- il y a 3 semaines
Xavier Bertrand, président LR des Hauts-de-France était l'invité de BFMTV ce mercredi 29 septembre. Il a notamment affirmé souhaiter qu'Emmanuel Macron aille "au bout de son mandat". Xavier Bertrand a aussi assuré "se préparer" à l'élection présidentielle de 2027.
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00:01Et notre invité ce soir c'est Xavier Bertrand. Bonsoir Xavier Bertrand, président LR de la région des Hauts-de-France.
00:08Vous venez de publier cet ouvrage, Rien n'est jamais écrit, c'est aux éditions Robert Laffont, on va en parler évidemment dans un instant.
00:16Mais évidemment, même si vous n'êtes pas député, vous suivez très près ce qui est en train de se passer à l'Assemblée nationale.
00:21Ce débat évidemment budgétaire, rien qu'hier et dans la nuit, création d'un impôt universel sur les multinationales,
00:27le doublement de la taxe sur les GAFAM. Vous, quand vous voyez ça...
00:32Et rien sur les dépenses.
00:33On va y venir, on n'y est pas encore, je crois que c'est la partie recette.
00:35Mais si vous étiez député, ce budget en l'État, vous le votez ou vous ne le votez pas ?
00:39Attendez, aujourd'hui c'est un budget, c'est un débat parlementaire qui est confisqué par qui ?
00:45LFI et le Rassemblement national. Vous savez les deux complices.
00:49Les deux complices qui, pour eux, l'intérêt de la France, ce n'est pas leur problème.
00:53Il n'y a que leur intérêt qui compte.
00:55Donc ça veut dire que c'est une escalade permanente, c'est une surenchère permanente.
00:59Et le seul but derrière, il ne faut pas qu'on soit dupe.
01:02Et c'est pour ça aussi qu'on va continuer à vivre des moments d'inquiétude, des moments difficiles.
01:06Celles et ceux qui nous regardent n'en peuvent plus du spectacle politique.
01:09Ils visent une seule chose.
01:11Que l'on n'ait pas de budget, que Sébastien Lecornu tombe,
01:16pour ensuite aller chercher la démission du président de la République.
01:19Il faut arrêter de nous faire croire qu'il joue la carte du parlementarisme.
01:23La seule chose qu'il recherche, c'est justement la chute du Premier ministre
01:29et derrière la chute du président de la République et donc des institutions.
01:33Ne soyons pas dupe un quart de seconde.
01:35Mais est-ce qu'il faut un budget à tout prix ?
01:36Évidemment qu'il faut un budget à tout prix.
01:38D'une part, moi je compte vraiment sur l'esprit de responsabilité
01:42de ceux qui ne relèvent pas des extrêmes qui n'appartiennent
01:45ni à LFI ni au Rassemblement national.
01:47Et il y en a avec un message.
01:50Olivier Faure, Monsieur Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti Socialiste.
01:54Il ne faut pas confondre compromis et prise d'otages.
01:58C'est-à-dire ?
01:58C'est-à-dire qu'il ne faut pas chercher en permanence
02:01à être dans une forme de compétition avec Jean-Luc Mélenchon
02:04à savoir s'il sera assez radical.
02:06Au bout d'un moment, les Français et les électeurs aussi du Parti Socialiste,
02:10comme de nombreux élus du Parti Socialiste,
02:12veulent qu'il puisse y avoir un compromis.
02:14Ce que vous dites, c'est quoi ?
02:15C'est qu'il prend en otage le Premier ministre ou qu'il prend en otage la France ?
02:17Les deux. Premier ministre de la France.
02:19Vous savez, je ne suis pas un soutien ni d'Emmanuel Macron ni de Sébastien Lecornu.
02:23Mais regardons la réalité en face.
02:26Ce qu'il faut bien comprendre aujourd'hui,
02:28c'est qu'avoir à la fin du débat parlementaire un budget
02:32et un budget qui ne contienne pas toutes ces folies fiscales que l'on voit apparaître...
02:37Vous qualifiez comment le débat ?
02:38Il y en a qui disent folie, délire fiscale.
02:39Ce que vous voyez en ce moment, c'est quoi à vos yeux ?
02:41On a surtout des conneries fiscales.
02:42On a un véritable raquette fiscale.
02:45Et je le vois...
02:46Une connerie fiscale ?
02:46Bien sûr, attendez.
02:48C'est quand même la foire aux conneries, ce qu'on est en train de voir aujourd'hui.
02:51Vous savez, ce qui est évident, c'est que ceux qui professent ce matin et midi et soir,
02:56notamment j'ai vu M. Zuckman ce matin chez Apolline de Malherbe,
02:59ça c'est la limite de l'économie en théorie.
