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  • il y a 19 heures

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Amusant
Transcription
00:00...
00:00On a développé cette espèce d'émission-là à sketch, à entrevue,
00:25à mini-téléromans avec des vrais sujets, mais surtout une émission avec un contact.
00:33L'émission commençait, j'avais un contact avec le 100 watts.
00:36Je disais, « Hey, salut la gang, je ne vais pas vous imaginer ce qui m'est arrivé aujourd'hui. »
00:41J'étais avec Faneuf, je rentre au dépanneur.
00:45Là, je me dis, « Où est-ce qu'il est passé, Faneuf? »
00:47À un moment donné, je regarde dans le fond du dépanneur,
00:50je vois Faneuf qui est en train de lire une revue,
00:52mais la revue dans son manteau vient pour sortir.
00:55Il passe à côté de moi, il sort.
01:00Là, M. Lee Wong l'avait vu, là.
01:02Il l'avait vu, prendre la revue, mettre ça dans son manteau.
01:05Pour pas qu'il se fasse arrêter, j'ai dit, « Non, M. Wong, c'est moi qui paye. »
01:09C'est lui qui part avec la revue, mais c'est moi qui paye.
01:11L'amitié, ça peut nous mettre dans l'eau chaude bien souvent.
01:14Un contact comme ça, tu n'en avais jamais eu dans des émissions de TV avant.
01:18Le Club des 100 watts est né à partir d'une étude, une véritable étude de marché,
01:24une étude de marché qui a étudié l'offre et aussi l'écoute télévisuelle des enfants.
01:29Et cette étude-là, ça a été nommé « Ils nous attendent ».
01:33Ils nous attendent pourquoi?
01:34Parce que nous avions réussi à trouver, je dirais, la cible première qui était les 9-12 ans.
01:41Nous sommes allés aussi précisément, nous avions obtenu des résultats aussi précisément
01:45que l'heure à laquelle on devait programmer cette émission-là, soit 17h30 du lundi au vendredi.
01:51J'étais là, puis tout à coup, je voyais l'ampoule qui était au plafond,
01:55puis je me disais, « Wow! Ça va être comme une lumière! »
02:01Et c'est comme ça que je me suis dit, le titre, ça pourrait être les 100 watts.
02:06Et tranquillement, d'ajouter le Club pour pas que la haute direction l'oublie.
02:10On avait besoin d'une émission rassembleuse, on avait besoin d'une émission énergique,
02:14d'une émission surprenante et irrévérencieuse.
02:17Et cela, ça allait donner un ton tout à fait nouveau.
02:19On a peut-être l'impression que c'était une émission où on improvisait,
02:22puis une espèce de pot-pourri de toutes sortes d'affaires,
02:25des sketchs des fois, du lip-sync d'autre fois, des invités, des petites dramatiques,
02:31des mini-téléromans. C'était d'ailleurs le précurseur des téléromans avec des vrais jeunes.
02:36C'est au Club des 100 watts qu'on a vu ça au Québec.
02:38Mais c'était beaucoup plus structuré que ça.
02:41Les 100 watts, ça partait d'un thème. Un thème par jour.
02:44Salut la gang!
02:45C'est drôle, je suis en train de trouver des petits mots d'amour.
02:48Où étaient des petits mots, comme mon petit béchounet?
02:53Alors, tu avais les comédiens Marc Labrèche, Sylvie-Marie Gagnon,
02:56Manon Gauthier, Jean-Guy Bouchard, qui faisaient plein de sketchs.
03:00Et moi, je recevais un invité.
03:02Ce qui insécurise mes invités, c'est de faire le signe du Club des 100 watts.
03:06Toujours du Club des 100 watts, on reçoit Benoît!
03:08Allez, fais-moi prier à venir au Club des 100 watts, comme ça, comme ça.
03:11Lance tout en l'air.
03:13T'en rappelles?
03:14On passe, on se pingue, on tape en bas, on tape en haut, on passe une fois, deux fois.
03:18Lance tout en l'air. Ton sport préféré?
