00:00Est-ce que les Bleus sont sous pression ce soir ?
00:0232-16 pour participer au débat, Jérôme ?
00:04Sous pression, c'est un grand mot, mais il y a une pression, oui.
00:07Il y a une pression, pression du résultat, pression de la qualif.
00:10Je pense que, comme l'a bien expliqué Didier Deschamps à son groupe
00:15et même devant la presse, c'est que l'équipe de France,
00:20il faut jouer les matchs, il faut les gagner pour aller se qualifier.
00:22C'est jamais facile un match de sélection.
00:26Après, les adversaires ne sont pas les meilleurs qu'on a eus,
00:30et tant mieux, ça a facilité la tâche des Français jusqu'au match de ce soir.
00:38Après, il faut finir le travail, c'est toujours pareil.
00:40Donc là, tu as toutes les cartes en main, tu as une équipe d'Ukraine,
00:43et on l'a vu sur le match aller, avec ce qu'elle vit aussi,
00:47ce que vivent les Ukrainiens, c'est jamais facile de porter le maillot de la sélection,
00:51il ne faut pas l'oublier aussi.
00:52Donc, je ne dis pas que c'est un fardeau, mais c'est compliqué pour eux.
00:57Je pense que ça joue beaucoup sur leur niveau,
00:59parce que l'équipe d'Ukraine, sur les dernières années, avait un niveau intéressant.
01:03Là, ils ne sont quand même pas au même niveau.
01:06Donc, l'équipe de France, avec...
01:08Je ne dis pas qu'il y a une armada devant, parce qu'on a beaucoup de blessures,
01:11mais il y a quand même un gros réservoir,
01:13et ça, Jean-Michel aime bien ce réservoir.
01:16Mais offensivement, quand tu vois l'équipe sur le papier ce soir...
01:19Arrête de te rire chez les RGLC.
01:21Tu te dis, en effet, que les joueurs qui vont être sur la pelouse ce soir,
01:26que ce soit Cherki, on en parlera tout à l'heure,
01:27Kylian Mbappé, Olizé, je ne sais pas qui va jouer côté gauche.
01:31Jean-Louis, on a une idée, d'ailleurs, pas qu'on peut probable des...
01:33Côté gauche.
01:34Oui, c'est cette tendance-là, avec les quatre devant,
01:37Cherki derrière Mbappé et Olizé à droite.
01:39Ouais, ouais, ouais, donc...
01:40Et Barco, la gauche.
01:41Donc, je pense que...
01:41Et Barco, la gauche, Barco, là.
01:42Ouais, ces joueurs-là, ils sont capables de faire la différence contre l'Ukraine,
01:45et en toute logique, on devrait gagner et se qualifier,
01:48et enfin voir une Coupe du Monde aux Etats-Unis.
01:52Mais il y a une pression.
01:53Je ne sais pas ce qu'en pense, Nunes et Jean-Michel.
01:56Après, Jérôme, je pense que la pression, ils l'ont un petit peu.
01:59Après, ils se disent qu'ils jouent en France, ils jouent au Parc des Princes.
02:03Finir le travail ce soir pour aller se concentrer dans leur club,
02:06les chances qu'ils vont avoir, que ce soit Ligue des Champions ou les championnats.
02:09Je pense qu'ils se disent, on finit le travail ce soir,
02:13et on peut aller se concentrer, on a la qualification.
02:16Et il y a tous les voyons en vert pour qu'ils se qualifient ce soir.
02:20Ils ont une bonne équipe, il y a toujours cette charnière centrale qui est costaud.
02:24Au milieu, ça ne manque pas de joueurs, devant, ça ne manque pas de joueurs.
02:28Donc, oui, on va en reparler après, ne vous inquiétez pas.
02:31Je n'ai rien dit, je n'ai rien dit, Nunes.
02:34Ah oui, parce qu'il y a un procès qui arrive.
02:37Jean-Michel, il y a quand même une pression d'aller valider tout ça.
02:40Terrible, terrible.
02:42C'est une terrible pression de pompe à vélo.
02:45Mais comment toi, les gens du commentaire sportif,
02:47tu peux parler de pression, de banalité comme ça,
02:50et de tout ce qu'il s'acquise dans la poche ?
02:52C'est fou.
02:54Mais entre la banalité...
02:55T'as pas honte, Jean-Michel ?
02:57Vous voulez que je réponde ou que je prenne mes vacances ?
02:59On te laisse.
03:00Entre la banalité et la pression,
03:04il y a un match de football où l'équipe de France a tout pour gagner.
03:09Elle est dans des conditions idéales.
