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00:00Générique
00:00Bonjour et bienvenue en Tête à Tête sur France 24.
00:13Notre invité cette semaine est Awa Donmelo.
00:16C'est un des cinq candidats à l'élection présidentielle de Côte d'Ivoire prévue ce 25 octobre.
00:21Et il est avec nous depuis Abidjan.
00:23Merci beaucoup.
00:26Merci.
00:27Alors, vous êtes un fidèle de l'ex-président Laurent Gbagbo.
00:32Vous étiez même vice-président de son parti, le PPA-CI.
00:36Mais vous en avez été exclu suite à votre décision de vous porter candidat à la fonction suprême.
00:43Alors, vous dites que c'est une décision qui a été motivée par l'exclusion de Laurent Gbagbo de la liste électorale
00:50et votre volonté d'incarner un plan B.
00:53Vous avez été exclu de son parti.
00:56Le parti ne veut pas vous soutenir.
00:59Est-ce que vous avez trahi Laurent Gbagbo ?
01:03Eh bien, j'ai été exclu de la direction du parti, mais pas de l'esprit des militants ni de leur cerveau.
01:15Et donc, pour moi, je reste toujours, par rapport à nos militants, un élément important dans leur esprit.
01:22Et c'est eux qui ont porté mon parrainage.
01:25Par conséquent, pour moi, cette candidature-là est beaucoup plus portée par la gauche ivoirienne,
01:32mais aussi par la société civile, qui veut des élections apaisées sur toute l'étendue du territoire
01:39et qui a envie d'un changement profond.
01:43Et donc, il est important de comprendre qu'aujourd'hui, la Côte d'Ivoire a besoin d'un changement profond,
01:49surtout au regard des enjeux géostratégiques et que nous devons aller de l'avant.
01:54– Alors, on peut se poser la question de savoir à qui profite le crime, combattre des opposants.
02:00C'est la meilleure façon de faire gagner celui qui est au pouvoir et de ne pas mettre fin à son mandat.
02:05Donc, moi, j'ai décidé de mettre fin et au mandat du président Alassane Ouattara,
02:10mais aussi fin à son régime.
02:13Parce que le plus important, ce n'est pas sa personne, c'est le régime qu'il incarne aujourd'hui,
02:19que les Ivoiriens veulent tourner la page après 15 ans d'exercice de ce régime-là.
02:26– Je veux quand même en revenir à ce qui s'est passé,
02:30parce qu'officiellement, le PPACI ne va pas vous soutenir.
02:36Vous êtes donc mis sur le côté.
02:40Mais est-ce que c'est comme ça que ça s'est passé ?
02:42Ou est-ce qu'il y a eu une sorte d'accord secret entre vous et Laurent Gbagbo,
02:46par lequel, sans le dire, sans le proclamer, il vous autorise à être candidat, finalement, en son nom ?
02:53– Vous comprenez que tout ce qui est secret, est secret.
02:58Et donc, pour le moment, je ne peux pas dire exactement la discussion qu'on a eue sur cette affaire.
03:06Et pour moi, ça reste une affaire entre Laurent Gbagbo et moi,
03:11un camarade de très longue date, depuis plus de 40 ans.
03:14Et donc, par plusieurs canaux, on a la possibilité de se parler.
03:21– Donc, vous n'excluez pas, aujourd'hui, sur France 24,
03:25que vous êtes là, avec son accord, même s'il est secret.
03:29– Je crois qu'il est bon de tourner cette page, parce que je n'en dirai pas plus.
03:37– Alors, pourquoi être candidat ?
03:39– Ce que je peux dire, c'est que le débat qui a commencé à l'interne se poursuit.
03:44Voilà.
03:46– Est-ce que ça veut dire que vous pensez toujours pouvoir obtenir le soutien de son parti,
03:52si Laurent Gbagbo, comme il est probable, ne pourra pas se présenter ?
03:56– Avançons. J'ai le soutien d'une bonne partie des militants, c'est l'essentiel.
04:00– Pourquoi est-ce que vous êtes candidat à une élection que beaucoup d'observateurs considèrent comme courue d'avance ?
04:08Vous êtes face à Alassane Ouattara, la machine du pouvoir, la machine de son parti.
04:13Vous avancez comme indépendant, c'est perdu d'avance.
04:16Pourquoi être candidat ?
