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Le député LFI de Seine-Saint-Denis, Éric Coquerel, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00La grande interview sur CNews et Europe 1, tandis que le débat budgétaire tourne parfois à la cacophonie.
00:05Cette question, y aura-t-il un accord entre le PS et le gouvernement ?
00:09Ou alors censure et dissolution sont-elles plus que jamais inéluctables ?
00:13Sur ce sujet d'autre, notre invité Éric Coquerel, bonjour et bienvenue.
00:16Bonjour.
00:17Merci de votre présence. Vous êtes le président de la Commission des finances de l'Assemblée, député LFI de Seine-Saint-Denis.
00:22Le gouvernement Éric Coquerel a concédé hier, à la surprise générale, d'ailleurs un amendement
00:27qui alourdit la contribution exceptionnelle des grandes entreprises et allège celle des entreprises de taille intermédiaire.
00:33Certains y ont vu une concession faite aux socialistes.
00:35Est-ce que vous pensez que l'entente entre PS et gouvernement, ça y est, est quasiment actée ?
00:40Plus exactement, en fait il y avait une contribution en dernier qui pesait 8 milliards.
00:44Et le gouvernement a décidé de la prolonger, mais en la divisant par deux.
00:48Donc en fait, en réalité, il est venu au milieu du guet, c'est-à-dire à 6 milliards.
00:52Je dis juste que ce n'est pas une création, c'est le fait qu'il avait décidé de la diminuer
00:56et que finalement il a diminué moins que prévu.
00:57Et ça a été la surprise générale ? Personne ne s'y attendait ?
01:00Ah non, non. D'ailleurs j'ai protesté parce que, même si j'étais d'accord avec la proposition,
01:04parce que je pense qu'il est bon de prendre quand même un peu plus d'argent au patrimoine,
01:09aux grandes entreprises qui cotisent très peu par rapport à l'effort demandé.
01:13Mais moi j'ai protesté sur le fait qu'on ne peut pas comme ça travailler avec la surprise.
01:18Presque tout le monde l'a découvert.
01:19Enfin tout le monde l'a découvert me semble-t-il.
01:21Le bloc central ?
01:21Y compris le bloc central qui d'ailleurs a demandé une suspension de séance
01:24pour voir quelle est sa position.
01:26Donc on ne peut pas faire comme ça.
01:27Comprenez que soit on dit que c'est l'Assemblée qui décide,
01:30mais il faut lui donner les moyens de décider
01:32et donc dans ces cas-là prévenir à l'avance
01:34et non pas déposer un sous-amendement comme ça en plein milieu du débat
01:37qui a quand même une signification.
01:40Donc ça c'est sur la manière de faire.
01:41Alors est-ce que c'est en lien avec des discussions avec le Parti Socialiste ?
01:44Ça se murmure ?
01:46C'est un murmure qui devient un chahut assez fort.
01:49Oui, parce qu'Olivier Faure a dit lui-même
01:51qu'il était en dialogue permanent quasiment avec M. Lecornu.
01:54Donc à partir de là, toutes les supputations peuvent qu'imaginer.
01:58Bon, il y a aussi en dehors du Parti Socialiste
02:02comme une pression très forte des oppositions de gauche,
02:06quand même des groupes de gauche,
02:07pour essayer de muscler ce budget,
02:10de jouer leur rôle de parlementaire sur justement la taxation des hyper-riches.
02:13On va en parler, mais vous pensez,
02:15on essaye d'avoir un discours clair,
02:17parce que vraiment c'est compliqué parfois à suivre à l'Assemblée,
02:20est-ce que vous estimez, Éric Coquerel,
02:21que le budget peut être, entre guillemets, battu ?
02:23Je pense qu'il va être battu.
02:25Je vous l'annonce, il va être battu.
02:27Malgré l'accord éventuel entre les socialistes et le gouvernement ?
02:29Oui, parce que, alors imaginons,
02:30déjà l'accord il est loin d'être ficelé,
02:32parce que les socialistes,
02:33même s'ils mettent sur la table,
02:36pour bien comprendre,
02:37une taxe vidée de son sang sur les patrimoines.
02:40Alors on dit Zuckman ultra-light,
02:43mais ça ne mérite même pas d'appeler Zuckman.
02:45On peut le dire, c'est une version allégée
02:46visant à prélever un impôt de 3% sur les patrimoines
02:48de plus de 10 millions d'euros,
02:50qui exclut les entreprises familiales innovantes.