03:02M. Zuckman qui était là ce matin,
03:04moi j'aimerais bien qu'il ait l'idée de créer une entreprise.
03:07Vous savez qu'il aille chercher son extrait cabiste, qu'il se le procure.
03:09Lui, il dit que ça rétablirait de l'égalité devant l'impôt.
03:12Non mais attendez, très clairement,
03:15il se procure son extrait cabiste, il recrue du personnel,
03:18il passe des commandes, il remplit un carnet de commandes,
03:21il paye ses salariés, il paye ses charges,
03:24derrière, clairement, il paye ses impôts,
03:27derrière, il garde un peu en réserve, pourquoi ?
03:30Quand il y a un impayé d'un client ou quand il y a un investissement à faire,
03:33et ensuite il va revenir nous voir, il va revenir Chapoline de Malherbe,
03:36et on va voir s'il pousse toujours l'idée de sa taxe Zuckman.
03:39Puis 2%, pourquoi ?
03:40Sur un coin de table, c'était 1%, 10%, 15%, 2%.
03:44La vérité qu'il y a aujourd'hui, vous le savez,
03:47dans un pays comme le nôtre,
03:49je suis persuadé que le cœur qu'il nous faut consolider,
03:52ce sont les classes moyennes.
03:54En revanche, aucun effort à demander aux plus fortunés,
03:55c'est ce que vous dites ?
03:57Non, non, je ne vous ai pas dit ça.
03:58Je vous dis tout simplement que la taxe Zuckman,
04:00l'aït ou pas, vous n'en voulez pas ?
04:01Quelle qu'elle soit, est une folie fiscale,
04:04et une folie fiscale, il faut savoir l'éviter.
04:06D'autre part, la taxe sur les holdings, c'est le même état d'esprit.
04:11Il y a quand même des gens qui ne connaissent rien à l'économie,
04:13qui ont dit cela.
04:14Monsieur Daré, vous avez un revenu, vous payez des impôts.
04:17Vous payez une fois des impôts sur ce revenu.
04:20C'est le principe des impôts.
04:22Mais là, on va vous faire payer deux fois des impôts sur le même revenu.
04:25Et après, on s'étonne que dans un pays comme le nôtre,
04:28le consentement à l'impôt, qui est la base de la démocratie,
04:31se casse la figure.
04:32Non, mais au bout d'un moment, il faut aussi être raisonnable.
04:34Vous dites que c'est des conneries fiscales.
04:36Cet après-midi, Marine Le Pen a dit
04:37« Moi, il n'y a rien de scandaleux dans ce que j'ai vu voter ».
04:41Ah bon ?
04:42Ça montre bien que Philippe Aguillon a raison.
04:44Que le prix Nobel d'économie, qui s'y connaît, pardonnez-moi,
04:48celui qui explique que sur les retraites, il y a une autre voie
04:51que celle qui avait été choisie par Elisabeth Borne,
04:53celui qui dit également que le programme du Rassemblement national
04:56s'est ni fait ni à faire,
04:58je pense que c'est quand même une meilleure référence que Mme Le Pen, non ?
05:01En l'État, donc ce budget, que doivent faire les Républicains ?
05:04Ils doivent voter ou pas ce budget ?
05:05Ils doivent le corriger autant que faire se peut.
05:08Ils doivent mettre l'accent très clairement sur la baisse des dépenses.
05:12La baisse des dépenses.
05:13Et on baisse quoi ?
05:13Même si ce n'est pas en ce moment qu'est examiné cette partie dépense,
05:17on a le droit d'en parler, de faire des propositions maintenant.
05:20Vous en voulez ? Je vais vous en proposer.
05:22Allez-y. Vous baissez quoi comme dépense, vous ?
05:22Comme je l'ai fait dans la région des Hauts-de-France.
05:25Je ne suis pas un magicien, je sais compter.
05:27Comme un ménage, comme un entrepreneur, je ne dépense pas plus que ce que j'ai.
05:31Clairement, l'an prochain, il y aura pour la fonction publique d'État,
05:34je ne parle pas des hôpitaux, je ne parle même pas des collectivités locales,
05:37à peu près 45 000 départs à la retraite.
05:40Le gouvernement parle de supprimer 3 000 postes,
05:44c'est-à-dire qu'il y aurait quand même 42 000 remplacements de fonctionnaires
05:49qui partent à la retraite.
05:50Vous ne croyez pas qu'on peut aller beaucoup plus loin ?
05:52Il ne s'agit pas de mettre en cause le travail de ces fonctionnaires,
05:55mais de réorganiser le travail.