03:21Le badminton.
03:22Un menteur, c'est le faire de la télé, je le suis.
03:24Maintenant, après le phénomène passe-partout, un autre phénomène, le phénomène 100 watts.
03:38Une émission qui va prendre l'affiche à la fin des années 80 et dont le but sera,
03:43selon une idée originale du réalisateur Jean-Pierre Morin,
03:46de combler le vide, l'absence d'émissions destinées aux 9-12 ans.
03:52Soit le public qui, après avoir grandi avec passe-partout,
03:56se retrouvait soudain sans répondant au petit écran.
03:59Et une des plus belles preuves qui soit de cette volonté d'intégrer,
04:03d'intéresser les jeunes de 9 à 12 ans,
04:06sera le fait que c'est à ces jeunes-là qu'on va demander de choisir l'animateur de l'émission,
04:11qui sera, comme on le sait, Marc-André Coalier.
04:13Les 100 watts seront, eux aussi, un véritable phénomène.
04:18Ils vont remporter 34 prix, dont 19 Gémeaux et 7 Métrostars.
04:22Ça va donner naissance à un club, comme à une tournée de spectacle.
04:25Ça va faire passer l'expression « super débil écœurant » dans le langage courant.
04:29Et surtout, ça va transformer à jamais notre façon de voir une poignée de main.
04:35C'est des élèves de 6e année qui ont choisi l'animateur du club des 100 watts.
04:44Et l'idée, l'idée est merveilleuse.
04:46Ils ont demandé à de jeunes comédiens.
04:49Je pense que pour l'audition finale, la dernière audition à laquelle j'ai participé,
04:53moi, je n'en ai fait qu'une, parce que Jean-Pierre Morin me courait après depuis un petit bout de temps.
04:57« Ce n'est qu'un début, continuons le combat. Ce n'est qu'un début, continuons le combat. »
05:04Il est venu frapper à ma loge, puis il me dit « je veux que tu sois un animateur,
05:09je veux que tu sois l'animateur jeunesse pour une émission que je suis en train de préparer. »
05:13Puis moi, je lui ai dit « je ne suis pas animateur, moi je suis comédien, je joue des rôles. »
05:17Il dit « tu joueras le rôle d'un animateur. »
05:19Parce qu'il avait l'air d'un grand frère, parce qu'il a toujours un charisme fou,
05:24il passe comme une balle à la télé, et c'est comme ça que ça s'est fait.
05:29Ils ont mis sur vidéo les finalistes de cette audition-là.
05:33Ils ont présenté ça à des classes de sixième année.
05:36Puis c'est les élèves de sixième année qui ont dit « c'est lui qu'on veut,
05:39c'est lui avec un grand nez et les cheveux courts. »
05:41Alors je suis devenu M. Sanwatt à partir de ce moment-là.
05:45Je pense qu'ils l'ont choisi parce qu'il était celui qui représentait mieux l'image du grand frère.
05:51Quand t'as 9-12 ans, c'est bien important d'avoir un grand frère ou une grande soeur qui est comme le modèle.
05:59On savait très bien que c'était avec ce type de personnes-là que les jeunes avaient le goût de se retrouver au retour de l'école.
06:07Le Club des Sanwatt.
06:09On pouvait participer.
06:10J'étais une fan en délire du Club des Sanwatt, vraiment.
06:13C'était le concours de l'épicine, j'écoutais tout, toutes les émissions.
06:16Ça a été une émission quotidienne à la rentrée à la maison.
06:22Je devais me reconnaître là-dedans. Il y avait Marc Labrèche que j'adorais, que j'adore encore.
06:26Il y avait les concours de l'épicine que j'écoutais religieusement, même si je n'ai jamais participé.
06:30Tout, les capsules, les sketchs. Voilà, ça me plaisait beaucoup.
06:36Après Passepartout, il fallait leur donner quelque chose à ces jeunes-là.
06:40Jean-Pierre Morin s'est assis, il a pensé à une espèce de show, à toutes sortes d'affaires.
