00:00Restons dans le domaine de l'environnement, de la nature, Isabelle Saporta, c'est pour préserver au fond la biodiversité qu'on a décidé de mettre fin au fameux delphinarium, mais dans la pratique, pas si simple à mettre en oeuvre.
00:13Oui, à les joies du en même temps, on interdit et on a mille fois raison d'interdire les delphinariums où on maltraitait ces pauvres cétacés et en même temps, ben en même temps, on sait pas trop quoi en faire du coup de ces mammifères marins
00:26et nous revoilà dans le grand écart habituel entre d'un côté la posture morale, envoyons les cétacés dans des sanctuaires marins en Italie ou en Grèce pour qu'ils renouent avec leur nature sauvage sans mourir parce qu'ils n'ont jamais connu que la captivité
00:38et de l'autre, la réalité qui nous rattrape parce que ces sanctuaires ne sont pas prêts ou ne peuvent accueillir autant d'animaux.
00:45Du coup, ben on fait quoi ? Ben on reconstruit des bassins ! Ah ben si, si, si ! On refait ce qu'on a défait ! Enfin, on supplie le zoo de Beauval de s'en charger.
00:55Donc cet été, comme le révèle le patron du zoo, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, et Barbara Pompili, ancienne ministre de la Biodiversité,
01:03sont allées le voir un peu gênée pour qu'il leur trouve une solution pour accueillir tous ces dauphins dont on ne savait décidément plus que faire.
01:10Et c'est donc ce pauvre patron du zoo de Beauval qui a récupéré la patate chaude, donc manifestement il se serait bien passé,
01:17et qui va devoir construire des bassins pour 25 à 30 millions d'euros. Est-ce qu'on lui a dit merci au moins ?
01:24Ben non ! Il doit essuyer les foudres de certaines associations écolos qui rêvaient de liberté pour les dauphins.
01:30Sauf que, comme le dit le patron du zoo de Beauval que je cite,
01:34« Le ministère n'a pas un rond, les associations n'ont pas de solution ou d'argent à investir.
01:38Autant dire qu'il hérite du bébé dont il ne voulait pas, que ça lui coûte un bras, et qu'en plus il a la tronche. »
01:43Mais qu'est-ce que vous voulez dire avec toute cette affaire Isabelle ?
01:46La fermeture de ces delphinariums est un révélateur de l'action politique en France.
01:50On agit sous le coup de l'émotion, sans anticiper quoi que ce soit, et sans jamais préparer la transition.
01:55En gros, on interdit d'abord, on pense après, et charge à ceux qui ont les mains dans le cambouis de faire coller la loi avec la réalité,
02:03et donc de sauver les fesses des politiques.
02:05Autant dire que l'émotion gouverne, ou la raison s'efface, le pouvoir décrète et le réel ramasse.
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