- il y a 1 semaine
Dix ans après l'Accord de Paris sur le climat, signé par 195 pays pour limiter à deux degrés le réchauffement climatique et à quelques jours de l'ouverture au Brésil de la COP 30, l'Union Européenne est-elle toujours la championne du climat ? Sera-t-elle capable de tenir ses objectifs de réductions pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 ? Déforestation, voiture électrique, obligations vertes des entreprises ? Six ans après la mise en place du pacte vert, l'ambition européenne est-elle revue à la baisse ?
Caroline de Camaret et Alexandre Poussart lancent le débat et interrogent dans Ici l'Europe les députées Céline Imart Parti populaire européen et Marie Toussaint Groupe des Verts/Alliance libre européenne.
- En première partie, Caroline de Camaret reçoit :
Kaja Kallas Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères.
- En seconde partie, Caroline de Camaret et Alexandre Poussart reçoivent les eurodéputés :
Céline IMART Groupe du Parti populaire européen,
Marie TOUSSAINT Groupe des Verts/Alliance libre européenne.
Ici, l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.
Caroline de Camaret et Alexandre Poussart lancent le débat et interrogent dans Ici l'Europe les députées Céline Imart Parti populaire européen et Marie Toussaint Groupe des Verts/Alliance libre européenne.
- En première partie, Caroline de Camaret reçoit :
Kaja Kallas Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères.
- En seconde partie, Caroline de Camaret et Alexandre Poussart reçoivent les eurodéputés :
Céline IMART Groupe du Parti populaire européen,
Marie TOUSSAINT Groupe des Verts/Alliance libre européenne.
Ici, l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.
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00:00France 24, LCP, Public Sénat présente.
00:15Bonjour à tous et merci de nous rejoindre pour Ici l'Europe qui vous est présentée par France 24 et les chaînes parlementaires LCP et Public Sénat.
00:22Nous allons vous parler de l'Europe versant écologie et de ses ambitions climatiques dans notre débat en seconde partie.
00:30Mais tout de suite nous commençons par les affaires diplomatiques puisque nous avons le plaisir de recevoir aujourd'hui la chef de la diplomatie européenne, Kaya Kalas.
00:37Bonjour. Votre titre exact c'est d'ailleurs haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et de la politique de sécurité, vice-présidente de la Commission européenne depuis presque un an.
00:49Vous êtes ancienne première ministre d'Estonie et aujourd'hui vous appelez les États membres à renouveler leur engagement vis-à-vis du droit international.
00:59Pourquoi ? Qui ne joue plus le jeu ?
01:02Eh bien je pense que le droit international fait face à des assauts répétés si l'on regarde ce qui se passe dans le monde.
01:09Il est écrit dans la charte des Nations Unies que nous ne pouvons pas attaquer un autre pays,
01:15qu'on ne peut pas s'en prendre à l'intégrité territoriale d'un autre pays ou à sa souveraineté.
01:20Et pourtant c'est ce qu'il se passe.
01:23Il y a de nombreux conflits, de nombreuses guerres à travers le monde
01:26et le droit international constitue vraiment une protection pour les petits pays,
01:30qui sont les plus nombreux,
01:32et empêche les grosses puissances voisines de s'en prendre à eux.
01:35Donc quiconque pense que pour l'instant tout cela ne le concerne pas,
01:41eh bien ça ne saurait tarder.
01:46Et nous devons à tout prix protéger cet ordre mondial
01:48où le droit du plus fort ne dicte pas sa loi.
01:51Mais c'est l'état de droit en place qui prime,
01:54et tout le monde connaît les règles.
01:58Commencez notre tour d'horizon international par la situation à Gaza.
02:03Vous avez le sentiment que le cessez-le-feu va tenir ?
02:06Et que peuvent proposer les Européens dans cette nouvelle phase ?
02:11Le cessez-le-feu était très attendu,
02:16tout comme la libération des otages.
02:18Mais il était clair que ce n'était qu'une première étape.
02:23Pour garantir une paix durable,
02:25il faut que la communauté internationale soit présente à chaque étape.
02:28Et nous voyons combien la situation reste précaire aujourd'hui.
02:31C'est pourquoi nous réfléchissons à ce que nous, Européens, pouvons faire.
02:36Nous avons deux missions européennes,
02:38E-Pol-Cops et E-Bam-Rafa,
02:39qui travaillent tous les jours sur le terrain.
02:43Et nous regardons également ce que nous pouvons faire
02:45pour contribuer à la force internationale de stabilisation,
02:48afin de garantir une paix durable.
02:50On a reproché à l'Europe de ne pas avoir renoncé
02:56à son accord d'association avec Israël,
02:58même si certains pays ont reconnu la Palestine.
03:01Ça a peut-être fait bouger les choses.
03:04Où en est-on aujourd'hui de ce rôle de l'Europe ?
03:06En fait, comme vous le savez,
03:08nous avons 27 États membres en Europe,
03:10chacun avec son histoire et son parcours spécifique.
03:13Donc oui, nous avons proposé plusieurs mesures pendant la guerre
03:18pour faire pression sur le gouvernement israélien,
03:20afin qu'il change de cap.
03:24À présent, avec le cessez-le-feu
03:27et la libération des otages,
03:29tout le monde autour de la table estime
03:31que nous ne devrions pas retirer ces mesures,
03:34mais pas non plus continuer sur nos objectifs,
03:36étape par étape.
03:37Car nous devons plutôt concentrer
03:40toute notre énergie et tous nos efforts
03:42pour que la paix actuelle
03:44se transforme en paix durable.
03:49Madame la haute représentante,
03:51revenons ensemble sur quelques brefs
03:53compilés par Isabelle Romero,
03:56Bref d'Europe.
03:59L'accord de libre-échange
04:01entre l'UE et l'Amérique du Sud du Mercosur
04:03inquiète les agriculteurs français.
04:06Dans une lettre ouverte,
04:0744 signataires, dont la Confédération Paysanne,
04:10la CGT ou Greenpeace,
04:12appellent Emmanuel Macron
04:13à clarifier sa position
04:15et à construire une minorité de blocage
04:18au niveau européen.
04:19Ambigu, il avait déclaré
04:21Sur la question du Mercosur,
04:23la position est claire,
04:24le travail continue.
04:25Je remercie la Commission
04:26qui vraiment respecte les engagements
04:29qu'elle a tenus à notre égard.
04:31Mais on a les clauses de sauvegarde,
04:33on a le renforcement des contrôles douaniers,
04:35on a les soutiens à l'élevage,
04:36on a beaucoup de mesures d'accompagnement.
04:39Agriculture toujours en Grèce,
04:41avec la mise en examen le 28 octobre
04:43de 13 personnes dont le chef présumé
04:45d'un réseau de détournement
04:46des subventions agricoles,
04:48estimé à au moins 23 millions d'euros.
