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  • il y a 4 semaines
 Le journaliste Noé Pignède était l'invité d'Affaire Suivante sur BFMTV ce dimanche 2 novembre pour raconter l'enfer des camps d'enfants de Daech qu'il a pu visiter lors d'un reportage pour Ligne Rouge.

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Transcription
00:00Alors d'abord les mots de Laurent sur les familles qui se battent depuis des années maintenant pour le rapatriement,
00:05pour retrouver leurs proches parfois qui ont disparu, puis pour le rapatriement de leurs enfants, de leurs petits-enfants aussi.
00:11Ça c'est quelque chose avec lequel nous les journalistes qui traitons le terrorisme traitons au quotidien,
00:17des gens qui nous appellent, qui nous disent « j'ai plus de traces de ma fille depuis 2017, j'ai plus de traces de mon fils depuis 2019,
00:22je crois qu'il est en prison, il est peut-être mort, il est peut-être encore en vie ».
00:26Et donc dans ces camps où certaines familles maintenant se rendent pour essayer de retrouver leurs proches,
00:31on a une situation qui est profondément déplorable.
00:36On est très très loin évidemment des standards internationaux en termes de détention.
00:40On est donc avec des camps où il fait extrêmement chaud l'été sous des tentes.
00:45C'est de la toile de quoi ?
00:46C'est de la toile, c'est des bâches, ils vivent sous des bâches.
00:51Dans des conditions extrêmement difficiles ?
00:53Oui, extrêmement difficiles. Il y a un accès à l'eau qui est très limité, l'eau est souvent contaminée,
00:58il y a un accès à la nourriture qui est très limité.
01:00En fait les familles survivent parce que leurs proches en France leur envoient de l'argent,
01:03même si c'est interdit, ils continuent de leur envoyer de l'argent pour qu'ils puissent s'acheter du shampoing,
01:09de la nourriture dans le petit soupe qu'il y a dans ce camp.
01:12Mais sinon les colis alimentaires sont très maigres et la situation est extrêmement compliquée.
01:18Alors évidemment on nous dira, peu importe, ce sont des djihadistes, ils ont décidé de partir là-bas.
01:22On entend cette erreur.
01:23C'est-à-dire que ces gens-là ont des enfants et qu'il y a une centaine d'enfants aujourd'hui qui n'ont rien demandé,
01:27qui se retrouvent en ces camps.
01:28Il y a encore sur zone une centaine d'enfants, une cinquantaine de femmes françaises
01:31et 47 hommes qui ont été transférés en Irak.
01:34Exactement.
01:34Une vingtaine d'hommes dont on a perdu la trace puisqu'il y avait 67 hommes dans les prisons kurdes,
01:3847 ont été transférés et une vingtaine d'hommes sont-ils morts, sont-ils encore dans les prisons kurdes ?
01:42Et vous, vous les connaissez, vous les avez rencontrées.
01:45Quand vous entendez ces phrases convenues, tout le monde, ils l'ont bien méritée, ils l'ont bien cherchée,
01:50on ne va pas s'embêter à aller les chercher.
01:54Comment vous réagissez quand vous entendez ça ?
01:56Et que vous, vous les connaissez.
01:57Vous connaissez les personnes dont on parle ?
02:00Alors ce n'est pas qu'une histoire d'émotion.
02:02Évidemment, on rencontre des femmes et des hommes, parfois aussi,
02:06qui se sont fait embrigader dans une dérive sectaire.
02:08Donc évidemment, on a envie que ça pèse devant un tribunal français
02:12qui pourrait prendre ça en cause comme circonstance atténuante.
02:15Mais ce que j'ai envie de dire aux gens qui pensent ça,
02:18c'est que la justice antiterroriste kurde, elle condamne pour l'instant seulement des Syriens
02:22et pas les internationaux, mais les Syriens à des peines extrêmement faibles.
02:25Et la justice française, pour le coup, est la justice antiterroriste la plus sévère d'Europe.
02:31Il n'y a pas de terroristes aujourd'hui qui rentrent de zone irako-syrienne
02:35qui sont condamnés à moins de 8-10 ans de prison.
02:37Donc, en fait, on est face à une situation où on a des femmes, pour le coup,
02:41qui choisissent de rester en Syrie pour ne pas faire face à la justice,
02:45ce qui est quand même assez incroyable.
02:46On est face à des gens qui choisissent leur destin judiciaire,
02:48alors même qu'ils sont soupçonnés de terrorisme et poursuivis par la justice française.
02:52Et donc, elles disent, ben non, on préfère rester là,
02:54puis on reste là avec nos enfants, d'ailleurs, qu'on condamne,
02:57puisqu'ils ne peuvent pas aller à l'école,
02:58ils vivent dans des camps, dans des conditions déplorables depuis des années maintenant.
03:01Et on les laisse choisir.
03:03L'État français décide de les laisser choisir.
03:06C'est bizarre comme situation.
03:07C'est extrêmement...
03:08C'est paradoxal.
03:09Évidemment.
03:10C'est vraiment...
03:10C'est vraiment...
03:10C'est vraiment...
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