Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 4 jours
Dans "La malédiction des cadets", avec la rigueur historique et le talent de conteur qui ont fait sa renommée, Jean des Cars, historien des grandes monarchies européennes, explore dans un ouvrage alerte et pédagogique le destin complexe des cadets royaux. L’idée lui est sans doute venue en lisant "Le Suppléant", les mémoires du prince Harry d’Angleterre, qui jettent une lumière crue sur les difficultés rencontrées par les cadets des maisons souveraines. À travers des histoires familiales et successorales emblématiques — des Valois aux Windsor, des Habsbourg aux Bourbons — Jean des Cars révèle les dilemmes, rivalités et passions qui agitent les maisons royales depuis des siècles. Entre résignation et ambition, ces cadets incarnent la tension éternelle entre loyauté fraternelle et désir de pouvoir, offrant au lecteur un voyage fascinant au cœur des dynasties les plus célèbres d’Europe.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Générique
00:00Il est l'historien des grandes monarchies européennes.
00:08Est-il nécessaire de présenter Jean Descartes qui nous fait l'honneur de nous retrouver sur TV Liberté.
00:13Bonjour Jean Descartes.
00:13Bonjour.
00:14Et vous venez de publier aux éditions Perrin cet ouvrage, La malédiction des cadets, au sein des monarchies.
00:20C'est aux éditions Perrin, mais c'est en vente sur le site tvl.fr.
00:24Vous allez dans la rubrique de TVL, cet ouvrage est déjà en vente.
00:27Le prince Harry, fils de Charles III, aura réussi quelque chose.
00:32C'est à porter, à partir de son livre, votre réflexion sur les cadets.
00:37Il écrit son livre de mémoire, Le Suppléant.
00:40Et là, il vous est venu l'idée de raconter les difficultés rencontrées par les cadets des maisons souveraines, et notamment celle-ci.
00:48Oui, effectivement, c'est une situation compliquée parce qu'on est complexé quand on n'est pas l'aîné.
00:56On est le deuxième, alors éventuellement on pense à la disparition de l'aîné.
01:02Si on a de mauvaises pensées, c'est arrivé.
01:06Et être un cadet n'est pas une situation facile parce qu'on pense qu'on va vous appeler en cas de problème.
01:14Vous êtes une solution de remplacement, vous n'avez pas droit au protocole, à la considération qu'aura l'aîné.
01:24On ne pense pas aux responsabilités à ce moment-là.
01:27Et ce qui m'a frappé, si vous voulez, c'est que sans parler systématiquement de l'histoire ancienne,
01:34dans une histoire contemporaine du XXe siècle, ce problème s'est posé,
01:38si on prend le cas, par exemple, de la reine Elisabeth II avec sa sœur Margaret,
01:43elle a eu quand même des problèmes, des difficultés.
01:46Il faut bien rajouter le contexte qui est celui de l'après-guerre,
01:50après l'héroïsme des Britanniques,
01:52et la conduite de Margaret faisait scandale.
01:56– C'est ça, alors, c'est une des caractéristiques du cadet, je pense,
02:02c'est que pour se faire remarquer, pour exister, il va trop loin, souvent,
02:09il a un comportement qui est excessif, c'est un complexe, pour exister, il faut en faire trop.
02:17– On va le voir à travers l'histoire, mais est-ce qu'il faut s'entendre sur ce titre de l'ouvrage
02:21La malédiction des cadets ?
02:22Est-ce qu'il s'agit véritablement d'une fatalité historique, je m'adresse à l'historien,
02:25ou est-ce que ce n'est pas une simple construction littéraire ?
02:29– Bien, il y a les deux, parce qu'il y a des vérités,
02:31il y a des cadets qui se sont assez bien comportés,
02:35ou avec lesquels on s'est bien comportés,
02:38mais c'est un complexe d'avoir l'idée qu'on est une solution de remplacement
02:43en cas de drame, de catastrophe, de dessert, enfin, de tout ce qui peut arriver.
02:48Je pense que c'est une réalité, si vous voulez,
02:51ne pas être le premier choix obligatoire,
02:54et certainement difficile par moment à digérer.
