- il y a 3 semaines
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste était l'invité du Face à Face d'Apolline de Malherbe ce vendredi 31 octobre 2025 sur RMC et BFMTV.
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00:001h28 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Olivier Faure.
00:04Bonjour.
00:04Olivier Faure, vous êtes le premier secrétaire du Parti Socialiste, député de Seine-et-Marne.
00:09On va évidemment parler de la taxe Zuckmann. C'est aujourd'hui qu'elle est débattue ce matin à l'Assemblée.
00:14Vous faites partie de ceux qui la portent, c'est même votre parti qui l'a remis par amendement.
00:18Mais d'abord, je voudrais vous interroger sur ce qu'il s'est passé hier dans l'hémicycle.
00:22Cette victoire symbolique, ce vote autour de cette proposition du RN.
00:27C'est la première fois qu'un texte proposé dans la niche parlementaire du Rassemblement national est adopté à l'Assemblée.
00:35Elle dénonce l'accord franco-algérien de 68. Est-ce qu'un verrou a sauté, Olivier Faure ?
00:41Je le crains. Je le crains parce que non seulement le RN l'a emporté, mais il n'a pas emporté que ses seules voies.
00:48Il l'a emporté grâce à la fois aux voies d'Horizon, le parti d'Edouard Philippe,
00:53grâce au parti des LR, de Rotaillot évoqué, mais aussi grâce à la démobilisation de Renaissance,
01:01qui n'est pas venue dans l'hémicycle et qui a laissé en réalité ce vote s'effectuer
01:07et donner une victoire certes symbolique, mais une victoire malgré tout à l'extrême droite.
01:12Et donc on a le sentiment que tous ces gens qui ont été élus grâce au Front Républicain,
01:16que les Français sont venus élire pour dire « faites barrage à l'extrême droite »,
01:20ne sont pas au rendez-vous de la promesse républicaine.
01:23Vous parlez de quoi ? De l'absence de Gabriel Attal et d'un grand nombre de ses députés lors du vote ?
01:29Il y a l'absence de Gabriel Attal, il y a l'absence de ses députés,
01:33qui ont déserté l'hémicycle depuis malheureusement trop longtemps.
01:37En fait, même y compris pour le vote du budget, on voit bien qu'ils sont totalement démobilisés.
01:41Un socle commun qui n'existe plus, qui n'est plus un socle et qui n'a plus rien de commun,
01:45et une partie de la droite qui a déjà décidé de commencer à regarder du côté de l'extrême droite
01:50et qui aujourd'hui, effectivement, ne se cache même plus de ses jonctions idéologiques avec l'extrême droite.
01:56Je précise qu'il manquait aussi 16 de vos députés, de vos députés socialistes.
02:00Il manquait des gens partout. Dans tous les groupes, il manque du monde.
02:04Simplement, proportionnellement, nous étions très mobilisés hier, ce qui n'était pas le cas.
02:08Il y avait un tiers seulement du groupe Renaissance.
02:12Et ceux qui étaient présents pour la droite Horizon ou pour la droite LR,
02:17eux, ils ont tous voté avec l'extrême droite.
02:19Et sur le fond, l'Assemblée a voté, il y a eu une majorité. Maintenant, on fait quoi ?
02:24La réalité, c'est que vous savez que c'était une résolution, qu'elle n'a pas de valeur normative,
02:28que toute cette politique-là est dans les mains du chef de l'État,
02:32que cet accord, il a déjà été révisé depuis 68 à trois reprises,
02:37que ce que l'on prétend être des avantages incroyables pour les Algériens
02:41est une histoire qu'on raconte aux enfants.
02:44Mais c'est une histoire fausse, puisqu'en réalité, aujourd'hui,
02:47le droit commun s'applique quasiment dans toutes les situations aux Algériens.
02:51Et que tout ça est simplement une volonté...
02:54Là, j'ai un peu du mal à vous suivre, parce qu'on a toutes les précisions.
02:57Je finis la phrase pour vous dire qu'en réalité, la seule chose qui existe,
03:01c'est que l'ERN cherchait, dans un moment où on parle beaucoup d'économie et de sociale,
03:06à revenir, tout simplement, sur les questions qu'il obsède, sur les questions migratoires,
03:11sur les questions, en fait, liées à ce qu'il pense être son carburant.