04:51Un scandale qui se solde
04:52par la démission du ministre de l'Agriculture
04:54et la dissolution de l'organisme grec
04:56de versement des fonds européens.
04:58Pendant des années,
05:00des criminels aidés par des fonctionnaires
05:03et personnalités officielles
05:04ont volé de l'argent européen
05:07pour acheter des villas,
05:11des voitures de sport.
05:12Aux Pays-Bas,
05:13après les législatives du 29 octobre,
05:16Gerd Wilders,
05:17le leader d'extrême droite,
05:18est au coude à coude
05:19avec Rob Jäten,
05:21le leader du parti libéral D66.
05:23Une surprise pour ce parti pro-européen
05:26qui multiplie ses sièges par trois.
05:29Le leader d'extrême droite
05:30perd 11 sièges.
05:32Reste à voir,
05:33Sigurd Wilders,
05:34qui avait fait sa campagne
05:35sur le retour des réfugiés ukrainiens,
05:37l'immigration
05:38et la crise du logement
05:39et qui avait déclenché
05:41la chute de la coalition gouvernementale,
05:43sera toujours le faiseur de roi
05:45dans ce pays fondateur de l'UE.
05:48Kaya Kalas,
05:49le parti libéral,
05:51et vous vous en réjouissez bien sûr,
05:52est sorti renforcé
05:53des élections
05:54du 29 septembre
05:56aux Pays-Bas.
05:56Mais l'extrême droite
05:57de Gerd Wilders
05:58se maintient
05:59dans un mouchoir de poche,
06:01le PVV donc,
06:02qui veut renvoyer
06:03les réfugiés ukrainiens,
06:04faire la chasse aux migrants
06:05et au wokisme.
06:07L'atmosphère est en train
06:08de changer en Europe ?
06:09Les élections aux Pays-Bas
06:13se sont déroulées ainsi.
06:14Mais il y a eu d'autres élections
06:16auparavant.
06:17En Roumanie, par exemple,
06:19avec des résultats tout autres.
06:22Et aussi en Moldavie,
06:23où, rappelez-vous,
06:25l'Europe a combattu
06:25les fausses informations
06:26et tout ce qui était
06:28en train de monter.
06:29Donc ce sont des signes positifs.
06:32Mais en parallèle,
06:33on voit qu'il y a des forces
06:34en Europe
06:35qui sont en pleine progression,
06:37qui posent différentes questions
06:39et qui poussent peut-être
06:41l'Europe vers une autre direction.
06:45Je pense que nous vivons
06:46une période très agitée
06:47où nos adversaires
06:48sont à l'extérieur
06:49et nous devrions vraiment
06:51concentrer notre énergie
06:52à lutter contre ces adversaires
06:54qui nous attaquent.
06:58Sur l'Ukraine,
06:59au dernier sommet européen,
07:01cible la Belgique
07:02et c'est un fait rare
07:03qui a mis son veto
07:05à un accord
07:05pour utiliser
07:06les abords russes gelés
07:07dans le cadre
07:08d'un prêt de réparation
07:10pour l'Ukraine.
07:11Or, l'Ukraine a besoin
07:12d'argent vite
07:14pour faire tourner
07:14son industrie de défense.
07:16Comment sortir
07:17de cet impasse ?
07:19Permettez-moi de vous reprendre.
07:23La Belgique n'a pas mis son veto.
07:26Il y a eu des discussions
07:27et la Belgique s'est inquiétée
07:28de certaines questions
07:29auxquelles il faut répondre.
07:32Et la Commission européenne
07:33a été chargée
07:34de présenter une proposition
07:35qui réponde à ces questions
07:36et permette d'avancer.
07:38donc ce n'est pas un veto
07:41mais il est clair
07:42que les Belges
07:42ne s'inquiètent que
07:43la plus grosse partie
07:44de ces avoirs russes
07:44se situe chez eux.
07:47Ils ont besoin
07:47de partager le risque.
07:52Comment convaincre
07:53les Belges
07:53de se rallier à ce projet ?
07:56Si l'on analyse
08:00les réticences belges
08:01une à une,
08:02on pourra les surmonter.
08:04Je les comprends.
08:05La Belgique est un petit pays
08:06qui a peur de prendre ce risque
08:08et nous avons en Europe
08:09ce principe de solidarité
08:11qui veut que chaque État
08:12partage le fardeau
08:13en fonction de sa taille,
08:15ce qui a été affirmé
08:16par tous les États
08:16autour de la table.
08:18La Belgique n'est pas seule
08:19face aux risques.
08:20Cahier Callas,
08:24autre représentante
08:25pour la sécurité aussi
08:27face à la guerre hybrine
08:28via les drones.
08:29Vous voulez voir
08:30un mur anti-drone
08:31opérationnel
08:32dans deux ans.
08:33Est-ce réaliste ?
08:35Est-ce que vous êtes d'ailleurs
08:36dans votre rôle
08:37à la Commission européenne
08:38alors que les États
08:39rappellent que la défense
08:41est de compétence nationale ?
08:43Je réponds d'abord
08:46à la seconde partie
08:47de votre question.
08:47Donc non, bien entendu,
08:51les États nationaux
08:52ont la primauté
08:52en matière de défense.
08:54La seule chose
08:55que l'on essaie de faire,
08:56c'est les coordonner
08:57et les organiser
08:58par groupes de pays.
09:00Car certains projets
09:00sont trop gros
09:01pour un seul.
09:02Mais ils sont faisables
09:03à plusieurs,
09:04qu'il s'agisse
09:05de défense aérienne,
09:06de murs de drones
09:06ou autres projets ambitieux.
09:11Et pour revenir
09:12à votre première question,
09:13j'ai visité l'Ukraine
09:14récemment
09:15et leurs usines à drones.
09:16Elles sont vraiment
09:17impressionnantes
09:18pour ce qui est
09:18de l'innovation
09:19et leur rapidité
09:20à produire
09:21des drones d'interception.
09:24Ils ont une vision claire
09:25de comment procéder
09:26car ils sont déjà
09:27en plein dedans.
09:29Donc, nous n'allons pas
09:30inventer la roue.
09:32Nous pouvons apprendre
09:33de leur expérience
09:34ce que nous voulons savoir.
09:36Et comme vous l'avez noté,
09:37en France, par exemple,
09:39vous avez une industrie
09:39de défense
09:40très développée.
09:41Je suis sûre
09:42que vous pouvez augmenter
09:43les cadences de production.
09:48À propos de la guerre
09:49en Ukraine,
09:50vous avez félicité
09:51les Américains
09:52d'avoir déclenché
09:53des sanctions
09:53contre deux géants
09:55du pétrole russe.
