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  • 2 months ago

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00:00On en vient à cette nouvelle avancée dans la lutte contre le cancer.
00:04Une étude britannique confirme que le test-galerie mis au point par la société pharmaceutique américaine Grail
00:10est capable de détecter plus de 50 types de cancers différents grâce à une simple prise de sang.
00:15L'essai a été mené sur 25 000 adultes américains et canadiens.
00:20Des cancers de l'ovaire, du foie, de l'estomac, de la vessie ou encore du pancréas ont ainsi pu être dépistés.
00:25Eric Solary, bonsoir. Vous êtes vice-président de la fondation ARC pour la recherche sur le cancer,
00:31professeur émérite d'hématologie à la faculté de médecine de l'université Paris-Saclay.
00:36Ce test-galerie, ce n'est pas la première fois qu'on en parle.
00:39Il est déjà commercialisé aux Etats-Unis et en Israël.
00:42Pourquoi son utilisation n'est-elle pas étendue encore au reste du monde ?
00:48Alors d'abord, ça dépend pour quelle raison on veut utiliser une biopsie liquide.
00:52Je pense qu'il faut peut-être rappeler ce que c'est.
00:54La biopsie liquide, c'est un outil qui permet de détecter des petits fragments d'ADN
00:58libérés par la tumeur dans la circulation sanguine ou dans un autre liquide biologique,
01:03dans l'urine par exemple.
01:04Et donc, depuis des années, on utilise ces tests de biopsie liquide,
01:11celui de Galerie ou d'autres, sont testés d'abord pour suivre l'évolution d'une tumeur
01:16dont on connaît la nature, dans laquelle on peut suivre des événements moléculaires
01:21qu'on a identifiés au diagnostic lors d'une biopsie de la tumeur.
01:25Ça, c'est ce qu'on fait aujourd'hui et on le fait de plus en plus et de mieux en mieux.
01:30Et les techniques continuent à s'améliorer chaque jour.
01:33Là, la question que vous évoquez est un peu différente,
01:35c'est celle de l'utilisation de la biopsie liquide à titre de dépistage,
01:40d'outils de dépistage à grande échelle en quelque sorte.
01:44Aujourd'hui, vous savez qu'en France, par exemple, on fait un dépistage systématique
01:48du cancer du sein, du cancer du côlon et du cancer du col utérin.
01:52Et ce sont les trois cancers pour lesquels on a une politique publique de dépistage
01:55en place et efficace.
01:58La question est d'élargir le dépistage à d'autres tumeurs.
02:02Et c'est ce que ce test pourrait permettre.
02:05Maintenant, il va falloir prouver que c'est vraiment efficace dans cette optique.
02:07Parce que pour l'instant, ce n'est pas prouvé, le test n'est pas encore suffisamment fiable ?
02:12Alors, pour l'instant, là, une étude sort et va être communiquée à Berlin
02:18à l'occasion d'un grand congrès de cancérologie européen qui a lieu en ce moment.
02:22Ce sont des premiers résultats.
02:23Ils ne sont pas encore publiés à l'écrit, donc on n'a pas tous les détails.
02:28Et ça ne sera qu'une étape dans la validation de ce test.
02:31Mais c'est une étape considérable.
02:33Je pense que ce à quoi on assiste en ce moment dans le domaine de la recherche sur le cancer,
02:38c'est à une bascule d'une recherche qui était très centrée sur la résistance aux médicaments
02:44et qui reste évidemment importante aujourd'hui,
02:46vers une recherche qui va de plus en plus vers le dépistage précoce,
02:51qui est le meilleur moyen et qui sera le meilleur moyen à l'avenir
02:54de progresser en termes de résultats du traitement des cancers.
02:58Puisque, comme vous le savez, plus on traite tôt et plus on a de chances de guérir.
03:01Donc on peut imaginer qu'un jour, on fera régulièrement un test sanguin
03:05pour détecter un possible cancer, comme on le fait pour le cholestérol par exemple ?
03:10Oui, c'est exactement l'espoir qu'on a tous.
03:14Ces tests sont apparus il y a plusieurs années maintenant.
03:18Et ils sont en perpétuelle amélioration.
03:21À l'heure actuelle et jusqu'à Nouvelle-Orde,
03:24ils ne sont pas encore assez sensibles ou spécifiques
03:26pour imaginer d'appliquer ça à tout le monde
03:30et d'en faire une politique publique de dépistage.
03:32Mais on peut espérer se diriger vers ça,
03:36ou en tout cas vers des tests qui seront guidés
03:38par l'analyse de la situation individuelle
03:40pour savoir quel genre de test on doit faire
03:42et quelle biopsie liquide on peut faire
03:44pour essayer de dépister un cancer,
03:47en particulier chez des gens chez qui on pense
03:49qu'ils sont à risque de tel ou tel cancer.
