- il y a 1 semaine
Guillaume Daret reçoit François Ruffin, député fondateur du mouvement Debout! de la Somme, dans BFM Politique ce dimanche 9 novembre 2025 sur BFMTV. François Ruffin est notamment revenu sur le budget, Shein ou encore le Mercosur.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Bonjour à tous, notre invité c'est François Ruffin. Bonjour François Ruffin, député debout de la Somme.
00:07Vous êtes apparenté au groupe écologiste et socialiste. On va bien sûr avec vous évoquer cette question notamment de la défense des industries françaises.
00:15Qu'est-ce qu'on fait par exemple contre des plateformes comme Chine dont on a parlé ces derniers jours ?
00:19On parlera aussi de la question de la laïcité. Vous nous direz aussi pourquoi à vos yeux, vous êtes celui qui est le mieux placé pour représenter la gauche en 2027.
00:26A mes côtés pour vous interroger Anne Seurat-Dubois, éditorialiste BFM TV. Bonjour Anne.
00:31Et Lucie Ruffin, directrice déléguée de la rédaction de la Tribune. La Tribune dimanche qui est le partenaire de BFM politique.
00:38Mais d'abord le gouvernement qui passe donc une première haie dans ce débat budgétaire puisqu'hier l'Assemblée nationale a approuvé de justesse
00:46mais a approuvé la partie recette du projet de loi de financement de la sécurité sociale.
00:50176 voix pour, 161 contre. Le RN, LFI ont voté contre. Vous vous êtes abstenu. Pourquoi vous vous êtes abstenu ?
01:00Dans le contexte, c'est quasiment un vote pour. Vous êtes d'accord avec ce projet du gouvernement ?
01:05D'abord, je vous remercie pour votre présentation tout à l'heure. Parce que je viens moi pour dire une chose.
01:10On ne sortira le pays de l'ornière que par le redressement productif.
01:13Et c'est vrai aussi des comptes de la sécurité sociale dont la Cour des comptes dit que le manque de recettes est dû essentiellement au ralentissement économique.
01:20Je vais vous répondre. Mais voir le moment dans lequel on se trouve. On a la part de l'industrie dans le pays qui est passée sous la barre des 10%.
01:27On a une invasion de produits chinois tous azimuts. Et je dis là, je viens pour vous dire protégeons-nous, protégeons-nous, protégeons-nous et produisons.
01:35Voilà. Alors je vais vous répondre sur le...
01:37Pourquoi vous vous êtes abstenu ? Vous êtes d'accord avec ce projet du gouvernement sur le financement de la sécurité sociale ?
01:43Écoutez, si j'étais d'accord, j'aurais voté pour. D'accord ?
01:47Ma boussole, c'est quoi ? Ma boussole, c'est les gens.
01:50Et je regarde un texte qui n'est plus le budget du gouvernement, mais qui est devenu le budget de l'Assemblée.
01:57Et je me demande si c'est bon ou pas pour les gens.
01:59À l'intérieur de ce texte-là, on a chassé la taxe sur les apprentis, la taxe sur les tickets-restaurants, la taxe sur les chèques-vacances.
02:10Tout ça est chassé. Et surtout, je veux qu'on examine la deuxième partie.
02:15À l'intérieur duquel il y avait, puisqu'on l'a chassé hier soir, le doublement des franchises médicales.
02:22Ça y est, c'est fini. On a voté très largement à l'Assemblée pour dire non, on ne veut pas de ça.
02:26Je veux qu'on vote contre le gel des retraites. Je veux qu'on vote contre le gel de l'allocation à adultes handicapés.
02:33Et donc, tout ça, on va le nettoyer. Et ça, c'est œuvrer pour les gens.
02:39Vous dites, on a chassé, on a chassé. Il y a quand même des choses qui restent à l'heure actuelle.
02:42Par exemple, la prime de Noël qui avait déclenché un scandale quand elle a été annoncée.
02:45Ce n'est pas dans le budget.
02:46Ce n'est pas dans le budget, mais est-ce que vous avez l'assurance ?
02:49Parce que Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail, dit...
02:51C'est le PLFSS qui est quand même examiné en ce moment.
02:53Non, oui, mais ce n'est pas dans le budget.
02:54La prime de Noël, je souhaite qu'elle reste pour tous.
03:01Vous savez, quand on parle de personnes qui sont au RSA,
03:05c'est des gens qui sont en grande difficulté, c'est de la souffrance et il ne faut pas la nier.
03:08Mais là, moi, je vous parle d'un texte. Je vote sur un texte.
03:11Alors, ça peut paraître original de ne pas voter en étant le Playmobil d'un parti,
03:16mais en se déterminant en son âme et conscience.
03:18La gauche a fait voter des amendements qui frappent aussi l'épargne salariale, l'assurance-vie,
03:23les plans d'épargne logement. Ce sont des placements extrêmement populaires pour tous les Français.
03:27On est un peu surpris de vous voir vous attaquer finalement au pouvoir d'achat de certains ménages modestes.
03:31Vous savez, c'est un relèvement de la CSG de 1,3 point sur les revenus du capital.
03:36Et vous savez, il y a quand même cette manœuvre permanente qui fait que le grand capital vient en permanence se cacher derrière le petit.
03:42Mais c'est vrai, c'est vrai, on va taxer l'assurance-vie.
03:45En l'occurrence, qu'est-ce qui se passe à l'intérieur de ça ?
03:48Les livrets d'épargne populaire ne sont pas taxés, les plans d'épargne jaune ne sont pas taxés.
03:53Et quand on prend le plan d'épargne logement, pour les gens qui auraient 63 000 euros sur leur plan d'épargne logement,
03:58ça revient à 15 euros. Donc là n'est pas le sujet.
04:03Moi, si j'ai un regret dans ce budget, parce que sinon j'aurais voté pour...
04:07Vous auriez pu voter pour ?
04:08J'aurais pu voter pour s'il y avait eu quelque chose. C'est quoi ?
04:12Il a été chiffré qu'on a une multiplication par 4 des exonérations.
04:17Ça représente aujourd'hui 80 milliards d'euros.
04:19La Cour de compte elle-même dit qu'il y a la nécessité aujourd'hui de revoir ça.
04:24Et ça n'est pas revu.
04:25Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'en vérité, dans ce budget, on organise, on planifie le prochain déficit de la sécurité sociale.
04:33Il n'y a pas de ressources nouvelles, à part un petit impôt sur le capital,
04:36mais il n'y a pas de véritables ressources nouvelles.
04:39Or, on va voter là, on va en discuter, mais des budgets pour l'hôpital, et il y en a besoin.
04:45Et là, on n'a pas des recettes qui sont conformes à ces moyens.
04:48Donc, en vérité, on programme...
04:50Mais vous-même, vous rejetez des ressources nouvelles.
04:52C'est vous qui refusez, par exemple, qu'on travaille jusqu'à 64 ans.
04:55C'est ça, les recettes supplémentaires pour sauver le système de la sécurité sociale ?
04:59C'est moi, madame, je le refuse, parce que je sais la promesse qui a été faite par le président de la République,
05:04dans le cœur de la crise Covid, qui disait qu'il faudra se rappeler que notre pays tout entier repose aujourd'hui
05:08sur ces femmes et ces hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal.
05:11C'était les ouvriers de l'agroalimentaire, c'était les auxiliaires de vie.
05:14Et ces personnes-là, à la place de se voir reconnues et rémunérées,
05:18à la sortie, il y a eu l'inflation sur leur petit salaire, et il y a eu deux ans de plus pour partir à la retraite.
05:23C'est, ça va, quand on est à parler autour de cette table, qu'on soit député ou journaliste,
05:27les 64 ans, on peut les envisager, d'accord ?
05:29Quand on est dans le froid, qu'on est à la chaîne, que du matin au soir,
05:33on est chez des papiers et des mamies pour les relever, ça c'est bien inclus.
05:36Mais la pénibilité est bien incluse.
05:38D'ailleurs, la suspension...
05:39Il y a 40% des gens qui partent avant 64 ans.
05:40Il y a surtout plein de gens qui partent avant...
05:42Ce sera mardi, François Ruffin, mercredi, pardon,
05:44sera examinée la suspension de la réforme des retraites.
05:47Vous voterez ou pas la suspension de la réforme des retraites ?
05:49On verra ce que... Vous savez, il va y avoir une discussion à l'Assemblée,
05:52où vous avez là une Assemblée qui n'est pas seulement divisée en trois blocs,
05:55mais qui est même, elle-même, balkanisée.
