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  • il y a 5 heures
Un déjeuner partagé avec Peio Dufau, député apparenté socialiste des Pyrénées-Atlantiques pour parler de l'accaparement des terres par des puissances agro-industrielles, un phénomène croissant en France.
Au menu également : le ttoro, la version basque de la bouillabaisse avec un reporatge en cuisine "Chez Mattin" à Ciboure.

Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Politique à table, l'émission qui vous sert des discussions à point et des reportages bien frais sur notre alimentation et notre agriculture.
00:27Un déjeuner que l'on partage aujourd'hui avec Peyo Dufault. Bonjour.
00:30Égoulonne, bonjour.
00:31Bonjour Peyo Dufault.
00:32Et bonjour à vous Jean-Pierre Montane. Alors tout le monde en voiture, attention au départ.
00:37On grimpe aujourd'hui dans le train du député Peyo Dufault, membre d'un parti régionaliste basque aujourd'hui apparenté au groupe socialiste.
00:45Élu après la dissolution dans la sixième circonscription des Pyrénées-Atlantiques, votre engagement en politique remonte bien avant l'été 2024.
00:54Tout commence en gare de la CGT Cheminot où vous conduirez vos premiers combats syndicaux.
01:00Vous, l'agent de maîtrise ferroviaire depuis 1999, vous aiguillez vos luttes vers la défense du fret ferroviaire pour réduire le transport de marchandises par camion.
01:09Vous combattez la réforme des retraites et devenez conseiller municipal en 2020 de la ville de Cibourg.
01:15En janvier dernier, vous avez voté la motion de censure présentée contre le gouvernement en Bayrou déposée par la France Insoumise.
01:22Alors le wagon n'était pas assez rempli à l'époque pour faire dérailler le premier ministre.
01:27Mais depuis septembre dernier, François Bayrou a quitté la locomotive et Sébastien Lecornu tente de prendre le train en marche.
01:35Vous nous direz évidemment quel regard vous portez sur cette cuisine politique.
01:39Mais pour commencer, on va d'abord se pencher sur votre cuisine à vous, celle de chez vous, n'est-ce pas Jean-Pierre ?
01:45Oui, avec un menu aux accents basques, avec un agneau chilindrone, je l'ai bien prononcé ?
01:49Oui, c'est parfait.
01:50Parfait et en dessert, une crêpe à la confiture de fraises.
01:53Quand les puissances financières agro-industrielles s'accaparent les terres de nos agriculteurs, c'est un phénomène croissant en France.
02:00Et on en parlera ensemble dans le Dessous des plats.
02:02Dans les pieds dans le plat, on refait la bouillabaisse.
02:05Est-ce que le tureau, la version basque, peut-elle déboulonner l'institution marseillaise ?
02:11Match à suivre.
02:11Voilà pour le menu, maintenant, on passe à table avec Cuisine et Confidence.
02:20Ah Peyo Dufo, quelle occasion ratée.
02:23En déroulant votre CV, une ligne a fait tilt chez moi, employé de la SNCF.
02:28Alors pas pour vous tacler sur les grèves, mais plutôt pour vous parler du wagon-bar, que dis-je ?
02:34Du bistrot TGV.
02:35Et oui, c'est comme ça qu'il a été rebaptisé, même s'il manque encore les nappes à carreaux et le bar en zinc.
02:40Depuis 1999, vous les avez vus défiler à grande vitesse, les différentes cartes du wagon-restaurant.
02:46Dernier épisode en date, terminus, pour le chef étoilé Thierry Marx.
02:50Fini le mijoté de carottes, navets et boeuf fondants.
02:53La SNCF a retoqué les têtes toquées et relooké son menu.
02:57Je pensais que vous alliez profiter de PAT pour vous faire mousser auprès de votre nouveau boss, Jean Castex,
03:03en nous faisant partager la blanquette de poulet au riz de Camargue, pourtant sans grand intérêt.
03:08Ou alors mieux, en nous offrant ici à cette table, Valérie, oui, le mythique croque-monsieur de la maison SNCF.
03:16Celui qui exale ses odeurs addictives de fromage tosté dans tout le wagon,
03:21qui annonce les virer en week-end et surtout qui rend jaloux les voisins avec leur sandwich qui fait maison tout mou.
03:25Avec Valérie, on adore le croque du TGV.
03:28Évidemment.
03:29Mais bon, on n'y a pas droit, ce serait-ce encore un coup tordu de la CGT.
03:32Mystère.
03:33Bref, vous avez préféré vanter votre terroir et vos origines basques avec un agneau chilendrone.
03:38Mais attention, j'espère que ça vaut le croque, monsieur.
03:42Ne vous inquiétez pas, il n'y a aucun doute là-dessus.
03:44Ah, il est bon le croque.
03:45Dites-nous, qu'est-ce qu'il respire là ? Qu'est-ce qu'il sent déjà ce plat ?
03:49Ce plat, il sent chez moi.
03:51Clairement, je remercie les cuisines du Bourbon qui l'ont préparé parce que vraiment, j'ai l'impression d'être chez ma mère là.
03:58C'est vrai ?
03:59Oui, oui, vraiment.
04:00Alors, on va le goûter.
04:01On va le goûter, petit.
04:01On ne pouvait pas vous faire meilleur cadeau de dire ça ?
04:04Dites-nous s'il est vraiment au-delà de l'aubeur, s'il est vraiment comme chez vous.
04:07Voilà, exactement.
04:08Maintenant, il faut goûter, en effet.
04:09Mais c'est l'agneau au Pays Basque, c'est la filière aux vines, donc pour le fromage au soy rati, c'est une filière qui est très développée au Pays Basque.
04:22Et donc, les agneaux qui vont avec les brebis qui allaitent, forcément, c'est une des bases des plats au Pays Basque.
04:32Alors, il sent la maison ? Est-ce qu'il a le goût de la maison ?
04:37Il est pas mal, il est pas mal.
04:38Il est pas mal, il est pas mal.
04:40De toute façon, on ne peut pas détrôner le plat de la maman.
04:43Ça, c'est pas possible.
04:44Ou de la maman, ça, c'est impossible.
04:45C'est un plat, justement, qui vous rappelle votre enfance, votre histoire ?
04:49C'est ce qu'on mange, quoi, tous les jours, même à la cantine ?
04:53Non, pas à la cantine, mais c'est un plat du dimanche, ouais.
04:56Ouais ?
04:56La mochilin gronne, oui.
04:57Vraiment, et puis...
04:59Et puis voilà, c'est aussi le lien avec l'agriculture du territoire.
05:03C'est...
05:04En fait, les plats au Pays Basque, ils ont toujours un lien avec le territoire.
05:08On va parler du tuereau après, et je suis de Saint-Jean-de-Luz, et la pêche à Saint-Jean-de-Luz-Cibourg, c'est une institution.
05:16Et l'agriculture, c'est ce qui fait que le Pays Basque est si beau, si vert, si bien entretenu, avec les élevages beau vert, au vert.
05:23Et donc, on a du hachois de veau, ça aurait pu être ça aussi, le plat.
05:28Mais c'est vrai qu'à la maison, c'est plus agneau de chilindrone, et comme, en plus, c'est très bon.
05:31C'est tout simple. Alors, pourquoi ils vous régalent tant ? Parce que là, globalement, c'est bon, hein ?
05:35Moi, je trouve que ça sent, comme chez vous, ça sent bon, mais c'est que de l'agneau avec des haricots.
05:39Qu'est-ce qui fait que ça vous régale et que ça vous impressionne tant, ce plat ?
05:43Parce que c'est un goût authentique.
05:46Aujourd'hui, c'est pas la peine d'aller chercher des saveurs qui viennent de l'autre bout du monde, je crois.
05:53Bien manger, c'est manger local, du terroir.
05:55Le terroir, c'est aussi espelette, hein ?
05:57C'est aussi le piment, parce qu'il est un peu piquant, je trouve.
05:59Ben oui, mais il faut.
06:00C'est vrai ?
06:01Il faut. En Pays Basque, on a du caractère et non plat aussi.
06:04Donc, il faut s'habituer à ça.
06:06C'est normal, en effet, que ce soit un minimum relevé.
06:11Si c'est fade, c'est pas intéressant.
06:12C'est vrai pour toute la vie, mais pour la nourriture surtout.
06:15Aussi. Est-ce que vous le faites vous-même ? Vous êtes capable de ça ?
06:18Oui, oui, oui.
06:19Ah ouais, vous cuisinez ?
06:20Moi, je cuisine énormément.
06:21D'accord.
06:22Voilà.
06:22Donc, j'ai beaucoup moins le temps, là.
06:25Mais j'adore passer mes dimanches matins à cuisiner un bon plat pour le midi.
06:30De l'agneau, du veau, un peu de tout, du poisson.
06:36Enfin, voilà, j'ai pas mal de choses que j'adore faire.
06:38Alors là, vous venez de citer agneau, veau.
06:40Donc, manger des bébés animaux, ça vous pose pas de problème ?
06:43Ben, c'est-à-dire que quand on mange un adulte animal, c'est qu'il a été bébé avant.
06:48Je rappelle.
06:49C'est une base, mais c'est important de le repréciser.
06:50C'est pas bête, c'est pas bête.
06:51C'est pas bête.
06:51C'est pas bête.
06:51Sur le niveau du symbole.
06:52Ce que veut dire Valérie, c'est qu'effectivement, du tout mignon.
06:55Mais oui.
06:55Après, moi, j'entends tout à fait qu'il y a des gens qui ne mangent pas de viande, voire
07:00pas de bébés animaux.
07:02Voilà.
07:03Et je respecte tout à fait ça.
