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  • il y a 3 semaines

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00:00Parce que Dominique Grimaud voulait dire un mot sur le Goncourt.
00:02Est-ce que le Goncourt, aujourd'hui, a encore un sens sur le plan littéraire ?
00:08Ou est-ce que vous pensez qu'il n'a plus ?
00:10Comme les vins, il y a des crues qui sont très bons,
00:13et je crois que celui de cette année est très bon.
00:15Avec Dancos, évidemment, qui est carrière Dancos, qui est favori, avec Colcos.
00:21Vous l'avez lu, Colcos ?
00:22Pour être tout à fait honnête.
00:26Oui, mais je le suis, j'ai commencé.
00:28Et j'ai dû m'arrêter à peu près à la moitié du bouquin.
00:32J'en ai lu d'autres de Carrère qui m'ont plu davantage.
00:37C'est d'ailleurs Emmanuel Carrère tout court.
00:39Il ne se fait pas appeler Dancos.
00:40Oui, Emmanuel Carrère, Dancos.
00:42Je pense que pour l'ensemble de son oeuvre...
00:44Il n'y a pas Dancos.
00:46C'était sa mère, Hélène Carrère, Dancos.
00:48Et Dieu sait qu'il en parle, Dancos.
00:49Il ne parle que de ça.
00:50Mais peu importe.
00:51Donc, pour l'ensemble de son oeuvre, il est favori.
00:54Mais je pense que le meilleur des quatre finalistes, c'est le Movinet.
00:58Vous l'avez lu ?
00:59Non.
01:01Je vous l'ai fait.
01:03Vous lisez régulièrement.
01:05Je vous l'ai fait.
01:06Quel est le Goncourt qui a été le plus vendu ces 50 dernières années ?
01:09C'est celui de Marguerite Duras, sans doute ?
01:121984, l'amant ?
01:14Oui, les bienveillantes.
01:15Les bienveillantes.
01:16Bien sûr, mais il y a deux ans...
01:18Vous l'avez lu ?
01:19Alors, il est vraiment trash, je trouve.
01:21Pour le moins, oui.
01:22Il est bien trash.
01:23Oui, mais c'est quoi les bienveillantes.
01:24Et puis, Richard Millet avait beaucoup travaillé, qu'on reçoit régulièrement sur CNews et sur Europe 1.
01:28Il avait été l'éditeur de Jonathan Little.
01:31Et puis, il y a deux ou trois ans, ce roman, qui était formidable d'ailleurs,
01:35qui parlait d'un avion qui, dans les radars, était...
01:40L'anomalie ?
01:41Voilà, l'anomalie, ça, j'ai trouvé que c'était un formidable roman.
01:45Il s'est très très bien vendu, celui-là.
01:47Je crois qu'il y a eu près d'un million.
01:49Oui, le Duras, c'est près de deux millions, je crois.
01:52C'est un million, six, un million, sept, quatre, quatre, quatre.
01:53C'était l'amant, mais ça avait été un événement.
01:56Parce que Duras était quand même assez confidentiel.
02:00Adapté au cinéma par Anneau ?
02:01Oui, exactement, c'était assez confidentiel ce qu'elle écrivait,
02:05même si elle avait son public, mais elle n'avait jamais vendu un million de romans.
02:13C'est normal que je ne comprenne pas tout ce qui se dit, là ?
02:15Oui, mais c'est normal.
02:17Non, mais sur le plan littéraire, il n'y aurait beaucoup à dire des derniers concours,
02:24parce que les choix, parfois, c'est un peu comme...
02:27C'est peut-être un peu de copinage.
02:28Non, ce n'est pas du copinage, c'est l'ère du temps, c'est un peu comme le festival.
02:31C'est l'idéologie, c'est ce que sous-entendait Eric-Emmanuel Schmitt,
02:33quand il était là la semaine dernière.
02:35C'est une manière, oui.
02:36Ce qui m'ennuie aujourd'hui dans l'art, c'est qu'au-delà de l'artiste,
02:41on récompense parfois le sujet qui est traité.
02:44Et on en parle souvent avec Fabien Antoniente.
02:46Moi, si je vous fais un pitch d'un érythréen qui arrive sur le port de Marseille
02:51et qui est tabassé par trois militants RN, pourquoi pas du crade rasé et fasciste,
02:57je vais avoir...