03:14Est-ce que ça veut dire, Olivier Faure, que vous estimez que ce vote doit être balayé
03:18et qu'on ne doit pas en tenir compte ?
03:20Ce vote est un vote indicatif, parce que ça se saurait si à chaque fois qu'une résolution est écroutée...
03:26Sébastien Lecornu, le Premier ministre, dit
03:27« Je respecte le vote du Rassemblement national, je pense qu'il faut renégocier l'accord. »
03:33Oui, il dit aussi, dans ce que j'ai entendu hier,
03:35que, attention, parce que nous avons aujourd'hui un intérêt
03:39à ne pas polluer complètement la relation avec l'Algérie,
03:42notamment parce qu'il y a des questions sécuritaires qui sont derrière,
03:46sur le renseignement, sur la lutte contre le terrorisme,
03:48et qu'il n'est pas question de mettre à bas un accord
03:52que nous avons négocié avec les Algériens,
03:54et je le répète, qui a déjà été renégocié à trois reprises,
03:58et entre 1962 et 2025, il n'y a plus vraiment un rapport entre l'état originel de cet accord,
04:05et ce qu'il est aujourd'hui.
04:06C'est juste, mais aujourd'hui, il permet tout de même un accès facilité des Algériens
04:10au titre de séjour, aux prestations sociales, au regroupement familial.
04:14Est-ce qu'à vos yeux, ça a encore du sens, 50 ans après ?
04:17Oui, ça a encore du sens, et quand vous dites qu'il y a un avantage,
04:21c'est-à-dire que, par exemple...
04:22Un accès facilité, par rapport aux autres étrangers.
04:25Oui, l'accès facilité, il est en fait que, au lieu d'avoir 5 ans à attendre,
04:29vous avez 3 ans à attendre pour avoir un titre long séjour, franchement...
04:32Une fois que vous avez ce titre, vous obtenez immédiatement les prestations sociales,
04:35là où tous les autres étrangers doivent attendre 12 mois, voire 18 mois.
04:40Ça, ça vous paraît vis-à-vis des autres étrangers ?
04:43Vous êtes guinéen, vous êtes malien, vous arrivez en France,
04:45vous n'avez pas les mêmes droits que les Algériens ?
04:47Oui, enfin, surtout, vous n'avez pas les mêmes droits que les Français.
04:49Et donc, la réalité...
04:51Donc, pour vous, il faudrait, à l'inverse, ce n'est pas remettre en cause cet accord-là,
04:54c'est remettre en cause des différences entre les étrangers et les Français dans l'accès aux prestations sociales ?
04:59Non, il y a une histoire particulière avec l'Algérie que chacun connaît.
05:01Nous avons été... En fait, l'Algérie, c'était 4 départements français pendant 130 ans.
05:05Et il y a une histoire qui est une histoire douloureuse.
05:09Et on ne répare pas forcément l'histoire en 2 ans, ou en 3 ans, ou même en 50 ans.
05:15Et que ça suppose que nous ayons une relation apaisée avec l'Algérie, dont nous avons besoin.
05:20Mais vous trouvez qu'elle est apaisée aujourd'hui ?
05:22Mais elle n'est pas apaisée, mais je souhaite que nous puissions l'apaiser.
05:25Et je ne pense pas qu'à donner des coups de menton permanents, on arrive à grand-chose.
05:29Donc, pour vous, on ne change pas ces accords ?
05:31Pour moi, on ne les change pas.
05:32Et on cherche, au contraire, à entretenir une relation que j'espère apaisée avec l'Algérie,
05:38faire en sorte que Boilem Sansal puisse revenir parmi nous,
05:41faire en sorte que toutes celles et ceux qui, aujourd'hui, vivent de chaque côté de la Méditerranée
05:46puissent sentir qu'il y a un destin commun, parce que c'est aussi ça.
05:50Il y a toujours aujourd'hui, pour vous, un destin commun ?
05:52Oui, absolument.
05:53Et quand vous dites qu'il faut obtenir, effectivement, sur le sort de Boilem Sansal ou de Christophe Glez,
05:58est-ce que vous avez des moyens de le faire, autrement que par le rapport de force ?
06:03Oui, je pense qu'il y a d'autres moyens.
06:05Et je pense que c'est tout le...
06:06Enfin, autrement, il faut arrêter de faire de la diplomatie.
06:09La diplomatie...