09:57Mais Donald Trump
09:58reste un partenaire
09:59de l'OTAN imprévisible
10:00qui menace régulièrement
10:01les Européens
10:02de nouveaux droits
10:04de douane.
10:05Vous pensez
10:05qu'il veut
10:06l'Europe à genoux ?
10:07En tout cas,
10:10il veut vraiment
10:11une Amérique très forte.
10:13Alors,
10:13s'il affaiblit
10:13tout le reste du monde,
10:15je pense que sa priorité,
10:16c'est l'Amérique.
10:18Mais bien sûr,
10:19la question pour nous
10:20est comment réagir
10:21à cette situation.
10:23Et bien sûr,
10:24en Europe,
10:24nous croyons toujours
10:25aux vertus du libre-échange.
10:28Et nous voyons
10:28que beaucoup de partenaires
10:29dans le monde
10:29y croient encore.
10:32Et nous essayons
10:32de développer
10:33ces partenariats
10:34avec ces pays.
10:37Sur l'accord commercial
10:39avec l'Amérique latine,
10:41le Mercosur,
10:42la France est en train
10:43de se faire
10:44peu à peu à l'idée.
10:45Vous l'avez annoncé
10:46un peu vite,
10:46tout de même.
10:48Est-ce parce que
10:48vous voulez vous faire
10:49vite des nouveaux amis
10:51sur ce continent
10:52sud-américain ?
10:53C'est un impératif
10:55géopolitique pour vous,
10:56Kaya Kalas ?
10:58Oui,
10:59c'est un argument.
11:01Mais si on regarde
11:02l'économie de l'Europe
11:03et de ses États membres,
11:04c'est aussi
11:05ce dont nos compagnies
11:06ont besoin,
11:06de nouveaux marchés.
11:08Et c'est pourquoi
11:09l'accord entre
11:09l'Union européenne
11:10et le Mercosur
11:11peut mener
11:11au plus grand marché libre
11:12de 700 millions
11:13de consommateurs.
11:15Je sais qu'il y a
11:17des inquiétudes
11:17sur cet accord
11:18en France.
11:19Mais la Commission
11:20a aussi mis en place
11:21des gardes-fous
11:21répondant à ces inquiétudes.
11:24Pour les agriculteurs,
11:24par exemple.
11:26Mais,
11:26d'une manière générale,
11:28tout le monde
11:29bénéficie du libre-échange,
11:30car cela signifie
11:32la prospérité
11:33de nos entreprises
11:33et nos citoyens.
11:38Même s'il y a eu
11:39un accord
11:39au niveau des chefs
11:40d'État
11:40et de gouvernement,
11:42est-ce que vous ne craignez pas
11:43néanmoins
11:44des grandes manifestations
11:46des agriculteurs
11:48contre cet accord
11:49de Mercosur ?
11:51Oui, bien sûr.
11:54Nous vivons aujourd'hui
11:55dans cette époque-là
11:56où les grandes progressions
11:58sont souvent freinées.
11:59Nous vivons dans des démocraties,
12:01donc tout le monde
12:02a le droit
12:03et est prêt
12:04à manifester.
12:06Mais nous devons
12:07toujours garder à l'esprit
12:08que d'autres puissances,
12:10en dehors de l'Europe,
12:11souhaitent vraiment
12:12que nous nous
12:13entre-déchirions.
12:15Elles cherchent
12:15les petits feux
12:16qui consument
12:17nos sociétés
12:18et jettent
12:19de l'huile dessus,
12:20de toutes parts.
12:22Car si nous nous entretuons,
12:24nous serons plus faibles
12:25envers nos ennemis.
12:30Kayak Alas,
12:30regardons aussi
12:31du côté de notre continent
12:32frère l'Afrique.
12:33Vous avez dénoncé
12:34la brutalité
12:35des forces de soutien rapide,
12:37ce groupe paramilitaire
12:38accusé de nettoyage ethnique.
12:41Au Soudan.
12:41Est-ce que vous diriez
12:42qu'il s'agit d'un génocide
12:44et comment doit réagir
12:46l'Union européenne ?
12:47La situation au Soudan
12:51est insoutenable
12:52et ne capte pas assez
12:54l'attention des médias
12:55par rapport
12:55aux autres conflits.
12:58Il y a quelques jours,
13:01j'ai rencontré
13:01cette jeune fille
13:02soudanaise
13:02qui m'a raconté,
13:04qui m'a décrit
13:05ce qui se passe
13:06vraiment là-bas.
13:06et c'est très très dur.
13:10Ce que nous essayons
13:11de faire,
13:12c'est d'appeler
13:13ceux qui soutiennent
13:13les partis en guerre
13:14en leur fournissant des armes
13:15à cesser de le faire.
13:18Parce que les souffrances
13:19humaines sont atroces
13:20au Soudan.
13:22Nous faisons de notre mieux,
13:24nous sommes les premiers
13:25pourvoyeurs d'aide humanitaire,
13:27mais les guerres
13:27doivent cesser
13:28et ceux qui les soutiennent
13:30s'arrêter.
13:30Et donc vous avez besoin
13:35urgentement d'accès humanitaire
13:37aux zones affectées
13:39au Soudan ?
13:40Oui, exactement.
13:42Et le problème,
13:43c'est que les belligérants
13:44ne se préoccupent pas
13:45vraiment des gens.
13:46Ce qui soulève la question.
13:48Pourquoi vous battez-vous
13:49si vous ne vous battez pas
13:51pour les gens ?
13:52Si vous vous en fichez d'eux ?
13:54Et c'est pourquoi
13:55on est vraiment en droit
13:55de se demander
13:56pourquoi ne laissent-ils pas
13:58l'aide humanitaire entrer
13:59pour aider efficacement
14:00les gens qui souffrent.
14:03En tant que chef
14:04de la diplomatie européenne,
14:06vous avez participé à Paris
14:07à la conférence de soutien
14:08à la paix dans la région
14:09des Grands Lacs
14:10le 30 octobre dernier.
14:11Est-ce que vous êtes
14:11satisfaite de ces résultats ?
14:14Eh bien, je pense
14:15qu'il est important
14:16de s'engager
14:17avec nos partenaires africains
14:19et que maintenir la paix
14:20en Afrique
14:21est indispensable
14:22pour nous aussi.
14:24Car vous savez,
14:25avec tous les maux
14:26que vivent les Africains,
14:28s'il n'y a pas de stabilité
14:29et que les gens
14:30ne peuvent pas vivre
14:30où ils sont,
14:32alors ils viennent
14:32vers notre continent,
14:34l'Europe.
