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  • il y a 2 jours
Dans ce numéro du magazine 20h30 le Vendredi diffusé sur France 2, retour vibrant sur l’un des moments les plus spectaculaires de la carrière de Johnny Hallyday : ses concerts légendaires au Stade de France. Témoignages, images d’archives et anecdotes inédites viennent raviver la mémoire d’un showman hors norme, capable d’enflammer des foules entières et de marquer à jamais l’histoire du spectacle vivant.

Catégorie

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Musique
Transcription
00:00Qui sera demain sur la scène du Stade de France ?
00:10Un immense rendez-vous pour chaque artiste qui a ce privilège.
00:13La plus jeune génération a peut-être la réponse.
00:15Joe, le rappeur marseillais, monte à Paris, direction Saint-Denis,
00:19pour un lieu devenu mythique.
00:20Avant lui, il y a eu Indochine, Mylène Farmer, Gims,
00:23mais aussi le boss.
00:25Il fut à jamais le premier.
00:26L'idole du rock français Johnny Hallyday.
00:28C'était en 1998, trois dates attendues par des dizaines de milliers de fans.
00:33Un concert hors norme, démesuré,
00:35qui va se retrouver en péril par les caprices du ciel.
00:39Alors selon vous, sera-t-il finalement sur la scène ce soir-là ?
00:42C'est l'histoire de ce vendredi.
00:58Sur cette photo, on voit Johnny face aux éléments.
01:03Il n'en a plus rien à foutre.
01:04Il est dans son concert.
01:05Totalement trempé.
01:07Et lui, il est capable de tout.
01:09Cinglé.
01:10Même pas mal.
01:11Et c'est moi Johnny, et c'est moi qui fais le Stade de France.
01:13Contre vents et marées, contre pluie, contre succès et échec, c'est un warrior.
01:27Showmaster Grand.
01:27Johnny Hallyday au Stade de France.
01:40C'est un tournant dans la carrière de la rock star.
01:43Son grand retour après quelques déboires.
01:46En 96, Johnny est le chanteur français qui cartonne.
01:54Jusque-là, tout va bien.
01:57Mais voilà qu'il rêve d'une carrière internationale.
02:01Il y a toujours ce vieux truc de « je veux être connu aux Etats-Unis ».
02:05Son nom est américain.
02:09Il a la culture américaine dans la tête et il ne l'a jamais vécu.
02:12Donc, son producteur de l'époque décide d'organiser des concerts à Las Vegas.
02:23Il a toujours aimé les challenges comme ça.
02:26D'aller plus haut, plus loin, plus de monde.
02:31Il a mis toute son énergie dans la préparation de Destination Vegas.
02:39Et en fait, le choix des chansons n'allait pas.
02:41Il n'était pas en place.
02:42Les Américains n'en avaient strictement rien à foutre de voir le Elvis français.
02:46Donc, du coup, ça a été un concert cataclysmique,
02:49aussi bien côté public que côté artiste.
02:54Il faut être honnête.
02:55Il faut dire que Johnny n'était pas assez connu pour attaquer une carrière aux Etats-Unis.
02:59Pas assez jeune pour faire une carrière aux Etats-Unis.
03:04Vegas l'enferme dans cette idée que sa carrière est terminée.
03:06Le chanteur sombre.
03:12Il prend une année sabbatique et disparaît de la scène.
03:18Pendant ce temps, la France est en ébullition.
03:21La Coupe du monde de foot 98 approche et on construit le plus grand stade du pays.
03:26Quand son producteur de l'époque t'en parlait de l'ouverture du Stade de France
03:31et que peut-être Johnny pourrait être le premier artiste à s'y produire,
03:35ça sonne à son oreille et il se réintéresse à sa carrière.
03:39Il était comme un enfant à l'idée de faire le Stade de France.
03:42Il voulait faire un truc qui marque.
03:44Il a toujours aimé les challenges.
03:46Plus c'était gros, plus ça l'excitait.
03:48Johnny ne s'est jamais produit dans un lieu d'une telle envergure.
03:52Alors, il lui faut des chansons qui claquent.
03:56Tiens, et si on allait solliciter le jeune homme à la mode
03:59pour écrire un album pour Johnny ?
04:01Qui est l'artiste à l'époque qui cartonne le plus en France ?
04:05C'est Pascal Obispo.
04:16Obispo a compris le personnage Johnny.
04:18Il a réussi à faire, à jouer avec l'image du Phénix qui renaît de ses cendres, blablabla.
