à tous les trois
00:45:06d'être là
00:45:07bonsoir
00:45:07là en deux lettres
00:45:09et non en trois
00:45:10est-ce que vous avez
00:45:11compté vos heures
00:45:12est-ce que vous avez
00:45:14compté vos heures cette semaine
00:45:16de sommeil oui
00:45:17de sommeil
00:45:17parce que vous avez
00:45:19tous les trois
00:45:20une particularité
00:45:20c'est que vous êtes
00:45:21à la fois députée
00:45:23mais en même temps
00:45:24vous êtes membre de commission
00:45:25soit des affaires sociales
00:45:26soit des finances
00:45:27soit des affaires économiques
00:45:28donc est-ce que vous avez
00:45:29trouvé le don d'ubiquité
00:45:30quelque part ?
00:45:32moi je n'ai pas trouvé
00:45:33en plus j'ai switché
00:45:34pour la commission
00:45:34enfin j'ai interverti
00:45:36pour la commission des finances
00:45:37pour le temps du PLF
00:45:39du projet de loi de finances
00:45:40parce que donc
00:45:41le projet de loi de finances
00:45:42de la sécurité sociale
00:45:43a été transmis cette nuit
00:45:44à minuit au Sénat
00:45:46sans avoir été voté
00:45:47par l'Assemblée nationale
00:45:48parce que vous
00:45:49n'avez pas eu le temps
00:45:50de finir son examen
00:45:51alors c'est quand même dommage
00:45:52il restait 200 amendements
00:45:54alors dit comme ça
00:45:55ça paraît beaucoup
00:45:56mais 200 amendements
00:45:57quand on part de 3000
00:45:58vous y étiez presque
00:45:59ça c'est le choix du gouvernement
00:46:01on a proposé de prolonger
00:46:04on aurait pu terminer
00:46:05le PLF a encore un peu
00:46:07de temps devant lui
00:46:07donc on avait tout à fait
00:46:09la possibilité de faire
00:46:10le PLFSS dans son ensemble
00:46:12et d'avoir un vote
00:46:13parce que la question
00:46:14c'est d'avoir un vote
00:46:14à un moment
00:46:15il faut aussi que les députés
00:46:15se prononcent
00:46:16et je pense que le gouvernement
00:46:17a tout fait pour qu'on aille
00:46:19au 47-1
00:46:19c'est-à-dire qu'il y a
00:46:21une transmission sans vote
00:46:22je trouve que c'est un peu
00:46:25bon j'entends dire
00:46:26vous n'avez pas le temps
00:46:27si on a le temps
00:46:28alors après le gouvernement
00:46:29a mis deux semaines
00:46:29pour transmettre son projet
00:46:31du fait du changement
00:46:32de gouvernement
00:46:33mais franchement
00:46:34moi on n'est pas là
00:46:35pour se plaindre
00:46:36donc à un moment
00:46:36on fait le travail
00:46:38on mène les débats
00:46:39on parle des gens
00:46:40on parle des retraités
00:46:42on parle des commerçants
00:46:43et à un moment
00:46:44on fait notre travail
00:46:46et donc je pense sincèrement
00:46:47qu'on avait le temps
00:46:49d'aller au bout du PLFSS
00:46:50et on a le temps
00:46:51d'aller au bout
00:46:52de la première partie
00:46:53du projet de loi de finances
00:46:54Marie Lebec
00:46:55pourquoi alors le gouvernement
00:46:56n'a pas laissé
00:46:56le débat se poursuivre
00:46:58sur ce PLFSS
00:47:00sur le budget de la sécu
00:47:01alors qu'il restait
00:47:02200 amendements
00:47:03le gouvernement
00:47:03ne voulait pas aller au vote
00:47:04non je ne sais pas
00:47:06moi j'ai plutôt suivi
00:47:07le projet de loi de finances
00:47:08que le projet de loi de finances
00:47:09de la sécurité sociale
00:47:10donc je ne sais pas exactement
00:47:11quel est le déterminant
00:47:12à la fin
00:47:12qui fait qu'on ne passe pas au vote
00:47:15je veux dire
00:47:16si c'est constitutionnel
00:47:17à minuit de voir
00:47:17effectivement une fois