07:05C'est pas votre cas, a priori.
07:06Tant mieux.
07:06Mais c'est vrai que, nous, chez nous, ça fait partie de notre identité.
07:13Voilà.
07:13Justement, vous dites chez vous, je me posais la question du bien-être animal.
07:17Est-ce que c'est quelque chose aussi qui vous traverse et qui vous questionne ?
07:19Je pense notamment aux fêtes et aux corridas.
07:24Voilà.
07:24Les Pays-Bas, vous parliez des traditions et de votre histoire.
07:27Ça fait partie aussi de votre histoire.
07:30Comment vous, vous considérez le bien-être animal ?
07:33Eh bien, c'est justement très important comme question.
07:36Et notre format d'agriculture au Pays-Basque, c'est un format d'agriculture familiale
07:42avec de l'agriculture dans les champs et qui est, je pense, un animal dans les champs.
07:49C'est beaucoup mieux qu'un animal en batterie.
07:51Et ça correspond tout à fait au schéma d'agriculture qu'on a chez nous
07:53qui est le premier à respecter le bien-être animal.
07:56Clairement.
07:57Là-dessus, il n'y a aucun doute.
07:59Et donc, le bien-être animal est important.
08:01Et la meilleure façon qu'un animal soit bien, c'est qu'il soit dans son élément
08:04et pas enfermé.
08:06Et donc, en effet, les agneaux au Pays-Basque, vous n'en verrez jamais à l'intérieur.
08:10Ça n'existe pas.
08:11D'accord.
08:11Voilà.
08:12Chez nous, ils sont dans les champs.
08:13Et d'ailleurs, c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est ce qui fait la beauté de nos paysages.
08:17Parce qu'on voit des vaches, des moutons, et on les voit pètre.
08:21Et c'est grâce à ça que les produits de chez nous sont de si bonne qualité
08:25parce qu'ils sont dans un élément naturel qui leur est adapté.
08:28Alors, si les prairies au Pays-Basque sont verts, ce n'est pas à cause des agneaux.
08:31C'est à cause aussi de la pluie.
08:32Mais bon.
08:33En effet.
08:33Parce qu'ils sautent un petit peu.
08:34Mais c'est pour ça qu'on les a dit.
08:35Alors, vous avez un terroir très intéressant parce que c'est un terroir terre-mer.
08:38Vous l'avez dit.
08:39Vous avez parlé.
08:39Est-ce que vous faites justement ces accords terre-mer ?
08:42Est-ce que ça vous arrive de cuisiner ?
08:43Parce que c'est aussi propre à la cuisine basque.
08:46Alors, je vais citer un ami de la famille qui est cuisinier
08:50et qui m'a régalé un jour d'un merlu au Serrano.
08:57Ah oui, le jambon espagnol.
08:59Terre-mer.
09:00Alors, du coup, moi je l'ai refait.
09:02Et je l'ai fait pour des grandes quantités de personnes.
09:06Avec du jambon de Bayonne, évidemment.
09:08Bien sûr.
09:08Voilà, je l'ai ramené un peu plus encore au territoire.
09:10On avait du merlu de ligne, de Saint-Jean-de-Luce et du jambon de Bayonne.
09:14Alors, pardon, mais c'est une tuerie.
09:17Les chipirons au chorizo, c'est bon aussi.
09:19Exactement.
09:20Et donc, oui, en effet, le lien entre les deux, il est évident.
09:23Le lien, il est évident et donc dans l'assiette.
09:25C'est vraiment quelque chose qu'on pratique régulièrement dans le Pays-Bas,
09:28qu'on mélange terre et mer.
09:29Mais complètement.
09:30Vraiment, voilà.
09:32Il y a le poulet basquais, mais le thon piperade,
09:35c'est à peu près la même chose, sauf que la base est différente.
09:37C'est du poulet ou du thon.
09:40Et c'est vrai que, oui, il y a une porosité totale entre les deux, en fait.
09:45Vraiment.
09:46Comment vous expliquez ?
09:47Alors, c'est un pays de cocagne, vous l'avez dit,
09:48mais c'est aussi une concentration de grands restaurants, de restaurants étoilés.
09:51C'est dingue.
09:52Comment ça se fait que le Pays-Basque, finalement, c'est l'une des vitrines de la gastronomie française ?
09:57Une fois que vous serez partis, détachés d'un continent français, on sera bien...
10:00On sera bien tristes.
10:03Le Pays-Basque, c'est vrai qu'on est très attachés à notre terreur
10:07et on a des produits locaux de très grande qualité.
10:10Mais quand je parle du Pays-Basque, je parle des deux Pays-Basques,
10:13nord côté français et sud.
10:15Côté espagnol.
10:16Voilà.
10:16Et là-bas, on a les plus grands chefs du monde, actuellement.
10:21Ils sont situés là-bas.
10:22On peut parler de la table Arzac, mais il y en a de très nombreux à trois étoiles au Michelin.
10:29Et oui, en effet, c'est très attaché à notre identité, à notre culture.
10:33On a le chant, on a la musique, on a la nourriture.
10:37On est enracinés dans notre territoire.
10:42Et quand on est enracinés dans notre territoire, je crois que la nourriture en fait partie.
10:46grandement.
10:46Comment vous faites vos courses ?
10:48Alors moi, à la RuneCop, à Sibourg, c'est une petite coopérative en circuit court, pour l'essentiel.
10:57Donc ce n'est pas forcément bio, mais c'est local.
10:59Voilà, c'est local.
11:00Vous privilégiez ça ou vous faites attention aux deux ?
11:02Non, les deux, les deux.
11:03Oui, les deux, autant que possible.
11:05Après, un produit peut ne pas être bio et être d'excellente qualité.
11:10Et puis nous, on transforme nous-mêmes en famille.
11:13On transforme le cochon.
11:17On reçoit les agneaux entiers qu'on découpe, qu'on transforme en partie.
11:22Le reste, on met au congélateur.
11:23On le fait pareil pour le veau.
11:25Je veux dire, je vais assez peu à la boucherie quand même.
11:28C'est-à-dire qu'on a des filières d'approvisionnement avec les agriculteurs locaux.
11:32OK.
11:33Donc ça nous permet d'être relativement autonome.
11:37Alors, vous avez dit que vous étiez passionné de cuisine.
11:39Est-ce que vous ouvrez aux autres territoires, aux autres terroirs, où vous êtes concentré ?
11:42Parce qu'effectivement, il y a beaucoup à faire.
11:44Si on veut faire que du Basque, on peut faire que du Basque.
11:46365 jours sur 365.
11:48Mais est-ce que vous êtes un peu ouvert sur les cuisines étrangères, sur les cuisines françaises, du sud-ouest, du sud-est ?
11:55Mais oui.
11:55Alors, il faut savoir une chose, c'est que le Pays Basque, il est situé à un endroit où tout le monde est passé.
12:01C'est-à-dire que pour passer la barrière des Pyrénées, il y a la Catalogne ou le Pays Basque.
12:06Il n'y a pas 50 solutions.
12:07Et au Pays Basque, on était là même avant les latins, avant les gaulois.
12:11On était là avant un peu tout le monde.
12:13Tout le monde est passé chez nous.
12:15Et donc, ce qu'on fait, on n'est pas plus bête que les autres, je pense.
12:19Et à chaque fois qu'on a vu quelque chose de bien qui passait, on l'a récupéré, puis on se l'a approprié.
12:23Et c'est comme ça qu'on a fonctionné.
12:25Et pour la nourriture, on fait pareil.
12:27En vrai, la gastronomie française est fantastique.
12:31Et moi, je cuisine aussi des plats français.
12:35On n'a pas une exclusivité.
12:37Je veux dire, ce n'est pas parce qu'on est basse qu'on ne regarde pas autour.
12:39Au contraire, je crois que parce qu'on est basse, qu'on est beaucoup plus tourné vers l'extérieur, au-delà de l'hexagone même.
12:45C'est vrai ce que dit parce que les grands navigateurs espagnols, quand ils ont ramené les choses de l'Amérique du Sud,
12:49ils les ont ramenés d'abord en Espagne.
12:50Et ensuite, ça a transité vers la France par le Pays Basque.
12:54Le piment d'Espelette, c'est pour ça qu'il a trouvé une espèce de connivence avec ce petit microclimat.
13:00Et il a poussé.
13:01Mais c'était un piment qui venait du Mexique ou d'Amérique du Sud.
13:04Exactement.
13:04Le chocolat aussi est arrivé en premier au Pays Basque.
13:06Exactement.
13:07A Bayonne, c'est une institution.
13:09Le chocolat des Incas.
13:10Tout à fait.
13:11On a toujours évolué comme ça.
13:14Vraiment.
13:14Donc, il n'y a pas de raison que ça change.
13:17On est vraiment porté vers l'extérieur.
13:19Il y a plus de Basques à l'extérieur du Pays Basque parce que les Basques sont partis à cause de la misère.
13:27Il n'y avait que l'agriculture en temps au Pays Basque.
13:29Et ça a été très compliqué de vivre.
13:31Et ça a été le cas de mon grand-père qui est parti vivre 9 ans aux Etats-Unis comme berger pour essayer de gagner un peu d'argent avant de revenir.
13:41En Argentine, il y a un Argentin sur 5.
13:43Il y a un ascendant basque.
13:45Aux Etats-Unis, il y en a beaucoup.
13:46Mais il y en a dans le monde entier.
13:47Et donc, à Terre-Neuve, il y a beaucoup de pêcheurs basques qui se sont installés.
13:52Donc, voilà.
13:53Nous, on est ouvert sur le monde parce qu'on est aussi ouvert sur l'océan et que c'est ça la porte du monde.
