Un étude de L'Etudiant révèle que les jeunes ne sont pas dupes sur la désinformation en ligne, propulsée par les réseaux sociaux.
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00:00L'heure d'un petit détour par les réseaux sociaux, Manon, aujourd'hui c'est une étude qui a attiré votre attention.
00:04Elle est signée du média L'étudiant et elle porte sur un métier qu'on connaît bien autour de cette table, le journalisme.
00:10L'étudiant s'est intéressé spécifiquement à la relation entre les jeunes et l'information à l'heure des réseaux sociaux.
00:16C'est vrai qu'on entend souvent les clichés selon lesquels la Gen Z ne s'informe plus via les médias traditionnels, mais est-ce réellement le cas ?
00:23Selon cette étude, 9 jeunes sur 10, entre 15 et 20 ans, voient le métier de journalisme comme un métier d'utilité sociale.
00:30Et surtout, 83% d'entre eux font confiance aux médias traditionnels contre seulement 8% pour les réseaux sociaux.
00:38Des chiffres sur le papier assez rassurants, mais qui sont quand même très paradoxaux.
00:42Pourquoi paradoxaux ?
00:43Ce qui est intéressant, c'est que les jeunes font donc confiance aux journalistes.
00:46Ils sont même 75% à dire que les réseaux sont un vecteur de désinformation.
00:49Donc, ils ont conscience de leur influence néfaste.
00:52Mais c'est tout de même ce qu'ils utilisent le plus pour s'informer aujourd'hui.
00:57Selon les chiffres du Parlement européen, 42% des jeunes européens déclarent que les réseaux sont leur source principale d'information.
01:04Alors évidemment, ça ne veut pas dire qu'ils s'informent forcément mal.
01:08Aujourd'hui, tous les médias traditionnels sont présents sur les réseaux et ils ont réussi à prendre le pli des nouveaux outils.
01:13Que ce soit les vidéos courtes, les posts, les stories.
01:16Le Monde frôle les 2 millions d'abonnés sur TikTok.
01:19Le Parisien, 3 millions.
01:20Et nous, chez France Inter, on a quand même 1,4 million d'abonnés sur Instagram.
01:25Les médias français n'ont donc pas à rougir de leur présence sur les réseaux.
01:28Ils peuvent être satisfaits de l'attrait qu'ils ont créé auprès des jeunes.
01:31Donc ça, c'est le point positif.
01:33Mais je vous vois venir le point négatif.
01:34On le sait, il n'y a pas que des comptes de médias traditionnels qui informent les gens sur les réseaux aujourd'hui.
01:39Le problème, c'est que tout le monde peut devenir un média aujourd'hui.
01:43Il suffit d'avoir un nom et il suffit d'avoir des followers.
01:45Et si certains le font très bien, comme Hugo Décrypte par exemple, d'autres comptes en profitent pour partager des contenus soi-disant journalistiques,
01:53mais qui participent à propager cette fameuse désinformation.
01:58Sur X par exemple, le compte Serfia, suivi par 1,2 million de personnes, connus pour relayer des news des médias traditionnels,
02:05s'est fait racheter l'année dernière par le milliardaire ultra-conservateur Pierre-Édouard Sterrin.
02:10Et selon un document révélé par le média La Lettre, il aurait donné des indications sur la ligne éditoriale du compte.
02:16Par exemple, vanter les conversions au catholicisme, valoriser les audiences de Cyril Hanouna,
02:21ou encore ne pas citer les informations du journal communiste L'Humanité.
02:26Problème, Serfia a déjà énormément d'audience et les personnes qui le suivent ne savent pas forcément qui se cache derrière.
02:32Sur TikTok, c'est encore pire. Il y a énormément de comptes qui reprennent les codes des médias traditionnels,
02:38alors qu'ils ne le sont pas. Je ne vais pas vous donner non pour ne pas leur faire de pub,
02:41mais l'AFP en a analysé des dizaines et selon l'agence française, il s'appuie sur des rumeurs
02:46qui piochent à la fois dans du vrai et dans du faux, pour faire accroître évidemment leur audience grâce aux algorithmes.
02:52Une sorte de brouillard informationnel.
02:54Brouillard informationnel qui ferait un bon titre d'émission pour une paix.
02:57Et TikTok est justement très utilisé par les jeunes.
02:59Eh bien oui, 40% de ces utilisateurs quotidiens ont entre 15 et 24 ans.
03:03Ils sont donc les cibles principales de cette désinformation.
03:06Mais ils ne sont pas dupes.
03:07L'étude de l'étudiant dit que la moitié des jeunes interrogés
03:11souhaitent davantage de sanctions face à cette montée des fake news.
03:15Car après tout, c'est compliqué de mettre uniquement la responsabilité sur les utilisateurs.
03:21Eux, ils ne font qu'utiliser les nouveaux outils qu'on leur met à disposition.
03:24Difficile de les blâmer pour ça.
03:26Alors que ce sont les grosses entreprises qui sont derrière, évidemment, qui en profitent.
03:30Mais cette étude montre justement que les jeunes interrogent ces nouvelles façons de s'informer.
03:34Qu'ils ne sont pas à la merci des réseaux sociaux.
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