05:57À l'intérieur, il y a des beaux débats, il n'y a pas toujours des bons résultats,
06:01mais donc on verra...
06:01Mais en l'état, oui ou non, vous votez la suspension de la réforme des retraites ?
06:04En tout cas, je ne m'y opposerai pas.
06:06Il est très clair, c'est un décalage.
06:08Le président de la République a dit décalage, et c'est exact.
06:11C'est un décalage, mais si ça permet à 400 000 personnes
06:14de partir un trimestre plus tôt, avant 2027, et puis il y aura une élection.
06:19Mais qu'est-ce que vous voterez pour cette suspension ?
06:22À minima, en fonction de ce que sera ce texte,
06:25mais à minima, je ne m'y opposerai pas.
06:27Vous dites, c'est bien, ça permet quand même un certain nombre de personnes
06:29de partir plus tard.
06:29Qu'est-ce que vous répondez à un certain nombre de membres de la France insoumise
06:33qui disent, c'est l'abrogation ou c'est rien, donc on ne votera pas la suspension ?
06:36Vous savez, moi, je me suis toujours bagarré pour les gens
06:38et pour gratter ce que je peux gratter.
06:41Quand il s'agit d'aller chercher un caddie pour les auxiliaires de vie,
06:45je le prends.
06:46Et je ne dis pas que c'est un festin, je dis que ce sont des miettes.
06:49Mais je le prends.
06:50Quand il s'agit d'avoir un 13e mois pour les femmes de l'Assemblée nationale,
06:54je le prends.
06:55Et donc, s'il s'agit que pour tous les salariés...
06:58Vous leur dites voter ?
06:59Moi, je dis, en tout cas, moi, ce que je peux prendre pour les gens,
07:03je le prends dans la situation politique confuse qui est la note aujourd'hui.
07:07Vous les incitez à faire pareil ?
07:08Pardon ?
07:08Vous les incitez à faire pareil ?
07:09Ils sont libres, vous savez.
07:11Moi, enfin, à vrai dire...
07:12Vous allez leur adresser un message aussi, si vous pensez.
07:13À vrai dire, je ne suis pas sûr qu'ils les soient, mais moi, je le suis.
07:15Moi, je viens à l'Assemblée pour voter en mon âme et conscience
07:18et pas aux ordres de quelqu'un.
07:20Est-ce que vous êtes un traître ?
07:22Pas du tout.
07:23Enfin, moi, je suis...
07:23En tout cas, allez-y.
07:25Moi, vous le savez, j'ai une fidélité.
07:28Il y a près de 30 ans maintenant, j'étais aux côtés des ouvriers de chez moi.
07:31Aux côtés des ouvriers de Paris aux sièges de France,
07:34aux côtés des ouvriers de Goodyear, aux côtés des ouvriers de Whirlpool.
07:37Et je dirais que c'est à eux, vers eux, que je me tourne pour mon mandat
07:42et pour savoir si je suis fidèle à mon engagement.
07:44Vous n'avez aucune fidélité au programme du NFP sur lequel vous avez été élu
07:48par que vous vous êtes abstenu hier, on le disait sur la partie recette.
07:51On voit que la France Insoumise, et notamment Jean-Luc Mélenchon,
07:53dénonce ceux qui ont voté pour, par exemple les socialistes,
07:55et disent que les écologistes, les communistes qui se sont abstenus,
07:58finalement, ont totalement renié le programme du nouveau Front populaire.
08:01Regardez cette réaction de Jean-Luc Mélenchon.
08:04Seul LFI a respecté le vote des électeurs du NFP.
08:08Seul LFI peut gouverner pour tout changer en faveur du peuple.
08:11Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
08:13Moi, je dis d'abord, quand il dit infâme dans ce budget,
08:16j'aimerais qu'il me dise dans cette partie recette précisément,
08:19M. Mélenchon qui est un peu loin maintenant de l'Assemblée,
08:21qu'est-ce qu'il y a d'infâme dans cette partie budget ?
08:23Bon, ça c'est déjà qu'on peut discuter du fond du texte.
08:26Et ensuite, on a la situation politique telle qu'elle se présente aujourd'hui,
08:30qui est confuse, qui est étrange dans cette Assemblée.
08:33Eh bien, on fait avec pour essayer de gratter.
08:35Moi, je veux discuter.
08:36Vous savez, je suis retenu par la manche, par les gens dans la rue, dans mon coin,
08:39qui me dit surtout, enlevez le gel des retraites.
08:43Eh bien, je veux qu'on en discute.
08:45Je veux que ça soit aboli à l'Assemblée.
08:46Et je veux que le message soit passé très clairement,
08:49à la fois à l'égard du gouvernement et à l'égard du Sénat.
08:52Nous ne voulons pas du gel des retraites.
08:54Mais est-ce que le programme du NFP reste votre boussole ?
08:57Ou est-ce que vous l'avez déchiré ?
08:58Non, vous savez, moi j'étais Nouveau Front Populaire et ce programme-là,
09:03qui est une rupture, on va dire, avec la concurrence, la croissance, le marché, la compétitivité.
09:09Cette rupture-là, elle demande à être assumée aujourd'hui plus que jamais.
09:13Le NFP est-il mort ?
09:15Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il est mort.
09:17Oui ou non ?
09:17Oui, s'il s'agit de faire un acte de décès du NFP,
09:21quand on voit comment il y a des tiraillements ou des tirs d'obus
09:26entre la France Insoumise et le Parti Socialiste,
09:28on imagine une pénible réconciliation.
09:31Donc vous dites, oui, le NFP est mort ?
09:32Oui, moi je dis que...
09:33Oui ou non ? Juste question simple, le NFP est-il mort ?
09:36Eh bien, en tout cas, je vais vous dire ce qu'il nous faut.
09:41Question simple, est-ce que le NFP est mort ?
09:42Oui, il est mort.
09:43Il est mort, mais ça ne veut pas dire qu'il ne s'agit pas d'inventer quelque chose ?
09:46Quelle est la situation politique du pays aujourd'hui ?
09:49C'est une extrême droite qui est aux portes du pouvoir.
09:51On va y venir.
09:52Qui est maintenant un ticket d'entrée pour l'Elysée et pour Matignon.
09:57Eh bien, je dis à tous les gens qui sont de gauche dans notre pays,
10:00à tous les républicains, trouvez le chemin pour vous unir.
10:03Vous savez, quand le 9 juin dernier, j'avais appelé, j'avais dit au parti,
10:08soyez unis, arrêtez vos conneries,
10:09parce que je voyais Bardella qui préparait ses cartons pour Matignon.
10:12Eh bien, en quelques jours, on a réussi à faire que les socialistes,
10:17les écologistes, les communistes et les insoumis,
10:19qui étaient partis sur quatre listes différentes aux élections européennes,
10:22se réunissent et viennent empêcher...
10:25On va y venir sur la suite.
10:27Question courte sur une information qui sera révélée ce soir
10:29par Caroline Roux dans un document dans C'est dans l'air spécial,
10:33et qu'évoque ce matin la tribune dimanche.
10:35Parce qu'on parle beaucoup de l'économie, c'est évidemment la dette.
10:38Et il y a deux personnes à distance qui s'affrontent,
10:40c'est Bruno Le Maire et Emmanuel Macron.
10:41Oui, c'est une lettre que nous détaillons ce matin dans la tribune dimanche,
10:44qui a été envoyée par Bruno Le Maire le 6 avril 2024 à Emmanuel Macron,
10:47et qui sous-entend qu'Emmanuel Macron est totalement responsable
10:50de l'explosion de la dette française.
10:54Qu'est-ce que ça vous inspire, ces querelles au sein du socle commun ?
10:57Le socle commun n'a plus rien d'un socle, ni rien de commun.
11:00Déjà, on est dans...
11:01Mais Emmanuel Macron, c'est le responsable de la dette ?
11:03Emmanuel Macron est le responsable du chaos dans lequel se trouve le pays aujourd'hui.
11:09Du chaos budgétaire, puisque les 1 000 milliards d'euros,
11:12c'est lui et Bruno Le Maire,
11:14qui a été son ministre de l'économie pendant toutes ces années,
11:17et qui ont fait le choix de diminuer les impôts de 55 milliards d'euros,
11:21notamment à destination des grandes sociétés et des grands patrimoines.