02:58Qui finit dans la communauté LGBT.
02:59Et je vais avoir une avance sur recette, peut-être.
03:03C'est ça qu'on souligne.
03:04Et c'est vrai qu'à Cannes, c'est parfois un peu caricatural.
03:06Avec les subventions du CNC aussi.
03:08Voilà, c'est un peu caricatural.
03:09C'est ça qu'on souligne.
03:11Bon, maintenant, la littérature, elle ne peut pas non plus produire des chefs-d'oeuvre chaque année.
03:17Vous savez, combien reste-t-il de chefs-d'oeuvre sur un siècle ?
03:21Tous les grands écrivains des années 70, François Nourissier, ces gens-là, qui étaient des gens très importants.
03:25Qui lit aujourd'hui Nourissier ?
03:27Même qui lit François Sagan ?
03:29Ah, Sagan, c'est Sagan.
03:30Je les ai l'air.
03:31Tous les ans, vous avez les 10 meilleurs films de l'année qui sont à Cannes, qui ont été sélectionnés à Cannes.
03:35Moi, franchement, je trouve que Thierry Frémaux sélectionne à chaque fois les meilleurs films de l'année.
03:38Le Jafar Panaï, la Palme d'Or, cette année, est excellente.
03:41En plus, sur l'Iran, dont on a beaucoup parlé cette année.
03:43Vous l'avez vue ?
03:44Bien sûr, je l'ai vue.
03:45Moi, je ne suis pas comme Dominique Rémaud, quand je pense de quelque chose, je l'ai vue ou lue.
03:49Dominique, quel insolent.
03:53Je peux prendre les 10 dernières Palmes d'Or.
03:54Au contraire, à Cannes, il y a beaucoup d'idéologies.
03:57Je ne suis pas tout à fait d'accord.
03:58Les meilleurs films, c'est ceux qui publicitent le public, pour moi.
04:01Non, pas forcément.
04:02Il y a des énormes pouces qu'on fait énormément d'entrées.
04:05Là, on ne peut pas avoir cette démagogie.
04:06Non, mais il y a des films qui n'ont pas trouvé leur public et qui sont des chefs-d'oeuvre.
04:11Il y a peu d'artistes méconnus, quand même, comme ça.
04:15Peu d'artistes méconnus ?
04:16Non, mais moi, je vais vous citer un film, par exemple, qui n'a pas du tout trouvé son public quand il est sorti.
04:22C'est M. Klein, qui a été un échec pour Alain Delon.
04:25Et c'est un immense film.
04:26Et il y a quelques films comme ça, qui ne sont pas grand public, qui ne trouvent pas...
04:32Les Portes du Paradis de Michael Chimineau, qui a juste mis fin au Nouvelle Hollywood,
04:35est un chef-d'oeuvre absolu.
04:37Et ça a été une banqueroute totale pour le studio, au moment où il est sorti.
04:40Ice Watch Shot de Kubrick n'a pas fait...
04:42Il y a toujours des contre-exemples.
04:43Il y a toujours des contre-exemples.
04:44Non, mais il y en a beaucoup.
04:45Ice Watch Shot, qui est un des meilleurs Kubrick, en France, n'a pas marché en France.
04:51C'est Spielberg qui a fait le montage, d'ailleurs.
04:53Qui a fait le montage ?
04:54C'est Spielberg qui est mort pendant le montage.
04:56C'est Spielberg qui a terminé le montage.
04:57Oui, le film est formidable.
04:58Je n'ai pas vu la dernière Palme d'Or, mais les deux précédentes, je n'ai pas trouvé que c'était...
05:03Bon, il est 17h09, on parle de la police et on parle de Florian.
05:07C'est une interview vraiment exceptionnelle, parce que c'est la première interview qui est diffusée, d'ailleurs, sur le site ActuPolice.
05:21Ce qui fait que, d'ailleurs, l'interview est faite avec un tutoiement, parce que ce sont des collègues qui échangent entre eux.
05:28En tout cas, c'est un collègue qui interroge Florian.
05:29Alors, Florian, il est brigadier-chef de 40 ans, vous le savez, et le 27 juin 2023, après un refus d'obtempérer,
05:35une course-poursuite s'engage entre une voiture de sport puissante et deux motards de la police nationale.
