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00:00C'était le 29 octobre 2024. Ce jour-là, une dépression isolée de haut niveau frappait la péninsule des Levante.
00:07En quelques heures, des torrents d'eau et de boue inondés des quartiers entiers de plusieurs régions, principalement celles de Valence.
00:14Ce jour-là, 237 personnes ont perdu la vie, dont 229 rien qu'à Valence. Retour sur les faits avec Romain Michelot.
00:23Des cours d'eau transformés en torrents et de la boue qui emporte tout sur son passage.
00:28Il y a un an, des pluies torrentielles balaient la région de Valence, en Espagne.
00:33En trois heures, il tombe autant de pluie que lors des 21 mois précédents.
00:38Un phénomène extrême qui surprend les habitants.
00:41Certains se retrouvent pris au piège, chez eux. D'autres sont emportés par les eaux.
00:48On a vu un jeune homme qui était dans un champ être emporté par le courant. Il était sur une voiture, mais il a été emporté.
00:53En plus de Valence, quelques 80 communes du sud-est de l'Espagne sont inondées.
01:00Les secours sont débordés. Des milliers de logements sont submergés.
01:04Dès l'aube du 29 octobre, les services météorologiques avaient pourtant bel et bien placé la région en zone rouge pour pluie, le plus haut niveau d'alerte.
01:12Mais les messages invitant les habitants à rester chez eux ne sont envoyés que dans la soirée.
01:16La surprise et la tristesse laissent alors rapidement place à la colère des habitants, qui critiquent la gestion des autorités.
01:26Personne des autorités, personne, personne.
01:30Sais-tu ce qu'on ressent quand personne ne vient ici pour voir si on a besoin de quelque chose ?
01:35Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez et le roi Felipe VI se rendent respectivement sur place 4 et 5 jours après les inondations.
01:44Trop tard, juge une partie des habitants qui les prennent à partie et aspergent debout le roi.
01:55Ces inondations ont fait 237 morts et reste la pire catastrophe naturelle qu'ait connue le pays depuis des décennies.
02:04On va tout de suite rejoindre notre correspondante à Madrid, Maude Petit-Jauvet.
02:08Bonjour Maude.
02:10Aujourd'hui, des funérailles d'Etat sont organisées à Valence.
02:12Comment vont-elles se dérouler ?
02:14Oui, cet hommage va être rendu au Musée des Arts et des Sciences de Valence aujourd'hui à 18h.
02:22Ce sera une cérémonie laïque et sans intervention politique.
02:26Elle va durer environ une heure.
02:28Pedro Sanchez, le roi et la reine d'Espagne y assisteront.
02:32L'entrée se fait sur invitation personnelle.
02:34800 personnes sont attendues, parmi eux bien sûr les proches des victimes, mais aussi des membres de l'autorité, des membres du Congrès, des membres du Sénat et aussi des présidents de région.
02:44Alors pour le dérouler, ça va commencer à 18h avec l'hymne national espagnol.
02:49Il y aura 4 interventions de prévu, 3 interventions des familles, des proches des victimes et aussi le roi d'Espagne, Felipe VI, qui interviendra.
02:57Il y aura aussi la lecture des prénoms et des noms des 300, des 237 morts, 229 uniquement dans la région de Valence.
03:06En décembre déjà, une messe avait été organisée dans la cathédrale de Valence et c'est sur la demande des familles de victimes que cette cérémonie laïque a été organisée aujourd'hui.
03:16Maud, de nombreux sinistrés ont demandé au président de la région, Carlos Masson, de ne pas assister à ses funérailles d'Etat.
03:22Il pointe du doigt sa responsabilité dans la gestion de la catastrophe l'an dernier.
03:27Oui et malgré leurs demandes insistées, Carlos Masson sera bien présent aujourd'hui pour ses funérailles d'Etat.
03:35Des familles ont indiqué qu'elles n'y assisteront donc pas puisque depuis la catastrophe, les habitants de Valence demandent la démission de Carlos Masson, le président de la région de Valence.
03:4612 manifestations ont déjà eu lieu. La dernière, ce samedi, 50 000 personnes ont manifesté encore dans les rues de Valence.
03:53L'Espagne est un pays décentralisé et la gestion des catastrophes climatiques, elle relève des régions.
03:59C'est pour ça que Carlos Masson, le président de la région de Valence, est considéré comme le principal responsable par la population.
04:06On l'accuse de ne pas avoir alerté la population à temps.
