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00:00:00Finalement, je n'aurais eu qu'une école.
00:00:30Le cinéma, la danse, la musique, la littérature, je crois que j'ai pu m'en approcher grâce au cinéma.
00:00:40Il m'a tout appris, la vie et ses ressorts, les gens et ce qui les anime, le corps et ce qui le régit, la pensée et ce qui la nourrit, la beauté aussi et tout ce qu'elle guérit.
00:00:56Par le cinéma, j'ai fait des belles rencontres, essentielles, parfois intenses, parfois légères, parfois durables, parfois trop vite abrégées.
00:01:10Mais tous les moments vécus, avec ceux et celles que j'ai croisés, je les cultive encore.
00:01:18Avec elles, avec eux, avec leurs œuvres, j'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.
00:01:24Pour dire, c'est avec ce matériau mémoriel, sans doute assez inconsciemment, que je chorégraphie.
00:01:33Alors aujourd'hui, ma danse veut rendre quelque chose au cinéma.
00:01:38Un hommage, par exemple.
00:01:40Elle peut au moins lui offrir ça.
00:01:43Comme on dit, ici et maintenant.
00:01:44Partagez avec lui ce qui l'en différencie, c'est-à-dire le présent.
00:02:20C'est parti.
00:02:50Je le reconnais.
00:03:04C'était une idée sacrément folle de le vouloir, lui, Federico Fellini,
00:03:11pour incarner une sorte d'Ulysse vieillissant dans mon nouveau spectacle.
00:03:15L'idée plus folle encore, d'oser aller à Rome pour lui proposer le rôle.
00:03:22Et c'est comme ça que je me retrouve, un jour, sur la Via Cavour,
00:03:26devant le grand hôtel Palatino, à me demander ce que je fais là.
00:03:30Lui, le grand Fellini, était déjà arrivé.
00:03:35Il m'attendait.
00:03:36Il était assis dans un des grands fauteuils hall d'entrée.
00:03:40Je me souviens, il y avait l'actrice Milena Vukovic avec lui,
00:03:44que j'avais vu dans ses films.
00:03:47J'ai brudouillé mon petit discours.
00:03:50Il m'a écouté.
00:03:52Et puis, assez vite, il m'a demandé si j'avais pensé à quelqu'un d'autre pour le rôle.
00:03:58Je ne sais pas, j'ai voulu...
00:04:00J'ai voulu faire le fier, alors j'ai dit, oui, à Marlon Brando.
00:04:06Il m'a répondu, ah, la gaffe.
00:04:09Il ne faut jamais dire à un comédien qu'il n'est pas le premier choix.
00:04:13Et il s'est mis à rire.
00:04:15Il avait l'air tout content d'avoir mis mal à l'aise
00:04:17ce jeune chorégraphe français plutôt téméraire.
00:04:22C'était foutu pour mon projet.
00:04:24Enfin, ce n'était peut-être pas la seule raison de son refus.
00:04:28J'en sais rien.
00:04:29Et c'est comme ça que je n'ai pas eu l'honneur de frotter ma danse
00:04:32à un des plus grands cinéastes du XXe siècle.
00:04:36Du moins en chair et en os.
00:04:38Parce que depuis, je vous jure,
00:04:41je sens souvent sa présence.
00:04:43Pas loin de moi.
00:04:45Quand je regarde mes interprètes sur la scène
00:04:47qui voguent entre le réel et l'imaginaire.
00:04:52Caron maestro,
00:04:54ce que j'ai appris de vous,
00:04:56omestiel, comme on dit à Rome,
00:04:59le métier, tout simplement.
00:05:01Le métier, tout simplement.
00:05:01Sous-titrage Société Radio-Canada
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