13:57On va revenir sur le Chinlin Drone.
13:59Je lisais que c'était aussi un jeu de cartes.
14:02C'est vrai ou ce n'est pas vrai ?
14:04Alors, non.
14:05Non, ce n'est pas vrai ?
14:06Non.
14:06Ah, dites-nous.
14:08Le mouche est un jeu de cartes.
14:10Ça s'appelle comme ça, le mouche.
14:11Le mouche ?
14:12C'est un jeu de cartes basque qui joue à l'international avec des dizaines de pays qui ont des équipes dans les championnats du monde.
14:19Mais pas le Chinlin Drone, alors ?
14:20Non.
14:21Non, ce n'est pas un jeu de cartes auquel je peux vous demander de faire une partie.
14:24Très bien.
14:24Désolé.
14:25Voilà, fake news évacuée.
14:27Et alors, pour faire justement ce plat sublime à la maison, il faut bien noter trois choses à savoir que vous allez nous dévoiler, Jean-Pierre.
14:34Exactement.
14:35Alors, cet agneau en Chinlin Drone serait plutôt à l'origine une recette espagnole, typique des régions de Navarre, d'Aragon et de la Rioja, et de certains pays du Pays Basque, d'où son nom en basque qui s'écrit avec un T, Chinlin Drone, alors qu'en espagnol il ne s'écrit pas de la même façon.
14:49Chinlin Drone désigne le nom de la sauce, car on peut aussi trouver du poulet ou du chevreau en Chinlin Drone.
14:55Avec l'agneau, c'était l'un des plats ibériques préférés d'Hemingway lorsqu'il visitait l'Espagne.
15:00Commençons par la viande.
15:02Il est préférable de prendre une cuisse d'agneau, mais l'épaule, et j'ai scruté différentes recettes, fait aussi l'affaire.
15:07Le gigot étant un peu plus tendre, il faut découper au préalable la viande en morceaux, que l'on fait revenir dans de la graisse de canard, un sud-ouest oblige, et de l'huile d'olive.
15:18La sauce, maintenant, elle est préparée à partir de tomates, de poivrons, de piments doux, d'oignons, de chutes, de jambons crus, type bayonne, d'ail, persil, et au final, bien sûr, du piment d'Espelette, puisqu'il faut relever tout ça.
15:30C'est étouffé d'agneau doit cuire entre 1h et 1h30 à 170 degrés, servir chaud, avec du riz, des pommes de terre rissolées ou vapeur, ou des haricots tarbais, j'imagine.
15:42C'est ça, des haricots tarbais ? Je me trompe ou pas ?
15:44On a des haricots au Pays Basque aussi.
15:46Mais on peut mettre du riz, pommes de terre...
15:48Tout à fait. Ça s'accompagne de pas mal de choses, en effet.
15:52Pour une petite précision géographique, la Navarre, c'est le Pays Basque aussi.
15:56Ah bon ?
15:57Quand on dit encore de France et de Navarre, c'est parce que le Pays Basque a été annexé à la France plus tard que le reste.
16:04Et donc, ce qui explique l'expression, en fait.
16:08Et donc, la Navarre, c'est le Pays Basque, et c'est pour ça.
16:10Ça en fait partie.
16:11On voulait dire, je me suis complètement trompé. En fait, c'est une recette non pas originale d'Espagne, mais du Pays Basque.
16:16C'est un peu ça.
16:17La Rioja, il y a une partie navarrese, une partie espagnole.
16:22Et voilà. Et le Pays Basque s'est étendu beaucoup plus largement que ce qu'on connaît comme limite aujourd'hui.
16:28On est monté jusqu'à Basas. Si vous connaissez la gastronomie, vous connaissez ces bœufs.
16:33Et donc, l'ensemble des Landes était la Vasconie à l'époque, pour faire un peu d'histoire.
16:38Toute la Gascogne, en fait, était basque. Parce que Gascogne, ça vient de Vascon.
16:43Ok, ok. Alors, pour accompagner ce plat, vous nous avez rapporté un vin. Est-ce que vous pouvez nous en parler ?
16:50Le vin La Cave d'Iroulegui, c'est un vin local, un Aïroulegui, qui est élevé en coteau.
17:00Parce que chez nous, c'est pas très plat. C'est comme ça.
17:03On le voit déjà dès la côte, mais quand on rentre, c'est en Basse-Navarre, donc.
17:07La Basse-Navarre, qui est une des trois provinces du Pays Basque-Nord.
17:10Et c'est un vin qui s'est beaucoup renouvelé ces dernières années, avec une coopérative qui a voulu évoluer avec son temps,
17:21qui a installé de nouveaux exploitants, et qui travaille aujourd'hui, main dans la main, ensemble, et avec le territoire, son vin.
17:32Et on voit, ce vin rouge est très bon.
17:35Oui, délicieux.
17:35Et c'est vrai qu'ils ont beaucoup, beaucoup travaillé à améliorer la qualité du vin ces dernières années.
17:43Les cépages sont locaux.
17:45Et on a...
17:47Voilà.
17:47C'est un peu un démarqueur de notre territoire.
17:50Le vin d'Iroulegui, c'est connu un peu partout.
17:53Et c'est vrai qu'un temps, la qualité était peut-être améliorée.
17:59Et ces 20 dernières années, il y a eu un travail monumental de fait, et je les en félicite.
18:06Et j'ai été visiter la cave il n'y a pas longtemps.
18:08Cet été, du coup, ça m'a permis justement d'aller voir exactement comment ils assemblaient le vin, comment il est levé.
18:15Certains en fût, certains en grande cuve, de manière à avoir une gamme relativement représentative.
18:21Alors, vous le dites, un travail conséquent, mais vous le savez aussi, les terroirs sont en train d'évoluer à cause notamment du réchauffement climatique.
18:27Qu'est-ce que vous disiez là dans la cave que vous avez visitée justement cet été ?
18:31Ils ont peur de changer l'identité de leur vin ?
18:34Ils ont peur de ne pas pouvoir évoluer avec le réchauffement climatique ?
18:37Ou au contraire, c'est plutôt une évolution qu'ils accueillent avec enthousiasme ?
18:42Alors, la difficulté, ce serait la sécheresse.
18:46On est un territoire qui est bien arrosé, c'est comme ça.
18:49On est apparemment plus arrosé que la Bretagne, soi-disant.
18:53Pas en nombre de jours de pluie, mais en quantité, en effet.
18:57L'enjeu, il est là.
18:58Tant qu'on aura de l'eau, on pourra continuer d'exploiter.
19:02On voit bien, par contre, que, moi, quand j'étais jeune, les vins les plus concentrés en alcool,
19:09c'était les vins navarés, parce qu'ils ont beaucoup de vins sur la Rioja, tout ça.
19:14Et ils étaient à 12, 12 et demi.
19:16Et tout le monde disait, oula, 12 et demi ?
19:18Mais il est là, l'enjeu.
19:20C'est qu'on le voit.
19:21Aujourd'hui, il y en a qui contestent les règlements climatiques.
19:24Il suffit de regarder le pourcentage d'alcool dans le vin pour comprendre qu'en effet,
19:29les choses ont changé, sont en train de changer.
19:32Ils y travaillent.
19:33Et je crois que le point fort de l'agriculture, c'est ce que je disais pour le Pays Basque.
19:37Donc, globalement, c'est qu'on a essayé d'évoluer avec tout ce qui se passait autour de nous.
19:42Et je pense que l'agriculture locale continuera comme ça.
19:45Et c'est ce qui va la sauver.
19:46Ok.
19:47Ok.
19:47Alors, on a dégusté le plat principal.
19:49Savourez le vin qui l'accompagne.
19:51On poursuit ce délicieux repas maintenant avec quelques neurones revenus à point.
19:55C'est maintenant l'heure des quiz.
19:56Alors, pour vous, originaire du Pays Basque, bien sûr, le piment d'Espelette ne vous fait pas peur.
20:04Mais concernant les autres piments, sauriez-vous nous dire, sans trembler ni rougir, si ces affirmations sont vraies ou fausses ?
20:11Lorsque Christophe Colomb débarque en Amérique en 1492, il déclare, je cite, ouvrez les guillemets,
20:16« Les habitants mangent des piments comme nous, nous mangeons des pommes. »
20:20Est-ce que c'est vrai ou est-ce que c'est faux ?
20:23Moi, je dirais c'est vrai.
20:24C'est vrai.
20:25Et je pense qu'il avait raison parce que quand on voit les étals au Mexique, il y a des étals de piments comme nous, des étals de pommes.
20:30Il existe 500 espèces de piments.
20:33Est-ce que c'est vrai ou est-ce que c'est faux ?
20:34Je pense qu'on ne doit pas être très loin, en tout cas.
20:36Alors là, c'est une question de sémantique.
20:38C'est faux.
20:39Il y a cinq espèces avec le même ancêtre, le piment piquine, qui ont donné en revanche de multiples variétés.
20:45Donc, il existe beaucoup de variétés, mais peu d'espèces.
20:48Le piment habanero, Red Savina, est le plus fort au monde, avec, tenez-vous bien, 500 000 unités sur l'échelle de Scoville, ce pharmacien américain.
20:58Cette échelle qui mesure le piquant.
21:00Est-ce que c'est vrai ou est-ce que c'est faux ?
21:02500 000 unités.
21:04Habanero, c'est un cubain, je veux dire que c'est vrai.
21:06Non, c'est faux.
21:07Il a été détrôné en 2006 et aujourd'hui, c'est un piment américain, le Carolina Ripper, qui est le plus fort.
21:13Environ 2 millions d'unités, c'est-à-dire mille fois plus épicées que le piment d'Espelette.