04:09Un message d'alerte a été envoyé sur les téléphones, mais plus de 12 heures après l'émission de l'alerte rouge par l'agence météo espagnole,
04:16quand l'alerte a été reçue sur les téléphones, la majorité des victimes étaient déjà décédées.
04:22Carlos Masson s'est toujours défendu, indiquant que l'ampleur du phénomène climatique n'était pas prévisible.
04:29Deux responsables de la région de Valence ont été mis en examen, mais c'est insuffisant pour les habitants pour lesquels ce traumatisme est profond.
04:37Un an plus tard, les maisons sont toujours inhabitées.
04:40Il y a des garages condamnés de la boue partout dans les rues, partout dans la région de Valence.
04:45À Paiporta, une des villes sinistrées, des travaux ont été commencés pour reconstruire les ponts de la ville,
04:51mais les grands travaux n'ont pas été lancés partout dans la région.
04:55L'enquête est toujours en cours et aucune stratégie n'a été établie pour ne pas reproduire les mêmes erreurs.
05:01Carlos Masson, lui, a toujours rejeté la responsabilité sur le Premier ministre Pedro Sanchez.
05:09Oui, la région et le gouvernement se sont rejetés la faute dès le début de cette catastrophe l'année dernière.
05:15Carlos Masson critiquait le manque d'informations reçues du gouvernement ce jour-là,
05:19tandis que le gouvernement central, lui, disait que la région était au courant de cette alerte avant midi,
05:25alors même que le message envoyé sur les téléphones a été envoyé à 20 heures seulement.
05:30Un an plus tard, Carlos Masson accuse le gouvernement de ne pas soutenir les familles touchées.
05:35Selon lui, le gouvernement leur devraient 565 000 euros d'aides d'urgence.
05:41Et de son côté, l'État a réagi en mettant en place des mesures exceptionnelles,
05:45comme le congé climatique rémunéré.
05:48En quoi ça consiste ?
05:49C'est un congé qui permet aux employés de ne pas aller au travail lorsqu'ils sont en alerte orange ou en alerte rouge.
05:56Et c'est une mesure unique au monde.
05:58Seul le Canada l'a mis en place, mais le leur n'est pas rémunéré.
06:01Et il y a aussi, bien sûr, l'autre action du gouvernement, ces funérailles d'État organisées aujourd'hui par Pedro Sanchez
06:07sur la demande des associations au mois de mai.
06:10La venue de Carlos Masson risque de créer des frictions.
06:14Déjà lors de la messe du mois de décembre, les familles de victimes avaient crié « assassins » en le croisant.
06:20Merci beaucoup, Maud Petit-Jauvet.
06:22On va continuer d'en parler de cette catastrophe à Valence avec Gaëlle Musquet,
06:26météorologue spécialiste de la prévention des catastrophes naturelles.
06:29Bonjour.
06:30Bonjour.
06:30Merci d'être avec nous.
06:31Alors, on a entendu Maud Petit-Jauvet qui nous donnait les mesures qui avaient été annoncées par le gouvernement espagnol.
06:37Est-ce que c'est suffisant ?
06:38Oui, on va dans le bon sens.
06:41Il va falloir effectivement accompagner les travailleurs dans leur quotidien.
06:48Évidemment, les alerter en temps et en heure.
06:50Mais souvent, on a des réflexes où on a coûte que coûte besoin, envie d'aller travailler,
06:56en bravant malheureusement les vigilances qui sont émises.
06:58Donc, on va dans le bon sens et c'est une très bonne disposition qui doit, je le pense, faire date pour d'autres États.
07:07Néanmoins, il faut aussi politiquement accompagner les populations, faire des exercices, participer politiquement.
07:16Et on le voit à quel point le politique est au cœur des récriminations des populations.
07:20Quand vous êtes un élu et que vous vous entraînez avec votre population sur un territoire et que vous expliquez,
07:28que vous êtes dans la rue avec vos citoyens pour expliquer comment vous allez évacuer,
07:31pour expliquer comment vous allez vous confiner,
07:34quels vont être les sites refuges qui vont être disponibles pour la population,
07:39un, vous, en tant qu'élu, ça vous met aussi dans votre chair en action.
07:43Et ça permet aussi à la population de savoir sur qui elle va pouvoir compter quand ça va barder.
07:47Et c'est aussi la vocation des réserves communales,
07:50c'est la vocation des plans communaux de sauvegarde en France,
07:53c'est la vocation des 10 crimes, des documents d'information communaux des risques majeurs,
07:57des PPRI, des plans de prévention des risques.