04:22Johnny, d'un secours, revient.
04:23Il est très, très élégant.
04:25Il est très chic.
04:28Le cheveu un peu plus court, le bout.
04:30Ça, c'est Pascal.
04:32Et donc, on casse complètement l'image du cow-boy.
04:35On arrête les Santiago, le bouson de cuir à franges.
04:39Pour en faire un chanteur de charme.
04:41Pascal a été un espèce de pygmalion très, très, très, très précis.
04:53Et il avait raison.
04:55Le look, c'est fait.
04:58À présent, il faut un tube à la démesure du Stade de France.
05:02Et celle qui va l'écrire n'a rien d'une roqueuse.
05:05On est au mois d'août.
05:08Je suis seule à Paris, dans mon studio, en train de me morfondre, clairement.
05:15Et puis, écoute, file tard.
05:1711h, minuit.
05:19Salut, c'est Pascal, au bispo.
05:21Oui.
05:22Alors, tu vas rire.
05:24Il faudrait me faire un texte.
05:27C'est pour Johnny.
05:29Tu vois, parce qu'il va faire le Stade de France.
05:30Il faudrait que ce soit un truc un peu glorieux.
05:32Allez, au revoir.
05:34Mute.
05:35La seule info que j'ai, c'est que le spectacle de Johnny, la tournée,
05:41allait s'appeler « Johnny vous met le feu ».
05:44Je trouve ça l'air.
05:48Je tente un truc.
05:50Je me dis « allume le feu ».
05:52Déjà, je trouvais qu'il y avait un petit côté un peu plus sensuel, un peu plus Johnny, quoi.
06:00Pour vous dire, j'étais en train d'essayer de me prendre pour Johnny,
06:03ce qui est assez voué à l'échec, vu ma constitution,
06:07avec mon chat, avec les oreilles en arrière, qui trouvait que je chantais trop fort.
06:11Je fais les 100 pas, il y a de l'orage.
06:18Merci l'orage, j'aime être orage, il faut que ce soit quelque chose de très héroïque, de très gladiateur en fait.
06:26Donc je me fais en fait une liste de mots qui me font penser à Johnny.
06:29Full, moto, toute l'imagerie, même un peu cliché de Johnny.
06:35Tous les petits mots que Johnny aime, tu vois, le feu, l'étincelle, la cage, le lion.
06:40C'est très très malin comme c'est écrit.
06:42C'est un jeu de rôle.
06:44On écrit pour quelqu'un qu'on ne pourrait pas être en fait.
06:47Et j'envoie un fax à Pascal Obispo le lendemain en lui disant
06:51« Bon bah écoute, j'ai fait ça, tu me diras si ça va ».
06:56Tourner le temps à l'orage, revenir à l'état sauvage, forcer les portes, les barrages, sortir le loup de sa cage.
07:09On s'est retrouvé en studio et il a commencé à chanter.
07:12Et alors là, j'avais l'impression d'avoir ouvert une porte à la pointe du Rhin en Bretagne avec un vent de force 12 703.
07:23Il suffira d'une étincelle.
07:26Mais il n'y a rien d'un contact.
07:30Il suffira d'une étincelle.
07:33Et là, entre ces deux baffes, il se passe un truc, tu dis, arrête quand même, c'est magique évidemment.
07:38Il a fait à fond la caisse, quoi.
07:40Il donne tout ce qu'il y a dedans.
07:41Il a quand même cassé trois micros d'affilée.
07:51Ça va être bien.
07:52T'as déjà détruit trois micros.
07:54Il y a deux qui sont pétés déjà.
07:56Il avait cette espèce d'immaturité.
07:59Et j'ai adoré ça parce que je pense que c'est une des raisons de sa longévité artistique.
08:05C'est cette envie en fait.
08:08La rockstar tient ses nouvelles chansons.
08:11En route pour le Stade de France.
08:16C'est pas si grand que ça.
08:16On va faire un Stade de France.
08:22Donc on va arriver en hélicoptère.
08:24Enfin, tout est possible et tout est imaginable parce que Johnny a les rêves les plus fous.
08:28Et qu'il doit quand même rappeler qu'il est la plus grande star française.
08:31Je ne suis pas raisonnable.
08:34Moi, je veux me faire plaisir.
08:35Je veux faire plaisir aux gens qui viennent me voir.
08:37Donc c'est vrai que des fois, ma folie va un petit peu trop loin.
