- il y a 4 semaines
François Ruffin, député “Debout!” de la Somme, était l’invité du Face à Face sur BFMTV et RMC ce mercredi 22 octobre.
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00:00On est ensemble, il est 8h29 sur RMC et BFM TV.
00:04Bonjour François Ruffin.
00:05Bonjour.
00:05Vous êtes député de la Somme, président de Debout.
00:09Je vous ai vu très très remonter hier dans l'hémicycle.
00:13Vous avez dit, où est le compromis que vous aviez promis ?
00:15C'est ce que vous avez lancé au Premier ministre et au gouvernement.
00:20J'ai eu l'impression en vous écoutant que les jeux étaient déjà faits
00:23et qu'au fond, tout ce que la gauche réclame sur la justice fiscale,
00:26au fond, rien n'arrivera comme si tout était joué.
00:30On nous a promis, les macronistes nous ont promis,
00:33du compromis et de la justice fiscale depuis des semaines maintenant.
00:37Et on arrive le premier jour d'examen en commission.
00:41On nous répond que sur le relèvement de la flat tax, c'est non.
00:44Sur l'imposition...
00:45La flat tax, c'est le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital.
00:48Sur les dividendes des actionnaires qui ont explosé ces dernières années.
00:52Sur l'imposition des grandes transmissions, c'est non.
00:54Sur la taxe Zuckman, c'est non.
00:56Sur la fin des sociétés écrans, c'est non.
00:58Donc, en fait, tous les outils de justice fiscale sont détruits d'emblée,
01:04dès la première journée.
01:05Si je vous entends bien, vous êtes en train de dire qu'en fait,
01:07les socialistes se sont fait avoir en ne censurant pas
01:10à cause de la suspension de la réforme des retraites ?
01:12En tout cas, pour moi, j'avais deux impératifs.
01:15Le premier impératif, c'est la suspension ou l'abrogation de la réforme des retraites.
01:19Et il peut y avoir une bonne volonté, marquée par Sébastien Lecornu, sur ce point.
01:23Mais en revanche, il y avait un deuxième point, c'est d'aller chercher au moins 15 milliards d'euros
01:27dans les poches des plus grandes fortunes de ce pays,
01:29qui ont vu leur patrimoine être multiplié par 14 en 30 ans.
01:33Et de ce côté-là, il n'y a quasiment rien.
01:36Vous savez, notre pays est entre les mains d'une oligarchie qui est incapable de compromis.
01:42Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le Financial Times.
01:46C'est-à-dire la Bible des financiers.
01:47Vous êtes venu avec, pour ceux qui nous écoutent sur RMC, vous êtes venu avec le journal.
01:51Qui dit ceci ?
01:52La colère des Français est particulièrement justifiée.
01:55La France, aujourd'hui, est une démocratie sociale sous-financée,
01:59croisée avec une oligarchie.
02:01Plus qu'ailleurs, dans tous les pays d'Europe occidentale,
02:03les milliardaires payent très peu d'impôts.
02:04Et il ajoute ceci.
02:07Emmanuel Macron s'incline devant les oligarques.
02:10Des hommes comme Bernard Arnault, Martin Bouygues et Vincent Bolloré,
02:13partisans de l'extrême droite,
02:14qui possèdent une grande partie des médias français
02:16et ont un accès privilégié à tous les présidents.
02:18Attendez, si tout ce que vous venez de dire,
02:20la taxe Zuckman, le retour de l'ISF,
02:22si ça ne franchit pas la rampe de l'Assemblée,
02:24c'est peut-être tout bêtement que la gauche est minoritaire, tout simplement ?
02:28C'est qu'il y a une alliance objective en face de nous
02:31entre l'extrême argent des macronistes et l'extrême droite de Mme Le Pen.
02:34Et qu'en effet, les deux blocs rassemblés votent contre toute proposition
02:39de justice fiscale.