05:57Vous avez aujourd'hui l'intelligence artificielle qui trouve sa place,
06:01notamment pour l'examen des dossiers, des dossiers de subvention.
06:04C'est ce que je prends en compte, moi, dans ma région.
06:06Qu'est-ce qu'on attend au niveau du gouvernement pour le faire ?
06:08Si cette correction n'est pas faite...
06:10Vous voulez un autre exemple ?
06:11Allez-y.
06:11Il y a un rapport qui est fait par Boris Ravignon, maire de Charlemagne,
06:15qui a dit l'enchevêtrement des compétences, toutes les structures, tout ça,
06:20on peut faire beaucoup plus simple, et dans ces conditions-là,
06:23ce n'est pas 75 millions d'euros qu'on économise, 7 milliards et demi d'euros.
06:28Qu'est-ce que l'on attend ?
06:29Le jour de carence, dans le privé, dans le public, ça n'a rien à voir.
06:32Que l'on mette en place le même nombre de jours de carence.
06:36Voilà des économies concrètes que j'applique chez moi, dans ma région.
06:41J'ai refusé de mettre en place un nouvel impôt proposé par le gouvernement aux régions,
06:45le versement mobilité, qui s'appliquait pour toutes les entreprises plus longs de salariés.
06:49J'ai dit non.
06:50Et du coup, qu'est-ce que j'ai fait ?
06:51Comme un ménage, j'ai baissé mes dépenses.
06:53Si ce budget n'est pas corrigé, qu'est-ce que vous pensez des Républicains, par exemple ?
06:57Certains qui disent qu'il faudra censurer ce gouvernement.
06:59Il faut censurer ce gouvernement ?
07:00Vous savez, moi, je ne suis pas LFI.
07:01Je ne suis pas dirigeant du Rassemblement national pour autant.
07:04Je ne cherche pas, moi, à faire tomber le gouvernement pour faire tomber le gouvernement.
07:09En plus, il ne faut pas qu'on s'emballe.
07:11L'examen budgétaire n'est pas terminé à l'Assemblée.
07:13Il y aura ensuite la partie sénatoriale.
07:16Et puis, on peut dire merci au général de Gaulle, à Michel Debray,
07:21ceux qui ont fait la Constitution de 1958.
07:24Parce que nous avons la possibilité en France, soit des ordonnances, soit une loi spéciale, d'avoir un pays qui continue à tourner.
07:33Les mois qui viennent vont être difficiles.
07:35Les années qui viennent, et on le voit bien avec la situation budgétaire, vont rester difficiles.
07:39C'était une mauvaise idée de ce privé du 49-3 ?
07:42C'est le choix qui a été fait par le Premier ministre.
07:45Écoutez, dans le choix du compromis qu'il avait, notamment avec le Parti Socialiste, avec d'autres forces politiques,
07:51c'est le choix qu'il a fait.
07:52C'est son choix.
07:52Mais attention, que le Premier ministre ne soit pas dupe.
07:55Les dirigeants de LFI, les dirigeants du RN, lui réservent exactement le même sort que le sort qu'ils ont réservé à Michel Barnier et à François Bayrou.
08:06Et je vais vous expliquer pourquoi.
08:08Ils auraient aimé pouvoir le censurer dès son discours de politique générale.
08:12Ils n'ont pas réussi.
08:14Mais là, ils continuent à avancer masqué.
08:16Ils ne parlent plus forcément là tous les jours dans le débat.
08:19Mais ils cherchent, justement, en tuant ce débat parlementaire, vous savez quoi ?
08:24Un coup d'État rampant.
08:26Un coup d'État rampant ?
08:27Bien sûr.
08:28Mais regardez Mélenchon.
08:29Mélenchon, c'est son baroud d'honneur en ce moment.
08:32Madame Le Pen, elle est dans une compétition avec celui qui vient de sortir un livre cette semaine, Jordan Bardella.
08:38Elle sait que le temps lui est compté.
08:39Elle a rendu qu'on cherchait à l'empêcher d'être candidate cette année.
08:41Bien sûr que non.
08:42Le vrai sujet, c'est que celui qui a envie d'être candidat à sa place, il s'appelle Jordan Bardella.
08:47Et toute l'opération de communication qu'a montée M. Bardella, très clairement, elle n'est pas...
08:52Donc vous voyez, les deux extrêmes, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Jordan Bardella, ne cherchent qu'une chose.
08:59C'est à provoquer la chute du gouvernement, d'aller chercher derrière la démission du président de la République.
09:04Ce n'est pas ça qui donnera un budget à la France, ce n'est pas ça qui donnera de la stabilité.
09:07Il y a les moyens de faire autrement, mais il faut que chacun trouve à la fois l'esprit de responsabilité et qu'on écoute davantage les Français.