06:09Mais vous avez l'impression que ça marche ?
06:10Enfin, je suis quand même étonnée.
06:12De votre côté, on ne change rien.
06:14Si ça marchait très bien, oui.
06:15Mais aujourd'hui, on n'a pas le sentiment que ça marche très bien, si ?
06:17Non, c'est-à-dire que moi, ce que je dis, c'est que ce n'est pas parce que vous allez
06:19entraver la vie d'un certain nombre de gens qui sont ressortissants algériens
06:23que vous allez forcément, dans le même temps, faire en sorte que
06:27Christophe Glez et Boilem Sansal puissent revenir.
06:29Et même la réalité, c'est que je pense qu'à chaque fois que nous durcissons
06:32la relation avec l'Algérie, la réalité, c'est que le régime algérien s'en sert
06:38pour pouvoir, au contraire, se trouver un adversaire qui permet de faire l'unité
06:43chez lui et le faire sur le dos de la France.
06:46Et donc, je pense que...
06:47Donc, plus ils sont durs avec nous, moins on doit l'être avec eux ?
06:50Non, ce n'est pas ce que je dis.
06:51Je dis simplement que, parfois, les choses sont plus complexes qu'on ne le raconte
06:55et il ne suffit pas de montrer les muscles pour que les choses s'arrangent.
06:58J'ai presque envie de rebondir sur ce que vous venez de dire.
07:01Il ne suffit pas de montrer les muscles pour que ça s'arrange.
07:04On est vendredi, Olivier Faure, j'ai presque l'impression que chaque vendredi,
07:06vous montrez les muscles.
07:07Chaque vendredi, vous dites, ah là là, s'il n'y a pas un truc qui change d'ici lundi,
07:11on se censure.
07:12Et puis, au fur et à mesure du week-end, ça se dégonfle.
07:16Ah bon, vous trouvez ?
07:16En tout cas, c'est ce qui s'est passé le week-end dernier.
07:18Non, mais cette semaine, beaucoup de choses se sont passées.
07:21Et beaucoup de choses ont avancé.
07:23Et donc, je peux vous dire que, par exemple, il y avait la semaine dernière,
07:27il y avait une surtaxe pour les grandes entreprises,
07:30les 400 plus grandes entreprises qui font plus d'un milliard de chiffre d'affaires.
07:34Il y avait, sur la copie initiale du gouvernement, 4 milliards de surtaxes.
07:38Il y a 6 milliards aujourd'hui.
07:39Ça veut dire que le gouvernement l'a fait pour vous ?
07:41En réponse à ce que vous aviez dit le vendredi ?
07:46Mais simplement parce qu'il comprend que si on n'avance pas,
07:50eh bien, il y aura effectivement, au bout du compte,
07:53simplement un vote en conscience qui sera un vote contre le budget.
07:56Et donc, rien ne sera possible et le gouvernement tombera.
08:00Et donc, c'est la raison pour laquelle je ne suis pas là pour montrer les muscles.
08:02Je dis simplement que les Françaises et les Français ont posé des exigences
08:06à plusieurs reprises et qu'il faut entendre ce qu'ils nous ont dit.
08:10La taxe Zuckmane, c'est aujourd'hui.
08:14Est-ce que vous dites, ce matin, si elle n'est pas obtenue,
08:18si elle n'est pas votée, si elle ne rentre pas dans ce budget,
08:21alors nous nous retirerons ?
08:22Je vais vous répéter ce que j'ai dit les semaines précédentes.
08:26Moi, ce que je souhaite, c'est qu'on puisse corriger la copie du gouvernement.
08:30La copie du gouvernement, c'est quoi ?
08:31C'est des restrictions nouvelles pour les classes populaires et les classes moyennes.
08:35Ce sont elles qui vont, aujourd'hui, devoir payer les conséquences
08:39de ces 1 300 milliards de dettes supplémentaires
08:42que nous avons contractées sous la présidence d'Emmanuel Macron.
08:45Et donc, pour ces gens qui n'en ont pas profité,
08:47on leur dit, maintenant, c'est vous qui allez rembourser.
08:49Ce n'est pas normal.
08:51Ça veut dire que c'est les franchises médicales qui doublent.