02:41C'est ça qui a changé d'ailleurs dans la discussion sur la justice fiscale,
02:43parce que je me souviens que lors du premier vote sur la taxe Zuckman
02:47qui avait été votée à l'Assemblée,
02:49le Rassemblement National s'était abstenu.
02:51Désormais, le Rassemblement National vote contre.
02:53Qu'est-ce qui s'est passé entre les deux ?
02:55Ils ont changé leur fusil d'épaule.
02:56Et moi, je dis aux électeurs du Rassemblement National,
03:00vous allez vous faire avoir,
03:01parce que vous avez une Marine Le Pen qui s'était présentée
03:04comme la femme sociale à Hénin-Beaumont,
03:07et maintenant vous avez Jordan Baldella qui est l'ami du grand patronat.
03:10Et vous savez, ça explique en partie
03:12pourquoi l'oligarchie est aujourd'hui incapable de compromis.
03:15Il y a une psychologie particulière d'Emmanuel Macron
03:18comme chef des macronistes, ça c'est une chose.
03:20Mais ça reflète une psychologie de classe.
03:23C'est une classe qui, depuis 40 ans,
03:25remporte victoire sur victoire.
03:26Vous savez, c'est Christine Lagarde,
03:27la présidente de la Banque Centrale Européenne,
03:29qui dit que le capital l'emporte sur le travail
03:31depuis 40 ans maintenant.
03:33Bon, mais il y a autre chose qui se joue,
03:36c'est que maintenant ils ont un cheval de rechange.
03:38Jordan Bardella est le cheval de rechange.
03:41Si je vous entends, on est en train de rejouer
03:42un énième épisode de la lutte des classes,
03:44mais je pourrais vous rétorquer qu'en commission des finances,
03:47en même temps que des propositions de la gauche étaient rejetées,
03:50les propositions du gouvernement sont rejetées.
03:53La taxe sur les biocarburants, elle a été écartée.
03:56Le remplacement de l'abattement de 10% des retraités
03:58par un forfait de 2000 euros, ça a été écarté.
04:01Et tout le monde a voté contre les Insoumis,
04:03l'EPS, l'ERN, l'ELR, tout le monde a voté contre.
04:06Donc il n'y a pas que les mesures de gauche.
04:08– Mais le problème, M. Neumann,
04:10ce n'est pas pour moi des mesures de droite
04:11ou c'est des mesures de gauche.
04:13C'est où est-ce qu'on a une politique
04:15qui, depuis 8 ans, s'avère à la fois injuste,
04:19on est dans un pays où les milliardaires
04:21payent deux fois moins d'impôts que leurs secrétaires
04:23ou que les infirmières,
04:24qui s'avère ruineuse.
04:26Les cadeaux fiscaux faits par Emmanuel Macron
04:27aux grandes sensualités et aux grands patrimoines.
04:30C'est ça qui a creusé le déficit public comme jamais.
04:34Et enfin, une politique qui est inefficace
04:36parce qu'en plus, ça ne crée pas d'emplois
04:38et ça fait que la part de l'industrie dans notre pays
04:41a glissé sous la part des 10%.
04:42Moi, je ne vous parle même pas de mesures de droite
04:45ou de mesures de gauche,
04:45mais 80% des Français réclament aujourd'hui
04:48de la justice fiscale.
04:49On a des économistes,
04:50et y compris des économistes macronistes
04:52comme Jean-Péizani Ferry,
04:53qui disent « Maintenant, il faut faire payer
04:55les grandes fortunes ».
04:56C'est le FMI qui le dit.
04:58Vous voyez, c'est quelque chose
04:59qui est devenu commun, courant.
05:01Et là, on a un refus en commission des finances
05:04de voter la moindre mesure de justice fiscale
05:07qui viendrait...
05:08Mais peut-être que la gauche,
05:09vous par exemple,
05:10qui défendez cette mesure,
05:11vous ne faites peut-être pas la bonne pédagogie.
