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  • il y a 2 jours
Invité de L’Interview à la Une, l’émission vidéo de Nice-Matin présentée par Denis Carreaux et Fred Maurice, Éric Dupond-Moretti revient sur plus de quatre années au ministère de la Justice.
Il se dit fier d’avoir fait inscrire l’IVG dans la Constitution, une première mondiale.
Parmi ses autres réformes majeures : le contrat de détenu travailleur et le développement des modes amiables de règlement des litiges.
Sous son mandat, le budget de la Justice a augmenté de 60 %.
Concernant la lutte antiterroriste, il juge l’arsenal français « complet et efficient », citant le procès du V13 comme modèle.
Il exprime néanmoins sa frustration de n’avoir pu finaliser ses textes sur le narcotrafic.
L’ancien ministre dénonce l’instrumentalisation politique de la justice et critique certaines chaînes accusées de « désinformation ».
Il évoque enfin son propre procès, qu’il décrit comme une « blessure profonde ».

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Transcription
00:00Bonjour, bonjour à tous, bienvenue dans l'interview à la une, l'émission vidéo de la rédaction de Nice Matin,
00:17une émission que j'ai le plaisir de présenter avec Frédéric Maurice et le chef de l'édition de Nice.
00:21Bonjour Frédéric.
00:22Bonjour, avec un plaisir particulier Denis.
00:24Notre invité aujourd'hui, Eric Dupond-Moretti, ancien ministre de la Justice.
00:29Bonjour Eric Dupond-Moretti.
00:32Bonjour messieurs.
00:33Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:35Une question d'actualité pour commencer.
00:37Le 13 novembre 2015, les terribles attentats de Paris faisaient 130 victimes et 413 blessés.
00:45Dix ans après, l'ancien ministre, l'avocat que vous êtes, estime-t-il que le droit français est suffisamment armé contre le terrorisme ?
00:53Le procès que l'on a appelé le V13 est un modèle du genre, et tout le monde s'est accordé à le dire.
01:06C'est tellement vrai d'ailleurs qu'il n'y a pas eu de recours, il n'y a pas eu d'appel interjeté,
01:10et tout le monde a souligné à quel point d'abord ce procès était utile,
01:16à quel point ce procès était au rendez-vous de notre histoire judiciaire et de notre histoire tout court.
01:24Oui, notre droit permet d'appréhender le terrorisme, oui.
01:31Et qu'il s'agisse de l'indemnisation des victimes, qu'il s'agisse évidemment des pénalités,
01:39puisque la réclusion criminelle à la perpétuité réelle existe,
01:42et c'est d'ailleurs la peine à laquelle Abdeslam Salah a été condamné.
01:48Il n'y a plus de failles dans le droit français de ce point de vue-là, du terrorisme ?
01:52Il y a toujours des failles que l'on comble, malheureusement j'allais dire, au gré des affaires qui arrivent.
02:00Je vais vous donner un exemple précis.
02:02Après l'affaire Samuel Paty, on a regardé comment mieux judiciariser et judiciariser très vite.
02:11Et ça a fait l'objet d'un travail réalisé à la fois par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, par moi-même,
02:17et nous en avons tiré un certain nombre de conclusions,
02:21et les conséquences de cela ont été traduites dans une loi nouvelle,
02:25qui permet notamment de protéger les officiers de police judiciaire qui interviennent,
02:30pour notamment anonymiser, et un certain nombre de délits nouveaux ont été créés.
02:35Donc je ne peux pas vous dire qu'il n'y a pas de faille, ce n'est pas vrai.
02:37Ce serait mentir que de dire ça.
02:40Mais nous avons un arsenal qui est, me semble-t-il, plutôt complet et plutôt efficient.
02:46Et j'en veux pour preuve les annonces qui ont été faites récemment par le procureur national antiterroriste,
02:54Olivier Christen, qui a dit que cet attentat avait été déjoué.
02:58Donc nous avons les moyens.
03:01La police et la justice ont les moyens d'agir.
03:05Maintenant, vous dire que tout est parfait, non, je ne peux pas vous dire cela.
03:10On voit encore des clés USB passer en prison.
03:13Donc cette histoire de Salah Abdeslam qui s'est procuré une clé USB,
03:17on imagine que c'est le détenu le plus surveillé de France.
03:20Non seulement il procure une clé USB qui lui permet d'accéder à des sites djihadistes,
03:24mais en plus avec un prosélytisme assumé vis-à-vis, au moins, de cette campagne et peut-être d'autres.
03:28Et avec un ordinateur dans sa cellule.
03:30Alors l'ordinateur n'était pas relié à Internet, il faut que vous le sachiez.
03:34L'ordinateur, il était destiné à ce qu'il puisse recevoir des cours.
03:38Au fond, c'est un ordinateur plus proche d'un livre que d'un véritable ordinateur.
03:45Oui, c'est important de le dire.
03:45Il faut le préciser.
03:46C'est essentiel de le dire.
03:49J'ai entendu hier Gérald Darmanin dire qu'il était sidéré d'apprendre qu'il y avait un ordinateur.
03:54C'était la règle commune, si j'ose dire.
03:57Et le fait que cette clé USB soit passée, ça résulte alors pour le coup d'une faille dans notre législation,
04:07qui est que les fouilles d'accord étaient interdites.
04:11Il a fallu modifier la loi.
04:13Et j'avais dit au personnel pénitentiaire, dans le protocole que j'ai signé avec les syndicats,
04:19que nous irions vers une modification de la législation.
04:23Et cette modification est intervenue.
04:25Les fouilles d'accord sont aujourd'hui permises.
04:28A l'époque, elles ne l'étaient pas.
04:30Et c'est la raison pour laquelle il se retrouve destinataire d'une clé USB.
04:34Et le parquet national antiterroriste précise d'ailleurs que, lui, dans les projets qui ont été envisagés par son ex-compagne
04:42et son actuel mari religieux, c'est comme ça qu'on l'appelle, et une autre amie,
04:49Eh bien, ces faits-là ne concerneraient pas Abdeslam Salah.
04:53Éric Dupond-Moretti, au théâtre, dans votre pièce, J'ai dit oui que vous jouez en ce moment.
04:59Dans votre livre, J'aurais craché, un livre d'entretien avec Marc-Olivier Fogel,
05:05vous revenez sur votre expérience au gouvernement, 4 ans, 2 mois et 15 jours,
05:09qui vous ont profondément marqué.
05:12Vous dites notamment, c'est une partie de moi-même que j'ai abandonnée place Vendôme,
05:16vous confier que vous n'êtes pas parvenu à revenir sur cette place
05:20où se trouve le ministère de la Justice depuis. Pourquoi ?