06:44Je me suis remis dans la peau des 9-12, c'est-à-dire que c'est une période où tu aimes beaucoup ton papa et ta maman.
06:52C'est une période où tu as besoin d'eux autres. Tu as besoin d'être soutenu par eux autres.
06:57Mais en même temps, c'est une période où il faut que tu te dégages d'eux.
07:02Il faut que tu prennes ta Christi de place.
07:07Tu trouverais ça dommage si c'est une chicane d'amoureuses de ne gâcher notre belle amitié?
07:14Damien, est-ce que tu as compris ce que j'ai compris?
07:17Oui, oui, oui, j'ai bien peur que oui.
07:19Stéphane, il pense que toi et moi, toutes les deux, on est en amour avec lui.
07:23Les jeunes comédiens des 100 watts avaient l'âge des 100 watts.
07:26Les jeunes qu'on recevait, Vincent Lemaitis-Vierge, ils allaient à l'école quand même.
07:31Alors, il ne fallait pas qu'on les accapare trop.
07:34C'est tout?
07:35Oui, oui, c'est tout.
07:36Oui, je suis sûre, yop, puis c'est tout.
07:38On dit interdit aux adultes parce que les adultes, trop souvent, on dit aux enfants,
07:44« Hey, va te coucher, ça, c'est pas une émission pour toi. T'écouteras pas ça. C'est pas pour les enfants.
07:49« Hey, maman, j'ai 12 ans. Non, non, c'est pas pour toi, c'est pour les adultes. »
07:53Bon, ben tiens, papa, maman, le club des 100 watts, c'est interdit aux adultes.
07:57C'est une façon de leur remettre la monnaie de leur pièce.
08:00Il ne croit pas à la voyance.
08:04Non, mais il va vous dire une affaire. Par exemple, vous êtes pas malvoyante en tutu, hein?
08:08Ha! C'est drôle.
08:09Il y a beaucoup d'adultes qui ont crié quand ils ont vu apparaître la famille Vachon,
08:13lorsqu'ils ont vu apparaître le prof bof, lorsque Marc-André disait aux jeunes,
08:17« Hey, c'est super débile écoeurant. Super débile écoeurant. Il a-tu dit ça, lui-là? »
08:23« Mon gars va dire ça tout le temps, ça n'a pas de bon sens. »
08:25Mais oui, mais on leur parlait comme il fallait leur parler.
08:29Regarde, Marc-André, toi, si j'arrive en studio, puis je te dis « Bonjour, mon petit mec foyer! »
08:35« Mon petit coyer, le coco cuideux décoré pour Pâques, les dents de la peint, le petit trou dans le menton. »
08:40T'es-tu fâché?
08:41Ben non, je ne suis pas fâché. Je trouve ça cute parce que vous n'êtes pas ma mère.
08:44Et je pense sincèrement que Radio-Québec ne l'a pas vu venir.
08:47Parce que si Radio-Québec avait eu un dossier dans lequel on disait « Marc-André va dire ça, ça, ça, ça, ça, »
08:53il ne m'aurait jamais engagé, puis l'émission ne serait jamais allée en ombre.
08:56Je me souviens du premier visionnement, on avait sur le thème des microbes un prof bof
09:03qui expliquait, il avait reçu un courrier lui demandant « C'est quoi un microbe? »
09:10Et alors là, il disait « Écoutez, écoutez, je ne peux pas vous dire vraiment c'est quoi un microbe, il n'y en a pas beaucoup. »
09:14Mais là, il se met à tousser et à cracher et l'écran complet devient verdâtre.
09:21De quoi ont l'air les microbes du rhume?
09:24Ouais.
09:26Oh, attends, moi.
09:27Un silence de mort à la fin du visionnement, puis on m'a dit « Est-ce que ça va, Jean-Pierre, on peut-tu? »
09:39Et là, je me souviens, j'avais dit à Richard de la Lumière « Écoute, il n'y aurait tellement pas de monde qui va nous regarder en début de série,
09:48on va le passer tout de suite, le plus vite, ça va être le mieux. »
09:50J'avais l'impression d'être un mécanicien, je ne sais pas comment dire ça, un mécanicien qui travaille pour une Rolls-Royce.