11:26Et la dette française qui a explosé aujourd'hui, c'est cette raison-là.
11:29Mais là, ce que vous avez voté ces derniers jours, ça creuse le déficit.
11:32Tout le monde est responsable du creusement des déficits en France.
11:34Non, ce que nous avons voté ces derniers jours ne creuse pas le déficit.
11:37Au contraire, qu'est-ce que nous avons voté ?
11:39On ne doute pas les franchises médicales.
11:41Finalement, on indexe...
11:43Qu'est-ce que nous voulons ?
11:45Nous voulons qu'il y ait moins d'exonération,
11:47parce qu'être passé de 20 milliards à 80 milliards sur les exonérations de cotisation,
11:53c'est ça qui creuse la dette.
11:54Et la Cour des comptes elle-même dit que là-dedans, il y a des choses qui sont complètement inefficaces.
11:59Que la politique de l'offre qui a été menée par Emmanuel Macron
12:02est une politique à la fois injuste, parce qu'elle a profité aux plus gros et pas aux petits,
12:07elle est ruineuse, parce qu'elle a ruiné le pays,
12:10elle a creusé la dette comme jamais à la pelleteuse,
12:13et qu'enfin, elle est inefficace.
12:14Parce que derrière, on a le record de faillite dans le pays,
12:18derrière, on a un taux de chômage qui remonte,
12:20derrière, on a une part de l'industrie qui est passée sous la barre des 10%.
12:23Il faut changer de politique économique maintenant.
12:26François Ruffin, la politique économique, c'est aussi très concrètement
12:28les gens qui ont du mal à consommer, à acheter de la nourriture, des vêtements.
12:33Parmi ceux qui nous regardent, on a beaucoup de remontées également.
12:36Ça a été finalement associé cette semaine, notamment à la question de cette plateforme chinoise,
12:41Chine, qui est désormais présente dans un certain nombre de magasins,
12:43donc au BHV et dans d'autres futurs BHV,
12:46puisque ça ne sera plus les galeries Lafayette bientôt en province,
12:49Dijon, Reims, Grenoble.
12:50Vous, vous avez déjà acheté chez Chine ?
12:52Non, je n'avais jamais acheté chez Chine.
12:54Je dois dire que je suis assez peu compétent en matière de réseaux sociaux.
12:57Je n'utilise pas Uber non plus.
13:00Je vais chez mon libraire plutôt que chez Amazon.
13:02Je suis très XXe siècle.
13:04Pour l'instant, Chine échappe donc à la suspension
13:06après avoir supprimé tous les produits illicites,
13:08mais le gouvernement assure qu'il reste sous surveillance,
13:10rapproché, toujours sous le coup de procédure judiciaire.
13:12Est-ce qu'il faut, à vos yeux, tout simplement interdire la plateforme Chine en France ?
13:16Quand on a, et c'est le gouvernement qui nous le dit,
13:1994% des produits qui présentent un risque de sécurité
13:22et 66% un danger direct pour le consommateur,
13:26je pense qu'il n'y a pas à hésiter.
13:28Normalement, cette plateforme devrait être fermée.
13:30Maintenant, je vais vous dire quelque chose.
13:32Il ne faut pas que l'arbre Chine vienne masquer la forêt de la mondialisation.
13:38Parce que ça ne peut pas être le bouc émissaire.
13:40Il y a eu des choix qui ont été faits par nos gouvernements successifs
13:43et encore par les gouvernements d'Emmanuel Macron depuis 30 ans maintenant.
13:48On a fait le choix de faire rentrer la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce.
13:52On a fait le choix d'en finir avec les quotas d'importation.
13:55Ça fait 20 ans.
13:56Moi, j'ai tiré la sonnette d'alarme d'emblée.
13:58J'ai dit, qu'est-ce qui se passe ?
13:59C'est la suppression de 1 000 à 2 000 emplois par mois,
14:02par mois dans l'industrie textile.
14:05On a laissé faire ça.
14:06Il faut instaurer des quotas sur le textile importé à l'étranger.
14:08Vous savez que 97% des vêtements que nous achetons sont étrangers, produits à l'étranger ?
14:12Maintenant, je pense que malheureusement, pour le vêtement, c'est perdu.
14:16D'accord ?
14:17Je le dis, quand Emmanuel Macron se rend en Chine
14:21et qu'avec le président chinois, il n'a pas une discussion sur les accords commerciaux,
14:27sur nos importations, sur des taxes frontières, des barrières douanières, des quotas d'importation,
14:32c'est une faute majeure.
14:33J'ai sonné l'alarme quand Donald Trump est arrivé et qu'il a dit, je mets des taxes frontières.
14:42Parce que le souci, ce n'est pas directement nous vis-à-vis des États-Unis.
14:45C'est que les frontières se ferment pour les produits chinois,
14:48qui du coup sont déversées où ?
14:50Qui sont déversées sur le continent européen.
14:52En un an, c'est plus 10%.
14:54On s'est fait raser tout ce qui est panneau photovoltaïque.
14:57On se fait raser tout ce qui est pompe à chaleur.
15:00Et on a une Union européenne qui ne réagit pas.
15:03François Ruffin, est-ce que ce n'est pas un peu facile d'être moralisateur
15:05quand on est là, par exemple, sur nos plateaux TV ou à l'Assemblée ?
15:07Oui, parce que vous qui êtes un des apôtres du pouvoir d'achat
15:10et des pouvoirs d'achat des plus modestes et des plus précaires,
15:13il y a une question d'argent à la fin.
15:15C'est-à-dire que quand le t-shirt coûte 1 à 2 euros chez Chine,
15:17tout mis à part les questions de production, le danger de certains produits,
15:22mais c'est un combat aussi pour le pouvoir d'achat d'une certaine façon.
15:24Comment est-ce qu'on peut combattre ça ?
15:26Vous avez vu le nombre de personnes qui sont venues au BHV ?
15:29Moi, ce que je demande, c'est qu'il y ait le citoyen
15:32qui soit au-dessus du consommateur et du travailleur.
15:36Oui, mais il faut avoir les moyens.
15:38Le citoyen doit pouvoir trancher.
15:40Vous savez, de toute façon, je vous l'ai dit, pour le textile,
15:44malheureusement, c'est quasiment fini.
15:46D'accord ? On peut avoir une petite renaissance.
15:48Donc Chine, tant pis.
15:48Mais non, moi, ça pose d'autres problèmes.
15:52Ça pose le problème qu'ils ne payent pas leur TVA.
15:53Ça pose le problème, je vous l'ai dit,
15:55qu'il y a 90% des produits qui sont non conformes.
15:58Maintenant, ce que je veux, pensons sérieusement,
16:01cette mondialisation-là, les Français n'ont jamais voté pour.
16:05Quand est-ce qu'ils ont voté pour cette mondialisation ?
16:06Donc il faut boycotter ?
16:07Non, dites-moi, quand est-ce que...
16:08On est citoyen avec sa carte bleue, on boycotte ?
16:10Non, vous savez, quand on en a fini avec le travail des enfants
16:14au 19ème siècle, c'est pas parce que les consommateurs ont boycotté.
16:17Donc vous ne dites pas aux Français qui nous regardent
16:19à quelques semaines de Noël, ne mettez pas un pied au BHV
16:23parce qu'il y a Chine.
16:24Pas d'appel au boycott ?
16:25Non.
16:25Mais par contre, je dis au gouvernement de prendre ses responsabilités.
16:28Quand on a 94% des produits qui présentent un risque de sécurité,
16:31on dit non.
16:31Mais surtout, le sujet, il est au-delà de ça.
16:35C'est aujourd'hui, moi, je veux une renaissance de l'industrie dans mon pays.
16:39Mais on voit par exemple que Donald Trump taxe les colis Chine
16:42qui arrivent aux États-Unis.
16:44Ça a eu un impact majeur, comme vous le dites.
16:45Pourquoi on ne fait pas pareil que lui, finalement ?
16:48Je suis, moi, pour qu'on ait des taxes frontières,
16:50pour qu'on ait des barrières douanières,
16:52pour qu'on ait des quotas d'importation.
16:54Pour faire comme Donald Trump, sur le texte et d'autres...
16:56Alors, le problème de Donald Trump, c'est qu'il a relevé ça
16:59de manière générale, sur tout.
17:01Et je pense qu'il ne faut pas ça.
17:03C'est un modèle, Donald Trump, sur le plan économique ?
17:04Non.