00:47:18que vous êtes arrivé
00:47:19au bout des délais
00:47:19alors oui constitutionnellement
00:47:21oui mais parole
00:47:21de Benjamin Morel
00:47:22à qui j'en ai parlé
00:47:23il m'a expliqué
00:47:24qu'il peut y avoir
00:47:25des prolongés
00:47:25alors effectivement
00:47:26il peut y avoir
00:47:27des prolongés
00:47:28il faut que l'ensemble
00:47:29de l'hémicycle
00:47:30soit d'accord
00:47:31bon c'est vrai
00:47:32qu'il y a une frustration
00:47:33de ne pas pouvoir être allé au vote
00:47:34et je l'entends parfaitement
00:47:35paradoxalement
00:47:36moi je trouve qu'on a quand même
00:47:37eu des débats
00:47:38de bonne qualité
00:47:39sur ce texte
00:47:40et je dirais que
00:47:40inversement peut-être
00:47:41la frustration pour moi
00:47:43c'est pas tant
00:47:43les heures passées
00:47:44parce que c'est intéressant
00:47:45et puis je pense que
00:47:46tout au long de l'année
00:47:46on est quand même sollicité
00:47:47par nos concitoyens
00:47:48sur ces sujets budgétaires
00:47:49et on se prépare
00:47:50à cette période
00:47:51je dirais plutôt
00:47:52que c'est la redondance
00:47:53de certains amendements
00:47:54le fait qu'il y ait
00:47:55beaucoup d'identiques
00:47:56et je sais
00:47:56que le droit d'amendement
00:47:58c'est un droit
00:47:59qui est constitutionnel
00:48:00c'est très important
00:48:00pour les députés
00:48:01c'est aussi l'occasion
00:48:02de relayer des préoccupations
00:48:03de sa circonscription
00:48:04mais je trouve quand même
00:48:05et je crois que celui
00:48:06qui en parlait le mieux
00:48:07c'était à l'époque
00:48:07Jean-René Cazeneuve
00:48:09quand il était rapporteur général
00:48:10du budget
00:48:10il y a quand même
00:48:11depuis quelques années
00:48:12on le voit
00:48:13et c'est pas post-dissolution
00:48:14ça remonte à avant
00:48:15une espèce d'inflation législative
00:48:17avec un nombre d'amendements
00:48:18qui explose
00:48:18sur les débats budgétaires
00:48:20et qui fait aussi
00:48:20que du coup
00:48:21le cadencement
00:48:22du rythme du débat
00:48:23n'est pas optimal
00:48:24je pense
00:48:25Sandrine Rousseau
00:48:25vous la percevez vous aussi
00:48:26vous la ressentez
00:48:27cette frustration ?
00:48:29Ah bah pas qu'un peu
00:48:29pas qu'un peu
00:48:31on a passé des semaines
00:48:32des nuits
00:48:33dans l'hémicycle
00:48:34enfermés
00:48:35dans des commissions
00:48:36à voter
00:48:36à batailler
00:48:37sur chaque amendement
00:48:38et à la fin
00:48:38pour 200 amendements
00:48:39on ne vote pas
00:48:40le PLFSS
00:48:41évidemment
00:48:41comme l'a dit
00:48:43mon collègue
00:48:43c'est évidemment
00:48:44une question stratégique
00:48:46pour le gouvernement
00:48:47qu'il n'y ait pas
00:48:47de vote
00:48:48parce que peut-être
00:48:48aurait-il été négatif
00:48:51ce vote
00:48:51et en fait
00:48:52c'est ça qu'ils ont
00:48:52voulu éviter
00:48:53mais c'est très frustrant
00:48:55et puis
00:48:57il y a des moments
00:48:59de tension
00:48:59très importants
00:49:00dans l'hémicycle
00:49:01dû aussi
00:49:02au fait
00:49:03qu'on voit bien
00:49:03que l'heure tourne
00:49:05qu'on n'y arrivera pas
00:49:06qu'on est là
00:49:06à défendre
00:49:08ce qu'on peut
00:49:09et qu'à la fin
00:49:10ce sera vain
00:49:11On a assisté
00:49:12à des alliances baroques
00:49:13au cours de ces votes
00:49:14des articles
00:49:15des budgets
00:49:15est-ce que vous faites partie
00:49:16de ceux
00:49:17qui se disent
00:49:18on apprend en marchant
00:49:19ou alors vous vous dites