05:24Alors, quand vous quittez un ministère comme celui que j'ai eu l'honneur de diriger
05:32pendant plus de 4 ans, vous y laissez beaucoup de vous-même,
05:37en tous les cas beaucoup d'énergie.
05:40Et les sentiments sont mélangés.
05:43D'abord, vous êtes heureux de retrouver votre liberté.
05:47Et ça n'est pas rien, la liberté.
05:50Ensuite, vous quittez des gens qui ont été vos proches pendant 4 ans.
05:55Et effectivement, c'est compliqué.
05:57Quand on revoit les images de la passation de pouvoir avec Didier Migaud,
06:03on voit les personnels au bord des larmes.
06:06Moi-même, je suis extrêmement ému.
06:08Et puis la troisième chose, c'est une petite frustration pour les textes
06:11que vous avez travaillé, âprement, longuement, et que vous n'avez pas pu porter.
06:17Je pense en particulier aux textes sur le narcotrafic.
06:22J'avais beaucoup travaillé sur ces textes.
06:24Je m'étais rendu à plusieurs reprises en Italie.
06:26On avait mis en place le statut du repenti.
06:30Et c'est d'autres qui sont les pères de ce texte aujourd'hui
06:34et qui assument cette paternité.
06:37Bon, pardon de vous dire que c'est un peu frustrant si je dis la vérité.
06:40Et je vous dis la vérité.
06:41Donc, c'est un mélange de choses.
06:44Et on est attaché.
06:45Moi, j'étais très attaché à mon ministère, évidemment.
06:48Et donc, tout cela n'est pas simple.
06:49Y compris aux lieux.
06:51Vous décrivez des lieux impressionnants.
06:54Oui, bien sûr.
06:55Bien sûr.
06:57C'est ce qu'on appelle les ordres de la République.
07:00Vous savez, il y a une journée porte ouverte annuellement
07:02où les gens viennent visiter les ministères.
07:04Et je dois dire que le mien était un lieu
07:07où il y avait beaucoup, beaucoup de monde.
07:09Et les gens me disaient, mais c'est ici que vous vivez.
07:15Et je disais, mais vous savez, ce lieu ne m'appartient pas.
07:18J'ai un bail précaire.
07:21Et c'est bien dans une démocratie
07:23de ne jamais penser qu'on est titulaire
07:26de son ministère et de son marocain.
07:28Oui, mais les lieux sont impressionnants.
07:30Et puis, il y a les lieux.
07:32Et pardon, ils ont une âme
07:33parce qu'il y a tous les prédécesseurs
07:36et les ombres des prédécesseurs qui sont là.
07:37en particulier celles de Robert Badinter.
07:40Vous avez évoqué là ce que vous n'avez pas réussi à faire
07:43et ce qui reste une frustration.
07:44Pour autant, vous écrivez aussi
07:46« J'ai passé plus de quatre années à tenter de réformer la justice. »
07:49Vous évoquez des réformes souvent passées inaperçueuses
07:52du grand public, mais qui changeront durablement
07:54le visage de notre justice.
07:56De laquelle êtes-vous le plus fier, Éric Dupond-Moretti ?
07:58C'est compliqué parce que je suis fier,
08:00je vais vous parler d'une totale immodestie,
08:03mais je suis fier d'un certain nombre de réformes.
08:06Alors, vous me demandez d'en choisir une.
08:10Peut-être l'IVG dans notre Constitution.
08:14Et on est le premier pays au monde à l'avoir fait.
08:17Mais aussi et encore la loi qui permet le changement de nom.
08:21Vous savez, c'était toute la difficulté de ces femmes, par exemple,
08:27qui portaient le nom de leur géniteur,
08:29qui était aussi leur violeur,
08:32et qui souhaitaient changer de nom.
08:34On a porté ce texte.
08:37C'est le contrat du détenu travailleur,
08:39parce qu'en prison, il faut punir, évidemment,
08:43il faut protéger la société de gens dangereux,
08:47mais il faut aussi penser qu'un jour,
08:48la liberté est rendue à l'auteur de ces infractions.
08:55Et il faut qu'il en sorte meilleur, qu'il n'y ait rentré.
08:58Capable de s'insérer dans la société.
09:00Bien sûr.
09:00Et le travail est une de ses clés.
09:03L'oisiveté, disait-on autrefois, est la merde de tous les vices.
09:06Donc, ce contrat du détenu travailleur,
09:08j'en suis particulièrement fier.
09:10On a fait venir beaucoup d'entreprises en prison,
09:13et certaines offrent du travail,
09:15mais aussi des diplômes.
09:17En matière civile, c'est l'amiable que je suis allé chercher aux Pays-Bas et au Canada,
09:23qui permet de restreindre drastiquement les délais de jugement.
09:29Ce qu'attendent les gens,
09:30parce qu'un divorce qui met trois ans et demi, c'est insupportable.
09:34Et on passe de plusieurs années à quelques mois.
09:36Ça, ce sont des choses dont je suis fier,
09:37et dont je dis qu'évidemment,
09:40les Français verront ces choses,
09:44mais il faut du temps, vous voyez.
09:46Et on est toujours sur du temps long.
09:48Et pourtant, ce n'était pas gagné.
09:49Votre nomination, on se souvient qu'elle avait été perçue immédiatement
09:53comme une, je cite, déclaration de guerre
09:55par l'Union syndicale et magistrat.
09:57Je vous propose de revoir des images de la passation de pouvoir
10:00entre Nicole Belloubet, votre prédécesseur et vous.
10:02C'est le 7 juillet 2020.
10:05Je ne fais de guerre à personne.
10:09Je veux avec vous garder le meilleur et changer le pire.
10:16J'entends bien sûr, dans le dialogue et la concertation,
10:21faire évoluer la magistrature dans le sens d'une plus grande ouverture sur la société.
10:27Je serai le garde des sceaux du dialogue.
10:30Est-ce que vous avez vraiment été, Éric Dupond-Moretti,
10:34le garde des sceaux du dialogue avec les magistrats ?
10:38Vous savez que j'ai été chargé de suivre ce que l'on a appelé
10:42les états généraux de la justice,
10:44qui est le plus grand exercice démocratique,
10:48je dis bien démocratique,
10:50qui concerne la justice et les réformes indispensables.
10:54On avait mis en place une plateforme
10:58et les citoyens ont pu directement intervenir.
11:00Et on a eu des dizaines de milliers de contributions.
11:04Et 60 réformes issues de ces états généraux.
11:08C'est pour ça qu'on ne va pas toutes les détailler,
11:10mais quand je dis que ça peut notablement changer la vie des gens,
11:15la vie des gens qui ont affaire à la justice,
11:18eh bien c'est une réalité.