05:14Il y a un mois, vous êtes venu sur BFM TV
05:16et vous avez fiché la trouille à tout le monde
05:17en disant que les milliardaires
05:19qui voudraient échapper à l'impôt en se délocalisant
05:21devaient être privés de leurs droits civiques.
05:22Quelques jours plus tard,
05:23Thomas Piketty, l'économiste que vous connaissez bien,
05:26a carrément parlé d'un gel de leurs avoirs.
05:28Ce n'est peut-être pas la meilleure façon
05:29de défendre une mesure
05:30que de rendir une telle menace.
05:32– Vous savez, M. Le Man, ce que je viens de dire,
05:33ce que je proposais à votre micro,
05:35c'était déjà dans le Code général des impôts.
05:38Le Code général des impôts prévoit déjà
05:41que lorsqu'il y a de l'évasion fiscale
05:43ou lorsqu'il y a des pratiques
05:44de contournement de l'impôt,
05:47eh bien, il y a la possibilité
05:49d'avoir des années de prison
05:51et de fortes amendes
05:53et la privation des droits civiques.
05:55Donc, simplement, c'est l'application de ça.
05:57Quand, dans les Open Lux,
05:58on découvre que les grandes fortunes françaises,
06:01Hermès, Arnaud et compagnie,
06:03placent leur argent massivement au Luxembourg,
06:06que fait l'État derrière ?
06:08Il ne fait rien, il attend.
06:09Vous savez, aujourd'hui,
06:10on a une fiscalité particulière
06:12pour les grandes fortunes de notre pays.
06:14Il s'agit de rétablir, moi,
06:16les plateaux de la balance
06:17qu'entre le capital et le travail,
06:19ça s'équilibre,
06:20qu'entre eux,
06:20que ça soit plus normal
06:22que les milliardaires payent moins d'impôts
06:23que leurs secrétaires,
06:24que ça soit plus normal
06:25que les grandes sociétés
06:26payent moins d'impôts
06:28que le boucher ou le boulanger du coin.
06:29J'ai compris,
06:30ça, c'est le budget de la nation.
06:31Il y a aussi le budget de la sécurité sociale.
06:34Avant de rentrer dans le détail,
06:35je voudrais qu'on dise un mot
06:36de la réforme des retraites
06:37parce qu'Emmanuel Macron
06:38a remis une pièce dans la machine,
06:41si j'ose dire.
06:41Hier, il a lancé carrément une bombe.
06:43Il dit, en fait,
06:43le Premier ministre a fait un choix.
06:45Ce qu'on vous a proposé,
06:46c'est ni l'abrogation,
06:47ni la suspension.
06:48C'est juste un décalage
06:50de l'échéance des 63 ans
06:52au 1er janvier 2028.
06:54François Ruffin, ce matin,
06:55vous avez plutôt tendance
06:57à croire le Président de la République
06:58ou le Premier ministre ?
06:59Moi, je dis clairement,
07:00le Président de la République
07:01nuit au pays.
07:02Il est devenu une nuisance
07:04pour la France.
07:05Et il pollue le débat
07:07lorsqu'il est en Slovénie,
07:09qu'il y reste
07:10et qu'il se taise.
07:12Vous savez,
07:13vous avez un Sébastien Lecornu,
07:15Premier ministre,
07:17qui déjà est dans un numéro
07:18de funambule,
07:19en train d'avancer
07:20sur sa corde raide.
07:21Et vous avez derrière
07:22un Président de la République
07:23qui lui agite la corde
07:24de cette manière-là.
07:25Vous voyez ?
07:26Eh bien,
07:26le Président de la République,
07:28s'il y a un référendum à faire,
07:30c'est sur sa démission.
07:32Et ça, ça fera du bien au pays.
07:33Ce n'est pas le référendum
07:34qu'il a proposé.
07:35Il a ouvert la porte hier
07:36en disant,
07:37toujours en Slovénie d'ailleurs,
07:39un référendum est possible.