02:54Oui, mais qui exclut aussi les actions familiales,
02:58en gros, des bons.
02:59Et donc, en gros, ça exclut les plus grosses fortunes de ce pays.
03:02Donc ça rate la cible de Zuckman.
03:05Zuckman, c'est quoi sa cible ?
03:06Il dit, en gros, en 1981, quand on a créé l'ISF,
03:09on a exclu les biens professionnels à l'époque.
03:11C'était un amendement qui s'appelait l'amendement Bettencourt.
03:13Vous voyez ?
03:14Je l'ai appris par Charles de Courson,
03:16qui est la mémoire.
03:17Voilà, je sais.
03:19Et là, à partir de là,
03:21j'allais dire que le vert était dans le fruit.
03:23Pourquoi ?
03:24Parce que, qu'est-ce qu'ont fait les hyper-riches ?
03:26Ils ont transféré leur patrimoine personnel,
03:29leur revenu, vers leur patrimoine professionnel,
03:31les actions, etc.
03:31Et comme on n'allait pas taxer ça,
03:34du coup, ils échappaient quasiment à l'ISF.
03:39Et là, c'est un peu la même chose qu'on propose.
03:40C'est-à-dire qu'on propose d'exclure les actions familiales.
03:43Les socialistes qui proposent ça.
03:45Soyons précis.
03:46Ce que les socialistes proposent,
03:47c'est d'exclure les actions familiales pour aller vite,
03:50plus le fait de baisser le seuil.
03:52Ce qui fait que ça aura les deux défauts.
03:53Parce que quand vous baissez le seuil à diminution,
03:55là, pour le coup, vous risquez de toucher, par exemple, les PME.
03:57C'est trop light pour vous.
03:58Alors, ce n'est pas assez haut comme seuil pour toucher les grandes prises.
04:02Et ça rate la cible qui est, pour aller vite,
04:04d'aller chercher les milliardaires qui, depuis des années,
04:06ne payent quasiment plus d'impôts sur le revenu.
04:08Il faut que vous le sachiez.
04:09Et sont taxés à hauteur globale de 25%
04:12quand la plupart des Français sont taxés à 50%.
04:15Donc, la question n'est pas de leur demander de payer plus.
04:17La question est de leur demander de payer leur dû,
04:19comme n'importe quel Français.
04:20Et cette taxe rate sa cible.
04:22Et en même temps, expliquez-nous, Érico Krell,
04:23puisque paradoxalement, la France insoumise a voté,
04:25mais c'est l'heure des explications ce matin,
04:27avec la droite contre le gel du barème de l'impôt sur le revenu.
04:30Ça devait rapporter 2 milliards dans le budget.
04:34Et en réalité, c'est assez incroyable.
04:35Je ne pensais jamais le dire ce matin.
04:36Mais les riches vous disent merci.
04:38Alors, moi, je ne considère pas...
04:39Alors, pour bien comprendre, je vous explique.
04:41D'abord, première chose,
04:42il y a une chose avec laquelle nous ne sommes pas d'accord
04:43avec le gouvernement, paradoxalement.
04:45Ça fait des années qu'on leur demande de taxer
04:47les hyper-riches et les grandes entreprises
04:48qui ont beaucoup bénéficié du macronisme
04:50et qui coûtent des dizaines de milliards de recettes au pays.
04:53Et l'année où il décide d'augmenter les recettes,
04:56il nous disait à chaque fois
04:57« Ah, vous faites du matraquage fiscal,
04:59vous touchez tous les Français ».
05:00Nous, on disait non, on touche les hyper-riches.
05:02Et l'année où il décide d'augmenter les recettes,
05:04il se propose de surtout taxer tous les Français.
05:07Voilà.
05:07Parce que, par exemple, ce qu'il propose,
05:09c'est moitié moins que l'an dernier
05:10sur les hauts patrimoins des grandes entreprises,
05:12au moins 4 milliards en gros en moins.
05:14Et par contre, il propose de taxer tous les Français,
05:16notamment avec cette question d'indexation des barèmes.
05:19Alors, première chose que je vais vous dire,
05:21le dernier barème, pour les gens qui savent,
05:22il n'y a que 5 barèmes.
05:23Donc, il est très vaste.
05:25Donc, déjà, vous touchez des gens
05:26qui ont des richesses assez différentes.