00:49:20qu'aucun budget
00:49:20ne pourra être voté
00:49:21dans une assemblée
00:49:22sans majorité
00:49:23sans renonceau
00:49:23Moi je pense
00:49:24qu'un budget
00:49:26peut être voté
00:49:26dans cette majorité
00:49:27mais à condition
00:49:28de choisir
00:49:28quelle majorité
00:49:29tout est le sujet
00:49:30c'est là qu'est le sujet
00:49:31Vous savez
00:49:33il y a quelque chose
00:49:35de simple
00:49:35moi j'ai été maire
00:49:36pendant 14 ans
00:49:36il y a une majorité
00:49:38une opposition
00:49:38le gouvernement
00:49:39appartient au socle
00:49:40dit commun
00:49:41même s'il n'est ni socle
00:49:42ni commun aujourd'hui
00:49:43mais ce gouvernement
00:49:46présente un budget
00:49:47c'est normal
00:49:48que les oppositions
00:49:49s'opposent
00:49:49et ça il n'y a pas de problème
00:49:50mais ça n'empêche pas
00:49:51le débat
00:49:51c'est à dire que
00:49:52la question du budget
00:49:53c'est pas seulement
00:49:53d'avoir un budget
00:49:54voté par suffisamment de monde
00:49:56il y a d'autres artifices
00:49:57pour y arriver
00:49:58il y a la loi spéciale
00:49:59les ordonnances
00:49:59donc c'est pas le problème
00:50:00la France aura un budget
00:50:01mais la question
00:50:02c'est de cranter
00:50:03un certain nombre de débats
00:50:04quand vous voyez
00:50:05le surgissement
00:50:06du débat
00:50:07sur la taxe Zuckman
00:50:08pendant le débat budgétaire
00:50:10avec l'intérêt des français
00:50:12je crois qu'LCP
00:50:13a fait sa meilleure audience
00:50:14au moment de la taxe Zuckman
00:50:16et donc ça veut dire
00:50:17quelque chose
00:50:17ça veut dire que
00:50:18nos concitoyens
00:50:19sont très intéressés
00:50:20à ce qui se passe
00:50:21dans l'hémicycle
00:50:21et je trouve que
00:50:22c'est ça l'important du budget
00:50:23c'est le débat public
00:50:25c'est quelle orientation
00:50:26on prend dans le pays
00:50:27et moi franchement
00:50:29je ne dénigre absolument pas
00:50:31les débats tels qu'ils sont menés
00:50:32aujourd'hui
00:50:32parce que je crois
00:50:33qu'ils sont intéressants
00:50:33je regrette juste
00:50:34qu'on ait pris deux semaines
00:50:35de retard
00:50:35parce que sinon
00:50:36tout irait bien
00:50:37deux semaines et quatre jours
00:50:38avec la rectification
00:50:40du PLFSS
00:50:41pour la suspension
00:50:42Bertrand et Anna
00:50:43voulaient intervenir
00:50:44Bertrand
00:50:44je voulais avoir votre opinion
00:50:46sur l'impact
00:50:47sur la méthode
00:50:48le rythme
00:50:48et la nature
00:50:48de vos discussions
00:50:49de l'automutilation
00:50:51à Binicio
00:50:51sur le 49.3
00:50:52est-ce qu'on est toujours
00:50:54finalement héritier
00:50:55de cela encore aujourd'hui ?
00:50:57déjà moi je pense
00:50:57qu'on pourrait tous
00:50:58passer une VAE
00:50:59en droit constite
00:51:00parce que je pense
00:51:00qu'on a une validation
00:51:02de l'expérience
00:51:03des acquis de l'expérience
00:51:04parce que vraiment
00:51:05on découvre à peu près
00:51:06tous les articles
00:51:08de la constitution
00:51:09je vous rassure
00:51:10je pense qu'à la fin
00:51:11de ce mandat
00:51:12on peut tous
00:51:12devenir spécialistes
00:51:13en droit constite
00:51:14mais la constitution
00:51:16va peut-être changer
00:51:17à la fin du mandat
00:51:17attendez un peu
00:51:19n'allons pas trop vite
00:51:23est-ce que vous l'avez
00:51:25est-ce que vous l'avez en tête
00:51:26est-ce que c'est quelque chose
00:51:27qui a une incidence
00:51:28ou pas du tout ?
