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  • il y a 10 heures
En rendant sa liberté à Nicolas Sarkozy, trois semaines après l’avoir emprisonné, la justice s’est-elle désavouée ?
Retrouvez « L'édito politique de Patrick Cohen » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique

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Transcription
00:00L'édito politique, Patrick Cohen. Patrick en rendant sa liberté à Nicolas Sarkozy
00:05trois semaines après l'avoir emprisonné, la justice s'est-elle désavouée ?
00:09C'est ce que disent ou laissent entendre les soutiens de l'ancien président.
00:12Il s'appuie sur une phrase tirée de l'arrêt de la cour d'appel, page 9.
00:16Le maintien en détention provisoire du prévenu n'est pas justifié.
00:20Tiens donc, si la détention est inutile aujourd'hui, c'est bien qu'elle l'était déjà il y a trois semaines.
00:25C'est écrit ce matin à la Une du Figaro, en réprouvant les juges de première instance,
00:30les magistrats d'appel auraient démontré que l'incarcération infamante de Nicolas Sarkozy
00:35ne visait qu'à humilier un présumé innocent, le procès de la justice.
00:39Nourri par la justice, le raisonnement semble frapper au coin du bon sens, mais...
00:43Et avec vous, il faut toujours se méfier du bon sens.
00:46Pas seulement avec moi.
00:47Élire les jugements avant de les commenter, l'arrêt rappelle que pour les premiers juges,
00:52l'exceptionnelle gravité des faits, avoir sciemment laissé des collaborateurs démarcher
00:56la Libye de Kadhafi pour solliciter un financement de campagne,
00:59et le quantum prononcé, 5 ans d'emprisonnement, rendait nécessaire le prononcé d'un mandat de dépôt.
01:05C'est donc en vue d'exécuter sa peine que Nicolas Sarkozy a été envoyé en cellule,
01:10mais après avoir fait appel du jugement, c'est sous le régime de la détention provisoire
01:15qu'il a été incarcéré.
01:17En d'autres termes, le premier jugement visait un condamné à de la prison ferme,
01:21tandis que la Cour d'appel a ordonné la libération d'un prévenu dans l'attente d'un second procès,
01:26en mars, auquel il n'a pas l'intention de se dérober.
01:29C'est très différent.
01:30Mais c'est aussi assez subtil.
01:31Oui, c'est du droit.
01:32C'est le code de procédure pénale.
01:34Pas un bandeau de chaîne info.
01:35Les soutiens de l'ex-président diront qu'il n'est pas normal d'emprisonner un condamné
01:39ayant fait appel, donc présumé innocent.
01:42La Cour d'appel leur répond que la juridiction de premier degré,
01:44qui décide d'une incarcération immédiate,
01:46n'a pas à tenir compte, à son niveau, de l'exercice du droit d'appel.
01:50Il n'y a, en tout cas, dans l'arrêt rendu hier, pas de traitement de faveur.
01:54Nicolas Sarkozy reste assujetti à un strict contrôle judiciaire,
01:58avec interdiction de quitter le territoire et d'entrer en contact
02:01avec aucune des 17 personnes liées à l'enquête,
02:05ni avec Gérald Darmanin, du moins tant que celui-ci restera ministre de la Justice.
02:09Et ça, c'est sans précédent.
02:10Oui, jamais vu.
02:11Comme les magistrats de la Cour d'appel ne peuvent pas contrôler les rendez-vous de leur ministre,
02:16ils interdisent à son mentor et ami toute relation avec celui-ci,
02:19de même qu'avec les membres de son cabinet.
02:22C'est une gifle.
02:23En clair, les juges n'ont pas digéré l'entrevue d'Armanin Sarkozy à la prison de la Santé.
02:27Le premier procureur de France, Rémi Haït,
02:30s'y avait vu un risque d'obstacle à la sérénité,
02:33et donc d'atteinte à l'indépendance des magistrats.
02:36Les juges d'appel reprennent le même argument de la sérénité nécessaire.
02:40Ils pointent les antécédents du prévenu,
02:42ceux de l'affaire Bismuth,
02:43et montrent qu'ils se méfient de sa capacité d'influence de ses réseaux
02:48auprès de différents services de l'État.
02:50Quand le ministre de la Justice, Escalité, ne devrait pas avoir d'amis.
02:55Merci Patrick et à demain.
02:56Merci Patrick et à demain.
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