11:19Et puis, sur le terrain budgétaire,
11:21la justice a été dotée de budgets qu'elle ne connaissait pas.
11:25Ils étaient inédits.
11:28Et c'est 60% d'augmentation du budget.
11:31Songez quand même qu'en 2017,
11:33quand Emmanuel Macron est élu,
11:36il n'y a pas de Wi-Fi dans les tribunaux.
11:38On a considérablement renforcé les budgets.
11:41J'ai embauché,
11:43comme jamais personne ne l'avait fait avant moi,
11:46et des magistrats,
11:47et des personnels que l'on a appelés,
11:50à l'origine, les sucres rapides.
11:52Je ne sais pas si vous vous souvenez de ça.
11:53D'ailleurs, les syndicats les appelaient les rustines.
11:55Mais non, on ne veut pas de rustines.
11:58Et finalement,
11:59un an après la mise en place
12:01de ces sucres rapides,
12:03tous les chefs de juridiction
12:05me demandaient de les pérenniser,
12:07ce que d'ailleurs nous avons fait.
12:08Certains magistrats ne vous ont pas ménagé,
12:12c'est rien de le dire.
12:12Vous avez comparu devant la Cour de justice de la République
12:16qui vous a relaxé.
12:17Cet épisode reste une blessure profonde.
12:20Oui.
12:23Vous avez raison de dire certains magistrats.
12:26D'ailleurs, qu'il s'agisse de la scène
12:30ou qu'il s'agisse du livre,
12:31je les cite.
12:32Je ne me suis pas caché derrière mon petit doigt.
12:35Un en particulier ?
12:36Un en particulier, François Molins,
12:37qui rêvait d'être garde des Sceaux,
12:40qui est celui qui m'a donné le conseil
12:43d'ouvrir une enquête administrative.
12:46Et c'est ça, le fondement du poursuite
12:49qu'il a lui-même intenté contre moi.
12:52Fort de café quand même.
12:53Il me dit de faire,
12:55et il va ensuite me reprocher de l'avoir fait,
12:57en instrumentalisant l'institution judiciaire.
13:00Et vous avez raison de rappeler
13:01que j'ai été relaxé.
13:03Mais vous avez raison de dire aussi
13:04que c'est une blessure,
13:05parce qu'il y a eu 30 000 articles de presse
13:08consacrés à cette affaire,
13:10et je compte sur les doigts de la main
13:12ceux qui ont été respectueux
13:15de ma présomption d'innocence.
13:17Et une perquisition avec 22 personnes
13:19dans votre bureau plasmon d'hommes.
13:21Trois magistrats,
13:2222 gendarmes porteurs d'une arme apparente,
13:25un spectacle absolument lunaire,
13:30qui avait un seul objet,
13:33m'humilier.
13:34Et la réalité de cette procédure,
13:35c'était que l'on souhaitait
13:37me faire démissionner.
13:39Et d'ailleurs,
13:40vous avez eu raison de rappeler
13:42que le syndicat le plus important
13:46dans la magistrature
13:47parlait d'une déclaration de guerre,
13:49comme s'il appartenait
13:51aux membres des syndicats de magistrats
13:54de désigner leur ministre de la justice.
13:58Voilà.
13:59Ça s'est détendu quand même
14:00avec les magistrats.
14:01Oui, bien sûr.
14:02Écoutez, heureusement,
14:03d'abord, ils ont participé
14:04aux états généraux de la justice,
14:06les dix syndicats,
14:09l'union syndicale des magistrats,
14:10et ensuite le syndicat de la magistrature.
14:14Ils ont été partie prenante
14:15de ces états généraux.
14:16Donc bien sûr que les choses
14:18ont avancé et ont évolué.
14:21En juillet 2020,
14:22vous avez dit oui à Emmanuel Macron
14:24pour devenir ministre de la justice.
14:26Est-ce que vous pourriez redire oui
14:27un jour à une participation au gouvernement
14:29ou cette partie de votre vie
14:31est-elle définitivement close ?
14:33Alors, écoutez,
14:35j'avais dit oui,
14:36mais avant de dire oui à Emmanuel Macron,
14:38j'avais dit sur un plateau de télévision
14:41que jamais je ne deviendrai,
14:44je n'accepte heureux de devenir ministre.
14:46Il faut dire qu'à l'époque
14:47où j'ai eu ce propos un peu léger
14:51au regard de la suite des événements,
14:54je n'imaginais pas une seule seconde
14:56qu'on me ferait cette proposition.
14:58Donc c'était facile pour moi de dire
14:59jamais je n'accepterai, vous voyez ?
15:01Bon.
15:01Je crois que la question vous serait posée.
15:02Ben oui.
15:03Alors, aujourd'hui,
15:04il n'en est pas question, évidemment.
15:09Maintenant,
15:10Chah et Chaudet craint l'eau froide
15:12et cette expérience m'a appris
15:13à être peut-être un peu plus prudent
15:16dans mes réponses.
15:19Le gré est fermé.
15:21Nicolas Sarkozy a été libéré lundi
15:23après 21 jours de détention
15:25à la suite d'une décision
15:26de la Cour d'appel de Paris.
15:27Est-ce que vous dites,
15:27comme certains,
15:28ben tout ça pour ça ?
15:31Non.
15:31Et je ne dis rien
15:32et je vais vous dire pourquoi.
15:34On a dit de moi
15:35et c'est vrai
15:35que j'étais un avocat médiatique.
15:38Mais
15:39vous ne m'avez jamais vu
15:41sur un plateau de télévision
15:42évoquer un dossier
15:44qui n'était pas le mien.
15:46Et je ne l'ai jamais fait
15:47pendant l'instruction.
15:48Je l'ai fait après,
15:49une fois que le résultat était tombé.
15:51Bon ou mauvais d'ailleurs.
15:52Très bien.
15:53Moi, je ne commande pas
15:55les affaires que je ne connais pas.
15:58Je regrette
15:58que beaucoup de commentateurs
16:00parlent d'un dossier
16:01qu'ils n'ont pas lu.
16:03C'est la première des choses.
16:04Et puis,
16:04comme garde des Sceaux,
16:06je me suis toujours interdit
16:08de commenter
16:09une décision de justice.
16:11Le garde des Sceaux
16:11ne peut pas le faire.
16:13Ni pour dire
16:14qu'une décision
16:14était à la hauteur,
16:15ni pour dire
16:16qu'elle n'était pas à la hauteur.
16:17Je me suis tu.
16:19Et je continue.
16:20Je n'ai rien à dire là-dessus.
16:23Je ne commande pas.
16:24J'ai dit simplement
16:25que soutenir
16:27que la condamnation
16:28de Nicolas Sarkozy
16:29était due à la haine
16:30d'un magistrat,
16:32plus exactement
16:32d'une magistrate,
16:35ça n'était pas possible.