07:59On a très bien théorisé en France tous ces sujets.
08:03On a d'ailleurs des obligations légales d'ici à 2026,
08:06que les élus, les communes s'entraînent, qu'elles fassent des exercices.
08:11Et ces documents dont je viens de parler, PCS, DICRIM, PPRI, il y en a d'autres, les PAPI,
08:16on est un pays qui a très bien théorisé,
08:18mais il y a eu un reproche d'ailleurs qui est fait par des universitaires récemment,
08:22c'est que ces documents sont trop techniques, trop froids.
08:25Il faut vraiment qu'on puisse décliner ces documents papiers,
08:29qui sont disponibles en mairie ou sur les sites internet, en action,
08:32et que les populations puissent apprendre dans leur chair, dès la plus jeune enfance,
08:38comment on réagit face à des aléas qui peuvent survenir.
08:42On peut donc considérer que le gouvernement espagnol et la région,
08:45les régions, les présidents de régions, ont appris de leurs erreurs ?
08:50Oui, je le pense, parce qu'il y a une émotion,
08:52et chaque crise, chaque catastrophe est l'occasion de se remettre en question,
08:56et l'occasion de mettre aussi sur la table les moyens dont on dispose.
09:00Souvenez-vous, cette crise, elle vient aussi du fait que le président de la province,
09:04sa région avait décidé de couper les budgets de l'agence qui gérait les crises.
09:10Quand vous êtes sur le terrain avec votre population,
09:13vous vous rendez bien compte que vos pompiers n'auront pas forcément les moyens d'intervenir,
09:17que vos nounous dans les crèches, je prends un exemple très simple,
09:20les nounous dans les crèches.
09:22Comment vous évacuez une crèche qui est inondée,
09:24une crèche qui est soumise à un feu de forêt ?
09:26Que faites-vous de ces bébés qui ne peuvent pas marcher ?
09:29Quand vous êtes un élu et que vous accompagnez votre population,
09:32et que vous vous rendez compte que ces nounous,
09:33elles vont devoir mettre cinq bébés par berceau,
09:36tirer ces berceaux hors des crèches,
09:37vous vous rendez compte de ce que ça va demander comme effort physique
09:40et comme moyen aussi technique pour pouvoir faire face à ces crises-là.
09:45C'est ce que j'appelle de mes voeux en Espagne comme ailleurs.
09:48Vous savez, un des pays hispanophones qui m'inspire énormément sur ces sujets,
09:54c'est le Chili.
09:55Le Chili, gouverné à l'époque par Michel Bachelet,
09:58qui a créé le programme Familia Preparada.
10:01L'Espagne peut et doit, et pas que l'Espagne d'ailleurs,
10:03s'inspirer de ce pays hispanophone,
10:06qui a su, là, le 30 juillet dernier,
10:09évacuer 1,4 million de personnes en à peine une heure.
10:14Donc c'est possible dans des pays latins,
10:16qu'on pense souvent mal organisés, impréparés.
10:19Non.
10:20On a des pays latins comme le Chili,
10:22hispanophones,
10:23qui sont capables aujourd'hui de mobiliser
10:25de claquements de doigts face à une alerte tsunami.
10:27Certes, ce n'était pas une catastrophe climatique,
10:30donc quelque chose de beaucoup moins prévisible.
10:32Ce pays a su évacuer 1,4 million de personnes en 2025,
10:3730 juillet dernier,
10:39et 1,1 million de personnes en 45 minutes en 2015.
10:42Donc on doit aussi apprendre de ces pays,
10:44c'est aussi mon message sur ce plateau,
10:47c'est qu'il y a aussi de belles choses qui se font,
10:49il y a de l'espoir, il y a moyen d'éviter,
10:51tout ça ce n'est pas une fatalité.
10:53Avec le réchauffement climatique,
10:55ce genre de phénomène extrême,
10:56comme on a vu l'an dernier en Espagne,
10:57et notamment dans la région de Valence,
10:59s'est amené à se répéter.
11:00On l'a encore vu il y a deux semaines,
11:02une partie de la Catalogne a connu des pluies diluviennes
11:04qui ont conduit à d'importantes inondations.
11:06Oui, tout à fait.
11:07Et c'est la caractéristique du réchauffement climatique.