07:40Je me souviens même
07:41du nouveau prix Nobel
07:43d'économie Philippe Aguillon
07:44en disant,
07:45le Président m'a parlé peut-être
07:46d'un référendum
07:47sur la retraite à points.
07:50Un référendum sur les retraites,
07:51ce serait une idée ?
07:52Vous savez,
07:52il fait joujou Emmanuel Macron.
07:54Il faut comprendre.
07:54Non mais oublions Emmanuel Macron.
07:56Est-ce qu'un référendum
07:57sur les retraites,
07:57c'est une bonne idée ?
07:58Je suis pour toujours donner
07:59la parole au peuple
07:59par toutes les voies possibles.
08:01Y compris avant
08:01l'élection présidentielle de 2027 ?
08:03Mais ça n'adviendra pas.
08:05Il faut comprendre cette situation.
08:07Emmanuel Macron
08:07est réduit à l'impuissance.
08:10Et pour assurer son existence,
08:12il lui reste un chemin,
08:13c'est d'être une nuisance
08:13pour la France.
08:14Et donc là,
08:15il pollue le débat public
08:17avec ses petites idées
08:18qu'il jette comme ça.
08:19Comme l'an dernier,
08:20il avait jeté, disait-il,
08:21une grenade dans les pattes du parti,
08:23c'est-à-dire la dissolution
08:24qui s'est révélée
08:25être une grenade
08:26dans les pattes de la démocratie
08:27dans les pattes du PIP.
08:28Donc ce matin,
08:29vous êtes très sévère
08:29avec Emmanuel Macron,
08:30mais honnêtement,
08:31ce n'est pas nouveau.
08:32J'ai l'impression
08:32que vous êtes plus bienveillant
08:33avec Sébastien Lecornu,
08:35c'est parce qu'il a fait
08:35cette promesse
08:36d'une lettre rectificative.
08:38Il y a un Conseil des ministres
08:39demain où on va donc ajouter
08:41cette réforme des retraites
08:42au budget de la sécurité sociale.
08:44Là, vous dites bravo pour le coup.
08:46Je prends.
08:46Vous savez,
08:47quand il y a des choses
08:48qui vont être un soulagement
08:49pour les gens,
08:50je prends.
08:50Donc que les métiers physiques
08:52et populaires,
08:53que je défends,
08:54auxiliaires de vie,
08:55femmes de ménage,
08:56dans la maçonnerie,
08:57dans le bâtiment,
08:58puissent ne pas attendre
08:5964 ans dans ces métiers
09:01où ce sont des carrières
09:02longues, dures, pénibles,
09:04difficiles.
09:04Donc c'est quand même
09:05une victoire obtenue
09:06par le Parti socialiste.
09:07Je prends.
09:08Mais je vous dis...
09:09Non, mais je vous pose la question
09:10parce que j'entends
09:10des insoumis dire
09:11que les socialistes
09:12sont des traîtres à la cause,
09:14etc.
09:14Ils auront quand même obtenu ça.
09:16Je prends ça.
09:17Vous savez,
09:18je pose la question
09:18qui n'est pas une question
09:19qui est aujourd'hui
09:20une réponse
09:20de la justice fiscale.
09:21Je reviens au Président
09:22de la République
09:23une seconde.
09:25C'est une obsession, hein ?
09:26Non, ce n'est pas une obsession,
09:27mais c'est que malheureusement,
09:29on est dans un pays
09:30où les pouvoirs
09:31sont concentrés
09:32au sommet de l'État.
09:33Le Président de la République
09:34devrait avoir comme mission
09:37l'unité de la nation.
09:39Et il en est en permanence
09:41le diviseur.
09:42Je pense que plutôt
09:43que de chercher
09:44les motifs
09:45qui vont nous diviser,
09:48il devrait chercher
09:49les motifs
09:49qui vont nous rassembler.
