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François-Xavier Ménage : «Le décrochage est subi et ça n’amuse personne», à propos des gens qui n’arrivent pas à suivre les événements politiques dont il parle dans son livre “Les oubliés”, dans #HDPros

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Transcription
00:00Les oubliés, ce sont des pompiers qui, dans 80% des cas,
00:04aujourd'hui, effectuent un travail social.
00:07C'est-à-dire qu'ils sont pour 6% à éteindre des incendies.
00:09Le reste, ils font beaucoup de détresse sociale.
00:12Argenteuil, moi j'y suis le quotidien de pompiers,
00:14qui vont voir notamment une femme qui, malheureusement, tristement,
00:17toutes les trois semaines ou tous les mois, lance des appels
00:19parce qu'elle a peur de passer à l'acte et de se suicider.
00:23Ça, c'est ce que fait un pompier aujourd'hui en Ile-de-France
00:25et partout en France, sans qu'on en parle.
00:27Ce sont des professeurs, dans le 93, rappelons qu'un élève touche en général 8 600 euros.
00:33L'État investit 8 600 euros par élève.
00:35En Seine-Saint-Denis, c'est 6 800.
00:36Ça pose quand même un petit problème.
00:38Et ces profs, quand ils font classe dans des lieux où le plafond tombe
00:42et littéralement il pleut parce que ce n'est pas assez bien isolé,
00:45ces profs disent que ça abîme le rapport à la République.
00:50Et c'est des élus, les élus avec ou sans étiquette,
00:53qui sont obligés de faire comme ça.
00:55Ils se retroussent les manches avec des adjoints,
00:57avec parfois, je vais prendre un exemple, à Saint-Barthélemy dans le Morbihan,
01:00avec des ados qui l'étaient touche 10 euros par jour.
01:04C'est de l'argent de poche.
01:04Ils vont retaper une école primaire pour qu'au début septembre,
01:08tout soit suffisamment « décent » pour accueillir les élèves
01:12et que leurs parents applaudissent ensuite.
01:14Ce premier parti de France, je dépolitise un peu les choses,
01:17c'est le parti de la débrouillardise.
01:19Et la plupart de mes interlocuteurs, je ne pourrais pas vous dire pour qui ils votent,
01:22parce qu'ils ne le savent eux-mêmes pas, ils sont souvent paumés.
01:25C'est une phrase que je retiens qui est abyssale.
01:29Phrase d'un jeune électeur à Brie-sur-Marne ces dernières semaines
01:33qui m'a dit « je ne sais plus qui sont les gentils et les méchants ».
01:35Donc, effectivement, on a un regard sur la politique.
01:38Nous qui suivons tous les épisodes de cette Netflixisation de la politique.
01:42Pardon, mais d'abord, il faut avoir l'abonnement Netflix.
01:44Nous, là, on est journaliste.
01:45Ou alors, on est observateur avisé.
01:47Tout le monde ne l'a pas.
01:48Et par ailleurs, il faut comprendre tous les épisodes.
01:50Donc, ce décrochage, là aussi, aucun mépris, je pense,
01:54par rapport à la politique, que le décrochage que l'on voit
01:56est un décrochage subi.
01:57Ça n'amuse personne de dire « je ne comprends pas ».
01:59Et ça n'amuse personne de dire « je ne sais pas pour qui je vais aller
02:02parce qu'on a un problème de perspective ».
02:04Et je dois dire que dans ce livre, il y a des dizaines d'exemples
02:08d'étoiles et d'étincelles sur le terrain
02:10de personnes non partisanes qui font un boulot incroyable
02:15de débrouillardise pour essayer de trouver des solutions.
02:17Et ils disent tous « on » et pas « je ».
02:19Je trouve ça superbe parce que ça raconte une notion du collectif
02:22que l'on évoque assez peu.
02:24Je m'inclus, d'ailleurs, dans les médias.
02:26Sous-titrage Société Radio-Canada
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