00:00Bonjour à tous, bienvenue, 7 minutes chrono chaque jour, la parole aux personnalités du département de la Loire.
00:20C'est une page historique qui se tourne en ce moment à Saint-Etienne avec le déménagement de la Banque de France à Saint-Etienne.
00:26C'est terminé, les locaux historiques de la rue d'Arcole, place à des locaux flambant neufs, avenue d'Enfer Rochereau dans le quartier de Château-Creu.
00:33Pour en parler avec nous, j'ai le plaisir d'accueillir Philippe Kiel qui est directeur départemental de la Banque de France dans la Loire.
00:39Monsieur le directeur, bonjour.
00:40Bonjour M. Carcelès.
00:41Bienvenue dans cette émission. Je le disais, c'est une page historique, on en avait parlé ensemble lors d'une précédente émission, il y a quelques mois maintenant.
00:48Eh bien ça y est, le déménagement est fait. Vous quittez des locaux occupés par la Banque de France depuis 1886 à Saint-Etienne.
00:55Quand je dis que c'est un vrai monument historique, un vrai fait d'histoire qui se passe aujourd'hui.
01:00Effectivement, il faut savoir que la Banque de France dans la Loire, c'est depuis 1836.
01:04Donc c'est la seconde Banque de France ouverte en continu avec Reims depuis 1836.
01:091836, c'était l'époque où Saint-Etienne n'était même pas ville-préfecture puisqu'elle l'a été en 1856.
01:14Et donc à ce titre-là, en fait ce sont nos troisièmes locaux.
01:16On avait des locaux à côté de l'hôtel de ville et à côté de la préfecture.
01:20Et en 1886, nous avons fait construire rue d'Arcole ces locaux.
01:23Et donc après 140 ans, nous quittons ces locaux pour arriver à Venue d'Enfer-Rochereau en face de la gare.
01:29On passe du 19e au 21e siècle finalement de locaux historiques à des locaux ultra-modernes.
01:33Il faut le savoir, historiquement, c'est parce que l'activité industrielle, minière, etc. à Saint-Etienne était tellement forte
01:38qu'il fallait installer une antenne de la Banque de France ?
01:40Alors en général, les banques de France, c'est à la demande des autorités publiques, des chefs d'entreprise de l'époque.
01:47Il y avait une quarantaine de banques sur le territoire mais qui n'avaient pas la capacité à financer d'aussi gros projets.
01:52Donc l'accueil d'une banque centrale sur le territoire était un plus pour le développement du territoire.
01:56On finançait en direct le territoire et ça, ça a été une force.
01:59Saint-Etienne était à l'époque effectivement sur les mines, sur la métallurgie, sur l'armement, sur les rues bannées,
02:05qui était extrêmement présent à l'époque.
02:07Alors ce bâtiment historique qu'on connaît tous, cet imposant bâtiment en plein cœur de Saint-Etienne,
02:12on l'imagine ne convenait plus tellement aux usages d'aujourd'hui.
02:16Pourquoi ce déménagement ? Et quels sont les nouveaux défis que ça ouvre,
02:19les nouvelles perspectives que ça ouvre à la Banque de France ?
02:21Alors en fait, ces locaux avaient 5500 m² de superficie.
02:25C'était une cour intérieure extrêmement importante avec de très nombreux niveaux.
02:29Nous avions eu jusqu'à une centaine de personnes au point le plus haut,
02:32notamment avant la dématérialisation avec l'informatique.
02:35Et maintenant, nous sommes plus qu'une vingtaine.
02:38Donc ça signifie bien qu'effectivement, en mètres carrés, nous étions plus que larges.
02:42Ensuite, c'était au niveau énergétique, un bâtiment à chauffer, il y avait quelques mètres carrés.
02:48Donc c'était vraiment l'occasion de passer avec le décret tertiaire de 5500 m² à 550 m².
02:54On divise par 10 finalement, d'autres empreintes carbone.
02:57Ensuite, par rapport au grand public, par rapport au public, mais en général,
03:00il s'agit d'être encore plus visible, accessible.
03:03Là, depuis la gare, on ne peut pas nous rater, c'est le grand bâtiment rouge en face avec les trois premiers niveaux.
03:07Plus accessible, plus visible, avec des transports en commun, pour les personnes à mobilité réduite.
03:12Et bien sûr, pour les salariés, un hyper confort avec des éléments extrêmement modernes pour travailler.
03:17Alors ça accompagne justement un changement de paradigme, de manière de travailler également au sein de la Banque de France.
03:23C'est-à-dire qu'on accompagne vraiment une nouvelle dynamique ?
03:26Effectivement, on passe d'un mode…
03:28Depuis le Covid, finalement, on a développé fortement le télétravail, le mode de travail en hybride, en visio,
03:33avec des salles configurées comme dans toute entreprise dite moderne,
03:37avec des différentes salles pour projeter, pour échanger.
03:40Et donc ça, c'est vraiment une nouvelle forme de travail, ce qu'on appelle le flex office,
03:44qui se développe au niveau de la Banque de France.
03:46La Banque de France, finalement, télétravail, flex office.
03:48Vous voyez, finalement, on rentre dans le giron des entreprises modernes en matière d'organisation du travail.
03:53Alors, peut-être qu'il faut maintenant rappeler ce à quoi sert la Banque de France dans un département.
03:59Plusieurs cordes à votre arc, comment est-ce qu'on pourrait définir vos missions ?
