Le spécialiste en terrorisme Claude Moniquet à propos de la montée du terrorisme au Mali : «Il n'y a pas de menaces directes envers la France, ce n'est pas le Moyen-Orient.»
00:00Alors c'est plus compliqué ça. En fait, le Sahel est effectivement sous le risque de devenir une espèce,
00:08probablement pas un califat, mais une zone incontrôlée dans laquelle le pouvoir se partagera entre ce qui restera des jantes au pouvoir actuellement
00:17et des groupes islamistes comme le Jenim ou ses alliés. Est-ce qu'il y a une menace directe contre la France ?
00:25Non, ce n'est pas le Moyen-Orient, ce n'est pas la Syrie et l'Irak de l'époque du califat de l'État islamique.
00:30Il y a très peu de capacité de projeter des groupes terroristes structurés vers l'Europe et vers la France.
00:37Et de toute façon, il y a très peu de djihadistes français et européens au Sahel.
00:43Le risque, en fait, il est beaucoup plus régional. C'est un risque de déstabilisation.
00:47C'est l'installation d'une zone de non-droit qui va ruiner, achevé de ruiner ces pays, qui va les déstabiliser,
00:55qui va pousser les populations importantes à augmenter le flux de migration vers l'Europe.
01:02Et puis, bien entendu, c'est un risque d'attaque terroriste sur des pays comme le Sénégal et la Côte d'Ivoire,
01:07dans lesquels on n'a plus de présence militaire, mais qui sont des bases économiques extrêmement importantes pour la France.
01:13Et là, nos intérêts pourraient être attaqués. Les intérêts français, les intérêts européens, c'est pour ça qu'on évacue au Mali,
01:19pourraient être frappés en Afrique de l'Ouest. Et à terme, il y aura une menace contre l'Europe,
01:24mais en tout cas, la menace terroriste ne sera pas immédiate sur le sol européen.
01:29Mais à terme, très clairement, si la situation évolue négativement, comme je viens de le décrire,
01:34là, il faudra réévaluer la situation et nous courrons des risques sérieux.
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