03:12Face à une équipe d'Ukraine, comme vous le disiez,
03:14qui n'est pas tout à fait la grande équipe d'Ukraine
03:17qui nous avait mis sur des charbons ardents il y a quelques années
03:22quand on en avait pris deux chez eux et qu'il avait fallu réussir un exploit au retour.
03:28On n'est quand même pas dans cette configuration.
03:31Moi, je veux bien qu'il y ait un match.
03:34J'imagine que les joueurs vont s'appliquer, que les joueurs sont concentrés,
03:39que les joueurs vont essayer de faire preuve d'intelligence, d'inspiration,
03:45ainsi de suite, d'appliquer les consignes qui leur sont données.
03:50Arrêtez de me parler de pression.
03:52C'est quand même pas une finale, une demi-finale de Coupe du Monde.
03:56C'est pas un match où tu as le couteau sous la gorge.
03:59Moi, je veux bien que vous me parliez de pression.
04:02Mais si vous me parlez de pression pour ce match-là,
04:05si l'équipe de France arrive en finale, vous allez me parler de quoi, monsieur ?
04:10Jean-Michel, ce que je veux dire, c'est que...
04:12Mais Benoît, au lieu de dire « Oh, mais quoi ? »
04:15Mais réponds-moi !
04:16Évidemment que ce n'est pas la même pression.
04:18Jean-Michel, c'est plutôt une pression positive, tu vois,
04:21de faire un match, tu vois.
04:23C'est d'avoir une qualification à la maison.
04:24Il faut enfoncer le clou.
04:25Vous êtes à domicile contre l'Ukraine.
04:29Ce match-là, si vous le faites...
04:34Enfin, si vous disputez, si vous réalisez une performance normale,
04:40vous devez le gagner.
04:41Vous devez le gagner, ce match-là.
04:43Mais je pense que tu as oublié l'histoire, en fait.
04:45Tu as oublié ce qui s'est passé.
04:47En fait, moi, ça me choque, Jean-Michel, ton discours,
04:50parce que la vérité, c'est que ça reste un match international.
04:53Ça reste une équipe qui joue aussi sa calife pour la Coupe du Monde,
04:57parce que ce n'est pas une équipe cacahuète,
04:58ce n'est pas l'Azerbaïdjan.
04:59Là, on joue l'Ukraine.
05:01L'Ukraine, ils te battent, ils reviennent à égalité avec toi.
05:05Sauf que l'Ukraine, à l'extérieur,
05:06ce n'était pas tout à fait l'extérieur.
05:08Tu la battes zéro,
05:09et l'Azerbaïdjan en domicile,
05:12tu gagnes 3-0.
05:13Et combien tu avais fait en 1993 contre l'Israël, chez eux ?
05:17Tu te souviens, tu commentais les matchs ?
05:19Je crois que l'on avait...
05:21Gagné.
05:21En 1993, on avait gagné.
05:23Oui, non, parce que je suis en train de confondre avec...
05:26Et tu menais,
05:27et avec ton état d'esprit, comme tu dis,
05:29même à 50%, on va gagner les matchs,
05:32je pense qu'ils se disaient la même chose en 1993,
05:34et l'arrivée, ils ont perdu 3-2.
05:36Non, mais entre avoir la pression,
05:38et chanter l'Amérique, l'Amérique,
05:40et si tu veux, il y a un juste milieu.
05:43Jérôme.
05:44Non, mais alors là,
05:45je te comprends pas,
05:47parce que quand tu prépares un match de haut niveau,
05:50et Younes, il le sait aussi...
05:51C'est ça, c'est que t'as une pression,
05:52t'es obligé de faire une pression du résultat...
05:53Oui, parce que si tu te dis,
05:55oh ben non, on est à 50% aujourd'hui...
05:56T'as un public derrière toi ?
05:58Bien sûr, t'as une pression.
05:59Tu peux pas arriver à 50%.
06:01Vous avez besoin d'être sous pression
06:03pour essayer de faire un match à 100% ?
06:06On n'a pas besoin, mais c'est ça.
06:07Oui, je pense que la pression fait partie du jeu.
06:10Mais oui, mais alors vous appelez quelque chose.
06:12Vous avez découvert dans votre carrière
06:15quelque chose que je n'ai pas...
06:16J'ai eu de temps en temps un petit peu
06:18le track avant les matchs.
06:22Oui, je la ramenez pas trop.
06:24C'est cette pression-là qu'on te parle.
06:26Vous apprenez ça, la pression, vous ?
06:27Le track, c'est...
06:29T'as fait ça comment ?