09:57Marc Labrand, j'étends la Rolls-Royce, puis moi, mes petits textes, c'étends la mécanique, le moteur que j'ai fournissait.
10:01Et ça, ça a été, c'est vraiment une des choses extraordinaires.
10:05J'étais petit, je faisais des singeries. Maintenant que j'ai grandi, je fais le singe, puis j'uris.
10:11Quand je voyais mes bras, puis je disais toujours...
10:14Ce professeur-là, on ne savait pas c'était qui, c'est M. Tachereau qui est arrivé avec ça,
10:20parce que moi, quand j'avais passé l'audition pour...
10:22Le début, c'était comme animateur.
10:24Et là, il dit, bon, non, ça ne marchera pas, ça va être Marc-André Coalier qui va animer,
10:27mais il y a un personnage un peu...
10:30Un peu...
10:32Un peu, en fait, c'est ça. On partait de là.
10:35Alors là, lui a écrit des textes.
10:37« On enseigne avec une première lettre qui me vient de Florence A. Pré, le dessin de Foix.
10:41Et Florence me demande, « Tiens, Profof, comment ça fait-il qu'hier soir, j'ai vu sur mon nez un horrible bouton! »
10:48Eh bien, ma chère Florence, bien, ça, c'est très simple. C'est tout simplement parce que tu grandis, ma belle.
10:50Le professeur répondait au courrier des lecteurs.
10:54Et à un moment donné, on a commencé à s'amuser sur place en le faisant,
10:58avec les caméramans, avec l'équipe technique, avec...
11:01Et c'était là que ça se trouvait.
11:03La grande joie, la grande jubilation de faire ça,
11:06c'était d'avoir le rapport avec les caméramans de Télé-Québec,
11:10qui, à ce moment-là, étaient très bons.
11:12Et très vite, c'était la jeune génération, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
11:16Maintenant, Télé-Québec engage des gens qui ont de la misère à avoir une image droite et fixe.
11:21Et donc, le prof Boff avait énormément de plaisir avec...
11:24Et moi, mon plus beau souvenir de prof Boff,
11:26c'était quand, vraiment, avec les jeunes caméramans du temps,
11:29que ça s'est installé.
11:30Puis c'est là que j'ai eu vraiment le coup de foot pour ce personnage-là.
11:35L'équipe de départ du Club des 100 Watt,
11:37Marc Labrèche, Sylvie-Marie Gagnon, Manon Gauthier, Jean-Guy Bouchard,
11:42a vite...
11:44Cette équipe-là s'est rapidement agrandie,
11:46c'est devenu une famille,
11:48avec les Bernard Fortin,
11:51les Benoît Brière,
11:55mon Dieu, t'en as eu du monde, c'est incroyable.
11:58Des gens qu'on voit beaucoup, effectivement, aujourd'hui,
12:01mais des gens qui avaient une créativité
12:04puis de l'imagination qui débordait tout le temps,
12:09qui ont pu nourrir ces différents personnages-là aussi.
12:11D'habitude, mes parents, ils ne veulent pas que je me serve
12:14de mes pouvoirs pour réaliser les vœux de mes amis,
12:16mais là, je vais réaliser votre vœu le plus cher.
12:21Au fil des années,
12:23on a travaillé plus les sketchs sous forme de famille.
12:26Alors, ici, justement, on a un des personnages
12:31que Luc Guérin habitait, c'était Frédéricula.
12:37Alors, voici, habité par Luc Guérin.
12:41Et puis, il y avait...
12:43Donc, avec lui, on avait les parents,
12:45Guylaine Tremblay, qui faisait la mère,
12:47et Sylvie Gagnon, qui faisait sa soeur.
12:50Claude Frédéricula, fais disparaître ton double
12:52et va te coucher, il est 9 heures.
12:54Oh, j'ai pas envie d'aller coucher, maman.