16:38C'est méconnaître...
16:39Mais c'est méconnaître tout.
16:41Et puis,
16:42c'est dire
16:43à nos compatriotes
16:44qu'il faut absolument
16:46et impérativement
16:47qu'ils se méfient
16:47de la justice.
16:48On ne commande pas
16:51une décision de justice.
16:51En tous les cas,
16:53quand on est condamné
16:54soi-même,
16:55on ne la commande pas
16:56en disant
16:57j'ai fait l'objet
16:58d'une haine
16:58et d'une vindicte
16:59d'un magistrat
17:00ou d'une magistrate.
17:01On peut dire,
17:02en revanche,
17:03le tribunal s'est trompé
17:04s'agissant de l'examen factuel,
17:06le tribunal s'est trompé
17:08en droit
17:09et puis on interjette appel.
17:11On est alors
17:11de facto
17:12à nouveau présumé innocent,
17:14ce qui est le cas
17:14de Nicolas Sarkozy,
17:16de Mme Le Pen
17:17et puis on va laisser
17:18la justice travailler
17:19et nous verrons
17:21ce que la cour d'appel
17:22dira de tout cela.
17:23Ça veut dire
17:23que vous déplorez
17:24sa réaction à Nicolas Sarkozy ?
17:25Ah oui,
17:26je l'ai dit d'ailleurs.
17:27Comme chef d'État ?
17:28Non mais je comprends
17:29humainement,
17:30si vous voulez,
17:30que ce soit difficile
17:31pour un homme
17:32qui a toujours dit
17:32qu'il était innocent
17:33de se voir condamné.
17:34Ça, je pense que
17:35tout le monde peut l'entendre.
17:38Mais dire que
17:39c'est la haine
17:39d'un magistrat
17:40qui justifie
17:41la condamnation,
17:42pour moi,
17:42c'est insupportable.
17:43Et puis lui
17:44est un ancien chef de l'État.
17:45Et de surcroît,
17:46quand c'est un ancien
17:48président de la République
17:49qui était,
17:50de par ses fonctions,
17:51garant de l'indépendance
17:51de la magistrature,
17:53je trouve que
17:54c'est un propos
17:55qu'il n'aurait pas dû tenir.
17:57Pour le reste,
17:58qu'il conteste,
17:59comment dirais-je,
18:00le verdict,
18:01une fois encore,
18:02qu'en droit,
18:03il l'estime
18:04mauvais,
18:07qu'en fait,
18:07il estime
18:08que les choses
18:09n'ont pas été bien vues.
18:10Oui.
18:11S'il existe
18:12une cour d'appel
18:13dans notre système
18:14judiciaire,
18:16c'est bien parce que
18:17les juges de première instance
18:18peuvent se tromper.
18:19Bien sûr.
18:19Se tromper peut-être,
18:21haïr certainement pas.
18:22Il n'y a pas de fiasco
18:23à votre connaissance
18:23dans cette affaire.
18:24Écoutez,
18:25il est présumé innocent,
18:26vous voyez.
18:27D'ailleurs,
18:27il a suivi en cela
18:28l'exemple de Mme Le Pen,
18:29pour dire les choses
18:30très clairement.
18:31Parce que Mme Le Pen,
18:32au début,
18:33elle arrive au tribunal,
18:34elle dit
18:34j'ai confiance dans la justice.
18:35Très bien.
18:36Quand elle est condamnée,
18:36elle n'a plus aucune confiance
18:37dans la justice
18:38et elle va attaquer,
18:41elle et les siens,
18:43une magistrate
18:44au motif que
18:45cette magistrate
18:46aurait confié un jour
18:47qu'elle avait eu
18:48la vocation
18:49de devenir magistrate
18:50parce qu'elle avait eu
18:51un reportage
18:51consacré à Mme Eva Joly.
18:54C'est lunaire.
18:56D'autant que,
18:56je vous fais remarquer
18:57que les coprévenus
18:58de Mme Le Pen,
18:59en tous les cas
19:00beaucoup d'entre eux,
19:01n'ont pas interjeté appel.
19:02C'est-à-dire
19:03que, judiciairement,
19:05ils sont coupables.
19:07Alors,
19:08taper sur la justice
19:09à bras raccourcis,
19:10surtout que Mme Le Pen,
19:11vous vous en souvenez,
19:13n'a jamais eu
19:14de mots assez durs
19:15pour fustiger
19:16le pseudo-laxisme
19:18de la justice,
19:20bon, écoutez,
19:21tout ça,
19:21c'est pas bien
19:22parce que ça accrédite
19:24l'idée
19:24dans l'esprit
19:25des plus faibles
19:26que la justice,
19:27c'est la haine
19:28d'un magistrat
19:29qui suffit,
19:30au fond,
19:31à la caractériser.
19:32Et ça,
19:32d'un point de vue
19:32institutionnel,
19:34c'est insupportable.
19:36Un mot sur la situation
19:37politique du moment.
19:39Trois premiers ministres
19:40en quelques mois,
19:41un budget en suspens,
19:42une censure
19:42qui peut intervenir
19:43à tout moment.
19:45Quel regard
19:45vous portez
19:46sur cette situation ?
19:48Évidemment,
19:49c'est pas la situation
19:50dont on peut rêver.
19:53On rêve de stabilité,
19:56on rêve que le gouvernement
19:57puisse avancer,
19:59gouverner,
19:59que le Parlement,
20:01lui aussi,
20:02ne soit pas déchiré
20:03comme il l'est.
20:05Je veux revenir
20:06un tout petit peu
20:06en arrière, moi.
20:08Le président de la République
20:09a décidé
20:10de dissoudre
20:11l'Assemblée nationale.
20:12Moi, je suis de ceux
20:13qui ont dit
20:14qu'il avait eu raison
20:15de le faire
20:16car nous aurions été
20:17censurés
20:17quelques semaines plus tard.
20:19Ensuite,
20:20est-il responsable
20:21de la composition
20:23de l'Assemblée nationale
20:24telle qu'elle est aujourd'hui ?
20:26Non.
20:27Ceux qui sont responsables,
20:28c'est vous,
20:28c'est moi,
20:29ce sont les électeurs
20:29qui ont choisi
20:31une Assemblée nationale,
20:32j'allais dire,
20:33divisée en trois.
20:35C'est ça
20:36qui rend les choses
20:36difficiles.
20:37Et puis, moi,
20:38je veux dire aussi
20:39que Sébastien Lecornu,
20:41il fait du compromis
20:47une règle d'or,
20:50pas de la compromission,
20:52du compromis.