14:36Et pourtant,
14:37il y a beaucoup
14:37d'engagement de notre part,
14:39de soutien des États membres
14:40et de l'Union européenne
14:41à hauteur de 129 millions
14:43d'euros d'aide humanitaire.
14:46Mais tout le monde
14:47doit comprendre
14:47que pour la stabilité,
14:49la prospérité,
14:51les investissements,
14:53il y a besoin de paix.
14:53L'UE ne va-t-elle pas
14:56réduire son aide
14:57à l'Afrique
14:58comme les USA ?
14:59Bon,
15:01si on prend un peu
15:01de recul,
15:02vous dites vrai.
15:04Les Américains
15:04ont retiré leur aide
15:05et tous les pays
15:07du monde
15:07attendent devant
15:08notre porte
15:09en nous demandant
15:10de combler
15:11le manque à gagner.
15:13Mais nos contribuables
15:14européens
15:15ne le peuvent pas.
15:17Nous ne pouvons
15:17suppléer
15:18pour tous les pays
15:19et gens
15:20à travers le monde.
15:22Nous avons
15:22beaucoup de priorités,
15:24beaucoup d'endroits
15:25à travers la planète
15:26où nous sommes déjà
15:27les premiers donateurs.
15:29Mais il y a plein
15:30de pays riches
15:30à travers le monde
15:31qui devraient aussi
15:32partager le gâteau
15:33avec des pays
15:34beaucoup plus pauvres.
15:35Nous essayons
15:36de faire notre devoir,
15:38mais nous ne pouvons
15:39pas combler le vide
15:39laissé par les Américains.
15:43En tant que chef
15:44de la diplomatie européenne,
15:46Kaya Kalas,
15:47est-ce que vous portez
15:48l'habit facilement
15:49?
15:50Je m'explique,
15:51vous avez la concurrence
15:52des États membres
15:53dont les chefs d'État
15:54voudraient finalement
15:55être très présents
15:56sur la scène internationale,
15:57de certains chefs
15:58d'institutions,
15:59on pense à la présidente
16:00de la Commission européenne,
16:01beaucoup de compétitions
16:02pour exister.
16:04Est-ce que ce job
16:05vous plaît toujours ?
16:06Oui,
16:09il y a bien sûr
16:10beaucoup à faire.
16:12Quand j'ai débuté,
16:14nous nous étions
16:14donné des objectifs,
16:16mais le travail
16:16s'est avéré
16:17très différent.
16:18Par exemple,
16:19quand j'ai commencé,
16:21j'ai dû m'occuper
16:21de la levée des sanctions
16:22contre la Syrie.
16:25J'ai dû m'en occuper
16:26grandement
16:26et on s'est tous mis
16:27sur le dossier.
16:30Et je peux vous donner
16:30plein d'autres exemples
16:31qui ne faisaient pas
16:32partie de mes objectifs
16:33initiaux,
16:34mais je crois
16:35que mon grand but
16:36est de faire de l'Europe
16:37une puissance géopolitique
16:39qui pèse davantage
16:40sur la scène mondiale,
16:41que ce soit vis-à-vis
16:43de l'Afrique,
16:44l'Amérique latine,
16:46l'Asie
16:46ou de l'Europe
16:47elle-même.
16:47Kaya Kalas,
16:50merci d'avoir été
16:51notre invité aujourd'hui.
16:52Merci à vous
16:53de nous avoir suivis.
16:54Restez en notre compagnie
16:54en part en direction
16:55de Strasbourg
16:56par les écologies
16:58à l'approche
16:59de la COP30
17:01et de la position
17:02des Européens.
17:03C'est notre débat.
17:09Merci de nous rejoindre
17:10à Strasbourg
17:10au Parlement européen
17:12pour parler de la lutte
17:13contre le réchauffement climatique.
17:15En novembre,
17:15la ville de Belém
17:16au Brésil
17:16accueille la conférence
17:18sur le climat,
17:18la COP30.
17:20Et justement,
17:20nous allons aussi fêter
17:21cette année
17:22les 10 ans
17:23des accords de Paris
17:24sur le climat
17:25lors de la COP21
17:26signée par 195 pays
17:28pour limiter à 2 degrés
17:29le réchauffement
17:31durant ce siècle.
17:32Alors,
17:3310 ans plus tard,
17:34l'Union européenne
17:34se présente-t-elle
17:35toujours comme
17:36la championne du climat
17:37capable de tenir
17:39les objectifs de réduction
17:40particulièrement contraignants
17:42qu'elle s'est fixée
17:43pour atteindre
17:44la neutralité carbone
17:45en 2050 ?
17:46Et en tout cas,
17:47les Européens
17:47ont amorcé
17:48une dynamique de baisse
17:50de leurs émissions
17:51de gaz à effet de serre
17:52avec le patte vert
17:53lancé en 2019
17:54à un ensemble
17:55de lois écologiques.
17:57Mais depuis
17:57les dernières élections
17:58européennes de 2024,
17:59cette ambition européenne
18:00est en train
18:00d'être revue à la baisse
18:02sous la pression
18:03de la droite,
18:03de l'extrême droite.
18:04Certains reculs
18:05écologiques ont lieu,
18:07notamment sur la lutte
18:08contre la déforestation,
18:09les obligations
18:10vers des entreprises
18:11ou la transition
18:12vers la voiture électrique.
18:14Pour parler de tous ces sujets
18:16qui nous concernent,
18:17nous sommes en compagnie
18:18de Céline Imar.
18:18Bonjour.
18:19Bonjour Caroline.
18:20Vous êtes députée européenne
18:21française du Parti populaire
18:22européen,
18:23c'est le grand groupe
18:23de droite de l'hémicycle,
18:25agricultrice d'ailleurs
18:26de profession.
18:27Et puis,
18:28nous avons avec nous aussi
18:28Marie Toussaint,
18:29eurodéputée française également.
18:31Bonjour.
18:31Bonjour.
18:32Vice-présidente du groupe
18:34des Verts au Parlement européen.
18:36Alors Marie Toussaint,
18:37en 2023,
18:39l'Union européenne
18:40a baissé de 37%
18:41ces émissions de gaz
18:43à effet de serre
18:43par rapport à 1990.
18:45C'était pas mal.
18:46Est-ce qu'on est sur la bonne voie ?
18:47Alors,
18:48à la fois,
18:49on a réduit nos émissions
18:50de gaz à effet de serre,
18:50mais je pense,
18:51quand vous posez la question
18:52est-ce qu'on est sur la bonne voie,
18:53et pour aussi reprendre
18:54vos éléments de présentation,
18:56l'année dernière,
18:57les émissions de gaz
18:58à effet de serre
18:59de l'Union européenne
18:59ont augmenté,
19:01augmenté.