02:57– Vous décrivez deux options majeures pour les cadets,
03:01l'acceptation stoïque, dites-vous, ou la rébellion contre l'aîné, en le cas.
03:06Et avant d'entrer dans les exemples historiques,
03:08parce que j'en ai quelques-uns que je vais vous faire raconter,
03:10diriez-vous que la meilleure des stratégies,
03:12c'est d'accepter ou de se rebeller, de votre point de vue ?
03:16Du point de vue de l'historien ?
03:17– Du point de vue de l'historien, c'est d'accepter ce qui n'exclut pas totalement
03:22des petites pointes de rébellion pour dire,
03:25non, j'ai déjà beaucoup accepté, mais là, on va trop loin.
03:29Je pense que déclarer la guerre tout de suite pour la lousie,
03:34pour un complexe épouvantable, serait une mauvaise stratégie, me semble-t-il.
03:40Et je crois que c'est plus malin d'être, dire je suis aussi un peu en réserve,
03:48au cas où, etc.
03:49Mais c'est un complexe, c'est évident de ne pas être le premier choix automatique.
03:54– On reviendra au Windsor, mais j'ai voulu au départ, bien évidemment,
03:58mettre l'accent sur les exemples français.
04:01Et d'ailleurs, vous commencez vous-même l'ouvrage par le cas de Philippe IV, Lebel.
04:06Et pourquoi avoir choisi ce point de départ, d'ailleurs ?
04:07Je me dis, est-ce que c'est parce que l'exemple est bien documenté
04:10ou parce qu'il comporte des éléments symboliques forts
04:12qui accompagnaient cette notion de justice ?
04:13– Oui, je crois, parce que personne ne peut oublier le règne de Philippe Lebel,
04:18ses relations compliquées, le drame des Templiers, etc.
04:23J'y pensais parce que récemment, j'ai appris que le président de la République
04:27était parti se promener il y a 24 heures dans l'île de la Cité,
04:30à l'endroit où se trouvait le bûcher des Templiers,
04:33où le grand maître Jacques de Molay a été sinéré.
04:36Et je trouve que c'est, si vous voulez, toujours,
04:42dans les grandes familles industrielles, économiques, il y a le même problème.
04:46L'aîné, le cadet, est-il une solution de remplacement ?
04:49Alors ça n'a pas les mêmes conséquences, pense-t-on ?
04:53Si, je crois que c'est toujours un problème complexe d'être éventuellement une solution au cas où.
05:01– Dans le cas de Philippe Lebel, je me suis dit, est-ce que ce n'est pas finalement,
05:04dès le départ, un contre-exemple de la malédiction des cadets ?
05:06Parce qu'on sait que, bon, pour Philippe Lebel, sa famille a été un sujet,
05:10comme vous l'avez dit, complexe et de préoccupation constante, ça c'est sûr.
05:15Mais que ses trois fils, qui se sont successivement assis sur le trône de France,
05:21c'est peut-être le cadet qui a été le meilleur.
05:23Louis X. le Hutin, Philippe V et Charles IV, c'est Philippe V finalement qui restera dans l'Histoire
05:29comme le meilleur roi, et sa malédiction, elle est ailleurs.
05:33– Oui, absolument, et je partage votre point de vue.
05:37Je veux dire, la malédiction a tellement de possibilités de se manifester dans des détails
05:42ou dans des grands événements tragiques, maladies, guerres, etc.
05:48Je pense que c'est ça, si vous voulez, mais le drame de Philippe Lebel reste terrible dans l'Histoire.
05:56Il faut le dire, c'est vraiment, dans notre histoire, dans l'Histoire de France,
06:02c'est un chapitre, enfin, c'est une épopée douloureuse, je trouve.
06:07– Il se finit mal.
06:08Cette malédiction, c'est celle des Templiers.
06:10– Oui.
06:10– Ils vont les poursuivre.
06:11– Ben oui, ils ont dit, voilà, roi maudit, les rois maudits et compagnie,
06:17ça commence là, cette malédiction a, semble-t-il, eu un fondement de réalité.
