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Dans cette édition de la chaîne, la syndicaliste Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT depuis 2023 et première femme à diriger le syndicat, échange avec Apolline de Malherbe, journaliste politique de BFMTV et animatrice de la matinale de RMC.
 Elles reviennent ensemble sur le report de la réforme des retraites, la question du maintien des 64 ans dans la loi, les conséquences pour les différentes générations et les enjeux sociaux qui en découlent. Sophie Binet explique pourquoi ce décalage n’est pas une vraie suspension, pointe les limites du dispositif proposé, insiste sur l’importance d’intégrer les carrières longues, critique les choix budgétaires du gouvernement et rappelle les positions historiques de la CGT en faveur d’une retraite juste et financée autrement. 
L’échange aborde aussi la situation de l’emploi des seniors, les licenciements, les inégalités fiscales et la responsabilité des entreprises dans le déficit public. Une analyse complète du débat social et politique autour du budget 2025 et de l’avenir des retraites. 

#politique #retraite #bfmtv #cgt #actualité





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Éducation
Transcription
00:00C'est très important de réintégrer les salariés en carrière longue,
00:03parce que c'était 20% des salariés qui étaient exclus du décalage.
00:07Mais nous demandons aux députés de ne pas valider les 64 ans qui restent dans la loi.
00:11C'est pour ça que la copie doit encore évoluer.
00:13La copie peut encore évoluer en séance.
00:15Il faut que les députés fassent évoluer la copie pour ne pas valider les 64 ans.
00:19Si cette copie n'évolue pas et que ce n'est que la suspension,
00:24et donc qu'un décalage de trois mois, est-ce que vous prenez ?
00:27Pour les salariés concernés, c'est une avancée.
00:30Donc on leur demandait quand même de voter, oui.
00:31Trois mois plus tôt.
00:32Mais le problème, c'est que dans le même article, il y a les 64 ans.
00:36C'est ça le souci, en fait.
00:37J'ai du mal à comprendre.
00:46Le décalage de la réforme des retraites, c'est une brèche dans un totem du macronisme.
00:50C'est important, ça a été arraché grâce à la mobilisation des salariés.
00:54Le problème, c'est que les 64 ans restent dans la loi,
00:59mais leur application est seulement décalée d'une génération.
01:02Donc nous appelons les députés à demander au gouvernement à tenir vraiment parole
01:05et à mettre en place une vraie suspension.
01:07Une vraie suspension de la réforme, c'est un blocage de la réforme pour toutes les générations,
01:12pour qu'elle s'arrête pour tout le monde, pas seulement pour quelques générations.
01:15Une vraie suspension, mais ça commence quand même par la suspension telle qu'elle est proposée.
01:19Vous appelez les députés, cet après-midi, à voter cet amendement de suspension.
01:25Nous appelons les députés à demander au gouvernement à tenir parole.
01:28Parce qu'aujourd'hui...
01:29Je n'ai pas tout compris.
01:30Eh bien, en fait, aujourd'hui, c'est un décalage de la réforme des retraites qui est proposée au vote.
01:34C'est-à-dire que les 64 ans, au lieu de s'appliquer à la génération 1968,
01:39vont s'appliquer à la génération née en 1969.
01:42Donc, ça permet pour cinq générations de partir trois mois plus tôt.
01:47Mais les 64 ans restent dans la loi.
01:49Et donc, ce que nous demandons aux députés,
01:52c'est d'exiger que le gouvernement tienne parole
01:54et qu'il retire les 64 ans de la loi pour vraiment suspendre la réforme.
01:57Alors, moi, je suis assez basique.
01:59Cet après-midi, ils doivent voter sur cet amendement-là.
02:01Est-ce que vous leur demandez de voter ?
02:03Oui.
02:04Cet après-midi, nous leur demandons de modifier la copie.
02:07Ils peuvent modifier la copie.
02:08Il y aura des amendements cet après-midi.
02:10Si c'est l'amendement tel qu'il est rédigé par le gouvernement,
02:14auquel s'ajoute d'ailleurs, et c'est officiel depuis quelques instants,
02:17un amendement supplémentaire pour élargir cette suspension,
02:20y compris aux carrières longues,
02:22ma question, elle est très basique, Sophie Binet.
02:25Il y a certains qui ont déjà dit qu'ils voteraient pour cette suspension.
02:29Le Parti Socialiste, le Rassemblement National.