11:10On doit évidemment, à chacun de ces aléas,
11:13mettre en place des logiques attributées,
11:15c'est-à-dire en quoi le réchauffement climatique,
11:18le dérèglement climatique,
11:19a aggravé le phénomène,
11:20ou a provoqué l'occurrence de ce phénomène.
11:24Mais ce qui est certain,
11:25s'ils ne sont pas plus fréquents,
11:27c'est qu'ils sont de plus en plus violents.
11:28Des tempêtes, des ouragans,
11:29on le voit encore dans l'actualité aujourd'hui,
11:33ces phénomènes sont de plus en plus imprévisibles,
11:36violents,
11:37et déversent énormément d'eau
11:39qui challenge énormément les infrastructures de nos villes.
11:42On parlait justement de l'ouragan Mélissa en Jamaïque
11:45et en ce moment à Cuba,
11:47c'est le pire ouragan de l'histoire dans cette partie du monde.
11:49Est-ce que c'est le signe que le pire est devant nous en termes climatiques ?
11:52On est clairement sur une aggravation des phénomènes.
11:58On a mesuré plus de 410 km heure sur une rafale dans cet ouragan.
12:05C'est inédit.
12:06Même sur le typhon de 2015,
12:08on n'a pas eu des vitesses de vent aussi élevées.
12:10C'est une sonde qui a été larguée depuis un avion de mesures météorologiques.
12:14Plus de 400 km heure de rafales à 200 mètres d'altitude.
12:17C'est inédit.
12:18Donc, on peut vraiment qualifier Mélissa d'un phénomène majeur
12:22et qui, malheureusement,
12:24de ce qu'on va avoir à gérer,
12:28à maîtriser,
12:30et aussi des enjeux,
12:32à la fois sur l'atténuation de nos émissions de gaz à effet de serre,
12:34qui sont un vrai carburant pour que ces phénomènes se renforcent,
12:37met aussi sur une adaptation,
12:40sur le reboisement de nos mangroves,
12:42sur aussi favoriser à nouveau l'émergence de coraux sur nos littoraux,
12:50qui sont des barrières mécaniques, naturelles,
12:51qui nous protégeaient avant
12:53et qu'on a détruits par rapport à nos constructions,
12:56nos infrastructures,
12:56nos complexes hôteliers,
12:58notre surtourisme.
12:59Toutes ces infrastructures dites naturelles
13:01qui ont été détruites
13:03font aujourd'hui de nos paysages,
13:05nos littoraux,
13:06nos plages,
13:06nos complexes hôteliers,
13:07des tombeaux.
13:09On parlait de Mélissa,
13:11finalement il y a eu trois morts en Jamaïque,
13:13trois en Haïti
13:14et un en République Dominicaine.
13:15On aurait pu s'attendre à ce qu'il y ait plus de morts encore,
13:18au vu de l'impact de Mélissa en Jamaïque ?
13:20Oui, complètement.
13:21On a des pays...
13:22Elle a été préparée la Jamaïque ?
13:23La Jamaïque est un pays qui,
13:25depuis plus d'une dizaine d'années,
13:26avec les services de l'UNESCO,
13:29avec l'Agence internationale de réduction
13:32des risques de catastrophe,
13:34l'UNDRR,
13:36se prépare à ça
13:37avec aussi des associations caribéennes.
13:40On a une forte montée en puissance
13:41des pays caribéens.
13:42Un autre exemple pour moi,
13:44c'est Cuba.
13:46Santiago de Cuba,
13:47qui est d'ailleurs jumelé
13:48avec la ville du Lamantin,
13:49en Martinique,
13:50qui échange régulièrement.
13:52Quand je vous parlais des nounous,
13:53c'est de là que ça vient.
13:54Ces Cubains nous ont montré
13:55comment on pouvait
13:56et on devait évacuer des crèches.
13:57Ils nous ont montré
13:58comment on pouvait construire des abris,
14:00comment on devait
14:01organiser les évacuations,
14:02quelles consignes on devait donner aux citoyens.
14:05Donc effectivement,
14:06on voit que ces politiques publiques
14:07de coopération internationale
14:09menaient aussi
14:11de belles luttes par Cuba,
14:13qui est un pays
14:13pour lequel je suis inquiet,
14:15parce que c'est un pays
14:16affaibli par l'embargo.
14:18On a besoin aujourd'hui
14:19de ces Cubains.
14:20On a su les envoyer
14:21sur tous les fronts
14:22d'Ebola,
14:23au Covid.
14:24On a vu ces médecins cubains,
14:25on a vu ces Cubains
14:26aux chevets.