06:26Alors, est-ce que c'était une conjonction de hasards, d'événements qui ont été bien utilisés
06:31ou est-ce qu'il y avait une possibilité d'agir sur l'avenir ?
06:35– Ça, nous ne pouvons pas vraiment le dire, mais enfin, ça a marqué notre histoire.
06:41Et je pense, aujourd'hui, quand je vois des exemples contemporains,
06:45j'ai beaucoup fréquenté la monarchie britannique,
06:49j'ai eu l'honneur de faire visiter, par exemple, le château de Windsor,
06:53à 31 décembre, pour mes compagnons de voyage avec mon épouse,
06:59et on bavardait avec le personnel qui nous accompagnait, qui s'inquiétait,
07:03« Oui, alors William, et puis la suite, oui, c'est pas brillant, Harry, etc. »
07:11Donc, un complexe pour ces grandes institutions qui pensent à l'avenir.
07:17Alors, ce livre évoque le passé, mais ce qui n'interdit pas de penser
07:22aux différentes possibilités d'avenir et angoisse,
07:26avec un phénomène nouveau qui s'appelle la médiatisation,
07:31qui est une arme à double tranchant, comme vous savez.
07:33– On va en reparler de cela.
07:34On va rester en France, si vous voulez bien, on va avancer dans le temps.
07:38Alors là, un cadet insupportable, vous l'appelez le cadet éruptif et révolté,
07:42il s'agit de Gaston d'Orléans, il réussit à parasiter la quasi-totalité
07:47du règne de son frère aîné, Louis XIII.
07:49– Ben oui, il est infernal, tout simplement, il veut exister.
07:52Alors ça, c'est typique des cadets.
07:54On va faire un scandale, on va inventer une guerre, inventer un vol, etc.
08:04Et donc, il était infernal, je pense que c'était insupportable.
08:08Alors, on tombe là sur le problème, ceux qui acceptent plus ou moins…
08:14ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas dangereux, ils sont discrets.
08:18Mais Gaston d'Orléans, c'est un cas…
08:23– C'est un ambitieux par conviction politique
08:26ou c'est un homme prisonnier de son ressentiment ?
08:28– Moi je crois, il y a les deux, mais si vous voulez…
08:31– Oui, ça va à mon avis ensemble, je crois que c'est un exemple, ça va ensemble.
08:37Ils sont… pour avoir vu dans des familles actuelles,
08:41des grandes familles que je ne nommerai pas,
08:43industrielles, économiquement importantes, des cadets,
08:48on voit toujours le complexe, l'un d'eux me disant
08:53vous avez de la chance, vous êtes fils unique.
08:55– Non, on comprend et on ne réalise pas dans notre histoire
09:02et dans l'histoire européenne, si on prend les cas par exemple en Russie,
09:07ça a été absolument tragique, sanglant partout, le complexe.
09:12Je pense le complexe, voilà.
09:14– À une époque où on ne se débarrasse plus de ces cadets,
09:16à l'autre époque on se débarrassait du cadet, même les militaristes,
09:20j'ose dire, là Louis XIII ne se débarrasse pas de son frère.
09:24– Non. – Même s'il en a peut-être eu…
09:26– Oui, alors non, il va organiser une coexistence, si je puis dire,
09:31sous surveillance, ça ne veut pas dire que c'est facile pour le roi,
09:36c'est quand même compliqué, avec un souci permanent,
09:41qu'est-ce qu'il va faire comme bêtise,
09:42est-ce qu'il va mal se comporter avec l'Espagne,
09:47qu'est-ce qu'il frécote, enfin bref.
09:49Le cadet est en général, il me semble, à travers les siècles,
09:54l'objet d'une surveillance plus ou moins marquée,
09:57parce qu'on a peur qu'il fasse telle ou telle chose.
10:01– Alors, en contrepoint de ce cadet rebelle,
10:02il y a un autre cadet rebelle sur lequel il faut s'arrêter,
10:05cette fois-ci, ce n'est pas le frère de Louis XIII,
10:07c'est le frère de Louis XIV, Philippe d'Orléans,
10:11frère cadet du roi Soleil.