00:51:29parce qu'on est souvent
00:51:31interrogé en circonscription
00:51:32sur le 49.3
00:51:32moi je trouve
00:51:33qu'on est dans une constitution
00:51:34qui est quand même
00:51:35relativement bien équilibrée
00:51:36où le gouvernement
00:51:37a des capacités
00:51:39à contraindre l'Assemblée
00:51:40et inversement
00:51:40l'Assemblée
00:51:41peut censurer le gouvernement
00:51:42peut déposer
00:51:43beaucoup d'amendements
00:51:43pour emboliser les débats
00:51:45et donc il y a une forme
00:51:45d'équilibre entre les deux
00:51:46ce que je trouve intéressant
00:51:47dans cet exercice
00:51:48c'est qu'effectivement
00:51:49dans le cadre
00:51:50d'une majorité relative
00:51:51pendant deux ans
00:51:51en fait on savait
00:51:53qu'il y avait le 49.3
00:51:54et donc je pense que
00:51:55d'un côté comme de l'autre
00:51:56il n'y avait pas
00:51:57cette espèce d'effort
00:51:58un peu et de rigueur
00:51:59à avoir un débat budgétaire
00:52:00qui soit correct
00:52:02et qui soit de qualité
00:52:03je trouve que
00:52:04en tout cas
00:52:04la démarche du Premier ministre
00:52:05elle a permis de redonner
00:52:06un petit peu d'air
00:52:06aux parlementaires
00:52:07et honnêtement
00:52:09je pense que tous les trois
00:52:10quand on discute
00:52:11dans les coulisses
00:52:11on concède quand même
00:52:12que le débat
00:52:13sont de qualité
00:52:13sont intéressants
00:52:14et je me permets juste
00:52:15d'abonder très rapidement
00:52:16sur ce que disait Nicolas
00:52:17déjà le débat
00:52:18il intéresse bien sûr
00:52:19les parties prenantes
00:52:20les associations
00:52:20les acteurs d'aide à l'emploi
00:52:23les entreprises
00:52:24tous ceux qui sont
00:52:24directement concernés
00:52:25par la question budgétaire
00:52:26mais moi j'étais très frappé
00:52:27comme j'avais plein de courriers
00:52:29de la circonscription
00:52:30sur le sujet budgétaire
00:52:31notamment sur la taxe Zuckman
00:52:32mais pas que
00:52:33j'ai fini par lancer
00:52:34une espèce d'invitation
00:52:34sur mes réseaux sociaux
00:52:35aux habitants de la circonscription
00:52:36à venir
00:52:36et moi je me suis dit
00:52:38personne ne va venir
00:52:38c'est compliqué de prendre
00:52:39le budget en cours d'eau
00:52:40j'ai eu 30 demandes
00:52:40des gens qui sont venus
00:52:41en famille avec leurs enfants
00:52:42etc.
00:52:43donc je pense que oui
00:52:43c'est un moment très important
00:52:44et en ça
00:52:45le fait de dire
00:52:46il n'y a pas de 49-3 à la fin
00:52:47finalement ça donne
00:52:49beaucoup d'intérêt à ce débat
00:52:49Je voulais vous faire écouter
00:52:50les mots de Philippe Aguillon
00:52:52le prix Nobel d'économie
00:52:53qui est venu
00:52:54à l'Assemblée nationale
00:52:55le 3 novembre
00:52:55et qui s'est permis
00:52:57d'émettre des doutes
00:52:58sur les compétences
00:52:59de certains députés
00:53:00écoutez
00:53:00Mais c'est vrai
00:53:02que j'étais atterré
00:53:03par le niveau
00:53:03intellectuel et économique
00:53:05de certains députés
00:53:06ne comprennent absolument
00:53:08rien à l'économie
00:53:09et ne s'informent pas
00:53:11et ne lissent pas
00:53:12Qui veut répondre
00:53:13à Philippe Aguillon ?
00:53:15Moi je vais répondre
00:53:16à Philippe Aguillon
00:53:16Moi je veux bien aussi
00:53:18Monsieur Aguillon
00:53:20se permet quelque chose
00:53:21qui est absolument intolérable
00:53:23pour une raison simple
00:53:24c'est que
00:53:24tous les députés
00:53:25sont élus par leurs électeurs
00:53:26et à travers les députés
00:53:28c'est pas les députés
00:53:29qui l'insultent quelque part
00:53:30c'est aussi les électeurs
00:53:31et moi je trouve ça
00:53:32quand même extrêmement grave
00:53:34et en plus
00:53:35c'est vraiment
00:53:35extrêmement technocentré
00:53:36je le dis
00:53:37j'ai fait des études d'économie
00:53:38donc je connais
00:53:40Moi j'allais vous poser
00:53:41la question dans l'autre sens
00:53:42tous les députés
00:53:43ne sont pas obligés
00:53:44d'avoir fait HEC
00:53:45mais est-ce que ça vous arrive
00:53:46quand vous examinez
00:53:48un budget
00:53:48qu'il soit le budget
00:53:49le projet de loi de finances
00:53:50ou le projet de loi de finances
00:53:51de la CQ
00:53:52de vous dire
00:53:52non mais ça j'y comprends rien
00:53:54et dans ce cas là
00:53:55où est-ce que vous allez
00:53:55chercher l'info ?