14:26Très expérimentés.
14:27Tout à fait.
14:27Il faut qu'on arrête aussi,
14:29et c'est mon avis,
14:30et c'est mon opinion personnelle,
14:33il faut que politiquement,
14:35vu l'état dans lequel se trouve Cuba aujourd'hui,
14:38le peuple cubain
14:39qui est affaibli
14:40par cet embargo,
14:42par ces problèmes d'accès à l'énergie,
14:44problèmes d'accès au carburant,
14:45sur la production d'électricité,
14:47sur l'accès à la nourriture,
14:48qui est très compliqué.
14:49On a eu plusieurs black arts,
14:50plusieurs coupures électriques
14:51sur Cuba.
14:53Cet ouragan Mélissa
14:54arrive sur un territoire
14:55qui est déjà très atteint
14:56avec Santiago de Cuba,
14:58deuxième ville
14:59la plus peuplée de Cuba,
15:01qui est en cuvette.
15:02Je suis très inquiet
15:03pour ce peuple cubain
15:04parce qu'on a un territoire
15:06qui, lui,
15:08paradoxalement,
15:08par rapport à la Jamaïque,
15:10est affaibli politiquement
15:11et affaibli aussi
15:12son peuple
15:13sur l'accès à l'énergie
15:14et aux télécommunications.
15:16On a dit
15:16que ces phénomènes climatiques extrêmes
15:18sont amenés
15:19à se multiplier
15:19dans les prochaines années.
15:22Est-ce que vous sentez
15:22que les pouvoirs publics
15:24se sentent vraiment concernés
15:26par cette lutte
15:26contre le réchauffement climatique ?
15:28Concernés à chaque Léa,
15:29oui.
15:29On le voit
15:30sur les discussions actuelles
15:31sur le budget.
15:32On en parle très peu,
15:33voire pas du tout.
15:34Nos anciens ont été créatifs
15:37quand ils ont créé,
15:38après la guerre,
15:39la Caisse centrale
15:40de réassurance,
15:41la CCR,
15:42qui, encore aujourd'hui,
15:43fait partie
15:44des plus grands réassureurs
15:45dans le monde.
15:46Que disaient nos anciens ?
15:48Il faut que les Français,
15:49ils l'ont inscrit
15:49dans la Constitution,
15:50soient égaux
15:51face aux calamités.
15:52C'est fort.
15:54En 1946,
15:55on n'était pas encore
15:56aussi éclairés
15:58sur ces calamités
16:00qui nous touchent aujourd'hui.
16:01Mais nos anciens
16:02ont prévu
16:03pour notre génération
16:04des outils financiers
16:05pour nous aider
16:06à nous en sortir.
16:07On voit que des communes,
16:08des milliers de communes
16:09en France,
16:09sont concernées
16:10par des difficultés
16:11à s'assurer.
16:13Et donc,
16:13il faut aujourd'hui
16:14que ma génération,
16:15que la génération
16:16de mes enfants,
16:17il faut qu'on forme
16:18ces jeunes,
16:19il faut qu'on leur explique
16:20qu'on va pouvoir,
16:20qu'on va devoir s'en sortir.
16:21C'est ce qu'ont fait
16:22les adultes pour moi
16:24en 1989
16:25quand j'avais 9 ans.
16:26Et vous voyez,
16:2736 ans plus tard,
16:27je suis devant vous,
16:28j'ai fait,
16:29après l'ouragan Hugo
16:29qui m'a touchée personnellement,
16:31qui ne m'a pas traumatisée,
16:32mais qui m'a marquée enfant,
16:34j'ai fait ce vœu enfant
16:36que mon métier plus tard,
16:37ce serait d'empêcher
16:38que ça arrive.
16:38Alors évidemment,
16:39je n'ai pas cette capacité,
16:40je n'ai pas ce pouvoir magique
16:42que je souhaitais
16:43quand j'étais enfant,
16:44mais j'ai fait
16:45de mon métier aujourd'hui,
16:46de la prévention,
16:48un moyen
16:49d'aider des populations,
16:50d'aider ces jeunes,
16:51d'aider mes enfants,
16:52mes deux ados
16:53qui ont 18 et 16 ans,
16:54qui puissent avoir les outils
16:56pour pouvoir s'en sortir
16:57techniquement.
16:58On voit qu'aussi
16:59les sciences sociales,
17:00les sciences humaines
17:00sont négligées
17:01dans les budgets.
