00:00Est-ce que vous croyez que quand on laisse l'eau couler en se rasant, en faisant la vaisselle ou en se savonnant sous la douche, on la gâche vraiment ?
00:06Moi je me disais toujours, de toute façon elle est réutilisée, elle n'est pas jetée dans le désert.
00:10Et j'avais tort, la tuyauterie est directement reliée au désert pour que l'eau y soit reversée.
00:15En vrai, l'eau qu'on laisse filer, elle part directement dans les canalisations pour rejoindre une des 20 000 stations d'épuration qu'on a en France.
00:21Quand elle arrive, elle est traitée, on retire les lingettes, les cheveux, on enlève la boue, il y a des bactéries qui mangent le caca aussi, ouais.
00:28A la fin, on a une eau propre qu'on ne va surtout pas boire, non.
00:31A la place, on va la rejeter dans les rivières pour un jour peut-être la prélever à nouveau, la retraiter une seconde fois, et qu'elle revienne finalement dans nos robinets pour être gaspillée une fois de plus.
00:41Donc quand on laisse le robinet ouvert, c'est pas vraiment de l'eau qu'on perd, mais de l'énergie.
00:45Parce qu'il faut de l'électricité, des ressources humaines et du temps pour rendre de l'eau potable.
00:49On estime qu'une douche de 10 minutes, c'est l'équivalent de 14 charges de téléphone en termes d'électricité.
00:54Et pour produire cette électricité, il faut des centrales nucléaires, qui elles aussi utilisent de l'eau, dont une petite partie, environ 3%, s'évapore.
01:01Alors doucement, ça paraît pas énorme comme ça, mais à l'échelle du pays, c'est l'équivalent d'un milliard de litres d'eau douce par jour.
01:06La consommation d'eau d'une ville de 11 000 habitants pendant 80 ans, et ça tous les jours.
01:10Bien sûr, cette eau, elle est pas perdue pour la planète, mais elle reviendra un jour sous la forme de pluie quelque part.
01:15Mais si elle tombe dans la mer, ou dans une région déjà saturée, pendant que celle d'où elle venait s'assèche.
01:19Le problème quand on gâche de l'eau, il est pas à l'échelle de la planète, il est local.
01:23Alors l'eau finira bien par revenir, oui, mais pas toujours là où on en a besoin, ni quand on en a besoin.
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