09:50Aujourd'hui,
09:51le grand vide
09:52de notre pays,
09:53c'est un vide de projet.
09:54Vous savez,
09:54on est dans ce temps
09:55où c'est quand le ciel
09:56bas et lourd
09:57pèse comme un couvercle
09:58et on a un sentiment
09:59d'asphyxie
10:00et d'étouffement.
10:01Et je pense que
10:01le rôle d'un Président
10:02de la République,
10:03ça doit être
10:04de nous plonger vers l'avenir,
10:05de nous offrir
10:06un horizon commun.
10:07Je voudrais qu'on soit concret
10:08et qu'on parle du budget
10:08de la sécurité sociale.
10:10Je rappelle les chiffres.
10:11Le budget de la sécurité sociale,
10:13c'est 680 milliards d'euros.
10:14L'idée,
10:15c'est de ramener
10:16le déficit à 17 milliards
10:17alors qu'il était
10:18à 23 milliards
10:19en 2025,
10:20notamment par une baisse
10:22des dépenses
10:23d'assurance maladie,
10:247 milliards d'euros d'économie.
10:25Vous faites partie
10:26de ceux qui disent
10:27c'est le musée des horreurs,
10:28c'est insupportable ?
10:30Vous comprendrez
10:31que là,
10:32on est en train de dire
10:32qu'on ne va pas aller chercher
10:33d'argent dans les poches
10:34des milliardaires.
10:35Mais par contre,
10:36on va faire les fonds
10:37de tiroir
10:38sur à peu près tout,
10:39les auto-entrepreneurs,
10:41les apprentis.
10:41Non mais la sécurité sociale,
10:43qu'est-ce qui vous choque
10:43dans ce budget,
10:44dans ces milliards d'euros
10:45d'économie à faire ?
10:46Jusqu'aux chèques
10:47vacances des salariés,
10:48on va aller chercher à tout.
10:48Et en particulier,
10:50moi j'ai reçu des messages
10:51sur les personnes
10:53en situation de handicap
10:54qui me disent
10:55ces dernières années,
10:56ma vie s'est dégradée,
10:57j'ai plus ma pension d'aidant,
11:00elle a été coupée
11:01de 40% par le département,
11:03je ne peux plus fonder
11:04ma petite entreprise
11:05où il y avait un fonds,
11:06l'AGFib de 7500 euros,
11:08il a été divisé par deux
11:09et je me suis intéressé
11:10en particulier
11:11à la situation du handicap.
11:12Ce qu'il y a là,
11:13pour les personnes
11:14en situation de handicap
11:15dans ce budget,
11:16moi je viens tirer
11:17la sonnette d'alarme
11:18chez vous.
11:18Parce qu'on a à la fois
11:20le gel de l'allocation
11:21adulte handicapé,
11:23alors que déjà
11:24le handicap signifie
11:25pauvreté avec l'AH,
11:26on est sous le seuil
11:27de pauvreté.
11:27Le gel de l'augmentation,
11:29donc elle n'augmentera pas.
11:30On a une prime d'activité
11:32qui va se voir amputée,
11:34sinon annulée,
11:36pour les travailleurs
11:37handicapés
11:38qui sont en ESAT,
11:39on a des aides
11:40qui vont être supprimées
11:41pour les entreprises
11:42d'insertion,
11:44pour les associations
11:45adaptées,
11:46pour tout ce qui est
11:47territoire zéro chômeur,
11:48et on a le doublement
11:50des franchises médicales
11:51pour tous les malades,
11:52mais ça pèse bien évidemment
11:54davantage pour ceux
11:55qui sont malades
11:55de longue durée
11:56ou malades pour toujours.
11:57Mais c'est une alerte
11:59que vous tirez le signal
12:00d'alarme pour...
12:01C'est qui ?
12:01Vous vous adressez
12:02à Bercy ce matin ?
12:03C'est la ministre du handicap ?
12:05C'est la ministre de la santé ?
