00:00Et à 13h20 sur Europe 1, c'est l'heure d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour Clélie Mathias pour décrypter l'actualité de ce vendredi 24 octobre.
00:06Avec vous aujourd'hui, Gilles-William Gonadel, avocat essayiste et le journaliste Éric Revelle.
00:10Bonjour, soyez les bienvenus à tous les deux.
00:13Bonjour maître.
00:14On va revenir...
00:15Bonjour monsieur.
00:16On va revenir évidemment sur la menace de censure brandie par le parti socialiste contre le gouvernement.
00:23On va revenir sur cette question concernant le permis de conduire juste avant.
00:26Parce que l'information vient de tomber, vous savez que la grand-tante du petit Grégory a été entendue ce matin par les juges d'instruction.
00:34Et elle vient il y a quelques instants d'être mise en examen pour association de malfaiteurs criminels.
00:38En gros, il y a eu des nouvelles expertises.
00:41La justice l'a reconvoquée, on la menace d'être le corbeau, enfin un des corbeaux.
00:47On la soupçonne, pardon je dis la menace, on la soupçonne d'être l'un des corbeaux dans cette affaire.
00:51Je dis l'un des corbeaux parce qu'il y a beaucoup, il y avait des appels téléphoniques, il y a aussi des lettres.
00:56Enfin, je voudrais vous faire écouter tout d'abord son avocat Stéphane Durana qui s'exprimait après la mise en examen de sa cliente.
01:04Une stylométrie qui est effectivement, comme vous l'a rappelé Alexandre Boutier, un gadget qui viendrait l'incriminer.
01:10En 93, la justice d'Igenèse avait indiqué qu'il fallait se méfier de la graphologie.
01:15Manifestement, la justice ne retient pas ses erreurs.
01:17Deuxième exemple et c'est, je crois, encore pire.
01:20Il y a une expertise vocale dans le dossier.
01:23Cette expertise vocale, elle vient dire que le corbeau est un homme âgé de 45 à 55 ans.
01:27Vous aurez compris que ce n'est pas du tout le cas de Jacqueline Jacob.
01:31Et on se fonde sur une réflexion d'un homme âgé de 90 ans à l'époque, René Jacob,
01:38qui n'a pas reconnu la voix de Jacqueline, mais qui n'a reconnu que son rire.
01:43Ça ne vaut rien.
01:45Je vous le dis, je suis très inquiet que la justice réouvre ce dossier
01:50sans avoir de preuves matérielles incontestables.
01:54Alors on va écouter à présent Marie-Christine Chastan-Morand
01:57qui est l'avocate des époux Villemin, les parents du petit Grégory.
02:02C'est effectivement une avancée parce que nous sommes à 41 ans quand même
02:07de la date des faits.
02:09Ça montre déjà, première chose, que la justice n'abandonne pas.
02:14Et ça montre que des éléments ont été réunis dans le supplément d'informations
02:18qui vont être, j'imagine, présentés aujourd'hui à madame Jacqueline Jacob.
02:24Et ce que nous espérons, enfin ce qu'espèrent Christine et Jean-Marie Villemin,
02:28c'est qu'effectivement, elles s'expriment et qu'elles disent ce qu'elles savent.
02:34Alors c'est une histoire folle, Gilles William Golnadel,
02:36c'est sans doute l'une des affaires criminelles les plus importantes du XXe siècle
02:40avec ce mystère.
02:42Et surtout, et je reprends ce qu'a dit l'avocate des époux Villemin,
02:46la justice n'abandonne pas.
02:48Ça fait 41 ans maintenant que ce petit garçon est décédé.
02:51Oui, enfin, écoutez, c'est une affaire quand même qui, en tant qu'avocat,
02:55m'inspire des sentiments très mélangés.
02:57Lesquels ? Dites-nous.
02:59Lesquels, c'est que la justice a déraillé à plusieurs reprises.
03:02Je me permets de vous rappeler que justement, c'est Jean-Marie Villemin
03:06qui avait été justement soupçonnée dans cette affaire.
03:12Et finalement, c'est lui qui, d'une certaine manière, s'est fait justice lui-même
03:17en éliminant...
03:19Son cousin ?
03:20En éliminant Bernard Laroche.
03:21En éliminant Bernard Laroche.
03:23Pardon de vous le dire.
03:24Le juge Lambert, à la suite de ça, s'est suicidé.
03:28Donc, 40 ans après, je suis désolé de le dire par rapport aux époux Villemin...
03:31Mais non, mais c'est bien, on vous écoute.
03:33Mais que 40 ans après, non plus pour l'assassin, mais par rapport aux corbeaux.
03:39Alors, il est possible qu'il y en ait eu plusieurs des corbeaux dans cette affaire.
03:42Mais 40 ans après, on ouvre à nouveau.
03:45Et j'avoue que je suis sensible aux arguments de l'avocat de madame.
03:53Alors, c'est vrai qu'il peut y avoir plusieurs corbeaux
03:56et donc l'histoire de la voie, elle n'est pas fondée.
03:59Mais c'est vrai aussi qu'une expertise graphologique,
04:03c'est pas non plus de l'acier trempé.