05:28Et puis, deuxièmement, comme je l'ai expliqué tout à l'heure,
05:30les ultra-riches, en réalité,
05:31ils échappent à l'impôt sur le revenu.
05:33Et nous, on a préféré que tous les Français
05:35puissent bénéficier de la non-indexation,
05:38ce qui supposait de voter un amendement,
05:40effectivement, avec LR,
05:42que plutôt que les tranches intermédiaires le subissent.
05:47Voilà, c'est la raison pour laquelle on a...
05:48Malgré tout, ce matin,
05:49vous allez devoir expliquer à vos électeurs
05:51que vous avez préféré protéger, comment dire,
05:54les 0,2% foyers les plus aisés
05:56qui gagnent, quoi, 17 000 euros par mois.
05:59On a préféré...
06:00Vous l'assumez ?
06:02On a préféré faire en sorte
06:03qu'eux aussi en profitent
06:04pour que tout le monde profite
06:06de ce qui est normal,
06:07c'est l'indexation sur l'inflation.
06:09Et vous savez, en plus,
06:10moi, j'ai une vision assez universelle des impôts.
06:12Mais j'ai une vision assez universelle des impôts.
06:13C'est-à-dire que,
06:14quelle que soit sa fortune ou son statut,
06:16vous bénéficiez, à un moment donné,
06:18des mêmes conditions.
06:19Parce que si vous ne faites pas ça,
06:20le non-consentement à l'impôt
06:22va devenir quelque chose qui va s'installer.
06:25Donc, je vous réponds,
06:26nous, ce qu'on souhaitait,
06:27c'est que les Français
06:28qui sont imposés à l'impôt sur le revenu,
06:30encore une fois,
06:30qui ne sont pas les plus riches,
06:32parce que les plus riches y échappent,
06:34soient traités de manière égale
06:35et bien naturellement
06:36que leurs barèmes suivent l'inflation.
06:39Alors, ça permettait,
06:40un, que beaucoup de Français
06:42ne rentrent pas dans l'impôt,
06:43plus de 200 000 Français
06:44qui, sinon, seraient rentrés dans l'impôt.
06:46Et puis, ça permet
06:47à toutes les classes intermédiaires,
06:48classes moyennes
06:48qui payent, cachent l'impôt sur le revenu,
06:50de ne pas voir leur impôt augmenter
06:53l'année prochaine.
06:53Je pense que c'est assez normal.
06:54Parlons à présent
06:55des classes moyennes,
06:56Éric Coquerel,
06:56toujours en déroulant les discussions.
06:58Alors, très important,
06:59parce que beaucoup,
07:00beaucoup de Français,
07:01ceux qui nous regardent,
07:01téléspectateurs et auditeurs,
07:03y tiennent.
07:04C'est le crédit,
07:04impôt, service à la personne.
07:05Vous avez affirmé
07:06que 7 milliards d'euros
07:08sont utilisés
07:08pour subventionner
07:10des emplois privés,
07:11affirmant qu'avec cette enveloppe,
07:12effectivement,
07:13on pourrait embaucher
07:14de l'ordre de 167 000 fonctionnaires.
07:15Oui, ça,
07:16j'ai dit ça rapidement.
07:17Il y a plus de 100 000 fonctionnaires.
07:19On l'a bien entendu.
07:20Oui, bien sûr.
07:21Je confirme.
07:22Mais non, mais ce que j'ai voulu dire
07:23dans cette intervention,
07:24c'est un problème pédagogique.
07:25Parce que là,
07:25vous proposez donc
07:26de supprimer des crédits d'impôt
07:27pour les aides de domicile
07:28des classes moyennes.
07:29Voilà, alors,
07:29pas que des classes moyennes.
07:31C'est bien ça.
07:31Pas que des classes moyennes.
07:33Je peux vous assurer
07:33que les classes très aisées
07:35profitent aussi du crédit d'impôt
07:36et à un moment donné,
07:37avec des effets d'aubaine.
07:38À 10 %,
07:38je pense que c'est surtout
07:39les classes moyennes,
07:40ceux qui nous regardent,
07:41les nounous,
07:42les aides à domicile.
07:43Je ne vais pas rendre
07:43dans les détails,
07:44mais le crédit d'impôt
07:45à la personne de la service
07:46bénéficie surtout aux classes aisées
07:48pour une bonne raison.
07:49C'est que,
07:50si vous voulez,
07:51vous avez une dépense
07:53que de toute façon,
07:54vous feriez
07:54par rapport du personnel de maison,
07:55etc.,
07:56et vous pouvez le déduire
07:57de vos impôts.