05:42Dans cette interview, il ne s'agit pas d'aborder l'affaire dite Naël, encore en cours d'instruction,
05:47mais de mettre en lumière les répercussions d'une poursuite judiciaire dans l'exercice de ses fonctions,
05:51sur sa vie privée, la carrière et l'étape psychologique d'un policier.
05:55Je rappelle que ce Florian M a été mis en détention provisoire, sans doute parce que l'opinion publique,
06:01ou parce qu'Emmanuel Macron avait...
06:03Pour l'ordre public, c'était pour les émeutes, c'est très clair.
06:06Et puis Emmanuel Macron, immédiatement, avait donné son avis.
06:09Il l'a lâché, il a lâché la...
06:10Et ce jour-là, la rupture entre Emmanuel Macron et les forces de l'ordre se sont actées.
06:14Et on se souvient des mots précisément où il...
06:17Inexcusable.
06:18Voilà, et la présumption d'innocence.
06:19Inexplicable.
06:20Tout ça assitue.
06:20Voilà, la présumption d'innocence.
06:22Mais François Hollande avait fait pareil pour, je crois que c'était Théo,
06:25il avait fait sensiblement la même chose.
06:26En tout cas, il était allé le voir dans l'hôpital.
06:28Alors là, les questions, je vous les lis.
06:30Comment vas-tu ? Demande le journaliste, ou en tout cas celui qui interroge Florian.
06:34Il y a des moments plus compliqués que d'autres, ce n'est pas simple tous les jours,
06:37mais je reste combatif et déterminé.
06:39Je suis surtout inquiet pour ma famille, suite aux nombreuses menaces de mort que j'ai reçues,
06:43et je ne souhaite pas qu'elles revivent la même chose qu'il y a deux ans.
06:46Par quelle phase es-tu passé ?
06:47En détention, j'étais focalisé sur ma défense.
06:50J'ai beaucoup fait de sport et de lecture, ce qui m'a aidé à tenir.
06:54Mais avec le temps, je commençais à ne plus supporter le bruit des autres détenus
06:57qui hurlaient et tapaient en permanence sur les barreaux.
07:01L'isolement devenait très pesant, au point que je me parlais à moi-même et tournais en rond.
07:06Mais dans l'ensemble, même si ce n'était pas facile, j'ai réussi à rester fort.
07:10Ça s'est dégradé lorsque je suis sorti de détention.
07:13Je suis passé par des crises d'angoisse.
07:15J'avais surtout peur pour la sécurité de ma famille, car encore aujourd'hui, nous sommes menacés de mort.
07:21Donc c'est une interview poignante.
07:23Penses-tu que cette affaire t'est fondamentalement changée ?
07:27Bien sûr, répond Florian M.
07:29Aujourd'hui, je suis conscient que tout peut basculer très vite.
07:32J'ai appris à relativiser les petits soucis du quotidien qui n'en sont plus vraiment pour moi,
07:37étant donné que j'ai des problèmes bien plus conséquents à gérer maintenant.
07:40C'est vrai que tout peut basculer en une seconde.
07:42Tout, nos vies, on le sait, on le sait.
07:45Moi, je vous assure, aujourd'hui, dans Paris, j'hésite parfois à prendre ma voiture.
07:49Parce qu'avec les vélos, avec les piétons, tout peut basculer.
07:54J'ai vu, il y a quelques mois, c'est un miracle si je n'ai pas pris de plein fouet
08:02un cycliste qui traversait de manière perpendiculaire à la route,
08:07et qui était dans son tort.
08:09Il était dans son tort à 100%.
08:11Mais il n'empêche, qu'est-ce que ça...
08:14Si tu blesses quelqu'un qui est dans son tort, tu l'as blessé.
08:18Donc, tu as une culpabilité très grande.
08:21Et si vous le tuez, c'est un homicide involontaire.
08:22Et toute ta vie, tu portes cela en toi.
08:26Tu te dis...
08:27Même si ta responsabilité est exclue,
08:31il n'empêche que ta culpabilité morale, elle existe.