09:15C'est parce que vous me disiez tout à l'heure sur la question des plus riches.
09:18Oui, est-ce que ce n'est pas le prix ou le compromis nécessaire pour la stabilité politique, Xavier Bertrand ?
09:23Alors je vous fais une proposition.
09:24Plutôt que de mettre en place des taxes sur les holdings, de mettre en place la taxe Zuckman qui casse l'économie.
09:31Pas compliqué à comprendre.
09:33Mais sur qui ça va retomber les impôts ?
09:35Ça va retomber sur les classes moyennes.
09:37Parce que ceux qui resteront, ceux qui sont déjà pressurés, ce sont les classes moyennes.
09:41Dans votre lit, vous dites « je veux être le candidat des classes moyennes ».
09:44Ça veut dire quoi ? C'est un truc qu'on entend un peu à chaque élection, ça ?
09:46Oui, mais c'est ma vie.
09:48C'est mon histoire familiale.
09:49C'est l'histoire de mes parents.
09:51Qui, n'ayant pas fait d'études supérieures, j'explique pourquoi, parce que je suis arrivé très tôt dans leur vie,
09:56ils étaient très jeunes, ils avaient à peine 18 ans quand la majorité était à 21 ans,
10:01se sont élevés par le travail, par le mérite.
10:03C'est ce que je ressens.
10:04Vous savez, ces classes moyennes, elles sont trop riches pour pouvoir s'en sortir.
10:08Il n'y a rien de pire que de dire « je travaille et je ne m'en sors pas ».
10:12Mais elles ne sont pas assez riches pour pouvoir s'en sortir, mais trop pour être aidées.
10:15Il n'y a jamais d'aide pour elles.
10:17Jamais.
10:17C'est-à-dire, vous avez des enfants qui font des études,
10:20« ah, vous n'avez pas le droit aux bourses, parce que vous dépassez d'un peu le barème ».
10:23Je veux me battre pour elles, et je sais une chose,
10:26c'est qu'on a intérêt quand même dans un pays comme le nôtre,
10:28à avoir des gens qui peuvent par leur travail s'élever dans la société,
10:32mais on a aussi des plus fortunés qui sont en France
10:36et qui font aussi tourner l'économie.
10:39Et puis, il y a un truc que je n'aime pas en ce moment.
10:40C'est quoi ?
10:41C'est la dérive qui est due à M. Mélenchon.
10:44M. Mélenchon est en train de vous dire que
10:46si les plus pauvres, si beaucoup de Français sont dans cette situation,
10:50c'est la cause des riches.
10:51Moi, j'en ai marre.
10:52J'en ai marre d'entendre M. Mélenchon dire que tout ça est de la faute des riches.
10:55J'en ai marre d'entendre Mme Le Pen, M. Bardella dire que tout ça est de la faute des immigrés.
11:00Eux, vous voyez, à chaque fois, ils vous trouvent un bouc émissaire.
11:03Moi, j'ai un projet pour...
11:05Je ne suis pas en train de vous trouver un bouc émissaire.
11:07J'ai un projet pour notamment les classes moyennes.
11:10Est-ce que ça, ce n'est pas le candidat du en même temps ?
11:11Vous êtes macroniste, Xavier Bertrand ?
11:12C'est ce que je viens de vous dire.
11:13Moi, je rejette les extrêmes.
11:14Ce n'est pas du en même temps.
11:15J'ai un projet pour.
11:17J'ai un projet pour rassembler.
11:18J'ai un projet pour réconcilier.
11:20Et ça se fera sur la dimension économique et sociale,
11:23sur les classes moyennes et sur les entrepreneurs.
11:25Vous évoquez la...
11:26Ce ne sont pas les politiques qui créent des emplois.
11:28Ce sont les entrepreneurs, alors il faut en avoir confiance.
11:31Vous évoquiez tout à l'heure la question du départ
11:33ou pas du président de la République.
11:34Ce matin, le patron de votre parti, Bruno Retailleau,
11:36a dit qu'il souhaitait qu'il fasse comme le général de Gaulle,
11:38c'est-à-dire qu'il parte.
11:39C'est une bonne chose ?
11:40Être gaulliste, c'est respecter les institutions.
11:44Moi, vous savez, depuis huit ans et demi,
11:46à la différence de beaucoup,
11:47j'ai toujours été un opposant au président de la République.
11:50Mais je souhaite que le président de la République
11:51puisse aller au bout de son mandat.
11:54Si demain, ça n'était pas le cas,
11:56vous n'auriez pas un budget pour autant.
11:57Vous n'auriez pas une majorité pour autant à l'Assemblée nationale.