07:58Alors, moi,
07:58je ne trouve pas ça normal.
08:00Je voudrais revenir
08:01sur quand même
08:01le fond de cette histoire.
08:02Même si ce sont des gens aisés
08:04et qu'ils emploient des personnes,
08:06c'est plutôt positif.
08:06Oui, d'accord,
08:07mais pourquoi ?
08:08C'est mieux que du travail au noir.
08:09Dans ces cas-là,
08:09à chaque fois que quelqu'un
08:10embauche des personnes,
08:11on peut les défiscaliser.
08:12Vous n'allez pas demander
08:13aux 167 000 fonctionnaires
08:14d'aller faire le ménage.
08:15Vous allez demander
08:16que l'État subventionne
08:18l'économie privée,
08:19subventionne les emplois privés.
08:20Il y a un problème.
08:21Et c'est ça que j'ai voulu poser
08:23comme problème,
08:23pour bien comprendre.
08:24Au début, on a dit
08:25qu'on crée ce crédit
08:26un pour recherche
08:26pour éviter le travail au noir.
08:28Soit.
08:29Et donc,
08:30éviter que l'État
08:31ne touche pas
08:32les rentrées fiscales,
08:33les cotisations
08:34d'un travail déclaré.
08:38Mais à un moment donné,
08:39quand ça coûte 7 milliards
08:39à l'État,
08:40on peut se demander
08:40si l'enjeu en vaut la chandelle,
08:42si vous voulez.
08:43Première question qui se pose.
08:44Deuxième question qui se pose,
08:47on subventionne
08:48du coût de l'emploi privé.
08:49C'est très bizarre,
08:49ce système quand même
08:51qui nous dit sans arrêt
08:52c'est l'entreprise
08:52qui crée les richesses,
08:53c'est le capital
08:54qui crée les richesses,
08:55etc.
08:56Mais qui adore que nous,
08:58vous, moi, tout le monde
08:59paye finalement
09:00des subventions privées.
09:01Et ce que j'ai voulu dire,
09:02c'est que ces emplois
09:03à la personne,
09:05si on considère
09:05que c'est un service
09:07rendu au public,
09:08à partir du moment
09:09où l'État le subventionne
09:10à hauteur de 7 milliards,
09:11on pourrait se demander
09:12pourquoi pas
09:12si au lieu d'emplois
09:14souvent précaires,
09:14mal payés,
09:15est-ce que ça ne pourrait pas
09:16se transformer
09:17en un service public ?
09:17C'est ça que j'ai voulu faire.
09:19Et 7 milliards,
09:19effectivement,
09:20vous avez en gros,
09:21vous pouvez embaucher
09:22assez facilement
09:23120,
09:24150 000 fonctionnaires
09:26ou personnes
09:27d'un service public,
09:28si vous préférez.
09:29Bon, voilà,
09:29j'ai voulu poser une question.
09:30C'est vrai que nous en manquons,
09:31en France.
09:31J'ai voulu poser une question.
09:32C'est un vrai débat.
09:33Mais certains vous ont dit
09:34est-ce que vous connaissez
09:35la vie des Français
09:35pour aller sur un tel sujet
09:37proposé ?
09:37Oui, bien sûr,
09:38je connais la vie des Français
09:39et je sais que les services publics
09:41manquent partout dans ce pays.
09:43Et que certains des services,
09:45par exemple,
09:45s'indénenons pour aller travailler
09:46et ne sont pas parmi
09:47les 10% les plus riches.
09:48Mais bien évidemment,
09:49mais vous savez,
09:50moi je connais très personnellement
09:52quelqu'un qui cherche en ce moment
09:53à avoir des gardes
09:55pour un bébé qui vient de naître.
09:58Vous savez quelle est la galère
09:59pour trouver des crèches
09:59aujourd'hui dans ce pays ?
10:00Oui, je le sais,
10:00est-ce que vous ne croyez pas
10:02que si ces personnes
10:03avaient un service public
10:04de la petite enfance,
10:05elles en seraient plus satisfaites
10:08que d'avoir à trouver
10:09des systèmes d'éos ?
10:11Vous avez posé le débat.
10:12Voilà, exactement.