21:21Vous imaginez un Chilindran avec du Carolina Ripper, on serait déjà tous sortis.
21:24Ça vous fait pas ou pas, quand ça pique vraiment très très fort ?
21:27Ça m'est arrivé au Mexique, de prendre une pizza mexicaine avec des piments verts, goûter la pizza et me dire, je suis surpris, c'est pas très relevé, 10 mètres de la sauce.
21:38Et en fait, dommage parce que j'aurais dû goûter le piment vert et c'est vrai que nous, on voit un piment vert, on se dit qu'il est plutôt doux.
21:44Bon ben, c'est pas le même là-bas.
21:46Oui, puis là, c'est terrible.
21:48Mais oui, ça brûle, quoi.
21:49Je sais pas comment ils font.
21:49Alors, ça tombe bien pour la quatrième question.
21:54Seuls les mammifères sont sensibles à la capsaïcine, cette molécule qui provoque le piquant.
22:04Je vais dire, c'est faux.
22:06Non, c'est vrai.
22:06C'est vrai.
22:06C'est pour ça que vous avez été si sensibles.
22:08Eh ben oui, au piment vert et au piment vert et au piment.
22:11Alors, un conseil, si vous étiez dans votre petit marché du Mexique, il faut boire du lait, manger un yaourt, si on n'a pas le brûlé par le piment, mais surtout ne pas boire d'eau parce qu'elle va attiser la sensation de brûlure.
22:24Il faut apporter quelque chose de doux, de lacté.
22:26Donc, le yaourt ou le lait, c'est bien, mais au Mexique, il n'y a peut-être pas de yaourt.
22:29Non, c'était pas.
22:32J'ai pas bu d'eau parce que je savais.
22:34J'avais attendu que ça passe, quoi.
22:35Voilà, et j'avais pas de pain parce que c'était une pizza, c'était déjà servi avec.
22:41Alors, en manger, ça voulait dire manger du piment aussi.
22:44Bon, et on l'a dit évidemment depuis le début de cette émission, la culture basque n'est jamais très éloignée de l'esprit espagnol.
22:50C'est pourquoi je vais maintenant vous parler des tapas.
22:52Alors, saurez-vous nous dire si les prochaines affirmations sont vraies ou fausses ?
22:56Le poulpe à la galéga, galéga, est cuit dans son encre.
23:03Non.
23:04C'est faux, vous avez raison.
23:05C'est cuit à l'eau et est servi avec des pommes de terre, huile d'olive.
23:08Et au Pays-Bas, ce qu'on a, du chipiron à l'encre, par contre.
23:10Ah oui, ok, mais c'est pas la même chose.
23:12Exactement.
23:12Très bien.
23:13Les croquetas au jambon contiennent de la béchamel.
23:16Prêt.
23:17Bravo.
23:18Oui, absolument.
23:19Mélangez avec du jambon.
23:20Je connais mes tapas.
23:21Exactement.
23:22Croquetas.
23:23C'est une panure.
23:23C'est une panure.
23:24La salade russe.
23:26Un tapas culte est à base de choux et de pommes de terre.
23:31La salade russe.
23:32Pommes de terre, oui.
23:33Choux, je ne crois pas.
23:33Mais peut-être que je me trompe.
23:35Je dirais plutôt non.
23:36Vous avez raison.
23:37Faux.
23:38Vous avez complètement raison sur les tapas.
23:40Pas de choux, mais bien des pommes de terre, comme vous venez de le dire.
23:42Et surtout, une macédoine de légumes et de la mayonnaise.
23:44Enfin, dernier.
23:45On va essayer de l'avoir quand même sur la dernière.
23:47Pour obtenir un jambon ibérique dit belota, le must des jambons, le cochon doit se nourrir
23:52au moins avec 50% de glands pendant la période d'engraissement.
23:57Oui, ça, je suis quasiment sûr que c'est oui.
23:59Alors, attendez, parce que vous avez l'air très sûr de vous.
24:01Je vais bien vous relire le truc.
24:02Oui, oui.
24:03Se nourrir avec au moins 50% de glands.
24:06Oui, je vous confirme.
24:07Eh bien, c'est 100%.
24:08On a essayé de vous avoir là-dessus, mais vous aviez raison.
24:10C'est pour ça que...
24:11J'ai été cherché dans les...
24:13Oui, oui, bien sûr.
24:14Béiotas, si le Béiotas-Béiotas, il faut qu'il n'y ait que du blanc.
24:17Et effectivement, autrement, c'est 50%.
24:18Allez, 100% tapas, bravo.
24:20Bravo pour ces quiz.
24:21On passe maintenant à la brève de comptoir.
24:27Alors, pour préparer cette émission Péiot du fond, on vous a demandé d'aller fouiller
24:30dans vos souvenirs pour nous raconter une anecdote qui mêle cuisiné et politique.
24:35Et vous nous emmenez à Paris avec un collègue, c'est ça ?
24:39C'est qui ce collègue ?
24:42Rien que d'en parler, ça m'aura ému, mais...
24:45C'est Manuel Tchibaou, mon frère Kanak, je vais le dire comme ça.
24:53Donc c'est un député GDR ?
24:55Voilà, qui est donc Kanak, de Nouvelle-Calédonie, du peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie.
25:02Le fils de Jean-Marie Tchibaou, qui a été tué pour avoir essayé de construire...
25:06Assassiné.
25:07Oui, par son camp, et alors je savais qu'il était avant d'arriver ici, et le premier
25:17jour, je l'ai croisé, donc j'ai été le voir en lui disant bonjour, alors tu ne me
25:23connais pas, mais je suis député basque, et je m'appelle Péiot.
25:27Et le lendemain, on s'est recroisé, il est venu me voir, il m'a dit Egunon, en basque.
25:31Qui se veut dire quoi ?
25:33Egunon, bonjour.
25:35Ok.
25:35Mais bon, il faut le savoir, parce que dans l'hémicycle, il n'y a pas grand monde qui
25:38le sait, et on a échangé un repas ensemble, c'était au mois de septembre l'an dernier.
25:47Les Kanaks sont, par essence, très réservés, c'est comme ça.
25:50On a eu la chance de le recevoir ici, en cette émission.
25:52Et on a discuté pendant ce repas longuement, et puis ensuite, on a été ensemble à la
26:01fête de l'humanité, et on est devenus frères, je crois.
26:06Vraiment, c'est quelqu'un d'incroyable, avec des valeurs, un attachement à son territoire,
26:11à son peuple, à sa coutume, il le dit souvent, la coutume pour les Kanaks, c'est très important.
26:17Et c'est vrai que vu de l'hexagone, c'est certainement très compliqué à comprendre.
26:22Mais pour un Basque, je pense que c'est beaucoup plus simple.
26:25Oui, oui, vous avez eu ce lien-là avec...
26:27Oui, qu'on a toujours, et on est régulièrement ensemble, on s'appelle quand il n'est pas
26:32dans l'hémicycle, parce qu'il a plus de 24 heures de trajet pour rentrer chez lui.
26:37Mais voilà, on est des peuples frères, et Basque est Kanak, et c'est quelqu'un que j'apprécie
26:46plus que tout, et qui a des valeurs vraiment tellement belles et authentiques.
26:51Oui, mais une fraternité qui s'est sous-douté dans un repas.
26:56Vous n'êtes pas encore allé le voir là-bas ?
26:57Non, c'est vrai, c'est vrai.
27:00Mais j'espère que j'aurai l'occasion, parce que j'ai envie de découvrir davantage.
27:03L'accueil Kanak, les coutumes Kanaks.
27:05On en avait beaucoup parlé ici, et une mission à revoir d'ailleurs, parce que c'était fantastique.
27:10Allez, on poursuit ce déjeuner avec un phénomène qui prend de l'ampleur sur notre territoire,
27:14la disparition des petites exploitations dévorées par les grandes firmes agricoles
27:19qui s'accaparent les terres des paysans.
27:21On en parle maintenant dans le Dessous des Plats.
27:23Le calcul est simple.
27:30Dans dix ans, plus de la moitié des agriculteurs et agricultrices vont partir à la retraite
27:35et avec eux, 5 millions d'hectares vont changer de propriétaires.
27:39La dernière loi d'orientation agricole votée cette année
27:42veut faciliter les transmissions et les installations
27:46avec pour objectif celui de compter d'ici à 2035
27:49au moins 400 000 exploitations et 500 000 paysannes et paysans.
27:54Mais pour ça, il va falloir réfréner l'appétit des énormes firmes agro-industrielles
27:59qui mangent les petites exploitations.
28:01Empêchent aussi les sociétés immobilières de racheter les terres
28:05comme dans ce petit coin du Pays Basque, près de Biarritz,
28:08où Elzin, Mondingava, Juliette Prenier et Mathéo Stéphan se sont rendus.
28:12Regardez.
28:14Arbonne, commune du Pays Basque, à quelques kilomètres de Biarritz.
28:20Magnifique, on ne s'en lasse pas.
28:22Ça devrait être inscrit au patrimoine de l'UNESCO.
28:24Ce n'est pas comme ça qu'on dit ?
28:26On ne gèle pas tout, mais on préserve.
28:30Jean-Claude Saint-Jean est président de la SAFER
28:33qui lutte contre la spéculation immobilière.
28:37Il nous emmène sur un lieu symbolique.
28:39En 2021, des habitants ont occupé ce terrain pour en empêcher la vente.
28:45Premier mois d'occupation à Arbonne pour dénoncer la vente en cours d'une propriété
28:48avec ses 15 hectares de terres agricoles pour un montant de 3,2 millions d'euros.