17:05Ce qu'il nous faut, c'est identifier 100 produits.
17:07Quels sont les 100 produits qu'on considère comme stratégiques ?
17:11Pour moi, oui, il y a l'acier.
17:13Parce que sans acier, derrière, pas d'industrie.
17:15Et puis ensuite, je dirais, aliments, médicaments, armements.
17:19Ce sont des secteurs clés sur lesquels on doit pouvoir avoir notre autonomie.
17:23Et là-dessus, il nous faut une stratégie.
17:26Et avoir une politique industrielle qui soit liée à une politique commerciale.
17:31Parce que sinon, qu'est-ce qui se passe ?
17:32Vous regardez sur le masque.
17:34Emmanuel Macron a janté des millions de subventions.
17:36Il y a eu des usines qui sont nées.
17:38Et moi, je passe chez elles.
17:39Et elles sont à l'arrêt.
17:40Pourquoi ?
17:41Le patron me l'explique.
17:42Il me dit que 99,9% des masques sont importés de Chine.
17:46Pour la commande publique, c'est 99,6%.
17:49Et à l'inverse, chez moi, quand on a sauvé une usine.
17:53L'usine Metex, qui était le dernier fabricant de l'usine en Europe.
17:56C'est un aliment pour les porcs et les volailles.
17:58Comment ?
17:59Par le relèvement des taxes aux frontières de l'Union Européenne.
18:02Sinon, le prix chinois était deux fois moins cher.
18:04bien que cinq fois plus polluant.
18:07Vraiment, moi, je viens pour porter un projet pour notre industrie.
18:12Un, on fait des...
18:13Je vous le dis, M. Daré.
18:15Un, on fait des...
18:17Allez-y, on va faire une pause et on vous redonne la parole juste après.
18:21Dans un instant, on revient avec vous.
18:23On vous demanderait aussi votre vision de la laïcité.
18:25C'est une image qui a marqué cette semaine à l'Assemblée.
18:27Mais on reprend quand même sur l'industrie.
18:28Vous allez dans l'hémicycle.
18:29Vous restez sur BFM.
18:31On retrouve François Ruffin.
18:32C'est dans un instant.
18:34Vous êtes bien sur BFM Politique.
18:39François Ruffin est notre invité aujourd'hui.
18:41Dans un instant, vous nous direz
18:42si l'image de ces jeunes fillettes
18:45voilées dans l'hémicycle, dans l'enceinte de l'hémicycle
18:47de l'Assemblée nationale mercredi,
18:49est-ce que ça vous a choqué ou pas ?
18:51Mais d'abord, un mot, on parlait de l'industrie,
18:52un mot sur l'agriculture.
18:53Emmanuel Macron a déclenché la colère des agriculteurs,
18:56mais pas seulement en expliquant
18:57qu'il envisageait désormais d'accepter le traité de libre-échange
19:01avec les Mercosur, quatre pays d'Amérique du Sud.
19:05Il explique qu'il est prêt à l'accepter
19:06parce qu'il dit qu'il a obtenu un certain nombre de garanties,
19:09de clauses de sauvegarde.
19:11Vous, vous êtes, si j'ose dire, un des leaders du combat anti-Mercosur
19:14puisque vous avez déposé une proposition de résolution européenne transpartisane,
19:18puisqu'il y a notamment un député LR sur cette...
19:20Non, mais il y a des députés d'à peu près tous les groupes.
19:23Tous les groupes.
19:23Il y a une centaine de députés qui ont...
19:24Politique, comment vous réagissez à cette prise de position
19:27du président de la République ?
19:28C'est une trahison.
19:30C'est une trahison.
19:31Je vous dis, moi, ce qui me meut,
19:33j'ai vu ma région se vider de ses usines
19:35pour une Chine qui est devenue l'usine du monde.
19:38Et je ne veux pas voir ma région et mon pays
19:41se vider de ses fermes
19:43pour une Ukraine qui deviendrait la ferme-usine de l'Europe
19:46ou pour un Brésil qui deviendrait la ferme-usine du monde.
19:48Avec un gouffre entre deux modes de production
19:52parce qu'on dit à nos agriculteurs
19:53qu'il faut monter en gamme,
19:55qu'il faut du bien-être animal,
19:56qu'il faut enlever des phytos.
19:58Et de l'autre côté de l'océan, on a quoi ?
20:01On a une agriculture brésilienne
20:03qui est...
20:04Une exploitation, c'est sur des centaines de milliers d'extars.
20:08On a l'utilisation de 138 molécules
20:11qui sont interdites ici,
20:12dont par exemple un exemple paraquat
20:14qui file la maladie de Parkinson
20:17qui est interdite dans l'Union Européenne depuis 2008,
20:19l'autorisation des hormones de croissance
20:21et un salaire là-bas
20:24qui est évidemment de 350 euros par mois.
20:27Mais je pense que le pire, c'est pour la démocratie.
20:30Pourquoi ?
20:30Lui, il dit qu'il a obtenu des clauses de sauvegarde,
20:32qu'il a fait bouger des choses,
20:33qu'il a eu des engagements de la Commission Européenne.
20:35Alors, les clauses de sauvegarde,
20:36ça a été très bien résumé par les syndicats agricoles
20:39que j'ai auditionnés qui me disaient
20:41c'est comme si en l'arbitre, sur un ring de boxe,
20:45il suspend pendant 10 secondes.
20:47Vous prenez des coups, des coups, des coups,
20:48mais pendant 10 secondes, c'est suspendu
20:50et on vous met sur pause.
20:52Mais le pire, c'est que l'accord a été aggravé.
20:56Ça s'appelle le mécanisme de rééquilibrage,
20:58qui est en vérité un mécanisme de déséquilibrage supplémentaire
21:01qui signifie que si jamais l'Union Européenne,
21:04demain, prenait des mesures
21:05pour améliorer ses normes environnementales ou sociales
21:09et qu'elle souhaitait que ça soit la même chose
21:10pour les produits d'importation,
21:12les pays du Mercosur pourraient porter plainte
21:14et faire prévaloir leurs préjudices.
21:16Donc, l'accord a été aggravé.
21:18Mais moi, je vous dis, le pire, c'est pour la démocratie.
21:21Je demandais tout à l'heure,
21:22quand est-ce que les Français ont voté sur la mondialisation ?
21:24Ils ont voté une fois,
21:25c'était Traité Conseil européen de 2005,
21:28c'était il y a 20 ans maintenant,
21:29ils ont répondu non à 55%,
21:31ils ont répondu non à 80% chez les ouvriers.
21:34Là, vous avez l'Assemblée qui, par deux fois, a dit non.
21:39Vous avez le Sénat qui, par deux fois, a dit non.
21:41Vous avez tous les syndicats agricoles,
21:43français, mais aussi européens, qui disent non.
21:45Vous avez toutes les associations environnementales qui disent non.
21:48Vous avez 76% des Français qui disent non.
21:50Sur la vie démocratique, vous avez des mots très imagés.
21:53Il y a quelques semaines, vous disiez
21:55faire l'amour une fois tous les cinq ans,
21:56ce n'est pas une vie sexuelle.
21:58Voter une fois tous les cinq ans,
21:59ce n'est pas une vie démocratique.
22:00Oui, mais ça, c'était ce que j'avais lu sur un gilet jaune
22:02et ça me paraît assez exact.
22:03Est-ce que ça va mieux ?
22:04Je parle de la vie démocratique.
22:06Là, ça ne va pas beaucoup mieux.
22:08Ça ne va pas beaucoup mieux.
22:09Je vous ai décrit la ferme opposition
22:11de toute la société française au Mercosur
22:13et vous avez un président de la République
22:15qui est en train de nous la faire à l'envers.
22:17Alors, ma demande, elle est simple,
22:19c'est que l'État français se pourvoie
22:20devant la Cour de justice de l'Union européenne
22:22pour dire que ce traité avec le Mercosur
22:25n'est pas conforme au traité européen.
22:28Ça n'est pas conforme de...
22:29Vous savez, ils ont découpé l'accord
22:31pour ne pas que ça passe devant l'Assemblée nationale.
22:33Et c'est déjà ce qu'ils ont fait sur le CETA.
22:35Ce n'est toujours pas passé devant le Sénat
22:37et on a un accord intérimaire
22:38qui se produit pendant des années et des années
22:42et peut-être des décennies.
22:43Et vous dire que c'est le cœur du sujet.