03:51À côté des tests sanguins,
03:52est-ce qu'il y a d'autres recherches pour améliorer le dépistage ?
03:57Oui, il y a d'autres outils qui sont en développement.
04:01Je pense qu'il y a d'abord l'utilisation de l'intelligence artificielle
04:04pour améliorer l'analyse des images médicales.
04:07Quand on fait une radio, quand on utilise les radiologues,
04:10on dispose déjà de quelques outils d'intelligence artificielle
04:12pour améliorer l'analyse des images
04:13et ça continuera à se perfectionner.
04:15De la même façon, un certain nombre d'analyses histopathologiques
04:21sont aidées aussi pour un diagnostic plus précis
04:24par des outils d'intelligence artificielle.
04:26Donc ça, c'est aussi un espoir pour améliorer notre capacité
04:30à dépister très tôt une tumeur.
04:34Certains, je ne sais pas si c'est les mauvaises langues,
04:36mettent en garde contre le risque de surdiagnostics,
04:38c'est-à-dire la détection de cancer
04:40qui n'aurait pas nécessairement causé de dommages.
04:42C'est une inquiétude à avoir, en effet ?
04:45Oui, ce n'est pas spécialement mauvaise langue.
04:49Je pense que c'est vraiment une question
04:51qu'il faut avoir à l'esprit.
04:53Avant de passer un test en dépistage grand public,
04:58il faut être certain qu'il ne va pas dépister des cancers
05:02là où il n'y en a pas.
05:03Donc il faut être extrêmement précis,
05:06avoir un test extrêmement sensible et spécifique.
05:09C'est-à-dire spécifique, ça veut dire qu'il va reconnaître
05:11une anomalie qui correspond à un cancer
05:13et ne va pas indiquer un cancer là où il n'y en a pas.
05:17Et il ne faut pas qu'on dépiste des cancers
05:19qui ne vont jamais bouger
05:20et qui vont inquiéter inutilement
05:22les personnes chez lesquelles on les dépisterait,
05:26alors même qu'il n'y a pas de risque d'évolution
05:28et pas besoin d'intervenir.
05:30Donc tout ça a besoin d'être travaillé, précisé.
05:35Mais je crois que ce qui sort aujourd'hui
05:38avec les progrès, avec cette étude
05:40sur 25 000 patients du test Galerie,
05:43c'est une étape vers la mise au point
05:47de ces tests de dépistage grand public.
05:48Pour terminer, rapidement, vous évoquez
05:50qu'il y avait une bascule
05:51et qu'on se préoccupait davantage du dépistage
05:54que du traitement.
05:55En ce qui concerne justement la recherche
05:57sur la résistance aux médicaments,
06:00est-ce qu'on progresse là-dessus également
06:02et est-ce que les traitements sont moins lourds
06:04aujourd'hui qu'il y a quelques années ?
06:07Alors, oui, on progresse.
06:11On progresse en réalité tous les jours.
06:14Alors, d'ailleurs, la biopsie liquide,
06:16d'une certaine manière,
06:17fait partie de ces progrès.
06:18C'est-à-dire que maintenant,
06:20on peut utiliser la biopsie liquide
06:22pour suivre une tumeur dont on a fait le diagnostic,
06:23dans laquelle on a identifié
06:25les anomalies moléculaires
06:26et on va chercher des signes d'apparition
06:29de résistance de la maladie au traitement
06:31par cette biopsie liquide.
06:33Donc, vous voyez un exemple d'application
06:36qui est déjà en place
06:38dans un certain nombre d'études en cours.
06:41Par ailleurs, on progresse
06:43dans d'autres aspects
06:45de l'étude de la résistance thérapeutique.
06:47Ça permet, vous avez raison,
06:49d'envisager dans certains types de cancers
06:52une évolution vers un allègement thérapeutique.
06:54C'est quelque chose qui commence à apparaître
06:56parce qu'on maîtrise mieux la situation
06:58et donc on peut commencer à chercher
07:00des solutions thérapeutiques
07:02qui auront moins d'effets secondaires,
07:04qui seront mieux tolérés
07:05et qui seront tout aussi efficaces.
07:07C'est une des pistes de travail.
07:08Merci.
07:09Merci beaucoup, Eric Solari,
07:11d'être intervenu ce soir
07:12sur l'antenne de France 24.
07:15Merci.
07:15Tout de suite,
07:16on va passer à l'actualité sportive.
07:18Merci.
07:19Merci.
07:20Merci.
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