12:56J'aimerais ça m'obstiner encore un peu.
12:57On s'amuse, là.
12:59C'était très, très rapide, là, comme rythme.
13:02Souvent, les comédiens n'avaient aucune idée
13:04de quelle direction de nos personnages.
13:06Et c'est quand ils entraient dans leur costume
13:09que, là, ils trouvaient une ligne directrice
13:11pour leur personnage.
13:13Tu vois, mon petit teteux, tatoué tout à moi,
13:15tout le temps, dans le temps, là.
13:16Viens, viens, ça va être prêt pour dîner, OK?
13:19Maman!
13:20Quoi?
13:20Prêt de m'appeler par des surnoms?
13:21Moi, ma famille préférée, c'était la famille Vachon.
13:25C'était des gens qui étaient délinquants,
13:27dans le sens où ils se garrochaient de la nourriture,
13:30ils n'étaient pas d'une propre...
13:31Ils étaient leur propreté.
13:32La propreté était, disons, diteuse.
13:34Mais ils s'adoraient, ils s'aimaient beaucoup.
13:37Je dois parler devant ma classe
13:38et je suis nul dans les discours au secours.
13:40Karim, je peux rien faire pour toi.
13:43Ha, ha, ha!
13:44Je peux rien faire pour toi
13:45parce que je serai pas dans la classe avec toi demain, comprends-tu?
13:47Le message que je passais régulièrement aux équipes, c'était
13:49« Demandez-vous jusqu'où on peut aller trop loin. »
13:53C'était dément.
13:54Quand on allait dans des réunions, là,
13:56les gens étaient extrêmement structurés,
14:00mais c'était complètement fou.
14:01Et ça, c'est extraordinaire.
14:02Ça, c'est créateur.
14:03C'est un espèce de bain,
14:05un espèce de stimuli de création.
14:07Un des paradoxes de l'histoire du 20e siècle,
14:24c'est que si, d'un côté,
14:25ça a été probablement le siècle le plus barbare de l'histoire humaine,
14:28marqué par deux guerres mondiales,
14:30les camps de concentration, la menace atomique,
14:32d'un autre côté, ça a été également le siècle
14:34où on a, en quelque sorte, redécouvert l'enfance,
14:37où on a voulu changer la façon d'éduquer et d'élever les enfants,
14:41leur donner un peu plus d'amour et un peu moins d'autorité.
14:45Tout ça, vraisemblablement, pour éviter, justement,
14:48le retour de la violence,
14:49comme tendrait à nous le prouver l'année même de publication
14:52d'un livre qui va vraiment faire date
14:54dans l'histoire de ce changement.
14:56En effet, c'est en 1946,
14:59soit un an après la fin de la Deuxième Guerre mondiale,
15:02que va paraître le livre du bon sens
15:05en matière de soins aux nourrissons et aux enfants
15:07du pédiatre américain Benjamin McLean Spock.
15:12Un livre qui va se vendre à plus de 30 millions d'exemplaires
15:15et qui va vraiment contribuer à faire changer les choses
15:18en matière d'éducation des enfants.
15:20Et c'est ainsi qu'au fil des années 50, 60 et 70,
15:24« Ô bon vieux, tais-toi, tiens-toi droit, mange ta soupe »
15:28qu'on avait autrefois quand j'étais enfant, entre autres,
15:30on va tranquillement substituer la compréhension,
15:34le dialogue, l'échange, l'écoute des besoins
15:37entre parents et enfants.
15:39Un changement que symbolise, selon moi, très bien
15:41le passage qui se fera à l'intérieur des familles québécoises
15:45où on va de plus en plus passer du bon vieux vouvoiement
15:48à la nouvelle façon de s'adresser entre parents et enfants
15:51où on va désormais utiliser le tutoiement.
15:54Dans ce contexte, il était tout à fait normal
15:56qu'une télévision comme Radio-Québec,
15:59qui se voulait à la fois autre et éducative,
16:02ait porté un vif intérêt à cette nouvelle façon
16:05d'élever les enfants.