10:12Alors, lui, c'est un cadet, c'est j'ose dire,
10:14assumé, docile, effacé et non dénué de talent, dites-vous.
10:19– Oui, il a eu un comportement qui a été apprécié pour se faire accepter.
10:27Il est clair que ça demande un énorme travail d'adaptation, si vous voulez.
10:34Et je crois que Philippe d'Orléans est un bon exemple de domination de soi-même,
10:41de mise à part des jalousies ou des rancœurs,
10:44en faisant semblant d'accepter la situation.
10:49Ce qui est, à mon avis, un effort à souligner,
10:52parce que c'est assez méritoire.
10:54Ça ne veut pas dire que ça réussisse obligatoirement.
10:58Je veux dire, dans la Cour de France, c'est un bon exemple.
11:01– Avec une affection que lui porte le roi à Louis XIV, réelle,
11:06constante jusqu'à la fin de sa mort.
11:07– Il me semble, il me semble.
11:10Je dirais avec une attention vigilante, très, très vigilante,
11:15pour que, si vous voulez, on ne veut pas laisser le cadet libre
11:21de faire tout ce qu'il veut.
11:22Peut-être peut-il avoir de bonnes idées, mais on se méfie un peu.
11:26Alors, c'est très injuste au départ,
11:28parce que pourquoi est-ce qu'il serait plus ou moins tenté…
11:33Voilà, ce n'est pas obligatoire.
11:34Il y a des cadets qui sont moins éruptifs, moins complexés.
11:39– Sa liberté symbolique, à Philippe d'Orléans,
11:42je reste sur le frère de Louis XIV,
11:44est-ce qu'elle ne s'échappe pas par une volonté de contraste avec son frère ?
11:49Par exemple, sur les mœurs, évidemment, sur les arts, on le laisse faire,
11:54mais quand c'est sur le militaire, par exemple,
11:56où il l'excelle, semble-t-il.
11:57– Oui, il a du talent.
11:59– Il gêne Louis XIV.
12:01– Oui, absolument.
12:02Alors ça, c'est typique quand le cadet a, si je puis dire, trop de qualité,
12:06trop de talent qu'il exerce.
12:08Et effectivement, on comprend que Louis XIV trouve qu'il sort de sa place,
12:13il devrait rester un petit peu discrètement, mais ça n'était pas son genre.
12:20Et je pense que c'est infernal, infernal pour tout le monde.
12:24Il y en a un qui est en place, qui se méfie des bêtises, entre guillemets,
12:29que pourrait faire le cadet,
12:31et le cadet qui cherche les faiblesses de l'aîné,
12:35éventuellement, pour en profiter.
12:38C'est quand même une situation pénible.
12:42– Mais est-ce que vous iriez jusqu'à dire que Philippe d'Orléans a fait des choix,
12:45par exemple, de mœurs, pour être en contrepoint de son frère ?
12:48– Oui, je pense.
12:49Alors, ça ne veut pas dire que j'approuve.
12:53Personnellement, non, mais je trouve que c'était une façon intelligente
12:57et diabolique, si je puis dire, pour exister.
13:01Voilà, effectivement, il se faisait remarquer des mœurs qui ne convenaient pas, etc.
13:05Mais c'est un besoin d'avoir une identification différente.
13:11Puisque je suis le cadet, puisque je suis le numéro 2,
13:14je ne serai jamais numéro 1, je vais me faire remarquer.
13:17– Je suis homosexuel, mais néanmoins, je me marie, je me remarie,
13:20et j'aime les femmes.
13:21– Oui, alors là, c'est un cas intéressant.
13:24– Je n'étais pas dans son lit, mais je veux dire, c'est tout de même intéressant.
13:28Alors, est-ce que l'homosexualité a été un moyen d'exister ?
13:32Oui, même si c'est un penchant naturel, mais pas que ça.
13:36Et puis, il y a le retour aux mœurs, disons, normal.
13:41– Devoir d'État ?
13:43– Voilà, absolument.
13:44Il a essayé de réunir tout ce qu'il pouvait rassembler
13:52comme possibilité pour se défendre et exister,
13:55en essayant de ne pas trop franchir.