22:45Le cœur du sujet, c'est que les Français
22:47n'ont jamais voté pour la mondialisation.
22:49Ils ne veulent pas de ce système-là.
22:51Et qu'est-ce qui se passe ?
22:52En fait, on a une disjonction
22:53depuis des décennies maintenant
22:55entre des dirigeants français et européens
22:57qui conduisent le pays dans une direction
22:58et des Français qui ne veulent pas y aller.
23:01Qui ne veulent pas aller dans cette direction-là.
23:02François Ruffin, je vous propose de regarder
23:05cette image, cette photo
23:07qui était l'une des images de la semaine
23:09dans les tribunes de l'Assemblée nationale
23:11dans l'hémicycle
23:12des jeunes filles voilées.
23:15C'était donc une sortie scolaire
23:17organisée par le député Marc Fédon
23:19enfin dans le cadre effectivement
23:20comme ça peut se passer
23:21pour des députés qui invitent
23:22et qui reçoivent des classes
23:24de leur circonscription.
23:26Des fillettes voilées dans l'hémicycle.
23:28Est-ce que ça vous choque ?
23:30Je vais vous répondre.
23:30Est-ce que ça vous choque oui ou non ?
23:34Je vais vous répondre mais vous savez
23:35je vous le dis
23:36M. Daré et vous aussi
23:38on est sur un sujet
23:40qui est extrêmement inflammable
23:41dans un pays qui est en tension.
23:43Donc je vous prie
23:44que sur ce sujet-là
23:46on puisse faire attention
23:48et y aller calmement
23:51sur ce sujet-là.
23:52Des jeunes filles voilées dans l'hémicycle.
23:54Est-ce que ça vous choque oui ou non ?
23:55D'abord dire les méthodes pourries
23:57honteuses du Rassemblement national
24:00et qui sont contraires
24:01à notre règlement.
24:02Le Rassemblement national
24:03d'un des députés, Julien Odoul
24:05qui a tweeté une photo
24:06en se scandalisant de cela.
24:08Il n'y a pas d'autorisation
24:09de prendre des photos
24:11dans l'hémicycle
24:12et par ailleurs
24:13livrer des fillettes
24:15à la vindicte populaire
24:18aux réseaux sociaux
24:20aux injures
24:21et racistes.
24:24Ça ne va pas.
24:25Ça c'est la méthode
24:26sur le fond François Ruffin.
24:27Oui mais avec un Julien Odoul
24:28qui en est un récidiviste
24:29puisqu'il avait déjà fait
24:30dans son conseil régional
24:31qu'il avait conduit
24:32une mère et son fils
24:33à pleurer.
24:35Et donc je veux dénoncer
24:36avec fermeté
24:37ces méthodes.
24:39Sur le fond des fillettes
24:41voilées dans l'enceinte
24:42de l'hémicycle
24:42est-ce que c'est acceptable ?
24:46Est-ce que c'est conforme
24:47ou non au règlement
24:48de l'Assemblée nationale ?
24:49Ah bah le règlement
24:49il existe, il dit que
24:51les personnes doivent
24:51se tenir assises,
24:52découvertes et en silence.
24:54Découvertes ?
24:55Oui, le souci c'est
24:56que je suis d'accord
24:57mais qu'on l'applique
24:58pleinement et pour tout le monde
24:59alors.
25:00Qu'on l'applique pour les personnes
25:01qui viennent avec leur cornette
25:03de nonne.
25:04C'est arrivé il y a quelques années.
25:06Donc là il aurait fallu
25:07l'interdire,
25:07il aurait fallu interdire
25:08ce voile sur des fillettes
25:09de 6 ans.
25:10Je le dis,
25:11si on l'applique
25:12ça ne doit pas être fait
25:14de manière séparée
25:15mais ça doit être fait
25:17pour tout le monde.
25:18Ça doit être fait
25:18pour les kippas
25:19ça doit être fait
25:20pour le turban des sics
25:21ça doit être fait
25:22pour les chapeaux
25:23et les casquettes
25:23certes,
25:24mais aussi
25:24pour les signes religieux.
25:26Vous savez
25:26que ça n'est pas
25:27la politique qui est menée
25:28jusqu'à maintenant.
25:29Donc si jamais
25:30c'est le choix qui est fait
25:31il faut que ça soit un choix
25:32qui soit fait
25:33pour tous les français.
25:34Il faut modifier
25:35le règlement de l'Assemblée
25:36pour qu'il soit plus clair ?
25:38C'est un choix.
25:40Maintenant est-ce que
25:40quand on va dans une mairie
25:42on doit enlever
25:43ces signes-là ?
25:43Pour l'instant
25:44on ne le fait pas.
25:44Quand on va dans une école
25:45est-ce qu'on doit enlever
25:46ces signes-là ?
25:47On ne le fait pas.
25:47Mais vous,
25:48je n'ai pas eu ma réponse
25:48au-delà du fait
25:49que ce soit acceptable.
25:50Est-ce que des jeunes filles,
25:52des fillettes voilées,
25:53est-ce que vous,
25:53François Ruffin,
25:54ça vous choque ?
25:55Oui ou non ?
25:56Je vais vous répondre
25:57personnellement
25:58et par une anecdote.
25:59Je suis le premier
26:00de ma famille
26:01et le seul de ma classe
26:03d'un collège catholique
26:04à ne pas avoir fait
26:05ma première communion
26:06parce que ça ne correspondait
26:08pas à mes convictions.
26:10Mais ça n'a rien à voir.
26:11Mais si, je vous dis.
26:12Mais non.
26:13Là on parle de quelque chose
26:14qui est porté par les femmes
26:15et par les femmes uniquement,
26:17pas par les hommes.
26:18Donc je vous dis
26:19que personnellement,
26:23qu'il y ait des écoles privées
26:25hors contrat, religieux,
26:27qu'il y ait des petites filles
26:28et des petits garçons
26:29qui grandissent à l'intérieur
26:32de ce système-là,
26:34qui soient mis à part
26:34de l'école de la République
26:35ou même des écoles privées
26:37où il y a un contrat
26:38qui est passé avec l'État,
26:40est-ce que ça me convient ?
26:41Non.
26:42Est-ce que des jeunes filles voilées,
26:43ça vous choquent ?
26:44Oui ou non ?
26:45Alors je vous dis personnellement,
26:47est-ce que ça me plaît ?
26:49Est-ce que c'est conforme
26:51à ce que j'attends
26:52de la manière de grandir
26:54des petits garçons
26:54et des petites filles ?
26:56Non.
26:56Que plus tard,
26:58elles puissent faire leur choix
26:59comme adolescente
26:59ou comme adulte,
27:00librement,
27:01oui.
27:01Pour vous, François Ruffin,
27:04juste pour vous faire préciser,
27:05est-ce que pour vous,
27:06le voile est un oustie
27:07de soumission de la femme ?
27:09Oui ou non ?
27:10Il y a des femmes
27:12qui le font de manière libre,
27:13d'accord ?
27:14Elles font leur choix librement,
27:16comme adolescente
27:17ou comme adulte,
27:18comme il y a des tas de choix
27:19qui sont faits dans l'existence.
27:20Mais là, on parle de jeunes filles
27:21de 10 ans.
27:21Gabriel Attal, par exemple,
27:22propose d'interdire le voile
27:24avant 15 ans.
27:25Est-ce que vous êtes pour ?
27:26Je suis pour.
27:27Alors, si on le fait,
27:28il ne faut pas le faire spécifiquement
27:29sur le voile,
27:30il faut le faire
27:31sur tous les signes religieux.
27:33Allons-y.
27:33Et on pourrait faire ça ?
27:36Vous savez, je reviens,
27:37je vous ai dit
27:38quel était mon sentiment personnel,
27:40d'accord ?
27:40Et je vous l'ai dit
27:40avec franchise.
27:41Maintenant, moi,
27:42je suis député
27:43dans un pays
27:44qui est en tension
27:44où il y a eu
27:46des guerres de religion
27:47et j'ai un fil conducteur,
27:49c'est la loi de 1905,
27:51toute la loi de 1905,
27:53rien que la loi de 1905,
27:54dont on fêtera
27:55les 120 ans cette année
27:56et dont Aristide Briand
27:57veillait à un équilibre
27:59où il disait
28:00qu'il faut à la fois
28:01rassurer l'expression
28:02de l'individu du croyant
28:04sur sa foi
28:05et en même temps
28:06empêcher
28:07que des groupes
28:08s'opposent à la République.