28:53Le bras de fer continue à Arbonne après l'occupation d'un champ agricole.
28:57Ils ont investi hier soir la maison inoccupée de la propriété
29:00avec le soutien de plus de 200 personnes.
29:03Ça avait été quand même phénoménal.
29:05Ça avait été l'une des premières mobilisations à ce niveau-là sur le territoire Pays-Basque
29:09pour défendre cette terre qu'on appelle la terre nourricière.
29:13Au détriment de la spéculation financière portée par certains
29:18qui cherchent quelque part de l'espace
29:20au détriment du partage avec les autres habitants du Pays-Basque.
29:25La mobilisation a permis de stopper la transaction, mais pas le phénomène.
29:31À 10 kilomètres de là, un autre terrain de la discorde.
29:34Nous sommes à 5p surnivelle, devant une maison de surface, à peu près 4 hectares.
29:42Chiotier Elizondo est membre d'un syndicat agricole.
29:46Il a justement saisi la safaire pour contester la vente.
29:50La terre est l'outil de travail indispensable des paysans et des paysannes.
29:55Les ventes de ce cas-là ou d'autres hyper chères,
30:00ça modifie le panorama du monde agricole.
30:05Nous, on perd les terres.
30:07Donc ces terres vont à des gens qui ont beaucoup d'argent,
30:11qui spéculent, qui placent de l'argent.
30:13Et nous, on les perd à tout jamais.
30:15En Nouvelle-Aquitaine, près de 20 000 hectares sont détournés
30:19de leur vocation agricole chaque année.
30:22Concrètement, Payot Dufault, vous connaissez très très bien le problème.
30:25On va y revenir.
30:25Mais qu'est-ce qu'ils construisent sur ces terrains ?
30:28Ils ne construisent rien.
30:30Ces maisons sont accaparées par des citadins,
30:33qui ont le droit de les acheter,
30:35mais qui achètent aussi les terres agricoles autour.
30:38Et en fait, ils ne veulent pas être dérangés par l'agriculture,
30:40parce que c'est du bruit, c'est de l'odeur.
30:42Et donc, pour des citadins, les champs, c'est beau,
30:47mais les agriculteurs, c'est gênant.
30:49Et les animaux, ça mène des mouches.
30:51Et donc, eux, ils ne sont pas prêts à ça.
30:53On l'a vu avec les coques dans les villages où il y a des procès.
30:58Aujourd'hui, l'agriculture, elle a besoin de terre pour fonctionner.
31:02Et quand un citadin achète, donc là, le cas d'Arbonne,
31:05c'est un cas qui est connu dans tout l'Hexagone.
31:09Malheureusement, c'est ce qui m'a poussé à travailler sur un texte de loi.
31:15Le cas d'Arbonne, c'est une maison vendue avec 15 hectares de terres agricoles
31:19à 3 millions d'euros.
31:20Quand la SAFER demande à ne nous prendre que les terres agricoles,
31:24à laisser la vente de la maison, évidemment, le vendeur refuse.
31:27Et le prix des domaines, donc des services de l'État pour l'ensemble,
31:32alors que c'était vendu 3 millions d'euros, c'était 800 000 euros.
31:34Donc il y a une spéculation qui est en train de se faire, non pas sur la maison elle-même,
31:39mais sur les terres autour.
31:41Et ça, c'est plus possible.
31:42Alors, 20 000 hectares détournés en Nouvelle-Aquitaine,
31:45détournés de leur vocation, de leur mission de terres agricoles, vous venez d'en parler.
31:49Et c'est un dossier que vous connaissez bien, puisque le 5 mars dernier,
31:52la Commission des affaires économiques avait adopté une proposition de loi transpartisane
31:56visant à lutter contre la disparition des terres agricoles
31:59et à renforcer la régulation des prix du foncier agricole.
32:04C'est un texte dont vous étiez le rapporteur.
32:06Est-ce que vous pouvez nous expliquer, là, maintenant,
32:08au moment où on enregistre cette émission, où ça en est ?
32:10Où ça en est ? On espère, dans les prochaines semaines,
32:12donc là, on est en octobre, mi-octobre,
32:15on espère, dans les prochaines semaines, un passage au Sénat.
32:17Donc l'hémicycle, en commission, ça a été adopté à l'unanimité.
32:21Dans l'hémicycle, il y a eu 3 votes contre,
32:23mais en fait, c'est un épiphénomène.
32:24L'écrasant de majorité, c'est un sujet transpartisan.
32:27J'ai travaillé dessus avec l'ensemble des représentants d'agriculture
32:30des groupes politiques de l'arc républicain.
32:33Et donc, on a construit ensemble, on a discuté, travaillé ensemble.
32:38Et de quoi, concrètement ? Qu'est-ce qu'il contient, ce texte ?
32:40Ce texte, il permet, dans le cas d'Arbonne, pour prendre un cas précis,
32:44de dire, soit l'acheteur, parce que c'est possible,
32:48l'acheteur, il peut acheter les terres agricoles
32:50et mettre un baillet en fermage à un agriculteur.
32:52C'est souvent comme ça que ça se fait.
32:54Et la SAFER n'intervient que si ça ne vient pas de soi-même.
32:59Donc, si jamais l'acheteur ne prévoit pas de baillet à ferme pour un agriculteur,
33:04ce qui se passe, c'est que la SAFER intervient
33:06et pourra imposer leur achat pour attribuer à des agriculteurs.
33:11Les terres agricoles doivent rester pour l'agriculture.
33:14C'est important pour les agriculteurs, pour notre terroir,
33:17mais c'est surtout important pour notre alimentation.
33:19On a mangé un très bon agneau de Chilindrone.
33:22Aujourd'hui, s'il n'a pas de champ, il n'y aura pas d'agneau.
33:24Et si on veut manger correctement aujourd'hui et ne pas importer des choses qui viennent d'Amérique latine,
33:29comme on entend par le Mercosur,
33:31ça veut dire qu'ici, il faut qu'on garde les terres agricoles pour l'agriculture.
33:35Vous avez bon espoir qu'au Sénat, on comprenne l'intérêt de ce texte ?
33:39C'est un sujet vraiment transpartisan.
33:41Aujourd'hui, on parle tous de préserver l'agriculture.
33:45Le premier outil de l'agriculteur, c'est la terre.
33:48Et les agriculteurs sont très attachés à la terre,
33:51au Pays Basque, autant qu'ailleurs, peut-être même un peu plus,
33:54parce qu'on a eu une mobilisation exemplaire pour protester
33:58et faire que la vente soit finalement cassée.
34:01Donc, on a gagné ce combat-là,
34:03mais ça a été un combat militant.
34:04Aujourd'hui, transformer une lutte de notre territoire en loi
34:09pour en faire un exemple et que ça ne puisse plus se reproduire,
34:13c'est le défi qu'on essaye d'amener ici à Paris.
34:16On voit bien un sujet technique, un débat technique,
34:18terre agricole par agricole,
34:19mais est-ce qu'aussi, en toile de fond de votre proposition,
34:22ne se joue pas un débat de société,
34:24une guerre de territoire entre citadins et paysans,
34:27entre la maison secondaire avec piscine et la ferme avec étable,
34:29entre le loisir et le plaisir,
34:31contre la terre et la sueur ?
34:33Je ne sais pas si...
34:34Moi, je ne suis pas là pour opposer les choses, ni les gens.
34:37En tous les cas, elles s'opposent sur le terrain.
34:39Sur le terrain, elles s'opposent par manque de connaissances de la réalité.
34:43Soit il y a vraiment un objet spéculatif,
34:45et là, il faut le combattre.
34:47Parce qu'aujourd'hui, on ne peut pas continuer à spéculer.
34:49Est-ce que vous pensez que le Parisien,
34:50qui va acheter la belle ferme basque du XVIIIe siècle,
34:53il pense parce qu'il va la revendre dans 20 ans plus cher,
34:55ou est-ce qu'il a envie de se faire plaisir
34:56et d'avoir un pied-à-terre parce qu'il a des racines basques ?
34:58Est-ce qu'il y a forcément une idée de spéculation ?
35:03Là, je vais parler d'un cas très concret,
35:06pas d'une ferme, mais d'une maison,
35:07qui a été achetée à 6 millions d'euros à Saint-Jean-de-Luz,
35:11vue sur la mer, tout ça.
35:12C'est M. Sterrain, qui est très connu dans le milieu politique aujourd'hui.
35:16C'est un influenceur d'extrême droite.
35:18Non, mais au bout de travaux et de 3 ans,
35:22il la revend à 16 millions d'euros.
35:24Saint-Jean-de-Luz, pas en race campagne basque ?
35:26Mais c'est le même phénomène qui se passe dans la campagne
35:29et dans les villes au Pays Basque et ailleurs aussi.
35:32Mais au Pays Basque, une maison à Arbonne
35:34avec 15 hectares de terre agricole,
35:36vendue 3 millions d'euros,
35:38alors que les domaines en donneraient 800 000 euros.
35:42Et là, à Saint-Jean-de-Luz, M. Sterrain,
35:44qui achète une maison 6 millions,
35:45pour la revendre 16 millions 3 ans après,
35:49aujourd'hui, ça vous montre l'étendue du problème.
35:51Et mon combat, il est pour l'agriculture,
35:53mais pour le logement également.
35:55Parce qu'on ne peut pas délier l'un de l'autre, en fait, aujourd'hui.
35:59Et c'est un vrai problème général chez nous
36:01qui est beaucoup plus important qu'ailleurs
36:03parce que le territoire est trop attractif, peut-être,
36:07et que les gens qui vivent et font vivre le territoire
36:09n'arrivent plus à se loger.