20:53Il veut discuter
20:53avec tout le monde,
20:54c'est un exercice
20:55d'équilibriste difficile
20:56et moi,
20:57je veux lui rendre hommage.
20:59Les derniers sondages
21:00d'Anne-Marine Le Pen
21:02et Jean-Anne Bardella
21:02ont plus de 35%
21:03des attentions de vote
21:04à l'élection présidentielle.
21:05Est-ce que l'arrivée
21:06du Rassemblement national
21:07au pouvoir
21:07est inéluctable ?
21:09Sûrement pas.
21:10Sûrement pas.
21:11En réalité,
21:12voilà des gens
21:12qui promettent la lune.
21:13Alors, dans un domaine
21:15que je connais bien,
21:15qui est le domaine judiciaire,
21:16qu'est-ce qu'ils disent ?
21:18Ils disent la justice
21:18est laxiste.
21:20Ce qu'il faut.
21:21Tous les chiffres
21:21le démontent.
21:23Allez demander
21:23à tous les avocats pénalistes,
21:24à tous les magistrats pénalistes
21:25que vous connaissez,
21:27s'ils pensent que la justice
21:28est laxiste.
21:28Ils vous diront tous
21:29qu'elle est dure
21:30et qu'elle n'a jamais
21:31été aussi dure.
21:33La justice française
21:36est l'une des plus sévères
21:37d'Europe.
21:39Contrairement à ce que dit
21:39M. Bardella,
21:41il y a de cela
21:41quelques jours.
21:42Donc, qu'est-ce qu'ils disent ?
21:43Ils disent la justice
21:44est laxiste
21:44et elle génère
21:46de la délinquance
21:46et nous,
21:47on va mettre un terme
21:48à tout ça.
21:49Moi, je vous garantis
21:50que s'ils viennent au pouvoir,
21:51si par malheur
21:52ils viennent au pouvoir,
21:54dans les six mois,
21:55vous verrez que
21:55la délinquance,
21:57elle existera toujours.
21:58d'abord parce qu'elle est
22:00consubstantielle
22:00à notre humanité
22:01et ensuite parce qu'il y a
22:03un certain nombre
22:04de facteurs,
22:05notamment les réseaux sociaux,
22:07qui favorisent
22:08la délinquance
22:09des mineurs.
22:10Et alors dire
22:11qu'il suffit
22:12de cogner fort
22:13pour éradiquer
22:14la délinquance,
22:15regardez ce qui se passe
22:16aux États-Unis,
22:16c'est un des pays
22:17les plus durs,
22:18regardez la délinquance
22:20qu'il y a aux États-Unis
22:21et si c'était vrai,
22:22voyez-vous,
22:23il y a des siècles
22:23que nous le saurions.
22:25Donc tout ça,
22:26c'est des sornettes
22:28mais les gens ont envie
22:30d'y croire.
22:31Voilà.
22:31La difficulté,
22:32c'est que les autres parties
22:34ont tous été aux manettes.
22:36Évidemment,
22:37le Rassemblement National
22:38bénéficie
22:39d'une sorte
22:40de virginité.
22:42Il faut qu'on essaye,
22:43il faut qu'on aille voir.
22:45Mais ce qui est prôné
22:46en matière de justice
22:48est une absolue catastrophe.
22:51Je le dis,
22:52c'est clair,
22:53c'est net
22:53et c'est précis.
22:54Et vous voyez,
22:54l'exemplarité,
22:55par exemple,
22:56de la peine.
22:58Relisez ce que
22:58les grands criminologues
22:59en ont dit.
23:00Relisez ce que
23:01Robert Badinter
23:02en a dit.
23:03Il a dit,
23:04en réalité,
23:05quand un homme
23:05commet une infraction,
23:06il ne le fait pas
23:07avec un code pénal
23:08sous le bras.
23:08Et il a bien raison.
23:10Il faut réfléchir
23:11un peu plus loin
23:11que le bout de son nez,
23:13un peu plus loin
23:14que le réseau social.
23:16Le problème,
23:16c'est que notre époque
23:17n'est plus une époque
23:18de nuance,
23:19voyez-vous.
23:20Et que donc,
23:21on est dans le manichéisme.
23:23Et le populisme.
23:24Et le populisme
23:24le plus absolu.
23:25Et le populisme,
23:26c'est quoi ?
23:27C'est dire aux gens
23:28ce qu'ils ont envie
23:28d'entendre.
23:29Ah, braves gens,
23:30vous ne voulez plus
23:31de délinquance,
23:31faites-nous confiance.
23:33On va doubler les peines
23:34et vous allez voir
23:34ce que vous allez voir.
23:36Et puis,
23:36c'est toute la rhétorique
23:38de la presse
23:39bolloréenne.
23:41C'est ce qu'on entend.
23:42Vous n'êtes pas tendre
23:42avec la chaîne CNews
23:43et les médias
23:44de Vincent Bolloré
23:45en particulier.
23:45D'abord,
23:46la chaîne CNews,
23:46Mme Le Pen
23:47n'appelle ma chaîne.
23:49Pour vous,
23:50c'est une chaîne
23:50d'extrême droite ?
23:51Ah oui, bien sûr.
23:52Ah ben, très clairement.
23:54Vous savez,
23:54quand M. Pro,
23:55j'ai déjà dit 100 fois
23:55sur différents plateaux,
23:57se pose la question
23:58des punaises de lits
23:59et des migrants
23:59en disant,
24:01benoîtement,
24:02comme il sait le faire,
24:04non mais,
24:04je ne dis pas
24:05que ça a un lien.
24:06Mais non.
24:07Je pose la question.
24:10Ah bon ?
24:11Mais il met
24:12le verre dans le fruit.
24:13Et personne
24:15de ceux
24:15qui ont vu
24:16cette émission
24:17ne sortent de là
24:18sans se dire
24:19mais il y a peut-être
24:20un lien entre
24:20les puces de lits
24:21et les migrants.
24:22Même ça,
24:22ils nous l'ont fait
24:23sur CNews.
24:25Macron,
24:25dit Pascal Praud,
24:28qui à part blablater
24:29et faire de la mousse
24:30n'a rien fait d'autre,
24:31et le pire,
24:32celle de l'État
24:33depuis Clovis.
24:34Alors,
24:34pourquoi il n'a pas choisi
24:35Vercingétorix ?
24:36J'en sais rien.
24:38Et pardon messieurs,
24:39mais c'est pétain compris.
24:41Voilà ce qu'il dit.
24:42Et tout va bien,
24:43en toute tranquillité.
24:45Madame Ferrari
24:46parle de l'affaire
24:47de M. Sarkozy
24:48en disant
24:48une pseudo-affaire.
24:50Elle n'a pas lu
24:51une ligne
24:52d'un procès verbal.