02:31Il y en a d'autres qui ont demandé à voter contre LFI, par exemple,
02:35qui certes est contre cette réforme des retraites,
02:37mais qui estime que cette suspension, ce décalage, comme vous dites, ne suffit pas.
02:40Quelle est la position de la CGT ?
02:42C'est très important de réintégrer les salariés en carrière longue,
02:45parce que c'était 20% des salariés qui étaient exclus du décalage.
02:49mais nous demandons aux députés de ne pas valider les 64 ans qui restent dans la loi.
02:53C'est pour ça que la copie doit encore évoluer.
02:55La copie peut encore évoluer en séance.
02:57Il faut que les députés fassent évoluer la copie pour ne pas valider les 64 ans.
03:01Si cette copie n'évolue pas et que ce n'est que la suspension,
03:06et donc qu'un décalage de trois mois, est-ce que vous prenez ?
03:09Pour les salariés concernés, c'est une avancée.
03:12Donc vous leur demandez quand même de voter, oui.
03:13trois mois plus tôt.
03:15Mais le problème, c'est que dans le même article, il y a les 64 ans.
03:18C'est ça le souci, en fait.
03:20J'ai du mal à comprendre.
03:22C'est-à-dire, en fait, vous vous êtes battu contre cette réforme des retraites.
03:25Certes, il ne s'agit pas d'une abrogation de cette réforme des retraites.
03:29Mais c'est déjà, pour en effet, quelques générations, trois mois de gagnés.
03:33Vous devriez, au minimum, vous réjouir déjà de cette première victoire.
03:38C'est une avancée pour les cinq générations concernées qui pourront partir trois mois plus tôt.
03:42C'est une brèche dans ce totem du macronisme que constitue la réforme des retraites.
03:48Donc ça, c'est important.
03:49Mais il faut aller plus loin et là, en séance, faire disparaître les 64 ans de la copie.
03:54Voilà ce que nous demandons au gouvernement.
03:56Le Premier ministre s'est engagé à suspendre la réforme des retraites.
04:00Il faut qu'il la suspende pour de vrai.
04:02C'est le Président de la République qui l'a dit lui-même.
04:04Aujourd'hui, c'est un décalage, pas une suspension.
04:06Le Premier ministre doit tenir parole et suspendre la réforme des retraites.
04:11Et donc, s'en arrêter à 62 ans et 9 mois pour toutes les générations.
04:15Pas seulement la génération 1964.
04:17Je vous repose la question.
04:18Si, dans cet amendement, il y a toujours le chiffre de 64 ans,
04:24ça veut dire que vous leur demandez de voter contre.
04:27Comme LFI.
04:27Comme LFI.
04:28Nous ne donnons pas de consigne de vote aux députés.
04:30La CFDT n'a pas cette pudeur.
04:32La CFDT, par la voix de Marie-Lise Léon, a demandé aux députés de donner ce premier coup d'arrêt
04:38à la réforme des retraites en votant la suspension mercredi à l'Assemblée nationale.
04:43Oui, nous ne donnons pas de consigne de vote aux députés.
04:45Ce que nous leur disons, c'est qu'il faut continuer le combat pour l'abrogation de la réforme des retraites.
04:49Nous nous sommes mobilisés pendant des années à des millions pour obtenir l'abrogation des 64 ans.
04:53Et donc, il faut continuer avec ce premier coup de canif de décalage de la réforme des retraites,
04:59mais sans valider les 64 ans, et donc sans accepter que les 64 ans restent dans la loi.
05:03Mais il y a un côté jusqu'au boutiste, c'est-à-dire que vous ne pouvez pas quand même vous dire
05:06c'est une première victoire, on y va, et on fera la suite plus tard, et c'est toujours mieux que rien ?
05:11C'est une étape pour les générations concernées.
05:14Ça veut dire qu'il y a cinq générations qui vont pouvoir partir trois mois plus tôt.
05:18Donc ça, c'est important.
05:19Mais ce que nous disons, c'est qu'il faut aller jusqu'au bout et abroger les 64 ans qui, aujourd'hui, posent problème.
05:26Voilà ce que nous disons.
05:27Donc vous espérez au minimum que ça change et que ça ne reste pas rédigé en l'État.
05:33Je précisais effectivement que le fait de l'élargir aux carrières longues,
05:38c'est un amendement de dernière minute rajouté par le gouvernement pour aller encore plus loin dans cette suspension.