00:53:56Mais vous savez
00:53:56on a quand même
00:53:57des collaborateurs
00:53:58et on a des référents de groupe
00:54:01qui sont en règle générale
00:54:04un peu plus spécialistes
00:54:05que les autres
00:54:05et c'est bien normal
00:54:06moi je ne suis pas
00:54:08spécialiste d'agriculture
00:54:08j'ai un collègue
00:54:09qui est spécialiste d'agriculture
00:54:10c'est vers lui
00:54:11qu'on se tourne
00:54:11quand on a un sujet
00:54:12André Nourceau
00:54:13vous avez trouvé ça blessant
00:54:15de la part du Nobel d'économie ?
00:54:16C'est pas blessant
00:54:17c'est indigne
00:54:18c'est pas correct
00:54:19en fait
00:54:19on est une assemblée
00:54:21et il est très important
00:54:22que dans l'assemblée nationale
00:54:23il puisse y avoir
00:54:24des personnes
00:54:25de toute formation
00:54:27de tout milieu professionnel
00:54:28qu'il puisse y avoir
00:54:30des gens qui n'ont pas le bac
00:54:31autant que des gens
00:54:31qui sont docteurs
00:54:32et en fait
00:54:34c'est ça qui est très important
00:54:35parce que c'est la représentation
00:54:37du peuple
00:54:37et je voudrais juste saluer
00:54:39aussi le travail
00:54:39de nos collaborateurs
00:54:40comme ça vient d'être fait
00:54:41parce qu'ils travaillent énormément
00:54:43et qu'ils sont eux
00:54:44spécialistes
00:54:46des sujets sur lesquels
00:54:46nous nous ne sommes pas spécialistes
00:54:47et par ailleurs
00:54:48moi je dis à Philippe Aguillon
00:54:49je suis enseignante chercheuse
00:54:51en économie
00:54:51je suis docteur en économie
00:54:52et en fait
00:54:53je veux dire
00:54:54je ne comprends même pas
00:54:56qu'on puisse se permettre cela
00:54:57quand on est économiste
00:54:58parce qu'il n'y a pas
00:54:59d'économie sans politique
00:55:00et donc je voudrais vraiment
00:55:02qu'il entende
00:55:04que la politique
00:55:06a à voir avec l'économie
00:55:08et que nos points de vue
00:55:09sont importants
00:55:10de ce point de vue là
00:55:10mais c'est une façon
00:55:12ce qu'il a dit
00:55:12c'est une façon de dire
00:55:13qu'il trouve que les débats économiques
00:55:14volent bas
00:55:14au sein de l'hémicycle
00:55:16mais ce n'est pas vrai
00:55:18déjà ce n'est pas vrai du tout
00:55:19de Philippe Aguillon
00:55:21oui de Philippe Aguillon
00:55:22moi je pense que
00:55:24c'est pas très
00:55:25et cette audition
00:55:26était vraiment très intéressante
00:55:28mais je pense que
00:55:28il y a un tout petit peu
00:55:29de malhonnêteté
00:55:30dans la présentation
00:55:31de dire tous les députés
00:55:32en fait surtout
00:55:33il a eu un échange
00:55:33un peu vif
00:55:34avec une députée
00:55:35et je pense que
00:55:36ça part plus de là
00:55:37à vrai dire
00:55:38ils se sont écharpés
00:55:39sur vous n'avez pas lu
00:55:40ce que j'ai dit
00:55:40si j'ai lu
00:55:41etc
00:55:41donc je pense que
00:55:43c'est plus ça
00:55:44à vrai dire
00:55:44c'est vrai que c'est toujours
00:55:45agaçant je pense
00:55:46quand on est catégorisé
00:55:47vous savez
00:55:49c'est comme quand vous avez
00:55:49cette discussion
00:55:50avec des citoyens
00:55:51de votre circonscription
