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Sur CNEWS, ce jeudi 13 novembre, Jean-Pierre Albertini, père d'une victime du Bataclan, raconte son cauchemar du 13 novembre, sur #180minutesinfo

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Transcription
00:00Parce qu'effectivement, ce 13 novembre-là, c'était vraiment affreux.
00:05J'étais en Provence devant la télévision avec ma mère qui avait 96 ans
00:09et que j'étais venu voir pour fêter son anniversaire en lui faisant une surprise
00:14et on regardait la télévision le soir et elle me dit
00:17« mais est-ce que tes enfants peuvent être concernés ? »
00:19Alors il se trouvait que Stéphane travaillait dans un restaurant,
00:21donc tous les soirs il était pris et ses deux sœurs,
00:24l'une était en voyage de noces en Tanzanie pour éviter le risque
00:27parce qu'on disait que c'est un pays assez sûr
00:29et l'autre venait d'accoucher de quelques semaines.
00:32Donc je dis a priori non, on se couche à 2h du matin
00:34et le lendemain, la mère de Stéphane m'appelle en me disant
00:37« je t'appelle parce que hier, Stéphane était au Bataclan et nous n'avons plus de nouvelles. »
00:41Voilà, donc je suis venu à Paris en urgence
00:44et le lundi, avec une des sœurs de Stéphane,
00:47nous sommes allés à l'Institut Médico-Légal
00:49et là, je dois vous dire que ce que nous avons vécu,
00:53non seulement je ne l'oublierai jamais,
00:55je ne pardonnerai jamais ce qu'on nous a fait vivre.
00:57Alors, on nous a présenté notre fils derrière une vitre, d'accord ?
01:03On a été reçus par une jeune psychologue
01:09qui nous a expliqué « voilà, vous allez rentrer dans une pièce,
01:12votre fils sera derrière une baie vitrée,
01:17on va ouvrir les rideaux, vous n'aurez pas le droit de le toucher,
01:20vous avez de la chance parce qu'il semble que son visage
01:23ne montre pas trop de souffrance. »
01:26Donc, nous sommes rentrés avec une sœur de Stéphane
01:29dans cette grande pièce qui, de mémoire, était tapissée de bois blond,
01:35qui était divisée en deux par une baie vitrée.
01:37On a ouvert les rideaux et Stéphane était allongé derrière
01:43avec un drap blanc qui montait jusqu'au cou.
01:47Et je pense que ce jour-là, mon cerveau a failli disjoncter.
01:52J'entendais la psychologue derrière qui pleurait
01:54alors que normalement ce sont des spécialistes
01:57et des professionnels qui, généralement,
01:59arrivent à soutenir la douleur.
02:02Et donc, cela, je ne le pardonnerai jamais à quiconque.
02:06Sous-titrage Société Radio-Canada
02:09Sous-titrage Société Radio-Canada
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