17:03On a besoin
17:03de ces sciences sociales,
17:04on a besoin
17:05de ces psychologues,
17:06on a besoin
17:06de ces sociologues,
17:07on a besoin
17:07de ces anthropologues
17:08parce que l'humanité
17:10a traversé des crises
17:11par le passé,
17:11on a eu des grandes migrations
17:13dans le Pacifique
17:13et nos compatriotes kanak,
17:15nos compatriotes polynésiens
17:17nous le rappellent régulièrement,
17:19ce sont des peuples millénaires
17:20qui ont dû migrer
17:21sur différents atolls,
17:23sur différents territoires
17:24quand les conditions
17:24n'étaient pas propices.
17:26Mais il faut qu'on apprenne aussi
17:27à avoir cette immunité
17:28comme le font nos compatriotes
17:29de Saint-Pierre et Miquelon,
17:30de l'archipel de Miquelon,
17:31qui prévoit sur plusieurs générations
17:33de pouvoir déménager.
17:35C'est ça aussi
17:35qui est en jeu
17:36sur les prochaines élections municipales,
17:37ça va être compliqué
17:38pour des maires de dire
17:39qu'on va devoir avoir
17:40moins de population,
17:42qu'on va avoir moins de budget,
17:43qu'on va devoir déménager,
17:44mais il va falloir soutenir
17:45ces élus
17:46et qu'ils tiennent leurs promesses.
17:47C'est un vrai marathon
17:48qu'on va devoir courir politiquement.
17:50Et comment on s'en sort
17:51quand les grandes puissances
17:52ne jouent pas le jeu
17:53dans la lutte
17:54contre le réchauffement climatique ?
17:55Je pense notamment
17:55aux Etats-Unis,
17:56à la Chine.
17:57Eh bien, le 4 novembre,
17:58on va lancer
17:59Sentinel 1D,
18:01qui est un satellite
18:02qui va observer la Terre
18:04et permettre
18:04de compenser
18:05ces défauts
18:07que font aujourd'hui
18:08ces Américains
18:09qui sont nos alliés,
18:10qu'ils étaient,
18:10plus ou moins,
18:11qu'ils ne sont plus
18:12sur certains sujets.
18:13Il faut que chaque puissance
18:15joue son rôle.
18:16Et la Chine,
18:17on peut la critiquer,
18:18mais elle joue aussi son rôle
18:19avec ces programmes
18:20de transformation énergétique.
18:24L'Europe a un rôle à jouer,
18:26la France a un rôle à jouer.
18:27On va jouer notre rôle
18:28à Kourou,
18:29en Guyane,
18:30avec les équipes
18:30du Centre spatial guyanais
18:31que je salue,
18:32avec les équipes
18:33du CNES
18:33que je salue,
18:34les équipes
18:34de l'Agence spatiale européenne
18:36que je salue.
18:37Ce satellite
18:38qui va être lancé,
18:39c'est pour moi
18:40un espoir
18:41pour les jeunes générations.
18:42Il va falloir
18:43qu'on crée des vocations.
18:44C'est ce que je ferai
18:45d'ailleurs aux côtés
18:45de nos compatriotes guyanais.
18:47Je vais être aux côtés
18:47de jeunes enfants,
18:49de jeunes stagiaires
18:49de troisième,
18:50de seconde,
18:51des étudiants en Guyane
18:51pour leur montrer
18:53que c'est aussi ça
18:53qui se joue.
18:54On va devoir créer
18:55des nouvelles machines,
18:56créer de nouveaux capteurs
18:57qui vont permettre
18:58à nos sociétés
18:59de traverser
19:00à la fois
19:01des dettes
19:02parce que ces catastrophes
19:04elles nous appauvrissent.
19:05Il va falloir trouver
19:06de l'argent,
19:07on vote des budgets.
19:08Il faut que nos élus,
19:09nos députés,
19:09nos sénateurs
19:10prévoient
19:11parce qu'un euro
19:12mis dans la prévention.
19:14C'est 7 euros
19:15évité au moment
19:15de la crise.
19:16Et quand on rajoute,
19:17quand je parle
19:17des sciences sociales,
19:19quand on rajoute
19:19la santé mentale
19:21des populations
19:22qui sont exposées,
19:23on monte jusqu'à 15 euros.
19:25Donc chaque euro
19:26que l'on mettra,
19:27c'est 15 euros
19:28qu'on économisera plus tard.
19:29Merci beaucoup Gaëlle Musquet
19:31pour cet éclairage.
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