36:11Oui, mais alors, du coup,
36:12est-ce que vous comprenez que les grandes firmes
36:15et les géants immobiliers,
36:17comme vous venez de le dire,
36:17le territoire est très attractif,
36:19donc ils s'en servent aussi.
36:19Quelque part, ça ruisselle ou ça rejaillit,
36:22en tout cas, sur votre région, sur le Pays-Basque.
36:26Est-ce que ça aussi,
36:27ce n'est pas quelque chose de bénéfique, quelque part ?
36:30C'est un très bon angle d'attaque
36:33parce qu'en fait, on nous a toujours dit
36:34que l'attractivité du territoire
36:36était bénéfique pour le territoire.
36:37Aujourd'hui, l'activité économique,
36:39elle est en train de mourir de sa belle mort.
36:41Tout simplement,
36:42et vous allez voir les patrons d'entreprises chez nous,
36:45ils n'arrivent plus à trouver de salariés
36:46parce qu'ils ne peuvent plus les loger.
36:48Ah oui.
36:49Et oui, parce que quand on fait monter les prix
36:51en campagne et dans les villes de la Côte-Basque,
36:54aujourd'hui, quand on cherche,
36:56et c'est le cas,
36:56l'hôpital de Bayonne cherche des aides-soignantes,
36:59des infirmières,
37:00pour des EHPAD à Saint-Jean-de-Luz,
37:01il y a des bâtiments qui sont tout neufs,
37:03qui viennent d'être inaugurés,
37:04les lits sont fermés
37:05parce qu'ils n'ont pas le personnel pour les ouvrir.
37:08On a, moi je grandis à Saint-Jean-de-Luz,
37:10on parle ici de restauration,
37:12les restaurants à Saint-Jean-de-Luz,
37:13quand j'étais jeune,
37:14ils étaient ouverts du lundi-midi au dimanche soir,
37:177 jours sur 7, en saison pleine.
37:19Aujourd'hui, il y a des restaurants
37:20qui sont fermés 2 à 3 jours par semaine.
37:22Ils n'ont plus...
37:23Le personnel.
37:24Le personnel.
37:25On est en train de tuer l'économie locale
37:27à cause de l'attractivité du territoire
37:29qui est accaparée par quelques-uns
37:30qui ont beaucoup d'argent
37:31et on n'arrive plus à préserver...
37:32On ne redistribue pas.
37:33Et on n'arrive plus à préserver le territoire
37:36et les logements
37:36pour les gens qui vivent
37:38et font vivre le territoire.
37:40Pardon.
37:41Vous dites que la priorité,
37:42c'est la production alimentaire
37:44face à la concurrence
37:44des productions énergétiques,
37:46photovoltaïques, agrocarburants.
37:48Mais on l'a fait dans cette émission.
37:49Savez-vous aussi que beaucoup de paysans
37:51prennent une partie de leur terre
37:53pour justement faire du photovoltaïque,
37:55pour effectivement faire des économies d'énergie
37:57et pour faire en sorte
37:58que leur exploitation agricole soit rentable ?
38:01Sans ça, ils ne pourraient pas.
38:02Donc, il ne faut pas...
38:04Mais il n'y a pas d'opposition non plus.
38:05Aujourd'hui, quand on construit un hangar
38:07et qu'on mette du photovoltaïque dessus,
38:10c'est évident.
38:11Mais la terre nourricière,
38:12la recouvrir de panneaux,
38:14ça n'a pas de sens.
38:15Il y a des paysans qui le font.
38:16Il y en a qui le font.
38:17Ce ne sont pas des spéculateurs,
38:18ce ne sont pas des grandes...
38:19Il y en a qui le font.
38:20Sur mon territoire,
38:21au Pays Basque,
38:22il n'y en a pas.
38:23Ah bon ?
38:23Voilà.
38:23Clairement, non.
38:25En plus, on a une terre qui est très bonne,
38:28qui retient l'eau,
38:29qui est bien arrosée.
38:30Et donc, chez nous,
38:31l'agriculture fonctionne bien
38:33avec des produits à haute valeur ajoutée
38:35parce qu'on a de la qualité.
38:36On peut parler du piment d'Espelette,
38:38on parle de l'ossoirati pour le fromage,
38:40du porc kintoa,
38:42on a vraiment du vin roulegui,
38:44on en a parlé tout à l'heure,
38:45la cerise d'Itsassou.
38:47On a vraiment une grosse valeur ajoutée
38:51au Pays Basque.
38:51Et c'est vrai que, pour ça,
38:53il faut que la terre,
38:55elle soit aux paysans
38:56pour la production agricole.
38:58Aujourd'hui,
38:58on a des toits de maison partout.
39:02Si on veut produire de l'énergie,
39:05il suffit de les couvrir
39:06par des panneaux photovoltaïques.
39:09Mais on ne va pas aller couvrir les champs.
39:10Enfin, je veux dire,
39:11c'est un non-sens.
39:12Aujourd'hui,
39:13le meilleur photovoltaïque qui existe,
39:14c'est les forêts.
39:15Elles captent.
39:16L'énergie solaire,
39:18elles captent le CO2.
39:21Elles en produisent
39:22quelque chose de renouvelable
39:24pour chauffer,
39:25pour faire des meubles.
39:27Donc, voilà.
39:28Aujourd'hui,
39:28le naturel,
39:28il sera toujours meilleur
39:29que le photovoltaïque artificiel.
39:32Et je crois qu'il faut garder le bon sens
39:34et essayer plutôt
39:35de pousser les agriculteurs à produire.
39:37Et si jamais,
39:38on voulait essayer de développer davantage
39:40le photovoltaïque,
39:42par exemple,
39:43il faudrait aller plutôt
39:44sur le toit des bâtiments
39:46qui sont déjà construits.
39:47Alors,
39:47on voulait aussi discuter avec vous,
39:49Péodufo,
39:50du tioro.
39:51Alors,
39:51je rassure nos téléspectateurs.
39:52Tioro, comment on dit ?
39:53Tioro.
39:54Voilà.
39:54Je le dis bien, je crois.
39:55C'est très bien dit.
39:55Voilà.
39:56Ce n'est pas un problème de prononciation.
39:58Je ne vous parle pas de l'animal noir à corne,
40:00mais bien du tioro avec deux T,
40:03ou comme on dit en français,
40:04la bouillabaisse basque.
40:06C'est parti,
40:07on met les pieds dans le plat.
40:13Oui, amis marseillais et fins gastronomes,
40:15j'ai le regret de vous annoncer
40:16que dans la vie,
40:16il n'y a pas que la bouillabaisse,
40:17emblème de la cuisine fosséenne.
40:19Il faut aussi compter sur ce tioro,
40:21son cousin du Pays Basque.
40:23Reportage en cuisine,
40:24chez Matin,
40:25à Cibourg,
40:25de Mathéo Stéphan.
40:26Chez Matin.
40:27Chez Matin.
40:28Mais vous faites bien de me corriger.
40:29Très important.
40:30Chez Matin,
40:31à Cibourg,
40:32de Mathéo Stéphan,
40:33Marco Pommier
40:33et Juliette Prunier.
40:34Ah, c'est basque.
40:37Six heures du matin,
40:39le soleil est à peine levé.
40:41À la criée de Cibourg,
40:43Michel est déjà à l'affût,
40:45les yeux rivés sur la pêche du jour.
40:48Là, il y a des merlues
40:49qu'on aura besoin pour faire le tioro.
40:51Mais ça, c'est ce qui se pêche le plus ici, quand même.
40:55Le tioro,
40:56un ragoût de poisson typiquement basque,
40:59merlue,
40:59mais aussi lotte,
41:00langoustine
41:01et un peu de congre.
41:02C'est la base de sa recette phare.
41:05La suite se joue en cuisine.
41:07Tablier enfilé,
41:09place à la préparation.
41:12D'abord,
41:13la découpe des poissons.
41:17Quant aux autres ingrédients,
41:19un peu d'oignon,
41:20des piments,
41:22du cognac,
41:23du sel,
41:24du poivre.
41:25Et chaque poisson
41:26a sa cuisson.
41:28Le merlue,
41:29Michel le fait flamber,
41:30saisi à feu vif.
41:31Le geste aguerri
41:33après des années d'expérience.
41:35En fait,
41:35nous,
41:35c'est une recette traditionnelle du restaurant.
41:37C'est mon grand-père
41:38qui l'a mise au point.
41:40Après,
41:40c'était mon oncle.
41:41Ça m'était lancé moi.
41:42Mais moi,
41:43au début,
41:43quand j'ai reclus,
41:45j'arrivais pas à le faire.
41:46Plus qu'un plat,
41:47un hommage familial.
41:48Et comme dans toutes les familles,
41:50il y a des secrets.
41:51Ici,
41:52il se trouve dans le bouillon.
41:53Tout est là-dedans,
41:54dans le bouillon.
41:54Et ça,
41:56je vous dirai pas
41:56qu'est-ce qu'il y a dedans.
41:59Côté salle,
42:00les clients ne s'y trompent pas.
42:01Ils sont nombreux
42:02à choisir la spécialité du chef.
42:04Et le tueurot,
42:05c'est quoi, là ?
42:06Il faut compter 37 euros
42:07pour ce plat.
42:09Mais pour les estomacs,
42:10c'est un vrai régal.
42:12Simple,
42:13efficace.
42:16Vraiment très,
42:17très, très bon.
42:18Très goûtu.
42:19Qu'est-ce qui vous plaît,
42:20du coup,
42:20vos entres ?
42:21C'est l'assortiment
42:22de crustacés,
42:23poissons,
42:24et la sauce,
42:25bien relevé.