04:03Alors, de manière générale, la Banque de France, au niveau national, c'est la stabilité des prix,
04:07donc lutter contre l'inflation et la stabilité financière,
04:09donc préserver la santé financière des banques et des assurances.
04:13Concrètement, sur le territoire, ça donne quoi ?
04:15Pour le financement sain de l'économie, on a pour rôle de veiller sur la qualité du crédit des entreprises du territoire.
04:22Donc, on analyse la situation des 5 000 plus grandes entreprises de la Loire,
04:26et d'ailleurs, celles de la Haute-Loire nous sont rattachées.
04:30Donc, on analyse la situation financière des entreprises, donc ça, c'est vraiment…
04:32Pour voir s'elles sont en mesure de rembourser les crédits qu'elles ont souscrits ?
04:35Il faut qu'effectivement, que le crédit bancaire, sur le département, se déroule bien,
04:39et que le crédit se rembourse bien.
04:41Donc ça, c'est sur la partie économique, outre nos analyses de conjoncture régulières,
04:44et sur la partie ménages en difficulté financière, là, c'est donner du temps à des ménages en difficulté financière,
04:49puis à ce qu'on appelle le surendettement des ménages.
04:51Et également, toutes les offres d'inclusion bancaire, puisqu'on veille à ce que toutes les mesures de protection
04:55des personnes en difficulté financière se mettent bien en œuvre sur le territoire.
04:5940 000 foyers en situation de précarité financière, c'est ça, dans le département ?
05:03C'est ça. Effectivement, on a des indicateurs qui donnent, via des incidents de paiement,
05:08via des insuffisances de ressources, il y a à peu près autour de 40 000 ménages
05:12qui font face à des difficultés financières sur le département,
05:15ce qui ne veut pas dire d'arriver directement sur l'endettement des ménages,
05:17c'est à peu près 2 000 ménages par an, mais c'est quand même une proportion assez importante de personnes.
05:22Et quel conseil, d'ailleurs, on peut donner, parce que vous faites peur à la Banque de France,
05:25fichez la Banque de France, on a tout ça, on voit tout ça de manière horrifiée,
05:31quel conseil peut-on donner quand on traverse une mauvaise passe, qu'on est un ménage, par exemple ?
05:35Quand on a une mauvaise passe, en fait, la première des choses, c'est de ne pas être dans le déni,
05:41d'en parler avec peut-être sa famille, en parler avec des amis, s'ils ont confiance, bien sûr,
05:46en parler avec des travailleurs sociaux. Il ne s'agit pas d'avoir peur, puisque les solutions qu'on apporte,
05:50en fait, c'est donner une capacité de rebond, un nouveau souffle à un ménage en difficulté financière.
05:55Quand on vient en Banque de France, effectivement, ce n'est pas neutre, il y a un fichage Banque de France,
05:59mais ce n'est déjà pas à vie. Il vaut mieux avoir une dette restructurée, voire en partie effacée,
06:04que de faire face à des difficultés, avoir des saisies via des commissaires de justice de manière régulière.
06:08Donc, c'est également donner un souffle à une personne de difficulté financière.
06:10Philippe Kiel, je voudrais que nous reparlions des anciens locaux de la rue d'Arcole.
06:14Que vont devenir ces locaux ? Vous en êtes propriétaire. Que vont-ils devenir ?
06:18Est-ce qu'on peut imaginer une vente qui s'opère ? À qui ? Pourquoi faire ?
06:21Actuellement, nous avons donc quitté ces locaux, là, depuis vendredi dernier,
06:24et on est dans une phase où on va évacuer extrêmement beaucoup de mobiliers.
06:30On va faire des donations à des services publics pour, effectivement, curer les locaux.
06:38C'est le plus grand projet de curage de Banque de France actuellement en cours.
06:43Et à l'issue, donc là, on est dans une phase de curage et également dans une phase de cession.
06:47Donc, nous avons un certain nombre de projets qui se présentent à notre niveau
06:51et il y aura une décision qui sera prise au niveau national,
06:53puisque c'est un projet national, via un comité de cession immobilière.
06:56Et on n'a pas encore les résultats actuellement, puisque c'est en cours.
06:59C'est un projet, imaginez la taille, il faut vraiment une grosse réflexion architecturale et financière
07:03pour restructurer ce bâtiment-là.
07:05On pourrait imaginer qu'une seule personne, un investisseur, achète le lot complet
07:08pour en faire un projet d'envergure ?
07:09Ce sera un seul lot.
07:10Ce sera un seul lot avec, effectivement, soit une version tertiaire, on va dire bureau,
07:15ce qui ne me semble pas être ce qui devrait prédominer,
07:18vu qu'il y a une très grande offre immobilière sur la ville de Saint-Étienne,
07:21ou une offre plutôt de logement.
07:22Nous verrons ce que cela va donner, réponse sous peu.
07:25Merci mille fois, Philippe Kiel, pour ces explications.
07:29Donc, je le disais, le déménagement de la Banque de France dans la Loire vient de s'effectuer.
07:32Vous êtes situé à Avenue d'Enfer-Rochereau, pour l'accès public,
07:36juste à côté de la gare, dans le bâtiment rouge, qu'on voit en sortant de la gare.
07:40Merci beaucoup.
07:41Merci, M. Carcelette.
07:42Merci de nous avoir suivis.
07:43On se retrouve demain pour une nouvelle émission 7 minutes chrono sur TL7.
07:46À demain.
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