10:12Alors, le 15 octobre dernier,
10:14Éric Coquerel,
10:14vous affirmiez que nous allions
10:15moins entendre,
10:16avez-vous écrit sur X,
10:18les fans de l'homme
10:19à la tronçonneuse,
10:20il faut comprendre par là
10:21l'argentin Ravier Milley,
10:23qu'il serait victime,
10:23je cite, à son tour
10:24du dégagisme à cause
10:25de sa thérapie de choc
10:26et de la pauvreté
10:27qui l'aurait fait exploser.
10:29Alors, il vient de remporter
10:30au lamain les élections
10:31législatives,
10:31son parti est largement
10:32conforté,
10:33sa politique plébiscitée,
10:35est-ce que vous avez
10:35confondu ?
10:35Alors, plébiscité,
10:36si vous regardez les élections,
10:37il y a un taux d'abstention
10:40extrêmement fort,
10:41extrêmement fort.
10:42Ça prouve quoi ?
10:43Ça prouve que pour vous
10:44opposer à quelqu'un
10:45comme Milley sur une politique
10:46très autoritaire
10:47et ultra-libérale
10:48qui produit pour l'instant
10:49des effets économiques
10:50très mauvais,
10:51le cours du Pézos descend,
10:53la pauvreté ne cesse
10:54d'augmenter.
10:55Non, le taux de pauvreté
10:57argentin,
10:57il est passé de 52,9%
10:59en 2024
11:00à 31,6%
11:01au premier semestre
11:02de 2020.
11:02C'est absolument contesté
11:03par toutes les organisations
11:04sur place.
11:05Non, mais M. Coquerel,
11:06là c'est les chiffres
11:07qui sont pris par...
11:08C'est les chiffres
11:08de M. Milley.
11:09Je vous dis que
11:09c'est contesté sur place
11:11dans la situation économique.
11:12Les échos l'europrenne,
11:13d'autres journaux économiques
11:15de la presse internationale...
11:16La situation économique,
11:17le taux de chômage
11:18ne cesse d'augmenter
11:19en Argentine
11:20et pour l'instant,
11:21ils tiennent grâce à une chose,
11:22c'est que M. Trump
11:23leur a mis 20 milliards,
11:24ce qu'ils n'avaient pas fait,
11:25les Etats-Unis
11:25n'avaient pas fait
11:25avec leurs prédécesseurs
11:27pour les soutenir.
11:28Alors, on a cette situation économique
11:30et ce que j'ai dit,
11:30c'est qu'on a vu
11:31de la situation économique
11:32à un moment donné.
11:32Je pense que M. Milley
11:34sera invité à dégager.
11:35Je continue à le penser,
11:36mais sur cette élection,
11:37je vais vous expliquer
11:37ce qui s'est passé.
11:39Les Argentins ont voté
11:40et ils ont plébiscité.
11:41Comme ça arrive en France.
11:43Je vais terminer ma phrase.
11:45Ils se sont surtout
11:46beaucoup abstenus
11:47et quand vous n'avez pas
11:48en face d'un pouvoir
11:50d'extrême droite
11:51ultra-libéral
11:52une proposition
11:54d'alternative radicale
11:56mais molle
11:57comme étaient ses opposants,
11:59les gens ne se déplacent pas.
12:00C'est-à-dire que
12:00la grande leçon de ça,
12:02c'est qu'on ne lutte pas
12:02contre l'extrême droite
12:03et le néolibéralisme
12:04avec, j'allais dire,
12:06une eau tiède
12:07qui ne propose pas
12:08d'alternative au pays
12:09et c'est exactement
12:09ce qui s'est passé en France.
12:10Aux prochaines élections,
12:11s'il y a abstention
12:12et que vous arrivez en tête,
12:13je verrai ce que vous allez nous dire
12:14si vous remettrez en cause
12:15la légitimité d'un tel scrutin.
12:18Vous n'avez pas compris
12:18ce que je dis.
12:19Je n'ai pas remis en question
12:20la légitimité des élections.
12:21Je vous explique
12:22qu'il y a un taux d'abstention
12:24très fort.
12:25Vous dites qu'il est mal élu.
12:26Je pense que M. Milaï
12:28a plus gagné
12:29du fait de la déficience
12:30de ses adversaires
12:31à représenter
12:32une alternative radicale
12:33qu'il représente
12:34plutôt que sur ses bases économiques.
12:37Voilà ce que je dis.
12:38Pour ceux qui se sont déplacés
12:39pour voter pour lui,
12:40comment vous expliquez
12:41qu'un dirigeant
12:41qui a, selon vous,
12:42fait exploser la pauvreté
12:43qui promet du sang et des larmes
12:44soit réélu à Doubet ?