19:02Et les émissions en France
19:03ont stagné,
19:04voire légèrement augmenté.
19:05Alors je vous dis des chiffres
19:05qui pourraient être corrigés
19:06par les instituts
19:07parce que ça prend un peu de temps,
19:08mais enfin,
19:09la tendance est extrêmement mauvaise.
19:11La tendance,
19:11c'est une tendance
19:12de la rehausse,
19:13d'une nouvelle augmentation
19:14des émissions de gaz
19:15à effet de serre,
19:16alors que le climat
19:16est totalement en train
19:17de s'emballer.
19:18On apprend que les forêts
19:19d'Australie rejettent plus
19:20de CO2 qu'elles n'en absorbent.
19:22C'est-à-dire que la nature
19:22ne sait plus faire
19:23avec ce qu'on est en train
19:24de lui envoyer
19:25comme CO2 dans la figure.
19:27Et ça,
19:28c'est avant même
19:29que toutes les attaques
19:31sur le pacte vert
19:32qui sont en cours en ce moment
19:33dans l'hémicycle
19:34dans l'Union européenne
19:35n'aient été adoptées.
19:36Ça veut dire
19:36qu'il y a eu vraiment
19:37un coup d'arrêt
19:38à la transformation écologique.
19:39Et d'ailleurs,
19:40Céline Imar,
19:40l'Agence européenne
19:42pour l'environnement,
19:42estime que l'Union européenne
19:43pourrait ne pas atteindre
19:44l'objectif qu'elle s'était fixée
19:46de baisser ses émissions
19:47de 55% en 2030.
19:50Cela veut dire peut-être
19:50qu'on n'en a pas fait assez
19:51en termes d'écologie
19:52ces dernières années ?
19:54Cela veut dire
19:54la première des choses
19:55que l'Union européenne
19:56aujourd'hui compte pour 6%,
19:586% des émissions
19:59de gaz à effet de serre
20:00dans le monde,
20:01parmi lesquelles la France
20:02comptent 0,7%.
20:03L'objectif du Pacte Vert
20:05n'était malheureusement pas
20:06d'agir pour le climat,
20:08mais de pénaliser les Français
20:09et de pénaliser
20:10ceux qui produisent chez nous.
20:11Avoir des objectifs écologiques,
20:12c'est très bien,
20:13mais il faut pour cela
20:14valoriser les initiatives
20:15de terrain,
20:16valoriser l'innovation
20:17et non pas toujours vouloir
20:19la décroissance de la production,
20:21pouvoir s'asseoir
20:22sur des notions
20:22comme notre souveraineté
20:24en termes automobiles,
20:25en termes alimentaires,
20:26en termes agricoles
20:27et faire payer finalement
20:28la facture
20:29à des Français
20:30qui sont déjà
20:31très difficilement
20:33qui peuvent arriver
20:34à la fin du mois
20:35et à faire payer la facture
20:36à des petites
20:37ou à des très petites entreprises
20:38qui sont pénalisées
20:39sans cesse
20:40pour produire chez nous
20:41ce qu'il y a de plus vertueux
20:42puisque aujourd'hui
20:42notre production,
20:43qu'elle soit agricole
20:44ou industrielle,
20:45est la plus vertueuse au monde.
20:47Alors on va écouter
20:48quelqu'un qui n'est pas
20:49tout à fait d'accord
20:49avec ce point de vue
20:50puisque à la suite
20:52de son action climatique
20:54assez inquiétante
20:55selon certains militants écologiques,
20:57les émissions de carbone
20:59de l'Union européenne
21:01n'ont pas diminué
21:02à hauteur de ce que l'on souhaitait.
21:03On écoute tout de suite
21:04l'ONG WWF.
21:06Mais tout ce qui a été accompli
21:08depuis cinq ans
21:08pourrait bien être détruit
21:10dans les cinq prochaines années.
21:12L'essentiel des réglementations
21:13qui ont été mises sur la table,
21:15aussi bien sur la déforestation
21:16que sur la transparence financière
21:17ou en faveur des énergies renouvelables,
21:20est aujourd'hui remise en cause.
21:21Et cela montre
21:22que l'Union européenne,
21:23finalement,
21:24n'aurait connu
21:24qu'un moment passager
21:25de politique en faveur du climat
21:27et à la faveur
21:29de la guerre en Ukraine,
21:30de la crise de la dette,
21:31du retour des populismes,
21:33serait en train
21:33de revenir en arrière,
21:35ce qui serait donc
21:35particulièrement important
21:36à la fois pour
21:38le leadership climatique européen
21:40et tout simplement
21:40pour la capacité
21:42de la planète
21:43à réduire ses émissions
21:44de gaz à effet de serre.
21:45Alors un exemple
21:46de retour en arrière,
21:46Marie Toussaint,
21:47la lutte contre la déforestation
21:49puisqu'on est en train
21:51de reporter
21:51l'application
21:52de la loi contre la déforestation,
21:54une loi qui est jugée
21:55trop contraignante,
21:56notamment par la droite
21:57du Parlement européen.
21:59Bientôt,
22:00ce pacte scellé
22:01lors de la dernière mandatoire
22:03d'Ursula von der Leyen,
22:04il n'aura de vert
22:05que le nom,
22:06finalement.
22:07Exactement.
22:08Mais alors,
22:09j'espère que j'aurai l'occasion
22:10de répondre à Mme Mimar
22:11que j'ai écouté sagement
22:12mais qui,
22:13dès sa première phase,
22:14m'a donné envie
22:14de bondir sur mon siège.
22:16Donc on verra,
22:17je vais vous répondre
22:17sur la déforestation
22:18parce que c'est extrêmement important.
22:19En fait,
22:20on a au sein du Parlement européen
22:22des forces,
22:22la droite,
22:23l'extrême droite,
22:24qui veulent qu'on arrête
22:25de protéger la nature,
22:26tout simplement.
22:26Et donc,
22:27on a à la fois
22:28des textes
22:29qui visent à juste
22:30s'informer,
22:31surveiller l'état de santé
22:32des forêts
22:32qui sont tuées dans l'œuf
22:33avant même qu'on les adopte,
22:35hop, paf,
22:35ils sont tués.
22:36Et puis des textes
22:37qui étaient des textes
22:38importants,
22:39des textes dont l'Union européenne
22:40était fière,
22:40qu'elle vantait
22:41sur la scène internationale
22:42parce qu'elle était pionnière,
22:44les textes du pacte vert
22:45qui visaient à lutter
22:46contre la déforestation
22:47dans le monde
22:47qui a déjà été reportée
22:49une fois d'un an
22:49et puis là
22:50qui est encore reportée
22:51en tout cas
22:51dans sa dimension
22:53portant sur les sanctions.