08:35« Je sais aussi qu'on fait un métier dans lequel tu peux partir de chez toi le matin,
08:39te rendre au travail, prendre ton service comme d'habitude,
08:42et ne pas rentrer chez toi auprès des tiens pendant une longue période. »
08:44C'est ce qu'il dit.
08:45Vraiment, cette interview est vraiment poignante.
08:48Moi, j'ai souvent pensé, on a souvent parlé de Florian M,
08:52parce que, comment dire,
08:56on ne met pas assez en perspective
08:58les conditions qui ont abouti
09:02à ce que Florian M commette l'irréparable.
09:07C'est-à-dire que, sur de nombreux mètres,
09:10plusieurs kilomètres,
09:12c'est une course-poursuite,
09:13avec une voiture qui est volée,
09:15avec quelqu'un qui prend tous les risques,
09:18en l'occurrence Naël.
09:19Il n'empêche que c'est un drame,
09:20puisque Naël est mort.
09:23Et c'est un drame, bien sûr.
09:24Et ce qu'ont dit les experts,
09:25ça avait été révélé par William Molinier
09:27du service police-justice d'Europe 1,
09:29c'est en redémarrant le véhicule
09:31que le tir de Florian M est dévié
09:34et termine, malheureusement,
09:36bien malheureusement,
09:37dans les organes vitaux de Naël.
09:39Et malgré ce qu'ont dit les experts,
09:40il est renvoyé,
09:41et à l'heure où on se parle,
09:42il sera jugé pour meurtre.
09:44Il y a déjà...
09:45Il sera jugé pour meurtre ?
09:46Alors, on se parle, oui.
09:47Il y a eu appel de Francklénard.
09:49Il y a eu appel du maître Francklénard.
09:52À l'heure où on se parle,
09:53il sera jugé pour meurtre.
09:54Mais meurtre, c'est la volonté.
09:56Donc ça veut dire volonté de tuer Naël ?
09:57Sans préméditation.
09:58Oui, mais volonté de le tuer.
10:01Volonté de le tuer.
10:02Oui, mais comment peut-on...
10:03Je veux dire,
10:04comment peut-on imaginer cela ?
10:05Moi, je ne suis évidemment pas un juriste,
10:07mais comment peut-on imaginer
10:08qu'un policier soit dans cet état d'esprit-là ?
10:12Évidemment qu'il ne l'est pas.
10:14Moi, ça me paraît évident
10:15et je ne pensais pas
10:15qu'il serait renvoyé dans une cour d'assises.
10:17Je pensais que ce serait
10:18violence volontaire
10:19ayant entraîné la mort
10:20sans intention de la donner.
10:21Il est d'accord avec ce procès
10:23qui sera celui de la police tout entière,
10:24instrumentalisé par l'extrême-gauche,
10:26qu'il y aura une pression médiatique
10:28très forte sur les jurés
10:29qu'ils l'auront même
10:30avant d'être désignés.
10:32Parce que là,
10:32ils sont comme nous.
10:33Avant d'être désignés jurés,
10:34ils vivent
10:35et ils voient
10:35l'espace médiatique
10:37dans lequel on évolue,
10:38le discours anti-police.
10:39Et je l'annonce jeudi,
10:40CNews diffusera
10:41un long format
10:42sur les violences
10:43contre les policiers.
10:44Vous verrez des choses
10:44hallucinantes
10:46avec des décisions de justice
10:47hallucinantes
10:48à l'endroit de policiers
10:49qui ont pourtant été agressés.
10:51Il est 17h15,
10:52on va marquer une pause
10:53et puis nous parlerons,
10:55c'est le week-end de la Toussaint,
10:55je l'ai dit,
10:56demain c'est le 1er novembre,
10:57la fête de tous les saints,
10:58le jour des morts,
10:59c'est le lendemain.
11:00Vous serez nombreux
11:00à vous rendre dans les cimetières
11:02pour fleurir
11:03les tombes de vos proches.
11:05Y a-t-il une vie
11:05après la mort ?
11:07Voilà une question
11:08que je vais vous poser.
11:09Y a-t-il une vie
11:09avant la mort aussi,
11:11parfois ?
11:11Oui, c'est mieux.
11:12C'est mieux.
11:13Ça dépend pour qui.
11:15A tout de suite.
11:16Sous-titrage Société Radio-Canada
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