42:27Piment,
42:28je pense,
42:28et cholette.
42:30C'est très, très bon.
42:32Le tueurot,
42:33plat du pêcheur d'hier,
42:35devenu recette d'exception
42:36aujourd'hui,
42:38un trésor du Pays Basque
42:39qui fait chavirer les papilles.
42:42J'ai vu vos papilles chavirer,
42:45vous aussi.
42:46C'est le restaurant.
42:47Matine,
42:47c'est le restaurant
42:48où il faut aller
42:48pour manger ce tueurot.
42:50Et Sibourg,
42:50pourquoi c'est le berceau
42:51du taureau, Sibourg ?
42:52Et pourquoi Matine,
42:53c'est le meilleur restaurant ?
42:53Oui, Sibourg-Saint-Jean-de-Luz,
42:55c'est le port de pêche.
42:56On partage,
42:57les deux villes partagent
42:57le même port.
42:59Matine,
42:59tout simplement,
43:00c'est un restaurant authentique.
43:02Le chef l'a dit,
43:03c'est un restaurant familial
43:04dans la famille Niquet
43:05depuis des générations.
43:08Et en plus,
43:09ce qu'il y a,
43:10tous les locaux le savent,
43:12je dois dire,
43:12pour aller là-bas,
43:13il ne faut pas se pointer
43:14à midi moins le quart pour midi,
43:15ce n'est pas la peine.
43:17Donc, voilà,
43:17ce n'est pas un restaurant étoilé
43:18parce que ce n'est pas
43:19derrière ça qu'il court.
43:21Mais par contre,
43:22c'est une table d'exception
43:25très authentique
43:26et avec Céline
43:27qui fait le service,
43:29qui n'est pas originaire de Sibourg,
43:30mais qui est mariée
43:30avec un Sibourien,
43:31elle s'est très bien intégrée.
43:33C'est un petit milieu,
43:33le Pays Basque.
43:35Et c'est vrai que,
43:37en plus,
43:38on l'a vu là,
43:38mais ils vont chercher
43:40le poisson au port.
43:42Oui, on l'a vu là.
43:42Si, on le voit.
43:43Elle a crié.
43:44Exactement,
43:44elle a crié
43:45avec du merlu de ligne
43:47de Saint-Jean-de-Luz,
43:47du port de Saint-Jean-de-Luz
43:48qui est une marque déposée.
43:51Il y a une pêche artisanale
43:53sur le port de Saint-Jean-de-Luz
43:54qui est indispensable au territoire,
43:57qui est le marqueur
43:57de notre territoire
43:58et qu'il faut continuer
43:59de défendre coûte que coûte
44:00par rapport à la pêche industrielle.
44:02Et donc,
44:02moi, je m'invertue à ça
44:03depuis que je suis élu.
44:05Mais c'est vrai que
44:06nos villes,
44:07elles sont intrinsèquement liées
44:10au port
44:10comme elles le sont
44:11à la campagne.
44:12Et donc,
44:13le Turo,
44:14je reviens dessus,
44:15mais c'était le repas
44:17de Noël
44:17de ma grand-mère.
44:18Elle a 100 ans.
44:19Peut-être qu'elle verra l'émission.
44:21Je pense que oui.
44:21En tout cas,
44:21on la salue.
44:22Voilà,
44:23Amachi.
44:25Coucou Tiki-Vatte.
44:26Et du coup,
44:28le Turo,
44:30pour nous,
44:30c'est le deuxième aspect.
44:33on a mangé de l'agneau
44:34tout à l'heure,
44:36la terre,
44:36et là,
44:37on vient à la mer.
44:38Et pour nous,
44:39c'est l'essence
44:40de notre territoire.
44:41Enfin, moi,
44:42ça me met à la limite
44:43de l'émotion.
44:44Oui, oui,
44:44ça se voit.
44:45Voilà, c'est ça.
44:46Mais est-ce qu'on le voit
44:47dans le sujet ?
44:48Moi,
44:48je n'ai jamais eu la chance
44:50d'en goûter.
44:51C'est un plat qu'on sert au milieu
44:52et chacun se sert
44:53parce que ce n'est pas servi
44:54à l'assiette.
44:55Non,
44:55ce n'est pas servi à l'assiette.
44:56C'est vraiment un plat familial,
44:58en fait.
44:58Ce n'est pas une cuisine
45:00de gastronomie très fine
45:01où on va présenter.
45:03Non,
45:03c'est joli
45:04parce qu'on a les langoustines dessus,
45:06mais en vrai,
45:07et le vrai thurot traditionnel,
45:09il a même des poissons de roche
45:10comme la rascasse.
45:11Ma grand-mère le faisait comme ça.
45:13J'allais pêcher la rascasse
45:14dans les rochers moi-même.
45:15Donc,
45:16de la rascasse,
45:17alors c'est des poissons
45:18avec des arêtes.
45:18Alors,
45:18pour le restaurant,
45:19ce n'est pas terrible.
45:20Mais par contre,
45:21plus le poisson a d'arêtes,
45:22plus il le doux,
45:23il donne de goût au fumé,
45:25fatalement.
45:25Et donc,
45:27c'est vrai que
45:28c'est quelque chose
45:29qui est,
45:30je ne sais pas,
45:32difficile à décrire,
45:33mais très bon.
45:35En tout cas,
45:36ça donne envie.
45:37Et c'est parce qu'il y a
45:37des poissons de roche
45:38qu'on le compare
45:39à la bouillabaisse
45:39qu'il y a des poissons de roche,
45:40mais c'est quand même
45:41assez différent.
45:42Finalement,
45:42moi,
45:42j'ai dit la bouillabaisse.
45:43Tout le monde dit,
45:44mais est-ce que ce n'est pas
45:45une facilité de langage ?
45:46Ça n'a pas grand-chose à voir.
45:47D'un côté,
45:48il y a du safran,
45:49de l'autre,
45:49le piment l'espelette.
45:50Je pense que ça n'a rien à voir,
45:51mais comme on essaie toujours
45:53d'identifier quelque chose
45:54qu'on connaît,
45:55on parle de la bouillabaisse.
45:56En vrai,
45:56le turo,
45:57c'est le turo.
45:58Et vous pourrez le présenter
45:59comme vous voulez.
46:00Et c'est pour ça
46:01que je n'ai pas demandé
46:01ça comme plat à midi,
46:02parce que je ne veux pas
46:04faire offense,
46:05mais c'est impossible
46:06de le faire
46:07comme on le fait chez nous.
46:10Et donc,
46:10voilà,
46:10je préfère rester sur
46:12quelque chose
46:12d'acquis.
46:13L'agneau,
46:13c'est plus simple.
46:14Oui,
46:14plus facile à faire aussi.
46:15On a compris qu'il préfère
46:16le turo à la bouillabaisse.
46:17Et comme on ne finit jamais
46:19un repas sans une note sucrée,
46:20c'est maintenant l'heure
46:20du péché mignon.
46:24Alors,
46:25vous ne pouviez pas faire
46:25plus plaisir à Valérie
46:27que des crêpes
46:27à la confiture,
46:28parce que c'est votre dessert.
46:30C'est tout ce que j'aime.
46:30Alors,
46:31ce n'est pas très basque ça.
46:32C'est sans chichi,
46:33en tous les cas.
46:33Oui,
46:34voilà.
46:34Mais en vrai...
46:35Alors,
46:36on a vu
46:36le chilindron de votre maman,
46:38le turo de votre grand-mère
46:39et les crêpes
46:40de votre grand-mère.
46:42Mes deux grands-mères
46:42me faisaient des crêpes
46:43quand j'étais enfant.
46:44Vous les faites vous aussi ou pas ?
46:45Ah, oui.
46:46Ah, chouette !
46:46Vous les faites sauter.
46:47Je vais aller plus loin que ça.
46:48C'est-à-dire que
46:49j'ai une fille
46:49qui a une maladie génétique
46:50et on finance la recherche,
46:53notamment en vendant des crêpes
46:54pour le carnaval
46:55à Saint-Germain-de-Luz.
46:56Peut-être en dire un mot,
46:56c'est quelle maladie ?
46:57Le syndrome de Wolfram.
46:58C'est une maladie très rare.
47:00Elle perd la vue.
47:01Elle est diabétique.
47:01Elle a tout un tas de symptômes.
47:04On peut trouver une association
47:05pour...
47:05Oui,
47:06il y a l'association
47:06syndrome de Wolfram
47:07au niveau hexagonal.
47:09Et nous,
47:09on a notre petit cercle
47:12au Pays-Basque
47:15et notamment en vendant
47:16des crêpes.
47:17Mais les crêpes,
47:18pour moi,
47:18c'est l'émotion
47:21quand on est enfant
47:22avec les amachis,
47:24donc les grands-mères.
47:25Mes deux grands-mères
47:26me faisaient des crêpes
47:27et nous faisaient des crêpes
47:28parce que j'ai deux sœurs
47:29et j'ai aussi des cousins.
47:31Et que c'est quelque chose
47:33qui est tellement simple,
47:35authentique,
47:36bon,
47:37qu'en fait,
47:38c'est la vie, je crois.
47:39C'est vrai.
47:40Et pour les accompagner,
47:42je parle de la bouche pleine,
47:42c'est vraiment délicieux.
47:44Pour les accompagner,
47:45vous nous avez ramené
47:45un deuxième vin,
47:47un vin blanc,
47:47si je dis bien,
47:48c'est le Chakoli.
47:50C'est comme ça,
47:51c'est comme ça qu'on me dit.
47:52Vous allez avoir votre brevet
47:53de Basque.
47:54Brevet de Oshkara.
47:56Expliquez-nous un petit peu
47:57d'où il vient.