28:09Je suis désolé,
28:10j'y reviens,
28:10François Ruffin,
28:11parce que je n'ai pas eu
28:12de réponse
28:12et je n'ai pas compris
28:13votre réponse.
28:14Est-ce que, oui ou non,
28:16le voile est un outil
28:17de soumission de la femme ?
28:19Non.
28:20Je veux dire,
28:20je ne peux pas répondre ça
28:21de manière générale.
28:22C'est un choix
28:23qui est effectué
28:24par des femmes
28:24dans notre pays
28:25que de se couvrir
28:26de cette manière-là.
28:28Et vous ne me posez pas
28:28la même question
28:29sur un certain nombre
28:30d'autres signes religieux.
28:31Et donc, en fait,
28:32je refuse
28:33cette grande confusion.
28:35Vous voyez ?
28:35Je refuse
28:36qu'on vienne traiter
28:38à part
28:38la question du voile.
28:39Si on le traite...
28:40La loi de 1905,
28:41il y avait déjà...
28:42Donc le voile
28:42est compatible
28:43avec la République ?
28:44Bien sûr que le voile
28:45est compatible
28:45avec la République.
28:46Le voile est un élément
28:47de la culture française ?
28:48En tout cas,
28:49il est compatible
28:49avec la République.
28:50Vous savez,
28:52je vous dis, moi,
28:54mon inquiétude
28:55dans notre pays.
28:56Quand on a une chaîne
28:56qui est entièrement dédiée
28:59à pointer les musulmans
29:01du matin au soir
29:02ou je ne mets pas les pieds.
29:05Mais là, par exemple,
29:06pour revenir à ce que disait
29:07ce qui s'est passé
29:08à l'Assemblée nationale,
29:09c'est la présidente
29:10de l'Assemblée,
29:10Yael Brunpivet,
29:11qui a jugé
29:11que ça n'était pas acceptable.
29:12Vous jugez que,
29:13quand la présidente
29:14de l'Assemblée dit ça,
29:15c'est, je cite,
29:16islamophobe,
29:17comme certains disent à gauche ?
29:18En tout cas,
29:18je juge qu'elle n'est pas
29:19dans son rôle.
29:20Pourquoi ?
29:20Parce que, je vous le dis,
29:22elle n'a pas fait la même chose
29:23dans un certain nombre
29:25de cas précédents
29:26pour faire respecter
29:28de la même manière
29:29le règlement national.
29:30Et moi, je vous dis,
29:32je souhaite qu'il n'y ait pas
29:33deux poids, deux mesures
29:34en la matière.
29:35Pourquoi ?
29:35Parce que sinon,
29:36on a, en fin de compte,
29:38le comportement
29:38d'un Jordan Bardella
29:39ou d'un Bruno Retailleau
29:41qui vient pointer
29:41les musulmans
29:42du matin au soir.
29:43Ce sont les alliés
29:44objectifs des groupes islamistes.
29:46Parce que ça pousse à part.
29:48Vous savez,
29:48moi, j'ai,
29:49en mémoire,
29:51Mohamed,
29:52qui est cadre à la SNCF,
29:54qui est trésorier
29:55d'un club de foot
29:56à Amiens Nord,
29:57qui dit, moi,
29:58je suis né à Amiens
29:59en face de la gare,
30:00je me sens pleinement français,
30:01je connais mieux la France
30:02que Jordan Bardella
30:03et pourtant,
30:04je dis à mon fils,
30:05tu vas devoir vivre ailleurs
30:06parce qu'il se sent
30:07pointé du doigt
30:08du matin au soir.
30:09Et donc, je vous le dis,
30:10à nous,
30:11moi, comme responsable politique,
30:12vous, comme intervenant médiatique,
30:15on doit tout faire
30:15pour que nos compatriotes
30:17musulmans
30:18se sentent bien
30:19dans notre pays
30:19et que leur pratique
30:21ne soit pas pointée
30:21du doigt.
30:22Anne, cette question
30:23de la laïcité du communautarisme,
30:24ça divise effectivement
30:26à gauche.
30:26Oui, puisque vous avez parlé
30:27d'instrumentalisation
30:28par le Rassemblement National
30:29au début de cette anecdote
30:29des jeunes filles
30:30voilées à l'Assemblée Nationale.
30:32Omar Souleymane,
30:32auteur des Complices du Mal
30:33aux éditions Plon,
30:34dit
30:35« La France insoumise
30:37instrumentalise les islamistes
30:38pour des raisons
30:39clientélistes et électorales. »
30:41Est-ce que vous êtes
30:41d'accord avec lui ?
30:43Je sais qu'il y a
30:43un certain nombre
30:44de camarades
30:45de la France insoumise
30:46qui l'ont quitté
30:46dans le Nord
30:47parce qu'ils considéraient
30:48qu'il y avait
30:48de l'antrisme
30:49des frères musulmans
30:51à l'intérieur.
30:53Une bienveillance
30:53de la France insoumise
30:55à l'égard de cette époque.
30:56Maintenant, je vais vous citer
30:58la loi de 1905
30:59qui est une loi
30:59qui a été effectuée
31:00après trois années
31:02de travail parlementaire
31:03qui est un espèce
31:04de trésor
31:05qui doit nous permettre
31:06de nous guider encore
31:07dans cette période-là.
31:08Je vais vous dire
31:08que cette loi de 1905
31:10elle a des articles
31:11qui permettent
31:12une politique pénale.
31:13Vous n'avez pas répondu à Anne.
31:14Je vous parle de maintenant.
31:15Mais moi aussi
31:15je vous parle de maintenant.
31:16Je vous parle de maintenant.
31:17elle a des articles
31:18qui permettent
31:19une politique pénale
31:20et si on considère
31:21qu'il y a de l'antrisme
31:23qu'il y a
31:24des choses
31:25qui ne vont pas
31:26parce qu'on glisse
31:27dans le politique
31:28il y a l'article 31,
31:2934, 35
31:30qui permet
31:31au ministre de la Justice
31:32de saisir les procureurs
31:34et de mener des enquêtes
31:36et de faire
31:36qu'il y ait des procès
31:37liés à ça.
31:37Je précise ma question.
31:39Je termine.
31:39Je vous dire que
31:40depuis des années
31:41qu'on discute de ça
31:42M. Darmanin,
31:43M. Rotaillot
31:44et ainsi de suite
31:44qui sont des incendiaires
31:46de la République
31:46qui ont des grands mots
31:48pas une seule fois
31:49ils n'ont utilisé
31:51les articles 31,
31:5234, 35
31:53de la loi de 1905
31:54pour dire
31:55il y a un souci
31:56Il devrait le faire ?
31:57Évidemment,
31:58plutôt que d'arroser
32:00d'un soupçon général
32:02Vis-à-vis de la France insoumise
32:03pour certaines personnes
32:04en tout cas
32:04il faudrait le faire ?
32:05Je n'ai pas les faits
32:06d'accord ?
32:07Ce n'est pas ça que je dis
32:08je dis en revanche
32:09plutôt que d'arroser
32:10de manière générale
32:11d'un soupçon
32:12tous les musulmans
32:15de notre pays
32:16s'il y a des faits
32:17qui sont non conformes
32:18à la loi de 1905
32:19la responsabilité
32:20du ministre de la Justice
32:21et derrière
32:23du ministre de l'Intérieur
32:24c'est de lancer
32:25une enquête
32:25et de faire
32:26qu'il y ait des procès
32:27si jamais
32:28c'est avéré
32:29François Ruffin
32:30en juillet 2024
32:31vous répondiez
32:32à une question
32:32à notre confrère
32:33de BFM
32:34Anthony Lebeau
32:35en estimant
32:36je cite
32:37que Jean-Luc Mélenchon
32:38était un boulet
32:39pour la gauche
32:39et un obstacle
32:40au vote
32:41est-ce que vous le pensez
32:42toujours
32:42et est-ce que vous le rediriez
32:43aujourd'hui ?
32:45Je ne le dirai peut-être pas
32:46de cette manière-là
32:47mais je dirai
32:47que en revanche
32:48Vous l'avez regretté ?