00:55:52regardez tous les députés
00:55:54vous passez votre temps
00:55:54à vous disputer
00:55:55dans l'hémicycle
00:55:55le niveau n'est pas bon
00:55:56il vous dit
00:55:57je ne sais pas
00:55:57moi quand on échange
00:55:58oui mais vous
00:55:59ce n'est pas la même chose
00:56:00et il y a toujours
00:56:01ce truc un peu de
00:56:02ah oui la masse
00:56:03etc
00:56:03et bien sûr
00:56:04franchement
00:56:05on a des députés
00:56:06qui sont spécialisés
00:56:06sur des thématiques
00:56:07je veux dire
00:56:09moi j'ai été élu
00:56:09à 26 ans
00:56:10vous vous doutez bien
00:56:11que je n'avais pas
00:56:11un énorme parcours
00:56:12professionnel avant
00:56:12j'ai appris au contact
00:56:14de mes collègues
00:56:14de mes collaborateurs
00:56:15des administrateurs
00:56:16de l'Assemblée nationale
00:56:17des gens aussi
00:56:18qu'on rencontre
00:56:18sur le terrain
00:56:20et d'où l'importance
00:56:21de participer
00:56:22en commission
00:56:22etc
00:56:23mais je pense que
00:56:25les mots sont forts
00:56:27je pense qu'ils dépassent
00:56:28un peu la pensée
00:56:29l'audition a été vive
00:56:30paradoxalement
00:56:31il a été très challengé
00:56:32aussi
00:56:32parce que
00:56:33voilà
00:56:34et ce n'est pas pour
00:56:35justifier etc
00:56:36mais c'est vrai que
00:56:37je pense que c'est
00:56:38un peu un tout
00:56:38alors qu'en vrai
00:56:39bien que l'audition
00:56:41ait été un peu vive
00:56:42c'est vrai qu'il s'est
00:56:43surtout un peu écherpé
00:56:44avec une députée en particulier
00:56:45en tout cas
00:56:46il aurait pu être atterré
00:56:47comme nous on l'a été hier
00:56:48je vais profiter de la présence
00:56:49sur ce plateau
00:56:50de Sandrine Rousseau
00:56:50pour revenir sur l'incident
00:56:52qui s'est produit
00:56:53dans l'hémicycle
00:56:53hier après-midi
00:56:54en plein débat
00:56:55sur le budget de la sécu
00:56:56le député UDR
00:56:57Géraud Verny
00:56:57demande un rappel
00:56:59au règlement
00:56:59après votre prise de parole
00:57:01dans l'hémicycle
00:57:01on regarde
00:57:02Madame Rousseau
00:57:03est-ce que vous pourriez éviter
00:57:04d'hurler
00:57:05quand vous prenez la parole
00:57:06vous nous cassez les oreilles
00:57:08ou à défaut
00:57:09est-ce que vous pourriez
00:57:10baisser le micro
00:57:10non ça c'est pas acceptable
00:57:11je vous rappelle à l'ordre
00:57:12immédiatement
00:57:13et votre appel au règlement
00:57:15est terminé
00:57:16vous avez un rappel à l'ordre
00:57:17c'est insupportable
00:57:20c'est honteux
00:57:22c'est honteux
00:57:24vous vous rendez pas compte
00:57:27je ne tolérerai
00:57:29aucune attaque sexiste
00:57:31dans cet hémicycle
00:57:31c'est fini
00:57:32c'est fini
00:57:34et ce qu'on voit
00:57:38c'est qu'une grande partie
00:57:39de l'hémicycle
00:57:40s'est levée à ce moment-là
00:57:41Sandrine Rousseau
00:57:42moi je voulais savoir
00:57:42si d'abord Géraud Verny
00:57:43vous était venue
00:57:44vous présenter des excuses
00:57:45alors non
00:57:46d'aucune manière
00:57:47de personne
00:57:48ni de son groupe
00:57:48comment vous l'avez vécu ?