22:54Bon bref,
22:55vous voyez bien
22:55qu'on est en extrême difficulté
22:57et que les droites,
22:57l'extrême droite,
22:58en réalité,
22:59luttent contre
22:59toute forme de protection
23:00de la nature.
23:01Alors,
23:02vous entendez,
23:02Madame Imar,
23:03le reproche qui est fait.
23:04C'est vrai que la Commission européenne
23:05a dit qu'il fallait simplifier
23:07un certain nombre de textes,
23:09notamment reporter
23:11les réglementations environnementales
23:13qui imposent plus de transparence
23:14aux entreprises
23:14dans leur bilan carbone,
23:16les petites entreprises,
23:17etc.
23:17Vous êtes en accord avec ça,
23:19mais ça n'est pas passé
23:19au Parlement européen
23:20devant ce Parlement.
23:21Oui, tout à fait.
23:22Enfin, moi,
23:22je tiens à dire quand même
23:23que je n'ai pas de leçon
23:24de populisme
23:25à recevoir de minorités actives
23:26comme certaines ONG
23:27qu'on vient d'écouter
23:28et qui ont passé des années
23:30à saboter une filière
23:32vertueuse, décarbonée
23:33et qui permet d'accéder
23:34à l'électricité à bas prix
23:35et qui est un fleuron
23:36de l'industrie française
23:37comme le nucléaire.
23:39Absolument.
23:39Sur la bureaucratisation,
23:41je pense qu'aujourd'hui,
23:42vouloir faire des progrès
23:43pour l'écologie,
23:43ça ne peut pas se faire
23:44simplement au détriment
23:45des gens qui vivent
23:46et qui travaillent chez nous.
23:47Je le redis.
23:48Donc aujourd'hui,
23:49en fait,
23:50on n'a pas voulu
23:50complètement arrêter
23:51le monitoring
23:52sur la déforestation
23:53simplement dans une
23:54quatrième catégorie
23:56de pays.
23:56Je ne vous ai pas interrompu,
23:57je vous remercierez
23:58de ne pas faire de l'électricité.
23:58Vous finissez,
23:59Madame Imar,
23:59et après vous répondrez,
24:00Madame Poussin.
24:01On a pu faire,
24:01c'est créer sur la forêt
24:02une quatrième catégorie
24:03de pays dite à zéro risque
24:04que sont les pays européens.
24:06En fait,
24:06on peut penser qu'aujourd'hui,
24:07quand on produit
24:07dans le monde
24:08de la viande bovine
24:09ou du café,
24:10le risque de déforestation,
24:11il est chez les producteurs
24:12qui sont, par exemple,
24:13au Brésil ou en Argentine,
24:14pas chez les producteurs
24:15de viande bovine
24:16qui sont en France
24:17ou en Espagne.
24:19Donc ce qu'on veut,
24:19c'est que, en fait,
24:20les entreprises
24:21et les agriculteurs
24:22qui produisent chez nous
24:23ne soient pas soumis
24:24aux mêmes normes
24:24de traçabilité
24:25et aux mêmes obligations
24:26de reporting
24:27qui sont très coûteuses
24:28que les pays
24:29comme la Malaisie
24:30ou le Brésil
24:30qui sont effectivement
24:31soumis à déforestation.
24:32Votre réponse, Marie Tousse ?
24:33Oui, mais ça me permet
24:34de rebondir justement
24:35sur les premiers propos
24:36de Mme Imard
24:36qui disait
24:37mais attendez,
24:37la France,
24:38c'est 0,7%
24:39des émissions dans le monde.
24:40Vous savez combien
24:40ça représente
24:41en termes de population
24:42la France dans le monde,
24:43Mme Imard ?
24:43C'est plus de 1%.
24:44Ça veut dire
24:44qu'on est bien au-delà.
24:45En plus de ça,
24:46on a une responsabilité historique.
24:47On a été les premiers
24:48à émettre du CO2
24:50dans l'atmosphère
24:50parce qu'on a été les premiers
24:51à faire la révolution industrielle.
24:52Donc on a une responsabilité
24:53historique, éthique
24:55et de toute façon,
24:56le dérèglement climatique
24:57va frapper tout le monde
24:58à commencer par les plus vulnérables,
25:00ceux que vous proclamez
25:01pourtant être en train
25:03de défendre.
25:03Sur la déforestation,
25:05vous êtes peut-être
25:06en connaissance
25:07avec des gens
25:08qui respectent tout
25:09et tout ça,
25:09c'est super pour vous.
25:10Mais enfin,
25:10on a des lobbies
25:11de l'exploitation du bois
25:12aussi sur le territoire
25:13de l'Union européenne
25:14qui doivent eux aussi
25:15protéger les forêts.
25:16Nos forêts vont extrêmement mal.
25:18Les puits de carbone
25:18sont en train
25:19de se détériorer
25:20à vitesse grand V.
25:22Les forêts de France
25:23et d'Europe
25:23vont extrêmement mal.
25:24Il faut absolument
25:24les préserver.
25:25Parlons de cette affaire
25:26de simplification
25:27qui a quand même
25:28été très fort dans le débat.
25:29Vous, à gauche,
25:30donc la gauche reproche
25:32au PPE
25:33de voter des lois
25:34justement pour que
25:35ça ne s'applique
25:36qu'aux très très
25:37grandes entreprises,
25:38tout ce qui est
25:38responsabilité environnementale
25:40et contrôle
25:41de la chaîne de production.
25:43Finalement,
25:44au Parlement européen,
25:45vous avez obtenu
25:46plutôt satisfaction.
25:47Elle n'est pas passée
25:48cette loi de simplification ?
25:49Oui, il y a eu
25:50une tentative
25:50de détricoter,
25:52de vider totalement
25:52de sa substance
25:53des textes
25:53qui ont été adoptés
25:54pendant le pacte vert,
25:55mais pas que,
25:56parce que la durabilité
25:57des entreprises,
25:58les règles qui avaient été adoptées
25:59datent de 2014.
26:00Donc, on revient
26:01plus de 10 ans en arrière
26:02sur les lois
26:03pour surveiller
26:04l'activité des entreprises
26:05au moment même
26:06où les grandes
26:06majors pétrolières,
26:08Total, Shell, Exxon, etc.
26:10recommencent à investir
26:11dans les énergies fossiles
26:12et donc,
26:13on a vraiment besoin
26:14de préserver
26:15ces règles-là.
26:16Aujourd'hui, on va revenir
26:17sur les textes
26:17de simplification.
26:19Moi, je me fais accuser
26:20par la gauche
26:20et par les verts
26:21en permanence
26:21de déréguler
26:22ou de brunir
26:23le pacte vert.
26:23Est-ce que c'est le cas ?