08:52Ça veut dire qu'on va geler les pensions de retraite,
08:55qu'on va geler les allocations familiales,
08:57toutes les prestations sociales,
08:58que l'on va faire en sorte que, désormais,
09:01on fiscalise les revenus des gens qui sont en infection longue durée,
09:03qui ont, par exemple, le cancer,
09:04qu'on va fiscaliser les revenus des apprentis.
09:07Tout ça, c'est absolument impossible à imaginer, même.
09:11Et donc, ce que je dis, c'est qu'il nous faut de l'argent
09:14pour corriger la copie.
09:16Et donc, soit on dégrade,
09:18non pas simplement la note de la France,
09:20mais on dégrade le déficit.
09:21Et donc, nous ne reviendrons jamais à un niveau...
09:23Donc, il faut bien trouver de l'argent.
09:24Il faut trouver de l'argent pour éviter que les classes populaires
09:27et les classes moyennes ne soient elles-mêmes taxées.
09:28Alors, vous le trouvez où ?
09:30On ne peut pas demander aux classes populaires
09:32de payer l'impôt que les milliardaires ne veulent pas payer.
09:35Et donc, ce que je dis, c'est que...
09:36Je ne sais pas si le véhicule, ce sera la taxe Zuckmann.
09:39Ce que je sais, c'est que nous ne pouvons pas accepter le fait
09:42qu'il y ait aujourd'hui des gens
09:44qui continuent à payer moins d'impôts que tous les Français
09:47et qui continuent à se plaindre.
09:49Ce matin, Philippe Véran, qui était à votre micro,
09:51et qui vient expliquer...
09:52Chef d'entreprise.
09:53Oui, 251ème fortune française.
09:55600 millions de patrimoine.
09:57Et qui explique, je ne peux pas payer.
09:58Et donc, je m'expatrierai si on me demande quoi que ce soit.
10:01Et il dit, en fait, je ne peux pas payer 2% de l'équivalent de mon patrimoine.
10:0512 millions par an.
10:06Pour lui, ce serait concrètement 12 millions par an.
10:07Non, non, ce n'est pas 12 millions de plus.
10:09Ça veut dire que soit il ne paye pas du tout d'impôts.
10:11Et donc là, il a tellement optimisé que c'est un scandale absolu.
10:15Soit il paye peut-être déjà 10 millions.
10:16Et dans ces cas-là, on en rendra 2 millions de plus.
10:19Parce que c'est un impôt différentiel.
10:21Et donc, c'est un impôt planché.
10:22On dit qu'on ne peut pas payer moins de 2% de ce qui est son patrimoine.
10:27Patrimoine qui n'est pas un patrimoine dormant.
10:28Ce n'est pas de l'argent dans une chaussette.
10:30C'est de l'argent qui, chaque année, rapporte.
10:32Et il rapporte combien ?
10:33Il rapporte entre 7 et 12% chaque année.
10:35Ça veut dire qu'on ne veut pas le spolier.
10:37On veut dire simplement qu'il s'enrichisse un peu moins vite
10:40et faire en sorte que l'argent qu'il ne paye pas aujourd'hui,
10:43eh bien, d'autres n'aient pas à le payer.
10:45Vous lui dites ça, mais si lui, en tout cas, décide de partir,
10:48il a 2 000 employés en France.
10:51Oui, enfin, 2 000 employés ne partiront pas.
10:53Et son activité, elle restera en France.
10:54Ce que je dis, c'est que je vois les rapports qui sont pendus au fur et à mesure,
10:58y compris par des organismes qui dépendent du gouvernement.
11:01C'est 0,001% de patrons qui seraient prêts, en réalité, à partir.
11:07Mais tant pis qu'ils partent.
11:08Mais écoutez, moi, je les appelle à une forme de patriotisme.
11:11Parce que c'est quand même dingue d'avoir des gens qui sont aussi riches
11:15et qui disent « je ne peux pas payer ».
11:16On va demander à un retraité,
11:18quelqu'un qui toute sa vie a travaillé pour enrichir ce pays,
11:22on va lui dire « toi, ta pension, elle va être gelée.
11:24Et toi, qui es dans les 500 plus grosses fortunes de France,
11:27qui as vu ton patrimoine doubler en 8 ans,
11:30eh bien, tu dis simplement « ben voilà, moi, quand même,
11:33on ne peut pas me demander plus ».
11:35Ce n'est pas normal qu'on ait ce type de réflexion.
11:36Sauf qu'Olivier, vous le savez.