12:01Mais ce que je veux vous dire aussi,
12:02c'est que tous les élus, quels qu'ils soient,
12:04tous maires d'une des 36 000 communes de France,
12:07n'auraient pas l'assurance de pouvoir aller au bout de son mandat
12:10parce que beaucoup pourraient se dire, des opposants,
12:12utilisons tous les moyens.
12:14On a réussi à obtenir le départ d'un président.
12:16On pourrait obtenir le départ de tel ou tel.
12:18Il n'y aurait plus aucune stabilité dans un pays comme le nôtre.
12:22Voilà pourquoi, très clairement, quand je dis ça,
12:24je sais qu'il y a une majorité de Français
12:26qui ne pensent pas comme moi.
12:27– Édouard Philippe dit que ça serait la solution la plus digne.
12:30– Ce qui serait digne, c'est d'avoir un peu de mémoire en ce qui le concerne.
12:33– C'est-à-dire ?
12:34– Mais attendez, Édouard Philippe, Marine Le Pen,
12:38Jean-Luc Mélenchon, eux ont un sujet.
12:41Leurs sondages baissent ou ne peuvent que baisser.
12:43Ils se disent, si la démission intervient maintenant
12:45et qu'il y a une élection, c'est mieux pour moi que dans 17 mois.
12:49C'est ça la vérité.
12:50C'est peut-être pas bien de dire ce que les autres ont en tête,
12:53mais si je suis là, moi c'est pour vous dire clairement les choses
12:55telles que je les connais et telles que je les ressens.
12:57– Vous, vous êtes candidat à l'élection présidentielle.
12:59– Vous dites que toute vérité n'est pas bonne à dire,
12:59moi je vous dis la vérité.
13:00– Vous êtes candidat à l'élection présidentielle.
13:02– Je m'y prépare, je m'y prépare.
13:03– Vous vous y préparez, c'est-à-dire que vous êtes candidat à l'élection présidentielle.
13:06– Je suis en train de vous dire que je ne suis pas là ce soir pour faire…
13:08– Non mais attendez, regardez bien, regardez bien.
13:11On a une difficulté pour savoir si on aura un budget.
13:13– Et moi je vais venir là comme ça vous dire, tiens je suis candidat.
13:16– Non, je m'y prépare.
13:17Je vous dis comment je gère une région de 6 millions d'habitants
13:21avec les valeurs qui sont les miennes, avec les convictions qui sont les miennes.
13:25Je vous dis comment avec nous France, je porte ce combat pour plus d'ordre
13:29et d'autorité autour des classes moyennes et des entrepreneurs.
13:32Et aussi une différence, vous en avez parlé tout à l'heure,
13:35il y a aussi quelque chose qui compte dans notre pays,
13:37les services publics, la santé, l'école, la culture.
13:40Celui qui était assis à ma place en parlait de façon remarquable tout à l'heure
13:44et pas seulement pour le Louvre.
13:46C'est ça un projet de société.
13:47– On le disait, Jordan Bardella a sorti un nouvel ouvrage,
13:50effectivement, qui s'appelle « Ce que veulent les Français ».
13:52Vous allez le lire ou… ?
13:54– Non.
13:54– Non, vous allez envoyer le…
13:56– Vous savez, j'ai rencontré comme beaucoup d'élus,
13:58beaucoup de Français au cours de ma vie qui m'ont inspiré beaucoup,
14:02qui m'ont donné des idées, des idées très concrètes,
14:05qui m'ont aussi nourri.
14:07Ce n'est pas parce que M. Bardella a fait ce livre
14:09avec je crois une quinzaine de rencontres
14:10qu'il est apte à diriger notre pays.
14:12– Il souligne qu'il existe au sein des Républicains,
14:15je cite, une frange plus patriote d'accord avec nous
14:16sur l'autorité de l'État, la conception de la nation.
14:19Il dit, si je peux bâtir une alliance
14:21autour d'un pacte de gouvernement,
14:22pourquoi on ne le ferait pas ?
14:24– Eh bien moi, je combattrais toute cette idée du rapprochement,
14:27non pas de l'union des droites,
14:29de l'union de la droite et de l'extrême droite.
14:32Je suis d'une famille politique qui a été dirigée par Jacques Chirac,
14:35par Nicolas Sarkozy,
14:38qui n'ont jamais transigé avec les extrêmes.
14:41Vous voyez, on est à un moment,
14:44les fractures sont très importantes dans notre pays,
14:46à tous les niveaux.
14:48Et il y en a qui accentuent ces fractures.
14:50Les dirigeants, je dis bien les dirigeants de LFI
14:51et les dirigeants du Rassemblement.
14:53Ils exploitent la colère,
14:56notamment des Français qui se sont sentis déçus, trahis.