26:24Non, sûrement,
26:24je l'assume,
26:25mais en plus,
26:25je le revendique
26:26et j'en suis extrêmement fière.
26:27Aujourd'hui,
26:28on ne peut pas faire
26:29de l'écologie
26:29simplement un slogan
26:30et en faisant
26:31que ce soit en sorte
26:32des gens qui produisent
26:32déjà de manière
26:33extrêmement vertueuse
26:34chez nous
26:34qui payent la facture.
26:35La nouvelle religion morale
26:36et messianique
26:37qui consiste à dire
26:38on va battre notre coulpe
26:40en permanence
26:46de l'accord
26:46en janvier 2026
26:48des accords de Paris.
26:48Ça, c'est un argument, peut-être.
26:50Ce qui est un argument,
26:51c'est surtout
26:51que les États-Unis
26:52et le Qatar
26:53sont extrêmement d'accord
26:55avec Mme Imar
26:55pour dire qu'il faut détruire
26:57les lois européennes.
26:57Ça, ils sont d'accord.
26:58Pourquoi ?
26:59Parce qu'ils ont
26:59les entreprises
27:00les plus polluantes,
27:01celles qui bafouent le plus
27:02les droits humains
27:02et qu'ils ont besoin
27:03de pouvoir placer
27:04n'importe quel produit
27:05sur le marché européen
27:06quitte à réduire
27:07en esclavage
27:07un certain nombre de populations.
27:09Donc, ils sont d'accord
27:09avec Mme Imar.
27:10La Chine et les États-Unis
27:11représentent deux tiers,
27:1366% des émissions
27:14de gaz à effet de serre
27:15dans le monde.
27:16Le constat, c'est qu'en 2026,
27:17les États-Unis se retirent
27:18des accords de Paris
27:19et que la Chine a investi par an
27:21plus de 620 milliards par an
27:23dans l'énergie verte
27:24et dans la croissance verte.
27:25Et nous, en fait,
27:27on est complètement à rebours.
27:29C'est-à-dire qu'on se pénalise,
27:30on se tire des balles
27:31dans le pied en permanence
27:32sous couvert d'assumer
27:33la responsabilité
27:34des émissions de gaz à effet de serre mondial.
27:36Madame Imar,
27:37ce qu'il faut faire,
27:37c'est investir,
27:38c'est simplifier la vie
27:39de ceux qui produisent chez nous.
27:41Alors, on est d'accord
27:41sur l'investissement.
27:42On ne cesse de le demander
27:43et c'est votre groupe politique
27:45qui demande l'austérité
27:46et qui empêche les investissements.
27:47Mais par contre,
27:48j'ai peur que vous ne sachiez pas
27:49ce que je ne veux pas vous voter.
27:51Mais la peur,
27:52en fait, c'est votre seul créneau.
27:53En fait, vous parlez de la peur,
27:54vous provoquez la peur,
27:55c'est vraiment votre base électorale.
27:57C'est nous qui agitons les pères en permanence.
27:58Revenons sur le sujet.
27:59Madame Imar, je suis désolée,
28:01j'ai le sentiment
28:01que vous ne savez pas de quoi vous parler.
28:02Parce que les textes
28:03que nous avons adoptés,
28:05ils visent justement
28:05à faire en sorte que quoi ?
28:07Que les produits qui viennent de Chine,
28:08que les produits qui viennent des Etats-Unis
28:10soient produits dans des conditions
28:11qui soient au moins celles
28:12de l'Union européenne,
28:13c'est-à-dire dans le respect
28:14du droit du travail
28:15et dans le respect
28:15de la protection de la nature.
28:17C'est précisément l'inverse
28:18que ce que vous venez de raconter.
28:19Donc, soit vous mentez
28:20aux téléspectateurs,
28:21aux téléspectatrices,
28:22soit il faut revoir vos dossiers.
28:23Les Etats-Unis sortent
28:24des accords de Paris en 2026.
28:26La Chine, aujourd'hui,
28:27investit dans la croissance en verre.
28:28Et l'Europe ne peut pas être
28:29la seule à payer le prix
28:31et à faire payer à ces populations,
28:33à ces classes moyennes
28:33et à ces producteurs
28:34le prix d'émissions de gaz
28:36à effet de serre mondial
28:37que ce n'est pas nous qui y mettons.
28:38Céline Imar,
28:39est-ce que vous assumez
28:39au sein du Parti populaire européen,
28:41au sein de la droite européenne,
28:42d'allier vos voix,
28:43parfois avec les groupes
28:44à l'extrême droite
28:45de cet hémicycle européen
28:46pour détricoter ce pacte vert ?
28:47Absolument.
28:48Non, mais je l'assume
28:49et je le revendique.
28:49Je vous le redis encore une fois,
28:50je n'ai pas de leçon
28:51de populisme, d'éthique
28:53ou de démocratie
28:53à recevoir des groupes
28:55de n'importe quel groupe.
28:56Aujourd'hui, moi je vote
28:57en fonction du programme électoral
28:59que j'ai soutenu
29:00pendant les élections européennes.
29:01Je vote pour protéger
29:02les agriculteurs,
29:03les classes moyennes,
29:04les PME et notre industrie.
29:05Et quand il y a des amendements
29:06ou il y a des textes,
29:07je ne vote pas en fonction du logo,
29:09je vote en fonction du contenu.
29:10Et s'il y a des personnes
29:11à ma droite
29:12qui votent la même chose que moi
29:13et que les priorités que je porte,
29:15mais ce n'est pas à moi
29:16d'en juger.
29:17Alors on va poursuivre
29:18sur un autre chapitre
29:19qui est assez intéressant.
29:20L'Espagne et la France
29:21sont plutôt pour le maintien
29:23de l'objectif de fin
29:25thermique neuve en 2035
29:27avec des flexibilités,
29:29dit la France,
29:29tandis que l'Allemagne
29:30défend son industrie
29:31en plaidant pour le réalisme.
29:33On écoute tout de suite
29:34Friedrich Merz, le chancelier.
29:40Il ne doit pas y avoir
29:41d'arrêt brutal
29:42de la vente des voitures thermiques
29:43en 2035.
29:46Je le dis ainsi
29:47en considérant
29:48ce que je peux faire
29:49au sein de l'Union européenne
29:50avec mes partenaires européens.
29:55Je ferai tout
29:56pour qu'il n'y ait pas
29:57de rupture brutale
29:58des ventes
29:58en 2035.
30:01Un objectif brutal
30:03de sortie,
30:04c'est ce que disent
30:04les industriels
30:05de l'automobile,
30:06en particulier allemands.
30:07Ça n'est pas tenable ?
30:09Marie Toussaint ?