11:38Et on devrait tous ensemble se dire
11:39« qu'est-ce que je peux faire pour servir mon pays ?
11:41Et qu'est-ce que je peux faire pour que ceux qui n'ont rien… »
11:44Enfin, vous avez quand même aujourd'hui 12 millions de Françaises et de Français
11:47métropoles et outre-mer qui vivent sous le seuil de pauvreté.
11:51Et on leur dit à eux « ben vous, on va vous geler vos prestations sociales ».
11:54En revanche, ben vous, les grandes fortunes, on ne va rien vous demander.
11:57Vous savez que chaque année, les entreprises,
12:00elles ont une aide qui est de plus de 200 milliards d'euros.
12:03Ça n'est pas juste une paille.
12:05Et ça, je n'ai pas entendu un seul chef d'entreprise dire
12:08« écoutez, je comprends, il faut faire des économies ».
12:11On le sent bien.
12:12C'est vos dernières cartes dans la bataille parce que ça se joue aujourd'hui.
12:15La version initiale de la taxe Zuckman qu'on évoque à l'instant,
12:18c'est-à-dire les 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros,
12:21elle n'a quasiment aucune chance de passer aujourd'hui.
12:24Vous-même, vous avez dit « je ne suis pas sûre que ce soit le bon véhicule
12:26ou que ce soit le véhicule in fine ».
12:28Je pense que c'est le bon véhicule, je le défendrai,
12:30mais je ne sais pas si ce sera voté parce qu'il y a une majorité
12:32visiblement contre la taxe Zuckman.
12:34Jusqu'où est-ce que vous acceptez de descendre ?
12:36C'est-à-dire à partir de combien la barre vous la redescendez ?
12:41Quelle redistribution ?
12:43Sur quelle assiette ?
12:44Qu'est-ce que vous allez, sur quoi vous atterrissez à la fin ?
12:47Je vous ai dit que cette semaine, on avait 2 milliards de plus
12:49sur les grandes entreprises.
12:51On a en commission voté 2,7 milliards de plus sur la CSG,
12:56sur le patrimoine financier.
12:57Et maintenant, il faut trouver la suite pour pouvoir arriver à effacer la copie.
13:02Enfin, la suite, c'est aujourd'hui qu'elle se joue ?
13:03Est-ce que vous avez en tête ?
13:05Aujourd'hui et lundi, visiblement.
13:06Pour l'instant, le débat s'est beaucoup déplacé,
13:09puisqu'il y a eu, là, ça a été plus lent que prévu.
13:11Et puis, le gouvernement a déplacé les articles en discussion.
13:14Ce qui fait que ce que j'imaginais arriver en début de semaine,
13:17arrive en fin de semaine et en début de semaine prochaine.
13:19Donc, nous allons voir, à la fin de la partie 1 du projet de loi de finances,
13:24ce qu'il en est, s'il y a les moyens de corriger la copie,
13:27ou s'il n'y a pas les moyens.
13:28Et donc, j'espère que le Premier ministre, qui s'est engagé à revenir dans le débat,
13:33viendra physiquement dans l'hémicycle.
13:34Il a dit qu'il serait là aujourd'hui.
13:36Et qu'il participera au débat, et qu'il dira quels sont les moyens qu'il donne.
13:40Et moi, ce que je veux, ce que j'attends de lui,
13:42ce n'est pas qu'il me dise qu'il est devenu socialiste.
13:44Il est de droite, je suis de gauche.
13:46Très bien.
13:46Simplement, maintenant, il faut qu'il y ait un budget.
13:49Et donc, pour que ce budget soit voté,
13:51il faut que les socialistes, les écologistes, les communistes s'abstiennent,
13:55et que la droite puisse le voter.
13:56Donc, il faut trouver, à un moment, un compromis.
13:59Ça suppose que, lui, dise,
14:00puisque la taxe Zuckman ne sera pas votée, vraisemblablement,
14:04eh bien, nous disent qu'est-ce qu'il met comme outil à la place
14:07pour recueillir les milliards dont nous avons besoin,
14:10pour faire en sorte que la copie soit une copie qui ne...
14:13Bien sûr que je lui parle.
14:13Il vous a dit qu'il parlerait aujourd'hui ?
14:15Il m'a dit qu'il parlerait aujourd'hui.
14:16Est-ce qu'il vous a dit, je vais prendre mon risque,
14:17comme il l'avait fait la dernière fois ?