47:57Le Chakoli,
47:58du coup,
47:59il est de la province
48:00du Guipouscois.
48:01OK.
48:01Donc,
48:01une des provinces
48:02du Pays-Basque-Sud
48:03et c'est un vin
48:04qui est cultivé
48:06sur la commune
48:07de Guétaria
48:08qui est un port de pêche.
48:09On connaît.
48:09Guétaria, oui.
48:11Ah, pas Guétaria.
48:12Guétaria.
48:12Ah, c'est pas pareil, pardon.
48:14Il y a le pendant de Guétarie
48:15mais côté sud.
48:17D'accord.
48:18Aux alentours de Saint-Sébastien
48:20pour faire court
48:20de Donostia.
48:22Et c'est un vin
48:22très local
48:23et qui,
48:25alors qui n'est pas très sucré
48:26mais qui a
48:27des cépages propres
48:29et qui est aussi
48:31un marqueur du Pays-Basque.
48:33Clairement,
48:34le vin d'Iroulégui,
48:35le Chakoli à Guétaria,
48:37c'est des choses
48:38qui sont
48:38notre territoire.
48:40et donc,
48:42voilà,
48:42ça me semblait évident
48:43de le mettre en vrai.
48:43C'est vrai et assez original
48:44comme vin.
48:46Et pour pousser
48:47le bouchon basque
48:47encore plus loin
48:48même si on l'a vraiment
48:49poussé très loin
48:49aujourd'hui à cette table,
48:50pourquoi pas
48:51de la confiture
48:51de cerise noire ?
48:53Ça aurait pu.
48:54Ça aurait pu.
48:54C'est vrai que j'y ai pas pensé.
48:56C'est un marqueur aussi, là.
48:56Dites ça sous,
48:57oui, tout à fait.
48:57On la mange avec le fromage aussi,
48:59non ?
48:59On la mange davantage
49:01avec le fromage
49:01qu'avec les crêpes,
49:02c'est vrai.
49:03Mais là,
49:04je salue
49:04Maryse Cacheneau
49:05qui est une des chevilles ouvrières
49:10de la cerise d'Itsassou.
49:12Et oui,
49:12en effet,
49:13ça aurait pu tout à fait.
49:14Je vous aurais mis
49:15au défi d'en trouver.
49:16Je pense que ça aurait été compliqué.
49:17Ah oui ?
49:18La production
49:18est quand même
49:19relativement restreinte.
49:21Il n'y a pas...
49:21Ce n'est pas une production
49:22industrielle
49:23et d'ailleurs,
49:24c'est ce qu'on veut.
49:25On ne veut pas
49:25de production industrielle.
49:28Et donc,
49:28c'est vrai que
49:29aujourd'hui,
49:30ça ne se trouvera pas
49:30forcément sur les étals à Paris.
49:32Sauf que pour chez nous,
49:33en tout cas,
49:33on en trouve pas.
49:34Il y a quelques épiceries fines
49:35qui doivent le faire
49:35à Paris quand même.
49:36Certainement.
49:37Et alors,
49:37pas de gâteau basque ?
49:38Alors,
49:39pas de gâteau basque.
49:39Qu'est-ce qui s'est passé ?
49:40J'ai une hyper surprise.
49:42Très clairement,
49:43parce que je ne veux pas
49:44manger un gâteau basque
49:45à Paris.
49:46Voilà.
49:47À la rigueur,
49:47je l'aurais peut-être
49:48amené de chez nous.
49:49Mais en faire faire un ici,
49:51par contre,
49:51ce n'était pas possible.
49:53Mais le gâteau basque aussi,
49:54c'était un gâteau
49:55d'une de mes deux grands-mères.
49:56Mais en fait,
49:57pour être totalement transparent,
49:59ma famille,
50:00c'est de quoi je parle.
50:01Je préférais la pâte non cuite
50:05que le gâteau cuit lui-même,
50:06que j'adore en vrai.
50:08Bien sûr.
50:08Mais voilà.
50:09Et donc,
50:09oui,
50:09le gâteau basque est très bon.
50:11Mais voilà.
50:13Moi,
50:13j'ai préféré axer plutôt
50:14sur l'aspect familial
50:16et le ressenti
50:17de tout ce que j'ai vécu
50:18avec mes grands-mères,
50:19notamment,
50:19qui m'ont transmis
50:20avec ma mère
50:21l'amour de la nourriture.
50:22Et on le ressent
50:23en vous écoutant.
50:24Et pendant qu'on déguste
50:25ces merveilleuses crêpes,
50:26on va écouter ensemble
50:27un peu de musique.
50:58Alors,
51:00c'est une chanson
51:00de Mickaël Laboa.
51:02Je vous laisse
51:03nous donner le titre
51:04parce que là,
51:04pour le coup,
51:04je serais incapable
51:05de le prononcer.
51:06Marcha battenle non tak.
51:08Qu'est-ce que ça veut dire ?
51:09Les paroles,
51:11plus les paroles
51:12que le titre.
51:13C'est...
51:15Je ne sais pas.
51:18Oui,
51:18c'est une chanson
51:21qui vous émeut
51:22beaucoup.
51:23ça représente
51:25Mickaël Laboa lui-même,
51:28mais il n'est pas le seul,
51:29mais les paroles disent
51:31tant que quelqu'un aura faim,
51:33nous ne serons pas rassasiés.
51:35Et tant qu'il y aura
51:36quelqu'un qui sera retenu,
51:37nous ne serons pas libérés.
51:39Et je crois que c'est vraiment
51:40des paroles
51:42qui ont un sens énorme
51:44au Pays Basque.
51:45Ça a été écrit
51:45du temps du franquisme.
51:47et ça représente,
51:51je crois,
51:52l'essence de...
51:54de ce qu'on est un peu,
51:58de...
51:59pardon,
52:00du militantisme
52:01que j'ai envie
52:02de représenter,
52:03je crois.
52:04Vous en parlez très bien,
52:05c'est une émission
52:05qui est transmissible,
52:07on est très très émus
52:08sur ce plateau.
52:09Je suis désolé,
52:10mais...
52:10Mais c'est très beau
52:10et je vous le dis,
52:11c'est communicatif.
52:12Donc merci aussi pour ça.
52:14Vous auriez pu choisir
52:16une de vos chansons.
52:17Pourquoi vous ne l'avez pas fait ?
52:18Alors, on le précise peut-être
52:19pour nos téléspectateurs.
52:20Vous jouez de la musique,
52:22vous avez même un groupe,
52:23vous avez plusieurs formations.
52:25Vous avez même sorti
52:26quatre albums, je crois.
52:27Oui, oui, c'est ça.
52:27Pourquoi vous n'avez pas choisi
52:29un de vos titres,
52:30une de vos chansons ?
52:31Parce que je ne suis pas là
52:32pour me représenter, moi.
52:33Je suis là pour représenter
52:34un territoire.
52:36Et que Miquel Laboa
52:37est un de ces artistes
52:39avec le groupe Oshkori,
52:42avec Benito Lerchondi,
52:43c'est hyper dur de choisir.
52:44C'est une chanson,
52:45mais celle-là, voilà,
52:47elle représente
52:48ce pourquoi je suis à Paris.
52:50Je suis comme Emmanuel Chibaou.
52:51Moi, je ne suis pas à Paris
52:52par plaisir d'être à Paris.
52:54Je suis à Paris
52:55parce que j'essaie
52:56de porter l'avant
52:56de mon territoire,
52:57du peuple qui habite
52:58notre territoire
53:00et de défendre nos valeurs.
53:02Et cette chanson,
53:04c'est vraiment ça.
53:05Et à Paris,
53:06alors, est-ce que vous emmenez
53:06quand même votre guitare ?
53:07Il y a une guitare
53:08dans votre bureau parisien ?
53:09Ça a été mon premier rachat
53:11arrivé à Paris.
53:11Ça a été une guitare
53:12que j'ai achetée d'occasion
53:14sur le bon coin, ici.
53:15Et oui,
53:16parce que les journées
53:17sont très longues,
53:18elles sont dures
53:19et que de temps en temps,
53:21plaquer trois accords
53:21à la guitare
53:22en arrivant à la chambre,
53:24enfin au bureau
53:24ou à la chambre,
53:25c'est la même chose au final.
53:26Il faut expliquer.
53:26Voilà, la chambre est dans
53:27le bureau du but.
53:28Et bien, ça permet
53:30de se déconnecter
53:33un peu de ce tumulte
53:34qui n'est pas toujours évident,
53:35mais qui fait partie
53:37de la fonction.
53:38Donc, il faut faire avec
53:39et la musique,
53:41pour moi,
53:41c'est l'essence
53:43de ce qu'on est au Pays Basque,
53:46de ce que je suis moi,
53:47musicien,
53:48mais aussi parce que j'adore ça
53:50et que ça me crée
53:51des émotions qui me dépassent.
53:52Oui, oui.
53:53Et puis qui nous emportent aussi,
53:55nous, sur ce plateau.
53:55Et je pense aussi
53:56les téléspectateurs
53:57qui sont partagés
53:59devant leurs écrans.
54:00Merci infiniment
54:01d'avoir partagé
54:02vos émotions
54:03et ce repas avec nous,
54:05monsieur Dufault.
54:05Merci infiniment.
54:07Merci beaucoup, Jean-Pierre,
54:08pour cette émission.
54:09Et puis nous,
54:09on se retrouve très vite,
54:10évidemment,
54:10pour un nouveau numéro
54:11de Politique à table.
54:25Sous-titrage Société Radio-Canada
54:31Sous-titrage Société Radio-Canada
54:33Sous-titrage Société Radio-Canada
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