12:45Félicité.
12:46Déjà, par exemple,
12:49le fait que ce dirigeant
12:50soit appuyé par les États-Unis
12:51d'Amérique
12:51à hauteur de 20 milliards,
12:52ça fait réfléchir.
12:53Les Argentins,
12:54ils sont quand même
12:55indépendants et souverains.
12:56Bien sûr.
12:56Vous ne leur faites pas cette attitude.
12:57Mais ceux qui ont voté,
12:58peut-être se disent-ils
12:59que finalement,
13:00soutenir quelqu'un
13:02qui va vous proposer
13:03une politique
13:03avec les États-Unis derrière,
13:05peut-être que c'est mieux
13:06que quelqu'un
13:07qui finalement
13:07ne vous propose pas
13:08une politique radicalement différente
13:10dans laquelle
13:11vous portez vos espoirs.
13:12Je pense que c'est ça
13:13qui s'est passé.
13:14Mais attendons,
13:14parce que l'effet
13:15de la politique économique
13:16de M. Milley
13:17ne va pas cesser
13:18de produire des effets.
13:20Et le dégagisme,
13:20il peut s'incarner
13:21bien différemment
13:22qu'en dehors d'élection.
13:23La croissance,
13:24alors là,
13:24quand on regarde la croissance,
13:26quand on se compare,
13:26on ne se console pas.
13:27On aimerait avoir
13:27un taux de croissance
13:28comme celui-ci en Argentine,
13:29mais c'est ainsi.
13:30Oui, mais il faut comparer
13:31avec les autres pays
13:32d'Amérique latine.
13:33Effectivement.
13:34Sujet d'actualité,
13:34deux députés à LFI,
13:36Hugo Bernalessis
13:36et Daniel Obono,
13:37se sont rendus
13:38à la prison de la Santé
13:39dans le but d'accéder
13:39à la cellule
13:40de l'ancien prison
13:41de Nicolas Sarkozy,
13:42accompagné de journalistes
13:43du Monde
13:43et de politices.
13:45L'administration pénitentiaire
13:46leur a opposé
13:47un refus net.
13:47Ils sont venus vérifier
13:48que l'ancien président
13:49n'avait pas un traitement
13:50de raveur.
13:51Ils ont été visiter
13:52la prison de la Santé.
13:53Hugo Bernalessis
13:53le fait très souvent.
13:55Daniel Obono aussi,
13:56moi aussi.
13:57Et c'est les médias
13:58qui ont monté une histoire
13:59comme quoi ils voulaient
13:59visiter la prison
14:00de la cellule
14:02de Nicolas Sarkozy.
14:02Et c'est par hasard
14:05qu'ils ont choisi
14:06la prison de la Santé
14:07où se trouvait l'ancien président.
14:07Mais c'est une maison d'arrêt
14:09en France,
14:09une prison en France
14:10importante.
14:11Donc Hugo Bernalessis
14:12il en visite beaucoup
14:13des prisons.
14:14Daniel Obono aussi.
14:17Nicolas Sarkozy
14:18menacé de mort,
14:18est-ce que c'est un traitement
14:19de faveur selon vous ?
14:21Je suis contre les menaces
14:22de mort vis-à-vis
14:23de Nicolas Sarkozy.
14:24Vous l'aviez dénoncé ?
14:25Comment ?
14:25Vous l'aviez dénoncé
14:26au moment où il a été
14:27menacé de mort ?
14:27Je ne sais pas si je l'ai dénoncé
14:29mais vous me donnez
14:30l'occasion
14:32Mais comme d'ailleurs
14:34je dénonce les menaces
14:34de mort vis-à-vis des juges.
14:36C'est une évidence.
14:36Et vis-à-vis des policiers aussi ?
14:38Bien sûr, pourquoi ?
14:40Toute menace de mort
14:40vis-à-vis de quiconque
14:41est la dénoncée.
14:42Vous dites les magistrats,
14:42je vous dis les policiers.
14:42Oui, mais vous voyez bien,
14:43je parle de l'affaire...
14:44Ce sont les deux piliers
14:44de notre démocratie.
14:45Oui, mais vous voyez bien,
14:46je parle de l'affaire Sarkozy.