14:19Non, il ne m'a pas dit ça.
14:19Est-ce qu'il vous a dit, je vais m'adresser à vous ?
14:22Vous trouverez des solutions aujourd'hui ?
14:24Mais il m'a dit qu'il s'adresserait au Parlement.
14:26Je ne sais pas ce qu'il dira, et je ne suis pas là en termes de commentaire.
14:28Mais s'il vous écrit, s'il vous appelle,
14:30c'est bien qu'il pense qu'aujourd'hui, il va vous apporter satisfaction.
14:35Ah, je pense que lui a certainement quelque chose à proposer au pays.
14:40Je ne sais pas ce qu'il veut proposer,
14:42et je ne sais pas si ce sera suffisant.
14:44Ce que je sais, c'est que, évidemment, nous sommes à un moment charnière.
14:47Il est en tout cas dans un état d'esprit,
14:49si vous avez communiqué ensemble dans ces dernières 24 heures,
14:52où il a envie que ça marche.
14:54Oui, je pense qu'il a envie que ça marche, et moi aussi.
14:56Il vous l'a dit ?
14:58Oui, bien sûr.
14:59Mais il sait qu'il n'a pas de majorité.
15:01Je sais que je n'ai pas de majorité.
15:03Et donc, nous avons l'obligation de nous parler.
15:05Ce n'est pas...
15:06Enfin, j'entends qu'il y a des gens qui voient là une logique complotiste.
15:09Il n'y a pas de complot.
15:10Il y a simplement des gens qui se disent que ce pays...
15:12Pas forcément complotiste, mais un deal,
15:14un deal que vous faites un peu hors de l'hémicycle.
15:17Ce n'est pas un deal hors de l'hémicycle.
15:18C'est des gens qui se parlent parce qu'ils considèrent qu'à un moment,
15:22les intérêts partisans doivent s'effacer devant l'intérêt du pays.
15:25Est-ce que, Olivier Faure, si aujourd'hui,
15:27on accumule la taxe sur les holdings qui vient d'être adoptée,
15:32la question de la surtaxe sur les très hauts patrimoines,
15:35la fin du pacte d'Utreil,
15:36est-ce que s'il y a tout ça,
15:39vous considérez que le compte est bon ?
15:42Pas complètement, parce que tout ça est bienvenu.
15:45Mais la taxe d'Utreil,
15:48vraisemblablement, on récupérait de l'ordre de 1 milliard.
15:50sur la taxe sur les holdings,
15:53elle était déjà dans la copie initiale.
15:55Donc, ça n'est pas de l'argent en plus.
15:56La surtaxe, c'est 2 milliards de plus.
15:57La surtaxe, c'est 2 milliards de plus.
15:58La saisie sur le patrimoine, c'est 2,7 milliards.
16:00Donc, on voit bien que la copie commence à s'améliorer.
16:04Vous n'avez plus, dans ces cas-là,
16:05besoin de la taxe Zuckman,
16:07y compris de la taxe Zuckman-Light ?
16:09Non, on a besoin d'argent.
16:11Je ne sais pas sous quelle forme.
16:12Moi, ce que je crois, c'est qu'on pourrait, par exemple,
16:15remettre l'impôt sur la fortune.
16:17On pourrait faire en sorte qu'aussi...
16:20Vous demandez ce matin à remettre l'impôt sur la fortune ?
16:23Dans sa version initiale ?
16:24Je dis simplement que ça pourrait être une des formules
16:27qui ne serait pas suffisante là encore.
16:28Ce qu'il faut, c'est aussi faire en sorte que sur l'héritage.
16:30L'héritage, c'est un gros irritant pour les Français.
16:33Ce que les Français ne savent pas,
16:34c'est que pour l'immense majorité des Français,
16:37quand ils transmettront leur patrimoine,
16:40leurs enfants n'auront rien à payer.
16:41En revanche, vous avez aujourd'hui des taux
16:43qui sont des taux théoriques.
16:45Vous avez des taux jusqu'à 45%.
16:47Effectivement.
16:48Et grâce à ce qu'on appelle le pacte du treil,
16:51à la fin, ça se finit par 5% à payer
16:52pour des très gros héritages.
16:55Parce qu'ils mettent en entreprise une partie
16:57qui est transmise et qui est protégée,
17:00effectivement, par rapport aux autres.