04:17– À travers l'histoire de la Côte d'Ivoire et du Monde, on a vu des machines très lourdes
04:22qui se sont écroulées en une seule journée.
04:25Par conséquent, ce n'est pas la lourdeur de la machine qui doit nous anesthésier.
04:31Au contraire, ça prouve que le challenge est nécessaire,
04:35surtout que les fruits de ce régime-là, malgré les acquis en matière d'infrastructure,
04:42et bien sur le plan purement social, je ne parlerai pas des déserts,
04:48mais la pauvreté a beaucoup augmenté.
04:51Et donc nous pensons qu'il est temps de passer de la droite à la gauche
04:54et donc une candidature de gauche comme la mienne
04:57peut permettre à l'amélioration des conditions d'existence de la population ivoirienne.
05:05– Alors vous parlez de la gauche ivoirienne,
05:07il y a une autre candidature évidemment de gauche,
05:12c'est celle de l'ex-femme de Laurent Gbagbo, Simone Eyvé Gbagbo.
05:17Elle est candidate pour la gauche, elle a reçu le soutien il y a quelques jours
05:22d'un autre ancien ministre de Laurent Gbagbo, Charles Blégoudet.
05:27Est-ce que vous l'appelez à se rallier à vous
05:30ou est-ce que vous êtes prêts à vous rallier à elle
05:33ou est-ce qu'il faut aller chacun de son côté au risque de la division de la gauche évidemment ?
05:38– Bien, Simone Gbagbo et moi, nous sommes toujours en relation
05:44et donc dès l'annonce des candidatures, nous avons repris contact
05:51et nous sommes en train de discuter pour adopter une stratégie commune
05:56entre Blégoudet, Simone Gbagbo et moi-même.
06:00Et donc cette stratégie commune va s'élargir à d'autres candidats
06:04qui ont été exclus et à toutes les négociations souterraines
06:07que nous sommes en train de mener
06:09pour qu'au soir du 25 octobre 2025,
06:13eh bien il y ait un changement de régime
06:16et la fin du mandat du président Alassane Ouattara.
06:19– Quand vous parlez de candidats qui n'ont pas pu se présenter,
06:23et bon, on a évidemment parlé de Laurent Gbagbo, il y a Tijan Tiam,
06:26il y a Pascal Fiennes-Guesson.
06:28Aujourd'hui, est-ce que, comme eux, vous réclamez toujours
06:31peut-être un report des élections afin qu'ils puissent être réintégrés
06:35ou vous dites, écoutez, on est à quelques jours à peine du scrutin du 25 octobre,
06:40c'est trop tard, il faut qu'ils me soutiennent, moi, ou Simone et Yves Gbagbo ?
06:45– Bien, vous savez, tout près de nous, au Sénégal,
06:50on a vu la même situation où c'était bloqué.
06:52On ne pouvait pas reporter les élections.
06:55Et l'électorat, dans sa globalité, ainsi que les leaders politiques,
06:59ont opté pour des choix qui puissent permettre de sortir de cette situation-là
07:05en mettant fin au régime de Matissal
07:08et aussi à sa volonté de faire un troisième mandat.
07:13Et donc, l'exemple est là.
07:15Eh bien, il faut tout simplement que les différents acteurs politiques
07:19comprennent qu'une issue démocratique est possible
07:25à la volonté de souveraineté des peuples ivoiriens.
07:28– Vous avez des liens avec la Russie, vous avez même travaillé en lien avec leurs autorités,
07:35vous avez passé pas mal de temps là-bas, vous avez été conseiller spécial du patronat,
07:39vous avez rencontré ces derniers temps des officiels.
07:42Alors, une question toute simple, est-ce que vous êtes l'homme de Vladimir Poutine en Côte d'Ivoire ?
07:46– Vous savez, j'ai travaillé dans les laboratoires français,
07:50je ne suis pas pour autant l'homme des Français, je suis un Ivoirien.
07:55Je travaille aujourd'hui en Russie parce que j'ai été en exil chez moi,
08:00j'ai été contré en exil chez moi et toutes les opportunités qui me sont offertes,
08:05je les ai saisies pour pouvoir au moins survivre, non seulement sur le plan politique,
08:10mais aussi sur le plan social et sur le plan économique.
08:13Et donc, je suis en Russie, d'abord en tant que vice-président de l'Alliance internationale de BRICS,
08:19c'est une opportunité qui me permet de survivre pour un exilé.