12:06Je m'adresse au gouvernement,
12:07mais je m'adresse aux Français,
12:09je m'adresse aux personnes
12:10en situation de handicap,
12:11et je sais qu'il y a déjà
12:13une grande conscience de ça
12:14dans les associations
12:15qui défendent le handicap,
12:17qui considèrent que c'est
12:17un budget qui est dévastateur.
12:19Je veux dire que c'est
12:20l'un des thèmes
12:21sur lesquels on a progressé
12:22dans notre pays
12:23ces dernières décennies,
12:24sur la question du handicap,
12:25de l'inclusion.
12:26On fête les 20 ans
12:27de la loi sur le handicap
12:28aujourd'hui.
12:29Regardez de quelle manière
12:30on les fait.
12:31On les fait en allant
12:32gratter du budget
12:33entre 500 millions
12:35et 1 milliard d'euros
12:35sur les personnes
12:37qui sont en situation
12:38de handicap dans notre pays.
12:39Et avec le gouvernement
12:41qui dit
12:41on va renforcer les contrôles
12:43pour aller voir
12:44si les personnes
12:44en situation de handicap
12:45sont bien en situation
12:46de handicap.
12:47Donc moi je lance l'alerte,
12:49ça serait un recul
12:50dans notre humanité
12:51que de faire un tel budget
12:53et d'aller sur une telle pente
12:55concernant les personnes
12:56en situation de handicap.
12:57Je voudrais qu'on revienne
12:58à l'incarcération hier
13:00de Nicolas Sarkozy.
13:02Vous avez entendu,
13:03je rappelle qu'il est entré
13:05en prison à la prison
13:05de la santé présumé innocent
13:07puisqu'il a fait appel.
13:08Gérald Darmanin a annoncé hier
13:09qu'il irait le voir en prison.
13:11On a appris que le président
13:11de la République
13:12l'avait reçu vendredi
13:13avec son incarcération.
13:15Ça vous évoque quoi ?
13:16Vous dites au fond
13:17que c'est pas tout à fait
13:18injusticiable comme les autres ?
13:20Moi, les personnes
13:21que j'aimerais entendre,
13:23ce n'est pas Gérald Darmanin,
13:25ce n'est pas l'avocat
13:27Nicolas Sarkozy,
13:28ce sont les familles
13:29des victimes.
13:30Parce qu'il y a des victimes
13:31dans cette histoire.
13:32Le tribunal l'a dit,
13:34c'est un crime contre la nation
13:35qu'a commis Nicolas Sarkozy.
13:37C'est-à-dire quoi ?
13:38C'est-à-dire qu'on a
13:39un futur président de la République
13:42qui a laissé aller voir envoyer
13:45ses émissaires,
13:47Brice Hortefeux et Claude Guéant,
13:48pour aller rencontrer en Libye
13:49M. Senoussi.
13:51M. Senoussi qui a du sang français
13:53sur les mains.
13:53L'attentat qui a fait
13:54le plus de morts français,
13:57c'est l'attentat du décès 10.
13:59Et on a des familles
14:00qui sont venues au procès
14:02et qui ont dit
14:02M. Sarkozy nous a trahis.
14:05Mais là, vous êtes en train
14:05de refaire le procès.
14:06Moi, ma question,
14:07elle était plus politique.
14:08Est-ce que c'est le rôle
14:09du garde des Sceaux
14:09d'aller voir un détenu en prison ?
14:11Lui dit, c'est mon devoir
14:12de vigilance, il faut que je m'assure
14:14de la sécurité du détenu
14:16Nicolas Sarkozy.
14:17Est-ce que vous considérez
14:18que c'est normal
14:18ou est-ce qu'il sort de son rôle ?
14:20Je vous ai décrit
14:20une fiscalité pour l'oligarchie.
14:24Eh bien là,
14:25on veut avoir une justice
14:26pour l'oligarchie.
14:27Mais il n'y a pas
14:28de traitement de faveur
14:29pour Nicolas Sarkozy.