04:06Donc, 40 ans après, pardon, mais je maintiens que cette affaire,
04:12dans cette affaire, ni la justice, ni une partie de la presse n'est sortie très grandie.
04:18Mais c'est quand même important de le rappeler d'ailleurs.
04:20Alors, c'est pas graphologique, là, les nouvelles expertises,
04:22c'est des analyses stylométriques.
04:23Oui, c'est encore...
04:23Ça s'attache à l'orthographe, au lexique, au tournant de phrases, en fait.
04:27À condition surtout d'avoir beaucoup de lettres,
04:33beaucoup d'écrits de la personne sous la main.
04:35Et je crois comprendre que Mme Jacob,
04:37c'était quand même pas quelqu'un qui écrivait beaucoup.
04:41Donc, même ça, c'est pas non plus de la science exacte, tout à fait exacte.
04:47J'ai du mal, j'ai du mal avec cette réouverture, 40 ans après, sur une...
04:52J'ai du mal.
04:53Alors, je sais pas si c'est une réouverture,
04:54parce qu'il y a eu des éléments qui sont venus, petit à petit, en fait.
04:58Et c'est pas la première fois qu'il y a des nouvelles auditions
05:02ou de nouvelles expertises qui se sont demandées.
05:03Éric Rebel, je voudrais avoir votre avis, avant qu'on passe à un autre sujet.
05:07Peut-être que la justice n'en sort pas grandi, mais elle n'a pas lâché.
05:11Écoutez, je ne sais pas, mais il y a quand même la mémoire de ce petit garçon.
05:13Il y a quand même le couple Villemin, qui attend depuis 40 ans
05:17de savoir qui a tué leur petit garçon, qui l'a noyé dans la Vologne.
05:20Il y a quand même cinq corbeaux qui ont été désignés.
05:24Enfin, désignés, on pense qu'il y a cinq corbeaux.
05:27L'enquête dit, il y a cinq corbeaux entre les appels anonymes, entre les lettres anonymes.
05:31Et puis, à chaque fois que, parfois, la technologie a progressé,
05:35on a pensé qu'on allait découvrir le tueur ou les corbeaux.
05:41Je pense à cette histoire de timbre, je ne sais pas si vous vous souvenez, sur une enveloppe,
05:45où, évidemment, en humectant les timbres, parce qu'à l'époque, on humectait les timbres,
05:48ils n'étaient pas autocollants, on s'était dit,
05:50tiens, on va pouvoir retrouver l'ADN de celui qui a collé le timbre.
05:54Là aussi, tout s'est effondré.
05:56Mais pardonnez-moi, Jélouia, ma chère maître,
05:59mais mettez-vous un instant à la place de ces parents
06:03qui veulent savoir, même 40 ans, même 50 ans.
06:07Peut-être qu'ils espèrent même, avant de disparaître,
06:10de connaître qui a tué leurs gamins.
06:13C'est une affaire absolument odieuse,
06:15mais qui tient en haleine la France depuis des décennies.
06:21Et on aimerait savoir, parce que qu'est-ce qu'il y a de plus horrible
06:24que le crime odieux d'un petit garçon comme l'était Grégory ?
06:28Non mais, Éric, c'est bien parce qu'il s'agit du crime odieux d'un petit garçon
06:33que je suis aussi encoléré par la manière dont la justice a opéré.
06:37Si c'était pour découvrir l'assassin,
06:40je n'aurais pas cette position.
06:42C'est pour découvrir un éventuel corbeau
06:45qui ne nous apportera pas le nom de l'assassin.
06:48Cette affaire-là, elle commence...
06:50Quand savez-vous ?
06:51Peut-être qu'une fois qu'on aura le corbeau,
06:52on aura peut-être au fur et à mesure le nom de l'assassin.
06:55Écoutez, cette affaire, elle commence au bout de 40 ans après.
06:59Elle n'est pas de la première jeunesse, Mme Jacob.
07:02À supposer même que la durée de cette procédure,
07:06plus la première instance, plus l'appel, plus la cour de cassation,
07:11vous croyez qu'on arrivera à quelque chose du vivant de Mme Jacob ?
07:14Écoutez, pardon, je connais assez bien ces choses-là.
07:17Je peux vous dire que malheureusement,
07:19il n'y a pas plus acharné que moi pour poursuivre.
07:22Je me permets de vous rappeler aussi que Jean-Marie Villemin
07:25a fait justice lui-même par rapport à M. Laroche, en passant.
07:30On ne va pas non plus comparer tout ce qui s'est passé là
07:37et tout mélanger.
07:38Je voulais juste quand même avoir votre avis sur cette information
07:40qui vient de tomber.
07:41Je rappelle la mise en examen de Jacqueline Jacob
07:43qui est la grand-tante du petit Grégory,
07:4541 ans après le meurtre de ce petit garçon.
07:49La suite du débat dans un instant avec J. William Golnadel et Éric Revelle.
07:52On va revenir sur ce qu'on a appris cette semaine,
07:54à savoir cette conférence qualifiée d'antisémite
07:56par le ministre de l'Enseignement supérieur lui-même.
07:59Ça s'est passé au sein de l'université Paris 8.
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