13:58Enfin, tout de même, la question des mœurs, c'était délicate.
14:02– Dans l'ouvrage, vous étudiez de nombreuses familles,
14:05dynasties même, laquelle illustre le mieux,
14:08en dehors de celles que je viens d'évoquer pour la France,
14:11laquelle illustre le mieux la force ou la fragilité de la fratrie
14:15au sommet du pouvoir, en dehors de la France.
14:18Si vous aviez un exemple, on resterait chez les Windsor ?
14:21– Les Windsor et les Romanoff, c'est eux-mêmes très intéressant.
14:26J'en avais beaucoup parlé avec quelqu'un qui était une amie proche,
14:31Hélène Carré-Arlencose.
14:32Nous avons animé des voyages dans la Russie post-soviétique ensemble.
14:36Et je trouve que…
14:37Alors, je mets en place les dimensions de la Russie,
14:41un pays gigantesque où il fallait huit jours de train
14:46pour faire tout le parcours.
14:48Alors, on imagine ce que ça représentait,
14:51le besoin d'exister dans un pays avec un degré d'alphabétisation quasiment zéro.
14:58Si vous voulez, je pense que dans le drame des cadets,
15:04la situation géopolitique joue un rôle essentiel.
15:08Dans un petit pays, tout se sait plus rapidement.
15:11Dans un pays immense comme l'est la Russie,
15:14sur des milliers et des milliers de kilomètres,
15:19vous avez une chose très intéressante en Russie
15:22qui date des Tsars et que les cadets ont maintenu,
15:27c'est que toutes les gares, même quand vous êtes à 8000 kilomètres de Moscou,
15:32donnent l'heure de Moscou.
15:34Et ça veut dire que l'aîné a continué à marquer son importance,
15:40en disant, je suis l'aîné et s'il y a un cadet, il va être à mon heure.
15:44– On avait commencé cet entretien avec les Winsons,
15:48on va poursuivre avec les deux frères, donc William et Harry,
15:51des figures récentes, mais comment, et ça c'est ma question,
15:55comment on peut faire pour interpréter la situation,
15:59la version officielle des choses ?
16:00Parce que je suppose que vous ne disposez pas des lettres,
16:02des correspondances privées, des journaux internes,
16:06comment on interprète des choses qu'on n'a pas ?
16:08– Oui, écoutez, ça c'est tout de même très délicat,
16:12mais il y a une réalité qui s'appelle la médiatisation aujourd'hui.
16:18Harry a fait toutes ces bêtises, en guillemets, en public,
16:23quand il va à une soirée avec un uniforme nazi,
16:27bon, c'est une provocation pour l'existence.
16:30Alors je pense que ça, c'est le problème du complexe éternel,
16:35je suis le numéro 2, mais il faut qu'on me remarque,
16:37et alors là, comme je ne le crois pas très malin, ni bien élevé,
16:43parce que moi je n'oublierai pas, si vous voulez, par exemple,
16:45que Harry et Meghan sont partis, ont quitté le territoire britannique
16:51en plein Covid, et au moment où le prince Philippe
16:54était hospitalisé dans un état grave.
16:57Ça a été très mal perçu par l'opinion britannique.
16:59Alors évidemment, nous ne sommes plus autant de Philippe le Bel,
17:03mais la médiatisation, qui est ce que nous savons,
17:07a fait qu'immédiatement, on a peu apprécié ce comportement,
17:12et que depuis, ce cadet fait tout pour essayer de revenir
17:16dans tous les sens du terme.
17:19– Pas bien élevé.
17:20– Non, très mal élevé.
17:21– C'est une charge très forte contre les monarchies,
17:24parce que s'ils ne sont pas capables d'être bien élevés,
17:26pourquoi ils seraient le roi ?
17:28– Oui, il n'y a pas de raison, en effet,
17:29donc je pense que ce serait catastrophique,
17:32et je pense qu'on en est bien consent, là où il faut l'être.