08:26Et donc, je suis revenu d'exil en maintenant cette position-là,
08:31et donc je suis vice-président de l'Alliance de BRICS,
08:35et j'exerce les fonctions qui sont les miennes,
08:38sur instruction évidemment des responsables qui gèrent cette organisation.
08:43Maintenant, je suis en Côte d'Ivoire en tant que candidat à la présidence de la République.
08:47C'est deux attitudes différentes.
08:49Je ne suis plus au laboratoire des Pôles et Chaussées de Paris,
08:53ni vice-président de l'Alliance de BRICS.
08:55Je suis en Côte d'Ivoire pour une autre orientation,
09:00c'est-à-dire la conquête de la démocratie, de la souveraineté pour mon pays,
09:04mais aussi le panafricanisme pour tout le continent africain,
09:09dans un monde multipolaire où maintenant, ça nous donne beaucoup plus de liberté
09:14de choisir les partenaires que nous voulons,
09:17que ce soit des partenaires de l'Ouest, du Moyen-Orient ou de l'Est.
09:22Eh bien, cette grande ouverture-là laisse la possibilité à tous les pays africains souverains,
09:28qui n'ont pas de lien incestueux avec l'ancienne puissance coloniale,
09:33de déployer une diplomatie internationale qui puisse permettre
09:37de chercher toujours le meilleur pour leur pays, le meilleur pour l'Afrique.
09:42Et moi, mon slogan, c'est le meilleur pour la Côte d'Ivoire et le meilleur pour l'Afrique.
09:47– Rapidement.
09:48– En allant partout chercher la technologie appropriée.
09:52– Rapidement, vous avez parlé des liens incestueux avec l'ancienne puissance coloniale.
09:56Deux questions très concrètes.
09:58Est-ce que vous allez dénoncer, si vous êtes élu,
10:01les accords de coopération et de défense avec la France ?
10:04Les soldats français sont partis, mais ces accords sont toujours en vigueur.
10:07Et est-ce que vous allez sortir du franc CFA ?
10:12– Eh bien, la sortie du franc CFA, je dirais même, c'est l'évidence même,
10:18dans la mesure où toute l'Afrique de l'Ouest,
10:21zone francophone, zone anglophone, zone lysofone, etc.,
10:26et bien toute l'Afrique de l'Ouest a mis en chantier une monnaie unique qui est l'éco.
10:33Et cette monnaie-là a fait du chemin.
10:35Tous les textes sont prêts, tous les éléments, toutes les institutions sont prêtes.
10:40Il suffit tout simplement de dénoncer l'accord de coopération monétaire entre la Côte d'Ivoire
10:47et la France et que plusieurs pays francophones fassent la même chose
10:52pour qu'on mette directement en œuvre l'éco,
10:57qui est une monnaie souveraine et qui ne doit plus être arrimée à l'euro
11:01ou à n'importe quelle autre monnaie,
11:04et qui doit être une monnaie autonome et souveraine.
11:06Et donc, moi, ma première décision, l'une des premières décisions,
11:10c'est évidemment de dénoncer les accords monétaires entre la Côte d'Ivoire et la France.
11:15– Et les accords de défense ?
11:20– Les accords de défense, on n'a pas invité par négociation
11:25la base militaire française à être en Côte d'Ivoire.
11:29Je dirais la conférence de Berlin de 1884
11:33qui a donné pouvoir aux armées coloniales de pénétrer notre continent et de le dépecer.
11:41Et cette armée-là garantit les rapports de production asymétriques
11:47entre la Côte d'Ivoire et la France.
11:50Et nous pensons que le départ de cette armée-là est une très bonne chose,
11:54mais la rupture des accords de défense nous donne l'autonomie nécessaire
11:58pour pouvoir négocier et coopérer en matière de défense
12:03avec tous les autres pays de la planète.
12:05Et c'est dans cette direction-là que nous irons en dénonçant les accords de défense.
12:10– Awadhan Mello, merci beaucoup d'avoir répondu aux questions de France 24
12:15depuis Abidjan en Côte d'Ivoire.
12:17Et merci à vous d'avoir regardé « En tête à tête » sur France 24.
12:21– Sous-titrage Société Radio-Canada
12:29– Sous-titrage Société Radio-Canada
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