14:48Les menaces de mort
14:49ont été plus importantes
14:50ou les menaces en tout genre
14:51vis-à-vis des juges
14:52au point d'ailleurs
14:53que le chef de l'État
14:54a dû intervenir.
14:55Donc, c'est pas...
14:56Là, je vous parle
14:56du cas précis.
14:56Il aussi est menacé.
14:58Vous avez entendu cette vidéo ?
14:59Oui, j'ai aussi vu
15:00beaucoup de gens
15:00qui, devant la prison,
15:02il a eu droit quand même
15:03à un traitement populaire
15:04assez impressionnant.
15:06Vous n'allez pas lui rencontrer
15:07d'avoir des soutiens
15:08à faire des Français ?
15:08Attendez, je vais dire
15:09très clairement.
15:11Nous, on est contre
15:12le fait d'exécution
15:13provisoire des peines
15:14comme c'est passé.
15:14On a toujours été contre.
15:15Vous l'avez dit.
15:16Mais c'est M. Sarkozy
15:17et ses amis
15:17qui ont jugé toujours nécessaire
15:19d'aller toujours plus
15:20de répression,
15:21toujours plus de prison.
15:22Donc, quelque part,
15:25nous, on constate
15:26qu'il y a des juges
15:27qui ont pris une décision
15:28par rapport à une affaire
15:28quand même sur le papier
15:29qui est très grave.
15:30Ils ont appliqué la loi.
15:32Ils ont appliqué la loi.
15:33Et ceux qui ont voté
15:35cette loi de durcissement
15:37des peines
15:38et d'emprisonnement
15:39n'ont qu'à se regarder
15:40dans la glace.
15:41Vous avez parlé justement
15:42des visites en prison.
15:43C'est l'occasion de clarifier
15:44cela aussi.
15:45Éric Coquerel,
15:46il y a cette visite
15:46que vous aviez effectuée
15:47pour Georges Ibrahim Abdallah.
15:50Vous avez probablement voulu savoir
15:52s'il avait un traitement de faveur.
15:53Rappelons qu'il est fait.
15:53Non, non, non.
15:54Je vais vous dire ce que j'ai dit.
15:55Condamné pour complicité
15:56d'assassinat de deux.
15:56Oui, c'est ça.
15:57Complicité d'assassinat.
15:58C'est pas rien.
15:58Non, bien sûr.
15:59Il est libérable depuis 1999.
16:01D'accord ?
16:02Après...
16:03Et il est fait une photo.
16:0341 ans de prison.
16:06Donc, 41 ans de prison.
16:07Le plus vieux prisonnier.
16:08Libérable et uniquement
16:09sur pression extérieure
16:10vis-à-vis de la France,
16:12notamment des Etats-Unis,
16:12pour qu'il reste en prison.
16:13Donc, j'estime ça normal.
16:14Fraternaire entre militants politiques,
16:16aviez vous dit.
16:17J'ai cru comprendre
16:18que dans le procès
16:19de Nicolas Sarkozy,
16:20on accuse justement
16:22certains de ses conseillers
16:24d'avoir vu, pour le coup,
16:25un vrai terroriste
16:26puisque lui a organisé...
16:28Lui n'est pas un vrai terroriste ?
16:30Vous me dites
16:30que c'est un vrai terroriste
16:31pour s'éloigner ?
16:31Oui, non.
16:31Je pense que...
16:32Là, je vous parle de terreur.
16:34Quand vous faites...
16:35Laissez-moi finir.
16:35L'assassiné de diplomate,
16:36c'est pas de la terreur ?
16:37Quand vous faites en sorte...
16:38Quand vous faites...
16:39Le terrorisme par rapport...
16:41Le mot terrorisme,
16:42vous savez que Mandela
16:42a été ciblé comme un terrorisme
16:44pendant très longtemps.
16:45Donc, c'est une manière aussi...
16:46La comparaison vaut vraiment pas raison.
16:48Ah ben si, je l'ai fait.
16:49Par rapport à Georges Ibrahim Abdallah ?
16:50Bien sûr, par rapport au lutte.
16:51Ce sont alors...
16:52Tu es deux diplomates ?
16:53C'est un acte de résistance ?
16:54Et d'une.
16:55Et d'une.
16:55Il a toujours contesté
16:56cette complicité.
16:57Contesté ?
16:58Voilà.
16:58Et de deux.
16:58Pardonnez-moi.
16:59Il a toujours dit
17:00que c'était des actes de résistance.
17:01Non, il a toujours contesté
17:02cette complicité.