00:57:51alors moi ça fait
00:57:52depuis 2022
00:57:52depuis que je suis élue
00:57:53qu'à chaque fois
00:57:54que mon nom est appelé
00:57:55il y a vraiment
00:57:56un brouhaha dans l'Assemblée
00:57:57que je suis très coupée
00:57:59dans mes interventions
00:58:00ça fait plusieurs fois
00:58:01que j'ai demandé
00:58:03à ce qu'il y ait
00:58:04des sanctions
00:58:04qui soient prises
00:58:05lors du débat
00:58:07sur les retraites
00:58:08nous avions même
00:58:08fait une démarche commune
00:58:09avec l'ancienne présidente
00:58:13de la commission économique
00:58:14pardon
00:58:14Aurélie Trouvé
00:58:16et Mathilde Panot
00:58:17je crois
00:58:18pour faire en sorte
00:58:19qu'il y ait des sanctions
00:58:21et là
00:58:21c'est la première fois
00:58:22qu'il y a vraiment
00:58:23une prise de parole
00:58:24extrêmement forte
00:58:24de la présidente
00:58:25de l'Assemblée nationale
00:58:26que je remercie beaucoup
00:58:27pour cette prise de parole
00:58:28parce qu'elle était très en colère
00:58:29vous avez vu
00:58:29oui et je pense
00:58:30qu'elle était très importante
00:58:31cette parole
00:58:31donc vraiment
00:58:32parce qu'elle l'a subie
00:58:33elle-même probablement
00:58:33sans doute
00:58:34et vraiment merci de ça
00:58:36parce que je trouve
00:58:37que c'est cette voix
00:58:38qui manquait
00:58:38pour rappeler
00:58:39que la République
00:58:40ne supporte pas
00:58:41ce qui ne relève pas
00:58:42de l'opinion
00:58:43mais du délit
00:58:44le sexisme
00:58:45et bien merci
00:58:46merci à tous les trois
00:58:48vous pouvez rester là
00:58:49parce que tout de suite
00:58:50c'est Bourbon Express
00:58:51c'est le journal
00:58:51de l'Assemblée nationale
00:58:52présenté par Marco Pommier
00:58:53Marco
00:59:00Marco
00:59:00dans Bourbon Express
00:59:01ce soir
00:59:02bonsoir
00:59:02on commence avec
00:59:04les commémorations
00:59:05du 13 novembre 2015
00:59:0610 ans après
00:59:07la France se souvient
00:59:08avec ce moment
00:59:10aux alentours
00:59:10de 18h
00:59:11les cloches
00:59:12de Notre-Dame
00:59:13et de toutes les églises
00:59:14de la capitale
00:59:15qui ont résonné
00:59:16dans Paris
00:59:16écoutez
00:59:16les cloches qui sonnent
00:59:33en hommage
00:59:33aux victimes
00:59:34des attentats
00:59:34les plus meurtriers
00:59:35jamais commis en France
00:59:37depuis la seconde guerre mondiale
00:59:38132 morts
00:59:39plus de 350 blessés
00:59:41toute la journée
00:59:42plusieurs cérémonies
00:59:43se sont succédées
00:59:44sur les lieux
00:59:45des attaques
00:59:46au Stade de France
00:59:46sur les terrasses parisiennes
00:59:48devant le Bataclan
00:59:49bien sûr
00:59:49en présence d'Emmanuel Macron
00:59:51et de plusieurs personnalités politiques
00:59:53des hommages sobres
00:59:54dignes
00:59:55et des mots
00:59:55comme ceux
00:59:56de la fille
00:59:57de Manuel Dias
00:59:58la première victime
00:59:59décédée
01:00:00lors de cette soirée
01:00:01de cauchemar
01:00:02c'était au Stade de France
01:00:03depuis ce 13 novembre
01:00:05il y a un vide
01:00:06qui ne se comble pas
01:00:07une absence
01:00:09qui pèse chaque matin
01:00:10et chaque soir
01:00:12depuis 10 ans
01:00:13mais il y a aussi
01:00:15les souvenirs
01:00:15que rien ne pourra effacer
01:00:1710 ans après
01:00:19j'aimerais savoir pourquoi
01:00:20j'aimerais comprendre
01:00:22j'aimerais que ces attentats cessent
01:00:25malheureusement
01:00:26nous sommes impuissants
01:00:27Point d'orgue
01:00:29de ces commémorations
01:00:30la cérémonie
01:00:31dans le tout nouveau jardin
01:00:32du souvenir
01:00:33inauguré pour l'occasion
01:00:34derrière la mairie de Paris
01:00:361500 invités
01:00:37dérescapés
01:00:38les proches
01:00:39des victimes
01:00:40mais aussi
01:00:40des policiers
01:00:41des magistrats
01:00:42des secouristes
01:00:43qui se sont mobilisés
01:00:44la nuit du 13 novembre 2015
01:00:46une cérémonie
01:00:47pour célébrer
01:00:48la résilience
01:00:49la mémoire
01:00:49et la vie
01:00:50et d'ailleurs
01:00:50on l'a bien senti
01:00:51lorsque Jesse Hughes
01:00:52le chanteur
01:00:53des Eagles of Death Metal
01:00:55présent sur la scène
01:00:56du Bataclan
01:00:56il y a 10 ans
01:00:57a interprété
01:00:58cette chanson
01:00:59très populaire
01:01:00tu ne marcheras jamais seul
01:01:02au revoir
01:01:06avec hope
01:01:09in your heart
01:01:12and you'll never fall
01:01:18C'est malin, on a tous des frissons.
01:01:37C'était très fort.
01:01:39C'est la chanson des supporters du club de Liverpool.
01:01:42Épatant, Jesse Hughes, le chanteur des Eagles of Death Metal.
