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  • il y a 8 heures
Chatelet : Le témoignage de Sylvie, boulangère, dans « Morandini Live » sur CNews - VIDEO

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Transcription
00:00Dans ce reportage, on vous parlait de Sylvie Boulanger. On avait eu Sylvie en direct également dans Morandini Live.
00:04Bonjour Sylvie. Merci d'être en direct avec nous. On a eu envie de faire un droit de suite justement par rapport à ce qu'on s'était dit il y a deux mois.
00:11D'abord, où vous en êtes avec votre boulangerie ? Vous avez réouvert, vous avez laissé fermer. Comment ça se passe ?
00:17Eh bien écoutez, je suis réouverte. Je suis en direct du Palais de Justice de Paris au moment où je vous parle, car c'est mon audience.
00:24J'ai quitté pour être là. C'est tendu. Je ne sais toujours pas si je ne vais pas perdre toute ma vie de travail.
00:33En attendant, la rue de Turbigo s'est légèrement assainie quand même. C'est très bien que Mme Dati soit venue visiter le tunnel.
00:43Il y a trois mois, avant que je prenne la parole et que j'ai le courage de médiatiser ce qui se passait, elle ne serait jamais rentrée dans ce tunnel, ça c'est sûr.
00:53Bravo à elle. C'est la première qui y rentre, effectivement. Elle a distribué ses cartes, c'est parfait. Je suis contente pour tous ces gens qui vivent cette galère.
01:03Par contre, elle n'a pas traversé la rue pour venir me rendre visite, malgré les écrits que je lui ai envoyés.
01:09Donc c'est bien. On va s'occuper de tous ces gens qui sont en détresse. Moi aussi, je les suis en détresse.
01:15Et la mairie de Paris, rien. J'ai écrit à plusieurs. J'ai même écrit à Mme Macron qui a répondu qu'elle ne pouvait rien faire.
01:22Voilà. Donc en gros, j'ai pris des risques. Je me suis fait menacer de mort encore il y a 15 jours, menacer de faire brûler mon commerce.
01:32On m'attend à 3 heures du matin devant la porte de mon immeuble. Très bien. Que les politiques fassent ce qu'il faut.
01:38Mais il faudrait aussi s'occuper des commerces qui ferment les uns après les autres dans cette rue, parce qu'on est vraiment les laissés pour compte de cette rue.
01:47Je suis scandalisée. Vraiment scandalisée. Je me bats jour et nuit. Je me lève à 2 heures du matin pour faire tourner cette maison, pour offrir du travail à mon équipe.
01:56Et quand je vois ça, je suis scandalisée.
02:00Sylvie, concrètement, ça veut dire que vous en êtes où ? Vous êtes au bord du dépôt de bilan aujourd'hui ?
02:06Je suis au bord de l'expulsion. Voilà. Une expulsion a été signée depuis le 10 juillet. J'attends les huissiers d'une journée à l'autre. Je ne sais pas ce qui va se passer.
02:17Je me défends. J'y mets tout mon cœur. Ça me rend malade, d'ailleurs. Je l'avoue. Parce que je sors d'un gros cancer.
02:26Et là, mon médecin m'a dit qu'il ne faut pas continuer comme ça. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas abandonner.
02:32Ce n'est pas dans ma personnalité. Je suis là pour me battre. J'ai assumé tous les médias qui m'ont suivi.
02:37D'ailleurs, merci les médias. Parce que d'après la mairie, il ne faut pas trop parler aux médias. Parce que vous vous servez de moi.
02:44Voilà ce qu'on m'a dit textuellement. Que je passais pour une complotiste. C'est ce que j'ai entendu aussi.
02:50Je ne vous parle pas de toutes ces personnes qui passent devant ma boutique et qui m'insultent de fachos et de racistes, évidemment.
02:57Mais je n'en ai rien à faire. Moi, je veux sauver ma vie. Je veux sauver toute ma vie de travail. Je veux sauver mon entreprise.
03:04Aujourd'hui, je ne sais pas. Je suis dans le trou. Je vais vous dire une chose, Sylvie.
03:09Surtout, on espère que vous, vous allez vous servir de nous. Voilà. C'est plutôt dans ce sens-là que vous allez vous servir de nous
03:14pour réussir à vous battre et pour réussir à garder votre boutique. Votre boutique, il faut le rappeler pour que les gens comprennent bien.