14:59Vous parlez…
15:00– Est-ce que vous voyez que la direction des Républicains
15:02est ambiguë sur cette question de l'alliance des droites ?
15:04– Il faut lever toute ambiguïté,
15:05c'est ce que j'ai demandé la semaine dernière,
15:07lors d'un bureau politique.
15:08Pourquoi ?
15:10– Qu'est-ce que vous demandez à Bruno Retailleau ?
15:11– Parce qu'il y a des vice-présidents,
15:12David Lissnard, il y a des vice-présidents,
15:14Julien Aubert,
15:16des vice-présidents, François-Xavier Bellamy,
15:18qui n'ont pas été clairs,
15:19soit en votant la motion de censure de M. Bardella
15:21pour M. Bellamy au Parlement européen,
15:23David Lissnard,
15:25dont on se demande quand il parle
15:26s'il est toujours président de l'Association des maires de France.
15:29– Ce matin, chez nos confrères de France Inter,
15:30il a jugé que vous, Xavier Bertrand,
15:32vous réagissiez, je cite,
15:33« avec des postures de notables des années 90,
15:36tout ça c'est fini », c'est ce qu'il a dit.
15:38– Eh bien c'est donc que j'ai touché juste,
15:40et je débusquerai toutes celles et ceux qui sont ambigus.
15:43Il faut savoir que la vocation
15:45d'une famille politique issue du gaullisme,
15:48même si je sais que ce n'est pas des références
15:49qui parlent à tous aujourd'hui,
15:51mais ce qu'elle veut dire,
15:52rassemblés et pas clivés.
15:54La vocation n'est pas de monter sur le porte-bagages
15:57de l'extrême droite,
15:58parce qu'il faudrait aller avec les vainqueurs.
16:00Tout ça, ce sont des vocations de gens
16:02qui ont baissé les bras.
16:03– C'est ce que fait David Lissnard ?
16:05– Mais pas lui seulement.
16:06– Qui donne ?
16:06– Mais ils sont tous à rêver d'avoir une place
16:08auprès de M. Bardella.
16:09Mais ce n'est pas la France pour laquelle je me bats.
16:11Moi je veux une France où on rassemble,
16:13une France dont on est à nouveau fier.
16:15Et encore une fois, il faut arrêter d'être devant les sondages
16:18en se disant, ils vont gagner, il faut aller avec eux.
16:21Moi je suis désolé.
16:22– Donc vous demandez quoi à Bruno Retailleau sur la ligne ?
16:24– Une clarté sur la ligne.
16:25Quand il y a une élection, pas une seule voix
16:28pour les dirigeants de LFI,
16:30pas une seule voix pour les dirigeants du Rassemblement national.
16:33– Et quand il y a une opposition au second tour
16:35entre un candidat socialiste et un candidat du Rassemblement national
16:39ou soutenu par le Rassemblement national,
16:40ce qui s'est passé il y a quelques semaines,
16:43Bruno Retailleau avait dit, pas une voix pour la gauche.
16:45Qu'est-ce que vous en pensez ?
16:45– Eh bien moi je vous dis, pas une voix pour le Rassemblement national,
16:48pas une voix pour LFI.
16:50Mais je vous explique pourquoi…
16:51– Mais juste entre un socialiste et un candidat du RN
16:53ou un candidat soutenu par le RN…
16:55– Non, non mais c'est passé.
16:56– C'est d'arrêt, ne faites pas semblant de ne pas comprendre.
16:58Quand je dis pas une voix pour LFI,
17:00pas une voix pour le Rassemblement national,
17:01il n'y a pas plus clair.
17:03– Donc vous votez socialiste dans ce cas-là ?
17:05– Ce que j'ai dit chez moi…
17:06– Vous votez socialiste ?
17:07– J'entends beaucoup.
17:08– Non mais vous…
17:08– Écoutez, écoutez.
17:10– Entre un candidat socialiste et un candidat RN,
17:12vous votez socialiste ?
17:13– Je vote bien évidemment de façon à ce qu'il n'y ait pas une voix pour le RN,
17:16pas une voix pour LFI.
17:17Et si je suis aujourd'hui engagé en politique,
17:20c'est parce que notamment pour cette élection présidentielle,
17:23on verra qui est capable de pouvoir battre M. Bardella
17:27au second tour de l'élection présidentielle.
17:30Et qui aussi une fois élu, en ayant l'esprit de justice,
17:32cheville au corps, d'être capable d'éviter une nouvelle crise
17:35comme celle des Gilets jaunes qu'on a connue par le passé,
17:38c'est ça redonner de l'espoir, c'est ça redonner de la fierté aux Français
17:41et c'est ça redonner aussi le sens de l'union à nouveau
17:45pour l'ensemble de nos concitoyens.