01:01:45– Et dans ce contexte, des commémorations, un débat.
01:01:49Faut-il créer une justice restaurative pour les victimes de terrorisme ?
01:01:54En tout cas, c'est le souhait du parquet national antiterroriste.
01:01:58Le principe de la justice restaurative, vous le connaissez peut-être,
01:02:01c'est lorsque des victimes et auteurs d'infractions se rencontrent, dialoguent.
01:02:05La députée macroniste Caroline Yadant en est une fervente défenseuse.
01:02:08Elle propose même d'ajouter 3 millions d'euros au budget 2026
01:02:12pour développer ce dispositif.
01:02:14Mais faut-il l'ouvrir aux auteurs d'actes terroristes comme Salah Abdeslam,
01:02:18seul membre encore vivant du commando du 13 novembre ?
01:02:21Il s'est dit prêt cette semaine à s'engager dans ce processus.
01:02:24Qu'en pense la députée ? On lui a posé la question.
01:02:27– Le principe de la justice restaurative, c'est qu'elle doit être fermée à personne,
01:02:31ni à quelque victime que ce soit, ni à quelque auteur de fait que ce soit.
01:02:35Donc le principe d'ouvrir aux auteurs de terrorisme, pourquoi pas,
01:02:39à partir du moment, et ça c'est extrêmement important,
01:02:43où l'auteur des faits terroristes, en fait, soit sincère dans son engagement
01:02:51et que ce ne soit pas une sorte de contournement.
01:02:53– Et on termine peut-être ? – On termine avec le retour d'anciens ministres
01:02:58sur les bancs de l'Assemblée nationale.
01:03:00– Oui, ils sont huit, ils étaient dans le gouvernement de François Bayrou
01:03:04et ils font le retour au Palais Bourbon.
01:03:07C'était le cas aujourd'hui d'Elisabeth Borne,
01:03:09l'ancienne ministre de l'Éducation nationale.
01:03:11Leur retour, un mois après la fin de leur fonction,
01:03:14comme le veut le code électoral.
01:03:16Alors certains font profil bas, d'autres nous ont répondu,
01:03:20comme Laurent Marcangeli, l'ancien ministre de la Fonction publique,
01:03:24et Agnès Pannière-Runacher, qui était à la transition écologique.
01:03:26– Je vois beaucoup de collègues qui, malheureusement,
01:03:31n'ont pas parfois su se préparer au fait que ça s'arrête.
01:03:36Il y a deux types de personnes, ceux qui se préparent, ceux qui ne se préparent pas.
01:03:39Je fais partie de la première catégorie, donc je n'ai pas de coup de blouse
01:03:41et je me suis remis au travail de suite.
01:03:43– Être au service des Français, à l'endroit où aujourd'hui
01:03:46se retrouve finalement le rapport de force, le pouvoir,
01:03:51puisque le Premier ministre l'a dit,
01:03:53il est le ministre le plus faible de la Vème République.
01:03:56C'est au Parlement que sont portés les grands arbitrages
01:04:00et donc c'est là, me semble-t-il, qu'il faut être aujourd'hui.
01:04:03– Et les voilà replongés dans les discussions autour du budget 2026.
01:04:07D'ailleurs, on en est où de ce budget, Adeline ?
01:04:09– Le compteur de Marco.
01:04:10– Le compteur des amendements.
01:04:11Il en reste plus de 2000 des amendements à examiner.
01:04:132007 exactement, si je ne me trompe pas.
01:04:16Autant dire que le marathon budgétaire se poursuit.
01:04:19Finalement, qu'on soit ministre ou député,
01:04:22les nuits blanches ou les nuits presque blanches se poursuivent.
01:04:24– Merci à tous les trois, en tout cas,
01:04:28d'avoir été ce soir sur le plateau de chaque voix-compte.
01:04:31Merci Anna et merci Bertrand.
01:04:33Merci Marco également.
01:04:34Je voulais qu'on se quitte ce soir avec la Marseillaise
01:04:37interprétée il y a quelques minutes par Axel Saint-Cyrel
01:04:39dans ce jardin du souvenir qui a été inauguré
01:04:42derrière l'hôtel de ville de Paris.
01:04:44Cette émission est rediffusée tout à l'heure à 23h30.
01:04:47elle est disponible également en replay sur lcp.fr.
01:04:49Nous, on revient demain à 19h30 en direct.
01:04:52C'est vendredi, ce sera l'émission en public.
01:04:55Merci de votre fidélité et à demain.
01:04:56« C'est vendredi, ce sera l'émission en public. »
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