17:03Et de deux,
17:04c'est une complicité
17:05qu'on voulait de le dire.
17:06Alors maintenant,
17:06je veux bien que vous regardiez...
17:07C'est moins grave
17:07quand vous êtes complice
17:08d'un assassinat ?
17:09Attendez.
17:09Je vous connais
17:11de ce que vous essayez.
17:12Je fais attention
17:12par rapport aux quelques secondes
17:13qu'on essaie de couper
17:14et puis qu'après,
17:15on retrouve sur Internet.
17:16Par rapport à...
17:17Est-ce que vous connaissez
17:18beaucoup de gens
17:19qui sont accusés
17:19de complicité,
17:21pas de l'action elle-même,
17:22dans, on va dire,
17:24une situation
17:25par rapport aux années 70
17:27où, je vous le rappelle,
17:29par exemple,
17:29l'OLP était considéré
17:30comme terroriste
17:31et menait des actions
17:32et qu'il passe 41 ans
17:33en prison
17:34alors qu'il est libérable
17:35depuis 90 ans ?
17:35Est-ce que vous en connaissez beaucoup ?
17:36M.C.C.
17:36A partir de là,
17:39je pense qu'il était normal
17:41de demander sa libération.
17:42Ça, c'est un autre débat.
17:43C'est ce que j'ai été faire.
17:45Mais vous considérez
17:46que c'est un terroriste ?
17:48Je considère que le mot terroriste,
17:50selon les moments de l'histoire,
17:51et vous le savez,
17:52et qui dirige,
17:53c'est une manière
17:53de déqualifier des luttes.
17:55Et je ne vais pas vous rappeler
17:56que ça a toujours été
17:58dans l'histoire
17:58où, par exemple,
17:59des gens qui résistaient,
18:00on les appelait terroristes,
18:01comme ça,
18:01ça permet de ne pas regarder
18:02pourquoi ils se mobilisent.
18:03Tu es deux diplomates
18:04à un acte de résistance.
18:05Je vous le dis,
18:05je ne mets pas...
18:06Il n'a pas tué d'autres diplomates.
18:07Vous le dites vous-même,
18:08c'est pour complicité.
18:10Écoutez, je vous dis une chose.
18:11Si il m'y a compris,
18:12il y a eu un procès,
18:13Nicolas Sarkozy,
18:15on accuse des conseillers
18:16du président de la République
18:17d'avoir vu quelqu'un
18:18et d'avoir négocié
18:20avec quelqu'un
18:20qui, lui,
18:21on le savait que lui,
18:22il était responsable
18:23d'un avion
18:24qui s'est écrasé
18:25avec plus de 100 morts.
18:27Ça, je pense que ça,
18:28c'est effectivement
18:28semer la terreur
18:29et du terrorisme,
18:30ça tue des civils.
18:31Que je sache,
18:32ce n'était pas ce qui était
18:33reproché à Georges Ibrahim Abdelala
18:34parce que c'était
18:35de la complicité,
18:36etc.
18:37Donc, je vous dis,
18:37pour moi,
18:38on peut juger ses actes,
18:40on peut les critiquer et autres,
18:43mais le mettre
18:44sous le qualitatif
18:45de terrorisme
18:45dans un moment,
18:46vous savez,
18:46vous et moi,
18:47que le terrorisme,
18:48c'est le Bataclan et autres,
18:49je ne fais pas
18:49un point d'égalité
18:50entre ce qu'a mené
18:52comme lutte
18:53Georges Ibrahim Abdelala
18:54et ce qu'aujourd'hui,
18:56on appelle communément
18:57des terroristes.
18:57C'est pour ça
18:57que je me méfie
18:58un peu des mots
18:58qui disqualifient,
19:00si vous voulez,
19:00des luttes.
19:01Mais en tout cas,
19:01en l'occurrence,
19:02là, j'ai surtout été voir
19:03quelqu'un qui était
19:03depuis 41 ans en prison
19:04et qui aurait dû être libéré
19:06et je trouvais normal.
19:07Vous avez parlé d'une rencontre
19:08fraternelle entre militants politiques.
19:09Oui, oui.
19:10C'est une proximité
19:11à tout le monde.
19:12Par rapport au combat
19:13de Georges Ibrahim Abdelala,
19:14oui.
19:16Merci, Éric Ocrel.
19:17C'était votre grande interview.
19:19Bonne journée.
19:19À bientôt.
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