14:30Quand on est reçu
14:30par le président de la République,
14:32est-ce que le président
14:33de la République
14:33va recevoir Cédric Jubilard ?
14:36Est-ce que le Gérald Darmanin
14:38va aller rendre...
14:38Les faits reprochés
14:39ne sont pas les mêmes, pardon.
14:40Eh bien, je vous dis
14:41que les faits reprochés
14:42à Nicolas Sarkozy
14:43sont d'une extrême gravité.
14:45On n'est pas là
14:45sur une affaire de corruption
14:46et de pot de vin
14:47avec un promoteur immobilier.
14:49On est là sur une affaire
14:51où il y a du sang français
14:52qui a coulé comme jamais.
14:5354 victimes françaises
14:55et M. Nicolas Sarkozy
14:57qui envoie ses émissaires
14:58pour aller négocier
14:59avec un terroriste international.
15:02Emmanuel Macron,
15:02hier en Slovénie,
15:03a dit qu'il était
15:04relativement favorable,
15:05si j'ai bien compris,
15:06à la réouverture d'un débat
15:07sur l'exécution provisoire.
15:10Certains l'ont demandé.
15:11Il le dit au nom
15:12de la nécessité
15:14de laisser à tout prévenu
15:15la possibilité
15:17de faire appel,
15:17d'avoir des recours.
15:18Il n'y en a pas au pénal
15:19sur l'exécution provisoire.
15:20Est-ce qu'il a raison ?
15:21Est-ce que ce débat,
15:22il faut le rouvrir ?
15:23Eh bien, voilà une justice
15:25pour oligarques.
15:26Il s'agit de faire
15:27une justice spéciale
15:29pour M. Sarkozy,
15:30Mme Le Pen,
15:30et ainsi de suite.
15:31Dans notre pays,
15:31il y a non seulement
15:32l'exécution provisoire,
15:34mais il y a aussi
15:35la détention provisoire.
15:36Les gens vont en prison
15:38avant même d'être jugés.
15:40Et compte tenu
15:40de la gravité des faits
15:41reprochés à M. Sarkozy,
15:44alors on dit
15:44c'est le troisième chef
15:46de l'État
15:46qui va en prison.
15:48Il y a eu Louis XVI,
15:49il y a eu Philippe Pétain,
15:50il y a maintenant
15:51Nicolas Sarkozy.
15:52Mais il faut voir
15:52que ce sont pour
15:53les mêmes motifs.
15:54A chaque fois,
15:55c'est pour...
15:56Mais si,
15:56à chaque fois,
15:57c'est pour une trahison
15:58de la nation,
15:58M. Neumann.
15:59Pourquoi ?
16:00Louis XVI...
16:01Ce n'est pas ce que
16:01dit le jugement.
16:02Le jugement dit
16:03que c'est un crime
16:04contre la nation.
16:05Le jugement dit
16:06crime contre la nation.
16:08C'est écrit tel quel.
16:09Et il dit
16:09la gravité
16:10des faits reprochés.
16:11Donc on a
16:14qui ont eu la même chose.
16:15Louis XVI a souhaité
16:16que sa famille
16:17austro-hongroise
16:18vienne envahir
16:19la terre de France
16:20contre les armées
16:21révolutionnaires.
16:22Philippe Pétain
16:22a collaboré
16:23avec l'ennemi.
16:24Et Nicolas Sarkozy
16:25a été négocié
16:28avec un terrorisme
16:29international.
16:30C'est votre lecture
16:31du jugement.
16:32C'est la lecture
16:33du tribunal,
16:34M. Neumann.
16:34Le fait qu'il y ait
16:35deux policiers
16:36qui le surveillent
16:37en prison
16:37en plus des agents
16:38pénitentiaires,
16:39ça vous paraît normal,
16:40exorbitant du droit commun ?
16:42Écoutez,
16:42ce n'est pas mon sujet.