08:45Johnny, il y a quelques mois, tu tenais vraiment arrivé par la voie des airs.
08:49Maintenant, tu ne peux plus reculer.
08:50Comment tu te sens ?
08:51C'est une répétition.
08:53Ça va, tout va bien ?
08:54Oui ?
08:54Oui, oui, tout va bien.
08:55J'ai toujours aimé les émotions fortes.
08:59Donc je suis servi.
09:00Le jour venu, plus de 80 000 fans surexcités se pressent sur la pelouse du Stade.
09:14Je m'y prends un peu au dernier moment.
09:16Je me retrouve donc seule dans les tribunes.
09:18Je n'étais pas dans une tribune privée ni quoi que ce soit,
09:20entourée de gens sur fans.
09:26J'avais acheté ma place à l'époque.
09:28J'étais pas journaliste, mais je rêvais de voir Johnny.
09:30Donc c'est la première fois que je vais le voir sur scène.
09:33Et il s'est mis à flotter.
09:37Et on attend, il pleut.
09:38Et puis on attend, puis il pleut.
09:46Côté coulisses, la pression monte pour l'équipe de Johnny.
09:53Pas possible de jouer.
09:56Laetitia, comment est Johnny en ce moment ?
09:58Très inquiète.
10:00Il est informé des problèmes ?
10:03On attend un peu encore.
10:06Donc on l'a attendu, on l'a attendu, on l'a attendu.
10:10Et puis un moment, son producteur de l'époque arrive.
10:13C'est la mort dans l'âme que nous allons annuler cette représentation de ce soir.
10:28Mais, mais, pour ceux qui le peuvent, nous donnerons rendez-vous vendredi prochain.
10:35On vient de Lyon, on a payé un quart.
10:40C'est quand même deux ans qu'on attend ce concert, surtout la première.
10:42Il est noudé soi, franchement noudé soi.
10:44On a presque les larmes aux yeux ce soir.
10:46Je me suis dit, mais comment ils ont pu, à l'époque, ne pas gérer ça ?
10:51C'est-à-dire qu'en voulant imiter les productions américaines, ils se sont pris les pieds dans le tapis.
10:56Une semaine plus tard, les fans sont de retour.
11:16Et la pluie menace encore le concert.
11:22Mais cette fois-ci, Johnny décide de braver les éléments.
11:26C'était quand même aussi une manière de dire à tout le monde,
11:28« Eh oh, vous m'avez cassé les couilles pour trois gouttes la semaine d'avant, moi j'y vais. »
11:39On voyait Johnny descendre d'un filin de l'hélicoptère qui se posait sur le toit du Stade de France.
11:52Et au même moment, il apparaît dans un nuage de fumée au centre du stade sur une plateforme.
11:56Tel un dieu grec.
12:01Je me prends une petite gifle, parce qu'en fait, moi non plus, je ne l'avais jamais vue sur scène.
12:13Au fond, ça l'excitait, ces conditions de Dante, parce que ça donnait encore plus un sentiment d'urgence
12:18et qu'il fallait se battre contre le ciel.
12:28Johnny, c'est un immense comédien sur scène.
12:31Toutes les figures iconiques du rock, il les reproduisait.
12:34Donc le jeu de jambes, il se roulait par terre, il tombait parce qu'il était triste.
12:37Et voilà, Tipac, notre allumé, le feu, qui déboule.
12:51Avec pyrotechnie, des trucs qui descendent.
12:55Et alors, moi, alors, émerveillée, et en même temps, je vous juge, il fallait que je me pince
13:13pour me dire, ok, c'est la chanson que j'ai faite dans mon mois d'août pourri.
13:30C'était assez délirant, en vrai, parce que c'était n'importe quoi.
13:35C'était la grande fresque, Johnny, dans le plus grand délire possible.
13:44C'est extraordinaire de bien connaître quelqu'un
13:46et le fait qu'il te surprenne à chaque fois, quand même.
13:49Ça, c'est formidable.
13:54Ah, on en a fait, quand même, ce spectacle.
14:05Voilà pour ce 20h30 le vendredi.
14:10Merci à l'équipe du jour, Evencia, Félix et Julie.
14:13On se retrouve demain, 13h15 le samedi.
14:15Tout de suite, vous avez rendez-vous avec Tropique Criminel.
14:17C'est sur France 2 et c'est tout de suite.
14:19Belle soirée à vous.
14:19Sous-titrage Société Radio-Canada
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