06:30Si t'as une petite crainte,
06:32en effet, t'as peur de...
06:34Peur, façon de parler,
06:36de pas être au rendez-vous...
06:37Le track, c'est pas la peur, le track.
06:39Le track, c'est au contraire
06:40d'intérioriser ce que tu vas faire
06:42et d'essayer de le faire le mieux,
06:44de penser aux choses
06:45qui vont t'arriver
06:47et d'essayer de les visualiser.
06:49Enfin, moi, je préparais mon match comme ça.
06:52En général, j'avais un gars
06:54qui s'occupait de moi,
06:56donc j'essayais de savoir...
06:57Le track, c'est pas négatif.
06:58Jean-Michel, je comprends pas
06:59pourquoi tu te braques,
07:00tu dis oui, le track, pas la peur.
07:01Le track non plus, hein ?
07:03Ben, le track, c'est pas négatif.
07:05C'est pas que négatif.
07:06La peur, c'est pas que négatif.
07:08Ouais, enfin bon,
07:09ils ont pression,
07:10ils vont rentrer
07:11en étant concentrés.
07:14Voilà, j'aime bien ça.
07:16En étant concentrés,
07:17en étant appliqués,
07:18en essayant de faire les choses
07:20le mieux possible.
07:20Non, mais il y a quelque chose
07:21que Jean-Louis a dit
07:22qui est juste,
07:23c'est par rapport à Didier Deschamps.
07:25Didier Deschamps, lui,
07:26il laissera pas une décontraction
07:28en se mettant en place.
07:29Il sait trop, déjà,
07:30parce qu'il a vécu 93,
07:31le traumatisme.
07:32Comme il était énervé
07:33à la mi-temps de France-Azerbaïdjan.
07:34Et donc,
07:36il a forcément une pression
07:37qu'il va dégager
07:39à son groupe aussi,
07:40à ses joueurs,
07:40de les mettre devant
07:41les responsabilités.
07:41Non, le concentration !
07:44Voilà, on parle de la même chose.
07:47On parle de la même chose, les gars.
07:48Il ne veut pas avoir tort.
07:49Non, on s'en fout.
07:50Ah, c'est dingue.
07:52Non, on rigole.
07:53C'est bon, on attend la limite.
07:54On arrête, Jean-Michel.
07:56Non, mais Younes,
07:57je voulais prendre ton exemple.
07:58Tu as 59 sélections
07:59avec le Maroc.
08:00Tu les as connus,
08:00ces matchs-là,
08:01les matchs un peu plus importants
08:02que les autres.
08:03Sur le papier,
08:03tu étais archi-favori.
08:05Mais est-ce que tu avais
08:05ce petit truc de pression
08:06où tu devais te dire…
08:08Bien sûr, tu as la pression
08:08parce que tu te dis,
08:09tu arrives dans un mauvais jour
08:10où tout le monde
08:11a les pieds carrés.
08:13Tu te dis, tu vois,
08:14tu peux rater la qualification,
08:15surtout quand c'est à domicile,
08:16devant ton public.
08:17Tu as envie de prendre
08:19cette qualification.
08:20Nous, on a eu la chance
08:21avec le Maroc
08:22d'être qualifié
08:22en Côte d'Ivoire.
08:23On n'a pas eu la chance
08:24d'être qualifié à la maison.
08:26Mais quand tu te qualifies
08:26à la maison,
08:27c'est encore mieux.
08:28Tu te la mets à la pression.
08:30Oui, c'est vrai.
08:30Et puis tu as ce côté
08:32la communion aussi
08:33avec ton public.
08:34La communion avec le public,
08:35tu vois.
08:35La musique,
08:36jeudassin et tout.
08:37On a envie de vivre ça.
08:38Bien sûr.
08:38À l'arrivée,
08:39toi, tu en rigoles
08:40dans ta réflexion, Benoît.
08:42Pourquoi ?
08:42Tu es con quand tu fais ça.
08:43Je suis bête.
08:44Il a raison.
08:45Il a raison.
08:45Oui, j'ai raison.
08:46Mais à t'entendre aussi,
08:49Jean-Michel,
08:50en fait,
08:50on est déjà à la Coupe du Monde
08:51et puis c'est très bien.
08:52Il y a des joueurs
08:52qui ne l'ont pas joué
08:53à la Coupe du Monde
08:53dans cette équipe-là.
08:55Qu'on gagne ce soir,
08:56écoute, c'est normal.
08:57Mais de toute façon,
08:58on ne sera pas content
09:00plus que ça
09:00d'être à la Coupe du Monde.
09:01Mais comme on n'est pas fait,