32:49Non je ne regrette pas
32:50ce n'est pas le souci
32:50mais en revanche
32:52s'il y a une certitude
32:54c'est que dans un deuxième tour
32:56face à Marine Le Pen
32:57lui qui était
32:58très nettement vainqueur
33:00en 2017
33:00dont la cote de popularité
33:02était largement plus élevée
33:03la confiance etc
33:04aujourd'hui
33:05on perd
33:06voilà mon souci
33:07Un second tour
33:08Marine Le Pen
33:09et Jean-Luc Mélenchon
33:09Il n'y a aucun doute
33:11vous regardez
33:11tous les sondages d'opinion
33:13malheureusement
33:14Marine Le Pen
33:15et Jordan Bardella
33:16arrivent en tête
33:17de tous ces classements
33:18et Éric Zemmour
33:19et Jean-Luc Mélenchon
33:20sont en queue
33:21et bien ça veut dire
33:22que quand même
33:22Comment on peut l'empêcher
33:23de se présenter
33:24à la présidentielle
33:25de 2027 ?
33:27Il n'y a pas empêché
33:28je veux dire
33:29tout citoyen
33:29est libre
33:30Tout citoyen
33:32est libre
33:32de se présenter
33:33dans notre pays
33:34enfin s'il réunit
33:35les 500 signatures
33:36de maires
33:37etc etc
33:37je veux dire
33:38moi je ne viens pas
33:39pour parler
33:40de Jean-Luc Mélenchon
33:41Pour l'instant
33:42même s'il faut être
33:43très prudent
33:43dans les études d'opinion
33:44on voit qu'il y a une dynamique
33:45il est à 12,5%
33:47dans le dernier sondage
33:48qui a été publié
33:49par justement
33:50BFM
33:51avec nos confrères
33:52de l'Institut
33:53Elab
33:53vous dites
33:54c'est le pire
33:55est-ce que ce n'est pas
33:55le meilleur candidat
33:56pour la gauche
33:57Jean-Luc Mélenchon ?
33:58Peut-être que ça fait
33:58un bon candidat
33:59de premier tour
34:00mais vous savez
34:00il a lui-même dit
34:01que pour le deuxième tour
34:02il y aurait la magie
34:03du deuxième tour
34:03bon je ne sais pas
34:04comment on fait sortir
34:05des millions d'électeurs
34:06d'un chapeau
34:06comme un lapin
34:07pour un prestigitateur
34:09je suis assez sceptique
34:10sur ce miracle
34:11qui se produirait
34:12dans les 15 jours
34:13de l'entre-deux tours
34:14donc moi ce que je dis
34:15c'est qu'il nous faut
34:17qu'il y ait
34:18une autre option
34:19qui paraisse crédible
34:21et qui fasse que
34:22on puisse devenir majoritaire
34:24et je vous dis
34:26que ce n'est pas le moment
34:26vous avez dit
34:28justement comme le dit
34:28il y a quelques semaines
34:29vous aviez dit
34:30juste avant l'été
34:30en lançant votre mouvement
34:32une grande primaire
34:33de François Hollande
34:34à Philippe Poutou
34:35que vous y participeriez
34:37est-ce que vous nous dites
34:38ce matin
34:38il n'y a aucune honte à cela
34:40Marine Fondelier
34:40l'a fait il y a quelques jours
34:42est-ce que vous serez
34:42candidat à l'élection présidente
34:43est-ce que vous
34:44François Ruffin
34:44vous êtes candidat
34:45à la présidentielle de 2026
34:46je vais vous dire
34:47monsieur Daré
34:47je vous dis particulièrement
34:48c'est pas le moment
34:49mais est-ce qu'il n'y a pas
34:50une forme
34:50non non mais juste
34:52parce qu'en fait
34:53on en a plein
34:54dont on sait
34:54qu'ils sont quasi candidats
34:55ils sont en train
34:56de se préparer
34:56ils ont les appareils
34:57ils sont en train
34:58de réunir les fonds
34:59mais ils ne veulent pas le dire
34:59est-ce qu'il n'y a pas
35:00une forme
35:00d'hypocrisie
35:02à ne pas pouvoir le dire
35:03c'est pas le moment
35:03c'est pas une question
35:04d'hypocrisie
35:05c'est pas le moment
35:06moi je suis dans la bataille
35:07du budget
35:07d'accord
35:08je me bagarre
35:09pour que ça soit
35:10le moins pire
35:10pour les français
35:12et on est dans ce temps
35:14d'incertitude
35:15d'inquiétude
35:16où on entend les gens
35:17qui disent
35:18eh bien
35:19on vit moins bien
35:21que notre parent
35:21et ça sera pire
35:22pour nos enfants
35:23donc comment sélectionne
35:24le meilleur candidat à gauche
35:24c'est pas le moment
35:25monsieur Daré
35:26je vous assure
35:26tout ça c'est pas le moment
35:28je reviens
35:28post-bataille du budget
35:30et on discute de tout ça
35:31mais on est dans autre chose
35:33il y aura 5 candidats à gauche
35:34oui moi je suis pour
35:36qu'il y ait une grande primaire
35:36de débordement
35:37qu'il y ait des millions
35:38de français
35:39qui se sentent concernés
35:40qui aillent voter
35:41qu'on arrive à mobiliser
35:42des auxiliaires de vie
35:43des caristes
35:43des camionneurs
35:44sur le principe
35:45il y aura un camp
35:46pour défendre le travail
35:48voilà
35:48et je souhaite qu'il y ait ça
35:49sur le principe
35:50vous disiez
35:50une primaire de Philippe Poutou
35:52à François Hollande
35:53non mais
35:54vous êtes toujours d'accord
35:55avec ça ?
35:56oui
35:56ça veut dire une primaire
35:57que vous soutenez le gagnant
35:58si c'est François Hollande
35:59qui l'emporte
36:00vous soutenez François Hollande ?
36:01je vous dis
36:02c'est pas le moment
36:02je vous dis
36:03c'est pas le moment
36:04c'est vous qui l'avez mis
36:05sur la table cette primaire
36:06je vous dis
36:06c'est pas le moment
36:07c'est vous qui l'aviez mis
36:08cette primaire sur la table
36:09vous me réinviterez
36:10monsieur Daré
36:10moi j'ai une question
36:12sur le budget
36:13tout à l'heure
36:13j'ai voulu vous causer
36:14l'industrie
36:15on en a parlé
36:16non non
36:16je veux
36:17je veux
36:18vous dire
36:18quel était mon plan
36:19pour l'industrie
36:24on essaye d'aller chercher
36:25ces électeurs de gauche
36:26qui sont passés
36:26au Rassemblement National
36:27ça c'est pas que de la stratégie
36:29il y a une vraie divergence
36:30entre vous et la France Insoumise
36:31il y a une partie
36:31de la France Insoumise
36:32qui considère
36:33si j'ose dire
36:33que ces gens-là sont perdus
36:34vous les électeurs du RN
36:36qui venaient de la gauche
36:37vous leur dites
36:38il faut leur parler
36:39mais je dis qu'il faut
36:40rassembler tout le camp du travail
36:41comment on leur parle
36:42comment on va les chercher
36:42en ouvrant un horizon
36:45et en disant
36:46voilà
36:46qu'est-ce qu'il y a
36:47on a des défis
36:48à relever dans notre pays
36:50on a un défi démographique
36:51on a perdu 20% de natalité
36:53en 10 ans
36:54pourquoi
36:55la première cause donnée
36:56par les jeunes couples
36:57qui disent
36:57je retarde d'avoir un enfant
36:59ou j'y renonce
36:59c'est quoi
37:00c'est le logement
37:01parce que le logement
37:02ça bouffe un tiers
37:04à la moitié du pouvoir d'achat
37:06des revenus
37:06mais les jeunes
37:07et le logement
37:07vous n'en avez pratiquement pas parlé
37:09dans ce budget
37:09on ne parle que des retraités
37:10vous n'avez pas l'impression
37:12de sacrifier ces générations
37:13et le deuxième
37:13vous voyez
37:14quand j'en parle
37:16je vous dis quoi
37:17mais dans le budget
37:17il n'y a rien
37:17je vous dis quoi
37:18on a là aujourd'hui
37:19des jeunes
37:20qui à la fois entrent
37:21sur un marché de l'emploi
37:22où on leur demande
37:24de passer par des intérims
37:25on leur demande
37:25de passer par des stages
37:26on leur demande
37:27de passer par des CDD
37:28on a instauré pour eux
37:30la précarité
37:30à l'entrée sur l'emploi
37:32et c'est un gâchis
37:33c'est un gâchis humain