24:56Vous voyez,
24:56donc ce sont des choix.
24:58C'est une chaîne
24:59qui est une chaîne
24:59de désinformation.
25:01Et moi,
25:01j'en ai été victime
25:02parce que j'ai dit
25:03un jour,
25:04il y a
25:04de l'insécurité,
25:07je suis bien placé
25:07pour le savoir,
25:08j'étais 36 ans d'avocat,
25:10et un sentiment
25:11d'insécurité.
25:11Et ça,
25:12vous le maintenez, hein ?
25:12Ah ben bien sûr.
25:14Écoutez,
25:15un crime
25:16décliné 50 fois
25:19dans la même journée,
25:20dans nos esprits,
25:22ça fait 50 crimes.
25:23Moi,
25:24quand je lis
25:24Nice matin,
25:26je suis un de vos lecteurs,
25:27parce que je suis
25:28très souvent à Nice,
25:30je lis
25:31Nice matin,
25:31je vois qu'on parle
25:32d'un crime,
25:33vous faites votre métier,
25:34vous racontez,
25:34parfois,
25:35parfois,
25:36les détails
25:37sont torribles,
25:39ils le sont toujours,
25:40un crime,
25:40c'est toujours quelque chose
25:41d'affreux,
25:42mais vous ne l'évoquez pas
25:4450 fois,
25:46vous donnez l'information,
25:47vous la disséquez,
25:49vous informez les gens,
25:50mais 50 fois
25:51dans la même journée,
25:52dites-moi,
25:53ça finit par attaquer
25:55des chaînes d'info,
25:56pas spécialement le CNews.
25:57Oui,
25:57j'entends bien,
25:58mais CNews est une chaîne
25:59d'opinion,
25:59et alors moi,
26:00j'avais dit,
26:00il y a de l'insécurité
26:02et un sentiment d'insécurité
26:03généré par les chaînes d'info,
26:06et je devrais rajouter
26:06par les réseaux sociaux,
26:08et là,
26:08ils ont coupé ma phrase en deux,
26:09et pendant quatre ans,
26:11pendant quatre ans,
26:12entendez-moi bien,
26:13j'ai entendu,
26:15Dupond-Moretti,
26:16c'est le sentiment
26:17d'insécurité.
26:18Le l'accès,
26:18le déconnecté des réalités.
26:20Oui,
26:21en se moquant,
26:22bien sûr,
26:23éperdument,
26:24de moi,
26:25autant qu'il était possible
26:26de le faire,
26:27mais j'ai entendu
26:28un certain nombre
26:29de fake news
26:29sur cette chaîne,
26:32je me tiens très informé,
26:33parce que je trouve
26:35que c'est très évocateur
26:36de ce que devient
26:37notre époque.
26:39Voilà.
26:39Éric Dupond-Moretti,
26:40deux anciens premiers ministres
26:41ont clairement pris
26:42leur distance
26:43avec Emmanuel Macron,
26:44je vous propose
26:45de regarder Gabriel Attal
26:46et Édouard Philippe.
26:48Je ne comprends plus
26:49les décisions
26:50du président de la République.
26:52Il y a eu la dissolution
26:53et il y a depuis
26:54des décisions
26:55qui donnent le sentiment
26:56d'une forme d'acharnement
26:57à vouloir garder la main.
26:59Et ce qu'on avait proposé
27:00avec Renaissance,
27:02c'est un changement
27:02de méthode,
27:03précisément pour donner
27:04le sentiment
27:05qu'on a compris,
27:07qu'il a été compris,
27:08compris par le président
27:09de la République,
27:10qu'il faut maintenant
27:10partager le pouvoir.
27:11C'est quand même
27:11ce que les Français
27:12nous ont dit
27:13au moment des élections
27:14de 2024
27:14après la dissolution.
27:16Je pense qu'il doit
27:18aujourd'hui,
27:18face à cet affaissement
27:20de l'État,
27:21face à cette mise en cause
27:22terrible de l'autorité
27:24de l'État,
27:25prendre la décision
27:26qui est à la hauteur
27:27de sa fonction.
27:27Et pour moi,
27:28la décision à la hauteur
27:29de sa fonction,
27:30c'est de garantir
27:32la continuité
27:33des institutions
27:34en partant de façon
27:35ordonnée.
27:36Donc en partant de façon
27:37anticipée,
27:38pour être très clair...
27:39Je suis très clair.
27:39Non, mais l'auditeur
27:41est peut-être perdu.
27:42Il faut qu'il nomme
27:44un gouvernement
27:44qui adopte un budget
27:46et qu'il dise
27:47d'ores et déjà
27:48qu'à l'issue de ça,
27:49il organisera
27:49des élections présidentielles
27:51anticipées.
27:51C'est ce que vous nous dites
27:52ce matin.
27:52C'est une façon de faire
27:53qui, je pense,
27:55l'honorerait.
27:55Est-ce que vous pensez
28:00que d'anciens premiers
28:01ministres ne devraient
28:02pas dire ça ?
28:02Et puis, j'ai une question
28:03complémentaire.
28:03Est-ce qu'on ne peut pas
28:04être un soutien
28:04d'Emmanuel Macron
28:06et considérer
28:06qu'il serait plus sage
28:07pour la France
28:08qu'il démissionne ?
28:10Alors, vous me demandez
28:13ce que je pense...
28:13Oui, absolument.
28:14D'accord.
28:17Continuité de la fonction
28:18dite l'ancien
28:21premier ministre
28:22Édouard Philippe.
28:23Il brigue la présidence
28:25de la République.
28:26Ça ne nous a pas
28:27échappé.
28:27Il est officiellement
28:28candidat.
28:29Donc, c'est 5 ans.
28:31C'est un quinquennat.
28:32Donc, au moindre mouvement
28:33de l'opinion publique,
28:34Désormais,
28:36il démissionnera.
28:37Et c'est ça qu'il appelle
28:38la continuité de la fonction.
28:39Si la branche...
28:40Mais, je vous rappelais
28:41par exemple,
28:41les 80 km heure,
28:42ça a déchaîné les patients.
28:44C'est lui qui en est
28:44à l'origine.
28:45Donc, forcément,
28:46s'il est au pouvoir,
28:47il fera un certain
28:49nombre de choses
28:50qui ne plairont pas.
28:52Bien sûr.
28:52C'est le propre même
28:54du pouvoir
28:54dans une démocratie.
28:55Dans une dictature,
28:56on ne discute de rien,
28:57mais dans une démocratie,
28:58on a le droit
28:59de ne pas être d'accord.
29:00Donc, il va lui-même
29:01rabioter,
29:02si vous me permettez ce verbe,
29:04la durée
29:04de l'élection présidentielle.
