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  • il y a 2 jours
L’avis de Natacha Polony, journaliste et essayiste, ancienne directrice de la rédaction de Marianne.

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Transcription
00:00Ce qui m'avait terrifiée à l'automne 2014, donc avant les attentats de Charlie Hebdo,
00:04souvenez-vous, il y avait cette vague de jeunes partis faire le djihad en Syrie
00:08et il y avait un jeune homme qui avait été reconnu sur les vidéos,
00:12qui décapitait et égorgeait des otages en Syrie,
00:15et qui était un jeune homme qui venait du bocage normand.
00:18Il avait grandi dans un village qui s'appelait le Borogé-en-Roumois.
00:21Vous voyez le côté improbable de tout cela.
00:24Et les médias étaient allés interroger le maire du Borogé-en-Roumois,
00:27qui étaient évidemment effondrés et qui disaient « mais je ne comprends pas,
00:31nous faisons tout ce que nous pouvons pour la jeunesse, nous avons un skate-part, un dojo ».
00:35Et là j'étais consternée, c'est-à-dire que, évidemment, le pauvre faisait ce qu'il pouvait,
00:38mais comme si c'était le fait de mettre un skate-part qui allait offrir une perspective à des jeunes.
00:45Et je crois qu'en fait, si nous ne recréons pas cette épopée républicaine française,
00:50c'est-à-dire cette idée absolument géniale d'êtres humains qui ont un destin commun
00:55et qui ont envie de porter une certaine idée de la liberté, de l'égalité et de la fraternité,
01:00eh bien, les modèles identificatoires qui vont se chercher les jeunes gens,
01:03ce sera le djihadiste ou le super-héros Marvel.
01:07Ni l'un ni l'autre ne me satisfont réellement.
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