17:01Et donc là-dedans, vous avez le yacht,
17:02vous avez l'hôtel particulier,
17:04vous avez le jet privé,
17:06vous avez tout ça.
17:07Et on fait comme si c'était...
17:07Considérés comme des biens professionnels.
17:09Voilà, qui sont considérés comme des biens professionnels.
17:11Et c'est pour ça que je défend un taxe du Kman.
17:12Aussi, c'est parce qu'en réalité,
17:14nous avons aujourd'hui une façon
17:15de raconter l'histoire française
17:17qui est une histoire mensongère.
17:19Il faut aller plus loin dans les fraudes
17:20autour de ces holdings,
17:22où on met à dormir dans des holdings
17:24des biens qui, effectivement,
17:25ne devraient pas être considérés comme professionnels.
17:27Vous évoquez la question de l'héritage,
17:29vous évoquez la question de l'ISF.
17:31Je vous repose la question.
17:32Est-ce que vous vous dites,
17:33aujourd'hui, on peut...
17:35Est-ce que vous pourriez, vous,
17:36par amendement,
17:37à un moment ou à un autre,
17:38est-ce qu'il pourrait y avoir cette discussion ?
17:40Est-ce que vous espérez
17:40que le Premier ministre,
17:42tout à l'heure,
17:43dans l'hémicycle,
17:43vous annonce le retour,
17:44par exemple, de l'ISF ?
17:45Nous n'avons plus, nous,
17:47la possibilité de déposer des amendements.
17:49Mais lui, il peut le faire.
17:49Parce qu'en fait,
17:50il y a des règles spécifiques au Parlement
17:53et donc il y a des délais de forclusion
17:55et donc là, c'est trop tard.
17:56Donc désormais, la réponse,
17:58nous, nous avons partagé
17:58nos propres réponses,
17:59nous avons dit, nous,
18:00c'est la taxe Zuckmann.
18:02Et ce que j'entends,
18:03c'est que l'extrême droite
18:04qui l'a en passé s'était abstenue
18:07et qui a complètement changé d'avis,
18:09qui désormais défend les milliardaires
18:10plutôt que la classe ouvrière,
18:11ça veut dire que vous vous dites...
18:13L'extrême droite,
18:13ils ont changé d'avis,
18:14cette taxe Zuckmann,
18:15vraisemblablement,
18:16ne sera pas votée.
18:16S'il n'y a pas la taxe Zuckmann,
18:17vous dites...
18:18Il faut un remplacement de l'argent.
18:19Et pourquoi pas,
18:20les deux pistes que vous évoquez,
18:21c'est l'héritage et l'ISF.
18:23Ce que je veux,
18:24c'est que cet argent,
18:25il soit prélevé sur les grandes fortunes,
18:27sur les grandes entreprises
18:28et qu'on n'ait pas...
18:29Moi, je ne veux pas
18:30qu'on fasse en sorte
18:31que ce soit les classes populaires
18:32qui payent l'impôt des milliardaires.
18:34Donc à un moment,
18:35il faut que le Premier ministre
18:36accepte cela.
18:37Et je le répète,
18:38en fait,
18:38on a aujourd'hui,
18:40en fait,
18:40on a beaucoup épargné
18:41les entreprises.
18:42Elles ont aujourd'hui
18:43plus de 200 milliards d'aides
18:45chaque année.
18:47Et donc,
18:47puisqu'ils ne veulent pas y toucher,
18:49on dit...
18:50Nous, on dit,
18:51il faudra toucher,
18:51puisqu'on ne touche pas aux entreprises,
18:52il faut toucher aux grandes fortunes
18:53et aux grands patrimoines.
18:54Et là, on nous dit,
18:55il ne faut pas toucher aux grandes fortunes
18:56et aux grands patrimoines.
18:57Et à la fin, ça donne quoi ?
18:58Ça donne que tout ce qu'on ne prend pas
18:59sur les grandes entreprises
19:00et sur les grands patrimoines,
19:01c'est vous et moi,
19:02c'est surtout ceux qui nous écoutent,
19:03qui vont le payer.
19:08Ça se joue aujourd'hui.
19:09Ça se joue aujourd'hui, exactement.
19:10Olivier Faure,
19:11premier secrétaire du Parti Socialiste,
19:12merci d'avoir répondu à mes questions.
19:14Il est 8h48.
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