37:34pour eux
37:34mais c'est un gâchis
37:35pour le pays
37:36mais il y a d'autres gâchis
37:38productifs comme ça
37:39100 000 inaptitudes par an
37:41le fait qu'il y a 10 ans
37:43c'était 50 000 personnes
37:44qui sortaient
37:45broyées psychiquement
37:46ou physiquement
37:47du marché du travail
37:49aujourd'hui c'est 100 000
37:50on a doublé ça
37:51parce que le travail
37:53est devenu de plus en plus intense
37:55premier défi
37:56défi démographique
37:57défi productif
37:58troisième défi
37:59le défi climatique
38:01qui suppose
38:01qu'on change tout
38:02qu'on change nos déplacements
38:04nos logements
38:04notre énergie
38:05notre industrie
38:06notre culture
38:06notre agriculture
38:07ce sont les 12 travaux d'Hercule
38:09qu'on a effectués
38:09et vous savez
38:10ma conviction c'est que
38:12il y a cette phrase
38:13d'Antoine de Saint-Exupéry
38:14qui dit que
38:15s'aimer ce n'est pas
38:16se regarder l'un l'autre
38:17c'est regarder ensemble
38:18dans la même direction
38:19ce qui est vrai
38:20pour un couple
38:21si jamais il n'a pas de projet
38:22si jamais il ne va pas partir
38:24ça irrigue notre émission
38:25avoir comparé la vie démocratique
38:26à la vie sexuelle
38:27on est sur une
38:28on est sur une
38:29une relation humaine
38:30une relation humaine
38:31au coeur de la politique
38:32je pense que parler d'amour
38:33parler de bonheur
38:34parler de joie en politique
38:35ça doit redevenir
38:36coutumier
38:37aujourd'hui c'est
38:37comme si on allait
38:39toujours vers le pire
38:40comme si c'était sombre
38:41comme si c'était noir
38:42il faut trouver la lumière
38:43question courte à vous poser
38:44parce que moi j'ai une question
38:45sur un ancien président
38:45à vous poser également
38:46c'est pas le moment
38:47c'est pas le moment
38:47vous avez un programme
38:48François Ruffin
38:50là vous avez un programme
38:51vous savez mon programme
38:52c'est pas comme s'il était neuf
38:53non mais vous avez un programme
38:54voilà
38:54même sur la du bois
38:56mon programme
38:57je l'effectue depuis 20 ans
38:58ça fait 20 ans
38:59que je travaille
39:00ça fait 20 ans
39:01que je travaille
39:01aux côtés des français
39:02chez moi
39:02avec les ouvriers
39:03ça fait 20 ans
39:04que je vois fermer les usines
39:05ça fait 20 ans
39:06que je sais pour qui je me bats
39:07je me suis battu hier
39:08comme journaliste engagé
39:10je me bats aujourd'hui
39:11comme député
39:12et je
39:12pourquoi vous allez en donner
39:13dire que vous êtes candidat
39:14il n'y a rien de honteux
39:15à se présenter
39:16à une présidentielle
39:17devant le suffrage des français
39:17pour améliorer la vie des gens
39:19pour les français
39:20qui sont derrière leur écran
39:21aujourd'hui
39:22d'accord
39:22qui se demandent
39:23comment on va sortir
39:24est-ce qu'il va y avoir
39:24un budget
39:25est-ce qu'il va y avoir
39:26une dissolution
39:26est-ce qu'il va y avoir
39:27une démission de Macron
39:28dites qu'ils ont besoin
39:29d'un horizon
39:29en 2027 c'est l'horizon
39:30et bien je reviendrai
39:31pour cette horizon
39:32vous y travaillez en tout cas
39:33c'est ça
39:33mais j'y travaille depuis 20 ans
39:34vous travaillez une candidature
39:35je travaille à chercher
39:37ce qui peut être le meilleur
39:38pour mon pays
39:39sérieusement
39:40il n'est pas exclu disons
39:41que vous vous présentiez
39:42à l'élection présidentielle
39:43non il n'est pas exclu
39:44je l'ai dit
39:44je serai candidat à la primaire
39:46vous avez fait le dire
39:47on a failli
39:48on a failli
39:49François Ruffin
39:51justement
39:52vous savez
39:53moi je mesure
39:55l'inquiétude des gens
39:55dès que je retourne
39:56en circonscription
39:57je mesure l'inquiétude des gens
39:58et je dis
39:59jouer au petit jeu politicien
40:01mais non
40:01c'est pas un jeu politicien
40:02c'est des idées
40:02que vous mettez sur la table
40:03demain sera examiné
40:04François Ruffin
40:05par la justice
40:05la demande de remise
40:06en liberté de Nicolas Sarkozy
40:07ça fera trois semaines
40:09mardi qu'il a été incarcéré
40:10à la prison de la santé
40:11condamné je le rappelle
40:12à 50 prisons
40:13pour association de malfaiteurs
40:14condamnation
40:15dont il a fait appel
40:16et donc pour la
40:16qu'il est toujours
40:17présumé innocent
40:18est-ce que vous souhaitez
40:19que Nicolas Sarkozy
40:20sorte de prison ?
40:21qu'il reste en prison
40:22et qu'il y reste
40:23le plus longtemps possible
40:24et pourquoi ?
40:26et vous savez
40:26si c'était quelqu'un de gauche
40:27qui avait fait ce qu'il a fait
40:28je serais encore plus dur
40:30à son égard
40:31il est innocent
40:31présumé
40:33pour l'instant
40:33il y a eu un jugement
40:35qui lui a dit
40:36qu'il a commis un crime
40:37contre la nation
40:38il faut bien comprendre
40:39ce qu'a fait
40:40association de malfaiteurs
40:40crime contre la nation
40:41c'est dans le jugement
40:42qu'est-ce qui s'est passé ?
40:45c'est pas une petite affaire
40:46de corruption
40:46avec un promoteur immobilier
40:48M. Sarkozy
40:50a laissé
40:51ses deux lieutenants
40:52M. Hortefeux
40:53et M. Guéant
40:53aller négocier
40:55en Libye
40:55avec M. Senoussi
40:57le beau-frère
40:57de M. Kadhafi
40:58terroriste international
41:00condamné
41:01par la justice française
41:02parce qu'il y a eu
41:0352 morts
41:0452 français
41:05qui sont morts
41:06à cause de lui
41:07la justice a dit
41:07ne jamais avoir retrouvé
41:09trace de financement
41:10dans la campagne
41:10de Nicolas Sarkozy
41:11c'est pas le sujet
41:12ah bah quand même
41:13c'est pas le sujet
41:14M. Daré
41:14le sujet c'est que
41:16M. Sarkozy
41:17a laissé ses émissaires
41:18aller voir M. Senoussi
41:20terroriste international
41:21et vous savez au procès
41:22il y a eu ce moment
41:23où les familles de victimes
41:25sont venues
41:26au tribunal
41:27et on dit
41:28les yeux dans les yeux
41:29à M. Sarkozy
41:30M. Guéant
41:31et M. Hortefeux
41:31vous nous avez trahis
41:33vous avez trahi
41:34le sang français
41:34qui a coulé
41:35voilà de quoi
41:36M. Sarkozy
41:37est coupable
41:38il n'est pas coupable
41:39d'un petit détournement
41:40d'un petit financement
41:42de campagne
41:42il est coupable
41:43d'avoir noué
41:44des relations
41:45dans le dos
41:45du président de la république
41:46dans le dos
41:47du quai d'Orsay
41:48avec un terroriste
41:50international
41:50condamné par la justice française
41:52encore on le disait
41:52effectivement
41:53il y aura un procès
41:54en appel
41:54et donc Nicolas Sarkozy
41:55jusqu'alors
41:55est présumé innocent
41:57merci d'avoir été
41:58notre invité
41:58merci Lucie
41:59merci Anne
42:00d'avoir été à mes côtés
42:01et puis François Ruffin
42:02rendez-vous épris
42:03puisque vous l'avez dit
42:03votre candidature à la présidentielle
42:04vous reviendrez
42:05nous l'annoncer
42:06dans BFM politique
42:07on vous invitera
42:08bien sûr
42:08j'espère que je viendrai
42:09surtout vous détailler
42:10mon plan pour l'industrie
42:11que vous n'avez pas
42:12voulu écouter aujourd'hui
42:13vous restez sur BFM
42:15dans un instant
42:15c'est un petit peu
Recommandations
1:07
|
À suivre
1:47
1:40
18:58
Écris le tout premier commentaire