17:38Je pense que les dernières années de la reine Elisabeth II
17:43ont été assombries, non seulement par la maladie du prince Philippe,
17:47mais par le comportement de ces petits-enfants turbulents,
17:52alors qu'elles avaient pris soin, qu'ils viennent déjeuner
17:55une fois par semaine avec elles, etc.
17:57Non, il y a un problème d'intelligence, de raisonnement, de bon sens,
18:05et, j'y reviens, le piège de la médiatisation.
18:09Le suppléant, c'est le suppliant, ça veut dire,
18:13je veux exister, ne m'oubliez pas, je suis là.
18:18– Est-ce que vous pensez vraiment que dans le cas précis que nous évoquons,
18:20les médias, mais aussi l'opinion publique,
18:22jouent aujourd'hui un rôle qui accentue cette malédiction,
18:24c'est-à-dire les attentes imposées aux cadets par rapport au siècle passé ?
18:27– Bien entendu, aujourd'hui, avec tous les circuits médiatiques possibles,
18:34on est au courant de tout, on va même être au courant de falsifications
18:38et d'événements faux ou qui ont été détournés.
18:43– C'est arrivé à quelqu'un que je connais dans le monde économique important,
18:49qui est un cadet qui lui se tient bien, mais qu'on a fait tomber dans un piège.
18:54Je pense que ça, c'est, si vous voulez, la faiblesse de Harry, à mon sens,
19:00c'est de croire qu'on peut exister par les médias, uniquement,
19:03parce que c'est un piège.
19:04Et le pire n'est jamais loin.
19:07– Deux petites questions encore.
19:09Vous dites des enfants turbulents, vous mettez William aussi dans la même…
19:13– Non, ce n'est pas la même chose, ce n'est pas la même turbulence
19:18et il a eu un comportement, c'est un ancien pilote,
19:23il a fait ce qu'il fallait le plus souvent possible,
19:27en sachant, je pense, à tout ce que son frère pouvait faire
19:32et en l'ayant en surveillance, ce qui n'est pas drôle du tout,
19:37s'il voulait être obligé de faire attention à son propre sort
19:41et de surveiller un petit peu ce que ferait le cadet
19:44qui éventuellement, éventuellement, le remplacerait.
19:48Je pense que c'est très, très dur.
19:50– Ce serait un bon roi alors ?
19:52– Pourquoi pas ?
19:54– Bon, et si vous aviez, en conclusion, à donner un conseil,
19:58un conseil, un seul Jean Descartes, à un cadet d'aujourd'hui,
20:01qu'il soit ici d'une dynastie royale ou d'une simple famille ordinaire, simple,
20:07quel serait-il ?
20:09Vous étiez cadet, vous ?
20:10– Oui, je dirais, n'essayez pas de ne pas être un cadet,
20:16soyez à votre place, vous avez votre place,
20:21elle n'est pas forcément la première, par définition,
20:24si on fait appel à vous, c'est qu'il y aura eu une catastrophe,
20:27soyez à la hauteur de la situation.
20:30– Vous étiez l'aîné, vous, la famille ?
20:33– Oui, mais si vous voulez…
20:35– C'est facile à dire alors ?
20:37– Oui, moi je suis fils unique, alors je n'ai pas eu ce problème,
20:42mais je veux dire, je connais beaucoup de gens,
20:45y compris dans le milieu économique actuel,
20:48qui sont des cadets, que je ne vais pas nommer, mais qu'on connaît,
20:50et qui sont prêts à servir, et qui ont un complexe en même temps,
20:57non, c'est très inconfortable, alors on est plus ou moins intelligent,
21:01on est plus ou moins aidé, entouré, je pense que l'entourage est très important.
21:05– Merci beaucoup, et je vous invite à poursuivre cette réflexion sur les cadets,
21:09la malédiction qui les poursuit quelques fois à travers l'histoire de la France,
21:14d'histoire de la Grande-Bretagne et aussi de la Russie,
21:18ce sont les trois grands pôles d'investigation de Jean Descartes depuis bien des années.
21:23Merci à vous d'être venu Jean Descartes, c'est toujours un plaisir.
21:26– Merci, merci de m'avoir accueilli.
21:27– Sous-titrage ST' 501
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations

1:30
À suivre