17:47– Plusieurs de vos amis ou en tout cas de vos partenaires des Républicains
17:49sont favorables, vous le disiez, pour la présidentielle,
17:51à une primaire qui irait de Sarah Knafou à Gérald Darmanin
17:54pour ce qui est de Laurent Wauquiez,
17:55ou encore de Nicolas Udupond-Agnan à Sarah Knafou,
17:58disait ce matin David Lysnard.
18:00Est-ce que vous, qui vous préparez à la présidentielle,
18:02vous vous soumettrez à une telle primaire ?
18:04– Je n'ai pas l'intention de revivre l'expérience
18:07que nous avons vécue en 2001.
18:09Ça a été une machine à perdre et jusqu'à preuve du contraire,
18:13quand vous commettez une erreur, vous ne la recommettez pas à nouveau.
18:16– Donc vous ne participerez plus jamais à aucune primaire.
18:18– Pour quelle voie le jour, on en reparlera,
18:20de l'eau va couler sous les ponts.
18:22Vous savez, les Français en ce moment nous regardent,
18:23ils regardent la situation politique et ils sont écœurés,
18:26mais ils regardent aussi les responsables politiques.
18:28Qui a de la cohérence ?
18:30Qui a de la force ?
18:31Qui a de l'expérience ?
18:32Et vous verrez que dans quelques mois,
18:33le paysage aura singulièrement changé.
18:36Ce que je sais, c'est qu'il ne faut pas confondre
18:38l'intérêt général avec l'intérêt particulier,
18:41l'intérêt même d'un parti politique
18:43ou son intérêt personnel.
18:45Moi, j'ai toujours joué la carte de l'intérêt général
18:47et je ne dévierai pas.
18:49Où ça me mènera, ce sont les Français qui décideront,
18:51mais en attendant un peu de cohérence
18:53et un peu de sang-froid par les temps qui courent,
18:55c'est ce qu'attendent de nous nos concitoyens.
18:57– Travailler avec quelqu'un comme Édouard Philippe,
18:59on voit que c'est parfois souhaité par une partie
19:01des sympathisants de droite qui disent
19:03qu'il faut se mettre d'accord sur un seul candidat
19:05pour gagner de Retailleau à Philippe.
19:07Vous pourriez, par exemple, soutenir Édouard Philippe
19:09s'il était le mieux passé ?
19:10– Vous allez arrêter de me parler des autres candidats, là.
19:13Et on peut parler à nouveau des Français.
19:14Tiens, les Français, un sujet.
19:16Non mais vous avez vu le scandale
19:17qu'est en train de nous imposer l'Europe, là ?
19:19Les découverts bancaires,
19:21on n'y aurait plus droit ou quasiment plus droit ?
19:23– En tout cas, il y aurait des règles, effectivement,
19:24si c'est une directive européenne à partir de novembre 2026
19:27ou à partir de 200 euros de découvert,
19:29la banque pourrait dire, ça serait considéré comme un crédit,
19:32pourrait accorder ou non, effectivement, le découvert bancaire.
19:34– Il n'en est pas question.
19:36Et je saisis le ministre de l'Économie et des Finances
19:39pour que très vite,
19:40ils réunissent l'ensemble des acteurs bancaires français
19:43pour leur dire que cette directive ne s'appliquera pas
19:46comme elle est prévue.
19:47et qu'on fasse aussi un nouveau texte de transposition
19:50pour que très clairement,
19:52vous savez, on ne vit pas par plaisir à découvert.
19:55Mais vous savez, pour beaucoup de nos concitoyens,
19:56la fin du mois, ce n'est pas le 30 du mois.
19:58Ce n'est même pas le 15 du mois, c'est avant.
20:00Donc la question du découvert,
20:01c'est ce qui permet justement de continuer à pouvoir faire face.
20:06Donc que l'Europe,
20:07qui a d'autres choses dont elle devrait s'occuper,
20:09ne nous dise pas les découvertes,
20:10c'est fini ou ce sera compliqué,
20:12ça, c'est une priorité.
20:14En tout cas, je demande au ministre de l'Économie et des Finances,
20:16Roland Lescure,
20:17d'agir en ce sens tout de suite.
20:19Donc que ça ne voit pas le jour ?
20:21Et en ce qui me concerne,
20:21si ça voyait le jour,
20:22je reviendrai dessus,
20:24comme j'entends bien revenir,
20:25si ça voit le jour,
20:26sur ces funestes taxes,
20:27qu'elles soient Zuckmann
20:28ou la taxe sur les holdings.
20:30Ça, ça sera supprimé ?