05:45Sinon, c'était vraiment hypocrite. C'était 20% des salariés qui n'y avaient pas accès.
05:50C'était quand même grossier, donc c'est la moindre des choses.
05:52Ça triple le coût en 2026 ?
05:54Oui, mais le coût reste quand même faible puisqu'on parle de 400 millions d'euros.
05:58Par rapport aux masses du budget 2026, c'est tout à fait assumable.
06:02Par ailleurs, on n'a toujours pas le début d'une autre manière de financer ce renoncement pour le gouvernement.
06:09Nous avons fait des propositions de longue date, notamment le fait de soumettre à cotisation l'intéressement et la participation.
06:16Ça ferait rentrer plus de 4 milliards d'euros dans les caisses.
06:19Et ça, le gouvernement, malheureusement, à ce stade, refuse de l'examiner.
06:22Patrick Martin, le patron du MEDEF, estime que le report de la réforme des retraites est une hérésie,
06:28il le dit chez nos confrères du Figaro.
06:30Ce qui est une hérésie, c'est cette réforme des retraites,
06:32puisque, on le voit, c'est une catastrophe pour les seniors que les employeurs licencient par dizaines de milliers actuellement
06:39dans les plans de licenciement qui se succèdent.
06:41Les premiers à être éjectés, c'est les seniors les plus de 55 ans.
06:44Et le patronat n'a toujours pas mis en place de dispositif pour garder les seniors en emploi.
06:50Donc, il faut qu'il arrête de se moquer du monde.
06:51Alors, il a fait des comptes, Patrick Martin.
06:54Il estime, je le cite, que si le texte passait en l'État,
06:58il y aurait 53 milliards de plus de prélèvements sur les entreprises.
07:03Oui, alors, il faut qu'il nous donne la marque de sa calculette et qu'il renouvelle son fournisseur,
07:07parce que là, visiblement, il y a un problème sur les chiffres.
07:10D'abord, dans les mesures qui ont été votées, il y a des mesures, par exemple,
07:14les 26 milliards de taxation des multinationales, que moi, je trouve très positives.
07:19Malheureusement, tout le monde sait qu'en l'État, ça ne pourra pas s'appliquer.
07:22Et puis ensuite, sur le reste, s'il y a une augmentation de la fiscalité,
07:27c'est pour monsieur et madame Tout-le-Monde, pas pour les entreprises.
07:30Ce que Patrick Martin oublie de préciser, c'est que,
07:33alors que ce budget est d'une violence inédite pour le monde du travail,
07:36le patronat a réussi le tour de force à avoir de nouveaux cadeaux,
07:39puisqu'ils ont un milliard de baisse d'impôt de la CVAE,
07:42l'impôt de production qui pèse sur les entreprises.
07:45Et puis, ce que le MEDEF oublie de rappeler,
07:49c'est que ce sont eux qui sont responsables du déficit aujourd'hui.
07:53Il y a eu, depuis 2017, les entreprises payent 40 milliards d'impôts en moins chaque année,
07:59notamment d'impôts sur les sociétés qui ont considérablement baissé.
08:02Ça, c'est un chiffre officiel de tous les économistes.
08:06Il y a eu 40 milliards de baisse d'impôts sur les entreprises depuis 2017 chaque année.
08:12Donc, c'est totalement indécent que le patronat, aujourd'hui, nous explique qu'il y a un matraquage fiscal.
08:19C'est faux.
08:19Il estime, Patrick Martin, que ça met en danger l'économie française, l'investissement, l'emploi.
08:25Il dit, notamment à propos de la taxe sur la fortune improductive,
08:30que c'est une aberration, je cite,
08:32« L'argent n'est pas sous des matelas, il est dans l'économie française, il finance la dette française. »
08:37Qu'est-ce que vous répondez ?
08:38Ce que nous répondons, c'est que les inégalités explosent en France,
08:42notamment les inégalités entre celles et ceux qui travaillent
08:45et celles et ceux qui vivent de leur patrimoine, de leurs actions,
08:48de leur patrimoine immobilier, de leurs dividendes.
08:50Et donc, l'enjeu, c'est d'avoir une vraie justice fiscale.
08:54Aujourd'hui, il y a un scandale, c'est que les petites entreprises payent beaucoup plus d'impôts que les grosses.
09:00C'est ça qu'il faut rétablir, la justice fiscale entre les ménages
09:04et entre les plus grandes entreprises et les plus petites.
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