16:43Ce n'est pas mon sujet.
16:44Mon sujet n'est pas là.
16:45Mon sujet
16:46est d'un plus haut
16:48niveau de gravité.
16:49Vous savez,
16:49moi,
16:50je trouve qu'il y a
16:50une indécence là.
16:52Il y a une indécence
16:53non seulement
16:53de M. Sarkozy
16:54de venir se poser
16:55en victime
16:55quand les véritables victimes
16:57ce sont les hommes
16:58et les femmes
16:58qui sont mortes
16:59dans cet avion
17:01DC-10
17:02avec un attentat
17:04commis
17:04par M. Senussi.
17:05C'est la première chose.
17:06Et la deuxième chose,
17:07c'est que
17:08l'indécence
17:10de tout le personnel politique
17:11qui se solidarise
17:12avec un homme
17:13qui a commis un crime
17:14contre la nation.
17:15Encore une question.
17:17Cette information
17:18est tombée il y a quelques minutes
17:19avant que vous rentriez
17:20dans ce studio.
17:22On a appris que le ministre
17:23de l'Enseignement supérieur
17:24réclamait une action
17:25en justice
17:26après un rassemblement
17:27au relan antisémite
17:28à l'université Paris 8.
17:30Un rassemblement
17:31qui a eu lieu
17:31vraisemblablement
17:31le 15 octobre.
17:32Il y a des images
17:33qui circulent sur internet
17:35où on voit
17:35des orateurs
17:37notamment
17:37qui justifient
17:38les horreurs
17:39du 7 octobre.
17:41Deux questions.
17:41D'abord,
17:42un,
17:42est-ce qu'il a raison
17:42de porter plainte ?
17:43Est-ce que c'est acceptable
17:44qu'un tel rassemblement
17:45se déroule
17:46dans une université française ?
17:48Alors d'abord,
17:48ce sont des faits
17:50que je découvre.
17:51On en a fait part
17:51à l'entrée
17:52dans ce studio
17:53donc je ne vais pas
17:54me positionner
17:54spécifiquement là-dessus.
17:55Je vous dis simplement,
17:56moi,
17:57dès le 7 octobre,
17:58j'ai dit
17:58qu'il ne devait pas
17:59y avoir de demi-cécité
18:00dans l'humanité
18:01et que les larmes
18:03d'une mère israélienne
18:04valent les larmes
18:06d'une mère palestinienne
18:07ou aujourd'hui
18:07les larmes
18:08d'une mère ukrainienne.
18:09Mais des orateurs
18:09qui dans un amphithéâtre
18:11de faculté
18:12crient à la foule
18:13condamnez-vous le 7 octobre
18:14et quand la foule répond
18:15non,
18:16j'imagine que ça vous choque
18:17quand même.
18:18Il est évident que moi,
18:19j'ai condamné
18:20et dès les premières minutes
18:21les attentats
18:22qui se sont déroulés
18:23ce 7 octobre
18:24et je condamne
18:25depuis deux ans maintenant
18:26le génocide,
18:28les crimes
18:29qui se déroulent
18:30à Gaza
18:30et heureusement
18:31il y a un cessez-le-feu
18:32qui est en cours
18:33pour l'instant.
18:34Et ce que je souhaite
18:35c'est qu'il y ait
18:36des sanctions
18:36qui soient prises
18:37si jamais il y a
18:38des actes
18:39et des paroles
18:40antistémiques prononcées
18:41mais je souhaite
18:42qu'il y ait
18:42des sanctions aussi
18:44surtout à l'égard
18:45de l'État israélien
18:46qui commet ce génocide
18:48et pour l'instant
18:48il y a zéro sanction
18:49de la France,
18:50zéro sanction
18:50de l'Union Européenne.
18:51Merci François Ruffin,
18:52merci d'être venu répondre
18:54à mes questions.
18:55Il est 8h47
18:56sur RMC et BFM TV.
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