20:31Tout à fait.
20:31Dans votre ouvrage,
20:32il y a un passage
20:33qui est consacré notamment
20:35à l'ancien président de la République,
20:36Nicolas Sarkozy.
20:37Ça s'appelle Nicolas Sarkozy,
20:39comme je l'ai vu.
20:40Et vous décrivez ce rapport
20:42que vous avez à son égard.
20:44Je ne m'inscris plus
20:45dans un rapport hiérarchique avec lui.
20:46Je suis désormais totalement indépendant
20:48et il le sait très bien.
20:49Ça fait dix jours
20:50qu'il est désormais incarcéré
20:51à la prison de la Santé.
20:52On a vu qu'il y a deux détenus de la Santé
20:54qui vont être jugés dans quelques semaines
20:55pour menace contre Nicolas Sarkozy.
20:57Certains qui appelaient à venger Kadhafi.
20:59Quand vous voyez ça,
20:59est-ce que la place de Nicolas Sarkozy
21:01est en prison ?
21:02Moi, j'ai un point de vue là-dessus.
21:03Mais mon point de vue personnel
21:04n'a pas à rentrer dans le débat publiqué.
21:07Je souhaite que sa demande
21:08de remise en liberté
21:08soit étudiée le plus rapidement possible.
21:12Alors bien évidemment,
21:12ce n'est pas moi
21:13qui prendrai cette décision.
21:14mais quand même très clairement,
21:15vous l'avez dit depuis dix jours.
21:17Je pense à lui tous les jours
21:18et pas qu'une fois par jour.
21:19Et certains peuvent s'en réjouir,
21:21c'est indigne.
21:22Quand je vois qu'il y a
21:22deux députés de la France Insoumise
21:24qui sont allés à la prison de la Santé,
21:26ils peuvent nous faire croire
21:26ce qu'ils veulent
21:27juste pour pouvoir le voir
21:28accompagné, je crois, d'un journal,
21:30c'est une honte.
21:32Les dirigeants de la France Insoumise
21:33sont aujourd'hui des gens indignes.
21:36Indignes ?
21:36Oui.
21:38Croyez que c'est normal
21:39d'aller à la prison de la Santé
21:40pour essayer de voir Nicolas Sarkozy,
21:42de pouvoir en faire le récit
21:43lui-même.
21:44C'est une épreuve.
21:45C'est une épreuve humaine qu'il vit.
21:47Et je vous le dis très clairement
21:49compte tenu de ce que j'ai vécu
21:50ou s'il a vécu
21:51au-delà même de son ancienne fonction,
21:53quelque chose que je ressens.
21:55Et encore,
21:56je ne fais pas partie
21:57de ses plus proches
21:58comme sa famille.
21:59Mais pour les autres,
22:00notamment pour les députés
22:01de la France Insoumise,
22:02mais quelle indignité.
22:03Vous, président,
22:03vous supprimerez l'exécution provisoire
22:05parce que c'est ça qui est en débat.
22:06Le fait que quelqu'un
22:06qui ait fait appel
22:07et donc présumé innocent
22:08soit quand même encarcéré.
22:09L'exécution provisoire,
22:10elle s'applique dans beaucoup de cas.
22:12Maintenant,
22:12est-ce qu'il faut l'évaluer ?
22:14Est-ce qu'il faut la changer ?
22:15C'est au législateur
22:16de se prononcer en la matière.
22:18Mais ce que je veux vous dire aussi,
22:19c'est que j'ai un principe.
22:21J'ai un principe qui est
22:22de ne jamais remettre en cause
22:23des décisions de justice,
22:24même quand elles m'ont été défavorables
22:26au titre de président de région,
22:28notamment quand j'ai voulu faire la lumière
22:30sur le lycée Averroès
22:31avec l'infiltration des frères musulmans.
22:34J'étais en justice,
22:36j'ai perdu.
22:37Je savais certainement
22:38que je pouvais perdre,
22:38mais je n'ai jamais remis en cause
22:40les décisions de justice.
22:41Je pense que dans un pays
22:42comme le nôtre,
22:43où il n'y a plus d'ordre,
22:45il y a beaucoup de désordre,
22:46je pense que les responsables politiques
22:47devraient s'astreindre
22:48à ne pas commenter
22:49et remettre en cause
22:49les décisions de justice.
22:51Merci beaucoup,
22:51Xavier Bertrand,
22:52d'avoir été notre invité ce soir.
22:53Je rappelle le titre de votre ouvrage
22:54« Rien n'est jamais écrit ».
22:57C'est aux éditions.
22:59Robert Laffont,
22:59merci d'avoir été l'invité
23:01de 60 minutes BFM.
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