29:06Et il parle
29:07de continuité de la fonction.
29:08Puis, alors, après,
29:09il y a la gratitude.
29:10Vous voyez,
29:10c'est une maladie du chien
29:12à la gratitude
29:13qui n'est pas transmissible
29:14à l'homme.
29:15La réalité,
29:15c'est que
29:16Gabriel Attal
29:17et Édouard Philippe
29:18doivent toutes
29:19à Emmanuel Macron.
29:20Tout.
29:21Et puis, vous voyez,
29:23on est dans le...
29:24Macron se bashing,
29:24ça ne m'a pas échappé.
29:26Mais un morceau avalé
29:27n'a plus de saveur.
29:29Moi, j'ai 64 ans.
29:31Je me souviens
29:32qu'il était un temps
29:33où,
29:34au moment des élections,
29:36on ne parlait
29:37que de chômage
29:38et que de résorption
29:39du chômage.
29:40On n'en parle plus.
29:41Pourquoi ?
29:41Parce qu'Emmanuel Macron
29:42a fait ce qu'il fallait.
29:44Voilà.
29:45Le chômage,
29:46on n'en parle plus.
29:47Les investissements
29:48en France,
29:48ils n'ont jamais été
29:49aussi massifs.
29:51Notre protection
29:52pendant la Covid,
29:53ça ne peut pas être
29:54un morceau avalé
29:54qui n'a plus de saveur.
29:55Qu'il s'agisse
29:56de la gratuité
29:57des tests,
29:58qu'il s'agisse
29:58de tout ce qui a été
30:00mis en place.
30:01La protection
30:01des chômeurs partiels,
30:03la protection
30:03de certaines entreprises,
30:04tout ça,
30:05c'est Emmanuel Macron.
30:06Le zéro à charge,
30:07Emmanuel Macron,
30:08et bien d'autres
30:09réformes encore.
30:10Voilà.
30:10Donc, si vous voulez,
30:12quand on fait un bilan,
30:13il faut tout regarder.
30:14Le problème,
30:15c'est qu'aujourd'hui,
30:15tout va très vite,
30:17qu'une information
30:17chasse l'autre,
30:18que les réseaux sociaux,
30:20en réalité,
30:21nous font un mal de chien.
30:22Et puis,
30:22je vais vous dire
30:23encore un mot
30:23sur les chaînes
30:24d'information continue.
30:27Vous savez,
30:28au fond,
30:30il y a tous ces
30:30yaka-faucons
30:31qui font de la mousse
30:33avec leur bouche
30:34et qui disent
30:35yaka-faucons faudrait.
30:36Les pros
30:37et tous les autres,
30:38d'ailleurs.
30:39Pro Pascal Praud,
30:40vous voulez dire.
30:41Oui, oui,
30:42Pascal Praud.
30:43Mais tout ça est délétère
30:44pour la démocratie,
30:45monsieur,
30:45parce qu'en réalité,
30:46ils accréditent l'idée
30:47que les solutions
30:48existeraient
30:49et que ceux
30:49qui sont au pouvoir,
30:50moi compris,
30:52sont trop stupides
30:53pour les mettre en œuvre.
30:55Et ça,
30:55c'est grave
30:56parce que dans une démocratie,
30:58les gens,
30:58à l'esprit faible,
31:00se disent parfois
31:01alors,
31:02c'est vrai,
31:02les solutions,
31:03elles existent.
31:03Mais pourquoi,
31:04tout en haut,
31:05ils ne les mettent pas en œuvre ?
31:07Mais les choses,
31:08elles sont beaucoup plus complexes
31:09qu'ils veulent bien le dire
31:10dans leur réunion
31:12de l'entre-soi
31:12pour discuter.
31:14Et une fois encore,
31:15c'est l'yaka-faucon,
31:16il faudrait.
31:17Qu'est-ce que vous voulez
31:17que je vous dise ?
31:18Il y a un autre partisan
31:19de la démission
31:20d'Emmanuel Macron,
31:21c'est Christian Estrosi,
31:22le maire de Nice
31:22avec lequel vous avez failli
31:23revenir en main
31:24dans un restaurant
31:25de vieux Nice.
31:26C'est pour cette raison,
31:27d'ailleurs ?
31:28Pour quelle raison, monsieur ?
31:29C'est parce que
31:30Christian Estrosi
31:31appelait à la démission
31:32du président
31:33que vous avez failli
31:34venir en main ?
31:35J'aime bien votre air ingénu
31:36quand vous posez les questions.
31:37Il s'avère que Nice matin
31:38a été l'organe de presse
31:41auprès de qui
31:41je me suis exprimé
31:42pour dire ce que je pensais
31:44de la prise d'opposition
31:46de monsieur Estrosi
31:46qui a suivi
31:47monsieur Édouard Philippe.
31:49Bon,
31:50je ne vais pas commenter
31:52ses commentaires à lui.
31:54J'ai dit tout ce que
31:55j'avais à dire.
31:56Je ne regrette pas un mot
31:58ou pas un seul
31:59de ceux que vous avez
31:59publiés.
32:01Vous avez été complets.
32:02Je dois à la vérité
32:04de le dire.
32:05Voilà.
32:05Bon, il peut,
32:06c'est ma vie.
32:06L'incident est clos.
32:07Est-ce que vous n'avez pas
32:08le sentiment,
32:08comme ça,
32:08quand vous tapez
32:09sur Résion Estrosi
32:10d'être l'agent électoral
32:11de plus en plus
32:12puissante adversaire
32:14Éric Ciotti ?
32:15Est-ce que vous roulez
32:16pour Éric Ciotti ?
32:16Ça, c'est peut-être...
32:18Écoutez,
32:19quand Éric Ciotti
32:20a quitté une famille
32:22qui n'était pas la mienne
32:23politiquement,
32:24mais qui avait été
32:25celle de monsieur Estrosi,
32:26et j'ai dit
32:27qu'il avait choisi
32:28le déshonneur.
32:29On ne peut pas être plus dur.
32:29Et c'est toujours le cas,
32:30vous pensez toujours.
32:31Moi, c'est ce que je pense
32:32de l'extrême droite.
32:33Après, on peut toujours dire
32:34que je suis
32:35éléphiste à Paris
32:37et d'extrême droite à Nice.
32:39Parce qu'elle est
32:39qui s'est à Strasbourg.
32:39Voilà.
32:41Ça ne mérite pas
32:42d'autres commentaires.
32:43Si vous étiez à Nice,
32:43vous m'étiez pour qui ?
32:44D'abord, je ne vote pas à Nice
32:46et je ne voterai pas
32:47pour Éric Ciotti
32:49parce que je n'aime pas
32:51l'extrême droite.