03:22C'est-à-dire que désormais, les gens n'osent plus venir dans cette boulangerie. Les gens n'osent plus venir dans cette rue.
03:28Les gens n'osent plus franchir le pas. Et c'est pour ça que vous en êtes là. Parce que s'il n'y avait pas ça, votre boutique, elle marcherait.
03:33Ça cartonnerait sans ça. Mais simplement, aujourd'hui, les gens n'osent plus venir et personne ne fait rien.
03:38Vous lancez des appels à tout le monde, vous l'avez dit, à la préfecture, à la police, aux médias.
03:42Et personne ne bouge pour vous aider. Mais c'est une honte absolue. On est en plein Paris.
03:46On est en plein cœur de Paris. Et tout le monde laisse faire.
03:49Et c'est vous qui vous retrouvez aujourd'hui au tribunal pour essayer de sauver votre boutique.
03:53Enfin, on est chez les dingues dans ce pays, parfois.
03:57Ah non, mais complètement. C'est scandaleux. C'est une lutte continue.
04:03Ça n'arrête pas. Les gens ne veulent plus venir. Il va falloir récupérer cette clientèle.
04:09J'ai perdu 24 % de mon chiffre d'affaires en un an. Les travaux n'arrêtent pas.
04:13C'est la zone. Il y a des graffitis partout. Personne...
04:17Alors oui, on m'envoie la police municipale qui passe cinq fois en me disant tout va bien, tout va bien.
04:23Non, mais moi, je n'ai pas besoin qu'on me plaigne. Ce n'est pas ça le problème.
04:25J'ai besoin que les gens agissent. J'ai besoin qu'ils agissent. J'ai besoin que la mairie prenne les choses en main et qu'on arrête de faire des blablas devant les caméras.
04:34Parce qu'effectivement, on se dit, ah ben voilà, c'est bien.
04:37Madame Dati, je ne pensais pas qu'elle aurait pu venir me voir.
04:41Parce que si moi, je n'avais pas médiatisé, elle n'aurait jamais eu connaissance de ce qui se passait dans ce souterrain des Halles.
04:46Et justement, pour que les gens comprennent bien ce qui se passe, on a une vidéo qui avait été tournée à l'époque de l'ambiance devant votre boulangerie.
04:55Et je crois que ça résume très bien. Et on comprend pourquoi les gens n'osent plus venir.
04:58Enfin, moi, je n'en veux même pas aux gens qui n'osent pas venir dans votre boulangerie.
05:01Parce que c'est insupportable quand on est une femme seule ou une femme avec des enfants.
05:06On ne peut pas affronter ça.
05:07Regardez cette vidéo que vous nous aviez fournie à l'époque de l'ambiance devant votre boutique.
05:16C'est parti.
05:46Voilà, Sylvie, on comprend que les gens n'osent plus venir.
06:11Ce jour-là, j'ai eu le courage de filmer. Ils m'ont vu filmer et ça a commencé les représailles.
06:18Mais je ne vous parle pas de ce qu'on a vu avec des armes blanches, des couteaux, des bouteilles cassées pour se massacrer.
06:25Ça, je ne l'ai pas parce que je n'ai pas eu le courage de le faire et je n'ai pas pu.
06:28Mais ça a duré des mois. Des mois, on a vu ça.
06:32J'ai une cliente que j'ai revue la semaine dernière qui est revenue parce qu'elle ne trouve pas du pain égal à celui que je fais.
06:38Dans d'autres boulangeries, elle est revenue.
06:41Elle m'a dit, je lui ai dit, mais je ne vous vois plus.
06:43Elle m'a dit, je suis sortie d'une neuf rue de Turbigo un matin avec ma poussette.
06:48Un mec était en train de se droguer, en train de fumer du crack.
06:52J'ai eu peur. Je payais 4000 euros de loyer.
06:54Je me suis sauvée dans le 16e.
06:56Les clients se sauvent les uns après les autres.
06:59C'est invivable.
07:00Merci beaucoup, Sylvie.
07:01Merci d'avoir été en direct avec nous.
07:03Tenez-nous au courant de ce qui va se passer.
07:04On va en reparler dans un instant.
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