16:10On a décidé de fonder la LDPC-LCPEMFAM.
16:16L'émission est très populaire.
16:19Il y a 350 000 jeunes de 9-12 ans au Québec,
16:23en 88-91.
16:26Les codes d'écoute du Club des 100 watts
16:28ont atteint, à un moment donné, 634 000.
16:33634 000 à Radio-Québec, dans le temps, c'est énorme.
16:36634 000, voyons, il y a juste 350 000 jeunes de 9-12 ans.
16:40Comment ça fait qu'on en a plus que ça?
16:42Bien, on attrapait les ados, puis on attrapait aussi
16:45les après-passe-partout, les post-passe-partout,
16:49et non pas les post-partum.
16:51Mais ces jeunes-là commençaient déjà à écouter les 100 watts.
16:54Ils accrochaient à la musique thème.
16:58Avant, on ne pouvait pas imaginer ça.
17:01Ça a eu un impact beaucoup plus grand
17:06que ce qu'on pouvait imaginer au départ.
17:09C'est sûr que c'est une belle surprise d'avoir un impact aussi grand,
17:12une adhésion aussi grande, de la part des jeunes partout dans le Québec.
17:17Lorsque Marc-André Coilier sortait,
17:19ça frôlait presque l'émeute à certains moments, il faut se le dire.
17:24La tournée du Club des 100 watts, c'est bien sûr la toune des 100 watts.
17:34La toune des 100 watts, c'est...
17:36La terre va sauter, ses heures sont comptées,
17:39attendez-vous que le monde éclate pour vous brancher.
17:41C'était vraiment un soulèvement de troupes, ça.
17:44Ça n'avait pas de bon sens, là.
17:46Allez, les 100 watts, wow!
17:48Alors, en 91, quand on annonce qu'on va se promener à travers le Québec,
17:52donner des shows, pas dans les écoles, là,
17:54dans des vraies salles, un vrai show, rock'n'roll,
17:58les jeunes capotent.
18:00Les parents se disent,
18:01« Ah, bien, on peut envoyer nos jeunes voir ça.
18:03On ne les enverra pas au forum,
18:05on ne les enverra pas à l'aréna voir des gros concerts heavy metal,
18:09mais on va les envoyer voir les 100 watts. »
18:11Les parents disent, « C'est propre. »
18:13Puis les 100 watts, 9-12 ans, disent,
18:14« Hé, le premier show de ma vie. »
18:16On débarque, toi, dans une salle,
18:24que ce soit J. Antonio Thompson,
18:26que ce soit la salle Maurice O'Braidé à Cherbourg,
18:29que ce soit le Centre national des arts à Ottawa,
18:32la plus belle salle pour adultes,
18:342200 places, les bancs en velours.
18:37À un moment donné, sur scène, moi, je crie,
18:39« Tout le monde debout, sortez vos voulots de papier de toilette! »
18:43Et là, tu as 2200 kids dans le Centre national des arts,
18:48tout beau, tout propre.
18:49Ils lancent leurs rouleaux de papier de toilette.
18:51Les rouleaux de papier de toilette font un feu,
18:53l'artifice magnifique.
18:54On lance l'éclairage là-dedans,
18:56puis on part la toune.
18:58« La terre va sauter, ses heures sont comptées,
19:01attendez-vous que le monde éclate pour vous brancher! »
19:05Ça crie, « Écoute, on en tremblait, nous autres, sur scène.
19:09On n'en revenait pas de voir cette réaction-là. »
19:12Pour la plupart de ces jeunes-là,
19:14ça a été le premier vrai show qu'ils ont vu.
19:17Et c'était pas un petit show pour enfants.
19:19Le Club des 100 Watt en tournée, pour moi,
19:21c'est le plus beau souvenir du Club des 100 Watt.
19:24Salut ma gang super déléguerante.
19:29J'avais comme pas mal fait le tour,
19:31mais j'aurais peut-être été prêt à prendre une année de congé,
19:35revenir une autre année,
19:37puis en faire comme ça des petits peu à la fois,
19:40des petits bouts pour toujours avoir la passion de le faire.