30:10Oui, c'est ce que disent
30:11certains industriels
30:12et c'est ce que dit
30:14surtout le chancelier allemand
30:15de droite,
30:16lui aussi,
30:17on a entendu
30:17Mme Imar.
30:18L'objectif de 2035...
30:20Avec un gouvernement
30:21quand même
30:22qui contient
30:22des sociodémocrates.
30:24Oui, mais ça,
30:24c'est leur problème.
30:25Moi, je suis écologiste.
30:26Et vous savez,
30:27l'objectif de 2035,
30:28on en parle depuis
30:28extrêmement longtemps,
30:29il a même été
30:30plébiscité
30:31et extrêmement soutenu
30:32par un certain nombre
30:33d'industriels
30:34de l'automobile
30:35pendant longtemps
30:36et faute d'investissement,
30:37justement,
30:38aujourd'hui,
30:39un certain nombre
30:40d'équipementiers
30:41disent de bonne foi,
30:43je parlerai de ceux
30:43de mauvaise foi après,
30:44qu'ils ne vont pas réussir
30:45à tenir les délais.
30:46Pourquoi je parle
30:46de mauvaise foi ?
30:47Parce que
30:48les industriels
30:50de l'automobile
30:51ont beaucoup,
30:51en Europe,
30:52je le regrette profondément,
30:54préférer investir
30:54dans des gros SUV
30:55très polluants
30:56plutôt que dans
30:56des petites voitures
30:57électriques abordables
30:58et on sait à quel point
30:59les Européennes
31:00et les Européens
31:00sont prêts à passer
31:01à l'électrique
31:01s'ils peuvent
31:02les acheter,
31:03tout simplement,
31:04et on aurait eu besoin
31:05que ces industriels
31:05jouent le jeu,
31:06investissent,
31:07donc je regrette
31:07qu'ils ne l'aient pas fait,
31:08je pense qu'il est encore temps
31:09et qu'on peut soutenir
31:10celles et ceux
31:10qui veulent avancer
31:11et rendre ces voitures
31:12accessibles.
31:12Céline Imar,
31:13l'industrie de l'automobile
31:14ne joue pas le jeu
31:15de cet objectif
31:15de 2035
31:17de passer vraiment
31:17à la voiture électrique ?
31:18L'industrie automobile,
31:19non seulement joue le jeu,
31:20mais elle est extrêmement
31:21pénalisée par des objectifs
31:23chiffrés par les écologistes
31:24complètement hors sol.
31:25Ça permet d'avoir un cap ?
31:26Mais bien sûr,
31:28ça permet d'avoir un cap,
31:29mais encore faut-il
31:29avoir les outils.
31:30C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
31:31ce qu'on a fait
31:31avec l'interdiction
31:32du moteur thermique
31:33en 2035,
31:34c'est en fait le plus gros cadeau
31:36qu'on ait pu faire à la Chine
31:37qui aujourd'hui prend les marchés,
31:38qui construit des usines
31:39aux Etats-Unis
31:40et qui importe
31:41toutes ces batteries électriques
31:42chez nous.
31:42Parce qu'on n'est pas prêts.
31:44Vous savez,
31:44l'industrie,
31:45l'agriculture,
31:45ce n'est pas un bouton off,
31:46ce n'est pas sur un ordinateur
31:48ou un bouton de lumière
31:49où on allume,
31:49on éteint.
31:56qui cherche à innover,
31:57qui cherche à investir.
31:58Donc cet objectif
31:59n'est pas tenable.
32:00Heureusement que les écologistes
32:01se retrouvent en absolue minorité
32:02dans ce Parlement
32:03et dans l'Europe en général
32:04et que les gens ont bien compris
32:06que leur idéologie
32:07hors-sol de la décroissance
32:08ne peut plus continuer
32:10à sévir
32:10et à nous pénaliser.
32:11La réponse de Marie Toussaint.
32:12Mais Madame Ima,
32:13j'ai une question
32:14à vous poser encore.
32:15Mais savez-vous
32:15quel est le marché de l'automobile
32:16qui croit le plus vite
32:18aujourd'hui à travers le monde ?
32:19Mais écoutez,
32:20ce sont les petites voitures électriques.
32:21Ce sont les petites voitures électriques.
32:23Donc vous,
32:23vous proposez que l'Europe
32:26ne va plus réussir à vendre
32:29à travers le monde.
32:30Et donc pour avoir
32:31des gains électoraux
32:31d'extrêmement court terme,
32:33vous sacrifiez l'industrie,
32:34vous sacrifiez les travailleurs
32:35et vous sacrifiez
32:36les classes moyennes
32:37que vous prétendez.
32:3730 secondes chacune
32:38pour conclure sur Bélème,
32:41la COP30.
32:42Les 27 vont-ils parler
32:44d'une seule voix
32:45et avec des objectifs ambitieux ?
32:49Aujourd'hui,
32:49ce qui est important,
32:50c'est de pouvoir peser
32:52d'une seule voix
32:52et de parler d'une seule voix.
32:53Et l'Europe,
32:54face aux enjeux mondiaux,
32:55est trop souvent déjeunée.
32:57Après,
32:57on ne peut pas non plus
32:58continuer à imposer
32:59un discours.
33:00On voit souvent l'Europe
33:01comme étant extrêmement
33:02d'honnesse de leçons,
33:03d'honnesse de leçons de morale.
33:04Donc je pense que ce qui est important,
33:05c'est d'expliquer
33:06quels sont nos objectifs
33:07et de convaincre
33:08et non pas d'imposer
33:09des objectifs
33:10complètement hors sol
33:11et qui détruisent finalement
33:12les gens qui vivent
33:14et travaillent chez nous.
33:14Et pour conclure rapidement,
33:15Marie-Toussaint,
33:16l'Europe va arriver désunie
33:17à Bellem ?
33:18Je suis d'accord
33:18avec Mme Imar,
33:19ça va vous surprendre
33:20sur le fait que l'Europe
33:20doit parler d'une voix unie
33:21et qu'elle doit être claire.
33:23Je ne suis pas d'accord
33:23avec la fin.
33:24Je pense que l'Europe
33:25doit s'être inscrite
33:26et se prétend encore aujourd'hui
33:28comme leader
33:28de l'action pour le climat,
33:30qu'elle est en train
33:31de traîner des pieds,
33:32elle se dispute,
33:33elle recule
33:34et qu'on a besoin
33:35qu'elle revienne
33:36sur le devant de la scène
33:37le plus vite possible,
33:38notamment avant la COP de Bellem.
33:39Merci d'avoir très bien
33:40illustré ce débat
33:41en amont de cette COP de Bellem,
33:45COP 30.
33:46Merci à vous d'avoir suivi ce débat.
33:48Très bonne suite
33:49des programmes sur nos antennes.
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