32:53C'est le combat de ma vie
32:54et je ne voterai pas non plus
32:56pour Christian Estrosi
32:57à raison de ce que
32:58nous venons de rappeler.
32:59Voilà.
32:59Tout simplement.
33:00Pas défendu dans Nice.
33:01Mais, pardon,
33:02vous avez le goût
33:03de la question inutile
33:04parce que vous avez
33:04déjà les réponses.
33:07Sans doute.
33:07Alors, vous ne voterez pas à Nice
33:08mais vous vivez désormais
33:10une partie de l'année à Nice.
33:12Qu'est-ce qui vous a attiré ici ?
33:16Ah, c'est curieux
33:16que vous me posiez cette question.
33:17D'abord, je connais le Sud
33:19de longue date
33:20et même le Grand Sud
33:22puisque ma maman est italienne.
33:23Donc, quand je me promène à Nice
33:28je retrouve un peu d'Italie.
33:31J'aime cette ville,
33:32je la trouve belle.
33:34Je dois à la réalité
33:35de dire d'ailleurs
33:35que je fréquente Nice
33:39depuis des temps
33:40très lointains.
33:43Bon.
33:43Et puis j'ai eu la chance
33:44d'acheter une maison ici.
33:45Et vous vous entendez
33:46que Nice a bien évolué.
33:47C'est ce que vous étiez
33:47sur le point de dire, c'est ça ?
33:49Pardon ?
33:49Vous étiez sur le point de dire
33:50que Nice a bien évolué.
33:52quand vous dites
33:53que vous connaissez depuis longtemps
33:54et que cette ville est agréable.
33:55Ce que je veux dire,
33:56c'est que juste
33:56l'action de Christian Estrosi à Nice,
33:58vous la trouvez positive ?
33:59Non, mais attendez.
34:00Moi, je ne suis pas
34:00le démolisseur de Christian Estrosi.
34:03J'ai dit un certain nombre
34:04de choses très claires.
34:05Je ne vais pas y revenir.
34:07Oui, sur le fond,
34:07on le met d'accord.
34:07Non, mais vous y revenez,
34:08vous.
34:08Par prétérision.
34:09Moi, je vous ai dit
34:10que c'était clos.
34:11J'ai dit ce que j'avais à dire.
34:12Je ne retire pas un mot
34:13de ce que j'ai dit.
34:14On l'a compris.
34:14Chacun jugera.
34:15Tout à fait.
34:16J'ai vu ce que M. Estrosi
34:17est allé dire,
34:18notamment chez son ami Hanouna.
34:20Il est libre.
34:21Est-ce que c'était
34:22un bon maire de Nice ou pas ?
34:23M. Estrosi,
34:25vous n'allez pas jouer
34:26ce jeu-là avec moi.
34:28M. Estrosi,
34:29il est maire de Nice,
34:30il a été réélu
34:31à plusieurs reprises
34:32parce que les électeurs
34:33ont pu considérer
34:35qu'il avait fait
34:35des choses bonnes
34:36pour sa ville.
34:37Sinon, il n'aurait pas
34:38été réélu.
34:39Moi, je ne vais pas
34:39cracher dans la soupe.
34:40Les choses,
34:42elles sont claires.
34:43Je ne vais pas défendre
34:44le bilan de l'un
34:45et dire que l'autre
34:47n'a rien fait.
34:48Je ne me place pas
34:48sur ce terrain-là.
34:50Moi, j'ai été choqué.
34:51Voilà, c'est clair
34:52que l'on puisse demander
34:54au président de la République
34:55de démissionner.
34:56Surtout quand on l'avait soutenu.
34:58Voilà, stop.
34:59On va arrêter là.
35:00On va arrêter là.
35:01Je ne vote pas à Nice.
35:04Je ne roule pas
35:05pour Éric Ciotti
35:07avec qui j'ai travaillé
35:09quand il était parlementaire LR.
35:10notamment sur un amendement
35:12puisqu'il voulait porter
35:13à 18 000
35:14le nombre de places
35:15de prison
35:16que nous étions
35:17sur 15 000
35:18et on s'est vus
35:19et on a travaillé
35:20ensemble
35:21de façon efficace
35:23me semble-t-il.
35:25En tout cas,
35:25vous êtes heureux
35:26quand vous êtes à Nice.
35:27Oui.
35:28Oui.
35:29Bah oui, sinon
35:30je ne serais pas ici.
35:33Je ne suis pas venu
35:34à Nice
35:34que pour vous rencontrer
35:36aujourd'hui
35:36même si ça n'est pas
35:37désagréable.
35:38Alors, pour terminer,
35:39on passe à la question
35:40perso.
35:46Frédéric Maurice.
35:47Éric Dupond-Moretti,
35:48vous expliquez dans votre livre
35:49que vous pourriez faire
35:50aujourd'hui
35:52beaucoup de choses
35:52y compris
35:53devenir éleveur de faucons.
35:56Oui.
35:56Pourquoi ces animaux
35:57vous fascinent-t-il
35:58et d'où vous vient
35:58cette passion controversée
36:00pour la chasse ?
36:03Oui.
36:05Bah écoutez,
36:05parce que j'ai été,
36:06je suis issu
36:07d'une famille
36:08de chasseurs,
36:09j'ai toujours aimé
36:10la chasse,
36:12j'ai connu différents
36:13types de chasse,
36:14je suis allé vers
36:15le chien d'arrêt
36:16et puis un jour,
36:18on a reçu,
36:19là où je chassais,
36:19des fauconniers,
36:20j'ai trouvé ça sublime
36:21et je me suis mis
36:22à la fauconnerie.
36:24Voilà.
36:25Dans la région ?
36:26Bah dans la région
36:27c'est compliqué,
36:28je cherche
36:28et pendant mes fonctions
36:31ministérielles
36:32je n'ai pas à chasser
36:33aux faucons
36:33parce que
36:34c'était impossible.
36:36C'était les autres
36:36qui chassaient aux faucons
36:37contre vous,
36:37c'est ça,
36:38à cette époque ?
36:39Oui, facile c'est là.
36:41Bah merci beaucoup.
36:42C'est pas la première fois
36:42qu'on me l'a fait.
36:43Merci beaucoup
36:44Eric Dupond-Moretti,
36:45merci Frédéric,
36:47merci à Sophie Dancé
36:48et Philippe Bertigny
36:50pour la réalisation
36:51de cette émission,
36:52à Christelle Benjamin
36:52pour sa préparation.
36:54On se retrouve la semaine prochaine
36:55pour un nouveau rendez-vous
36:57de l'Interview La Une.
36:58Bonne journée à tous.
36:59Sous-titrage Société Radio-Canada
37:04Sous-titrage Société Radio-Canada
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