19:43Mais bon, le besoin à Radio-Québec n'était pas ça,
19:45c'était de continuer et d'en faire.
19:47Et puis pour retrouver un nouveau public,
19:50changer d'animateur, c'était peut-être la meilleure affaire.
19:52Remplacer Marc-André Coilier, ça n'a pas été une tâche facile,
19:55d'autant plus que Marc-André avait battu des scores hallucinants
19:58pendant six ans de temps au Club des 100 Watt.
20:01C'est Jean-Marie qui a repris les 100 Watt par la suite.
20:03À mon avis, c'était peut-être trop pareil.
20:06Un jeune animateur propre comme moi j'étais,
20:09je pense qu'il fallait remettre de la délinquance là-dedans.
20:11Le Club des 100 Watt en 88, quand c'est sorti,
20:14c'était le Club des délinquants.
20:15Quand on m'a demandé d'animer les 100 Watt, j'ai dit...
20:18Oui!
20:19Je me souviens de ma première émission, c'était avec Éric Lapoindon.
20:21Jean-Marie Lapoindon, Éric Lapoindon, il y avait un concept là.
20:23Éric était une vedette montante de la chanson.
20:25Salut Éric!
20:27Bienvenue aux 100 Watt!
20:28Les étobus scolaires venaient trois à quatre autobus
20:30pour remplir les estrades.
20:32C'était vraiment, vraiment tripant.
20:33Mon expérience des 100 Watt, j'étais à mes tout débuts comme animateur.
20:37Puis, disons que ça n'a pas été évident au début,
20:40parce que de remplacer Marc-André Coilier,
20:42c'était une paire de chaussures pas pire.
20:45Marc-André l'avait fait pendant six ans avant.
20:47Donc, Marc-André, c'était le grand frère
20:48de tous les jeunes au Québec.
20:50Alors, d'arriver là, ça n'a pas été évident.
20:52Bien, ça s'est replacé.
20:54Mais ça a duré juste un an, malheureusement.
20:56Un des regrets que j'ai, c'est peut-être qu'on ne m'ait pas écouté
20:59à ce moment-là.
21:00Moi, j'ai dit, prenez donc une fille.
21:01Prenez une fille très différente de ce que moi, j'étais.
21:05Et puis, je pense qu'on est rendus là.
21:07Je pense qu'on peut avoir l'animateur jeunesse numéro un.
21:10Pourquoi ça ne serait pas une animatrice jeunesse?
21:13Après combien de temps, tu t'es préparée pour ça?
21:14Pour une semaine et demie.
21:15Pour préparer toutes les paroles pour les avoir.
21:18T'as fait ça vite.
21:19Une semaine et demie, t'apprends vite.
21:20J'ai eu 30 ans.
21:22J'ai eu une fille.
21:24J'étais comblé.
21:24J'étais prêt à passer à autre chose.
21:26Puis, c'est toujours ça le souvenir que je vais garder.
21:29J'ai pas arrêté les 100 watts en disant,
21:33« Ah, c'est plat, hein? »
21:35Ils m'ont mis dehors ou j'aurais pas dû partir.
21:37Non, non, j'ai fini les 100 watts
21:39parce que j'ai accouché de d'autres choses.
21:42Vous voyez toutes ces cassettes-là?
21:43Il y en a 1125.
21:48Une pour chacune des émissions qu'on a faites.
21:51C'est quelque chose, hein?
21:52Pour moi, cet endroit-ci qui est Télé-Québec,
21:56cette antenne-là, c'est l'antenne des 100 watts.
21:59Et c'est encore, veux, veux pas, je me contrerai pas de menterie,
22:02c'est encore les 100 watts qui me regardent.
22:04Aujourd'hui, ils ont juste 10 ans de plus.
22:06Mais ils me suivent.
22:06On commence tout de suite avec les actualités québécoises.
22:09Sous-titrage Société Radio-Canada
22:15Sous-titrage Société Radio-Canada

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